Reportage

Des maires s’unissent pour redynamiser la riposte au VIH en ville

11 juin 2021

Les maires de quatre villes, un représentant de la société civile et les principaux partenaires de l’initiative Les villes s’engagent (ONUSIDA, International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC), Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et ville de Paris) ont participé à une rencontre virtuelle sur le thème des situations en milieu urbain. Cet évènement s’est tenu le 10 juin en marge de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida.

Les participantes et participants ont réfléchi aux progrès réalisés en matière de ripostes au VIH en ville et de perturbations liées à la COVID-19, à l’importance d’une volonté politique pérenne et de l’engagement pendant les crises de santé publique, ainsi qu'au rôle essentiel que jouent les communautés dans le renforcement des services de lutte contre le VIH et autres services de santé.

« Une ville qui s’engage est une ville qui défend les droits humains et milite pour plus d’égalité et de liberté. La liberté d’être soi-même, de vivre où l’on veut, de vivre à l’abri des préjugés et de jouir des mêmes chances de rester en bonne santé », a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans son discours inaugural.

Dans son message, Maimunah Mohd Sharif, Directrice exécutive de l’ONU-Habitat, a souligné que « la réduction des inégalités est essentielle à la fois à la mission de l’ONU-Habitat dans son ensemble, mais aussi pour mettre fin aux épidémies urbaines de VIH étant donné les disparités inacceptables que nous constatons en ce qui concerne le VIH parmi les minorités sexuelles et ethniques, y compris les populations LGBTQ+, migrantes et réfugiées, et d’autres groupes marginalisés, comme les personnes vivant dans les bidonvilles. »

Sibongile Tshabalala, présidente de la Campagne d’action pour le traitement en Afrique du Sud, a souligné l’importance du leadership communautaire si nous voulons mettre fin au sida et a appelé les communautés à être au centre de la riposte au VIH dans le contexte de l’éradication de la marginalisation sociale et des inégalités en matière de santé.

Les maires de Bâton-Rouge, Johannesburg, Kiev et Quezon City ont présenté leurs expériences dans l’exercice du leadership en matière de santé publique, de riposte au VIH à l'échelle de leur ville et d’atténuation de l’impact de la pandémie de COVID-19. De nombreuses villes ont accompli des progrès significatifs dans l’accélération de leurs ripostes urbaines au VIH depuis le début de l’initiative Les villes s’engagent à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2014. À Kiev, par exemple, selon les données nationales, le pourcentage de personnes connaissant leur état sérologique vis-à-vis du VIH et sous traitement antirétroviral est passé de moins de 50 % en 2015 à 83 % en 2019, 95 % d’entre elles ayant une charge virale indétectable. À Paris, selon les données nationales, le nombre de nouvelles infections au VIH a baissé de 16 % entre 2015 et 2018. Et à Johannesburg, une approche de dépistage ciblée pendant la pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation du pourcentage de personnes séropositives connaissant leur statut, passant de 86 % en mars 2020 à 91 % en 2021, selon les données nationales.

Maria Josefina Belmonte, maire de Quezon City, a appelé les maires à utiliser leur « pouvoir et les ressources à leur disposition pour le bien commun, notamment pour éradiquer le VIH et résoudre des problématiques que d’autres craignent d’aborder, car controversées, éventuellement non acceptables ou politiquement non correctes. » Et d’ajouter : « Tout le monde a le droit de vivre librement, humainement et équitablement dans le monde dans lequel ils et elles ont vu le jour et il est de notre devoir de maire élu-e par la population pour que cela se produise. »

Le modérateur de l’événement, José M. Zuniga, président-directeur général de l’IAPAC, a salué les progrès réalisés par Les villes s’engagent, malgré le contexte de la pandémie de COVID-19. « Le leadership des villes en matière de santé publique se traduit par d’innombrables vies sauvées et existences améliorées, notamment alors que les villes sont en proie à une pandémie de COVID-19 émergente et œuvrent en même temps pour maintenir la continuité des services de lutte contre le VIH et des services de santé essentiels pour leurs citoyens et citoyennes », a-t-il déclaré.

Dans de nombreuses villes, les objectifs 90-90-90 pour 2020 n’ont pas été atteints, en partie en raison des perturbations liées à la COVID-19, mais aussi en raison d’inégalités persistantes et d’exclusion sociale. Il est donc nécessaire d'accorder la priorité aux services de facilitation sociale pour redynamiser la lutte contre le VIH dans le réseau Les villes s’engagent.

Dans son discours de clôture, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a appelé les villes du monde entier à renouveler leur engagement pour accélérer les ripostes urbaines au VIH, à exercer un leadership en matière de santé publique pour atteindre les objectifs de 2025, à mettre fin aux inégalités et à l’exclusion sociale, ainsi qu’à mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030.

In her  Winnie Byanyima, the UNAIDS Executive Director, called on cities and municipalities around the world to recommit to accelerated urban HIV responses, to exercise public health leadership to achieve the 2025 targets, to end inequalities and social exclusion and to end AIDS as a public health threat by 2030.

Réunion de haut niveau sur le sida (8-10 juin 2021)

Remarks by Winnie Byanyima