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HPV, VIH et cancer du col de l'utérus : utiliser les synergies pour sauver la vie des femmes

22 juillet 2016

À l'occasion de la 21e Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, l'ONUSIDA, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Coalition mondiale sur les femmes et le sida ont présenté le 20 juillet un rapport conjoint intitulé HPV, HIV and cervical cancer: leveraging synergies to save women’s lives (HPV, VIH et cancer du col de l'utérus : utiliser les synergies pour sauver la vie des femmes), dans le cadre des travaux de la Task-force inter-agence des Nations Unies sur les maladies non transmissibles. Ce rapport a été lancé lors d'une table ronde informelle avec des représentants de l'ONUSIDA, de l'OMS et de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH, Afrique orientale et australe, animée par Ebony Johnson du Réseau Athena.

Le fardeau que le VIH impose aux femmes, en particulier les adolescentes et les jeunes femmes des pays à revenu faible et intermédiaire, est aggravé par le poids mondial de l'infection à papillomavirus humain (HPV) et du cancer du col de l'utérus. Chaque année, plus de 260 000 femmes meurent du cancer du col de l'utérus, dont environ 85 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les femmes vivant avec le VIH ont quatre à cinq fois plus de risque de développer un cancer du col de l'utérus, une maladie classante du sida qui est aussi le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

À l'échelle mondiale, le HPV est un contributeur majeur à la morbidité et à la mortalité chaque année, en provoquant des maladies allant de la lésion bénigne au cancer invasif. De plus en plus de preuves indiquent que le HPV peut aussi constituer un cofacteur important dans l'acquisition du VIH.

Compte tenu de l'association entre HPV, cancer du col de l'utérus et VIH, il est impératif de créer des synergies et d'adopter une approche ciblée et intégrée de la santé sexuelle et reproductive afin de sauver la vie des femmes.

La présentation du rapport a permis un dialogue informel animé entre activistes, militants, chercheurs et prestataires de services avec les Nations Unies et les partenaires de développement. La Princesse Tessy de Luxembourg, Yvonne Chaka Chaka et le Prince Africa Zulu d'Onkweni ont assisté à l'événement.

Déclarations

« Les jeunes femmes et les filles doivent avoir accès à des services de santé et des informations holistiques qui couvrent tous leurs besoins en matière de santé, en particulier les droits et la santé sexuels et reproductifs. Un bon moyen de fournir ces informations et ces services consiste à veiller à ce que toutes les filles aient accès à un enseignement secondaire gratuit et que les écoles proposent des programmes de santé de qualité qui incluent des services sur le HPV, le VIH et la santé sexuelle. »

Mahesh Mahalingam ONUSIDA

« Toutes les femmes ont besoin d'informations simplifiées sur le HPV et le cancer du col de l'utérus pour comprendre le lien avec le VIH. L'information et l'accès à des services intégrés permettront de prévenir ces maladies liées au sida chez les femmes et les filles. »

Thembi Nakambule Directrice du Réseau national des personnes vivant avec le VIH et le sida du Swaziland

« Le cancer du col de l'utérus est le plus facile à prévenir et à guérir parmi les nombreux types de cancer, à condition de mettre en pratique nos connaissances en matière de prévention et de dépistage précoce. Nous observons cependant d'énormes lacunes dans les services vitaux dans les pays à revenu faible et intermédiaire, avec pour conséquence une morbidité et une mortalité élevées imputables au cancer du col de l'utérus. Nous devons supprimer les silos traditionnels entre maladies transmissibles et non transmissibles et développer des synergies pour sauver la vie des femmes. »

Andreas Ullrich Département des maladies non transmissibles, Organisation mondiale de la Santé

« En tant que mère de quatre garçons et pour toutes les filles d'Afrique du Sud, je me sens concernée par la santé sexuelle et reproductive des jeunes gens. Nous savons que le cancer du col de l'utérus tue, mais on peut l'éviter. Nous devons atteindre tout le monde et veiller à ce que les jeunes soient présents à la table des décisions, car chacun a un rôle à jouer. »

Yvonne Chaka Chaka chanteuse et activiste sud-africaine