Men who have sex with men

Assurer la sécurité des personnes LGBTI en temps de guerre

16 mai 2022

En amont de la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie (IDAHoBiT) organisée chaque année le 17 mai, l’ONUSIDA s’entretient avec Evelyn Paradis, la directrice exécutive d’ILGA-Europe (l’association des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées basée en Europe), sur  la protection des droits des personnes LGBTI lors de crises humanitaires. 

Comment les crises humanitaires affectent-elles particulièrement les personnes LGBTI ?  

Les crises humanitaires touchent tout le monde, mais certaines communautés ont parfois besoin d’une réponse spécifique en raison de vulnérabilités préexistantes. Ces vulnérabilités particulières font que des personnes ne se sentent pas en sécurité lorsqu’elles ont à faire à des organisations humanitaires qui fournissent la sécurité d’un abri ou une aide alimentaire et médicale de base. Ne pas savoir si on s’occupera d’elles sans les discriminer et si on les accueillera et les prendra en charge tout simplement est un obstacle à l’aide humanitaire pour ces personnes.

L’ILGA est très active dans la crise ukrainienne.  Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontées les personnes LGBTI touchées par la guerre 

Dans la crise ukrainienne, nous constatons que les personnes LGBTI ne sont pas intégrées de facto dans les chaînes d’approvisionnement des premiers secours. Les médicaments liés à la transition et spécifiques à l’intersexualité, comme le traitement hormonal substitutif et, dans une certaine mesure, les médicaments pour les personnes vivant avec le VIH, ne font pas encore partie intégrante des approvisionnements humanitaires. En outre, une part importante de la communauté LGBTI ne peut pas répondre à ses besoins fondamentaux, en raison d’inégalités socio-économiques antérieures au conflit.

Les femmes transsexuelles dont les papiers indiquent qu’elles sont de sexe masculin peuvent être obligées de rejoindre l’armée ou ne sont pas autorisées à quitter le pays avec d’autres femmes, ce qui les place dans une situation potentiellement très dangereuse.

Avoir accès à un abri sûr est également un problème. En Ukraine, beaucoup de personnes LGBTI ne se sentent pas en sécurité et se sentent exposées dans de nombreux abris, tandis que certaines personnes déplacées dans le pays signalent être confrontées à la discrimination lorsqu’elles tentent de louer un appartement. Par conséquent, de nombreux groupes LGBTI ont mis en place des abris pour soutenir leurs communautés. Certaines personnes qui restent et sont visibles ont été victimes d’attaques physiques, car la LGBTIphobie était déjà un problème en Ukraine avant la guerre.

Tout cela se passe alors que les personnes LGBTI sont confrontées aux mêmes difficultés que tout le monde : trouver de l’argent, de la nourriture, prendre soin de leurs proches et bien plus encore.

Que font des organisations comme l’ILGA pour les aider 

Nous envoyons un soutien financier direct aux groupes qui restent en Ukraine et fournissons un soutien direct à leurs communautés, ainsi qu’aux groupes LGBTI dans les pays d’accueil. Nous travaillons aussi activement à mobiliser des ressources pour tous les groupes LGBTI qui se mobilisent et aider les personnes LGBTI en Ukraine et à l’étranger. Nous travaillons avec des groupes et organisations humanitaires d’envergure comme l’ONUSIDA et leur communiquons les besoins sur le terrain, tout en militant auprès des institutions et des gouvernements européens pour qu’ils prennent des mesures à la fois en faveur des communautés LGBTI en Ukraine et des personnes LGBTI qui ont quitté le pays.

Que peut-on faire pour mieux répondre aux besoins spécifiques des personnes LGBTIQ+ en situation de crise humanitaire ?  

Nous constatons que le travail humanitaire et le développement de mesures de protection, comme la protection contre la violence sexiste ou l’accès aux médicaments, n’intègrent pas du tout une approche du point de vue LGBTI. À bien des égards, nous avons dû partir de zéro, notamment en établissant des contacts avec des acteurs du secteur humanitaire.

Bien qu’il soit encore tôt dans cette crise particulière pour fournir des recommandations spécifiques, il ne fait aucun doute que le travail en cours aura beaucoup à nous apprendre. Par conséquent, nous nous assurerons qu’à l’avenir les points de vue et les besoins de personnes LGBTI sont intégrés dès le départ dans la riposte des acteurs humanitaires.

De nombreuses organisations communautaires et de la société civile aident les personnes LGBTI touchées par la guerre en Ukraine.  À quels défis sont-elles confrontées dans l’exécution de ce travail important ?  

La structure de la plupart des organisations LGBTI ne les préparait pas au travail humanitaire, et pourtant elles aident à couvrir les besoins fondamentaux en plus du travail qu’elles continuent à fournir pour leurs communautés. Mais elles ne peuvent pas tout faire. Si elles deviennent les premières interlocutrices pour obtenir de l’aide et une assistance, cela se fera aux dépens de beaucoup d’autres problématiques, comme la défense des droits. C’est vrai aussi bien en Ukraine que dans les pays d’accueil.

Les inégalités, la stigmatisation, la discrimination et les violations des droits humains continuent d’empêcher les personnes LGBTI d’accéder aux services anti-VIH et de santé dont elles ont besoin. Comment pouvons-nous parvenir à un changement politique, juridique et social positif ?  

Le travail qui a commencé avec le secteur humanitaire montre qu’il y a un besoin, mais cette situation est aussi une chance. Si le secteur humanitaire intègre dès le départ les personnes et une perspective LGBTI dans son travail, cela peut marquer un changement positif pour ces communautés, en particulier en temps de crise.

Le 17 mai, Evelyn Paradis interviendra au cours d’une rencontre dans le cadre de la journée IDAHOBIT. Elle expliquera comment mieux protéger les droits des personnes LGBTIQ+, en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine, et comment garantir l’égalité des droits pour tous et toutes. Pour en savoir plus

L’entrepreneuriat social, un outil d’autonomisation pour la communauté LGBTI

20 avril 2022

L’impact économique de la pandémie de COVID-19 sur les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) est considérable. Une enquête menée en 2020 auprès de plus de 20 000 membres de la communauté LGBTI dans 138 pays a montré que beaucoup avaient perdu leur emploi en raison de la pandémie. En outre, les personnes LGBTI ont été victimes d’une augmentation de la discrimination, des crimes de haine et des arrestations. La criminalisation, combinée à la stigmatisation et à la discrimination de ce groupe dans certains pays, a entravé la capacité de ses membres à chercher un soutien économique et sanitaire essentiel.

Au Brésil, au Ghana, en Inde, à Madagascar et en Ouganda, plusieurs des 23 bénéficiaires du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA aident des organisations LGBTI à renforcer leurs capacités économiques et l’impact social pour leurs communautés respectives à travers divers projets d’entrepreneuriat social.

L’Ouganda accueille plus de 1,5 million de personnes réfugiées. Les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont illégales dans le pays et le statut de réfugié-e s’accompagne de nombreux autres obstacles, notamment l’exclusion sociale. De plus, la pandémie de COVID-19 a détruit les moyens de subsistance de nombreuses personnes réfugiées en Ouganda qui appartiennent à des populations clés. Grâce à une subvention du Fonds de solidarité, la Simma Africa Creative Arts Foundation a créé le Rainbow Drip Craft Shop Project. Ce magasin commercialise des articles d’art et d’artisanat, notamment des bijoux en laiton et en perles, des chaussures en cuir fabriquées à la main et des vêtements en Ankara de style fusion fabriqués par des personnes LGBTI, des adolescentes et de jeunes femmes issues de camps et de communautés d’accueil de réfugié-es. « La boutique est devenue un espace sans danger et un moyen pour la communauté d’exprimer sa créativité et de canaliser ses compétences et ses talents pour établir des moyens de subsistance autonomes », a déclaré Natasha Simma de Simma Africa.

En collaboration avec les communautés ougandaises LGBTI et de travailleur-ses du sexe, la Vijana Na Children’s Foundation (VINACEF Uganda) a ouvert un salon communautaire offrant divers soins de beauté. Environ 80 membres de la communauté ont été mis en lien avec des services sociaux et formés à la gestion financière et d’une entreprise sociale. « Le projet d’entrepreneuriat social a renforcé l’implication et les capacités des communautés LGBTI et des travailleurs et travailleuses du sexe tout en leur permettant d’acquérir et d’utiliser de nouvelles compétences pour dégager un revenu durable », a déclaré Benard Ssembatya, directeur exécutif du VINACEF Uganda. Forte de cette expérience, VINACEF Uganda met en place un réseau de salons pour améliorer l’accès à l’information sur le VIH, les droits sexuels et reproductifs, la tuberculose, le cancer et les maladies non transmissibles à destination des membres de la communauté.

De même, au Brésil, l’Associação Social Anglicana de Solidariedade do Cerrado (Casa A+) a concrétisé le projet Empodera Mais en puisant dans les talents des membres des communautés LGBTI et des travailleur-ses du sexe dans le domaine des soins de beauté. « Nous avons motivé des membres issus de situations vulnérables à participer au projet d’entrepreneuriat social. Nous leur avons fourni pour cela le kit Empodera Mais qui contient des équipements et des produits de base afin de se lancer dans le domaine de la coiffure et des soins esthétiques », a déclaré Maurício Andrade, le fondateur de Casa A+. Les compétences techniques fournies ont encouragé les membres à lancer des activités dans les soins de beauté, ce qui leur a permis de surmonter les difficultés liées à la pandémie de COVID-19. Des partenariats techniques avec des spécialistes, un institut de beauté et des institutions telles que le service municipal de développement des ressources humaines de Palmas ont permis aux participant-es d’avoir une expérience sur le terrain avant le lancement de leur propre entreprise et de créer un réseau professionnel pour échanger des expériences et obtenir de nouvelles opportunités commerciales.

Au Ghana, la Hope Alliance Foundation et l’OHF Initiative ont lancé le Community Economic Empowerment Program pour créer des entreprises sociales dirigées par des personnes LGBTI et vivant avec le VIH afin de les aider économiquement à faire face à des défis complexes liés au cadre légal et à la COVID-19. L’initiative a fourni une formation professionnelle apportant des compétences dans la production de produits alimentaires et d’hygiène à 30 jeunes, a soutenu la création d’entreprises sociales dans la mode et a soutenu la rénovation et le réaménagement de 10 petites entreprises sélectionnées ayant été touchées par la COVID-19.

En Inde, la plateforme en ligne d’artistes Nachbaja.com a été mise en place pour surmonter les défis posés par la discrimination et la rémunération déloyale, ainsi que les difficultés liées à la sécurité des artistes de la communauté LGBTI. Au cours de la même période, Gaurav Trust a ouvert ses portes à des membres de la communauté pour intégrer un salon de beauté communautaire, La Beauté and Style, et a mobilisé des financements supplémentaires pour assurer sa pérennité et sa croissance.

Let’s Walk Ouganda est un autre exemple de croissance réussie. Son projet Jump Start vise à accueillir de petites entreprises de la mode, du design et de la production de savon liquide dirigées par des gays et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les membres de la communauté ont fait preuve d’ingéniosité pour développer, élargir et diversifier leurs entreprises en réinvestissant savamment dans de nouvelles activités commerciales les revenus générés par la vente du premier lot de produits. Cela a conduit au développement et au lancement de l’application Stall App soutenue par l’ONUSIDA. Il s’agit d’une application de marketing social en ligne qui pourrait aider à stimuler la vente de produits développés par plusieurs entreprises dirigées par des populations clés, y compris d’autres bénéficiaires du Fonds de solidarité.

« Nous devons prendre conscience que pendant que le reste du monde se remet de l’impact économique de la pandémie de COVID-19, les communautés marginalisées en ressentiront les effets encore longtemps. Par conséquent, il est de la plus haute importance de continuer à soutenir les entreprises sociales innovantes dirigées par les communautés, pensées pour préserver leurs moyens de subsistance et surmonter des obstacles spécifiques », a déclaré le directeur de l’innovation de l’ONUSIDA, Pradeep Kakkattil.

La restauration de l’autonomie et de la dignité des communautés LGBTI doit être fondée sur des initiatives menées par ces dernières, en mettant l’accent sur la lutte contre les inégalités. Le fil conducteur qui relie ces initiatives variées est l’ingéniosité des personnes LGBTI face aux aléas. Les bénéficiaires ont démontré le potentiel que recèle l’autonomisation par l’art, la créativité et les compétences professionnelles encouragées par le financement de démarrage du Fonds de solidarité.  Il est crucial de reconnaître et d’accepter la diversité dans l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans tous les domaines afin de rendre la communauté visible, de la protéger de la stigmatisation, de la discrimination et de la violence, et de l’impliquer dans la riposte aux pandémies.

Indonésie : former le personnel de santé afin d'améliorer les services anti-VIH pour les jeunes populations clés

30 mars 2022

« Les jeunes d'ici n’ont pas un accès régulier aux services anti-VIH. Je veux vraiment inciter mes proches à se faire dépister, mais tout le monde a tellement peur. Les informations manquent, leur famille ne les soutient pas assez et mes proches ont peur de connaître leur statut », explique Andika Bayu Aji, un jeune originaire de Papouasie occidentale en Indonésie.

L’épidémie de VIH chez les jeunes en Asie et dans le Pacifique est négligée, même si environ un quart des nouvelles infections au VIH dans la région touchent les personnes âgées de 15 à 24 ans. La grande majorité des jeunes touchés par le VIH dans la région appartiennent aux populations vulnérables : personnes vivant avec le VIH, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes transgenres, travailleurs et travailleuses du sexe et consommateurs et consommatrices de drogues injectables.

Comme dans de nombreux pays de la région, les infections au VIH chez les jeunes en Indonésie, qui représentent près de la moitié des nouvelles infections, sont imputables à la stigmatisation et à la discrimination, à un manque d'éducation pour sensibiliser sur le VIH, à l’absence de services adaptés aux jeunes et à des tabous sociaux.

« Les jeunes sont bien trop souvent victimes de stigmatisation et de discrimination dans les environnements de santé. Le personnel de santé représente la première interface humaine. Si les services sont mauvais, les jeunes ne les utiliseront pas et diront aux autres jeunes de ne pas les utiliser. Ce qui nous limite, c'est que nous avons accès à quelques établissements seulement, parce que beaucoup, voire la plupart, ne sont pas adaptés aux jeunes », explique Sepi Maulana Ardiansyah, connu sous le nom de Davi et qui est coordinateur national d’Inti Muda, le réseau national des populations clés de jeunes en Indonésie.

Une étude récente menée par Inti Muda et l’Université de Padjaran a révélé une très faible propension chez les jeunes à accéder aux services dans des provinces comme la Papouasie occidentale, principalement en raison du manque de services adaptés à cette classe d'âge et du fait que le personnel de santé comprend mal les problèmes des populations clés. Les jeunes rencontrent souvent des difficultés d’accès aux services en raison de l’éloignement des cliniques et des hôpitaux, ainsi que des obstacles tels que l’âge minimum autorisé pour faire un dépistage.

La stigmatisation et la discrimination, en particulier la discrimination de la part des prestataires de soins de santé, découragent de nombreuses populations clés de jeunes à accéder aux services anti-VIH. Les principales problématiques concernent des préoccupations relatives à la vie privée et à la confidentialité. Parmi les autres obstacles, le rapport indique que les heures d’ouverture des cliniques publiques sont souvent inadaptées au quotidien des personnes, et que le personnel de santé peut porter un jugement dans ses suppositions et à travers son comportement, en particulier sur les questions liées à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre et à la santé mentale.

Entre le 14 et le 18 mars, Inti Muda, avec le soutien technique de Youth LEAD et de l’ONUSIDA, a organisé une formation de sensibilisation destinée au personnel de santé de deux villes, à Sentani et Jayapura, dans la région de la Papouasie occidentale. Plus de 50 personnes y ont participé. Quelques jours avant la formation, Inti Muda a organisé un festival qui a rassemblé plus de 80 jeunes. Cette manifestation s'inscrivait dans une volonté d'impliquer les jeunes dans la riposte au VIH et de générer une dynamique pour demander accès aux services anti-VIH.

« Avant cette formation, je ne connaissais pas les différents besoins des populations clés, ce qui entrave notre capacité à les toucher. Nous avons découvert des techniques importantes pour atteindre les jeunes, comme fournir des consultations adaptées, être sur Internet et les encourager à se faire dépister », résume Kristanti du District Health Office de Jayapura.

« J’ai appris que les jeunes ont des besoins variés. La formation nous permettra d’améliorer nos services pour qu’ils soient adaptés aux jeunes, ce qui est désormais notre priorité », ajoute Hilda Rumboy, sage-femme responsable du Département des services anti-VIH au Centre de santé primaire de Waibhu.

La formation et le festival ont été soutenus par le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT). L’investissement récent de 9,65 millions de dollars australiens réservé par le gouvernement australien à partir de la sixième reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), y compris le financement du DFAT de 2 millions de dollars australiens précédemment promis à l’ONUSIDA, vise à réduire le nombre annuel de nouvelles infections au VIH parmi les populations clés au Cambodge, en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et aux Philippines.

« Pour mettre un terme à l’épidémie de sida, il est essentiel de s'assurer que les jeunes et les groupes vulnérables aient accès à des informations précises et digestes sur la manière de se protéger du VIH, et que les équipements de dépistage soient bon marché et accessibles. C'est avec fierté que nous travaillons aux côtés des communautés locales et de l’ONUSIDA pour augmenter la disponibilité des informations sur le VIH, améliorer la portée et la qualité des services médicaux et encourager les jeunes et les groupes vulnérables à se faire dépister », a déclaré Simon Ernst, conseiller ministériel par intérim dans le domaine de la Gouvernance et du Développement humain auprès de l’Ambassade d’Australie en Indonésie.

La formation repose sur le manuel élaboré par Youth LEAD en 2021. Ce guide a bénéficié du soutien financier du Fonds mondial par le biais du Programme de développement durable des services anti-VIH pour les populations clés en Asie, ainsi que de l'assistance de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. Dans le cadre de la subvention DFAT octroyée pour les deux prochaines années, Youth LEAD étendra la formation à deux autres pays, le Cambodge et les Philippines, en soutenant des réseaux dirigés par des jeunes dans ces pays afin de proposer cette formation.

« Les jeunes rencontrent encore de nombreux défis qui les empêchent d’accéder aux soins de santé vitaux dont ils ont besoin. Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour l’Indonésie travaille en étroite collaboration avec l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions et le DFAT pour veiller à ce que les réseaux dirigés par des jeunes aient la possibilité et les capacités de leadership pour prendre le contrôle de la riposte au VIH et s’impliquer directement dans la création d’espaces sans danger où les jeunes peuvent accéder aux services anti-VIH sans stigmatisation ni discrimination », a déclaré Krittayawan Boonto, directrice pays de l’ONUSIDA pour l’Indonésie.

Notre action

Jeunes

 

Populations clés

 

L’Atlas des populations clés s’enrichit de nouveaux indicateurs

06 janvier 2022

L’Atlas des populations clés (The Key Population Atlas) de l’ONUSIDA est un outil en ligne qui fournit une série d’informations sur les membres des populations clés dans le monde entier, ainsi que sur les personnes vivant avec le VIH. Les populations concernées sont les travailleur-ses du sexe, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateur-rices de drogues injectables, mais aussi les personnes transgenres et incarcérées.

Les informations sur les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont été élargies avec l’arrivée de 11 nouveaux indicateurs issus des projets EMIS et LAMIS. Jouissant d’un financement de la Commission européenne, le projet EMIS-2017 a collecté des données auprès de cette population dans 50 pays entre octobre 2017 et janvier 2018. De son côté, le projet LAMIS est son pendant dans 18 pays d’Amérique latine et a terminé de recueillir des données en mai 2018.

Les 11 nouveaux indicateurs figurant dans l’atlas des populations clés ont été choisis en raison de leur grande pertinence pour les communautés. Il s’agit de la syphilis, la syphilis symptomatique, la gonorrhée, la gonorrhée symptomatique, la chlamydia, la chlamydia symptomatique, le dépistage d’infections sexuellement transmissibles, la communication au partenaire en cas de syphilis, la communication au partenaire en cas de gonorrhée, ainsi que la vaccination contre l’hépatite A et B.

Les infrastructures dirigées par les communautés et présentes dans les communautés sont essentielles pour lutter contre les inégalités qui favorisent les pandémies, comme celles du sida et de la COVID-19, ainsi que pour assurer la continuité des services de santé et protéger les droits et les moyens de subsistance des plus vulnérables. Les conclusions de l’EMIS et du LAMIS seront importantes pour informer les organisations de la société civile travaillant sur la santé sexuelle, la prévention du VIH et les droits des minorités sexuelles, ainsi que pour les décisions politiques, la planification de la prévention non communautaire, l’épidémiologie et la modélisation.

« Pour ne laisser personne de côté, nous avons besoin de collecter des données centrées sur les individus qui révèlent les inégalités entravant l’accès aux services. Il est essentiel d’identifier les groupes les plus touchés et ne pouvant pas accéder aux services. Cela permettra à la Commission européenne, aux États membres de l’Union européenne ainsi qu’à la société civile et aux organisations communautaires de répondre aux besoins spécifiques des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », a déclaré la représentante de l’ONUSIDA auprès de l’Union européenne, Jantine Jacobi.

La société civile et les organisations communautaires, en particulier celles dirigées par les populations clés, sont en mesure de compléter les ripostes traditionnelles aux pandémies des systèmes de santé. Pour cela, elles doivent être traitées comme des partenaires à part entière, être impliquées dans la gouvernance, la conception, la planification et la budgétisation des ripostes aux pandémies, et jouir du soutien technique et financier nécessaire pour faire la différence.

Les résultats des nouveaux indicateurs contribueront à renforcer le rôle des partenariats et des communautés dans chaque pays et serviront de base à la prise de décision et à la planification des politiques. Par exemple, en Irlande, le rapport EMIS-2017 National Report reconnaît que « le dépistage du VIH et des IST a augmenté par rapport aux enquêtes précédentes. Cette évolution est en partie imputable aux interventions efficaces puisant dans les conclusions des enquêtes précédentes et menées par les acteurs et la communauté des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Certaines de ces interventions positives en lien avec le dépistage du VIH peuvent également être attribuées à la disponibilité accrue du dépistage au sein de la communauté. »

Notre action

Données

L’ONUSIDA condamne fermement les violences à l’encontre d’activistes LGBTI à Tbilissi en Géorgie

07 juillet 2021

GENÈVE, le 7 juillet 2021—L’ONUSIDA condamne fermement les attaques contre les activistes et journalistes lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuels (LGBTI) dans les bureaux de la Tbilisi Pride et à proximité, qui ont contraint l'organisation à annuler des événements autour de la Gay Pride dans la ville. L’ONUSIDA exprime sa solidarité avec toutes les personnes LGBTI en Géorgie.

« La violence choquante subie par les activistes et journalistes LGBTI à Tbilissi est totalement inadmissible », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les autorités doivent prendre des mesures urgentes pour protéger les droits humains de la communauté LGBTI, y compris le droit à la liberté d’expression et de rassemblement, et pour amener les responsables des attaques devant la justice. »

Le 1er décembre 2018, Tbilissi a signé la Déclaration de Paris pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030, rejoignant ainsi plus de 300 municipalités dans le cadre de l’initiative Les villes s’engagent, initiée par la maire de Paris et l’ONUSIDA en 2014. L’initiative engage Tbilissi à travailler en étroite collaboration avec les communautés, y compris les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, afin de promouvoir l’égalité sociale.

Par ailleurs, la nouvelle Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida stipule clairement que la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI violent les droits humains, renforcent les inégalités et sont un frein sérieux pour parvenir à l’objectif de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030. Un élément crucial de la stratégie est de relever les défis auxquels sont confrontées les populations clés (gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleurs et travailleuses du sexe, personnes transsexuelles et toxicomanes) afin que moins de 10 % de leurs membres soient victimes de stigmatisation, de discrimination et de violence d’ici 2025. La stratégie appelle les pays à prendre des mesures immédiates pour réduire les attitudes stigmatisantes et la discrimination sur la base de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, car il s’agit d’un élément critique pour mettre fin au sida d’ici 2030.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Notre action

Droits de l'homme

L’ONUSIDA appelle la Hongrie à supprimer immédiatement les amendements discriminatoires envers les personnes LGBTI de la législation nouvellement adoptée

06 juillet 2021

GENÈVE, le 6 juillet 2021—L’ONUSIDA s'inquiète profondément de la nouvelle législation hongroise qui inclut des amendements discriminatoires à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles (LGBTI).

Ces amendements incluent l’interdiction de diffuser des informations et des communications en provenance des services publics susceptibles de « promouvoir une identité de genre différente du sexe attribué à la naissance, le changement de sexe et l’homosexualité » aux personnes de moins de 18 ans, dans les écoles. Les amendements ont été ajoutés à un projet de loi populaire visant à renforcer la pénalisation de la pédophilie, proposition dont le président hongrois János Áder a signé l’entrée en vigueur le 23 juin 2021.

« L’association de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre à des actes criminels tels que la pédophilie n’est pas seulement fausse, elle est intolérable », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Pour mettre fin à l’épidémie de sida, nous avons besoin de lois qui protègent sans préjudice les communautés déjà marginalisées. »

La criminalisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI entravent la disponibilité, l’accès et l’adoption des services de prévention, de dépistage, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH. Les données de l’ONUSIDA montrent que la connaissance de l’état sérologique vis-à-vis du VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vivant avec le VIH était trois fois plus élevée dans les pays où les lois LGBTI sont les moins répressives.

En réponse à une question récente sur la nouvelle loi, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré : « Aucune discrimination n’est acceptable en aucune circonstance, et toute discrimination à l’encontre des personnes LGBTIQ+ est totalement inacceptable dans nos sociétés modernes. »

La nouvelle législation présentera également de nouveaux obstacles à la lutte contre la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI dans les établissements scolaires. Selon le rapport de suivi de l’éducation mondiale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, publié en mai dernier, plus de la moitié des étudiantes et étudiants LGBTI en Europe ont été victimes de harcèlement à l’école au moins une fois en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de l’expression de leur sexe ou des variations de leurs caractéristiques sexuelles.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié le projet de loi hongrois de « honte » en disant qu’il « discrimine clairement les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et viole les principes fondamentaux de l’Union européenne. »

Dans la Déclaration politique sur le VIH/sida : mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030, les États membres des Nations Unies se sont engagés à « prendre d’urgence des mesures transformatrices pour mettre fin aux inégalités sociales, économiques, raciales et aux inégalités entre les genres, aux lois, politiques et pratiques restrictives et discriminatoires, à la stigmatisation et aux formes multiples et croisées de discrimination, notamment fondées sur la séropositivité, ainsi qu’aux violations des droits humains qui perpétuent l’épidémie mondiale de sida ».

L’ONUSIDA va continuer de lutter dans le monde entier aux côtés d’organismes gouvernementaux législatifs ou autres, ainsi que de la société civile en faveur de l’adoption de lois anti-discrimination et de protection, l’objectif étant d’éliminer la discrimination et les violences à l’encontre de la population LGBTI et d’encourager le droit universel à la santé.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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