MEX

The Lancet : lancement d'une série d'articles sur la prévention du VIH

06 août 2008

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La revue scientifique The Lancet, en association avec l'ONUSIDA, a produit une série spéciale de six grands articles sur le devenir de la prévention du VIH au niveau mondial, et a tenu un symposium-déjeuner le 5 août, avec les auteurs de ces articles, durant la conférence internationale sur le sida à Mexico.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Après 25 années de riposte à l'épidémie mondiale de sida, il apparaît clairement que les progrès dans le domaine de la prévention du VIH ne sont pas suffisants pour faire reculer l'épidémie.

La revue scientifique The Lancet, en association avec l'ONUSIDA, a produit une série spéciale de six grands articles sur le devenir de la prévention du VIH au niveau mondial, et a tenu un symposium-déjeuner le 5 août, avec les auteurs de ces articles, durant la conférence internationale sur le sida à Mexico.

Les articles retracent la riposte mondiale au VIH menée jusqu'à présent, insistent sur l'évidente nécessité d'interventions biomédicales, proposent des solutions pour améliorer les stratégies comportementales, font une analyse critique des facteurs structurels intervenant dans la prévention du VIH, et donnent quelques clés pour que les programmes de prévention du VIH marchent mieux. Ils reviennent sur les succès et les échecs enregistrés à ce jour dans le domaine de la prévention du VIH, et pour finir, lancent un appel à l'action de sorte que soit mise en œuvre à grande échelle une batterie de mesures de prévention se renforçant mutuellement.

En finir avec les faux-fuyants

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA le Dr
Peter Piot.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Le sixième article, du Directeur exécutif de l'ONUSIDA le Dr Peter Piot *, explique que, pour une action de prévention plus efficace, il est primordial et déterminant d'aborder franchement les questions relatives au sexe et à la sexualité, notamment avec les jeunes, de traiter rationnellement la problématique de la consommation de drogues, et de se projeter sur le long terme.

L'article “Coming to terms with complexity” informe que l'association de mesures de prévention est tout aussi nécessaire que les associations thérapeutiques/médicamenteuses, pour stopper l'épidémie de VIH. L'article décrit les principales lacunes techniques, politiques et en matière de capacité qui s'opposent à la mise en œuvre concomitante d'une batterie de mesures efficaces de prévention se renforçant mutuellement, et il lance un appel à l'action pour surmonter ces obstacles et pour inscrire dans la durée un mouvement mobilisateur en faveur de la prévention du VIH, qui contribue à réduire la transmission du VIH à l'échelle mondiale.

*Auteurs de “Coming to terms with complexity: A call to action for HIV prevention” [Accepter la complexité : Appel à l’action pour la prévention du VIH] : Peter Piot (ONUSIDA), Michael Bartos (ONUSIDA) Heidi Larson (Université Clark/Université Harvard), Purnima Mane, (UNFPA), Debrework Zewdie (Banque mondiale).

Appel à l'action

  1. Nous demandons instamment aux gouvernements, aux communautés et aux chercheurs, de mettre en œuvre intégralement une association de mesures de prévention du VIH, et nous prions la communauté internationale de mobiliser tout le soutien nécessaire à cette initiative.
  2. Nous appelons à un leadership politique et technique durable pour la riposte au sida.
  3. Nous demandons aux organisations internationales, aux gouvernements nationaux, et aux militants communautaires, d'œuvrer pour bâtir la demande en services de prévention du VIH.
  4. Nous prions instamment les chercheurs, les financeurs de la recherche, et les planificateurs de programme, d'élargir le programme de recherche dans le domaine de la prévention du VIH.
  5. Nous appelons à un investissement immédiat dans le développement des capacités à tous les niveaux pour les initiatives de prévention du VIH.

The Lancet

En tant que revue indépendante de médecine mondiale, The Lancet s'est engagé à faire progresser la santé de tous les citoyens du monde. Il publie des études destinées à changer l'exercice de la médecine, et à apporter aux débats politiques un supplément d'analyses et d'avis éclairés. Le but du site Internet The Lancet Global Health Network est de rassembler les spécialistes scientifiques et en santé publique internationaux. Ce réseau synthétise les données probantes, effectue des analyses nouvelles, formule des recommandations programmatiques, et élabore des projets d'action dans le domaine de la santé et du développement au niveau international. La série se trouve sur le site Internet The Lancet Global Health Network (en anglais).

La série du Lancet sur la prévention du VIH

1. Historique et enjeux de la prévention du VIH. Jeffrey O'Malley.

2. Interventions biomédicales pour prévenir le VIH : Données probantes, enjeux, et regard vers l'avenir. Nancy Padian.

3. Stratégies comportementales pour réduire la transmission du VIH : comment faire pour qu'elles marchent mieux. Thomas Coates.

4. Comprendre et gérer les facteurs structurels intervenant dans la prévention du VIH. Jessica Ogden.

5. Faire fonctionner les programmes de prévention du VIH. Stefano M Bertozzi.

6. En finir avec les faux-fuyants : Appel à l'action en faveur de la prévention du VIH. Peter Piot.

L’International AIDS Society a 20 ans

06 août 2008

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Pour commémorer son 20e anniversaire,
l'International AIDS Society a organisé un
événement spécial pendant la XVIIe
Conférence internationale sur le sida.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

En 1981, les premiers cas de défaillance inhabituelle du système immunitaire furent recensés parmi les hommes homosexuels, les femmes et les consommateurs de drogues injectables. Quelque sept ans plus tard, un groupe de scientifiques de premier plan du monde entier s’est réuni pour fonder l’International AIDS Society (IAS) – entité qui allait organiser des conférences internationales sur le sida rassemblant des scientifiques, des militants, des chercheurs, des personnes vivant avec le VIH et d’autres personnes travaillant sur des questions en rapport avec le sida pour partager les connaissances et les expériences en matière de riposte à l’épidémie.

Depuis lors, l’IAS a organisé les plus grandes réunions mondiales sur le VIH qui ont désormais lieu tous les deux ans.

2008 marque le 20e anniversaire de l’IAS et pour commémorer les vingt années écoulées, l’IAS a organisé un événement spécial pendant la XVIIe Conférence internationale sur le sida qui se déroule à Mexico du 3 au 8 août 2008.

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Dr Pedro Cahn, President de l'IAS et
Coprésident de la Conférence
internationale sur le sida (à gauche) et
l'ancien Président de l'IAS et Envoyé
spécial de l’ONU pour le sida en Europe
orientale et en Asie centrale, Lars O.
Kallings.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

L’événement a réuni un certain nombre d’anciens président de l’IAS, notamment le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Président fondateur de l’IAS, et le Professeur Lars O. Kallings, Envoyé spécial des Nations Unies pour le sida en Europe orientale et en Asie centrale.

Le Professeur Kallings a évoqué l’IAS pendant les premières années de l’épidémie et le Dr Piot s’est tourné vers l’avenir pour parler de la riposte à long terme au sida. Mme Kate Thomson, Responsable des partenariats avec la société civile à l’ONUSIDA, a présenté un historique de la participation des personnes vivant avec le VIH à la fois au niveau des conférences internationales sur le sida et de la riposte contre l’épidémie.

Ouverture officielle du Village Mondial à la Conférence internationale sur le sida 2008

05 août 2008

080804_SG_200.jpg M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a rencontré des personnes participant à l’espace ‘Dialogue
Communautaire’ pendant l’ouverture officielle du Village Mondial à la Conférence internationale sur le sida 2008.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Le Village Mondial se situe au cœur même de la XVIIe Conférence internationale sur le sida. C’est un espace de plus de 8 000 m² ouvert à toutes les personnes participant à la conférence, y compris les organisations communautaires du monde entier, les groupes locaux et nationaux, et le grand public.

Le 4 août, M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, et le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, ont officiellement ouvert le Village qui sera pendant la semaine prochaine un espace où des milliers de visiteurs – le grand public, mais aussi les communautés de personnes vivant avec et affectées par le VIH, les décisionnaires, les chercheurs et d’autres groupes de parties prenantes – dialogueront et débattront, partageront leurs connaissances et leurs compétences, établiront des coalitions et échangeront des idées.

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Le 4 août, M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, et le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, ont officiellement ouvert le Village.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto


Le but de l’espace est de permettre une participation accrue de la société civile et de renforcer l’engagement et la participation des différentes communautés à l’élaboration de la riposte au VIH.

Session spéciale sur l’architecture financière mondiale pour le sida

05 août 2008

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Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

La dynamique variable de l’architecture financière mondiale pour le sida a été étudiée en profondeur lors d’une Session spéciale qui a eu lieu le 5 août durant la Conférence internationale sur le sida qui se tient au Mexique.

Cette session interactive a rassemblé des dirigeants venant des principaux pays donateurs et bénéficiaires dans le domaine du sida, notamment le Royaume-Uni, l’Ethiopie, le Botswana et les Pays-Bas, ainsi que l’ONUSIDA, l’OMS, le Fonds mondial, la Banque mondiale, le PEPFAR et des militants de la société civile, pour réfléchir sur les défis posés par l’architecture financière mondiale actuelle s’agissant d’offrir des programmes de lutte contre le sida qui soient efficaces et efficients.

Les invités ont passé en revue la dynamique complexe à laquelle sont confrontés les responsables de la mise en œuvre, les gouvernements donateurs et autres mécanismes financiers, et les organismes mondiaux. Au cours des cinq dernières années, les ressources financières consacrées à la riposte au sida ont considérablement augmenté et on a constaté une intensification rapide des programmes dans le contexte des engagements en faveur de la réalisation de l’accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH d’ici à 2010. L’objectif est de veiller à ce que les programmes VIH soient fondés sur des données probantes et conformes aux normes internationales, et le défi consiste à « faire travailler l’argent disponible ».

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Michel Sidibe, sous-Secrétaire général et Directeur exécutif adjoint des programmes à l’ONUSIDA.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Michel Sidibe, sous-Secrétaire général et Directeur exécutif adjoint des programmes à l’ONUSIDA, a évoqué les difficultés à veiller à ce que les normes mondiales soient respectées au fur à mesure que les services sont élargis.

Tout en plaidant en faveur de l’établissement d’un financement suffisant et soutenu sur le long terme pour les programmes de lutte contre le VIH, M. Sidibe a souligné l’importance de renforcer les systèmes de santé et d’améliorer la coordination et l’harmonisation. M. Sidibe a joué un rôle clé dans la mise en œuvre des « Trois Principes » pour une meilleure coordination des ripostes nationales au sida.

La session a été coprésidée par le Professeur Jean-Paul Moatti, économiste de la santé, et l’Ambassadeur néerlandais pour le sida, Paul Bekkers.

Participants:

Malcolm McNeil, Chef d’Equipe au sein de la Division de la politique et de la recherche du Département du Royaume-Uni pour le développement international.

Michel Sidibe, sous-Secrétaire général et Directeur exécutif adjoint des programmes à l’ONUSIDA.

M. l’Ambassadeur Mark R. Dybul, Coordonnateur étatsunien de la lutte mondiale contre le sida.

Joy Phumaphi, Vice-Présidente pour le développement humain à la Banque mondiale.

Alvaro Bermejo, Directeur exécutif, Alliance internationale contre le VIH/sida.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, Ministre de la Santé de la République démocratique fédérale d’Ethiopie.

Professeur Michel D. Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Mphu Keneiloe Ramatlapeng, Ministre de la Santé et du Bien-être social du Lesotho.

Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général – VIH/sida, tuberculose, paludisme et maladies tropicales négligées, Organisation mondiale de la Santé.

Ouverture de Sida 2008

04 août 2008

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Le Président du Mexique, Felipe de Jesús
Calderón Hinojosa à l'ouverture de la
17ème Conférence internationale sur le
sida, à Mexico.
Photo: ONUSIDA/agencialibrefoto

C'est dans une ambiance de fête, avec cet accueil chaleureux propre à l'Amérique Latine, que s'est ouverte dimanche 3 août, à Mexico, la 17ème Conférence internationale sur le sida. Durant toute la semaine, les milliers de délégués venus du monde entier participeront aux différentes sessions de la conférence, à des réunions-satellites, à des expositions ainsi qu'aux activités du Village mondial et d'un vaste programme culturel.

Cette manifestation, la plus grande conférence au monde sur le sida, est organisée tous les deux ans, et en cette année 2008, elle se déroule pour la première fois dans la région de l'Amérique Latine.

La séance d'ouverture a été marquée par les discours de bienvenue des Co-présidents de Sida 2008, le Dr Pedro Cahn et le Dr Luís Soto Ramírez, et par les allocutions des hauts dignitaires, dont le Dr José Ángel Córdoba Villalobos, Secrétaire mexicain de la Santé ; le Dr María Teresa Fernández de la Vega, Première Vice-Présidente du Gouvernement espagnol et Ministre de la Présidence ; le Dr Denzil Douglas, Premier Ministre de Saint Christophe-et- Niévès, et le Président Felipe Calderón Hinojosa, Président du Mexique.

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Le Secrétaire général des Nations
Unies, Ban Ki-Moon a prononcé
un discours dans le cadre de la
cérémonie d'ouverture.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Représentant les Nations Unies, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon ; le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, le Dr Peter Piot, et la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, le Dr Margaret Chan, ont également prononcé un discours dans le cadre de la cérémonie d'ouverture.

Keren Dunaway-González, 12 ans, du Honduras, a prononcé le discours de bienvenue au nom des jeunes, et Mony Pen, du Cambodge, le "Community Welcome".

L'ouverture de cette 17ème Conférence internationale sur le sida a également été marquée par une cérémonie de remise du Ruban Rouge, et par un spectacle du Mexican Folk Ballet Amalia Hernández, et du groupe musical " HIV is not a rock band ", et a été diffusée en direct au Village mondial.

Dirigeants mondiaux et experts dans le domaine du VIH, aux côtés des militants communautaires

Le thème de la conférence, Action universelle Maintenant! souligne la nécessité d'une action urgente et suivie de la part de tous ceux qui sont engagés dans la riposte au sida à travers le monde.

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, le Dr
Peter Piot.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

La conférence Sida 2008 est organisée par la Société internationale du Sida. Les partenaires locaux sont le Gouvernement fédéral du Mexique, le Gouvernement de la ville de Mexico, et les grands noms des milieux scientifiques et communautaires locaux. Les organisations internationales partenaires sont le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida, et ses Organismes coparrainants, l'Organisation mondiale de la Santé et le Programme alimentaire mondial ; le Réseau international d'Organisations d'Entraide et de Lutte contre le VIH et le Sida (ICASO) ; le Réseau mondial des Personnes vivant avec le VIH et le Sida / La communauté internationale des Femmes vivant avec le VIH et le Sida ; l'Alliance mondiale des Unions Chrétiennes féminines (World YWCA) ; et le Réseau asiatique de Réduction des Risques.

Les leaders s’engagent à promouvoir la santé sexuelle pour stopper la propagation du VIH en Amérique latine et dans les Caraïbes

03 août 2008

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Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Lors de la clôture de la Première réunion des Ministres de l’Education et de la Santé pour prévenir le VIH en Amérique latine et dans les Caraïbes, les Ministres de l’Education et de la Santé ont signé une déclaration historique en vertu de laquelle ils s’engagent à fournir une éducation sexuelle complète dans le cadre des programmes scolaires en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Déclaration des Ministres

Les Ministres se sont engagés à promouvoir des actions concrètes de prévention du VIH parmi les jeunes dans leur pays en mettant en place des programmes d’éducation sexuelle et de promotion de la santé sexuelle.

Les programmes d’éducation sexuelle couvriront un large éventail de sujets, y compris des informations biologiques, sociales et culturelles, et des discussions sur le sexe, les différentes orientations sexuelles et l’identité, parallèlement à des questions touchant à l’éthique et aux droits de la personne.

La Déclaration reconnaît également la responsabilité de l’Etat dans la promotion du développement humain, y compris l’éducation et la santé, et dans le combat contre la discrimination.

Promouvoir la santé sexuelle pour renforcer la prévention du VIH

La réunion du 1 août 2008 a été conjointement accueillie par Madame la Ministre Patricia Espinosa Cantellano (Mexique), Ministre des Affaires étrangères, et le Dr José Ángel Córdova Villalobos (Mexique), Ministre de la Santé, ainsi que Madame la Ministre Josefina Vázquez Mota (Mexique), Ministre de l’Enseignement public.

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Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et la Directrice exécutive de l’UNFPA, le Dr Thoraya Ahmed Obaid, se sont exprimées lors de cette réunion sur le sujet de la prévention VIH au nom du Système des Nations-Unies.

La réunion des Ministres a été précédée par une réunion technique qui a eu lieu le 31 juillet. Des conseillers des Ministres de la Santé et de l’Education, des experts techniques d’organismes des Nations Unies, des universitaires et des représentants de la société civile ont discuté d’un grand nombre de questions concernant une éducation complète à la sexualité et la prévention du VIH.

Des débats ont eu lieu dans trois groupes de travail régionaux et inclus une analyse des obstacles au renforcement des programmes d’éducation à la sexualité et de promotion de la santé sexuelle ; ils ont aussi étudié la manière d’améliorer la collaboration entre les Ministères de la Santé et de l’Education.

Un évêque lave les pieds de femmes séropositives – en symbole de la main tendue par la communauté religieuse aux personnes vivant avec le VIH

03 août 2008

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Le Révérend Mark Hanson, Evêque qui préside l’Eglise luthérienne évangélique d’Amérique et président de la Fédération luthérienne mondiale, lave les pieds de deux femmes séropositives pendant la réunion plénière du 1 août de la pré-conférence œcuménique qui se déroule du 31 juillet au 2 août à Mexico, à la veille de la Conférence internationale sur le sida. Mme Herlyn Marja Uiras, du mouvement ‘Churches United Against HIV and AIDS in Southern and Eastern Africa’ est à droite. Mme Sophie Dilmitis, troisième à partir de la droite, est coordonnatrice VIH/sida pour l’association World YWCA. Mme Nyaradzai Gumbonzvanda, Secrétaire générale de l’association World YWCA, est placée entre les deux femmes.
Photo: Ecumenical Advocacy Alliance

Effectuant un acte « d’humilité et de repentir », le chef d’une église d’envergure mondiale a débuté sa présentation lors d’une conférence œcuménique internationale sur le sida en lavant les pieds de deux femmes vivant avec le VIH.

Le Révérend Mark S. Hanson, Evêque qui préside l’Eglise évangélique luthérienne d’Amérique (ELCA), Chicago, et président de la Fédération luthérienne mondiale, Genève, a lavé les pieds de Mme Herlyn Marja Uiras, du mouvement ‘Churches United Against HIV and AIDS in Southern and Eastern Africa’, et de Mme Sophie Dilmitis, de l’association ‘World YWCA’, Genève.

Le Révérend Hanson a participé à une réunion plénière traitant des questions de stigmatisation et de discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. Il a indiqué que laver les pieds de ces femmes était la seule manière dont il pouvait débuter son intervention de façon totalement intègre.

« Je suis absolument convaincu que nous, en tant que chefs religieux et membres de la communauté religieuse, qui avons si souvent évité les séropositifs et fait honte aux personnes vivant avec le VIH et luttant contre le sida, … devons d’abord commencer par nous livrer à des actes de repentir. Sans actes publics de repentir, je crains que nos paroles ne soient pas crédibles » a-t-il déclaré.

Après cet acte de repentir, une délégation de chefs religieux de la pré-conférence œcuménique s’est rendue au Sommet des personnes vivant avec le VIH ‘Living 2008’ pour partager cela avec les délégués. Les chefs religieux ont été chaleureusement accueillis puis ont participé à la réception de clôture de la conférence. Des délégués de la conférence ‘Living 2008’ ont adressé un message aux leaders confessionnels invités à la réunion plénière de clôture par l’intermédiaire des membre de l’INERELA+, Réseau international des chefs religieux vivant avec ou personnellement affectés par le VIH et le sida :

“Notre plus cher désir est simplement d’être acceptés plutôt que tolérés
acceptés en tant que personnes vivant avec le VIH
acceptés en tant qu’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
acceptés en tant que consommateurs de drogues
acceptés en tant que personnes désireuses d’avoir une famille et capables d’être des parents responsables
acceptés pour qui nous sommes ».

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La pré-conférence œcuménique de trois jours a eu lieu sur le thème ‘Mettons notre foi en action, maintenant !’ ("Faith in Action Now!") à Mexico du 31 juillet au 2 août 2008. Près de 500 participants venus du monde entier ont réfléchi aux problèmes que le VIH et l’épidémie de sida posent aux personnes qui ont la foi, évalué les mesures prises et planifié des stratégies nécessaires pour mettre en œuvre une riposte chrétienne au VIH et au sida.

Mme Pauline Muchina, Conseillère principale en matière de partenariats à l’ONUSIDA, a fait plusieurs présentations et Mme Sally Smith, Conseillère en matière de partenariats à l’ONUSIDA, a dirigé un séminaire destiné aux organisations à assise confessionnelle en collaboration avec l’Alliance Œcuménique (Ecumenical Advocacy Alliance) pour engager le dialogue sur la stratégie récemment élaborée par l’ONUSIDA sur la religion et les organisations à assise confessionnelle.

La pré-conférence œcuménique est l’un des nombreux événements liés à la foi organisés avant et pendant la Conférence internationale sur le sida qui se déroule cette année à Mexico.

Le 2 août, une célébration a eu lieu le soir pour marquer le cinquième anniversaire des actions de plaidoyer engagées en Afrique par l’ANERELA+, Réseau africain des Chefs religieux vivant avec ou personnellement affectés par le VIH et le sida, et pour marquer le lancement officiel de l’INERELA+. Le réseau s’appuie sur la puissance de la religion pour promouvoir les droits de la personne et un changement social positif. Son objectif est d’être un mouvement mondial capable de faire disparaître le silence qui entoure le VIH, la stigmatisation et la discrimination, et de plaider pour une prévention et des traitements basés sur du concret pour tous.

Le Sommet inaugural des Chefs religieux vivant avec le VIH débute le 3 août. Il fournira un espace aux chefs religieux vivant avec le virus pour discuter de leurs priorités et de leurs projets futurs pour la tenue d’une Réunion de haut niveau des chefs religieux. Le sommet sera axé sur trois thèmes : vaincre la stigmatisation et la discrimination, vivre de manière positive avec le VIH, et, mobiliser et autonomiser les communautés confessionnelles et les autres chefs religieux. L’INERELA+ réunira environ cinquante chefs religieux qui vivent avec le VIH et viennent d’un large éventail de traditions confessionnelles et de pays.

Les Femmes et le sida : Les Premières Dames et les Hautes Responsables d'Amérique latine se réunissent

02 août 2008

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La Coalition des Premières Dames et Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida lui a rendu personnellement hommage pour la ferveur de son action en faveur des femmes face au sida.
Photo: ONUSIDA/agencialibrefoto

La 5ème Réunion des Premières Dames et des Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida a été ouverte le 2 août 2008 par Mme Margarita Zavala, épouse du Président du Mexique, Première Dame du Mexique.

Cette réunion a rassemblé plus de 150 participants, hautes responsables et militantes de toute l'Amérique latine, qui ont examiné les défis rattachés à la féminisation de l'épidémie, ainsi que les stratégies possibles de prévention du VIH. Elles se sont mutuellement fait part des réalités dans leurs pays respectifs – du Guatemala, du Pérou, du Costa Rica, de l'Argentine, au Mexique.

Huit premières dames d'Amérique latine ont participé à la réunion, notamment Mme Vivian Fernández de Torrijos, Première Dame du Panamá, et Mme Xiomara Castro de Zelaya, Première Dame du Honduras et Présidente de la Coalition des Premières Dames et des Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida.

Les femmes et le sida

Le rapport mondial 2008 sur l'épidémie de sida a indiqué qu'un nombre croissant de femmes contractaient l'infection à VIH, et ce, dans plusieurs pays d'Amérique latine, notamment l'Argentine, le Brésil, le Pérou, et l'Uruguay.

Les inégalités sexospécifiques, et la violence, font que les femmes et les filles sont plus à risque d'exposition au VIH. Filles et femmes ayant moins accès à l'éducation et au marché du travail, elles sont plus dépendantes des hommes au sein du couple, et celles qui n'ont aucun soutien vendent des services sexuels pour subvenir à leurs propres besoins matériels ainsi qu'à ceux de leurs enfants.

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(de gauche à droite) Margaret Chan de l'OMS et Thoraya Obaid de l'UNFA pendant la 5ème Réunion des Premières Dames et des Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida a été ouverte le 2 août 2008.
Photo : ONUSIDA/agencialibrefoto

Les femmes et les filles sont également à risque accru d'infection à VIH sur le plan biologique. Lors d'un rapport sexuel non protégé, la femme est deux fois plus susceptible que l'homme de contracter l'infection à VIH par le biais d'un partenaire porteur du virus. La femme qui est matériellement et socialement dépendante d'un homme souvent n'a guère le pouvoir de refuser un rapport sexuel ou d'imposer l'utilisation d'un préservatif.

La Coalition des Premières Dames et des Hautes Responsables d'Amérique latine sur les Femmes et le sida

Afin de contrer les effets du VIH sur les femmes et les filles d'Amérique latine, la Coalition a été crée en 2006 sous l'impulsion de la première dame du Honduras, Mme Xiomara Castro de Zelaya, afin de susciter un engagement politique et la mobilisation des ressources régionales et nationales, en vue de renforcer et d'améliorer les services de prévention du VIH, de traitement et de soins, et de réduire l'impact de l'épidémie sur les femmes et les filles. La Coalition œuvre également pour l'élimination des inégalités entre les sexes en ce qui concerne l'accès aux services de prévention du VIH, de dépistage, de traitement et de soins.

La Coalition compte parmi ses membres des hautes responsables de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH (l'IC). Elle s'est engagée à travailler en partenariat avec les femmes vivant avec le VIH, et a adopté la Déclaration 2006 de Panama "Rien ne se fera pour nous, sans nous", base de son plan d'action régional.

Cette déclaration a été adoptée lors du 1er Congrès d'Amérique latine et des Caraïbes des Femmes des Adolescentes et des Filles, et elle stipule que la riposte au sida doit intégrer la participation des personnes vivant avec le VIH aux côtés des forces les plus puissantes unissant toutes les nations et harmonisant leurs préoccupations et identités respectives.

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La 5ème Réunion des Premières Dames
et des Hautes Responsables d'Amérique
latine sur les Femmes et le sida a été
ouverte le 2 août 2008.

A la fin de la réunion, la Coalition a approuvé une déclaration sur les Femmes et le sida, dans laquelle elle s'engage à collaborer étroitement avec les chefs communautaires et à poursuivre leur plaidoyer pour que cesse la féminisation de l'épidémie et que disparaissent les entraves sociales, culturelles, et économiques qui pénalisent les femmes, les filles, et les adolescentes.

Elles ont également souligné l'importance du soutien aux personnes vivant avec le VIH ou à risque accru, et ont dénoncé la discrimination et la violence à l'égard des femmes et des filles.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, le Dr Peter Piot, a prononcé un discours sur la riposte internationale aux effets de l'épidémie de VIH sur les femmes, et la Coalition lui a rendu personnellement hommage pour la ferveur de son action en faveur des femmes face au sida.

Sommet des personnes vivant avec le VIH 2008

31 juillet 2008

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Deborah Williams, Présidente du Réseau
mondial des Personnes vivant avec le
VIH et le sida (à gauche) et le Dr Peter
Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA
durant l'ouverture de 'Living 2008'
Photo : ONUSIDA/Agencialibre Fotografía

350 militants et leaders mondiaux séropositifs venus de 88 pays se sont réunis afin d'examiner un ensemble varié de problématiques qui jalonnent la riposte au sida et qui ont des répercussions sur les personnes vivant avec le VIH à travers le monde.
Lire le communiqué de presse d'ouverture (pdf, 103 Kb) (en anglais)
Voir la galerie photos

 

 

 


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Mme Kate Thomson est Responsable des
Partenariats avec la société civile à
l’ONUSIDA.

30 juillet 2008

Mme Kate Thomson est Responsable des Partenariats avec la société civile à l’ONUSIDA. Elle milite contre le sida depuis plus de vingt ans – Kate a commencé au Royaume-Uni, où elle a contribué à créer la première organisation de femmes séropositives – puis a ensuite travaillé au niveau international avec les conférences internationales de personnes vivant avec le VIH, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH/sida (GNP+) et la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida (ICW). Elle est également membre fondatrice d’UN+. 

En anticipation du Sommet des personnes vivant avec le VIH, qui débutera à Mexico le 31 juillet, le site unaids.org a demandé à Kate de parler de l’évolution du rôle de leadership de la communauté mondiale des séropositifs et des principaux problèmes actuels.

Kate, vous militez contre le sida depuis de nombreuses années, quels progrès avez-vous constaté au fil du temps ?

Les changements ont été phénoménaux. Lorsque j’ai commencé à m’engager au début de 1987, il y avait beaucoup moins d’espoir. Les militants séropositifs étaient bien moins nombreux et la grande majorité d’entre eux étaient des homosexuels des pays du Nord – il n’y avait pratiquement pas de femmes séropositives engagées. Nous étions déterminés à faire quelque chose – à poser des questions et à exiger des réponses, à faire pression pour obtenir des services, un appui, une recherche scientifique meilleurs et un traitement qui soit efficace, à faire pression pour avoir des politiques nous protégeant contre la discrimination et les violation des droits de l’homme dont nos amis souffraient quotidiennement. Cela est toujours vrai pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH à travers le monde.

Toutefois, pour les plus fortunés et les relativement peu nombreux d’entre nous qui sont toujours vivants, nous pouvons voir les résultas de notre militantisme, recevoir les services pour lesquels nous nous sommes battus et devenir de plus en plus investis pour créer des politiques dans nos pays et à travers le monde. En outre, au fil des années, nous avons vu plus de militants des pays du Sud s’engager dans le plaidoyer mondial. Organiser les conférences de personnes vivant avec le VIH en dehors d’Europe a été une étape importante pour reconnaître et encourager ce processus.

La Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida (UNGASS) de 2001 et la Déclaration d’engagement ont fourni à nos communautés un outil pour responsabiliser nos gouvernements et exprimé haut et fort la nécessité de créer des partenariats avec les personnes vivant avec le VIH et d’autres groupes de population clés. La mise en place du Fonds mondial nous a donné les moyens de mobiliser et de distribuer des montants beaucoup plus importants pour lutter contre le sida (et la tuberculose et le paludisme) que ceux que nous aurions pu imaginer un peu plus tôt.

L’essentiel des actions militantes que l’on fait se situent sur le terrain et celles-ci sont rarement reconnues au niveau international ou prises en compte pour orienter les discussions sur les politiques mondiales. C’est l’une des plus grandes faiblesses et difficultés auxquelles le mouvement mondial des personnes vivant avec le VIH est confronté. Renforcer ces liens entre les niveaux local, régional et mondial est quelque chose qui continuera d’être une difficulté permanente pour les réseaux de personnes vivant avec le VIH à horizon prévisible.

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Le Sommet des personnes vivant avec le VIH ‘LIVING 2008’ débutera le 31 juillet avant la XVIIe Conférence internationale sur le sida. Pouvez-vous nous parler de l’importance de cet événement ?

Etant donné le climat actuel – marqué par une érosion à divers niveaux des droits des personnes vivant avec le VIH, par une baisse de vigilance progressive des donateurs concernant les actions visant à élargir et intensifier l’accès universel et par une fausse perception selon laquelle la crise du sida serait terminée, il est essentiel que les personnes vivant avec le virus se réunissent et, comme le titre du Sommet l’indique, ‘reprennent la main sur les priorités du plaidoyer’ au lieu de continuer à laisser d’autres définir certaines des priorités les plus importantes auxquelles nous devons faire face.

Il est capital que nous puissions participer à la Conférence internationale sur le sida et parler de ces questions d’une voix collective revitalisée, et que nous puissions donner une nouvelle énergie au débat une fois de retour au travail auprès des communautés locales de séropositifs dans nos pays.

Quelles sont les questions prioritaires pour le mouvement des personnes vivant avec le VIH ?

Eh bien, si vous regardez l’ordre du jour du Sommet, vous verrez que quatre grandes questions se distinguent.

  1. Accès universel aux programmes de prévention, de traitement et de soins du VIH
  2. Prévention destinée aux séropositifs(ves)
  3. Santé sexuelle et reproductive, et droits des personnes vivant avec le VIH
  4. Criminalisation de la transmission du VIH

Les questions transversales incluent le leadership, les femmes et les groupes les plus exposés au risque, alors que les questions globales incluront la lutte contre les inégalités entre les sexes, le renforcement de la participation des jeunes vivant avec le VIH, la stigmatisation et la discrimination, la participation accrue des personnes vivant avec le VIH (GIPA) et la création de partenariats efficaces.

La liste n’est, bien entendu, pas exhaustive. Par exemple, certaines des autres questions qui tiennent à cœur au mouvement des personnes vivant avec le VIH incluent : le fait que certains gouvernements n’honorent pas les engagements pris en matière de développement de l’accès universel, que nous devons toujours nous assurer qu’il y ait des financements appropriés pour les programmes de lutte contre le sida et que l’argent mobilisé atteigne les populations qui en ont le plus besoin, que le financement des systèmes de santé ne s’oppose pas au financement de la lutte contre le sida, et que les problèmes plus larges de droits de l’homme affectant les personnes vivant avec le VIH et les populations clés soient traités et les droits protégés.

Les personnes vivant avec le VIH sont de plus en plus souvent reconnues comme une composante essentielle des ripostes mondiales et locales au virus. Y a-t-il vraiment une participation accrue des personnes vivant avec le VIH ?

On a beaucoup parlé d’une participation accrue ou plus significative des personnes vivant avec le VIH à la riposte, mais dans la réalité, les choses progressent lentement. Au début, le seul fait qu’une personne vive ouvertement sa séropositivité était parfois considéré comme une raison suffisante pour l’inviter à participer aux discussions. Mais ce qui apparaît clairement aujourd’hui, c’est qu’il faut des compétences et un professionnalisme appropriés, sans quoi notre présence est purement symbolique. L’absence de participation significative à l’échelon du pays due au manque de capacité des réseaux de personnes vivant avec le VIH est un problème courant. C’est pour cette raison qu’il est essentiel que l’on soutienne avec des financements suffisants la participation des séropositifs à tous les aspects de la riposte. Cela doit inclure une formation dans tous les domaines techniques, y compris un travail sur les politiques.

Qu’est-ce qui unit la communauté des séropositifs, transcendant toutes les frontières et les milieux ? Existe-t-il quelque chose comme une stratégie commune au sein du mouvement mondial des personnes vivant avec le VIH ?

Il est évident que ce n’est pas parce que nous vivons tous avec le virus que nous sommes tous d’accord sur tout !

Il y a toutefois certaines expériences qui tissent des liens communs. Je dirais que j’ai une relation spéciale avec les personnes vivant avec le VIH que je connais depuis le milieu des années 80. Nous pouvons ne pas être d’accord, c’est comme une famille qui a connu des pertes et des douleurs terribles, mais qui a aussi survécu et réalisé beaucoup de choses ensemble malgré les obstacles. C’est pour cette raison que nous serons toujours liés.

S’agissant du mouvement mondial des personnes vivant avec le VIH, bien que nous parlions d’un nombre de personnes considérablement plus important, certains de ces facteurs sont toujours présents. Une expérience commune partagée de la stigmatisation réelle ou perçue, de la peur de la maladie et de la mort, de la lutte collective pour quelque chose en quoi nous croyons – et une volonté incroyable de vivre et de profiter pleinement de la vie. Ce sont là des liens communs qui nouent nos vies.

Quand il s’agit de prendre des positions spécifiques sur des questions telles que le dépistage, la prévention destinée aux séropositifs(ves), etc. il est plus difficile de réunir un consensus ; je pense néanmoins que l’engagement global en faveur du respect des droits de l’homme des personnes vivant avec le VIH est un facteur qui nous unit – tout comme nous croyons en la mise en œuvre d’un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui.

Quelle est la participation de l’ONUSIDA à l’événement ?

L’ONUSIDA est membre du ‘Living Partnership’, groupe d’organisations engagées en faveur du droit des personnes vivant avec le VIH à l’autodétermination et qui considèrent qu’une participation significative des personnes vivant avec le VIH à la riposte au sida est essentielle pour son succès.

Les membres du personnel de l’ONUSIDA ont participé aux groupes de travail qui ont organisé cet événement et sa couverture médiatique depuis le premier jour. Plusieurs d’entre nous ont assisté à la réunion de planification de ‘Living 2008’ qui a eu lieu à Monaco en janvier de cette année, accueillie par SAS la princesse Stéphanie de Monaco (Représentante spéciale de l’ONUSIDA) et l’association Fight AIDS Monaco.

Pendant l’événement, notre Directeur exécutif, le Dr Peter Piot, s’exprimera à l’occasion de la réunion plénière d’ouverture et l’on diffusera un message vidéo de la Représentante spéciale, SAS la princesse Stéphanie.

Pour chacun de nous, participer à cet événement a été une priorité – le leadership des personnes vivant avec le VIH est de toute évidence une question qui nous tient à cœur en tant que séropositifs, mais également une priorité pour le programme de l’ONUSIDA considéré dans son ensemble.

Enfin, quels sont vos espoirs pour l’avenir ? Que voudriez-vous voir figurer sur l’ordre du jour du sommet ‘Living 2018’ ?

En 2018, j’espère que l’on parlera de vaccins et de microbicides efficaces, et de médicaments nouveaux et efficaces contre la tuberculose, l’hépatite C et le VIH.

J’espère que la stigmatisation qui entoure le VIH aura disparu – que la discrimination ne tuera plus les gens uniquement parce qu’ils sont un peu différents et que le concept de participation accrue des personnes vivant avec le VIH sera devenu inutile.

J’espère qu’il ne sera plus nécessaire d’organiser ces réunions, que le militantisme contre le sida appartiendra au passé et que nous aurons tous évolué vers d’autres choses – mais peut-être est-ce là un vœu trop pieux.

Les HSH et l’épidémie mondiale de VIH

31 juillet 2008

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Préalablement à Sida 2008, un forum de
deux jours qui aura lieu au Mexique sera
axé sur les hommes ayant des rapports
sexuels avec des hommes et le VIH.

La XVIIe Conférence internationale sur le sida commence le 3 août à Mexico. C’est la première fois que le plus grand forum du monde sur le VIH se tient en Amérique latine, ce qui permettra de mettre en lumière les questions liées au VIH dans la région.

Aucun facteur ayant un impact sur l’épidémie en Amérique latine ne nécessite davantage d’être mis en évidence que les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Un quart au moins des infections à VIH dans la région sont liées aux rapports sexuels entre hommes, mais les tabous sociaux empêchent en grande partie une discussion ouverte sur la question et ont entravé les efforts pour promouvoir des relations sexuelles à moindre risque.

En particulier, les rapports sexuels entre hommes sont un facteur important dans les épidémies que connaissent la Bolivie, le Chili, l’Equateur et le Pérou en Amérique du Sud, ainsi que plusieurs pays d’Amérique centrale, notamment El Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua et le Panama

C’est dans ce contexte que se tiendra une manifestation dans le cadre de la pré-conférence, « Les hommes invisibles : les hommes gays et autres HSH dans l’épidémie mondiale de VIH/sida », qui sera hébergée par le Forum mondial sur les HSH et le VIH les 1-2 août à Mexico.

Le Forum mondial sur les HSH et le VIH

Le Forum mondial sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et le VIH s’est réuni pour la première fois lors de la Conférence internationale sur le sida 2006 à Toronto. Il s’agit d’un réseau de groupements de la société civile, d’organisations de lutte contre le sida, de groupes de HSH et d’autres organismes qui œuvrent aux niveaux mondial et national en faveur de l’amélioration des programmes VIH destinés spécifiquement aux HSH. Le Forum a été créé en réponse à une préoccupation commune portant sur le fait que les stratégies actuelles de lutte contre le VIH ne prennent pas suffisamment en compte les besoins des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et que les lacunes sont dues à un déni permanent et aux abus dans le domaine des droits de l’homme.

« A travers le monde, les ripostes efficaces au VIH répondant aux besoins des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ont été négligées. Il y a aujourd’hui une réelle volonté de commencer à remédier à cet état de fait qui dure depuis un quart de siècle, et le Forum mondial ainsi que la présente réunion étudieront attentivement où et comment agir de toute urgence, » a déclaré Michael Bartos, chef de la Prévention à l’ONUSIDA.

Le forum de deux jours sera axé sur la coordination d’une riposte aux importantes lacunes en matière de financement et de services qui existent actuellement pour les HSH vivant avec le VIH et exposés au risque d’infection et préconisera un élargissement du financement pour le VIH et des protections dans le domaine des droits humains pour les hommes qui ont des rapports avec des hommes. Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, s’exprimera à l’occasion de ce forum.

Les droits humains et la justice sociale sont les clés de la santé et du bien-être des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi que des autres minorités sexuelles et sexospécifiques. La stigmatisation et la discrimination contribuent à la propagation du VIH en créant une culture du secret et de la honte qui fait qu’il est difficile d’éduquer efficacement les communautés en matière de comportements à risque.

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