Marc Angel, défenseur de l’ONUSIDA pour l’objectif 90-90-90, appelle à accélérer le mouvement pour atteindre les objectifs de traitement de l’ONUSIDA

03 mai 2017

À la veille du bilan à mi-parcours des objectifs de traitement 90-90-90 en 2017, Marc Angel, Président de la Commission des Affaires étrangères et de la Coopération au développement au Parlement du Grand-Duché de Luxembourg et défenseur de l’ONUSIDA pour l’objectif 90-90-90, a entrepris un voyage d’étude dans plusieurs pays entre le 17 et le 21 avril, qui l’a conduit au Botswana, en Afrique du Sud et au Lesotho. Cette visite a été l’occasion pour M. Angel de mener un travail politique de sensibilisation à haut niveau, afin de poursuivre et d’accélérer le mouvement vers les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020.

Ce voyage d’étude en Afrique australe a confirmé l’importance d’une intensification des efforts visant à augmenter la proportion de personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH. En outre, ces visites ont mis en avant l’importance capitale des agents de santé communautaires, aussi bien pour atteindre les objectifs 90-90-90 que pour assurer la capacité des pays à identifier et à lutter contre les problèmes de santé émergents. 


Les objectifs 90-90-90, qu’est-ce que c’est ?

  • D’ici 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devront être au courant de leur statut vis-à-vis du VIH.
  • D’ici 2020, 90 % des personnes au courant de leur statut vis-à-vis du VIH devront avoir accès au traitement.
  • D’ici 2020, 90 % des personnes sous traitement devront présenter une charge virale indétectable.

Les modèles montrent qu’en atteignant ces objectifs d’ici à 2020, le monde pourra en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030, ce qui apportera en retour d’immenses bénéfices sur le plan sanitaire et économique.

Pour en savoir plus sur les objectifs 90–90–90, cliquez ici


Dans chaque pays visité, M. Angel a rencontré des responsables gouvernementaux et des représentants de la société civile qui ont témoigné de la façon dont les objectifs 90-90-90 sont adoptés dans les pays les plus touchés. Il s’est également rendu dans plusieurs établissements de santé et auprès de projets communautaires afin de constater directement la manière dont les objectifs 90-90-90 sont mis en œuvre sur le terrain. Les trois pays ont adopté et mis en application les directives de l’Organisation mondiale de la Santé pour le dépistage et le traitement universels du VIH pour toutes les personnes vivant avec le VIH et ont pris des engagements politiques fermes sur l’accomplissement des objectifs 90-90-90. Les Ministres de la Santé de ces trois pays ont reconnu que les agents de santé communautaires devaient être le principal moyen de parvenir à ces résultats. 

Déclarations

« J’ai pu constater sur le terrain que les objectifs 90-90-90 sont une réalité, non seulement pour les responsables gouvernementaux, mais aussi pour les communautés. Mettons à profit les trois prochaines années pour conserver cet élan et même aller encore plus loin pour atteindre notre but. »

Marc Angel Défenseur de l’ONUSIDA pour les objectifs de traitement 90-90-90

« Voir de près la manière dont les communautés s’engagent sur la voie de l’accélération pour atteindre les objectifs 90-90-90 nous a démontré l’importance des agents de santé communautaires dans la riposte au sida, aussi bien en Afrique que dans le monde entier. Il est évident qu’ils jouent un rôle essentiel dans l’accomplissement des objectifs 90-90-90. »

Sheila Tlou Directrice de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique orientale et australe

« Le leadership dans la riposte au sida est crucial. Il inclut les chefs communautaires et traditionnels, ce que le projet de prévention du VIH à base communautaire CATCH démontre à la perfection au Botswana. »

Dorcas Makgato Ministre de la Santé du Botswana

« Actuellement, le monde tourne autour d’un système de santé curatif. Les objectifs 90-90-90 vont nous aider à initier un changement indispensable vers des services de santé préventifs, un investissement judicieux pour les pays les plus touchés, comme l’Afrique du Sud. »

Aaron Motsoaledi Ministre de la Santé d’Afrique du Sud

« Nous avons décidé de mettre en place des services simultanés de dépistage et de traitement à certains endroits, sur la base de données probantes montrant que des personnes sont laissées pour compte. Nous réussirons uniquement si nous travaillons tous ensemble pour assurer la redevabilité, la transparence et le leadership dans la riposte au sida. »

Molotsi Monyamane Ministre de la Santé du Lesotho

Ressources

90-90-90

Le Comité consultatif scientifique et technique de l’ONUSIDA appelle à une révolution dans le dépistage du VIH

13 avril 2017

Les participants à une réunion du Comité consultatif scientifique et technique de l’ONUSIDA (STAC) ont lancé un appel pour que l’ONUSIDA mène des actions mondiales afin de susciter une révolution dans le dépistage du VIH. L’objectif est de parvenir à ce que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH d’ici à 2020. En 2015, seulement 60 % des personnes vivant avec le VIH étaient au courant de leur statut.

Dans le cadre d’un bilan à mi-parcours des avancées vers les objectifs 90-90-90, qui s’est tenu à Genève, en Suisse, les 9 et 10 avril, les participants ont été informés que le diagnostic tardif du VIH représentait l’unique obstacle majeur à une augmentation du taux de suppression de la charge virale du VIH à l’échelle mondiale. De nouvelles techniques de dépistage ont émergé, mais les programmes doivent atteindre les personnes qui ont besoin de services de dépistage du VIH.

Parmi les principaux obstacles au recours au dépistage du VIH, on retrouve le manque de conscience individuelle du risque, la stigmatisation, les obstacles juridiques et structurels, les frais connexes comme les frais de déplacement jusqu’aux établissements de dépistage, et la perception selon laquelle il n’y aurait pas grand avantage à diagnostiquer une infection à VIH en l’absence de symptômes. Les participants ont également pu entendre que de nombreuses personnes évitaient le recours aux services de dépistage du VIH dans les établissements de santé car les temps de voyage et d’attente étaient souvent très longs. Les jeunes, les hommes et les membres des populations clés sont davantage confrontés à ces obstacles au dépistage.

Les participants ont convenu que le soutien politique et financier au dépistage du VIH devait être considérablement accru et que le point focal des services de dépistage devait être déplacé hors des établissements de santé vers les communautés. Les agents communautaires jouent un rôle critique dans le développement de ces stratégies centrées sur les communautés. Le STAC a recommandé que l’ONUSIDA mette au point une feuille de route pour la révolution du dépistage du VIH, qu’il examinera et commentera lors de sa prochaine réunion en juillet.

Le STAC a également recommandé que l’ONUSIDA mette davantage de moyens dans la promotion des objectifs 90-90-90 afin de mieux faire la liaison entre la riposte au VIH et l’agenda plus large en matière de santé durable. Il a été noté que les services de dépistage du VIH font office de plate-forme pour le dépistage d’autres problèmes sanitaires. De même, l’élan en faveur des objectifs 90-90-90 ouvre également des opportunités de remédier à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la santé.

Déclarations

L’heure n’est pas à l’autosatisfaction. Malgré des progrès considérables dans notre riposte au sida, nous avons encore beaucoup à faire, en particulier pour ceux qui sont laissés pour compte.

Diane Havlir Co-présidente du STAC de l’ONUSIDA et Professeur en médecine, Université de Californie, San Francisco

La révolution du dépistage du VIH doit être un élément prioritaire de notre agenda. Nous devons mieux faire pour rapprocher les jeunes hommes des services de dépistage du VIH et nous devons déplacer le dépistage de l’hôpital à la communauté.

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Nous devons accélérer le rythme d’élargissement du traitement. Nous avons eu 2,4 millions de personnes en plus sous traitement anti-VIH en 2015, et l’augmentation a été de 2,2 millions en 2013 et en 2014. Si nous pouvions accroître l’accès au traitement anti-VIH de 3 millions de personnes chaque année, nous pourrions atteindre notre objectif mondial de 30 millions de personnes sous traitement anti-VIH d’ici à 2020.

Sharonann Lynch Membre du STAC de l’ONUSIDA et Conseillère politique VIH/Tuberculose, Médecins Sans Frontières

Le taux de suppression virale totale au sein de la population représente l’indication ultime de nos progrès sur les objectifs 90-90-90. Nous devons en faire une priorité en veillant à ce que les personnes sous traitement antirétroviral bénéficient d’un suivi de leur charge virale.

Max Essex Membre et Président du STAC de l’ONUSIDA, Harvard AIDS Institute

Si nous nous en tenons au taux actuel de dépistage au Zimbabwe, nous n’atteindrons pas le premier objectif 90. La modélisation indique pourtant que nous pouvons l’atteindre en mettant en place de nouvelles formes de dépistage du VIH, comme l’auto-dépistage.

Owen Mugurungi Ministère de la Santé et de l’Enfance, Zimbabwe

Au Malawi, les hommes et les jeunes présentent des taux de suppression virale beaucoup plus faibles. Cela est dû en grande partie à leurs taux inférieurs de recours au traitement antirétroviral.

Andreas Jahn Ministère de la Santé, Malawi

La CROI montre l’importance des objectifs 90-90-90

21 février 2017

Plusieurs annonces majeures réalisées lors de la Conférence annuelle sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) ont montré l’importance des objectifs 90-90-90, ainsi que les moyens de les atteindre, à savoir, d’ici à 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH devant connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement présentant une charge virale indétectable.

Organisée du 13 au 16 février à Seattle, aux États-Unis, la CROI, la conférence annuelle la plus importante en matière de recherches scientifiques sur le VIH, a réuni environ 4 000 scientifiques, chercheurs, médecins, étudiants et autres personnes travaillant dans la riposte au VIH et aux maladies connexes.

L’un des moyens d’atteindre le premier des objectifs 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut, est d’intensifier le dépistage. Le projet STAR, un programme sur 4 ans destiné à accroître le dépistage du VIH, a permis à ce jour la distribution d’environ 200 000 kits d’auto-dépistage au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe, avec des résultats prometteurs. Le projet a permis de constater que l’auto-dépistage était un bon moyen d’atteindre des personnes qui restaient hors de portée auparavant. Les études continuent sur les différentes façons de distribuer les kits : distribution communautaire, avec l’appui d’un pharmacien, etc. Avec près de 19 millions de personnes vivant avec le VIH qui ne savent pas qu’elles sont porteuses du virus, l’auto-dépistage du VIH pourrait constituer une étape importante vers l’accès au traitement anti-VIH pour tous ceux qui en ont besoin.

L’annonce de l’arrivée prochaine de plusieurs nouveaux médicaments prometteurs pourrait contribuer au deuxième objectif, c’est-à-dire 90 % des personnes connaissant leur statut qui ont accès au traitement. Une série de nouveaux médicaments unidoses efficaces, avec de nouvelles catégories de médicaments, de nouveaux exemplaires de catégories existantes et des préparations à effet longue durée, produits par différents laboratoires, permettra d’accroître la concurrence et donc d’améliorer l’accès. La disponibilité de nouveaux médicaments sera également une bonne nouvelle en cas de développement futur d’une résistance aux médicaments actuels.

L’importance du troisième objectif, la suppression de la charge virale, et d’une approche de prévention du VIH combinée, a été illustrée par une étude effectuée à Rakai, en Ouganda. Des études menées sur plus de 33 000 personnes entre 1999 et 2016 ont montré qu’une augmentation du traitement antirétroviral, et donc une charge virale indétectable, la généralisation de la circoncision masculine médicale volontaire et un début d’activité sexuelle plus tardif avaient contribué à une baisse de 42 % de l’incidence du VIH.

Maintenir les personnes sous traitement est également fondamental pour la suppression de la charge virale. Les études SWORD-1 et SWORD-2 montrent qu’une bithérapie est aussi efficace que l’approche actuelle par trithérapie. En réduisant la quantité de médicaments que les personnes vivant avec le VIH doivent prendre, les effets secondaires sont limités et l’observance s’améliore. Étant donné que le traitement antirétroviral est un traitement à vie, sa simplification pourrait bénéficier à des millions de personnes.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA salue les progrès remarquables de la Suède sur les objectifs 90-90-90 lors du Sommet annuel de l'IAPAC

14 octobre 2016

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a prononcé le discours d'ouverture de la session plénière du sommet de l'International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) le 13 octobre à Genève, en Suisse. Les intervenants de ce sommet, intitulé « Contrôler l'épidémie de VIH avec les antirétroviraux : s'appuyer sur les progrès, saisir les opportunités », ont évoqué les implications de nouvelles recherches qui ont confirmé les bénéfices d'un traitement antirétroviral précoce pour toutes les personnes vivant avec le VIH afin de sauver des vies, réduire les coinfections comme la tuberculose et prévenir la transmission du VIH.

M. Sidibé a mis en avant les stratégies, les opportunités émergentes et les processus politiques requis pour atteindre les objectifs 90-90–90 d'ici à 2020, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes ayant accès au traitement et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable. Ces éléments se trouvent au cœur de l'accélération de la riposte pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030.

Lors de ce sommet, le Directeur de l'Agence de Santé publique de Suède, Johan Carlson, a présenté les conclusions d'une publication scientifique qui annonçait que la Suède était le premier pays à déclarer avoir atteint les objectifs 90-90-90, en 2015. M. Carlson a mis en avant les facteurs qui ont contribué à cette réussite, notamment l'accès libre à une éducation de qualité sur le VIH, au dépistage, au traitement, aux soins et aux services d'aide, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes les plus exposées au risque du VIH, en particulier les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les migrants, ainsi que la protection des droits de l'homme et le suivi et l'évaluation des programmes. 

M. Sidibé a félicité la Suède pour ses impressionnantes avancées sur les objectifs 90-90-90 et noté que d'autres pays à revenu élevé, de même que de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire, notamment Botswana, Brésil, Cambodge, Kenya, Malawi, Rwanda, Swaziland et Thaïlande, sont aussi en bonne voie pour les atteindre.

Déclarations

« Il est important d'appliquer le principe 90-90-90 à toutes les populations clés. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« Savoir qui manque dans les 10 % restants est aussi important. Nous devons tenir compte des différences sociales et culturelles qui existent. »

Mark Dybul Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« Atteindre l'objectif 90-90-90 revient à accélérer nos efforts pour maintenir les gens en vie. Si nous ne sauvons pas de vies, à quoi bon ! »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Les personnes vivant avec le VIH en Suède disent avoir une excellente qualité de vie ; néanmoins, il ne s'agit pas seulement de traitement, mais aussi d'acceptation et d'intégration. Nous devons mettre un terme à la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, des consommateurs de drogues injectables et des autres personnes exposées au risque du VIH. »

Johan Carlson Directeur général de l'Agence de Santé publique de Suède

« Ce n'est pas un jeu. C'est une question de vie et de mort. L'objectif 90-90-90 est tout à fait réaliste. L'argent nécessaire sur le plan macroéconomique équivaut à une erreur d'arrondi. »

Jeffrey Sachs School of International and Public Affairs, Université Columbia

« L'Afrique du Sud ne peut pas passer de 3,5 millions à 7 millions de personnes sous traitement anti-VIH sans aborder les questions des systèmes de santé et de la justice sociale. »

Mark Heywood Section 27, Afrique du Sud

Un nouvel élan mondial pour combler les lacunes dans le traitement du VIH chez l'enfant

20 juillet 2016

Le 19 juillet, des acteurs éminents du traitement du VIH chez l'enfant se sont réunis lors d'une session spéciale dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, pour lancer un appel mondial urgent afin d'en finir avec le sida chez l'enfant d'ici à 2020. Plus précisément, la session portait sur l'accomplissement de l'objectif mondial d'au moins 1,6 million d'enfants ayant accès au traitement antirétroviral d'ici à 2018.

Les acquis durables dans la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants ont posé les jalons pour mettre un terme au sida chez l'enfant au moins dix ans avant l'objectif mondial pour l'épidémie en général. Toutefois, pour en finir avec le sida chez l'enfant, les actions de prévention devront s'accompagner d'une action tout aussi forte pour répondre aux besoins de traitement des enfants vivant avec le VIH.

Alors que les enfants (âgés de 0 à 14 ans) représentaient 5 % des personnes vivant avec le VIH en 2015, ils ont compté pour 10 % de tous les décès dus au sida. La moitié des enfants qui contractent le VIH par transmission périnatale décèdent avant leur deuxième anniversaire s'ils ne reçoivent pas de traitement antirétroviral, avec un pic de mortalité vers 6 à 8 semaines après la naissance.

Parmi les participants à la session figuraient Raymonde Goudou-Coffie, Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire, Molotsi Monyamane, Ministre de la Santé du Lesotho, David Parirenyatwa, Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe, ainsi que des représentants de haut niveau du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, de l'Organisation mondiale de la Santé, de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, d'ELMA Philanthropies et de Caritas Internationalis.

La session s'est conclue par un appel urgent à un accroissement de l'engagement politique en faveur du traitement du VIH chez l'enfant, un élargissement rapide des outils de diagnostic sur le lieu des soins pour les enfants, une intensification des actions de dépistage pour les enfants plus grands, un renforcement de la prestation de services et du suivi des patients pour les mères et leurs nourrissons, et une augmentation de la gamme de médicaments antirétroviraux adaptés aux enfants. Ce nouvel élan mondial destiné à combler les lacunes dans le traitement pédiatrique va dans le sens du volet AIDS Free (sans sida) du cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free lancé par l'ONUSIDA et ses partenaires.

Déclarations

« L'adoption par le Lesotho d'une approche dépistage et traitement en 2016 est la dernière action d'une série de mesures de soutien adoptées pour lutter contre le VIH chez l'enfant dans le cadre de la riposte plus large au VIH. Le Lesotho étudie des méthodes innovantes pour éviter davantage d'infections à VIH chez les enfants et améliorer les soins pour les enfants vivant avec le VIH. »

Molotsi Monyamane Ministre de la Santé du Lesotho

« Nous devons élaborer un plan et le mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs de mettre fin au sida chez l'enfant. »

Raymonde Goudou Coffie Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire

« Il existe un vrai regroupement des efforts pour en finir avec le sida, notamment chez l'enfant. Ne gâchons pas cette opportunité. Travaillons de manière coordonnée et utilisons l'ONUSIDA pour nous aider. »

David Parirenyatwa Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe

« Nous avons besoin d'un partenariat mondial ciblé qui rassemble tous les acteurs, avec le leadership des gouvernements au niveau national, aux côtés des voix des enfants, pour nous propulser vers la fin du sida. »

Vidhya Ganesh Directrice adjointe de la Division Programme, Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

« Seulement la moitié des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement antirétroviral, mais aux mêmes endroits près de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent un traitement. Nous devons engager les communautés pour accroître le recours aux services et promouvoir des modèles de prestation de services centrés sur la famille et intégrés aux services de santé maternelle, néonatale et infantile. »

Ren Minghui Sous-Directeur général, Organisation mondiale de la Santé

« Nous saluons les objectifs de la Déclaration politique sur la fin du sida qui visent à accélérer l'objectif 90-90-90 pour les enfants. »

Bernadette Moffat Directrice régionale, ELMA Philanthropies

Les villes s'engagent et atteignent l'objectif 90-90-90

18 juillet 2016

L'initiative Les villes s'engagent est en train de rendre tangibles les progrès vers l'objectif 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes ayant accès au traitement et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable.

Quatre signataires de la Déclaration de Paris sur l'initiative Les villes s'engagent ont publié aujourd'hui des données qui démontrent des avancées significatives vers l'objectif 90-90-90 et confirment leur engagement à mettre fin au sida dans leurs villes. L'annonce a été faite lors d'une réunion parallèle coorganisée par l'International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) et l'ONUSIDA dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud.

Amsterdam, Denver, Paris et Kiev ont présenté leurs données sur l'objectif 90-90-90 dans le cadre de l'initiative Les villes s'engagent adoptée par des municipalités du monde entier dans le but d'atteindre des objectifs ambitieux d'ici 2020 pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030. Pour y parvenir, il faut une action accélérée et ciblée, de l'innovation dans la prestation des services et un travail en partenariat avec les principaux acteurs et les populations touchées.

L'IAPAC a créé un portail web Les villes s'engagent, avec des tableaux de bord pour cinq grandes villes : Amsterdam, Pays-Bas ; Denver, États-Unis ; Kiev, Ukraine ; Paris, France ; et San Francisco, États-Unis. Ces tableaux de bord incluent des données sur les progrès des villes dans l'accomplissement de l'objectif 90-90-90 pour 2020 et plus généralement sur leur riposte au VIH. Les tableaux de bord sont visibles à l'adresse www.Fast-TrackCities.org.

Déclarations

« Les individus doivent être au centre de la riposte au VIH en milieu urbain pour atteindre l'objectif 90-90-90. Des systèmes de santé municipaux inclusifs et accessibles représentent la meilleure chance d'impliquer des personnes qui autrement seraient marginalisées, notamment les jeunes femmes et les adolescentes ainsi que les populations clés : hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes transsexuelles, professionnel(le)s du sexe et leurs clients, consommateurs de drogues injectables et détenus. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Atteindre les objectifs 90-90-90 et zéro discrimination et stigmatisation dans les villes très touchées par le VIH s'appuie sur une optimisation de la continuité des soins anti-VIH grâce à la collecte de données, qui vise à ne laisser personne de côté et à mettre les différents acteurs face à leurs responsabilités. »

José M. Zuniga Président et Directeur général de l'International Association of Providers of AIDS Care

Les progrès accomplis dans le monde vers l'objectif 90-90-90

18 juillet 2016

Les pays enregistrent des progrès rapides dans l'élargissement du dépistage et du traitement du VIH dans plusieurs régions : tel est le constat entendu par les participants à un événement intitulé « Atelier sur l'objectif 90-90-90 : un outil pour transmettre les connaissances sur le traitement comme prévention ».

Organisé dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, cet atelier a également servi à la présentation des premières ébauches du nouveau rapport de l'ONUSIDA intitulé 90–90–90 : sur la bonne voie vers l'objectif de traitement. Ce rapport met en lumière les meilleures pratiques et fournit des exemples de pays qui se rapprochent d'ores et déjà de l'objectif de traitement 90-90–90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable.

Les participants ont appris que dans au moins 10 pays de différentes régions, la couverture de traitement du VIH a doublé ou quasiment doublé entre 2012 et 2015, renforçant ainsi la faisabilité d'un élargissement rapide. L'expansion rapide des services de traitement dans certains contextes fragiles est particulièrement encourageante, comme par exemple en République démocratique du Congo, où la proportion de personnes vivant avec le VIH et recevant un traitement a également été multipliée par deux, passant de 16 à 33 % entre 2012 et 2015. Ces résultats très positifs provenant de divers pays rendent crédible l'accomplissement de l'objectif 90-90-90. Toutefois, des problèmes persistent et de nombreux pays ont du mal à atteindre le troisième volet de l'objectif de traitement.

Le rapport décrit des actions nécessaires pour accélérer les progrès vers chacun des trois volets de l'objectif 90-90-90. Les innovations technologiques et dans les prestations de services doivent être rapidement déployées à grande échelle, les communautés doivent bénéficier de nouveaux moyens pour mener l'action et en finir avec l'épidémie, de nouvelles ressources doivent être mobilisées pour atteindre la dernière étape de la riposte au VIH et des mesures doivent être prises d'urgence pour éliminer les obstacles sociaux et structurels à l'accès aux services.

 

Déclarations

« Le monde est uni autour de la stratégie d'accélération de la riposte. L'objectif 90-90-90 a permis de mobiliser des ressources mondiales extraordinaires et les résultats sont là. Nous disposons d'une fragile fenêtre d'opportunité pour atteindre l'objectif 90-90-90 d'ici à 2020 et poser les jalons pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Un financement durable à long terme est capital pour la réussite de l'objectif 90-90-90. Un investissement de 100 millions de dollars dans le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme permet de sauver 60 000 vies, d'éviter 3,4 millions de nouvelles infections, de mobiliser 300 millions de dollars de ressources nationales et d'économiser 2,2 milliards de dollars en acquis de développement. »

Ade Fakoye Conseiller principal sur le VIH, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« La baisse des investissements mondiaux dans la lutte contre le paludisme a conduit à une résurgence de la maladie. La stratégie d'accélération de la riposte ne sera qu'une coquille vide si nous n'assurons pas un financement durable de la riposte au VIH. »

David Ripin Clinton Health Access Initiative

« Le rapport de l'ONUSIDA sur les lacunes en matière de prévention montre que des disparités et des inégalités importantes persistent dans les progrès vers l'objectif 90-90-90. Le cœur du problème est un financement inadapté. Les 7 milliards de dollars d'investissements manquants nécessaires pour une riposte complète au VIH ne représentent qu'une erreur d'arrondi dans les budgets de certains des plus grands bailleurs de fonds. Nous n'avons jamais eu d'outils aussi puissants pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2020. Ce n'est pas le moment de baisser les investissements. »

Asia Russell Directrice exécutive, Health Global Access Project

« De nombreuses personnes vivant avec le VIH présentes ici pour cette conférence 2016 sur le sida sont en vie grâce à la solidarité mondiale derrière l'accès au traitement qui a suivi la conférence de Durban sur le sida en 2000. »

Lilian Mworeka Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH

Appel lancé en faveur d'un partenariat mondial pour mettre fin au sida chez l'enfant

06 juin 2016

Des ministres de la Santé africains, des personnels encadrants de responsables de programmes de traitement contre le VIH chez l'enfant, des représentants de fondations philanthropiques et de la société civile et des partenaires du secteur privé se sont réunis le 6 juin à New York, aux États-Unis, pour célébrer les succès dans le rattrapage des lacunes de traitement anti-VIH chez les enfants et pour appeler à un partenariat mondial étendu afin de s'appuyer sur cet élan pour mettre fin au sida chez l'enfant.

Un grand nombre de pays ont franchi d'importantes étapes vers la fin du sida chez l'enfant, mais des difficultés majeures persistent. Même si le nombre d'enfants nouvellement infectés par le VIH continue de baisser, seulement la moitié environ des enfants exposés au VIH sont dépistés dans les deux premiers mois de leur vie et seulement 30 % des enfants vivant avec le VIH sont mis sous traitement anti-VIH dans un délai opportun. Beaucoup trop d'enfants qui vivent avec le VIH commencent le traitement trop tard, et ils sont donc bien plus susceptibles que les adultes vivant avec le VIH de mourir de maladies liées au sida.

Lors d'une grande réunion ministérielle internationale organisée en mai à Abidjan, en Côte d'Ivoire, les ministres de la Santé africains ont adopté une approche conforme à la stratégie Accélérer pour les enfants. Cette approche vise une couverture de traitement antirétroviral à 95 % pour les femmes enceintes et les enfants vivant avec le VIH d'ici à 2018. En atteignant cet objectif, le monde pourrait effectivement mettre fin au sida chez l'enfant d'ici à 2020, soit dix ans avec l'objectif d'élimination de l'épidémie dans sa totalité.

Afin d'atteindre ces ambitieux objectifs, les participants à la réunion de cette semaine à New York ont insisté sur l'importance d'un partenariat mondial renouvelé, étendu et inclusif pour combler les lacunes dans le traitement anti-VIH pédiatrique. Dans le cadre d'une conversation interactive entre les participants, les intervenants ont mis l'accent sur l'importance d'impliquer les familles, les communautés et les organisations de la société civile. Tous sont également tombés d'accord concernant la nécessité d'engager le secteur privé dans les efforts de développement de nouveaux outils de traitement pédiatrique et de financement de programmes pour assurer la continuité des soins pour les enfants. Le Medicines Patent Pool, qui a fait du traitement anti-VIH chez l'enfant une priorité dans ses négociations de licences pour la fabrication générique de médicaments antirétroviraux prioritaires, constitue un exemple de la manière dont des approches innovantes de l'implication du secteur privé peuvent contribuer à améliorer l'accès aux traitements essentiels.

Les participants à la réunion ont mis en avant la nécessité d'une meilleure coordination des nombreux efforts entrepris pour aborder les divers aspects du traitement anti-VIH chez l'enfant. À la réunion d'Abidjan, les ministres de la santé se sont mis d'accord sur des actions pour maximiser la coordination dans le domaine du sida chez l'enfant.

En vue d'atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer pour les enfants et de pérenniser ces acquis, il faudra de nouvelles ressources. Plusieurs pays sont en train de prendre des mesures pour augmenter les budgets alloués au traitement anti-VIH pédiatrique. Par exemple, la Namibie couvre 60 % de sa riposte nationale au sida avec des ressources nationales et Félix Kabange Numbi, Ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo, a indiqué que son pays promettait d'augmenter ses ressources nationales consacrées au sida.

Tous sont tombés d'accord pour dire que la philanthropie peut offrir un canal important pour générer de nouvelles ressources de financement du traitement anti-VIH chez l'enfant. ELMA Philanthropies, par exemple, va consacrer 12,5 à 15 millions de dollars par an pendant au moins les trois prochaines années à des programmes de traitement contre le VIH pour les enfants, avec un montant comparable qui devrait être investi dans des programmes d'aide au développement pour l'enfance.

Déclarations

« Nous devons poursuivre notre élan pour mettre fin une bonne fois pour toutes à l'épidémie de sida. Les résultats doivent être renforcés tout au long du parcours de soins pour les enfants. »

Marc Angel Président de la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération au développement et de l'Immigration au Parlement du Grand-Duché de Luxembourg, et défenseur de l'ONUSIDA pour l'objectif de traitement 90-90-90

« Nous avons besoin d'une nouvelle solidarité. Nous avons besoin d'un nouveau mouvement qui cible la fin du sida chez l'enfant. Ce nouveau mouvement consiste à mettre fin aux inégalités et à défendre la justice sociale. »

Michel Sidibé Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Une seule personne, un seul pays, une seule entreprise peut changer le monde. Je sais que nous allons atteindre nos objectifs mondiaux en ce qui concerne la fin du sida chez l'enfant. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

« Il n'y a aucun mystère sur ce que nous devons faire. Nous avons besoin d'un regain de volonté politique et de trouver des solutions ciblées pour atteindre les mères, les nourrissons, les enfants et les adolescents qui sont laissés de côté. »

Anthony Lake Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

« Il est inacceptable de refuser aux enfants le droit d'avoir une chance de vivre. Si nous ne parvenons pas à nous appuyer sur l'élan actuel pour en finir avec le sida chez l'enfant, l'histoire et les enfants du monde nous jugeront sévèrement. »

Thomas McPartland Président directeur général, ELMA Philanthropies

« Il faut davantage de communication cohérente entre les partenaires qui travaillent sur le traitement pédiatrique du VIH et notre sens des responsabilités doit être le même chez tout le monde pour se conformer à l'objectif d'en finir avec le sida chez l'enfant. »

Chip Lyons Président et directeur général de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation

« Les gouvernements peuvent bien faire dans beaucoup de domaines, mais il y a des choses que nous ne faisons pas toujours bien. Nous pouvons nous tourner vers nos partenaires du secteur privé pour l'introduction des nouvelles technologies et pour de meilleurs moyens de nous responsabiliser. »

Jeffrey Blander Directeur adjoint chargé de l'engagement du secteur privé et des partenariats, Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida

Renforcer les systèmes de santé communautaires pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90 : une nécessité urgente

10 juin 2016

À l'occasion d'une manifestation parallèle à la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin, les experts ont expliqué que l'objectif de traitement 90-90-90 ne pourrait pas être atteint sans une implication beaucoup plus forte de professionnels de santé communautaires bien équipés et bien formés.

Les intervenants de cet événement, organisé le 9 juin et intitulé « L'objectif 90-90-90 et les ressources humaines pour la santé », ont souligné que l'objectif de traitement 90-90-90 proposait une feuille de route vers le but ultime de la fin du sida d'ici à 2030. Toutefois, le manque de ressources humaines dans le domaine de la santé met sérieusement en péril les espoirs de mettre fin à l'épidémie comme menace de santé publique.

Les agents de santé communautaires représentent un mécanisme de transformation potentielle qui permettrait de combler les lacunes en ressources humaines dans le domaine de la santé et d'accélérer les progrès dans l'élargissement du traitement anti-VIH et l'amélioration des résultats de traitement. Kesetebirhan Admasu, Ministre de la Santé d'Éthiopie, a expliqué comment le programme destiné aux agents de vulgarisation sanitaire du pays a permis d'améliorer considérablement l'accès aux soins et de rendre les services de santé plus sensibles aux besoins des communautés.

Les systèmes de santé communautaires sont absolument essentiels pour assurer l'accès aux services de santé élémentaires des personnes qui rencontrent des difficultés dans l'accès aux services classiques, notamment les personnes issues des populations clés. Surang Janyam, de Service Workers In Group, en Thaïlande, a expliqué comment des agents de santé communautaires formés ont étendu l'accès aux services anti-VIH pour les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles en Thaïlande, et renforcé l'appropriation par ces communautés de la riposte au sida.

Les actions de renforcement des ressources humaines dans le domaine de la santé se voient accorder de plus en plus d'attention à l'échelle mondiale. En 2016, l'Assemblée mondiale de la Santé a adopté une nouvelle stratégie mondiale pour les ressources humaines consacrées à la santé, qui donne la priorité au renforcement des systèmes de santé communautaires. L'Institut de la Terre de l'Université Columbia est à la tête d'un partenariat mondial destiné à mobiliser 1 million d'agents de santé communautaires en Afrique et des pays comme le Ghana ont pris d'importantes mesures pour former et déployer de nouveaux personnels d'encadrement de ces agents.

Les participants au débat ont toutefois insisté sur l'absence de croissance dans l'aide internationale à la lutte contre le VIH, qui constitue une menace potentielle pour la capacité du monde à créer une main-d'œuvre forte et pérenne dans le domaine de la santé afin d'atteindre l'objectif de traitement 90-90-90. Jeffrey Sachs, Directeur de l'Institut de la Terre, et Stephen Lewis, Cofondateur de AIDS-Free World, ont appelé à agir rapidement pour mobiliser de nouvelles ressources contre le sida et faire en sorte que des financements suffisants soient alloués aux systèmes communautaires.

Déclarations

« NOUS DEVONS FAVORISER UN LARGE ENGAGEMENT MONDIAL ET DES ACTIONS DANS LE BUT DE DISPOSER DE RESSOURCES HUMAINES SUFFISANTES POUR ATTEINDRE L'OBJECTIF DE TRAITEMENT 90-90-90. »

Kesetebirhan Admasu MINISTRE DE LA SANTÉ, ÉTHIOPIE

« EN PASSANT DU STATUT DE CLIENT À CELUI DE PRESTATAIRE DE SERVICES, LES COMMUNAUTÉS PEUVENT FOURNIR LES TESTS DE DÉPISTAGE, LES TRAITEMENTS ANTIRÉTROVIRAUX ET LES MESURES DE PROPHYLAXIE PRÉEXPOSITION À NOS MEMBRES. »

Surang Janyam Service Workers in Group

« NOUS DEVONS ENVISAGER LE TRANSFERT DES TÂCHES AUX GROUPES DE PATIENTS ET AUX PATIENTS EUX-MÊMES. CES MODÈLES SONT MAINTENANT DÉPLOYÉS À GRANDE ÉCHELLE DANS CERTAINES PROVINCES. IL FAUT PLUS D'AUTONOMIE POUR LES PATIENTS ET PLUS DE TRAITEMENT EN AUTO-ADMINISTRATION. C'EST LE TRAITEMENT QUI DOIT S'ADAPTER À LA VIE DES PERSONNES, ET NON L'INVERSE. »

Sharonann Lynch CONSEILLÈRE POLITIQUE VIH/TB, MÉDECINS SANS FRONTIÈRES

« ATTEINDRE L'OBJECTIF 90-90-90 EST ABSOLUMENT VITAL ET INDISPENSABLE POUR INVERSER LA TENDANCE DE L'ÉPIDÉMIE. »

Stephen Lewis COFONDATEUR DE AIDS-FREE WORLD

« TECHNIQUEMENT, NOUS SAVONS COMMENT METTRE FIN À L'ÉPIDÉMIE DE SIDA. L'OBJECTIF 90-90-90 EST PARTICULIÈREMENT IMPORTANT CAR IL MOBILISE NOS EFFORTS NON SEULEMENT POUR LA DÉCENCE ET L'HUMANITÉ QUI NOUS IMPOSENT DE MAINTENIR LES GENS EN VIE, MAIS AUSSI POUR STOPPER LA TRANSMISSION DE CETTE MALADIE ET METTRE UN TERME DÉFINITIF À CETTE ÉPIDÉMIE. »

Jeffrey Sachs SACHS DIRECTEUR DE L'INSTITUT DE LA TERRE, UNIVERSITÉ COLUMBIA

« LE RÔLE VITAL DES AGENTS DE SANTÉ COMMUNAUTAIRES DOIT ÊTRE PORTÉ À SON MAXIMUM SI NOUS VOULONS ATTEINDRE L'OBJECTIF 90-90-90. LE MOUVEMENT CONTRE LE SIDA NOUS MONTRE CE QUI PEUT ÊTRE FAIT GRÂCE AUX COMMUNAUTÉS. NOUS DEVONS TRAVAILLER MAIN DANS LA MAIN AVEC LES COMMUNAUTÉS ET LEUR APPORTER LES RESSOURCES HUMAINES ET FINANCIÈRES DONT ELLES ONT BESOIN POUR REMPLIR LEUR MISSION. »

Marc Angel PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPÉENNES, DE LA DÉFENSE, DE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT ET DE L'IMMIGRATION AU PARLEMENT DU LUXEMBOURG, ET DÉFENSEUR DE L'ONUSIDA POUR L'OBJECTIF DE TRAITEMENT 90-90-90

« J'APPELLE À LA MOBILISATION DE TOUTES LES PERSONNES ET DE TOUTES LES RESSOURCES ET À LA MISE EN ŒUVRE DE MOYENS À GRANDE ÉCHELLE POUR EN FINIR AVEC LE SIDA CHEZ LES ENFANTS. JE VOUS DEMANDE DE DONNER UNE VOIX À CEUX QUI N'EN ONT PAS. »

Dominique Ouattara PREMIÈRE DAME DE CÔTE D’IVOIRE

Les ministres africains appellent à un effort mondial pour mettre fin au sida chez l'enfant

10 mai 2016

Les ministres africains chargés de la santé ont appelé la communauté internationale à faire de la fin de l'épidémie de sida chez les enfants une priorité politique mondiale. Réunis le 10 mai à Abidjan, en Côte d'Ivoire, ces dignitaires ont lancé un appel pour que la Déclaration politique sur la fin du sida, qui doit être adoptée lors de la prochaine Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, intègre des objectifs d'élargissement des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et des services pédiatriques de dépistage et de traitement du VIH.

Parmi les participants figuraient 11 ministres nationaux, ainsi que des vices-ministres et de hauts responsables des programmes de lutte contre le VIH venus de toute l'Afrique, le continent qui compte près de 90 % de tous les enfants vivant avec le VIH.

En 2014, 2,6 millions d'enfants vivaient avec le VIH et 32 % ont eu accès à un traitement antirétroviral. Sans traitement, la moitié de tous les enfants vivant avec le VIH meurent avant leur deuxième anniversaire.

« Mettre fin au sida chez les enfants nécessite d'agir à deux niveaux », a déclaré la Première dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara, qui est aussi Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA pour l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et la promotion du traitement pédiatrique contre le VIH. « D'un côté, nous devons prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants et, de l'autre, nous devons fournir des traitements et des soins à tous les enfants qui vivent avec le VIH ».

Les progrès sont constants dans la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants, en veillant à ce que toutes les femmes enceintes dépistées positives au VIH et les femmes vivant avec le VIH reçoivent un traitement. Ces avancées ont permis de bâtir une base solide pour mettre fin au sida chez les enfants. Mais pour parler du sida au passé, de bien meilleurs résultats sont nécessaires dans l'ensemble du processus de traitement contre le VIH chez l'enfant.

L'ONUSIDA estime qu'il est possible de mettre fin à l'épidémie de sida chez l'enfant d'ici 2020 si les objectifs de prévention et de traitement sont atteints d'ici 2018. Ces objectifs impliquent notamment de parvenir à 95 % de couverture de traitement pour les femmes enceintes et les enfants vivant avec le VIH.

Les tendances actuelles vont dans le sens de la faisabilité de ces objectifs. Des avancées majeures ont été accomplies dans la fourniture de médicaments antirétroviraux aux femmes enceintes vivant avec le VIH pour prévenir la transmission du virus à leurs bébés. Entre 2010 et 2014, les nouvelles infections à VIH chez les enfants ont chuté de 58 %. Durant la même période, la couverture du traitement anti-VIH chez les enfants vivant avec le VIH a plus que doublé.

Toutefois, il faut en faire davantage pour veiller à ce qu'aucun enfant ne soit laissé à l'écart. « Aujourd'hui, nous avons des protocoles de traitement efficaces, mais combien d'enfants meurent encore à l'ère du traitement antirétroviral ? », a demandé Jeanne Gapiya Niyonzima, Présidente de l'Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et aux Malades du SIDA du Burundi et mère d'un enfant décédé de causes liées au sida à l'âge de 18 mois.

« Il s'agit d'une question de justice sociale, d'une question d'égalité », a affirmé Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous avons l'opportunité d'adopter une Déclaration politique sur la fin du sida avec la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida pour nous aider à fixer des objectifs concrets, de manière à ce que le traitement devienne universel pour tout le monde, absolument partout ».

Les ministres africains qui ont assisté à la réunion d'Abidjan ont lancé un appel pour que la Déclaration politique sur la fin du sida intègre des objectifs clairs visant l'élargissement des services de prévention et de traitement afin d'en finir avec le sida chez les enfants. Pour y parvenir, les ministres ont validé le principe d'une mobilisation immédiate anticipée des ressources consacrées au traitement du VIH chez l'enfant et à l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Les évolutions scientifiques peuvent améliorer les résultats des traitements chez les enfants de manière spectaculaire. Les ministres ont souligné l'importance d'exploiter et d'étendre pleinement les outils innovants, notamment les technologies utilisées sur le lieu des soins pour un diagnostic précoce chez le nourrisson, les protocoles de traitement pédiatriques recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé et les approches de prestations de services centrées sur la famille, qui améliorent le suivi des soins et l'observance des traitements.

Les ministres ont appelé l'ONUSIDA à coordonner les initiatives sur le traitement pédiatrique du VIH entre tous les secteurs. « Nous devons renforcer la coopération entre les acteurs pour obtenir de meilleurs résultats pour les enfants », a expliqué Juliet Kavetuna, Vice-Ministre de la Santé et des Affaires sociales de Namibie. « Si nous travaillons en silo, nous n'atteindrons jamais notre objectif ».

La réunion s'est achevée sur une note extrêmement optimiste au regard du potentiel d'accomplissement des objectifs de 2018 pour les enfants. « Nous savons ce que nous avons à faire », a déclaré David Parirenyatwa, Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe. « L'aspect essentiel consiste à le faire de manière systématique et à veiller à ce que les financements suivent correctement ».

Selon Sarah Opendi, Ministre d'État de l'Ouganda chargée des soins primaires, « en travaillant ensemble, nous pouvons mettre fin à l'épidémie de sida chez les enfants, mais aussi chez les adultes ».

Avant le discours de clôture de la Première dame de Côte d'Ivoire, M. Sidibé a été nommé Grand Officier de l'Ordre National de la République de Côte d'Ivoire, en reconnaissance de son leadership mondial au nom des enfants touchés par le VIH. En recevant sa distinction, M. Sidibé a encouragé tous les participants à œuvrer en faveur de l'objectif de mettre fin au sida chez l'enfant.

Des donateurs de premier rang, des responsables de programmes et des représentants de la société civile impliqués dans le traitement du VIH chez l'enfant, ainsi que des représentants du secteur privé, ont également assisté à la réunion ministérielle. L'événement était organisé par l'ONUSIDA, le gouvernement de Côte d'Ivoire, ELMA Philanthropies, Funders Concerned About AIDS, The Children’s Investment Fund Foundation, Johnson & Johnson et le Luxembourg. Plus de 150 personnes venues de 34 pays y ont participé.

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