HTI

Assurer le retour des services de prévention et de traitement du VIH en Haïti après le passage de l'ouragan Matthew

02 novembre 2016

Haïti est régulièrement balayé par les tempêtes de l'Océan Atlantique, mais Matthew a été l'ouragan le plus destructeur de ces cinquante dernières années et la pire catastrophe naturelle qu'ait connu le pays depuis le séisme dévastateur de 2010. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, l'ouragan a tué 546 personnes, fait 438 blessés et laissé des milliers de gens sans abri. Plus de 141 000 personnes déplacées vivent aujourd'hui dans des abris provisoires.  

Jasmin Désir, responsable communautaire de l'Union de lutte contre la stigmatisation et la discrimination, raconte que la situation sur le terrain reste désespérée pour les personnes possédant très peu de ressources. Elle est même encore pire pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH. Selon lui, leur principale préoccupation est désormais de pouvoir prendre leurs médicaments antirétroviraux « alors qu'il n'y a même rien à manger ». Actuellement, on compte 806 000 personnes ayant un besoin urgent d'aide alimentaire.

Renel Julien, organisateur communautaire vivant avec le VIH, mobilise les personnes vivant avec le VIH pour obtenir de la nourriture et de l'eau potable. Il pense que le stress émotionnel du traitement des conséquences de l'ouragan a de graves répercussions sur de nombreux membres de la communauté.

Tout le système de santé d'Haïti a été touché par l'ouragan. Dans certains endroits, le personnel médical et les agents de santé communautaires n'ont pas pu assurer les visites à domicile. La plupart des dispensaires ont subi des dégâts importants et certains établissements hospitaliers ont perdu tout leur équipement, y compris générateurs, panneaux solaires et ordinateurs. Des médicaments antirétroviraux et d'autres fournitures ont été perdus pendant l'ouragan.

Dans les cinq départements les plus touchés (Grand’Anse, Sud, Sud-Est, Nippes et Nord-Ouest), il y avait 13 994 personnes vivant avec le VIH et 37 centres de traitement du VIH en fonctionnement avant le passage de Matthew.

Selon l'antenne de l'ONUSIDA en Haïti, l'ouragan a d'ores et déjà affecté les services de prévention, d'appui, de traitement et de soins anti-VIH. Des programmes d'urgence sont nécessaires pour veiller à ce que le taux actuel de maintien des personnes sous traitement (entre 60 et 80 %) ne baisse pas.

« L'une des solutions pourrait être un système de distribution communautaire », propose Yafflo Ouattara, Directeur national de l'ONUSIDA en Haïti. « À court terme, ce pourrait être la meilleure option pour atteindre les personnes vivant avec le VIH qui n'ont pas accès à leurs services habituels ».

L'antenne de l'ONUSIDA en Haïti soutient actuellement le programme national de lutte contre le sida afin de collecter des informations sur les départements les plus touchés et d'étudier des alternatives de traitement et de soins du VIH. Parmi les priorités figurent la cartographie des centres de traitement et l'évaluation de la chaîne d'approvisionnement pour les médicaments antirétroviraux et les autres fournitures.

Selon les responsables communautaires, les groupes marginalisés, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres et les professionnel(le)s du sexe, sont encore plus vulnérables dans ces circonstances. Sur la base d'une évaluation préliminaire menée par des organisations non gouvernementales dans les zones les plus touchées par l'ouragan, la stigmatisation et la discrimination sont devenues un obstacle pour certaines personnes ayant besoin d'aide.

« Haïti entamait tout juste la phase de développement pour la reconstruction des infrastructures après le séisme de 2010 qui avait détruit une grande partie du pays », explique Edner Boucicaut, Président du Mécanisme de coordination national d'Haïti pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et Directeur national de Housing Works. « Subir une catastrophe après l'autre rend les choses encore plus compliquées que dans les situations d'urgence typiques ».

César Núñez, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Amérique latine et les Caraïbes, a déclaré que les partenaires collaboraient afin de veiller à ce que les avancées obtenues jusqu'à présent dans la riposte au VIH ne régressent pas. « Nous nous engageons à garantir que les remarquables progrès accomplis par Haïti dans la prévention et le traitement ne reculeront pas ».

Les succès et les défis de lutte contre le VIH en Haïti reconnus lors la Journée mondiale de lutte contre le sida

02 décembre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche) participe à un événement pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Haïti, Pamela White ainsi que la Première dame, Sophia Martelly.

D'un côté, la riposte au VIH en Haïti fait parallèle au rétablissement depuis son temblement de terre. Bien que les missions soient loin d'être terminées, les parties prenantes nationales et internationales ont collaboré pour confronter leurs défis et les importantes avancées qu'elles ont réalisées.

Lors d'une commémoration pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, organisée par le Ministère de la Santé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a félicité le pays pour ses progrès vers la vision « Objectif zéro : » zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.

Dans les 10 dernières années, le taux de nouvelles infections à VIH en Haïti est tombé à 54%. De 2005 à 2011, il y a eu une baisse nationale des décès dus au sida de 47%. En 2011, 58% des Haïtiens vivant avec le VIH avaient accès à la thérapie antirétrovirale. M. Sidibé a exprimé son optimiste pour la poursuite de cette trajectoire positive.

« J'étais honoré de rencontrer hier le Président de la République et je peux vous dire que pendant cette conversation il était évident qu'il souhaitait mettre le sida au centre de ses efforts pour garantir que toutes les personnes aient accès aux services d'information et d'appui nécessaires à la vie, » déclare Monsieur Sidibé.

Ces efforts, selon M. Sidibé, doivent se focaliser sur les plus vulnérables du pays. Environ 18% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 8% des professionnel(le)s du sexe en Haïti vivent avec le VIH. Près de la moitié des jeunes haïtiens vivant dans des camps n'ont pas de connaissances adéquates sur le VIH.

M. Sidibé a recommandé aux leaders haïtiens de renforcer leurs efforts pour atteindre les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH avec des services de prévention et de traitement. Il a appelé au passage de la Loi sur le VIH qui signifierait zéro tolérance pour la stigmatisation et la discrimination.

Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population

La Première dame, Sophia Martelly

M. Sidibé a également insisté sur le leadership d'Haïti afin d'augmenter les investissements nationaux pour la riposte au VIH. A l'heure actuelle, plus de 75% des financements pour la riposte au VIH en Haïti proviennent de sources externes. En s'appropriant de manière plus marquée sa riposte nationale au sida, Haïti rejoindrait le changement méthodologique mondial « de la charité à la solidarité mondiale », déclare le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Lors de la cérémonie de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la Première dame d'Haïti, Sophia Martelly, a reconnu le réseau complexe de problèmes sociaux qui augmentent le risque d'infection par le VIH des personnes. « Là où l'éducation des enfants est problématique, il y aura le sida. Là où les besoins sociaux de base ne sont pas remplis, il y aura le sida. Là où il y a violence et viol, il y aura le sida. C'est la raison pour laquelle il doit y avoir une approche à la prévention approfondie, » déclare la Première dame.

« Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population, » ajoute-t-elle.

L'ONUSIDA encourage Haïti à éliminer le VIH chez les enfants

01 décembre 2012

Le Président d'Haïti, Michel Martelly (à gauche) et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé au Ministère de la Planification à Port-au-Prince.
Photo : ONUSIDA

Le Président d'Haïti a accompagné la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2012 avec une note d'espoir. « Ce serait une très belle réussite si nous pouvions arriver à une génération sans VIH, » a déclaré le Président Michel Martelly lors d'une réunion le 30 novembre avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

En 2011, environ 77% des femmes enceintes vivant avec le VIH à Haïti avaient accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME). Entre 2009 et 2011 le pays a sécurisé une baisse de 25% du nombre d'enfants nés avec le VIH.

« L'Objectif zéro nouvelle infection chez les enfants devrait être l'héritage de cette administration, » déclare M. Sidibé. « Ce serait un accomplissement puissant. Chaque jour deux enfants naissent avec le VIH à Haïti. Songez à ce que cela pourrait signifier si nous pouvions faire l'impasse sur une génération née sans le VIH, » ajoutait-il.

Ce serait une très belle réussite si nous pouvions arriver à une génération sans VIH.

Michel Martelly, Président d'Haïti

Le Président Martelly a noté les impératifs moraux et économiques liés à la prévention du VIH chez les enfants, expliquant qu'avec seulement 150 US$ investis pour empêcher un enfant de naître avec le VIH, cela coûterait en revanche des centaines de milliers de dollars pour traiter pendant toute sa vie une personne vivant avec le virus. « Si vous pouvez sauver une mère, » ajoute-t-il, « vous empêchez un enfant de devenir orphelin. »

Lors de réunions séparées avec la Première dame, Sophia Martelly ainsi que la Ministre de la Santé, Florence Guillaume Duperval, M. Sidibé a souligné qu'Haïti avait le potentiel d'éliminer le VIH chez les enfants et de réduire de manière considérable les décès dus au sida chez les mères. La Première dame a souligné les efforts nationaux orientés vers la réalisation de ces deux objectifs, y compris une campagne pour garantir que plus de femmes enceintes, surtout celles vivant dans des zones rurales, aient accès aux services de dépistage et de traitement.

La Première dame d'Haïti, Sophia Martelly (à gauche) et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé au Palais national de Port-au-Prince.
Photo : ONUSIDA

Les Caraïbes ont le taux de couverture de prévention de la transmission mère-enfant le plus élevé de toutes les régions en développement. De nombreux autres plus petits pays des Caraïbes sont déjà proches de l'élimination de nouvelles infections à VIH chez les enfants. D'autres services élargis de prévention de la transmission mère-enfant à Haïti, l'un des pays les plus peuplés de la région, aideront toute la Caraïbe à se rapprocher de l'élimination de toute nouvelle infection du VIH chez les enfants, un objectif clé de la Déclaration politique sur le VIH/sida.

En plus de l'élargissement des services de prévention de la transmission mère-enfant, Haïti a progressé dans d'autres domaines liés à sa riposte nationale au VIH. Ente 2001 et 2011, par exemple, les nouvelles infections à VIH dans le pays ont chuté de 54%. Haïti a également atteint une baisse de 47% des décès dus au sida entre 2005 et 2011.

L’accès aux services anti-VIH est progressivement rétabli en Haïti

12 janvier 2011

Il y a un an, le 11 janvier 2010, le tremblement de terre qui a secoué Haïti a dévasté plusieurs quartiers de la capitale, Port-au-Prince, et de ses environs. Source : ONUSIDA

Un an après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, les services de prévention et de traitement contre le VIH semblent de nouveau fonctionnels.

Au cours des douze derniers mois, Haïti a mené de vastes campagnes de prévention contre le VIH dans les zones d’habitation provisoire où vivent, selon les estimations, 800 000 personnes déplacées. Avec l’appui de partenaires et de l’ONUSIDA, des programmes de sensibilisation de la jeunesse et de distribution de préservatifs touchent actuellement plusieurs dizaines de milliers de personnes.

L’ONUSIDA estimait, avant le séisme, que les trois départements qui ont ensuite été impactés par la secousse sismique comptaient 68 000 personnes séropositives – soit 57 % du total national (120 000 personnes). Trois mois après la catastrophe de janvier 2010, 80 % des personnes sous traitement anti-VIH dans ces départements pouvaient de nouveau avoir accès à des médicaments antirétroviraux. La couverture nationale de ces posologies (43 %) demeure cependant très éloignée de l’objectif visant l’accès universel.

« Toute crise est porteuse de possibilités d’amélioration », a déclaré Ernesto Guerrero, le Coordonnateur de l’ONUSIDA en Haïti. « Les difficultés engendrées par le tremblement de terre ne font pas exception à la règle. »

Toute crise est porteuse de possibilités d’amélioration. Les difficultés engendrées par le tremblement de terre ne font pas exception à la règle.

Ernesto Guerrero, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Haïti

Au lendemain du séisme, les centres anti-VIH du pays ont, par exemple, réalisé des progrès dans la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant. Selon les estimations des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, 156 000 femmes enceintes ont effectué un test de dépistage contre le VIH au cours de l’année fiscale 2010, en Haïti, contre 132 000 seulement pour l’année fiscale 2009.

Malgré les progrès accomplis, Haïti continue d’affronter des difficultés récurrentes. Les services de santé sont dispersés sur l’ensemble du territoire et l’épidémie de choléra a entravé plus avant la capacité du pays à dispenser des services anti-VIH. Les violences sexuelles et sexistes qui sévissent dans les zones d’habitation temporaire exposent les femmes à un risque élevé d’infection au VIH.

Selon les dernières estimations de l’ONUSIDA, 1,9 % de la population adulte d’Haïti vit avec le VIH. Près de la moitié (46 %) des personnes séropositives vivant aux Caraïbes habitent en Haïti.

Des représentants de la société civile haïtienne exposent au gouvernement américain les besoins liés au sida en Haïti

09 avril 2010

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Centre offrant des traitements antirétroviraux après le séisme dévastateur qui a frappé Port au Prince le 12 janvier. Photo: ONUSIDA

Des représentants de la société civile haïtienne se sont rendus à Washington, le 6 avril, pour mobiliser les responsables politiques autour de la reconstitution de la riposte au sida en Haïti.

Bénéficiant du soutien de l’ONUSIDA, cette délégation de la société civile a décrit ce qu’elle vit depuis que le séisme a frappé le pays. Elle a aussi souligné qu’il était important de reconstituer la riposte au sida, laquelle doit directement impliquer les communautés affectées, en particulier les personnes vivant avec le VIH. Ce briefing a eu lieu au Congrès américain, lors d’une réunion parlementaire organisée à l’initiative de la sénatrice Kirsten Gillibrand (Parti démocrate – État de New York), en présence de responsables du Congrès, d’avocats spécialistes de dossiers liés au sida et de représentants de la société civile américaine.

Quelques heures plus tard, la délégation haïtienne a été reçue par l’Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur américain de la lutte mondiale contre le sida, et ses collègues de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Les représentants du gouvernement américain ont promis qu’ils encourageraient leurs homologues haïtiens à inclure la participation des personnes vivant avec le VIH lors de la programmation de la riposte au sida en Haïti.

Le 24 mars, le Président Barack Obama a demandé au Congrès d’approuver une allocation d’urgence de 2,8 milliards de dollars USD destinée à financer des actions de secours et de reconstruction en Haïti après le terrible séisme du 12 janvier 2010. Sa requête attend en ce moment d’être votée par les législateurs américains.

Avant le séisme, les estimations portaient à 120 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Haïti. La plupart des dommages structurels ont eu lieu dans les trois départements (l’Ouest, le Sud-Est et les Nippes) où vivaient près de 60 % de ces personnes.

Suite à une estimation initiale et rapide de la situation par le Ministère haïtien de la Santé publique et de la Population, l’ONUSIDA a publié une note concept Aider Haïti à reconstruire sa riposte contre le sida. Elle décrit la situation qui prévaut actuellement en Haïti et expose les solutions qui pourraient permettre de répondre aux besoins immédiats et intermédiaires de la riposte au sida.

Les réseaux de personnes vivant avec le VIH liés à la société civile et plusieurs organisations assurant des services contre le VIH ont été affectés par le séisme et doivent être appuyés.

Améliorer la riposte au sida en Haïti

29 janvier 2010

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Centre offrant des traitements antirétroviraux après le séisme dévastateur qui a frappé Port au Prince le 12 janvier.
Photo: ONUSIDA

Alors qu'Haïti commence à se reconstruire après les destructions causées par le séisme de magnitude 7, qui s'est produit à une quinzaine de kilomètres de Port-au-Prince le 12 janvier, les premiers rapports commencent à nous parvenir concernant l'impact du tremblement de terre sur la riposte au sida dans le pays.

L'épidémie de VIH en Haïti est la plus grave de toute la Caraïbe, le pays abritant la moitié des personnes vivant avec le VIH dans la région. Selon les estimations, 120 000 personnes vivaient avec le VIH dans le pays et 6800 enfants âgés de moins de 15 ans étaient également porteurs du virus avant le tremblement de terre.

Des informations commencent à nous arriver sur les personnes vivant avec le VIH touchées par le séisme et sur les infrastructures indispensables nécessaires pour assurer des services essentiels. Un premier rapport estime que sur les 120 000 personnes vivant avec le VIH, un peu moins de 70 000 vivent dans les zones touchées par le séisme. Avant le tremblement de terre, le nombre des personnes sous traitement antirétroviral était estimé à 19 000.

Le monde dispose d'une véritable occasion de mieux reconstruire Haïti et nous devons faire en sorte que l'aide continue d'affluer aujourd'hui mais aussi demain.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Le monde dispose d'une véritable occasion de mieux reconstruire Haïti et nous devons faire en sorte que l'aide continue d'affluer aujourd'hui mais aussi demain », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, au sujet des promesses faites par la communauté internationale.

L'équipe de pays et les coparrainants de l'ONUSIDA collaborent avec le Gouvernement haïtien, des partenaires comme le PEPFAR et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que des organisations non gouvernementales, pour évaluer les conséquences du tremblement de terre sur les établissements de soins, le matériel de laboratoire et les ressources humaines. Il est désormais primordial que les services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH reprennent leurs activités dans les zones touchées par le séisme.

L'équipe de pays de l'ONUSIDA a rencontré le personnel du plus ancien centre de traitement antirétroviral d'Haïti, le GHESKIO. L'organisation fournit un traitement à 6000 personnes, dont 80% ont été retrouvées saines et sauves.

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Réunion de coordination du Groupe santé des Nations Unies à Port-au-Prince
Photo: ONUSIDA

Malgré les dégâts causés à la structure de la clinique, du matériel essentiel endommagé et, plus grave encore, des pertes humaines, le personnel du GHESKIO a indiqué qu'il disposait d'un stock suffisant d'antirétroviraux pour faire face aux besoins immédiats.

D'autres centres ont eu moins de chance. L'équipe de pays de l'ONUSIDA a visité l'Hôpital de la Paix, qui assure des services de prévention de la transmission mère enfant (PTME) à Port-au-Prince. Là-bas, le personnel a indiqué que le stock de médicaments avait été détruit et qu'il manquait de moyens pour acheter les substituts du lait maternel nécessaires pour éviter la transmission du VIH de la mère à l'enfant par l'allaitement. Les services de l'hôpital n'ont repris leur activité que 12 jours après le tremblement de terre.

Les membres de l'équipe de pays des Nations Unies pour le sida visiteront cinq grands centres de PTME dans les prochains jours, afin de déterminer si des dégâts similaires sont à déplorer.

Nous sommes les témoins d'une réelle souffrance. C'est dans de tels moments que l'on oublie les personnes plus exposées au risque d'infection. Nous devons nous assurer que les membres marginalisés de nos communautés ont accès aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Une première analyse de la situation indique qu'il est nécessaire dans l'immédiat de limiter les interruptions de traitements, d'apporter un soutien nutritionnel aux personnes traitées et de s'assurer de la réouverture des services de PTME. Lors d'une réunion avec l'équipe de pays de l'ONUSIDA, les réseaux de personnes vivant avec le VIH ont indiqué qu'ils avaient un besoin urgent de nourriture, d'eau, de tentes et de kits d'hygiène.

En Haïti, les rapports hétérosexuels, souvent associés au commerce du sexe, sont la cause principale de transmission du VIH, bien que de nouvelles données semblent indiquer également une importante transmission chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le défi consistera à s'assurer que les populations déplacées à Port-au-Prince et autour de la ville ont accès au matériel essentiel de prévention.

« Nous sommes les témoins d'une réelle souffrance. C'est dans de tels moments que l'on oublie les personnes plus exposées au risque d'infection. Nous devons nous assurer que les membres marginalisés de nos communautés ont accès aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH », a déclaré M. Sidibé, en promettant que l'ONUSIDA participerait à l'effort mondial destiné à construire un avenir meilleur pour Haïti.

L'ONUSIDA s'engage à travailler avec le Gouvernement haïtien et d'autres partenaires du développement comme le PEPFAR et le Fonds mondial, afin d'examiner les moyens de renforcer à long terme la riposte au sida en Haïti.

Un soutien est d'ores et déjà nécessaire pour remettre sur pieds les infrastructures en rapport avec le sida et renforcer la société civile, pour s'assurer qu'une attention particulière est accordées aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH destinés aux populations plus exposées au risque d'infection, et pour mettre en place une autorité de coordination afin d'éviter toute lacune ou tout chevauchement des activités dans la riposte nationale au sida. 

L'ONU soudée dans la solidarité avec les personnes touchées par le séisme en Haïti

14 janvier 2010

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En tant qu'institution des Nations Unies, l'ONUSIDA fait part de sa solidarité avec les personnes touchées par le séisme dévastateur qui a frappé la capitale Port-au-Prince la semaine dernière.

Dimanche, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a réitéré le soutien de l'ONU à Haïti et aux personnes touchées par cette catastrophe naturelle. S'exprimant à Port-au-Prince, M. Ban a assuré que les opérations de secours et de recherche des personnes ensevelies dans les décombres se poursuivaient.

Alors que s'intensifie l'aide d'urgence avec la distribution de nourriture, d'eau et de tentes par l'ONU et ses partenaires, le Secrétaire général des Nations Unies a insisté sur l'importance d'une coordination des opérations.

« Mes pensées les plus sincères vont à l'ensemble des Haïtiens en ces temps difficiles », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Comme l'a souligné le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, la communauté internationale se doit de soutenir Haïti pendant cette crise et sur le long terme. »

Vendredi 15 janvier, l'ONU a lancé un  appel éclair pour un montant de 600 millions de dollars, décrivant le soutien nécessaire pour commencer à faire face au désastre que le pays a subi. Cela comprend le soutien apporté à la riposte nationale au sida et la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH.

La famille des Nations Unies a également été touchée par le séisme et se trouve toujours dans l'incertitude concernant la situation de nombre de ses employés. L'ONUSIDA a retrouvé l'ensemble du personnel de son bureau local et a promis d'apporter son soutien pendant la crise.

Dans l'incertitude, les services de maintien de la paix et d'appui sur le terrain de l'organisation mondiale utilisent les sites de réseaux sociaux Facebook et Twitter pour maintenir les familles, amis et collègues des employés des Nations Unies informés de l'évolution de la situation en Haïti.

Haïti : l’ONUSIDA renforce les partenariats pour ‘faire travailler l’argent disponible’

17 mai 2007

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M. Michel Sidibe, Directeur exécutif adjoint de
l’ONUSIDA, a rencontré le Premier Ministre haïtien,
 M. Jaques-Edouard Alexis, lors d’une mission de
haut niveau en Haïti en mai 2007.

Lors d’une mission de haut niveau en Haïti en mai, la délégation de l’ONUSIDA conduite par le Directeur exécutif adjoint Michel Sidibe a confirmé son appui à la Fondation SOGEBANK, bénéficiaire principal du Fonds mondial en Haïti, pour l’aider à assurer une meilleure coordination des ressources allouées à la lutte contre le sida et susciter une pratique de partenariat multisectoriel au sein de la riposte nationale.

« Haïti a réalisé d’importants progrès dans sa lutte contre le sida et la Fondation SOGEBANK a joué un rôle clé dans l’élaboration de la riposte nationale. Aujourd’hui, nous devons déployer des efforts pour nous assurer que toutes les ressources et tous les financements alloués à la riposte en Haïti parviennent à ceux qui en ont besoin et, pour ‘faire travailler l’argent disponible’, tous les secteurs doivent mettre la main à la pâte », a déclaré M. Sidibe.

Lors du premier événement d’une série d’initiatives destinées à favoriser le développement de partenariats multisectoriels au sein de la riposte nationale au sida, la Fondation SOGEBANK et l’ONUSIDA ont réuni un groupe d’environ 40 PDG de sociétés haïtiennes de premier plan pour discuter de la perception qu’ont les hauts dirigeants d’entreprises du sida et des moyens de faire participer plus activement le secteur des affaires aux initiatives de lutte contre l’épidémie.

On a présenté au groupe une étude, réalisée en Haïti en 2005 pour préparer le rapport de l’UNGASS 2008, sur la riposte au sida de 20 des plus importantes sociétés haïtiennes.

L’étude, la première du genre à fournir des données initiales sur la riposte des entreprises au sida, révèle que les sociétés haïtiennes s’investissent de plus en plus dans la riposte et qu’un certain nombre d’entre elles mettent en œuvre des activités de prévention du VIH. On a constaté que les lieux de travail où la main d’œuvre est importante, comme les usines, sont davantage sensibilisés et plus actifs contre le sida que les banques ou d’autres lieux de travail similaires.

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Michel Sidibe, Directeur exécutif adjoint de
l’ONUSIDA, a confirmé son appui à la Fondation
SOGEBANK, bénéficiaire principal du Fonds
mondial en Haïti, pour l’aider à assurer une
meilleure coordination des ressources allouées à la
lutte contre le sida.

Insistant sur la nécessité d’une action renforcée contre le sida au sein du secteur privé, M. Sidibe a invité les PDG à tirer parti des constatations de l’étude pour élaborer leurs initiatives futures. « Cette étude nous montre qu’il y a des efforts à entreprendre dans les domaines des politiques, de la législation et de la coopération au sein des entreprises. Nous devons donc créer des synergies entre les actions gouvernementales et le secteur privé afin d’intensifier la riposte », a-t-il déclaré. 

Pour obtenir des efforts plus importants de ce secteur, l’ONUSIDA et la Fondation SOGEBANK poursuivront leurs consultations auprès des chefs d’entreprises, et préconiserons le partage des informations, la mobilisation commune des ressources et le dialogue permanent et ouvert.

« L’ONUSIDA cherchera à aider le secteur privé à mettre en place des moyens pour une coopération efficace et ouverte afin de garantir une riposte des entreprises qui luttent contre les effets néfastes du sida sur la croissance économique et le développement d’Haïti », a déclaré M. Sidibe. 

Haïti affiche les taux de prévalence du VIH les plus élevés de la région des Caraïbes : 3,8 % parmi les adultes de 15 à 49 ans.




Liens

Davantage d’informations sur Haïti

Consulter le site du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Consulter le site de la Fondation SOGEBANK

AIDS placed high on agenda of Haitian peacekeeping mission

14 juin 2004

Today efforts to combat HIV among peacekeeping troops bound for Haiti have received a significant boost. The Joint United Nations Programme on HIV/AIDS (UNAIDS) and representatives from the United Nations Department of Peacekeeping Operations (DPKO) have arrived in the country to develop an HIV/AIDS programme for the newly established peacekeeping mission before the arrival of the main contingent of troops.

La reconstruction de la riposte haïtienne au sida requiert un soutien international

26 février 2010


L’ONUSIDA publie un nouveau rapport qui lance un appel en faveur d’une stratégie coordonnée d’aide à Haïti, pays le plus durement touché par le VIH dans les Caraïbes

GENEVA, 26 février 2010 – L’ONUSIDA lance un appel en faveur d’une stratégie coordonnée d’aide à Haïti, pays le plus durement touché par le VIH dans les Caraïbes, pour reconstruire sa riposte au sida après le tremblement de terre du 12 janvier. A l’issue d’une première évaluation rapide de la situation avec le Ministère de la Santé publique et de la Population, l’ONUSIDA a publié un document de réflexion intitulé ‘Aider Haïti à reconstruire sa riposte contre le sida’. Ce rapport décrit la situation actuelle en Haïti et ce qui pourrait être nécessaire pour répondre aux besoins immédiats et à moyen terme de la riposte au sida. L’ONUSIDA continuera de réviser et d’actualiser cette évaluation au fur et à mesure que de nouvelles informations seront disponibles.

« C’est la première fois qu’il y a une catastrophe naturelle d’une telle ampleur dans un pays dans lequel la prévalence du VIH est élevée » a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

On estime à 120 000 le nombre de séropositifs vivant en Haïti avant le tremblement de terre. L’épidémie haïtienne se transmet principalement lors de rapports hétérosexuels et, selon les estimations, 53 % des personnes vivant avec le VIH sont des femmes.

Les dommages structurels ont pour l’essentiel été occasionnés dans trois départements (Ouest, Sud-Est et les Nippes) qui abritaient près de 60 % de la population de séropositifs.

« Aujourd’hui, plus d’un million de personnes vivent dans des abris temporaires, ce qui les expose à des risques de violence accrus, notamment la violence sexuelle et sexiste » a ajouté M. Sidibé. « Il faut de toute urgence mettre en œuvre des programmes pour réduire les vulnérabilités au VIH et garantir la protection des personnes ».

Les trois zones les plus durement touchées abritaient également plus de la moitié des centres de traitement antirétroviral. Les équipes chargées de l’évaluation de la situation ont indiqué que des dispensaires s’installaient de manière improvisée sous des tentes, contribuant ainsi à élargir l’accès au traitement. Toutefois, le Ministère de la Santé estime que moins de 40 % des 24 000 séropositifs sous traitement avant le tremblement de terre avaient aujourd’hui accès aux antirétroviraux.

Les réseaux de personnes vivant avec le VIH de la société civile et de nombreuses organisations qui fournissent des services en rapport avec le virus ont été affectés par le tremblement de terre et vont devoir être consolidés.

Actuellement, les services et les programmes de prise en charge du VIH sont interrompus en Haïti – ce qui est dramatique – et nécessiteront un soutien complet et durable pour que le pays retrouve sa dynamique en direction des objectifs d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH.

Sept actions prioritaires ont été recensées :

1. Reconstruire les systèmes de santé (y compris les services de traitement antirétroviral et de prévention de la transmission mère-enfant)

2. Protéger les personnes déplacées contre le VIH

3. Reconstruire le réseau national et local de personnes vivant avec le VIH

4. Appuyer les mesures de protection sociale

5. Relancer les programmes de prévention du VIH

6. Rétablir des mécanismes complets de coordination de la riposte au sida

7. Elaborer un mécanisme complet de suivi et d’évaluation.

L’ONUSIDA travaille actuellement avec ses partenaires pour intégrer la question du VIH dans le processus d’Evaluation des besoins post-catastrophe et pour s’assurer que les besoins en rapport avec le VIH recensés soient inclus dans les efforts actuels d’aide humanitaire et dans les plans de reconstruction qui seront prochainement élaborés. La reconstruction du programme national haïtien de lutte contre le sida devra relier les besoins et la prise en charge actuelle du VIH par l’aide humanitaire à l’objectif stratégique à plus long terme de reconstruction d’une riposte au sida encore plus efficace.

Le budget national annuel consacré à la lutte contre le sida en Haïti s’élevait à US$ 132 millions avant le tremblement de terre. L’ONUSIDA estime qu’un montant supplémentaire de US$ 70 millions sera nécessaire pour les six prochains mois afin de répondre aux besoins immédiats de la riposte haïtienne au sida.

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