Communiqué de presse

À la veille du Sommet mondial de la santé, l’ONUSIDA exhorte les pays à mettre fin aux inégalités à l’origine de la pandémie de VIH et d’autres menaces pour la santé

BERLIN/GENÈVE, le 14 octobre 2022 - Alors que les leaders de la santé mondiale arrivent à BERLIN pour le Sommet mondial de la Santé, l’ONUSIDA appelle les pays à lutter contre les inégalités et les injustices qui entravent les efforts pour mettre fin à la pandémie de VIH et affaiblir les ripostes aux autres menaces pour la santé. 

Le récent rapport de l’ONUSIDA In Danger a révélé une riposte au VIH en berne dans de nombreux pays, avec des groupes entiers de personnes très vulnérables à l’infection à VIH et incapables d’accéder aux services de traitement, de prévention et de soins anti-VIH. Les données incluses dans le rapport ont montré que les infections à VIH augmentent dans 38 pays dans le monde et que la pandémie continue d’avoir l’impact le plus important sur les adolescentes et les jeunes femmes et les populations clés telles que les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur·euses du sexe, les personnes transgenres et les consommateur·ices de drogues.

En 2021, 1,5 million de nouvelles infections à VIH ont été recensées dans le monde, soit plus d’un million de plus que l’objectif de 2020. Dans le monde, 250 000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été infectées par le VIH en 2021, tandis que quatre nouvelles infections sur cinq au sein de ce groupe se sont produites en Afrique subsaharienne. « Les populations clés et leurs partenaires sexuels représentent 70 % des nouvelles infections au VIH en Afrique occidentale et centrale. Dans le même temps, près de 10 millions des 38,4 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde attendent encore un traitement pour les maintenir en vie et en bonne santé et les empêcher de transmettre le virus.

« Il est toujours possible pour les pays de mettre fin à la pandémie du sida d’ici 2030, mais cela nécessitera des investissements supplémentaires et une attention constante pour lutter contre les violences sexistes, les inégalités entre les sexes et les autres injustices sociales qui rendent les personnes vulnérables à l’infection et les empêchent de bénéficier des services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, qui est à Berlin pour le sommet. « Les lois qui criminalisent et marginalisent les groupes vulnérables de personnes refusent le droit à la santé à des groupes entiers de personnes et freinent la riposte au VIH. »     

Lors de ce sommet, l’ONUSIDA soulignera également la nécessité pour les pays à revenu élevé de poursuivre leur soutien à la riposte mondiale au VIH, en particulier lorsque la crise économique bat son plein. De nombreux pays à revenu faible et intermédiaire ont réduit leurs budgets consacrés à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels au cours des deux dernières années, alors qu’ils font face aux retombées économiques de la pandémie de COVID-19 et luttent pour faire face à la crise des dettes envers des pays plus riches.

« Il serait tragique, malavisé et injuste de s’attendre à ce que les plus pauvres du monde paient pour la crise économique mondiale actuelle pour laquelle ils n’ont aucune responsabilité », a déclaré Mme Byanyima. « En fait, des investissements supplémentaires dans des services essentiels tels que la santé et l’éducation sont importants aujourd’hui pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à surmonter la tempête et à devenir des sociétés plus justes contribuant à la sécurité sanitaire mondiale. »

Pour atteindre les objectifs de la Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 de l’ONUSIDA, les investissements annuels dans les services anti-VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire doivent atteindre un pic de 29 milliards de dollars d’ici 2025. Il y a actuellement un déficit d’environ 8 milliards de dollars. L’ONUSIDA a félicité l’Allemagne pour son engagement de 1,3 milliard d’euros pour le 7e renouvellement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, soit une augmentation de 30 % par rapport à son engagement de 2019. L’Allemagne a également apporté 6 millions d’euros à l’ONUSIDA en 2022, ce qui en fait le cinquième plus grand donateur de l’organisation.

Lors du Sommet mondial de la santé, Mme Byanyima participera à un événement organisé par le ministère fédéral allemand de la Santé : L’effort mondial pour mettre fin au VIH et au sida : Lutter contre les inégalités dans la riposte au sida pour que l’argent fonctionne. La session aura lieu le dimanche 16 octobre entre 14h00 et 15h30 CET et sera diffusée en direct ici.

Mardi 18 octobre entre 19h00 et 21h00 CET, Mme Byanyima sera en conversation en direct avec la Fondation Heinrich Böll : La vie avant les profits : Une conversation avec Winnie Byanyima sur la Justice pour la santé mondiale.

Lors de sa visite à Berlin, Mme Byanyima rencontrera également des communautés et des militants impliqués dans la riposte au VIH en Allemagne, notamment des représentants d’Aktionsbündnis gegen AIDS, Deutsche AIDS Hilfe et AIDS Action Europe. Les discussions porteront notamment sur les obstacles juridiques à la fourniture de services anti-VIH pour tous en Allemagne, le soutien continu aux réfugiés ukrainiens et les leçons tirées de la pandémie de COVID-19.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Centre de presse

World Health Summit