HIV integration

Considérations importantes à intégrer aux interventions sur le VIH et la santé mentale

28 avril 2022

Une nouvelle publication de l’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne l’importance de l’intégration des services anti-VIH et de santé mentale et d’autres interventions, y compris en créant des liens vers les services de protection sociale, pour les personnes vivant avec le VIH et les autres populations vulnérables.

Les troubles mentaux augmentent le risque d’infection au VIH, et les personnes vivant avec le VIH sont davantage exposées à des problèmes de santé mentale, qui sont associés à un recours inférieur aux soins anti-VIH, à une augmentation des comportements à risque et à un plus faible engagement dans la prévention du VIH.

Par ailleurs, même si un nombre croissant de preuves démontrant que des méthodes efficaces de prévention, de dépistage, de diagnostic et de traitement des troubles mentaux courants, y compris la dépression et l’angoisse, existent et peuvent être mises en œuvre dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les services de santé mentale, destinés aux troubles neurologiques et liés à la consommation de substances ne sont souvent pas intégrés dans des ensembles de services et de soins essentiels, y compris pour le VIH.

« Nous savons que l’intégration du dépistage, du diagnostic, du traitement et des soins pour les troubles mentaux et l’assistance psychosociale aux services anti-VIH ne coûte obligatoirement pas cher », a déclaré Eamonn Murphy, directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA. « Les approches intégrées centrées sur les personnes et spécifiques au contexte local garantissent de meilleurs résultats sur le VIH et la santé dans son ensemble, le bien-être et la qualité de vie. »

Cette publication est principalement destinée aux législateurs et législatrices au niveau national et local, aux responsables de programmes mondiaux, régionaux, nationaux et locaux, aux organisations travaillant dans les domaines de la santé, du VIH, de la santé mentale et d’autres services pertinents, ainsi que les prestataires de service dans ces domaines, et aux organisations et activistes issus de la société civile et des communautés.

Bien que l’accent soit mis sur l’intégration de la santé mentale avec les services anti-VIH et d’autres interventions, les considérations de la publication peuvent être pertinentes pour d’autres services, y compris pour les comorbidités du VIH telles que la tuberculose, l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles.

« Notre publication réunit et compile en un seul document un grand nombre d’outils, de bonnes pratiques, de directives, y compris celles de l’OMS, et d’études de cas qui peuvent inspirer les pays et faciliter l’intégration des interventions et des services pour s’attaquer aux problématiques interconnectées de la santé mentale et du VIH sur le terrain », a déclaré Meg Doherty, directrice du Département Programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles de l’OMS.

« Avec cette publication conjointe de l’ONUSIDA et de l’OMS, nous espérons pouvoir aider ensemble les pays, les prestataires de services et les autres praticiens, les législateurs et législatrices, les responsables de la mise en œuvre des programmes et les communautés dans leurs efforts pour lutter de manière intégrée et efficace contre le VIH, les troubles mentaux, neurologiques et liés à l’utilisation de substances pour les personnes touchées »,  a déclaré Devora Kestel, directrice du Département Santé mentale et usage de substances psychoactives de l’OMS.

L’intégration de la santé mentale et de l’assistance psychosociale aux services et interventions liés au VIH, y compris ceux dirigés par les communautés, est l’une des actions prioritaires clés incluses dans la Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida et la Déclaration politique des Nations Unies de 2021 sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030. Ces deux documents appellent à aborder les problématiques interconnectées du VIH et de la santé mentale par le biais de services intégrés en investissant dans des systèmes de santé et de protection sociale solides, résilients, justes et financés par des fonds publics, en inversant les inégalités sanitaires et sociales et en mettant fin à la stigmatisation et à la discrimination.

La nouvelle publication souligne que l’épidémie de sida ne peut pas se terminer sans prendre en compte la santé mentale des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque ou touchées par le virus, en assurant un accès équitable aux services anti-VIH pour les personnes souffrant de troubles mentaux et en parvenant à une couverture sanitaire universelle. 

Integration of mental health and HIV interventions — Key considerations

40 ans de riposte au sida

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Déclaration de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, lors de la Journée mondiale de la santé

07 avril 2021

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

7 avril 2021

Tisha (nous avons changé son nom) vit dans un bidonville d’Afrique orientale. Cette jeune femme avait déjà dépassé de trois semaines la date prévue pour son accouchement lorsqu’elle a été envoyée en urgence à la maternité de la ville.

Les soins apportés par le personnel médical ont permis à Tisha de mettre au monde un garçon en bonne santé qu’elle a appelé Okello. Mais cela n’a pas été un moment de joie pour Tisha et sa famille. L’hôpital a en effet refusé de la laisser sortir, car elle ne pouvait pas payer la facture de 30 $ pour l’accouchement.

Tisha a été emmenée sans autre forme de procès dans un service spécial de détention qui hébergeait 42 autres femmes pauvres et elle s’est vu partager un lit déjà occupé par deux femmes et leurs bébés. Tisha et Okello ne pouvaient pas sortir tant que la facture ne serait pas réglée. Or elle allait augmenter tous les jours, lui ont annoncé les infirmières. Tisha et son fils ont été retenus jusqu’à ce qu’elle trouve l’argent pour payer la facture.

Cette histoire effroyable ne fait pas figure d’exception. Faire payer les soins de santé est la forme la plus régressive pour financer le domaine de la santé. Toutefois, selon la Banque mondiale, deux tiers des pays africains continuent de facturer des redevances à tous les niveaux de la prise en charge.

Dix mille personnes meurent quotidiennement, car elles n'ont pas accès aux soins. Tous les ans, 100 millions de personnes tombent dans l’extrême pauvreté en essayant de payer des frais pour les services de santé, soit trois personnes par seconde.

Ces énormes inégalités dans la prise en charge médicale continuent de s’aggraver à l'heure où les systèmes de santé du monde entier sont de plus en plus motivés par la recherche du profit. La plupart des pays les plus pauvres du globe essaient de vendre la santé en passant par une assurance santé et des redevances. Mais comment peut-on vendre la santé à quelqu’un qui n’a même pas assez pour survivre, à quelqu’un qui n’a pas de travail et qui lutte pour trouver de quoi manger.

Nombreux sont les gouvernements à déclarer ne pas pouvoir payer pour la santé, mais ils le pourraient en réalité s’ils mettaient en place un système fiscal progressiste, empêchaient les entreprises de cacher leurs bénéfices à l’étranger et mettaient un terme aux cadeaux fiscaux. Ces pays feraient ainsi un grand pas en avant pour résorber les inégalités criantes concernant l’accès aux services publics, notamment la prise en charge médicale.

Les modèles reposant sur les profits fragmentent déjà des systèmes de santé fragilisés qui excluent de nombreuses personnes : les pauvres, les personnes LGBTI (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée), la population carcérale, les travailleurs et travailleuses du sexe, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables et de nombreux groupes marginalisés. Cette manière de financer la santé n’est pas équitable. Par ailleurs, les droits humains de groupes marginalisés se trouvent bafoués, ce qui les empêche d’accéder à des soins de santé de qualité.

Les inégalités face aux droits humains se transforment alors en inégalités de santé. Le droit UNIVERSEL à la santé est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Il y est écrit que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »

Les plus grandes avancées dans ce domaine ont souvent vu le jour en réponse à une crise d’envergure. Il suffit de penser aux systèmes de santé en Europe et au Japon suite à la Seconde Guerre mondiale ou à la manière dont le sida a favorisé l’émergence de la couverture sanitaire universelle en Thaïlande.

Aujourd’hui, aux prises à la crise de la COVID-19, les responsables du monde entier ont la possibilité de construire les systèmes de santé qui ont toujours manqué et qui ne peuvent plus attendre. Nous ne pouvons pas nous permettre de n’apporter que des changements cosmétiques, nous avons besoin d’un changement radical et transformatif. La riposte à la COVID-19 nous offre l’occasion de modifier les règles et de garantir l’égalité.

En cette Journée mondiale de la santé, faisons entendre cet appel pour garantir que la vie des personnes passe avant les profits. Demandons aux gouvernements de s’engager à garantir que toute personne, sans discrimination, aura accès à des soins de santé de qualité. Le droit à la santé est un droit humain inaliénable.

La crise du coronavirus que nous traversons aujourd’hui, à l’image des autres crises mondiales avant elle, a le potentiel de voir émerger les solutions de santé nationales et mondiales dont nous avons tant besoin. Ne ratons pas cette occasion ! 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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HIV Policy Lab : une nouvelle initiative est lancée en matière de législation et de réglementation sur la riposte au VIH

29 septembre 2020

WASHINGTON, D.C./GENÈVE, le 29 septembre 2020 - Malgré des décennies de progrès scientifique dans la riposte au VIH, les avancées demeurent contrastées. Certains pays diminuent rapidement le nombre de décès liés au sida et aux nouvelles infections au VIH, tandis que d'autres constatent l'aggravation de l'épidémie. La législation et la réglementation expliquent en grande partie cet écart. 

L'outil HIV Policy Lab, lancé aujourd'hui, collecte et surveille les lois et réglementations liées au VIH à travers le monde. 

« En matière de VIH, la législation et la réglementation peuvent sauver des vies ou condamner à mort. Elles peuvent assurer l'accès aux dernières avancées scientifiques, aider la population à faire respecter ses droits et à vivre sereinement ou, au contraire, faire obstacle à son bien-être. La riposte au VIH nous impose entre autres actions stratégiques de soumettre le contexte réglementaire, comme tous les outils fondamentaux, à des mesures et à des transformations », affirme Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA.

L'outil graphique HIV Policy Lab représente visuellement les données et facilite la comparaison des réglementations nationales à l'aide de 33 indicateurs dans 194 pays afin de mesurer le contexte réglementaire. Il vise à améliorer la transparence et la capacité à comprendre. Il doit faciliter l'utilisation des informations et la comparaison entre pays. Il doit également encourager les gouvernements à tirer les enseignements des décisions de leurs voisins, inciter la société civile à s'émanciper et la recherche à examiner les répercussions de la législation et de la réglementation relatives à la pandémie de VIH. 

Selon Matthew Kavanagh, directeur de l'initiative Global Health Policy & Politics à l'institut O'Neill de l'université de Georgetown, « La réglementation désigne la manière dont les gouvernements appliquent la science à grande échelle. Si nous voulons améliorer l'utilisation de la réglementation pour améliorer les questions de santé, il est primordial de surveiller et d'évaluer les règlements qui la composent. »

« Réduire la stigmatisation et faciliter l'accès aux soins sont deux axes indispensables pour améliorer la vie des personnes vivant avec le VIH. Or, ce sont des conséquences directes de décisions politiques. Surveiller ces décisions est une solution optimale pour les améliorer et garantir la justice et l'équité aux personnes vivant avec le VIH », affirme Rico Gustav, directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH.

Le HIV Policy Lab extrait les informations du National Commitments and Policy Instrument, de documents juridiques, de rapports gouvernementaux et d'analyses indépendantes afin de créer des jeux de données comparables d'un pays et d'un indicateur à l'autre. Le HIV Policy Lab a pour but d'identifier et de traiter les écarts entre les preuves et la réglementation et d'instaurer un devoir de reddition de comptes afin de riposter au VIH par une réglementation plus inclusive, plus efficace et basée sur les droits et les faits scientifiques.

Cet outil est le fruit d'une collaboration entre l'université de Georgetown et l'institut O'Neill for National and Global Health Law, l'ONUSIDA, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH et Talus Analytics.

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Objectifs 2020 : des avancées disparates. Le rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida fait état d’un échec accentué par la COVID-19

06 juillet 2020

Depuis 2015, 3,5 millions d’infections au VIH et 820 000 morts supplémentaires liés au sida sont imputables à des objectifs non atteints. Elles auraient été évitées si les objectifs 2020 avaient été réalisés. La riposte pourrait également revenir dix ans en arrière au moins, si la pandémie de COVID-19 interrompt gravement les services de lutte contre le VIH.

GENÈVE, 6 juillet 2020Un nouveau rapport de l’ONUSIDA relate des avancées notables, mais marquées par de grands écarts, en particulier dans le déploiement de l’accès à la thérapie antirétrovirale. La disparité des avancées d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays empêchera d’atteindre les objectifs mondiaux de la riposte au VIH fixés pour 2020. Le rapport Agissons maintenant avertit même de la perte d’avancées et de la stagnation du progrès si nous ne faisons rien. Il souligne l’urgence pour les pays de redoubler d’efforts et d’agir sans tarder pour soigner les millions de personnes laissées de côté.

« Nous devrons mener des actions efficaces chaque jour de la décennie à venir pour remettre le monde sur la voie des objectifs 2030 et mettre fin à l’épidémie du sida », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Des millions de vies ont été sauvées, en particulier des vies de femmes en Afrique. Les nombreuses avancées enregistrées doivent être partagées avec toutes les communautés du monde. La stigmatisation et la discrimination ainsi que les inégalités généralisées sont autant d’obstacles à surmonter pour mettre fin à l’épidémie de sida. Les pays doivent écouter les preuves apportées, prendre leurs responsabilités et défendre les droits humains. »

Quatorze pays ont atteint le triple objectif 90-90-90 du traitement contre le VIH (90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes se sachant séropositives suivent un traitement antirétroviral ; 90% des personnes sous traitement antirétroviral présentent une charge virale indétectable). Alors qu’il affiche l’un des taux de prévalence parmi les plus élevés au monde, 27 % en 2019, l’Eswatini fait partie de ces pays et a même déjà dépassé ces objectifs pour atteindre le suivant : 95-95-95.

Le déploiement de la thérapie antirétrovirale a sauvé des millions de vies et évité des millions de nouvelles infections. Pourtant, 690 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes liées au sida l’an dernier. 12,6 millions sur les 38 vivant avec le VIH n’avaient pas accès au traitement vital.

« Le sida n'est pas terminé en Côte d'Ivoire. Nous devons accélérer la mise sous traitement des personnes vivant avec le VIH et intensifier la recherche des perdus de vue. », a affirmé Eugène Aka Aouélé, Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique de Côte d'Ivoire.

Le monde a accumulé un grand retard dans la prévention de nouvelles infections au VIH. 1,7 million de personnes a contracté le virus, soit plus du triple de l’objectif mondial. On constate des progrès en Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections au VIH ont reculé de 38 %, depuis 2010. Ces chiffres contrastent dramatiquement avec ceux d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, où les nouvelles infections au VIH ont explosé de 72 % depuis 2010. Leur nombre a également bondi de 22 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et de 21 % en Amérique latine.

Le rapport Agissons maintenant fait état d’avancées disparates délaissant trop de personnes vulnérables. 62 % environ des nouvelles infections au VIH concernent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les, comme les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel-les du sexe, les consommatrices et consommateurs de drogues et la population incarcérée, alors même qu’elles ne représentent qu’une très faible part de la population globale.

La stigmatisation, la discrimination, les autres inégalités sociales et l’exclusion forment autant d’obstacles stratégiques. Les populations marginalisées qui redoutent le jugement, la violence ou les arrestations rencontrent des difficultés à accéder aux services de santé sexuelle et de la reproduction, notamment en lien avec la contraception et la prévention du VIH. La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH demeure monnaie courante. Au moins 82 pays criminalisent une forme de transmission du VIH, l’exposition au virus ou la non-divulgation de son statut sérologique. Le commerce du sexe relève du Code pénal dans au moins 103 pays, et pas moins de 108 pays criminalisent la consommation ou la possession de drogue destinée à une consommation personnelle.

Les femmes et les filles en Afrique subsaharienne continuent de former la majeure partie de la population concernée. Elles représentent 59 % des nouvelles infections dans la région en 2019. 4 500 adolescentes et jeunes femmes entre 15 et 24 ans contractent le VIH chaque semaine. Les jeunes femmes comptent pour 24 % des nouvelles infections au VIH en 2019, alors même qu’elles ne forment que 10 % de la population en Afrique subsaharienne.

Cependant, lorsque des services exhaustifs de lutte contre le VIH sont accessibles, le taux de transmission chute littéralement. Une couverture efficace a réduit les inégalités et le taux d’incidence des nouvelles infections au VIH en Eswatini, au Lesotho et en Afrique du Sud. Elle combine les options de prévention comme le soutien socio-économique des jeunes femmes et une couverture de traitement étendue permettant d’obtenir une charge virale indétectable chez des populations jusque là délaissées.

La pandémie de COVID-19 a lourdement perturbé la riposte au sida et pourrait continuer sur sa lancée. Une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500 000 morts supplémentaires en Afrique subsaharienne l’année prochaine (2020-2021). Ce revers ramènerait le taux de mortalité lié au sida dans la région à celui de 2008. Une interruption, ne serait-ce que de 20 %, provoquerait 110 000 morts supplémentaires.

Jeanne Gapiya, Présidente de l'Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida au Burundi souligne que « Mettre fin à la pandémie de COVID-19 dès 2020 et à celle de VIH comme enjeux de santé public à l’horizon 2030 ne constituent pas deux combats, mais un seul et même combat : le combat pour mettre fin aux inégalités et œuvrer pour le plein respect des droits humains de toutes et de tous. »  

Pour lutter contre les épidémies conjuguées de VIH et de COVID-19, l’ONUSIDA et ses partenaires mènent une campagne mondiale en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. L’appel a déjà reçu la signature de 150 responsables et spécialistes du monde entier. Il exige que tous les vaccins, traitements et tests soient libres de brevet, produits en masse et distribués gratuitement et équitablement à l’ensemble de la population.

L’ONUSIDA presse également les pays à augmenter leurs investissements pour combattre ces deux maladies. Les investissements pour riposter au VIH ont chuté de 7 % entre 2017 et 2019 et représentent 18,6 milliards de dollars US. Ce revers signifie qu’il manque 30 % au budget de 26,2 milliards de dollars US nécessaire à une riposte efficace au VIH pour 2020.

« Nous ne laisserons pas les pays pauvres passer en dernier. La protection contre ces virus mortels ne doit pas dépendre de votre compte en banque ni de la couleur de votre peau », insiste Mme Byanyima. « Nous ne pouvons pas puiser dans les financements d’une maladie pour en soigner une autre. Le VIH et la COVID-19 doivent bénéficier de financements exhaustifs pour éviter la perte massive de vies humaines. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Rapport

Fiche d'information

Diapositives clés sur les données épidémiologiques

Data book

Au Zimbabwe, les kiosques d'info-santé viennent renforcer les services du VIH

18 décembre 2019

Quiconque traverse le Zimbabwe un samedi ou un dimanche normal passera à côté de nombreux lieux de culte. Certains sont stationnaires, d’autres sont itinérants. Parfois, la messe est dite sous les arbres ou à l’extérieur.

De nombreux Zimbabwéens appartiennent à un mouvement religieux, en particulier à l’Église apostolique. Par le passé, cette dernière dissuadait ses membres de recourir à des soins médicaux, dont les services liés au VIH, car elle préférait la prière. Toutefois, cela s’est soldé par de nombreux cas de maladies  et de décès connexes qui auraient pu être évités. Cependant, avec le lancement des Health Kiosks, les kiosques d'info-santé, la communauté invite maintenant ses membres à accéder aux soins de santé.

David Adashe (nous avons changé son nom), leader d’une communauté apostolique dans le district de Gokwe North, explique que ces stands gérés par des bénévoles de son église ayant reçu une formation du ministère de la Santé zimbabwéen ont aidé sa congrégation à obtenir des informations primordiales sur la prévention du VIH. Pour lui, cela revient à « quitter une nuée épaisse pour atteindre un lieu baigné d’une splendide lumière. »

M. Adashe déclare que sa congrégation a changé d’avis sur le bien-fondé de se rendre dans les établissements de santé pour trouver une assistance médicale. Ses paroissiens se font maintenant soigner, reçoivent des conseils auprès de bénévoles formés et sont renvoyés vers un établissement de santé lorsqu’ils ont besoin de prestations supplémentaires. « Avant, j’étais naïf et je ne voulais pas prendre les questions de santé au sérieux, mais depuis l’arrivée du programme des kiosques d'info-santé, j’ai l’impression d’avoir davantage le contrôle sur ma vie. J’encourage maintenant ma famille à profiter des services de santé de la clinique », poursuit-il.

Depuis mars 2018, World Vision Zimbabwe, en collaboration avec le ministre de la Santé et de la Protection de l’enfance, implique les leaders religieux comme M. Adashe et les bénévoles des églises. L’organisation propose des formations et crée des espaces protégés en vue de fournir des informations et des services de santé aux congrégations.

Un bénévole travaillant sur un Health Kiosk à Gwanda explique : « J’ai remarqué au début sur le stand que certaines personnes avaient du mal à se rendre d’elles-mêmes à la clinique locale pour se faire soigner. Cela a changé depuis le lancement du programme, car les kiosques d'info-santé leur fournissent des informations sur le pas de leur porte. »

De nombreux lieux de culte participant à ce programme ont constaté une augmentation de 200 % du nombre de personnes venant se renseigner sur le VIH et la santé. La moitié de celles s’informant sur le virus font un dépistage et reçoivent leurs résultats. Les personnes dont le test est positif sont invitées à suivre une thérapie antirétrovirale et des bénévoles formés des églises les aident à ne pas interrompre le traitement.

Les leaders religieux et les bénévoles issus des congrégations sont un élément essentiel pour contrôler l’épidémie de VIH. Ils fournissent des soins aux membres de leur communauté, créent des espaces protégés pour l’échange d’informations et ils jouissent de la confiance des membres de leurs communautés. Un contact régulier avec les congrégations permet aux bénévoles de combler l’absence de services pour tous ceux qui en ont le plus besoin. Les kiosques d'info-santé sont également des plateformes efficaces et pérennes pour rassembler aussi bien les communautés de croyants et de non-croyants. Ils permettent d’aborder les besoins de santé de leurs membres, mais aussi de fournir des espaces protégés pour parler d’autres thèmes liés à la santé.

« Les résultats fournis par le programme des Health Kiosks sont prometteurs pour la lutte contre l’épidémie de VIH. Il s’agit d’un excellent exemple de riposte dirigée par une communauté à destination de ses membres et au sein de cette communauté. Cette forme de riposte fournit des espaces protégés et de l’aide à leurs membres. Elle est essentielle pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH et aux décès liés au sida, mais aussi pour concrétiser la couverture sanitaire universelle », déclare Laurel Sprague, responsable du service Mobilisation communautaire, aide communautaire, justice sociale et inclusion de l’ONUSIDA.

Des personnalités du monde entier s’unissent pour lutter contre les inégalités en matière de santé

09 septembre 2019

 

Des représentants de plus de 300 villes se sont réunis lors de la Global Fast-Track Cities Conference on Urban HIV, Tuberculosis, and Viral Hepatitis

LONDRES, ROYAUME-UNI (9 septembre 2019) – Le maire de Londres, Sadiq Khan, a accueilli aujourd’hui des personnalités internationales et des élus lors de la conférence inaugurale Fast-Track Cities 2019 (Les villes s'engagent). Cet évènement rassemble plus de 300 villes et municipalités en vue de fixer les priorités dans leur riposte au VIH, à la tuberculose et à l’hépatite virale en milieu urbain. Au cours de son allocution, M. Khan a cité le problème des inégalités en matière de santé dans le monde, ainsi que la nécessité de mettre fin aux stigmatisations liées au VIH. Il a également rappelé le projet ambitieux de voir Londres exempte de nouvelles infections, de décès et de stigmatisations liés au VIH d’ici 2030.

« Je suis honoré de voir réunies aujourd’hui à Londres des personnalités de différentes villes du monde entier et du domaine de la santé. Le premier rassemblement international du réseau Les villes s’engagent est à marquer d’une pierre blanche dans notre lutte contre le VIH et les inégalités en matière de santé », a déclaré M. Khan. « Je suis fier du travail accompli à Londres pour lutter contre le VIH et les inégalités. Je me réjouis déjà des partages de connaissances et d’expériences à venir. Toutefois, malgré nos progrès, il reste toujours fort à faire au vu du nombre encore trop important de nouvelles contaminations. Afin de véritablement mettre un terme à tous les nouveaux cas de VIH à Londres, il est grand temps que le gouvernement rende la PrEP disponible via le NHS aux personnes qui en ont besoin. Finis la valse-hésitation et l’enchaînement de projets pilotes. Nous savons que cela fonctionne, enraye l’épidémie et économise de l’argent à long terme. »

Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des zones urbaines où le risque de contracter le VIH, la tuberculose et l’hépatite est beaucoup plus élevé à cause des dynamiques propres aux villes, comme le comportement social, les migrations, le chômage, mais aussi les inégalités sociales et économiques. Cependant, les villes et les municipalités disposent aussi de richesses intrinsèques pour accélérer les ripostes sanitaires et prendre des actions de transformation afin d’assurer que toutes et tous disposent d’un accès équitable aux services de santé.

« Nous constatons qu’il est essentiel de supprimer les inégalités, les déséquilibres dans les rapports de force, la marginalisation et les discriminations afin d’apporter une riposte efficace au VIH », a expliqué Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, l'un des quatre partenaires clés de l’initiative Les villes s’engagent. « Les villes doivent utiliser leurs avantages pour encourager les innovations, la transformation sociale et la création de sociétés équitables, inclusives, réactives, résilientes et durables », a-t-elle ajouté.

Organisée par l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) en collaboration avec le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et d’autres partenaires, la conférence Fast-Track Cities 2019 se déroule du 9 au 11 septembre 2019 au Barbican Centre. Elle a pour objectif de mettre en avant les résultats atteints au sein du réseau Les villes s’engagent, d’aborder les questions transversales auxquelles sont confrontés les acteurs locaux et de partager de bonnes pratiques pour accélérer la riposte au sida en milieu urbain, ainsi qu’aux maladies infectieuses liées comme la tuberculose et l’hépatite virale. Le programme de la conférence comporte des plénières, des tables rondes et des analyses présentées par les représentants des 300 villes que compte le réseau.

« Les inégalités en matière de santé empêchent les personnes vivant avec le VIH, la tuberculose et l’hépatite virale, notamment au sein des communautés ethniques minoritaires et privées de droits, d’accéder aux services nécessaires pour vivre plus longtemps et en bonne santé », a expliqué D. José M. Zuniga, Président/CEO de l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC), l'un des partenaires clés de l’initiative Les villes s’engagent et organisateur de la conférence. « Nous sommes rassemblés à Londres à cause de son volontarisme politique, de son leadership en matière de santé publique, de l’aide qu’elle apporte aux prestataires de soins et de services, mais aussi de son engagement envers les communautés touchées. Cette volonté marquée a permis à la ville de dépasser les objectifs du programme sur le VIH de l’initiative Les villes s’engagent. Nous sommes ici pour braquer les projecteurs sur les efforts faits par Londres en vue de réduire et d’éliminer les inégalités en matière de santé qui vont à l’encontre des principes de la justice sociale. »

La capitale britannique avait déjà atteint les objectifs 90-90-90 de l’ONUSIDA au moment de rejoindre l’initiative Les villes s’engagent en janvier 2018. Ces objectifs sont définis comme suit : 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes ont accès à un traitement contre le VIH et que 90 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable. Dans sa stratégie « London Getting to Zero », FTC London, un groupe d’acteurs de l’agglomération pilotant l’engagement de Londres pour Les villes s’engagent, met l’accent sur des programmes de proximité destinés à la communauté BAME (black, Asian and minority ethnic - communauté noire, asiatique et minorité ethnique).

La conférence Fast-Track Cities 2019 s’est ouverte officiellement avec une table ronde sur les inégalités en matière de santé réunissant des personnalités de haut niveau, dont les élus suivants :

  • Kostas Bakoyannis (maire, Athènes, Grèce)
  • Josefina Belmonte (maire, Quezon City, Philippines)
  • Winston Ennis (adjoint au maire, Kingston, Jamaïque)
  • Simone Kukenheim (adjointe au maire, Amsterdam, Pays-Bas)
  • Fernando Medina (maire, Lisbonne, Portugal)
  • Svante Myrick (maire, Ithaca, NY, USA)
  • Robb Pitts (président, Fulton County, Atlanta, GA, USA)
  • Mykola Povoroznyk, (premier adjoint, Kiev, Ukraine)
  • Gennadiy Trukhanov (maire, Odessa, Ukraine)

Outre D. Zuniga de l’IAPAC et Mme Carlsson de l’ONUSIDA, ce panel se composait également de responsables internationaux de la santé publique, notamment : 

  • Amb. Deborah Birx (coordonnatrice de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, PEPFAR)
  • Cary James (PDG, World Hepatitis Alliance)
  • Suvanand Sahu (directeur général adjoint, Stop TB Partnership)
  • Maimunah Mohd Sharif (directeur exécutif, ONU-Habitat)
  • Trevor Stratton (membre du conseil d’administration, GNP+)
  • Marijke Wijnroks (chef du personnel, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme)

Henry Bonsu, présentateur résidant au Royaume-Uni et ancien journaliste pour la BBC, a assuré la modération de cette réunion.

Les cartes de presse pour la conférence Fast-Track Cities 2019 sont disponibles en contactant le directeur de la communication de l’IAPAC, Zack Pesavento, à l’adresse zpesavento@iapac.org.

Le programme de la conférence est disponible sur : https://www.iapac.org/conferences/fast-track-cities/#program

À propos de l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC)

Forte de plus de 30 000 membres dans le monde entier, l’IAPAC est la première association de cliniciens et de professionnels affiliés de la santé unis dans le but de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030. Veuillez consulter le site de l’association pour en savoir plus sur l’IAPAC et nos activités à l’international : https://www.iapac.org/

À propos de l’initiative Les villes s’engagent

Le partenariat international Les villes s’engagent regroupe près de 300 villes et municipalités, l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et la Ville de Paris. Tous collaborent pour en finir avec l’épidémie de sida, de tuberculose et d’hépatite virale d’ici à 2030. Cette initiative a été lancée au cours de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2014 à Paris. Veuillez consulter le site suivant pour en savoir plus : https://www.iapac.org/fast-track-cities/about-fast-track/

 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 6896/+41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

Fast-Track Cities 2019

Conference programme

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