East and Southern Africa

L’Éthiopie montre que les communautés sont à la hauteur

15 février 2019

Le projet Community, Health Education and Knowledge Building (CHECK – Communauté, éducation à la santé et développement des connaissances) mené en Éthiopie est un projet collaboratif commun de l’Agence italienne pour la coopération et le développement (IACS) et de l’ONUSIDA. Ce projet a pour but de soutenir la sensibilisation sur la prévention du VIH et d’accroître la demande et le recours aux services de santé anti-VIH et autres, y compris sur les maladies non transmissibles.

Le projet est géré par l’intermédiaire de quatre partenaires d’exécution à Awasa, dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud, en Éthiopie. Il cible les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec le VIH, y compris les personnes âgées, les professionnelles du sexe, les détenus et les employés de grands projets du secteur privé.

Le 7 février, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Tibero Chiari, Directeur de l’IACS, et Seharla Abdulahi, Ministre de la Santé éthiopienne, ont visité trois sites de mise en œuvre du projet CHECK afin d’évaluer les progrès et de rencontrer les bénéficiaires du projet.

« Le VIH crée des déchirures dans le tissu social qui nous relie tous ensemble. Mais en Éthiopie, les liens communautaires intègrent des anticorps qui permettent de contrer le VIH. Quand la communauté dispose des bonnes connaissances, elle est capable de rompre le cercle du VIH et de créer des liens plus forts entre les gens », a déclaré M. Chiari.

L’Association Tilla de femmes séropositives gère un centre de broderie qui soutient les femmes vivant avec le VIH à Awasa à travers des activités génératrices de revenus. Dans ce centre, les femmes vivant avec le VIH fabriquent toutes sortes d’articles brodés et tricotés, par exemple des maillots scolaires et des uniformes pour le secteur de la sécurité. Non seulement le centre apporte une aide financière aux femmes qui travaillent ici, mais il leur offre aussi un espace sûr et un appui émotionnel.

« Tilla, c’est un peu comme la maison de maman », explique Aster Kebede, une femme vivant avec le VIH qui travaille au centre. « C’est ma maison, mon école, mon lieu de travail… c’est tout pour moi ».

À quelques pas de Tilla se trouve l’Association Medhin de personnes âgées vivant avec le VIH, qui a le même impact sur ses membres. Beaucoup d’entre eux évoquent les conséquences que la stigmatisation et la discrimination ont eues sur leur vie, en particulier par rapport à leur statut de personnes âgées vivant avec le VIH, ainsi que la perte d’un mari, d’une épouse, d’un foyer ou d’un revenu à cause de la stigmatisation. L’association propose également de petites bourses à un grand nombre de ses membres, qui utilisent ce financement catalyseur pour générer des revenus, créer de petites entreprises et améliorer leur vie.

« Medhin m’a redonné confiance en moi », raconte Bizunesh Kensa, une femme vivant avec le VIH âgée de 64 ans. « Je ne me sens plus vulnérable et je ne m’inquiète plus ».

Le Parc industriel d’Awasa est un mégaprojet qui emploie 28 000 personnes, dont 92 % de jeunes femmes qui, pour un grand nombre d’entre elles, sont originaires des zones rurales de la région. Par l’intermédiaire du projet CHECK, le Bureau régional de la santé d’Awasa a produit et diffusé des supports documentaires sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive pour les employés de ce mégaprojet.

« Ces projets montrent que ce qui compte le plus, c’est la vie des individus. Ils sont la preuve du pouvoir des projets à base communautaire pour rétablir la dignité des personnes vivant avec le VIH et leur redonner espoir en l’avenir », a déclaré M. Sidibé.

L’OPDAS va élargir son champ d’activité

14 février 2019

L’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) a annoncé qu’elle était sur le point d’élargir son champ d’activité afin d’incorporer un spectre plus étendu de questions de développement concernant le continent. L’OPDAS a également changé de nom pour devenir l’Organisation des Premières dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) et a adopté une vision intitulée « Une Afrique développée avec des enfants, des jeunes et des femmes en bonne santé et autonomes ».

Lors de son assemblée générale organisée à Addis Abeba, en Éthiopie, le 11 février, l’OPDAD nouvellement créée a adopté son plan stratégique pour 2019-2023, qui décrit les principales thématiques sur lesquelles les premières dames travailleront. En font notamment partie la poursuite de l’objectif de réduction des nouvelles infections à VIH et de la mortalité due au sida, les maladies non transmissibles, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes et des jeunes, la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile, la sécurité sociale et la protection sociale.

Rendant hommage à M. Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, la Première dame du Burkina Faso et Présidente de l’OPDAD, Sika Kaboré, a déclaré : « Ce que nous retiendrons de la carrière de Michel Sidibé, c’est que nous pouvons atteindre des objectifs ambitieux si nous y croyons, si nous unissons nos forces de manière stratégique et si nous gardons foi en nos populations et dans les valeurs africaines de solidarité et de partage ». Plusieurs premières dames ont également prononcé quelques mots de soutien et d’appréciation concernant les nombreuses années de leadership et d’engagement de M. Sidibé, et ce dernier s’est vu remettre un certificat de reconnaissance.

« L’ONUSIDA travaille main dans la main avec l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida depuis sa toute première réunion en 2002. J’ai eu le privilège d’être présent à l’époque et j’ai le privilège d’être encore avec vous aujourd’hui. Je vous invite toutes à rester engagées pour en finir avec le sida, car ensemble nous pouvons garantir un avenir meilleur à nos enfants et nos jeunes, et une génération sans sida », a déclaré M. Sidibé.

Les premières dames se sont engagées à poursuivre leurs travaux sur l’une de leurs campagnes phares, « Free to Shine », visant à mettre fin à l’épidémie de sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes et à maintenir leurs mères en bonne santé. À ce jour, la campagne a été lancée dans 15 pays d’Afrique, dont beaucoup l’ont intégrée dans leurs plans nationaux de lutte contre le VIH. L’ONUSIDA est en train de mobiliser des fonds supplémentaires pour le lancement de Free to Shine au Zimbabwe et en Sierra Leone, avec un déploiement qui débutera en 2019.

Des populations en bonne santé pour des économies saines en Afrique

15 février 2019

Des populations en bonne santé jouent un rôle important dans la croissance économique à long terme de l’Afrique, en augmentant les gains économiques grâce à une productivité accrue, à la création d’emplois et à la promotion de l’égalité. Pourtant, les systèmes de santé africains nécessitent des investissements considérables afin de répondre aux besoins de ces populations et de tenir compte de l’évolution des maladies sur le continent.

Malheureusement, la prise en charge médicale en Afrique est limitée par un manque de fonds publics et un financement par des donateurs restreint et imprévisible. Dans le cadre d’efforts innovants visant à trouver un moyen durable de renforcer les systèmes de santé nationaux à travers le continent, des responsables des secteurs public et privé africains se sont réunis le 12 février lors du Forum Afrique Entreprises : Santé, afin de promouvoir le dialogue et de recenser les opportunités de collaboration.

« Donner la priorité à la santé est un choix politique et les dépenses de santé doivent être considérées comme un investissement et non comme un coût. Les investissements dans la santé sont des investissements dans le capital humain », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, a ajouté : « Nous avons besoin de soins de santé abordables et de qualité pour tout le monde, qui soient supervisés par les gouvernements et le secteur privé dans un cadre de travail collaboratif afin de permettre un accès équitable ».

Lors de cet événement organisé à Addis Abeba, en Éthiopie, en marge de la 32e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine, le rapport Santé et croissance économique en Afrique a été présenté. Ce rapport va permettre d’orienter les investissements et de créer des modèles autour de la santé en Afrique. Il met en avant les opportunités sur lesquelles les gouvernements et le secteur privé peuvent travailler ensemble pour améliorer les résultats en matière de santé et assurer des soins de qualité accessibles à tous. 

« D’ici à 2030, on estime que 14 % de toutes les opportunités économiques dans le domaine de la santé et du bien-être se situeront en Afrique, au deuxième rang seulement derrière l’Amérique du Nord. Il s’agit d’une immense opportunité pour le secteur privé », a déclaré Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.

L’événement a également été l’occasion de lancer l’African Business Coalition for Health (Coalition des entreprises africaines pour la santé), une plate-forme conçue pour mobiliser un noyau dur de champions du secteur privé afin de débloquer les synergies et de faire progresser les résultats en matière de santé dans le but de bâtir des économiques saines dans toute l’Afrique.

« Il est évident que les gouvernements africains ne peuvent pas à eux seuls résoudre les problèmes de santé du continent. Nous n’avons pas d’autre alternative que de nous tourner vers le secteur privé pour compléter les financements gouvernementaux », a déclaré Aigboje Aig-Imoukhuede, Président de l’Initiative africaine pour la gouvernance et Co-président de GBC Health.

Avec le soutien de l’ONUSIDA, tout le monde compte

28 janvier 2019

Durant cinq semaines en 2018, des équipes comprenant jusqu’à 10 personnes, formées dans chacun des 120 dispensaires et hôpitaux du Lesotho, ont passé au crible plus de 180 000 dossiers de personnes diagnostiquées séropositives au VIH et bénéficiant de soins. Objectif : compter combien de personnes vivant avec le VIH étaient sous traitement en juin 2018.

Durant de longues journées poussiéreuses, ces équipes ont apposé des autocollants verts (pour un traitement actif) ou d’autres couleurs (indiquant qu’une personne a abandonné le traitement, a été transférée ou est décédée) sur près de 80 % de tous les dossiers de patients dans le pays. Établissement par établissement, le recensement des personnes identifiées comme suivant activement leur traitement a été comparé aux recensements précédemment transmis au Ministère de la Santé du Lesotho ou à d’autres partenaires, notamment le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida. Tout cela pour confirmer que les rapports transmis par le pays ont du sens.

« Avec notre équipe, nous avons passé en revue le statut de traitement de plus de 5 000 personnes au dispensaire de Senkatana à Maseru, au Lesotho, l’un des centres de traitement les plus anciens et les plus fréquentés du pays. Au bout de deux jours d’examen des dossiers papier, nous avons découvert qu’il y avait environ 30 % de personnes sous traitement en plus par rapport au chiffre transmis par le dispensaire au Ministère de la Santé en juin 2018 », a déclaré Motselisi Lehloma, agent du Ministère de la Santé. Globalement, cet exercice a permis de constater une différence de 3 % supérieure aux chiffres transmis au Ministère de la Santé sur l’ensemble des 120 établissements visités.

Depuis début 2017, l’ONUSIDA et d’autres partenaires internationaux ont apporté leur soutien à plus de 15 pays, principalement en Afrique subsaharienne, dans le but de vérifier que le nombre de personnes signalées comme étant actuellement sous traitement était exact. Ce travail permet également d’aider les établissements à améliorer la précision des données transmises par l’intermédiaire de leurs systèmes d’information sanitaire, en examinant les registres de patients et les procédures pour recenser, compiler et transmettre les chiffres de traitement.

« L’exercice entrepris par le Lesotho visant à contrôler et à valider les chiffres en matière de traitement met en avant l’engagement du pays à superviser avec précision l’impact des programmes », a déclaré Kim Marsh, Conseillère principale, Épidémiologie et surveillance, ONUSIDA. Grâce à ces efforts, et aux efforts de bien d’autres pays de la région, l’ONUSIDA et les autres parties prenantes peuvent avoir confiance dans les chiffres en matière de traitement, ce qui nous permet de surveiller les progrès vers les objectifs 90-90-90. Par le biais de réunions avec le personnel médical et de rapports écrits, les défauts mineurs ont pu être corrigés immédiatement et les problèmes systématiques plus larges ont été portés à l’attention du Ministère et des partenaires de mise en œuvre afin qu’ils adoptent les mesures correctives nécessaires.

Le Lesotho compte parmi les pays du monde qui paient le plus lourd tribut au VIH. En 2017, 320 000 personnes vivaient avec le VIH dans ce pays, soit une prévalence du VIH de 23,8 %.

La campagne She Conquers en Afrique du Sud

24 janvier 2019

Selokela Molamodi avait quatre ans quand, un jour, l’instituteur demanda à ses élèves ce qu’ils voudraient faire plus tard. Tandis que ses camarades énuméraient des professions plus conventionnelles, comme infirmière, médecin ou avocat, Selokela Molamodi répondit fièrement et avec détermination qu’elle voulait être « Ministre de l’Éducation ».

Grâce à sa passion pour l’éducation et sa fougue caractéristique, à 19 ans, Selokela Molamodi est aujourd’hui en bonne voie pour réaliser son rêve. L’an dernier, elle est sortie major de sa promotion et elle a été tête de classe aussi bien à l’école primaire que dans le secondaire. Armée d’une confiance en soi inébranlable et de ses principes fondamentaux de transparence, d’honnêteté et d’humilité, Mme Molamodi a échappé au destin d’un grand nombre de jeunes femmes sud-africaines : infection à VIH, grossesse non désirée et abandon des études au niveau secondaire.

Elle raconte qu’elle a dû affronter les mêmes dures réalités que les autres jeunes femmes : difficultés financières, crime, violence, pression des pairs, tentation des « protecteurs » (des hommes plus âgés), abus de drogue et d’alcool. Elle explique que l’école lui a permis de rester en dehors de tout ça.

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe. »

Selokela Molamodi

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe », ajoute-t-elle.

En Afrique du Sud, 1 500 jeunes femmes et adolescentes âgées de 15 à 24 ans sont infectées chaque semaine par le VIH. En 2017, elles ont représenté 29 % de toutes les nouvelles infections à VIH dans le pays. Les études ont montré que dans la majeure partie des cas, ce sont des hommes plus âgés, en général de cinq à huit ans leurs aînés, qui transmettent le VIH aux femmes plus jeunes ; et lorsque ces femmes atteignent leurs 25 ans, elles le transmettent à leur tour à des hommes de leur âge.

« Il existe chez les jeunes femmes l’idée qu’il faudrait avoir un grand nombre de partenaires sexuels quand on est jeune, car c’est cela que veut dire être libre. Ensuite, vers l’âge de 25 ans, on laisse cette vie derrière soi et on fonde un foyer. Mais ce que les filles ne comprennent pas, c’est qu’elles ne contrôlent pas ces relations sexuelles, que leur consentement n’a aucune importance », explique-t-elle.

Afin d’entamer le dialogue sur ces sujets et bien d’autres problèmes rencontrés par les jeunes femmes, Mme Molamodi a lancé You for You pendant sa dernière année d’études.

« Pour moi, c’est un mouvement, pas une organisation », déclare Selokela Molamodi. « Il s’agit de s’accepter et de s’aimer comme on est. Pour pouvoir exister en tant que communauté et au sein d’une collectivité, il faut d’abord s’aimer soi-même en tant qu’individu », ajoute-t-elle.

En compagnie de deux amies qui ont lancé le mouvement avec elle, Selokela Molamodi organise des sessions de mentorat individuel avec d’autres jeunes femmes sur des questions telles que l’estime de soi, la vision positive du corps, la santé sexuelle et reproductive et la consommation de drogues et d’alcool. Elle a aussi organisé deux événements sur l’autonomisation des jeunes femmes en tant que leaders, « pour faire entendre la voix des jeunes femmes contre la discrimination, ensemble ».

Pour elle, l’initiative DREAMS, pilotée par le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, est la matriarche d’une famille de jeunes femmes comme elle. En Afrique du Sud, DREAMS travaille en étroite collaboration avec She Conquers, une campagne nationale pilotée par le gouvernement qui vise à autonomiser les jeunes femmes et les adolescentes afin qu’elles deviennent responsables de leur santé.

« Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Selokela Molamodi

« DREAMS/She Conquers nous a fourni un espace pour discuter naturellement de choses qui nous concernent en tant que jeunes femmes avec d’autres jeunes femmes. Nous pouvons ainsi faire entendre notre voix et recevoir de nouveaux éclairages. Par exemple, la plupart des filles que je connais ont passé un test de dépistage du VIH, mais aucune d’entre elles n’avait évoqué le sujet jusqu’à ce que DREAMS/She Conquers arrive dans notre école », raconte-t-elle.

« C’est ce genre d’initiatives qui permet d’accroître l’efficacité de ce que l’ONUSIDA tente d’accomplir », ajoute Selokela Molamodi. « Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Elle explique qu’elle aimerait que les débats sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive soient associés plus souvent à ceux qui portent sur la carrière professionnelle, l’émancipation et l’esprit d’entreprise.

En ce qui concerne ses ambitions pour You for You, elle « souhaite aider à bâtir un continent de jeunes femmes qui aient suffisamment confiance en elles pour s’exprimer librement, qui soient capables de se serrer les coudes et de favoriser mutuellement leur autonomie. Si quelqu’un me dit « Je n’ai pas baissé les bras », alors je saurai que j’avais un but, que j’ai été la raison pour laquelle quelqu’un n’a pas baissé les bras ».

L’Irlande soutient les services anti-VIH pour les plus vulnérables en République Unie de Tanzanie

14 décembre 2018

L’Irlande s’est engagée à hauteur de 400 000 € auprès de l’ONUSIDA dans le cadre d’un projet de prestation de services anti-VIH pour les populations les plus vulnérables en République Unie de Tanzanie. La première tranche, d’un montant de 200 000 €, a déjà été versée.  

« À travers ses programmes de développement, l’Irlande soutient les personnes les plus marginalisées au sein de la société, afin de leur permettre d’accéder aux services essentiels pour pouvoir vivre avec dignité. L’Irlande est heureuse de collaborer avec l’ONUSIDA pour soulager la détresse des populations qui ont le plus besoin de services anti-VIH indispensables », a déclaré l’Ambassadeur irlandais en République Unie de Tanzanie, Paul Sherlock.

L’ONUSIDA travaillera en étroite collaboration le Ministère de la Santé, la Fondation Benjamin Mkapa et les organisations de la société civile sur les problèmes qui empêchent les populations les plus exposées d’accéder à la prévention, au traitement et aux soins anti-VIH en temps utile. L’appui apporté par l’ONUSIDA couvre la mobilisation des parties concernées, la fourniture d’un leadership technique et d’orientations stratégiques, ainsi que l’organisation de la participation et de la représentation.

Parmi les principaux obstacles à une riposte efficace au VIH dans le pays figurent la stigmatisation et la discrimination, les inégalités et les violences à l’égard des femmes et des filles, ainsi que des lois pénales et répressives qui touchent les populations les plus exposées.

Ce projet, d’une durée de 18 mois, permettra à ses bénéficiaires d’accéder à des compétences en matière de textes juridiques, de les sensibiliser au droit à la santé et de lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

L’Irlande est un partenaire de longue date de l’ONUSIDA, ayant participé à hauteur de 2,56 millions de dollars aux fonds de base de l’ONUSIDA en 2018.

« L’ONUSIDA et l’Irlande ont pour but commun de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte dans la riposte au sida. Les fonds apportés par l’Irlande nous offrent une occasion venant à point nommé de donner aux populations les plus exposées de République Unie de Tanzanie une chance de vivre dans la dignité et en bonne santé », a déclaré Leopold Zekeng, Directeur national de l’ONUSIDA en République Unie de Tanzanie.

La Première dame du Botswana plaide pour une relance de la prévention du VIH auprès des adolescentes et des jeunes femmes

27 décembre 2018

Bien que le Botswana ait fait des progrès remarquables sur les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA en matière de traitement, les preuves montrent qu’il a connu une hausse de 4 % des nouvelles infections à VIH entre 2010 et 2017, qui sont passées de 13 000 à 14 000. Ce chiffre contraste avec la baisse massive de 30 % des nouvelles infections à VIH dans la région d’Afrique orientale et australe.

Les adolescentes et les jeunes femmes sont particulièrement exposées au risque d’infection à VIH, ainsi qu’aux grossesses non désirées et aux violences sexuelles et sexistes. En 2017, on a dénombré 1 500 nouvelles infections à VIH chez les adolescentes âgées de 10 à 19 ans, contre moins de 500 chez leurs homologues masculins du même âge.

En conséquence, Neo Masisi, Première dame du Botswana, fait entendre sa voix pour plaider en faveur de meilleurs résultats en matière de santé pour les adolescentes et les jeunes femmes. Dans un effort visant à susciter des interventions à fort impact, adaptées à l’âge et au genre, elle organise des dialogues avec les adolescentes et les jeunes femmes sur leurs expériences.

Le 9 décembre 2018, au lendemain de la Journée mondiale de lutte contre le sida, elle a accueilli une manifestation qui a rassemblé une centaine d’adolescentes et de jeunes femmes, afin de mettre en lumière les problèmes qu’elles rencontrent au quotidien : grossesses non désirées, violences sexistes, accès aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive, et leur recoupement avec le VIH. « Je me sens concernée par le fait que ces jeunes gens n’ont pas connu la vie sans le VIH et par leur vulnérabilité aux maux de la société qui en résulte », a déclaré Mme Masisi.

Lors de ce débat, Richard Matlhare, représentant de l’Agence nationale de coordination de la lutte contre le sida, a souligné que « le Cadre stratégique quinquennal national du Botswana sur le VIH/sida apporte un changement méthodologique, à savoir une stratégie sectorielle spécifique qui cible explicitement les adolescentes et les jeunes femmes et leurs partenaires masculins ».

Les participants au débat ont également assisté à une diffusion en avant-première du film panafricain Faces, réalisé par Joseph Adesunloye, avec l’actrice sud-africaine Terry Pheto qui interprète le personnage d’Aisha, une femme qui doit faire face à l’infection à VIH et à la violence sexiste.

Mme Pheto, qui a assisté au débat, a évoqué son rôle en qu’actrice et influenceuse et son objectif visant « non seulement à divertir, mais aussi à éduquer les adolescentes, les jeunes femmes et les hommes sur le VIH et les violences sexistes ». « Des projets comme celui-ci me tiennent très à cœur et se passent chez moi », a-t-elle ajouté.

Les dirigeants du Rwanda sont un modèle à suivre pour faire avancer l’agenda mondial sur la fin de l’épidémie de sida

10 décembre 2018

Le Rwanda est un allié essentiel dans la riposte mondiale au sida. Grâce à l’engagement politique de ses dirigeants, le pays a convaincu ses pairs de promouvoir le changement nécessaire qui a permis à la riposte au sida de donner des résultats très encourageants pour l’Afrique et au-delà.

En 2011, le Président du Rwanda Paul Kagame a été le premier dirigeant africain à convoquer une réunion lors de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le thème de l’avenir de la riposte au sida et de la mise en place d’une feuille de route durable pour la santé et le développement.

AIDS Watch Africa a été reconduit à la suite de cette réunion, afin de servir de plate-forme aux chefs d’État africains pour qu’ils puissent se réunir sous le leadership de l’Union africaine, dans le but de suivre les avancées par rapport aux objectifs pour le VIH, la tuberculose et le paludisme, assurant ainsi l’appropriation et le pilotage par les Africains de la stratégie africaine en matière de santé.

La riposte au VIH n’a cessé de progresser dans le pays. Les nouvelles infections à VIH ont chuté de 20 % entre 2010 et 2017 au Rwanda, passant de 9 300 à 7 400. Sur la même période, les décès dus au sida ont été quasiment divisés par deux, passant de 6 000 à 3 100. Ces bons chiffres sont dus à un programme solide de traitement du VIH, avec 83 % des personnes vivant avec le VIH sous traitement en 2017.

Toujours en 2017, 92 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès au traitement de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, évitant ainsi 1 900 nouvelles infections à VIH.

C’est avec ces résultats en tête que, le 7 décembre, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé s’est rendu à Kigali, au Rwanda, pour démontrer sa solidarité avec le gouvernement rwandais et mettre en avant le rôle de leadership qu’il a joué dans l’action pour en finir avec le sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

Lors d’une cérémonie organisée spécialement, M. Sidibé a nommé Jeannette Kagame, Première dame du Rwanda, Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour la santé et le bien-être des adolescents. M. Sidibé l’a félicitée pour son rôle de porte-parole en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles au Rwanda et dans toute l’Afrique, ainsi que pour son leadership dans l’éducation des filles et la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs des jeunes.

« Jeannette Kagame, vous avez été aux côtés de l’ONUSIDA depuis les heures les plus sombres de l’épidémie. Ce fut une époque de grande tristesse et de désespoir. Mais avec votre aide, nous avons trouvé l’espoir. C’est avec gratitude et avec le plus grand respect que je vous remercie pour tout ce que vous avez fait et tout ce que vous continuez de faire », a déclaré M. Sidibé.

« Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers en pensant que le pire est derrière nous. Alors que le visage du VIH ne cesse d’évoluer, nous devons rester vigilants, afin de répondre aux problèmes émergents en temps utile. Nous devons aussi nous montrer déterminés dans le renforcement de nos défenses face au VIH, et donner à tous les hommes, les femmes et les enfants les ressources nécessaires pour vivre en sécurité et en bonne santé », a déclaré Mme Kagame.

M. Sidibé a également rencontré M. Kagame, Président du Rwanda et actuel Président de l’Union africaine. Ils ont évoqué le financement de la santé et la pérennité globale de la riposte au sida sur le continent africain. Lors d’une rencontre avec Richard Sezibera, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Sidibé a évoqué la nécessité d’une diplomatie mondiale de la santé pour que la santé reste au premier plan de l’agenda international.

L’Afrique du Sud lance sa campagne pour l’élargissement de l’accès au traitement anti-VIH

04 décembre 2018

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’Afrique du Sud a lancé une campagne nationale sur le bien-être axée sur plusieurs fronts, dans le but d’accélérer le dépistage du VIH, de la tuberculose et des maladies non transmissibles, comme l’hypertension artérielle, le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires. Cette campagne est une réponse directe à l’appel du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, lancé lors de son premier discours sur l’état de la Nation en février 2018, visant à mettre sous traitement anti-VIH 2 millions de personnes en plus d’ici à fin 2020.

L’Afrique du Sud a accompli d’énormes progrès dans sa riposte au sida ces dix dernières années, et compte actuellement 4,4 millions de personnes sous traitement antirétroviral vital, soit 20 % de toutes les personnes sous traitement dans le monde. Résultat : le nombre de décès dus au sida a baissé de façon considérable, passant de 200 000 en 2010 à 110 000 en 2017. Pourtant, en 2017, le nombre de nouvelles infections à VIH a été élevé, atteignant 270 000, dont environ 77 000 ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.

Lors de son discours de lancement, le Vice-Président sud-africain, David Makhura, a appelé ses compatriotes à mettre un terme aux violences sexistes et à se faire dépister ainsi qu’à suivre un traitement en cas de séropositivité au VIH.

« Nous ne sommes pas seuls. Nous avons toujours eu des partenaires comme l’ONUSIDA, le Fonds mondial et le PEPFAR à nos côtés, travaillant sans relâche avec nous. Nous savons ce que veulent dire les mots unité et lutte. Nous ne céderons pas et nous ne reviendrons pas en arrière », a déclaré M. Makhura.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a assisté à la commémoration du 30e anniversaire de la Journée mondiale de lutte contre le sida en Afrique du Sud, afin de montrer son soutien au lancement de cette campagne.

« Il faut contrer l’oppression et les déséquilibres de pouvoir. Les femmes et les filles doivent gagner en autonomie, et les comportements masculins nocifs doivent être relégués dans les livres d’histoire. Nos filles et nos jeunes femmes méritent de pouvoir vivre dans la dignité et le respect, dans un monde sans violence ni VIH », a déclaré M. Sidibé.

Aaron Motsoaledi, Ministre sud-africain de la Santé, a remercié M. Sidibé pour avoir donné à l’Afrique du Sud, il y a près de dix ans en arrière, l’inspiration nécessaire pour transformer la riposte au sida sud-africaine en success story, caractérisée par un long chemin du désespoir à l’espoir et du déni à l’acceptation et à l’appropriation.

« Ça suffit ! Le patriarcat, le sexisme, la misogynie, l’homophobie, la transphobie, la stigmatisation et la discrimination doivent cesser. Nous sommes capables de faire mieux pour notre peuple, parce qu’il compte », a déclaré Steve Letsike, Président du Forum de la société civile du Conseil national sud-africain sur le sida.

Éthiopie : échanges autour de l’accès aux médicaments de qualité et des violences sexistes

22 novembre 2018

Afin de souligner la nécessité de disposer d’accès durable et abordable à des médicaments de qualité, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a évoqué la nécessité de mettre en application le Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l’Afrique. S’exprimant à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique 2018 à Addis Abeba, en Éthiopie, il a plaidé pour une collaboration étroite avec les communautés économiques régionales afin de bâtir des plates-formes de coopération pour la production et de conduire l’harmonisation réglementaire en matière pharmaceutique à l’échelle de l’Afrique.

À l’occasion d’entretiens entre M. Sidibé et Smail Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, et Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’Union africaine sur les femmes, la paix et la sécurité, les engagements dans le domaine des violences sexistes et des droits des femmes ont été évoqués, engagements qui avaient été pris lors d’un événement organisé en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre, intitulé En finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire.

Lors de ces entretiens, des discussions ont eu lieu sur les moyens d’accroître les efforts de riposte au VIH dans les situations de conflit et de crise humanitaire, ainsi que sur la nécessité d’intensifier la sensibilisation au dépistage du VIH et aux thématiques de la violence sexuelle et sexiste. M. Sidibé et M. Chergui sont convenus de mener une mission conjointe de haut niveau au Soudan du Sud afin de mettre en lumière les besoins des personnes davantage exposées au risque de VIH dans le pays en raison des violences sexistes et du conflit qui se prolonge.

Par ailleurs, cette visite en Éthiopie, entre le 17 et le 20 novembre, a été l’occasion pour M. Sidibé de rencontrer le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui a déclaré : « Je m’engage à faire évoluer la vision de l’Afrique et de l’Éthiopie grâce à des réformes suivies et je suis d’accord pour intensifier les efforts en faveur du développement d’un système de santé centré sur les individus pour l’Éthiopie ».

« Merci de bien vouloir vous faire le champion de la fin de l’épidémie de sida en Éthiopie et sur tout le continent », a répondu M. Sidibé.

L’agenda de la présidence éthiopienne sur l’égalité des genres et la paix, ainsi que sur la réinsertion des enfants des rues, a été au cœur d’un dialogue entre la Présidente, Sahle-Work Zewde, et M. Sidibé.

Lors d’un échange entre M. Sidibé et le Ministre de la Santé éthiopien, Amir Aman, un projet collaboratif a été élaboré, qui sera centré autour du renforcement de la mobilisation des ressources, de l’amélioration et de la pérennisation d’une riposte multisectorielle entre tous les secteurs, de l’engagement des jeunes et du renforcement des programmes de lutte contre le VIH suivant l’approche lieu-population.

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