Western Central Europe

La Principauté de Monaco renouvelle sa collaboration avec l'ONUSIDA

11 avril 2024

GENÈVE/MONACO, 11 avril 2024— Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA - l'organisation qui mène la lutte mondiale contre le sida - a rencontré S.A.S. le Prince Albert II de Monaco et S.A.S. la Princesse Stéphanie de Monaco ainsi que des représentants du gouvernement afin de renforcer la collaboration de Monaco avec l'ONUSIDA.

"Monaco est un partenaire apprécié de longue date de l'ONUSIDA. Nous continuons à travailler ensemble sur notre vaste programme ainsi que dans des pays clés", a déclaré Mme Byanyima. "Ce que nous apprécions particulièrement, c'est que Monaco fasse preuve d'une telle innovation dans la lutte contre le VIH et que nous apprenions les uns des autres.

Lors d'une visite à l'association Fight AIDS Monaco, Mme Byanyima et S.A.S. la Princesse Stéphanie et Mme Byanyima ont rencontré les bénévoles, le personnel et les membres de l'association. Fight AIDS Monaco, fondée en 2004 par la Princesse Stéphanie, soutient les personnes vivant avec et affectées par le VIH à Monaco et dans les environs. L'association finance également des projets à Madagascar, au Burundi, en Afrique du Sud, à Maurice, et plus exceptionnellement en Ukraine, au Liban et au Maroc.

"Mes félicitations les plus sincères à l'équipe de Fight AIDS Monaco, qui fête ses 20 ans - une étape importante qui témoigne de son engagement durable pour mettre fin au sida ", a déclaré Mme Byanyima. "Ce sont des organisations comme la vôtre qui font la différence pour le bien-être général des gens : un espace sûr pour partager, de la gentillesse et de la compassion quand on en a le plus besoin".

Alors qu'ils étaient réunis autour d'une courtepointe commémorative du sida, la princesse Stéphanie a déclaré : "Nous sommes un petit pays, mais nous pouvons accomplir de grandes choses." Elle a ensuite ajouté : "Notre fondation est un lieu où chacun est traité avec dignité et sans jugement. Fight AIDS Monaco, c'est donner la vie".

Mme Byanyima a également remercié la princesse Stéphanie pour son engagement indéfectible en tant qu'ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA et a exprimé sa reconnaissance pour le travail de la princesse dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Malgré les progrès considérables réalisés dans la lutte contre le VIH, le sida a encore coûté la vie à une personne toutes les minutes en 2022. Le ministre monégasque des Affaires sociales et de la Santé, Christophe Robino, a souligné que le faible nombre de nouvelles infections par le VIH dans son pays était une victoire, mais qu'il ne fallait pas la considérer comme acquise.

"C'est une cause à laquelle nous devons nous attaquer quotidiennement et, un jour, nous pourrons mettre fin au sida, mais nous devons continuer à en parler tant qu'il existe", a déclaré M. Robino.

Depuis 1988, Monaco a mis en place une politique intégrée pour que le VIH ne soit plus une menace pour la santé publique. Cette politique s'est traduite par la mise en place de centres de dépistage anonyme et gratuit du VIH, ainsi que par des campagnes de prévention et de dépistage dans les écoles et les entreprises. 

Au début de sa visite, Mme Byanyima a eu une réunion de travail avec des représentants du gouvernement monégasque et de Fight AIDS Monaco.

Isabelle Berro Amedei, ministre des relations extérieures et de la coopération, a déclaré : "La santé est l'une des priorités de Monaco et cela inclut la lutte contre le VIH dans les pays partenaires. Nous menons des efforts de coopération pour soutenir les pays où la prévalence du VIH est élevée, comme l'Afrique du Sud, Madagascar et le Mozambique."

Monaco a signé un accord-cadre avec l'ONUSIDA en 2007 et a apporté son soutien au travail de l'ONUSIDA en Haïti (2010-2013), au Burundi (2014-2016) et en Afrique du Sud depuis 2017. Le gouvernement monégasque, Fight AIDS Monaco et l'ONUSIDA se sont engagés à poursuivre leur étroite collaboration pour mettre fin au sida et ont réitéré leur engagement en faveur de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026, qui met l'accent sur l'élimination des inégalités pour mettre fin au sida.

 

FIGHT AIDS MONACO

Fondée en 2004 par la princesse Stéphanie de Monaco, Fight AIDS Monaco est une organisation à but non lucratif qui aide les personnes vivant avec le VIH. Elle sensibilise également les écoles à la prévention du VIH et soutient l'accès aux traitements et aux services dans des pays comme Madagascar, le Burundi, l'île Maurice et l'Ukraine.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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L’ONUSIDA salue les engagements financiers importants du Royaume-Uni et d’Irlande

13 décembre 2022

CHIANG MAI/GENÈVE, le 13 décembre 2022—L’ONUSIDA salue la confirmation de l’augmentation du financement du Royaume-Uni en faveur de l’ONUSIDA. Celui-ci passera de 2,5 millions de livres sterling en 2021 à 8 millions en 2022.

L’ONUSIDA salue également la finalisation d’un accord de financement pluriannuel avec l’Irlande pour la période 2023-2026. 

Ces dernières semaines, plusieurs donateurs ont annoncé des promesses de financement envers l’ONUSIDA. 

Les décisions ont été communiquées lors de la 51e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA qui s’est tenue à Chiang Mai en Thaïlande. Elles contribueront à assurer un financement prévisible et disponible en heure et en temps qui permettra à l’ONUSIDA de mettre en œuvre la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026.

« Nous saluons chaleureusement la décision du Royaume-Uni d’annoncer de nouveaux financements à l’ONUSIDA et l’engagement pluriannuel de l’Irlande. Ces décisions soulignent l’engagement audacieux des deux pays pour mettre fin au sida et lutter contre les inégalités qui continuent de favoriser la pandémie », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Le Royaume-Uni et l’Irlande sont des partenaires précieux et indéfectibles de l’ONUSIDA, et leur soutien nous permet d’assurer notre rôle de leader et de coordinateur dont la riposte au VIH mondiale a besoin en cette période critique. »

Le Royaume-Uni et l’Irlande partagent la volonté de l’ONUSIDA de mettre fin au sida par une riposte fondée sur les données et l’égalité, et qui défend les droits des femmes, des filles et des populations clés les plus exposées au VIH.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Déclaration de la directrice exécutive de l’ONUSIDA suite au décès de la Reine Élisabeth II

09 septembre 2022

La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré :

« Sa Majesté la reine Élisabeth II a mis sa vie entière au service du public.

Elle était une amie sincère des Nations Unies et a parlé avec beaucoup d’émotions de son travail et de ses valeurs, notamment au cours de son célèbre discours à l’Assemblée générale des Nations Unies en 1957.

La reine Élisabeth II s’était engagée à mettre fin au sida et à la stigmatisation pour les personnes vivant avec le VIH. Lors de la Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth en Ouganda en 2007 elle a visité l’hôpital Mildmay. Elle y a rencontré des personnes vivant avec le VIH et leurs familles. Cette visite a permis de lutter contre la stigmatisation et d’affirmer la dignité et les droits de toutes les personnes vivant avec le VIH. Elle a également contribué à placer le renforcement de la riposte au VIH, une riposte centrée sur l’inclusion et les droits des communautés touchées par le VIH, au cœur de l’agenda du Commonwealth.

Que son exemple soit une source d’inspiration pour nous. J’exprime mes sincères condoléances à sa famille, au gouvernement et à la population du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth. »

ONUSIDA

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L’ONUSIDA salue la promesse de financement de l’Allemagne à hauteur de 1,3 milliard d’euros pour la 7e reconstitution du Fonds mondial

08 septembre 2022

GENÈVE, le 8 septembre 2022—L’ONUSIDA applaudit l’engagement de l’Allemagne à hauteur de 1,3 milliard d’euros pour la 7e reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le pays augmente ainsi de 30 % sa contribution par rapport à 2019 (1 milliard d’euros). Il s'agit d'une étape importante pour atteindre l’objectif de financement de 18 milliards de dollars minimum alors que le président Biden accueillera dans quelques jours la 7e Conférence mondiale de reconstitution des ressources du Fonds à New York.

« Cette annonce démontre la volonté sans faille de l’Allemagne dans le domaine de la santé mondiale, son engagement en faveur du multilatéralisme et sa détermination à sauver des millions de vies en mettant fin au sida, à la tuberculose et au paludisme d’ici 2030 », a déclaré la directrice de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Il s’agit d’un investissement dans la santé et le bien-être des jeunes, en particulier des jeunes femmes et des filles. Il renforcera la sécurité mondiale en instillant la résilience dans les systèmes nécessaires pour nous protéger contre les menaces sanitaires émergentes. J’attends avec impatience que d’autres donateurs suivent l’exemple de l’Allemagne. »

Les États-Unis sont le premier donateur du Fonds mondial et se sont engagés à hauteur de 6 milliards de dollars pour la 7e reconstitution de l’organisation, sous réserve que l’objectif fixé à 18 milliards de dollars soit entièrement atteint. La semaine dernière, le Japon a annoncé qu’il augmentait sa contribution au Fonds mondial de 30 % pour la porter à plus de 1 milliard de dollars.

La Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial se tiendra du 19 au 21 septembre alors que le financement de la riposte au VIH reste soumis à une pression intense. En 2021, les ressources financières internationales disponibles pour le VIH avaient reculé de 6 % par rapport à 2010. L’aide au développement à l’étranger pour le VIH fournie par des donateurs bilatéraux autres que les États-Unis a baissé de 57 % au cours de la dernière décennie. Il manque 8 milliards de dollars à la riposte au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire sur les 29 milliards nécessaires d’ici 2025 afin que le monde puisse espérer mettre fin à la pandémie de sida comme menace de santé mondiale d’ici 2030.   

Afin de maximiser l’efficacité de leurs investissements dans le Fonds mondial, les donateurs sont également invités à financer entièrement le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida. L’ONUSIDA est présente dans 70 pays du monde entier et travaille en partenariat avec les gouvernements, la société civile et les communautés. Elle collecte les données qui façonnent la riposte au VIH, milite contre les lois et politiques néfastes afin d’instaurer un cadre juridique propice aux transformations, œuvre pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, et combat les inégalités qui favorisent la pandémie de VIH parmi les groupes de personnes vulnérables et marginalisées.  

Le dernier rapport de l’ONUSIDA, In Danger, montre que les crises récentes ont fait dévier la riposte mondiale au sida de son cap, avec une augmentation des infections au VIH dans 38 pays. Il révèle également qu’il est possible de mettre fin au sida d’ici 2030 si les leaders prennent des actions concertées courageuses.

L’annonce de l’augmentation du financement de l’Allemagne a été faite à Berlin par la ministre fédérale de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze, lors de la conférence internationale Get Back On Track organisée par des organisations de la société civile, notamment Action Against AIDS Germany.

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Offrir un traitement anti-VIH et une assistance aux personnes réfugiées ukrainiennes à Berlin

20 mai 2022

Plus de 600 000 personnes réfugiées ukrainiennes sont arrivées en Allemagne depuis le début de la guerre. Parmi elles, beaucoup sont séropositives, dont une majorité de femmes.

Au début, les gens avaient surtout besoin d’un logement, puis s’est ensuivie une avalanche de demandes pour obtenir un traitement contre le VIH. De nombreuses personnes réfugiées étaient en effet parties sans leurs médicaments ou avaient juste pris le strict minimum.

Vasilisa Sutushko est née avec le VIH. Elle est arrivée à Berlin début mars avec un mois seulement de traitement dans ses bagages. Elle ne savait rien du fonctionnement du système de santé allemand. Une ONG locale, la Berliner AIDS Hilfe qui est aussi l’une des plus anciennes organisations allemandes de lutte contre le VIH, a été inondée d’appels à l’aide.

« J’ai payé 10 € pour ces médicaments qui me serviront pendant trois mois », explique Mme Sutushko en montrant une boîte de traitement du VIH. « Lorsque je suis arrivée à Berlin, il m’a fallu comprendre si mes médicaments allaient être gratuits ou payants », continue-t-elle.

Contrairement à son pays d’origine, elle explique que la plupart des médicaments sont délivrés sur ordonnance en Allemagne.

« En Ukraine, je peux obtenir facilement tous les médicaments dont j’ai besoin à la pharmacie », indique Mme Sutushko.

Le conseiller pour les migrants et migrantes de la Berliner Aids Hilfe, Sergiu Grimalschi, explique que les structures organisées étaient rares lorsque les premières personnes réfugiées sont arrivées. Il a donc fallu improviser dans tout le pays. « Nous avons dû trouver rapidement une solution », dit-il.

Les organisations ont aidé d’innombrables personnes réfugiées à obtenir des médicaments ou un logement, à effectuer des démarches administratives et à résoudre d’autres problèmes de santé urgents.

Selon la Berliner AIDS Hilfe, la plupart des personnes réfugiées vivant avec le VIH ne pourront pas revenir chez elles tant que les établissements médicaux bombardés ne seront pas reconstruits.

Mme Sutushko, fondatrice de Teens Ukraine, une ONG qui aide les jeunes vivant avec le VIH, et d’autres avec elle, tentent désormais de créer un réseau afin de renforcer l’aide apportée aux personnes séropositives. De fait, de nombreuses personnes réfugiées ont hésité à demander de l’aide ou à divulguer leur statut sérologique dans leur pays d’accueil à cause de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH en Ukraine. « Je suis heureuse de voir des gens comme moi qui ont besoin d’aide, je peux aussi être utile », déclare Mme Sutushko.

L’ONUSIDA estime que 260 000 Ukrainiens et Ukrainiennes vivent avec le VIH. 30 000 d’entre elles environ ont fui leur pays depuis le début de la guerre et ont besoin d’un traitement contre le VIH.

Une interruption même temporaire du traitement peut entraîner une résistance aux médicaments et un risque accru de progression du sida.

Vidéo : Aider des réfugiés Ukrainiens à Berlin

L’accueil des personnes réfugiées ukrainiennes en Allemagne est un grand test pour tout le monde

21 avril 2022

Le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a cinquante jours a pris de nombreuses personnes par surprise, notamment l’équipe d’aide aux migrants et migrantes de la Berliner Aids-Hilfe. Sergiu Grimalschi et ses collègues ont été propulsés en première ligne pour aider des milliers de personnes réfugiées ukrainiennes venues en Allemagne, principalement celles vivant avec le VIH.

M. Grimalschi est interprète professionnel originaire de Roumanie et est arrivé à Berlin au début des années 1990. Au cours des vingt-cinq dernières années, il a travaillé sur la riposte au VIH principalement avec des personnes migrantes et est actuellement employé par la plus ancienne organisation allemande de lutte contre le VIH. De 2006 à 2012, il a aidé des pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EEAC) à développer des services de santé anti-VIH et a travaillé en Ukraine, au Bélarus, en Russie et en Pologne.

L’ONUSIDA s’est entretenue avec M. Grimalschi sur les défis auxquels sont confrontées les personnes réfugiées ukrainiennes vivant avec le VIH à Berlin.

Question : Sergiu, de nombreuses personnes réfugiées en Allemagne et vivant avec le VIH s’adressent directement à vous. Avez-vous eu le temps de vous y préparer ?

Réponse : Non. Personne n’était préparé et, honnêtement, la guerre a été une surprise complète pour nous et pour moi en particulier. L’Europe de l’Est figure sur la liste des priorités de mon organisation depuis 2010. Nous parlons tous et toutes des langues d’Europe de l’Est et nous suivons la situation dans la région. Alors, lorsque la guerre a commencé, j’ai fait une chose simple qui s’est avérée décisive. J’ai écrit un e-mail commun à un groupe de l’EEAC indiquant que toute personne vivant avec le VIH fuyant la guerre pour l’Allemagne pouvait me contacter ou contacter mes collègues par téléphone. Tout d’abord, j’ai été appelé par des collègues de Moldavie avec qui j’ai travaillé en étroite collaboration pendant la pandémie de COVID-19 lorsque nous avons fourni des médicaments à des personnes bloquées en Europe. Plusieurs organisations ukrainiennes ont ensuite commencé à me contacter. Elles ont continué à transmettre mon adresse e-mail et, en une semaine, les numéros de la Berliner Aids-Hilfe étaient sur tous les réseaux sociaux et sur tous les canaux sur Telegram.

Question : De nombreuses personnes réfugiées vivant avec le VIH ont fui vers l’Europe, en particulier vers l’Allemagne, car elles pensaient que tout le monde y avait accès au traitement et aux services anti-VIH. Vrai ou faux ?

Réponse : Oui, tout le monde y a accès, à l’exception des migrants et migrantes sans assurance maladie. Cela n’a changé que récemment.

À Berlin, par exemple, toutes les personnes, y compris les migrants et migrantes sans papier ni assurance, pouvaient accéder au traitement, mais seulement depuis fin 2018.

Tout cela est dû au fait que les personnes sans assurance maladie en Allemagne ne peuvent pas obtenir de traitement et que la loi ne tient pas compte des personnes dans cette situation. Et, comme vous le savez, sans thérapie, vous mourrez. Depuis 2000, nous nous sommes concentrés sur toutes les façons possibles de fournir à toutes les personnes vivant avec le VIH et dépourvues d’assurance l’accès à des médicaments et à un traitement médical qualifié.

Notre lutte contre ce problème a été la tâche la plus difficile et la plus importante pour nous depuis de nombreuses années, mais notre travail a porté ses fruits. Et ce, grâce aux nombreuses années de sensibilisation que nous avons accomplies.

Question : Expliquez-nous comment vous gérez l’afflux de personnes réfugiées en Allemagne.

Réponse : Ce n’est toujours pas si simple. Tout d’abord, la situation est très différente selon les États fédéraux (les länder) allemands.

Par ailleurs, lorsque les premières personnes réfugiées sont arrivées, il n’y avait pas vraiment de structures organisées. Nous avons donc dû improviser avec nos collègues dans tout le pays. Une fausse bonne idée a été par exemple de demander aux Ukrainiens et Ukrainiennes qui ont quitté leur maison de laisser leurs médicaments aux personnes restées dans le pays. Les premiers jours de la guerre, des médicaments ont été collectés dans toute l’Allemagne pour être envoyés en Ukraine ou en Pologne. Mais, au bout d’une semaine, les personnes originaires d’Ukraine et vivant avec le VIH étaient nombreuses à être arrivées à Berlin. Quelques femmes m’ont dit : « Je n’ai que 2 ou 3 comprimés parce que j’ai tout donné à mon mari. »

Nous avons dû trouver rapidement une solution.

Nous sommes allés chez des médecins à Berlin et avons trouvé des stocks de traitement anti-VIH que nous avons rapidement épuisés. Les médecins délivraient des ordonnances, mais il n’était pas clair comment elles allaient être couvertes par une assurance ou payées. Rien que le Dolutegravir, par exemple, qui fait partie du traitement qu’une majorité d’Ukrainiens et Ukrainiennes vivant avec le VIH prennent, coûte plus de 700 euros ici. Médecins, services sociaux, autres personnes séropositives, tout le monde s’est plié en quatre. Ces gens se disaient : « Une guerre est en cours ». Et finalement, les autorités de santé allemandes ont commencé progressivement à couvrir les coûts du traitement.

De nombreuses personnes qui arrivent d’Ukraine ne comprennent toujours pas comment obtenir une thérapie en Allemagne. Il n’y a pas ici de grands centres spécialisés qui distribuent des médicaments. J’explique aux gens : « Nous vous aidons à trouver un médecin spécialisé dans le VIH près de chez vous qui vous délivrera une ordonnance, puis vous pourrez vous rendre à la pharmacie pour obtenir vos médicaments. »

Ces dernières semaines, seuls certains des 16 länder allemands soignent des personnes sans assurance, sans enregistrement auprès des autorités locales, uniquement sur la base de leur passeport. Au cours des deux dernières semaines à Berlin, les médecins sont autorisés à soigner les personnes réfugiées ukrainiennes juste sur présentation d’une photocopie du passeport qui est ensuite envoyée aux services sociaux pour le remboursement. C’est un véritable exemple de solidarité humaine.

Question : Combien de personnes reçoivent actuellement une thérapie antirétrovirale à Berlin ?

Réponse : Aujourd’hui, environ 600 personnes séropositives en provenance d’Ukraine sont en contact avec moi dans toute l’Allemagne, dont 150 à Berlin. Dans l’ensemble, je dirais environ 2 000 personnes au total, mais tout le monde ne s’est pas encore manifesté, car certaines ont encore suffisamment de médicaments.

Question : Sergiu, dites-nous comment la guerre a commencé pour vous ?

Réponse : Lorsque ma mère m’a appelée de Roumanie le matin du 24 février pour me dire : « La guerre a commencé. » Je lui ai demandé : « Maman, tu as mal dormi ? Ce n’est pas drôle ! » Je pensais qu’elle avait un mauvais rêve. Je n’aurais jamais pensé que la Russie allait lancer l’invasion de l’Ukraine.

Personnellement, j’ai beaucoup de liens avec l’Europe de l’Est. Ma grand-mère a quitté la Russie en 1918, mon grand-père était originaire de Chernivtsi, ce qui signifie qu’en théorie, il aurait pu être ukrainien s’il n’avait pas fui en 1940. J’y ai beaucoup de très bonnes connaissances, de proches et de collègues avec qui j’ai travaillé, donc cette situation est très douloureuse pour moi.

Question : Sergiu, si j’ai bien compris, vous aidez les personnes réfugiées non seulement pour le traitement, mais aussi pour le logement et d’autres choses ?

Réponse : Oui, bien sûr. Nous aidons les personnes réfugiées à s’enregistrement auprès des autorités locales et à accéder aux services d’aide sociale, à l’assurance maladie, à une assistance psychologique dans leur langue et à tout ce dont elles ont besoin. Nous leur déconseillons également d’aller à la campagne. Il est préférable pour les personnes vivant avec le VIH ou ayant besoin d’un traitement de substitution de rester à Berlin ou dans d’autres grandes villes, là où il y a de meilleurs établissements de santé.

Mes collègues, mes amis/amies et moi essayons d’aider les gens à trouver un hébergement et des vêtements. La maison d’une de mes amies médecins, une Roumaine, était vide. Je lui ai demandé si elle voulait aider. Aujourd’hui, six familles ukrainiennes vivent chez elle. Une autre amie allemande a offert 2 500 euros à des femmes venues d’Ukraine pour couvrir leurs besoins de première nécessité. Bien sûr, je suis responsable de gérer tout cet argent, mais il s’agit d’une initiative personnelle et privée. L’un de mes amis, avocat, a acheté des iPads pour plusieurs enfants réfugiés. Il dit que les enfants doivent apprendre, donc maintenant ils peuvent aller sur Internet.

Question : Vous faites un travail incroyable, Sergiu... Qu’est-ce qui vous fait avancer ?

Réponse : Je suis impressionné par toute cette solidarité humaine et j’espère que toute cette horreur prendra bientôt fin... C’est un grand test pour nous tous et toutes.

L’ONUSIDA renforce son partenariat avec l’Allemagne et ouvre un bureau à Bonn

07 avril 2022

GENÈVE, le 7 avril 2022—Le gouvernement fédéral allemand a accepté d’accueillir un bureau de l’ONUSIDA à Bonn. Cet accord s’inscrit dans le cadre de l’engagement de l’Allemagne visant à renforcer son partenariat avec les Nations Unies et dans celui de l’ONUSIDA de réaligner son travail sur la nouvelle Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida.

« L’ONUSIDA salue ce soutien important de l’Allemagne », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’Allemagne continue de démontrer son engagement pour mettre un terme au sida par le biais d’une responsabilité partagée et d’une solidarité mondiale, et nous avons hâte de travailler encore plus étroitement à l’avenir pour atteindre nos objectifs communs. »

Le bureau de l’ONUSIDA abritera les fonctions de soutien à la gestion de l’ONUSIDA, notamment la gestion du personnel, les technologies de l’information et de la communication, les services financiers et le bureau d’évaluation indépendant. Il sera opérationnel à partir au deuxième semestre 2022 et fera partie du « centre mondial » du Secrétariat de l’ONUSIDA, présent dans le monde entier. Environ 45 membres du personnel de l’ONUSIDA travailleront à Bonn. Cette ville accueille également des organisations des Nations Unies, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le programme des Volontaires des Nations Unies, le Centre mondial des services des ressources humaines des Nations Unies et le Centre de connaissances sur le développement durable pour le personnel des Nations Unies.Il deviendra le troisième plus grand bureau des Nations Unies à Bonn et viendra s’ajouter aux 25 autres entités des Nations Unies présentes dans la ville.

« Avec cette implantation de personnel de l’ONUSIDA à Bonn, l’Allemagne montre son soutien au travail important du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida dans la riposte mondiale au sida, ce qui reflète l’engagement de l’Allemagne en faveur de la santé mondiale dans son ensemble. Nous espérons que ce changement dans le cadre du processus de réalignement contribuera à rendre [le fonctionnement] de l’ONUSIDA plus efficace et plus performant économiquement. Nous souhaitons la bienvenue à Bonn au personnel des Nations Unies », a déclaré le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach.

Le gouvernement allemand, les parlementaires, la société civile et d’autres partenaires en Allemagne font preuve depuis longtemps de leur engagement en faveur de la riposte au VIH, ainsi que de la santé et de la sécurité sanitaire dans le monde entier. L’Allemagne contribue régulièrement à l’ONUSIDA et a été le troisième plus grand donateur en 2020, investissant un total de près de 30 millions de dollars cette année-là. Par ailleurs, le gouvernement a promis 1 milliard de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lors de sa dernière reconstitution.

Le gouvernement allemand, partenaire privilégié de l’ONUSIDA, s’engage pleinement en vue de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique, d’ici 2030 et investit des ressources importantes pour n’oublier personne. En 2020, l’Allemagne a donné 20 millions d’euros supplémentaires à l’ONUSIDA en plus de sa contribution annuelle afin de renforcer la riposte au VIH pendant la pandémie de COVID-19.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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À l’occasion de la Journée zéro discrimination, l’Irlande et l’ONUSIDA renforcent leur partenariat pour mettre fin à l’épidémie de sida

01 mars 2022

DUBLIN/GENÈVE, le 1er mars 2022 — L’Irlande annonce aujourd’hui que son financement de base pour l’ONUSIDA passera de 2,4 millions d’euros en 2021 à 2,5 millions d’euros en 2022. L’annonce a été faite lors d’une réunion à Dublin entre le ministre irlandais de l’Aide au développement à l’étranger et de la Diaspora, Colm Brophy, et la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.

L’Irlande est partenaire de l’ONUSIDA et nous soutient depuis plus de 20 ans. Elle soutient des programmes qui réduisent l’impact du VIH parmi certains des groupes les plus vulnérables, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les jeunes femmes et les filles. Outre la contribution de 2,4 millions d’euros en 2021, l’Irlande a fourni 1 million d’euros en faveur du Programme d’éradication de la discrimination de l’ONUSIDA.

« L’Irlande est une figure emblématique de la riposte mondiale au sida et continue d’être une alliée sur laquelle l’ONUSIDA peut compter », a déclaré Mme Byanyima. « Cette contribution financière supplémentaire d’Irish Aid est un signal important à un moment où le monde doit intensifier ses efforts pour supprimer les lois néfastes et les remplacer par des lois qui autonomisent afin que les personnes puissent recevoir des services anti-VIH qui transforment et sauvent des vies. »  

Cette année, la Journée zéro discrimination est placée sous le thème : « Abolissons les lois discriminantes, adoptons des lois protectrices ». À cette occasion, l’ONUSIDA met l’accent sur la nécessité urgente d’agir contre les lois discriminatoires. Dans de nombreux pays, des lois ont pour effet de défavoriser certaines personnes, de les exclure de services essentiels ou de soumettre leur mode de vie à des restrictions injustifiées, simplement en raison de qui elles sont, ce qu’elles font ou qui elles aiment. Ces lois sont discriminatoires : elles bafouent les droits humains et les libertés fondamentales.

Le 1er mars, Journée zéro discrimination, nous fêtons le droit de quiconque à mener une vie épanouie et productive dans la dignité et à l’abri de la discrimination.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Geneva
Michael Hollingdale
tél. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

Journée zéro discrimination 2022

Les services de réduction des risques permettent de réduire les nouvelles infections au VIH

01 novembre 2021

Les États baltes voisins, l’Estonie et la Lettonie, offre un exemple très contrasté de l’effet de différentes approches de santé publique sur l’épidémie de VIH chez les consommateur-rices de drogues injectables. Au début des années 2000, les deux pays affichaient les taux de diagnostic du VIH les plus élevés d’Europe. Les épidémies dans ces pays étaient alimentées par le partage de matériel d’injection non stérile parmi les toxicomanes comme c’était le cas pour de nombreux pays européens à l’époque.

La situation a commencé à évoluer différemment au milieu des années 2000. Selon l’étude HERMETIC, les nouvelles infections au VIH en Estonie ont reculé de 61 % à l’échelle nationale et de 97 % chez les consommateurs de drogues injectables entre 2007 et 2016.

En Lettonie, l’épidémie a suivi une trajectoire différente. L’étude HERMETIC montre que, entre 2007 et 2016, les nouvelles infections au VIH y ont globalement augmenté de 72 %. En 2016, l’incidence globale y était presque deux fois plus élevée qu’en Estonie (35 cas pour 100 000 personnes contre 19 cas pour 100 000).

Les deux épidémies ont été largement alimentées par le partage de matériel d’injection entre consommateur-rices de drogues injectables et probablement par les rapports sexuels non protégés entre des membres de ce groupe et leurs partenaires sexuels. L’étude HERMETIC conclut que la principale différence entre les deux épidémies réside dans la disponibilité des services de réduction des risques.

Des programmes de fourniture d’aiguilles et de seringues sont déployés depuis 1997 en Lettonie, mais à une échelle très limitée. Jusqu'en 2016, la Lettonie distribuait environ 93 seringues et aiguilles par toxicomane par an contre 230 en Estonie voisine. Les deux pays ont élargi l’accès au traitement de substitution aux opioïdes qui a un effet prouvé sur la réduction de l’usage de drogues injectables et la transmission du VIH, et ont amélioré les services de dépistage du VIH et de thérapie antirétrovirale destinés aux personnes qui s’injectent des drogues. Bien que l’accès au traitement de substitution aux opioïdes reste limité dans les deux pays, il est toutefois plus élevé en Estonie qu’en Lettonie.

Les résultats de l’étude HERMETIC indiquent qu’en 2016, près de la moitié des consommateur-rices de drogues injectables en Estonie faisaient un dépistage du VIH sur une période de 12 mois, et que les trois quarts des personnes diagnostiquées séropositives au VIH suivaient une thérapie antirétrovirale. En Lettonie, environ 10 % des consommateur-rices de drogues injectables ont fait un test de dépistage du VIH au cours d’une année donnée entre 2007 et 2016, et seulement 27 % des membres séropositifs de ce groupe VIH suivaient une thérapie antirétrovirale. L’adoption lente des directives internationales sur le traitement du VIH a contribué à la faible couverture du traitement en Lettonie.

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ArtPositive : utiliser l’art pour sensibiliser à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH

01 octobre 2021

La galerie Marie de Holmsky, au cœur de Paris, a récemment accueilli l’exposition ArtPositive, un projet regroupant des artistes qui vivent avec le VIH. Cette initiative visait à utiliser l’art comme un vecteur pour lutter contre la stigmatisation, la discrimination et l’isolement auxquels sont toujours confrontées les personnes séropositives.

ArtPositive a rassemblé des œuvres de trois peintres, Boré Ivanoff, Adrienne Seed et Nacho Hernandez Alvarez, et du photographe Philipp Spiegel.

« Nous voulons rappeler à tout le monde que le sida n’est toujours pas une chose du passé. Le diagnostic n’est plus un arrêt de mort comme il y a quelques années, et ce, grâce au progrès scientifique. Néanmoins, nous voulons rappeler que les personnes séropositives sont toujours confrontées à des formes extrêmement cruelles et injustes de stigmatisation, d’isolation et même de discrimination », a déclaré M. Ivanoff. « Je suis convaincu que l’art est le meilleur moyen de surmonter toute forme de stigmatisation, d’isolement et de discrimination reposant sur des différences et sur la santé. »

M. Ivanoff, artiste parisien né en Bulgarie, a décidé de dévoiler son statut sérologique il y a deux ans environ. Suite à cette décision, il a reçu de nombreux messages de solidarité et d’appui, mais certains proches ont pris leurs distances. « Cela m’a toutefois conforté dans mon idée que je devais continuer à lutter pour ouvrir les yeux des gens et surmonter cette façon hypocrite de penser et de traiter les personnes qui osent révéler leur statut sérologique vis-à-vis du VIH », a-t-il déclaré. Il a souligné que les activités de sensibilisation et de militantisme sont, avec la création artistique, les seules choses qui lui permettent de préserver un certain équilibre psychologique. Par ailleurs, elles lui donnent une envie de vivre et le sentiment de faire quelque chose d’important et d’utile pour le bien de l’humanité.

Adrienne Seed, artiste, écrivaine, sculptrice et militante de la cause du VIH originaire de Manchester, au Royaume-Uni, est séropositive depuis près de 10 ans. Elle se souvient : « À l’époque, très peu de femmes parlaient ouvertement de leur séropositivité. J’ai commencé à en parler sur mon site Internet, dans les médias et, bien sûr, à travers mon art. »

« Les personnes vivant avec le VIH sont aussi confrontées à la stigmatisation. La société nous juge et nous donne l’impression de mériter une punition », a déclaré José Manuel González Peeters, artiste originaire de Barcelone en Espagne et qui vit avec le VIH.

Philipp Spiegel, photographe séropositif originaire de Vienne, en Autriche, a expliqué que son travail faisait partie d’un projet à long terme intitulé The Privilege of Intimacy (Le privilège de l’intimité). « Mon diagnostic du VIH m’a dépossédé pendant longtemps de mon sentiment d’intimité. Une chose qui m'était si naturelle m’avait été enlevée. Après quoi, je me suis lancé dans un long voyage pour redécouvrir le sens de l’intimité et pour apprendre à l’apprécier encore plus », a-t-il déclaré. « En réfléchissant sur ce sujet, j’ai pris conscience que l’absence d’intimité était plus répandue que je ne le pensais. Elle affecte non seulement les personnes vivant avec le VIH, mais aussi toutes celles qui vivent dans la peur d’être ostracisées ou stigmatisées pour une raison ou pour une autre. Les mères célibataires, les personnes LGBTQ+ dans certains contextes ou toute personne qui pense devoir se cacher pour des raisons sociétales. »

« Nous, les artistes vivant avec le VIH, aimerions exprimer notre sincère gratitude à l'ensemble de nos partenaires officiels et aux médias du monde entier qui nous aident à faire connaître notre cause : la lutte contre la stigmatisation du VIH et la prise de conscience que le sida est encore d’actualité », a déclaré M. Ivanoff, au nom des participantes et participants d’ArtPositive.

« La stigmatisation et la discrimination font que des personnes sont traitées différemment, exclues des services essentiels ou soumises à des restrictions injustifiées sur leur mode de vie, simplement en raison de qui elles sont. C’est formidable de voir comment une communauté d’artistes vivant avec le VIH utilise l’art comme moyen de sensibiliser le grand public aux facteurs de stigmatisation et de discrimination afin de mieux les combattre », a déclaré Laurel Sprague, conseillère spéciale de l’ONUSIDA pour la mobilisation communautaire.

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