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Appel à mettre fin aux violations des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre

07 avril 2016

Des experts en droits de l'homme ont appelé à des efforts concertés pour mettre fin aux violations des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre.

Un rapport présenté aujourd'hui à l'occasion de la 58e session ordinaire de la Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, organisée à Banjul, en Gambie, fait la synthèse d'un dialogue historique qui s'est tenu en novembre 2015 entre des experts en droits de l'homme des Nations Unies et des représentants de la Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples ainsi que de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.

Ce rapport intitulé Mettre fin à la violence et autres violations des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre met en lumière de graves violations perpétrées dans toutes les régions du monde à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI).

Le rapport décrit l'impact de ces violations sur la santé des personnes LGBTI et leur accès à la prévention et aux soins anti-VIH, tout en mettant également en avant les évolutions positives qui ont lieu dans le monde en faveur de la protection des droits des personnes LGBTI.

En 2014, la Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples a adopté une résolution appelant à protéger les personnes contre la violence et les autres violations fondées sur leur orientation sexuelle ou leur identité de genre réelle ou perçue. Dans son intervention lors du lancement du rapport, Pansy Tlakula, Présidente de la Commission africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, a déclaré : « les violences et les autres violations des droits de l'homme fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre représentent des problèmes universels qui nécessitent des ripostes concertées par les institutions nationales, régionales et onusiennes qui s'occupent des droits de l'homme ».

La Commission interaméricaine des droits de l'homme a mis en place un rapporteur sur les droits des personnes LGBTI. James Cavallaro, Président de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, a soulevé un élément fondamental du travail de la Commission. « Faire entendre la voix des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe dans notre travail, c'est lutter contre l'invisibilité de graves violations des droits de l'homme auxquelles elles continuent d'être confrontées sur l'ensemble du continent américain et rendre les États responsables de ces violations », a-t-il expliqué.

Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a adopté deux résolutions qui condamnent la violence et la discrimination fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. « Ce dialogue nous a permis d'échanger de bonnes pratiques afin de guider notre lutte commune contre l'impunité et d'assurer la protection et la concrétisation des droits humains de tous les individus, y compris les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe », a déclaré Christof Heyns, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, avaient déclaré lors du lancement du rapport : « mettre fin à la violence, la criminalisation, la discrimination et autres violations des droits de l'homme à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe est une priorité pour nos organisations et pour l'ensemble du système des Nations Unies ».

Les organisations de la société civile ont également salué la publication du rapport. « Une collaboration permanente et une ouverture à l'échange d'expérience entre les systèmes des droits de l'homme régionaux et internationaux renforcent l'idée d'universalité des droits de l'homme et ne peuvent que contribuer à faire progresser la protection des droits de l'homme pour tous, y compris pour les personnes LGBTI », a déclaré Sibongile Ndashe, Directrice exécutive de l'Initiative for Strategic Litigation in Africa.