Déclaration à la presse

L’ONUSIDA appelle la Hongrie à respecter les droits des personnes transgenres

GENÈVE, le 8 mai 2020—Des organismes européens et internationaux des droits humains affirment le droit au changement officiel de sexe et de nom afin de refléter l'identité de genre. Ils reconnaissent ainsi que ce droit est primordial pour pouvoir jouir de nombreux autres. Par conséquent, la proposition du gouvernement hongrois visant à supprimer à ses ressortissant(e)s le droit de changer officiellement de sexe sur les documents officiels inquiète l’ONUSIDA.

La déclaration politique de haut niveau de 2016 sur le VIH et le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies reconnaît qu’une telle discrimination au sein de la loi peut dresser des obstacles à la santé et au bien-être personnel, obstacles que les gouvernements se sont engagés à supprimer. L’amendement proposé à la loi hongroise sur l’état civil remplacerait le terme « sexe/genre » par le terme « sexe à la naissance » défini en tant que « sexe biologique selon les caractères sexuels primaires et les chromosomes » et interdirait tout changement ultérieur du « sexe à la naissance ». Une telle décision pourrait avoir des conséquences fâcheuses.

Par ailleurs, l’ONUSIDA est préoccupée par le fait que le projet de loi fait usage des prérogatives données par l’état d’urgence à une période où les communautés se retrouvent dans l’incapacité de lutter efficacement contre le projet de loi ou de participer à des discussions publiques sur le sujet. Ce procédé bafoue les règles de la démocratie et le droit à la participation politique. Au cours de la pandémie de COVID-19 en particulier, l’accent doit être mis sur la suppression des obstacles aux soins de santé, pas sur leur multiplication.

« Tous les pays sont dans l’obligation de permettre à leurs ressortissant(e)s d’être reconnu(e)s pour ce qu’elles et ils sont, sans discrimination ni stigmatisation. J’encourage tous les gouvernements à continuer de garantir que la loi autorise de changer de sexe et de nom », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.

Il a été prouvé que la stigmatisation et la discrimination, y compris les législations discriminatoires, visant les personnes transgenres augmentent la violence, les abus et le harcèlement à leur encontre et nuisent considérablement à leur santé physique et psychologique, ainsi qu’à leur bien-être, à leur intégration sociale et à leurs chances de trouver un emploi ou d’accéder à l’éducation. Les personnes transgenres présentent également 12 fois plus de risques d’infection au VIH que le reste de la population et sont oubliées pour ce qui est de l’accès au dépistage, au traitement et aux services de soin du VIH. Il est prouvé qu’elles sont moins victimes de discriminations, de violences et de stigmatisations, et elles sont beaucoup mieux intégrées à la société dans les pays où la législation autorise de changer de genre et de nom.

L’ONUSIDA recommande aux gouvernements de garantir dans la loi la reconnaissance du genre en définissant des procédures et des exigences claires qui respectent les obligations stipulées par les droits de l’homme internationaux.

« Ce projet d'amendement du gouvernement traumatise les membres de la communauté transgenre, de genre variant et intersexuée. Ils se retrouvent exposés à la stigmatisation, à la discrimination, aux abus, au harcèlement et à la violence à cause de ce qu’ils sont », a indiqué Barnabás Hidasi de la Transvanilla Transgender Association.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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