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Protéger la santé et les droits humains des consommateurs de drogues

20 avril 2016

Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a participé à une table ronde sur la réduction de la demande et les mesures sanitaires lors de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 19 au 21 avril.

M. Sidibé a déclaré qu'après 40 années de mesures répressives envers les consommateurs de drogues, il était temps de passer à une approche plus globale basée sur la santé et les droits humains. Il a ajouté que le monde était incapable de protéger la santé et les droits humains des consommateurs de drogues.

Faisant référence à un nouveau rapport de l'ONUSIDA intitulé Pour moins de risque – santé, droits humains et consommateurs de drogues, il a souligné que le monde n'avait pas atteint l'objectif fixé en 2011 par l'Assemblée générale des Nations Unies de réduire la transmission du VIH de 50 % d'ici 2015 chez les consommateurs de drogues injectables.

M. Sidibé a fait remarquer qu'une couverture insuffisante des programmes de réduction des risques et des politiques qui criminalisent et marginalisent les consommateurs de drogues injectables ne permettent pas de faire baisser les nouvelles infections à VIH. Il a souligné qu'une approche plus pragmatique était nécessaire, car il n'y aura jamais de monde sans drogues.

Parmi les autres intervenants de la table ronde se trouvaient Svatopluk Němeček, Ministre de la Santé de République tchèque, Bernt Hoie, Ministre norvégien de la Santé et des Services de soins, K. Shanmugham, Ministre des Affaires intérieures et de la Justice de Singapour, et Lamine Touré, membre de l'organisation non gouvernementale sénégalaise Sopi Jikko.

La plupart des intervenants ont soutenu l'appel de M. Sidibé en faveur d'une plus grande couverture de réduction des risques pour les consommateurs de drogues, même si M. Shanmugham a précisé que les approches d'application des lois avaient fonctionné pour dissuader la consommation de drogues à Singapour. Il s'est dit impressionné par les programmes de réduction des risques proposés par des pays comme la République tchèque et la Norvège, mais a ajouté que cela dépendait beaucoup du contexte culturel.

M. Němeček a expliqué que la République tchèque avait obtenu de meilleurs résultats en matière de santé en dépénalisant la consommation de drogues et en étendant davantage la couverture de réduction des risques et les programmes volontaires de traitement de la dépendance aux drogues.

Déclarations

« Nous avons besoin d'une approche centrée sur les personnes, qui rétablisse la dignité des consommateurs de drogues, qui les fasse sortir de l'ombre pour les intégrer dans les services ; une approche qui soit axée sur la santé et les droits de chaque individu, et qui veille à ce que personne ne soit laissé de côté. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA