Reportage

Un appel en faveur d’une vision plus large de la réduction des risques

09 novembre 2018

En 2016, aux États-Unis d’Amérique, plus de 11 millions de personnes ont consommé abusivement des opiacés prescrits sur ordonnance et près d’un million ont consommé de l’héroïne, selon les chiffres du gouvernement américain. Alors que des millions de personnes dans le pays sont dépendantes des opiacés, seulement une sur dix bénéficie d’un traitement.

En 2017, au moins 64 000 personnes sont décédées d’une overdose de drogues aux États-Unis. La consommation abusive d’opiacés et la dépendance aux opiacés, y compris les analgésiques prescrits sur ordonnance, l’héroïne et les opiacés de synthèse tels que le fentanyl, représentent une crise nationale grave qui touche la santé publique et le bien-être social et économique, avec des conséquences désastreuses.

C’est dans ce contexte que la Coalition pour la réduction des risques (Harm Reduction Coalition), une organisation nationale américaine de sensibilisation et de renforcement des capacités qui œuvre à la promotion de la santé et de la dignité des personnes et des communautés touchées par la consommation de drogues, a organisé sa 12e Conférence nationale sur la réduction des risques à La Nouvelle-Orléans, entre le 18 et le 21 octobre derniers.

Lors de cette conférence, la Coalition pour la réduction des risques a appelé à la création d’espaces de dialogue et d’action pour remédier aux maux causés par des politiques racialisées en matière de drogues Elle a annoncé qu’elle allait se projeter au-delà des activités principales traditionnelles de formation, de renforcement des capacités et d’élaboration de politiques.

Les participants ont pu entendre un appel en faveur d’une vision plus large de la réduction des risques, qui s’étende au-delà de la prévention et de la réduction des risques vers des stratégies visant à prendre en compte les traumatismes, les divisions sociales, les injustices et les inégalités.

« Nous ne pourrons pas mettre fin à l’épidémie de sida si nous n’en finissons pas avec cette épidémie chez les consommateurs de drogues. L’ONUSIDA est engagé dans la réduction des risques. La réduction des risques fonctionne. La réduction des risques sauve des vies », a déclaré Ninan Varughese, Conseiller principal de l’ONUSIDA.

À l’approche de la partie ministérielle de la soixante-deuxième session de la Commission des stupéfiants des Nations Unies, qui doit se tenir en mars 2019, les Nations Unies abordent ainsi le sujet du problème de la drogue dans le monde au plus haut niveau. Le Secrétaire général des Nations Unies évoquera le sujet dans le cadre de ses réunions semestrielles avec les responsables des entités des Nations Unies et espère adopter une position commune qui soulignera l’engagement fort des Nations Unies visant à renforcer, grâce à la collaboration interagences, la mise en application du document final de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies de 2016 sur le problème mondial de la drogue.