Reportage

Aux Fidji, les jeunes ont leur mot à dire

19 octobre 2018

Vingt-quatre jeunes gens se sont retrouvés à Suva, aux Îles Fidji, pour faire le bilan des progrès du pays dans le respect des engagements de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, et identifier les facteurs de risque de VIH chez les jeunes.

Les participants ont constaté que les Fidji avaient pris des mesures importantes pour mettre en place des lois et des politiques qui améliorent l’accès des jeunes aux services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive. Ils ont toutefois noté qu’il existait de nombreux facteurs qui mettent en péril la santé des jeunes, notamment la stigmatisation et la discrimination, un accès limité aux préservatifs et l’absence de programmes de réduction des risques pour les jeunes consommateurs de drogues.

« Beaucoup de jeunes ont une connaissance basique du VIH, de ses modes de transmission et de la prévention. Beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients de l’existence du traitement antirétroviral. Il est essentiel que les jeunes aient accès à des informations détaillées et qu’ils sachent où ils peuvent les obtenir », explique Swastika Devi, de l’Association pour la santé reproductive et familiale des Îles Fidji.

L’un des points essentiels identifié concerne l’amélioration de l’appui technique et financier en faveur de la participation des jeunes aux ripostes communautaires au VIH. Le groupe est tombé d’accord sur le fait que le renforcement des capacités des jeunes leaders devait être encouragé, notamment en faveur des leaders communautaires, des populations clés et des personnes vivant avec le VIH, afin de consolider leur engagement dans la sensibilisation et la prise de décision.

Les participants sont également convenus de créer un réseau de jeunes pour la santé et les droits sexuels et reproductifs, dont la mission sera de finaliser une feuille de route de la sensibilisation ciblée sur leurs priorités, à savoir des services adaptés aux jeunes dans les établissements de santé, l’élaboration d’un ensemble standard de services centrés sur les jeunes et une éducation sexuelle complète allant au-delà de la puberté. Le réseau a pris contact avec le Ministère de la Santé et des Services médicaux, ainsi qu’avec le comité de pilotage national des Fidji pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, dans le but d’intensifier les activités ciblées sur les jeunes à l’occasion de cette journée.

« La consultation #UPROOT nous a permis de voir concrètement comment les engagements de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida impactent les jeunes gens des Fidji », explique Renata Ram, Directrice nationale de l’ONUSIDA aux Fidji. « Les jeunes restent les laissés-pour-compte de la riposte au sida, alors qu’ils représentent la tranche d’âge la plus touchée par l’épidémie. L’avenir de l’épidémie de VIH aux Fidji sera déterminé par la manière dont nous concevons nos services à l’égard des jeunes. Si nous ne le faisons pas, nous nous éloignerons encore plus de la fin du sida ».

Cette consultation s’inscrivait dans le cadre de l’agenda politique piloté par les jeunes #UPROOT, lancé par le PACT, une coalition mondiale soutenue par l’ONUSIDA regroupant plus de 80 organisations et réseaux de jeunes travaillant sur le VIH pour lutter contre les obstacles qui exposent les jeunes au risque du VIH. Des rencontres #UPROOT du même genre ont eu lieu au Panama, au Cameroun et au Ghana.