Déclaration à la presse

L'ONUSIDA salue le vote du parlement du Bhoutan qui met un terme aux lois criminalisant et discriminant la population LGBT

GENÈVE, le 14 décembre 2020—L'ONUSIDA félicite le parlement du Bhoutan suite à son vote en faveur de la suppression des paragraphes 213 et 214 du Code pénal du pays. En criminalisant certains actes sexuels privés, ces dispositions favorisaient en effet la discrimination et la marginalisation envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT). Le parlement du pays a voté cette abrogation le 10 décembre, pour la Journée internationale des droits de l'homme.

« Je félicite les membres du parlement du Bhoutan pour leur vote en faveur d'une société plus compréhensive, tolérante et inclusive et pour avoir reconnu que la population LGBT du pays a droit au respect en général et de la vie privée en particulier, et à la dignité », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA. « Cette mesure prise lors de la Journée internationale des droits de l'homme permettra aussi d'aider à garantir que les personnes LGBT au Bhoutan reçoivent les services essentiels dont elles ont besoin, y compris un traitement, ainsi que des services de prévention et de soins pour le VIH »

Le Bhoutan est devenu le dernier pays en date à décriminaliser les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe. Depuis 2014, l'Angola, le Botswana, le Gabon, l'Inde, le Mozambique, Nauru, Palau, les Seychelles et Trinidad et Tobago ont pris des mesures similaires. Néanmoins, dans le monde, 68 pays et territoires au moins pénalisent toujours les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe.

La criminalisation de ce type de rapports sexuels empêche les personnes d'avoir accès à la prévention du VIH, aux tests et aux traitements ainsi que d'y avoir recours, ce qui augmente leur risque d’infection au VIH. Elle encourage par ailleurs la stigmatisation, la discrimination et les violences à l'encontre de la communauté LGBT.

Dans le monde, le risque d'infection au VIH est 26 fois plus élevé parmi les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que parmi la population générale. Il est également 13 fois plus important pour les personnes transgenres. Un cadre juridique et légal prohibitif et un manque de services adaptés aux populations clés augmentent leur vulnérabilité face au VIH. L'ONUSIDA enjoint les pays à garantir le respect total des droits de l'homme pour toutes les personnes indépendamment de leur orientation sexuelle. Cela passe par l'abrogation des lois qui interdisent les relations sexuelles en privé entre adultes consentants, l'adoption de lois les protégeant contre la violence et les discriminations, la lutte contre l'homophobie et la transphobie, ainsi que la mise à disposition de services de santé essentiels.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.