Communiqué de presse

L’Union africaine et l’ONUSIDA, qui assure la présidence du partenariat H6, unissent leurs forces pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes et traiter les questions de santé dans les contextes de crise humanitaire

Les dirigeants politiques et du monde de la santé annoncent un partenariat fondé sur l’action en faveur des femmes et des filles lors d’un événement de haut niveau en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

GENÈVE, 24 septembre 2018 — L’ONUSIDA, qui préside le partenariat H6 (six agences des Nations Unies travaillant sur les questions de santé), et l’Union africaine se sont engagés à renforcer leur collaboration pour éliminer les violences sexuelles et sexistes, prévenir le VIH et protéger la santé et les droits des femmes dans les contextes de crise humanitaire.

Un nouveau programme de travail sur cet agenda commun a été annoncé lors d’un événement spécial de haut niveau organisé à New York, aux États-Unis, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

« Nous sommes réunis ici afin de coordonner nos efforts entre l’Union africaine et les Nations Unies et planifier nos interventions pour la protection des droits des individus, la prévention du VIH et la promotion du droit à la santé », a déclaré Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine, qui a présidé la réunion.

L’augmentation dans la fréquence et l’échelle des crises humanitaires a un impact dévastateur, en particulier sur les femmes et les enfants. En 2017, près de 68 millions de personnes ont été déplacées de force au niveau mondial en raison de persécutions, de conflits ou de violences généralisées : une hausse de 2,9 millions par rapport à 2016 et un nouveau record franchi.

« Nous savons qu’il est temps d’agir. Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays touchés par la précarité, la violence et la guerre, et la plupart sont des femmes et des filles. C’est inacceptable. Nous avons besoin d’une visibilité politique et d’une coopération internationale renforcée pour éliminer les violences sexistes et protéger la santé des femmes et des filles dans les contextes de crise humanitaire », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Président de H6.

L’ONUSIDA va soutenir l’Union africaine dans l’élaboration d’un plan d’action conjoint Union africaine – Nations Unies. Ce plan impliquera le développement d’outils de formation et de sensibilisation pour les personnels en uniforme qui interviennent dans les opérations de maintien de la paix et la garantie de meilleurs taux de signalement des cas d’exploitation sexuelle et de violence à l’égard des femmes et des filles.

« Le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine offre l’occasion de renforcer mutuellement le travail de chacun et d’apporter des réponses conjointes et globales aux besoins des populations vulnérables dans les situations de crise », a affirmé Smail Chergui, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine.

Protéger la santé et les droits des femmes et des jeunes sera fondamental pour atténuer les effets de la précarité, des conflits et des catastrophes. On estime que 60 % du total des décès maternels évitables se produisent dans les contextes de crise humanitaire et de guerre, ce qui équivaut à près de 500 décès chaque jour.

« Au Soudan du Sud, 52 % de nos jeunes sœurs sont mariées avant leur 18e anniversaire. J’implore les dirigeants à sortir de leur silence assourdissant. Nous appelons à une inclusion des femmes dans les processus politiques. Ce sont nos corps, nos vies et notre avenir qui sont en jeu. Nous avons droit au niveau de santé le plus élevé que l’on peut atteindre, conflit ou pas », a déclaré Riya William Yuyada, Directrice exécutive de Crown the Woman au Soudan du Sud.

Actuellement, il n’existe que trop peu de programmes qui marchent pour prévenir les violences sexistes lors des conflits et à l’encontre des populations de réfugiés. Des études ont montré que les violences à l’égard des femmes et des filles augmentent en période de conflit, le viol et d’autres formes de violence sexuelle étant souvent une pratique courante en temps de guerre.

« Il ne s’agit pas de faire taire les armes, nous devons reconnaître que les femmes et les enfants ont droit à la vie, à la santé et à la paix. C’est là-dessus que nous devrions focaliser notre énergie et notre temps, pour faire en sorte que les femmes et les filles soient protégées », a déclaré Bience Gawanas, Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur l’Afrique.

L’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine ont ouvert une fenêtre politique importante. Ces nouveaux engagements représentent une opportunité venant à point nommé de renforcer la collaboration sur la sécurité humaine et la santé en situation de crise humanitaire, dans le contexte de l’adoption récente du Cadre conjoint Nations Unies – Union africaine pour un partenariat renforcé pour la paix et la sécurité.

« Nous n’avons pas besoin d’expliquer pourquoi nous concluons un partenariat, mais plutôt pourquoi nous ne concluons pas de partenariat pour en finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire. Si notre souci consiste à nous attaquer aux causes profondes de la précarité, de la pauvreté et des abus, les femmes et les filles sont au cœur de l’affaire », a déclaré Sigrid Kaag, Ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement.

Parmi les engagements pris par l’ONUSIDA et l’Union africaine, il y a le travail consistant à assurer un financement adéquat pour consolider la mise en œuvre coordonnée des programmes de riposte à l’exploitation sexuelle, aux abus et au VIH dans les contextes de crise humanitaire. Cette coopération renforcée entre l’Union africaine et les Nations Unies sera capitale pour garantir une paix, une sécurité et un développement durables et centrés sur les populations.

Pour en savoir plus sur le nouveau partenariat entre l’ONUSIDA et l’Union africaine, rendez-vous sur unaids.org

 

AUTRES CITATIONS

Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

Il ne s’agit pas seulement d’argent, il s’agit aussi de politiques, de lois et d’une justice pour les filles et les enfants, surtout si l’on tient compte du fait que 60 % de la population du continent africain a moins de 20 ans.

 

Elhadj As Sy, Secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Ils ont besoin de paix, ils réclament la paix, ils ont soif d’espoir et tentent de garder la dignité humaine qu’ils ont perdue en cours de route. Comme on dit en Afrique, c’est le dernier morceau de tissu qui est déchiré par les violences sexuelles et sexistes. La protection ne devrait pas passer au second plan.

 

Michaëlle Jean, Secrétaire générale, Organisation internationale de la Francophonie

Les violences, les viols, les agressions contre les femmes, les jeunes filles et les jeunes garçons sont un fléau mondial qui peut être comparé à une arme de destruction massive. Nous sommes ici pour en faire plus contre toutes les formes de discrimination et de crimes commis à l’encontre des femmes.

 

Pramilla Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit

La honte, la stigmatisation, le risque de représailles et l’absence d’accès aux services adéquats conduisent à un déficit chronique de signalement. En isolant les victimes et en les empêchant d’accéder aux soins médicaux et à un appui, la stigmatisation facilite la propagation du VIH.

Les conflits armés créent les conditions permettant au VIH de prospérer, notamment à travers les viols, l’esclavage sexuel, le trafic et l’exploitation des êtres humains, dans des environnements où l’état de droit et les services de santé publique sont peut-être inexistants.

 

Bintou Keita, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix

Les personnels féminins engagés dans des missions de maintien de la paix sont désormais déployés afin de faciliter le dialogue et font également office de conseillers en matière de protection des femmes pour une approche plus globale du maintien de la paix. Ces personnels sont aussi ceux qui apportent la paix et la sécurité civiles, des femmes et des hommes qui sont engagés pour apporter le plus de paix possible.

 

Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

Depuis que je travaille avec l’ONUSIDA et les Nations Unies, deux mots puissants me guident : zéro discrimination. Les problèmes auxquels font face les femmes et les enfants, en particulier dans les contextes de crise humanitaire, se nourrissent de la stigmatisation et de la discrimination, créant des obstacles qui empêchent l’accès aux services de santé vitaux, comme le dépistage du VIH et les médicaments qui sauvent des vies. Le monde entier devrait appliquer partout la discrimination zéro.

 

Martine Moise, Première dame d’Haïti

Haïti a connu son lot de catastrophes naturelles, des tremblements de terre aux ouragans, rendant les femmes et les filles particulièrement vulnérables. En Haïti aussi, les violences sexistes sont bien trop répandues. Je soutiens pleinement la lutte contre les violences à l’égard des femmes et les violences sexistes. C’est une lutte à laquelle tout le monde doit participer.

 

Laure-Marie Kitanu, Coordinatrice du Réseau des femmes vivant avec le VIH, République démocratique du Congo

Nous avons appelé la communauté internationale à l’aide sur la prévention et le dépistage du VIH et nous vous implorons de continuer à donner la priorité à la paix et la stabilité pour que nous trouvions une solution pérenne. Nous saluons cette initiative de l’Union africaine et de l’ONUSIDA.

 

Contribution écrite d’Ashraf El Nour, Directeur du Bureau de l’Organisation internationale pour les migrations auprès des Nations Unies, New York

L’Organisation internationale pour les migrations appelle les gouvernements de l’Union africaine et leurs partenaires à assurer le respect total du droit à la santé pour les migrants, quel que soit leur statut, afin d’améliorer la résilience des populations qui vivent dans des conditions précaires. Ne pas agir ainsi menace non seulement la sécurité sanitaire publique des groupes vulnérables, mais aussi celle de la totalité des communautés au sein desquelles ils résident.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies (le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale) et collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Union africaine

La vision de l’Union africaine est de devenir une Afrique intégrée, prospère et en paix, gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l’arène internationale. Cette vision d’une Afrique nouvelle, tournée vers l’avenir, dynamique et intégrée sera pleinement concrétisée grâce à une lutte incessante sur plusieurs fronts et un engagement sur le long terme. L’Union africaine est passée du soutien aux mouvements de libération des territoires africains autrefois soumis au colonialisme et à l’apartheid, comme le voyait l’OUA depuis 1963 dans son Acte constitutif, à une organisation fer de lance dans le développement et l’intégration de l’Afrique.

H6

Le partenariat H6 s’appuie sur les forces collectives de l’UNFPA, de l’UNICEF, d’ONU-Femmes, de l’OMS, de l’ONUSIDA et du Groupe de la Banque mondiale pour apporter un soutien technique et faire avancer la stratégie mondiale Every Woman Every Child aux côtés des dirigeants des pays et des actions en faveur de la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Le H6 est actuellement présidé par l’ONUSIDA. Pour en savoir plus : http://www.unaids.org/en/topic/H6

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tél. +41795146896
bartonknotts@unaids.org

Centre de presse

Publication

jc2934_en.pdf.png

HIV in humanitarian and emergency settings

Additional resources