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ICASA : les jeunes des populations clés d’Afrique s’allient

04 décembre 2017

Les 2 et 3 décembre, de jeunes professionnel(le)s du sexe, personnes transgenres, femmes lesbiennes, hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, consommateurs de drogues injectables et personnes vivant avec le VIH venus de toute l’Afrique se sont retrouvés pour une rencontre à la veille de la 19e Conférence internationale sur le sida et les MST en Afrique (ICASA), organisée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 4 au 9 décembre.

Intitulée Onto the African Map: Youth Key Populations and HIV (Sur la feuille de route africaine : les jeunes des populations clés et le VIH), cette rencontre a été l’occasion pour ces jeunes de faire part des problèmes auxquels ils sont confrontés, de l’absence d’opportunités à la discrimination, en passant par les injustices sociales et juridiques.

Ces obstacles rendent les jeunes des populations clés particulièrement vulnérables au VIH, à la violence, au harcèlement et à la désespérance. Malgré ces problèmes, l’attention accordée à la protection des droits de l’homme et aux besoins sanitaires des populations clés reste limitée dans les ripostes nationales au VIH.

Les participants ont passé en revue ces problèmes et répertorié les principaux domaines d’action, puis les recommandations ont été regroupées dans la déclaration conjointe adoptée lors de cette réunion. Cette déclaration appelle, entre autres, à une action urgente pour faire cesser les violences, le harcèlement et les autres violations des droits de l’homme envers les jeunes et les populations clés. Elle appelle également à la participation des jeunes des populations clés aux décisions sur la santé, les politiques et d’autres décisions qui les concernent, tout en soulignant la nécessité d’élargir les programmes et les investissements dans les services qui répondent aux besoins des jeunes des populations clés. 

Déclarations

« Nous vivons dans deux mondes : un qui avance et un où des gens sont encore laissés pour compte. Nous ne pouvons pas exclure les jeunes des populations clés et ne pas répondre à leurs besoins alors que nous appelons dans le même temps à une accélération de la riposte au sida. Votre rassemblement est un signe de solidarité et de leadership communautaire pour exiger la reconnaissance et l’action. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA

« En faisant sortir de l’ombre les jeunes des populations clés, nous donnons une voix à ceux qui n’en ont pas, nous luttons contre l’indifférence et nous appelons à une action immédiate. »

Berry Nibogora Responsable Sensibilisation à la législation et aux droits de l’homme, African Men for Sexual Health and Rights

« La violence et le déni de services aux populations clés restent importants à travers tout le continent. Nous allons faire connaître cette déclaration commune d’Abidjan et nous allons en faire la promotion auprès de tous les gouvernements, donateurs et autres acteurs pour favoriser le changement. »

Dorothy Ogutu Coordonnatrice régionale, African Sex Workers Alliance

« Je continue de cacher mon identité de genre et mes préférences sexuelles à ma famille et à ma communauté parce que je sais que l’on n’est pas en sécurité lorsqu’on dit clairement que l’on est une femme lesbienne. On m’oblige à être invisible. En étant présente ici avec d’autres jeunes des populations clés, j’espère que la déclaration va m’aider et que les autres vont comprendre que nous existons. »

Pauline une jeune femme lesbienne de Zambie