Reportage

L'Algérie en tête du mouvement pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

15 janvier 2016

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont confrontés à des crises politiques et humanitaires qui ont déstabilisé la région et eu un impact sur le développement social et économique dans les pays les plus touchés. Néanmoins, malgré les régressions observées dans certains domaines, la santé reste une priorité. L'Algérie se distingue comme l'un des pays de la région qui présente les mesures les plus poussées en matière de santé, en particulièrement sur l'épidémie de sida.

À l'occasion d'une visite en Algérie du 12 au 14 janvier, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les gouvernements de la région pour l'adoption récente de la Déclaration d'Alger, un outil important pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'un des principaux éléments de la déclaration appelle à un élargissement des services de dépistage et de traitement anti-VIH dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, en particulier au sein des populations vulnérables, à savoir principalement les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe. La couverture du dépistage et du traitement est faible actuellement dans la région.

S'exprimant à l'Institut diplomatique et des relations internationales, M. Sidibé a déclaré que « si, au cours des cinq prochaines années, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, la région parviendra certainement à permettre à 90 % de ces personnes au courant de leur séropositivité au VIH d'accéder à un traitement vital d'ici 2020 ». Dans son discours d'ouverture, M. Sidibé a également reconnu le rôle de l'Algérie dans l'accélération de la riposte au sida dans le pays et la promotion de la Déclaration d'Alger dans la région.

L'Algérie a récemment mis en place le dépistage du VIH dans tous les établissements de santé et a adopté une loi réprimant toutes les formes de violence envers les femmes. De plus, le pays a largement étendu sa couverture de traitement antirétroviral en s'appuyant majoritairement sur des fonds nationaux.

Au cours de sa mission, M. Sidibé a visité l'Institut Pasteur Algérie et le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, qui fait partie du Centre d'excellence de recherche sur la santé et le VIH/sida à Alger.

« L'Institut Pasteur est un centre dont le potentiel en matière de recherche, de diagnostic, de formation et de production de médicaments s'étend à l'échelle continentale », a déclaré M. Sidibé. Il a ajouté qu'il était temps pour l'Afrique de produire ses propres médicaments et de développer ses infrastructures technologiques et scientifiques.

Durant sa visite, M. Sidibé a rencontré le Ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, et évoqué le partenariat solide et productif entre le gouvernement algérien et l'ONUSIDA. M. Sidibé a félicité l'Algérie pour son approche de la santé centrée sur l'individu et son engagement en faveur de la fin de l'épidémie de sida. « L'accès universel à la santé est inscrit dans la Constitution algérienne », a déclaré M. Boudiaf.