Déclaration à la presse

L’ONUSIDA salue l’arrivée d’un nouvel outil de prévention du VIH à destination des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des femmes transgenres

Une nouvelle étude révolutionnaire révèle l’efficacité d’une solution injectable à effet prolongé pour protéger du VIH

GENÈVE, le 19 mai 2020—L’ONUSIDA est heureuse d’apprendre que le cabotegravir, une solution injectable à effet prolongé, est sans danger et efficace pour empêcher les infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que chez les femmes transgenres. L’étude HIV Prevention Trials Network (HPTN) 083 a porté sur près de 4 600 personnes séronégatives réparties sur plus de 40 sites en Amérique du Nord et du Sud, en Asie et en Afrique.

« Cette avancée aura un impact considérable sur la vie des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que sur celle des femmes transgenres lorsque ces groupes sont exposés à un risque élevé d’infection au VIH », a indiqué la Directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA, Shannon Hader. « Nous sommes en particulier heureux de constater que l’étude a atteint ses objectifs d’inclure un nombre important de jeunes hommes noirs ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des femmes transgenres noires. Il s’agit en effet précisément des populations qui continuent d’avoir beaucoup de mal à obtenir une prévention efficace du VIH. »

L’ONUSIDA estime à 1,7 million le nombre de nouvelles infections au VIH en 2018. 54 % d’entre elles concernaient les populations clés et leurs partenaires sexuels, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres, les professionnel-les du sexe, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes incarcérées, les clients de professionnel-les du sexe et les partenaires sexuels des autres populations clés.

La prophylaxie pré-exposition (PPrE, la prise d’antirétroviraux par des personnes séronégatives afin d’empêcher une contamination au VIH) est l'un des outils importants de prévention combinée du VIH. La PPrE permet aux personnes de réduire leur risque d’infection au VIH, surtout lors de périodes de leur vie marquées par une exposition plus élevée à une contamination. Elle leur permet également de reprendre confiance en elles et d’avoir moins peur lorsque les risques sont incertains.

Avant d’être distribué à grande échelle, le cabotegravir doit encore décrocher son autorisation de mise sur le marché et être produit à faible coût, mais ensuite les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes auront ainsi le choix entre trois formes très efficaces de PPrE pour se protéger d’une infection au VIH : la prise quotidienne de comprimé, la prise avant et après l’activité sexuelle (PPrE liée à un évènement prévu) ou une injection tous les deux mois. Les femmes transgenres auront le choix entre les injections ou la prise quotidienne, car l’Organisation mondiale de la Santé ne recommande pas la PPrE liée à un évènement prévu à cause des interactions possibles avec certaines hormones. Les injections de cabotegravir tous les deux mois sont une option importante pour les personnes ayant des difficultés à prendre un médicament tous les jours, mais qui sont néanmoins exposées à une contamination au VIH.

Il était prévu que l’essai se poursuive au moins encore une année, mais la première analyse intermédiaire des données a été avancée de quelques semaines par crainte d’éventuelles perturbations des procédures d’essais cliniques de haute qualité à cause de la pandémie de COVID-19. Le Data and Safety Monitoring Board (DSMB) aux États-Unis d’Amérique a analysé les données recueillies jusqu’en mars 2020. Il a déjà pu découvrir des preuves indiscutables de la grande efficacité du cabotegravir qui n’est pas inférieure au régime de PPrE oral recommandé à l’heure actuelle.

La moitié des volontaires à l’essai a reçu une PPrE sous forme de comprimés et l’injection d’un placebo, l’autre moitié a reçu une injection de cabotegravir et a pris des pilules placebo. L’étude a enregistré 12 infections au VIH au sein du groupe obtenant la PPrE par injection par rapport à 38 dans le groupe prenant un comprimé tous les jours. Les effets secondaires des deux traitements étaient relativement faibles. Seuls 2,2 % des personnes dans le groupe recevant une injection de cabotegravir ont choisi d’arrêter les injections à cause de réactions douloureuses. Au vu de ces résultats, le DSMB a ainsi recommandé de suspendre l’essai et d’en informer les volontaires. Les volontaires auront la possibilité de choisir la formule pour poursuivre leur PPrE.

Malgré le bon suivi du traitement au sein du groupe oral et peu d’arrêts dans le groupe des injections, l’incidence générale des infections au VIH au cours de cette étude était de 0,79 par 100 personnes-années. Les analyses programmées se pencheront sur les raisons des 50 infections qui ont été constatées chez les 4 565 volontaires.

Une étude complémentaire (HPTN 084) est en cours pour déterminer l’efficacité de cette injection à effet prolongé chez les femmes non transgenres. À l’heure actuelle, plus de 3 000 femmes sexuellement actives vivant dans sept pays africains se sont portées volontaires. Les résultats sont attendus pour novembre.

« Nous attendons avec impatience les résultats de l’étude HPTN 084 qui a lieu actuellement auprès de femmes africaines », a expliqué la docteure Hader. « Nous espérons que la fin de l’année apportera une nouvelle tout aussi bonne aux femmes du monde entier. »

L’étude HPTN 083 a été menée par le HPTN et financée par ViiV Healthcare et le United States National Institute of Allergy and Infectious Diseases. Aucune autorité de réglementation dans le monde n’a encore autorisé le cabotegravir pour soigner ou prévenir le VIH en tant qu’agent simple. ViiV Healthcare prévoit d’utiliser les données de l’essai HPTN 083 pour de nouvelles demandes de mises sur le marché.

L’ONUSIDA félicite les équipes de recherche et appelle à poursuivre le financement de la recherche et du développement de vaccins, diagnostics, médicaments préventifs, traitement et remède contre le VIH.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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HPTN 083