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Vives inquiétudes de l’ONUSIDA et de MPact devant la stigmatisation et les abus que subissent les personnes LGBTI pendant l’épidémie de COVID-19

 

L’ONUSIDA et MPact appellent les gouvernements et les partenaires à protéger, soutenir et respecter les droits humains des personnes LGBTI au cours de la riposte à la COVID-19

GENÈVE, le 27 avril 2020—L’ONUSIDA et MPact Global Action for Gay Men’s Health and Rights sont alarmés d’apprendre que des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées) sont visées spécifiquement dans des groupes, accusées, victimes d’abus, incarcérées et stigmatisées à la suite d’allégations les faisant passer pour des vecteurs de maladie au cours de la pandémie de COVID-19. L’ONUSIDA et MPact sont ainsi extrêmement préoccupés par le fait que ces actes discriminatoires aggravent les difficultés que rencontrent déjà les personnes LGBTI pour faire valoir leurs droits, notamment pour accéder à des services de santé sûrs et de qualité.

« Le VIH nous a appris que la violence, les agressions et la discrimination ne servent qu’à marginaliser davantage les personnes les plus défavorisées », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Tout le monde, indépendamment de son orientation sexuelle, de son identité ou expression de genre, a droit à la santé et à la sécurité, sans exception. Le respect et la dignité sont nécessaires aujourd’hui plus que jamais. »

Au Belize, des informations détaillées dénoncent les exactions de la police dont a été victime un homme gay. Ce dernier a été arrêté, humilié et battu pour n’avoir pas respecté le couvre-feu instauré pour freiner la propagation du coronavirus. Cet homme de 25 ans vivait avec le VIH et on pense qu’il est mort des complications des blessures infligées par la police.

« Nous avons reçu des rapports indiquant que des gouvernements et des leaders religieux dans certains pays font de fausses déclarations et répandent des informations erronées sur la COVID-19 qui incitent à la violence et à la discrimination envers les personnes LGBTI », explique George Ayala, Directeur exécutif du MPact. « Des descentes de police prennent pour cible des organisations et des domiciles, des personnes LGBTI sont battues et les arrestations et menaces de reconduite à la frontière pour les demandeur(se)s d’asile LGBTI augmentent. »

En Ouganda, 20 membres de la communauté LGBTI ont été récemment arrêtés au cours d’une razzia visant un refuge. Les autorités de police ont justifié cette action en les accusant de ne pas respecter les mesures de distanciation sociale. Aux Philippines, trois personnes LGBTI se trouvaient parmi un groupe qui a été humilié publiquement pour les punir de ne pas avoir respecté le couvre-feu. Après que des scènes de l’incident sont devenues virales sur Internet, le capitaine de police a été forcé de présenter des excuses pour avoir ciblé distinctement les personnes LGBTI du groupe et pour leur avoir ordonné de danser et de s’embrasser.

« L'utilisation gouvernementale des technologies en ligne et les smartphones pour surveiller les déplacements de la population pendant le confinement ou le couvre-feu inquiète de plus en plus pour ce qui est de la protection de la vie privée et de la confidentialité », ajoute M. Ayala. « Les hommes gays et les personnes anti conformistes au genre sont souvent les premières cibles et parmi les populations les plus touchées par un renforcement des mesures de police et de surveillance. » 

Pour certaines personnes LGBTI, le confinement volontaire et la distanciation sociale peuvent être des expériences particulièrement difficiles, voire dangereuses. Beaucoup d’entre elles sont victimes de violences ou de mauvais traitements alors qu’elles sont cloîtrées avec des membres de leur famille qui ne les acceptent pas. Les personnes LGBTI peuvent également souffrir de la violence exercée par un partenaire intime en restant chez elles sans avoir la possibilité de signaler ces abus à la police par peur des conséquences. Le confinement peut aussi exacerber des difficultés psychologiques existantes qui sont monnaie courante parmi la communauté LGBTI, y compris la solitude, la dépression, l’angoisse et les tendances suicidaires.

La pandémie de COVID-19 laisse de nombreux hommes gays et femmes transgenres sans outils adaptés pour prendre en main leur santé sexuelle et leurs droits. Les hommes gays représentent près de 20 % des nouvelles infections au VIH et présentent 22 fois plus de risques d’infection par rapport au reste de la population masculine. Le risque d’infection au VIH des femmes transgenres est 12 fois plus élevé que pour la population générale.

Les mesures appelant à rester chez soi, en particulier lorsqu’elles ne tolèrent pas d’exceptions, aggravent les difficultés que ces groupes rencontrent déjà pour accéder à la thérapie antirétrovirale, à la prévention du VIH et aux services de réassignation sexuelle, y compris les thérapies hormonales. C’est particulièrement vrai pour les personnes LGBTI pauvres, au chômage, sans domicile ou dans une situation de logement précaire.

L’ONUSIDA et MPact enjoignent aux pays de :

  • Dénoncer les fausses informations qui prennent pour bouc émissaire, diffament ou font porter la responsabilité de la propagation de la COVID-19 d’une tout autre manière aux personnes LGBTI.
  • Arrêter les razzias visant les organisations, les refuges et les espaces dirigés par la communauté LGBTI, ainsi que de cesser d’arrêter des personnes à cause de leur orientation sexuelle, de leur identité ou expression de genre.
  • Garantir que toutes les mesures de protection de la santé publique ne sont pas disproportionnées, sont étayées par des données probantes et respectent les droits humains.
  • Empêcher l'État de surveiller les personnes LGBTI via les technologies de communication individuelle.
  • Investir dans la riposte à la COVID-19 tout en préservant les fonds et les programmes de santé sexuelle/sur le VIH qui sont inclusifs et prennent en compte les besoins des personnes LGBTI.
  • Garantir l’accès ininterrompu à un soutien médical vital, y compris à la réduction des risques, aux préservatifs et aux lubrifiants, à la prophylaxie pré-exposition, à la thérapie antirétrovirale, aux hormonothérapies substitutives et aux services de santé mentale destinés aux personnes LGBTI.
  • Proposer des options souples pour fournir les services, depuis la délivrance d’ordonnances pour plusieurs mois de traitement jusqu’aux livraisons dans la communauté, les consultations en ligne et les services d'assistance.
  • Penser à désigner des organisations de services dirigées par la communauté en tant que prestataires essentielles, de sorte qu'elles puissent fournir en toute sécurité des services fondamentaux en sachant s’adapter.
  • Inclure les personnes LGBTI dans les programmes nationaux de protection sociale, y compris les aides liées à la perte de revenus.
  • Améliorer l’accès à un hébergement d’urgence adapté pour les personnes LGBTI sans domicile et récemment expulsées.
  • Impliquer les personnes LGBTI dans la planification de la santé publique et la communication concernant la COVID-19.
  • Mettre en place une surveillance de la sécurité et une protection contre le piratage informatique au cours des réunions en ligne.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons nous mobiliser et faire groupe pour protéger et promouvoir les droits humains et à la santé des personnes LGBTI du monde entier.

MPact

MPact Global Action for Gay Men’s Health and Rights a vu le jour en 2006 à l’initiative d’un groupe de militants préoccupés par les disparités liées au VIH ainsi que par la stigmatisation, la discrimination, les violences et la criminalisation dont sont victimes les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans toutes les régions du monde. MPact est aujourd’hui un réseau bien ancré au niveau international qui s’engage à lutter pour garantir un accès équitable aux services du VIH à tous les hommes gays tout en assurant la promotion des droits humains et du droit à la santé. L'organisation entretient des liens directs avec près de 150 organisations de la communauté dans 62 pays et des milliers d’autres utilisent ses différentes plateformes sur les réseaux sociaux pour alimenter leur lutte. MPact accomplit sa mission en : assurant une veille des gouvernements, des financeurs et autres décisionnaires ; renforçant les capacités des organisations de la communauté et les prestataires de santé ; apportant son soutien à la multiplication de réseaux dirigés par des hommes gays ; menant et mandatant des recherches ; et en facilitant l’échange d’informations entre les régions.

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UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
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MPact, Oakland, USA
Greg Tartaglione
gtartaglione@mpactglobal.org

Les droits humains aux temps de COVID-19

Ressources

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Épidémie de COVID-19 : l’ONUSIDA demande une stratégie prenant en compte les droits humains et mettant l’accent sur les communautés

GENÈVE, le 20 mars 2020—L’ONUSIDA appelle les pays à adopter une approche basée sur les droits de l’homme pour lutter contre l’épidémie mondiale de COVID-19. Cette stratégie doit mettre l’accent sur les communautés et respecter les droits et la dignité de toute personne. L’ONUSIDA a rédigé un nouveau guide qui s’inspire des leçons tirées de la riposte à l’épidémie du VIH. Ce document vise à aider les gouvernements, les communautés et d’autres acteurs à élaborer et mettre en place des mesures pour contenir la pandémie : Rights in the time of COVID-19: lessons from HIV for an effective, community-led response.   

Ce nouveau guide de l’ONUSIDA se fonde sur la législation et les obligations internationales en matière de droits humains. Il souligne un principe important : la riposte à une épidémie ne consiste pas à trouver un équilibre entre la santé publique et les droits humains, mais elle nécessite que nous les respections pour réussir efficacement. Ce document a été élaboré par un groupe d'expertes et d’experts internationaux issus de communautés, du domaine de la santé publique, du monde universitaire, ainsi que des Nations Unies.   

« Toute riposte réussie à une épidémie mondiale puise toujours ses racines dans le respect des droits humains et le leadership des communautés », a déclaré Winnie Byanyima, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Les pays qui réussissent le mieux à réduire l’impact du VIH sont ceux qui ont adopté des stratégies encourageant les communautés à faire un dépistage ou un test et, le cas échéant, à se soigner, à se protéger et à protéger les autres de la contamination au virus. »

Ce guide fournit des informations importantes tirées de la riposte au sida. Elles sont indispensables pour assurer une approche efficace des urgences sanitaires basée sur les droits de l'homme : lutter contre la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes des individus et des communautés affectés, prioriser les mesures envers les populations les plus vulnérables, supprimer les obstacles aux droits humains, instaurer la confiance entre les communautés et les autorités sanitaires, ainsi que protéger le personnel médical en première ligne.

Comme l’indique ce document, les épidémies ont tendance à révéler et à exacerber les inégalités sociales existantes en se faisant souvent particulièrement sentir parmi les groupes marginalisés et vulnérables. Il faut supprimer les barrières financières et d’autre nature qui empêchent les personnes d’obtenir l’assistance médicale et les conseils nécessaires, que ce soit pour eux ou pour améliorer la santé publique au sens large.

Ce guide met aussi en garde contre les restrictions généralisées obligatoires des déplacements et les sanctions pénales envers les personnes touchées par une épidémie comme celle de COVID-19. De telles mesures ont tendance à toucher de manière disproportionnée les groupes les plus vulnérables et à freiner davantage l'accès à la santé. Les restrictions imposées doivent respecter les droits humains et être nécessaires, raisonnables, étayées par des données probantes et pour une durée limitée. Encourager la population à se protéger et à protéger les autres par des mesures volontaires permet d'optimiser l'impact.

« La situation est grave et difficile pour tout le monde, » a dit Mme Byanyima. « Pour la surmonter, nous devons puiser dans l’expérience précieuse tirée de ripostes à d’autres épidémies mondiales comme le VIH, mais aussi l'enraciner dans les droits humains, impliquer les communautés et n’oublier personne. »

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L’ONUSIDA et les Volontaires des Nations Unies renforcent leur collaboration

GENÈVE, le 9 mars 2020—L’ONUSIDA et le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) ont signé un mémorandum d’accord afin d’intensifier la collaboration entre les deux organisations. Ce nouveau document définit l’avenir de leur coopération en vue de promouvoir le volontariat et d’attirer des Volontaires des Nations Unies pour aider les personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus.

« Les volontaires jouent un rôle irremplaçable dans la riposte au VIH depuis le tout début de l’épidémie », explique Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA chargé de la gestion et de la gouvernance. « L’ONUSIDA reconnaît ainsi leur importance et leur engagement, et continuera de soutenir leur contribution aux efforts internationaux pour mettre fin au sida. »

Au cours de dix dernières années, 97 Volontaires des Nations Unies ont travaillé pour l’ONUSIDA dans 36 pays afin de mettre un terme aux nouvelles infections, de garantir l’accès de chaque personne vivant avec le VIH à un traitement, de défendre et de promouvoir les droits humains et de générer des données pour aider la prise de décisions.

« Le VIH n’est pas qu’un problème de santé. C’est un frein au développement et à la justice sociale qui touche de nombreux Objectifs de développement durable », continue Olivier Adam, le Coordinateur exécutif du programme VNU. « Et c’est là où le programme VNU entre en jeu. Nos volontaires jouissent de conditions exceptionnelles pour entrer en contact avec les populations et pour respecter les objectifs du plan 2030 en le mettant en œuvre au niveau des communautés, national, régional et international. »

Tobias Volz, Volontaire international de l’ONU, a rejoint en 2018 le bureau pays de l’ONUSIDA pour le Népal, le Bhoutan et le Bangladesh. Il a aidé à élaborer et à mettre en place l’initiative Live2Luv menée par des jeunes sur les médias sociaux, une plateforme permettant aux jeunes Népalais et Népalaises d’exprimer leurs inquiétudes, de poser des questions et de briser les tabous entourant la santé de la reproduction et sexuelle.

« Au Népal, Live2Luv souhaite créer un environnement où la jeunesse népalaise peut poser ouvertement ses questions sur le sexe, la sexualité et la contraception, mais aussi recevoir les bonnes réponses », expliquer M. Volz. « Les ados ont besoin d’une éducation sexuelle complète adaptée à leur âge. Cette initiative de jeunes prévoit que des jeunes éduquent et apportent des connaissances à leurs pairs et les inspirent. »

Tian Liang, également Volontaire de l’ONU, a occupé jusqu’à récemment un poste de responsable de la communication au sein du bureau chinois de l’ONUSIDA. « Le programme VNU a été une opportunité extraordinaire d’utiliser mes compétences professionnelles pour sensibiliser le grand public au thème de la riposte au sida, tout en éliminant les idées fausses et les préjugés au sein de la société », indique M. Liang.

 

Volontaires des Nations Unies

Le programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) contribue à soutenir la paix et le développement à travers le monde par le biais du volontariat. Nous travaillons en collaboration avec des partenaires pour intégrer des Volontaires des Nations Unies qui partagent une solide qualification et une forte motivation. Nous les encadrons sérieusement dans les programmes de développement et assurons la promotion de la valeur du volontariat ainsi que sa reconnaissance mondiale. www.unv.org

 

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UNV
Amina Abdel Rahman Mohamed Said
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Quarante ans après le début de l’épidémie du VIH, le sida demeure la première cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer—L’ONUSIDA appelle à prendre des mesures draconiennes

Les discriminations et la violence basées sur le genre, les inégalités au niveau de l’éducation et le manque d’émancipation économique et de protection des droits et de la santé de la reproduction et sexuelle sont des entraves au progrès de la riposte

GENÈVE/JOHANNESBURG, le 5 mars 2020—À quelques jours de la Journée internationale des femmes, l’ONUSIDA a présenté un nouveau rapport montrant que les fortes inégalités entre les hommes et les femmes continuent d’être la cause de la plus grande vulnérabilité de la population féminine face au VIH. We’ve got the power appelle les gouvernements à s’engager davantage pour l’autonomisation et l’émancipation des femmes et des filles, ainsi que pour le respect de leurs droits de l’homme.

« L’épidémie du VIH nous renvoie aux inégalités et aux injustices auxquelles sont confrontées les femmes et les filles ainsi qu’aux disparités au niveau des droits et des services qui exacerbent l’épidémie », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA Winnie Byanyima. « C’est inacceptable, cela peut être évité et cela doit finir. »

Il y a 25 ans, des gouvernements prenaient une décision historique en adoptant la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. Cette feuille de route visionnaire était la plus complète en vue de faire respecter les droits de l’homme des femmes et des filles, ainsi que pour parvenir à l’égalité des sexes dans le monde.

Des progrès ont été réalisés dans des domaines clés. Davantage de filles sont scolarisées et l’écart au niveau du taux de scolarisation en école primaire des garçons et des filles se résorbe dans le monde entier. Dans certains pays, un nombre croissant de femmes sont impliquées dans la vie politique et d’autres gouvernements protègent dorénavant les droits des femmes dans leur législation. Le traitement du VIH s’est également démocratisé, si bien qu’à la mi-2019, plus de 24 millions de personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement, dont plus de 13 millions de femmes de 15 ans et plus.

Le rapport montre cependant que de nombreuses promesses visant à améliorer le sort des femmes et des filles dans le monde n’ont pas été tenues. Près de 40 ans après le début de la riposte, le sida demeure une des principales causes de mortalité chez les femmes de 15 à 49 ans et près de 6 000 jeunes femmes de 15 à 24 ans sont contaminées par le virus chaque semaine.

We’ve got the power met en avant certains aspects à aborder en priorité, dont l’éradication de la violence à l’égard des femmes. Dans les régions à haute prévalence du VIH, il est prouvé que les violences exercées par un partenaire intime augmentent de 50 % le risque de contamination chez les femmes. La séropositivité est aussi parfois un élément déclencheur de violences. Les femmes vivant avec le VIH signalent régulièrement des violences de la part de leur partenaire intime, de membres de leur famille ou de leur communauté, ainsi qu’au sein de services de santé.

Le rapport souligne que hors de l’Afrique subsaharienne, la plupart des femmes exposées au VIH appartiennent aux communautés marginalisées, comme les travailleuses du sexe, les consommatrices de drogues injectables, les femmes transgenres et incarcérées. Toutefois, les inégalités entre les genres, la stigmatisation et la discrimination, la criminalisation, les violences et d’autres violations des droits de l’homme continuent de les empêcher d’accéder aux services dont elles ont besoin. Il faut réformer la législation afin de mettre un terme à la pénalisation et aux pratiques coercitives reposant sur la sexualité, l’activité sexuelle, le statut sérologique et le genre des individus.

Pour que la riposte au sida atteigne son efficacité maximale, les lois et les services doivent répondre aux désirs et aux besoins des femmes et des filles. Cela passe par des stratégies destinées aux adolescentes et des systèmes d’assistance intracommunautaires, ainsi que par l’intégration des questions de la non-violence, du genre et des droits dans une éducation sexuelle complète. Des données montrent qu’en 2019, les adolescent(e)s de moins de 18 ans avaient besoin de l’autorisation de leurs parents ou de leur tuteur dans 105 pays sur 142 afin de faire un test du VIH, et, dans 86 pays sur 138, ils avaient besoin de leur accord pour accéder au traitement et aux soins liés au VIH.

Des études menées de 2013 à 2018 révèlent également que le faible niveau de connaissances sur la prévention du VIH reste inquiétant, en particulier chez les femmes et les filles. En Afrique subsaharienne, la région la plus touchée par le VIH, 7 jeunes femmes sur 10 ne disposaient pas de connaissances complètes sur le VIH. À l’opposé, les pays faisant des efforts réels pour élargir les programmes de prévention du VIH affichent des résultats impressionnants. Par exemple, les nouvelles infections chez les femmes et les filles au Lesotho ont reculé de 41 % entre 2010 et 2018 après l’introduction d’une offre complète de programmes de prévention du VIH.

De manière générale, l’accès à l’éducation reste encore très inégal. Des études montrent qu’assurer la scolarisation des filles peut avoir un effet préventif contre le VIH. En étendant l’éducation secondaire obligatoire, le Botswana a remarqué que chaque année de scolarisation supplémentaire à partir de 9 ans baissait de 12 % le risque d’infection au VIH chez les filles. Toutefois, dans le monde, près d’une adolescente sur trois issue d’une famille parmi les plus pauvres n’a jamais été à l’école.

L’autonomie économique des femmes est essentielle en elle-même et représente un élément important de la riposte au sida. Les femmes continuent cependant d’avoir moins de chances de participer à l’économie que les hommes et d’endosser la grande partie du travail non payé que sont les tâches ménagères et les soins apportés à la famille. Seuls 88 pays sur 190 ont des lois exigeant un salaire égal pour un travail de valeur égale. Pour que la riposte au VIH progresse, il est indispensable de garantir une protection juridique pour mettre un terme à la discrimination liée au genre et que les femmes jouissent de l’égalité devant la loi.

« Les femmes et les adolescentes sont en train de revendiquer leurs droits », a déclaré Mme Byanyima. « Les gouvernements doivent utiliser ces revendications pour fournir des ressources et des services protégeant leurs droits, mais aussi pour apporter une réponse adaptée à leurs besoins et à leurs attentes. »

Le rapport souligne plusieurs approches. Par exemple investir dans des programmes et des réglementations liés au VIH qui encouragent véritablement l’égalité des sexes ; investir dans l’éducation, y compris dans une éducation sexuelle complète, ainsi que dans l’autonomisation économique des femmes et des filles ; mettre en place une législation qui garantit l’égalité des droits de toutes les femmes et de toutes les filles, dont des mesures pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, à la violence et à la criminalisation envers les femmes et les filles ; fournir des soins complets et des traitements dans la dignité ; encourager la participation des femmes dans toutes les décisions touchant aux programmes liés au VIH ; favoriser le leadership et l’implication des femmes et des jeunes dans la prise de décisions à tous les niveaux de la riposte au sida.

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L’ONUSIDA appelle à mettre un terme à la discrimination envers les femmes et les filles

GENÈVE, le 1er mars 2020—Chaque année, le 1er mars, nous célébrons la Journée zéro discrimination. En 2020, l’ONUSIDA appelle à mettre un terme à la discrimination envers les femmes et les filles, et à œuvrer pour l’égalité des droits, de traitement et des chances.

Malgré des progrès, en 2020, des pratiques coercitives, des législations discriminatoires, la violence basée sur le genre et les violations des droits humains continuent de peser lourdement sur la vie de femmes et de filles dans le monde entier. L’ONUSIDA attire l'attention sur sept domaines nécessitant des changements rapides. Il s’agit entre autres de fournir des soins sans stigmatisation ni barrière, de garantir la justice économique, d’assurer la gratuité de l’éducation primaire et secondaire, ainsi que de mettre un terme à la violence basée sur le genre.

« Le féminisme, les droits humains et l’absence de discriminations sont des valeurs profondément ancrées à travers le monde », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Elles sont l’expression de notre humanité, de notre reconnaissance que je suis parce que tu es. Elles sont par ailleurs essentielles pour vaincre le sida. »

Dans le monde, un tiers au moins des femmes et des filles a été victime de violences dans leur vie. Au Kenya, 32 % des femmes âgées de 18 à 24 ans ont indiqué avoir subi des abus sexuels au cours de leur enfance. En outre, seuls 88 pays sur 190 disposent de lois sur l’égalité salariale entre les hommes et les femmes pour un travail de valeur égale.

Même si certains pays ont déjà réalisé des progrès en faveur de l’égalité des sexes, les discriminations envers les femmes et les filles restent d’actualité partout dans le monde. Près d’une adolescente sur trois âgée de 10 à 19 ans et issue d’une famille parmi les plus pauvres n’a jamais été à l’école. 

De nombreux pays disposent encore de lois discriminant les femmes et les filles. Quant aux lois défendant les droits fondamentaux des femmes et les protégeant des préjudices et des inégalités de traitement, elles sont loin d’être la norme. Couplées à d’autres formes de discrimination liée aux revenus, à l’origine ethnique, au handicap, à l’orientation ou à l’identité sexuelle, ces violations touchent les femmes et les filles d’une manière disproportionnée.

« Nous devons transformer nos sociétés pour qu’il n’y ait pas de citoyennes et de citoyens de seconde classe, » a continué Mme Byanyima. « Nous devons éradiquer la violence, les inégalités et l’insécurité basées sur le genre et garantir que les femmes et les filles disposent du même accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi que les hommes et les garçons. »

Les inégalités entre les genres affectent également les communautés et l’économie. Les discriminations à l’égard des femmes et des filles dans le système éducatif et sur le marché du travail sont source d’insécurité économique et sociale. Leur sous-représentation en politique présente le risque de ne pas entendre leurs besoins. En 2019, les femmes occupaient moins d’un quart des sièges dans les parlements.

À ces inégalités viennent s’ajouter les soins aux proches et les tâches ménagères non rémunérées, les inégalités au niveau des droits à la propriété et à la succession, ainsi qu’une autonomie financière restreinte. On estime que les femmes effectuent les trois-quarts des tâches dans le foyer. Un travail qui n’est pas rémunéré.

Les gouvernements ont déjà pris de nombreux engagements par le passé pour mettre un terme à la violence et à la discrimination envers les femmes et les filles, mais des centaines de millions d’entre elles continuent d’être la cible de discrimination, d’abus et de violences. Les femmes et les filles le payent au prix fort, tout comme leur famille, les communautés, les sociétés et le développement économique.

Il est essentiel de garantir la protection des droits des femmes, de mettre un terme à la discrimination envers les femmes et les filles, ainsi que de supprimer les lois discriminatoires si nous voulons parvenir aux Objectifs de développement durable, et, ainsi, à l’égalité et à la justice pour toutes et pour tous.

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Zéro discrimination envers les femmes et les filles

Pleins feux sur…les discriminations liées au VIH envers les femmes et les filles

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Épidémie de COVID-19 : collaboration de l’ONUSIDA et de la Chine afin de garantir la continuité du traitement des personnes vivant avec le VIH

GENÈVE, le 19 février 2020—Une enquête menée auprès de personnes vivant avec le VIH révèle que l’épidémie actuelle de coronavirus dit COVID-19 a un impact considérable sur la vie des personnes séropositives en Chine.

Cette enquête montre que près d’un tiers d'entre elles (32,6%) craint de ne plus avoir de médicaments d’ici quelques jours à cause de l’état d’urgence et des restrictions de déplacement dans certaines régions de Chine. La moitié d’entre elles (48,6%) indique ne pas savoir où obtenir le prochain renouvellement de leur thérapie antirétrovirale. Cependant, le gouvernement et des partenaires communautaires ont lancé un partenariat étroit afin de garantir la continuité de l’accès à ce traitement indispensable à l’heure où le pays lutte pour juguler le COVID-19.

Ainsi, le Chinese National Center for AIDS/STD Control and Prevention a chargé des administrations locales de permettre aux personnes vivant avec le VIH d'obtenir leurs médicaments même hors de leur lieu de résidence habituel. Le centre a également publié et diffusé une liste des cliniques fournissant une thérapie antirétrovirale. Le bureau pays de l’ONUSIDA en Chine, quant à lui, travaille avec BaiHuaLin, une alliance de personnes vivant avec le VIH, ainsi qu’avec d’autres partenaires communautaires afin d’établir de toute urgence un lien avec les personnes séropositives qui risquent de manquer de médicaments dans les 10 à 14 jours prochains et de leur apporter l’assistance nécessaire. L’ONUSIDA va également donner des équipements de protection individuelle à des organisations de la société civile apportant de l’aide aux personnes vivant avec le VIH, aux hôpitaux, etc. L’objectif consiste à améliorer la qualité des soins fournis aux personnes dans les établissements de santé et d’empêcher que les personnes vivant avec le VIH ne contractent le COVID-19.

« Les personnes vivant avec le VIH doivent continuer à obtenir les médicaments dont elles ont besoin pour rester en vie », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Je salue les efforts du Chinese National Center for AIDS/STD Control and Prevention pour aider les personnes vivant avec le VIH et touchées par l’état d’urgence à obtenir leurs médicaments. Nous devons garantir que quiconque ayant besoin d’un traitement au VIH y ait accès, peu importe où il ou elle se trouve. »

L’épidémie du COVID-19 en Chine a déclenché une riposte sans pareil, mais les hôpitaux et le personnel médical sont maintenant débordés par les soins à apporter aux victimes du coronavirus. L’état d’urgence a en outre été déclaré dans certaines villes. Cela signifie pour les personnes séropositives originaires d’une autre localité, qui se trouvent néanmoins dans ces zones qu’elles ne peuvent plus rentrer chez elles et accéder aux services liés au VIH, y compris leur traitement, fournis par leur prestataire de santé habituel.

Alors que la grande majorité des personnes interrogées (82 %) déclare avoir reçu les informations nécessaires pour évaluer leurs propres risques et prendre des mesures préventives contre le COVID-19, la plupart (près de 90 %) souhaitent davantage d’informations sur les mesures de protection spécifiques destinées aux personnes vivant avec le VIH. À l’image du reste de la population, 60 % d'entre elles indiquent avoir manqué d’équipement de protection individuel et domestique, comme des masques, du savon et du désinfectant, de l’alcool médical ou des gants. Près d’un tiers indique avoir peur et avoir besoin d’un soutien psychologique au cours de l’épidémie de COVID-19.

« Nous devons savoir combien de personnes vivant avec le VIH ont contracté le COVID-19, si elles sont davantage exposées à un risque de contamination et, en cas de contamination au coronavirus, si leur résistance est réduite. Au stade actuel de l’épidémie, il reste encore de nombreuses inconnues. Nous devons combler ces lacunes, et ce, sans perdre une seconde », a ajouté Mme Byanyima.

Cette enquête a été élaborée et menée conjointement par l’ONUSIDA et BaiHuaLin, une alliance de personnes vivant avec le VIH avec le soutien du Chinese National Center for AIDS/STD Control and Prevention. Pour cette étude, l’ONUSIDA a mobilisé l’aide des communautés et a attiré l'attention sur Internet afin d’obtenir autant de réponses que possible. Plus de 1 000 personnes vivant avec le VIH y ont participé. Les réponses ont été recueillies du 5 au 10 février 2020. Il est prévu qu’une étude complémentaire détaillée soit réalisée en partenariat avec la faculté de médecine de l’université de Zhongshan. Elle portera sur les besoins des communautés et se penchera sur les problèmes lié au système de santé avec un impact direct sur les services de lutte contre le VIH.

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L'ONUSIDA et l'AIEA scellent une alliance solide pour lutter contre le cancer du col de l'utérus et le VIH, deux maladies étroitement liées

GENÈVE, le 7 février 2020—L'ONUSIDA et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) joignent leurs forces pour renforcer l'action contre le cancer du col de l'utérus et le VIH. Les deux organisations ont signé au siège autrichien de l'AIEA à Vienne un mémorandum d'accord venant clôturer un évènement organisé au cours de la Journée mondiale de lutte contre le cancer. Dans ce document, elles promettent de renforcer et d'élargir les services destinés aux adolescentes et aux femmes touchées par ces deux maladies.

Le cancer du col de l'utérus et le VIH sont en effet étroitement liés. D'une part, cette forme de cancer est la plus répandue chez les femmes vivant avec le VIH, qui ont quasiment cinq fois plus de risques de le développer et, d'autre part, les femmes infectées avec certains types de papillomavirus humain sont deux fois plus exposées à un risque d’infection au VIH.

« Aujourd'hui, 90 % des filles vivant dans des pays à revenu élevé ont accès à un vaccin contre le papillomavirus humain alors qu'elles ne sont que 10 % dans les pays à revenu intermédiaire et faible. Pourquoi une telle injustice ? », s'indigne Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « À l'instar du VIH, le cancer du col de l'utérus se nourrit des inégalités de santé, entre les sexes et socioéconomiques touchant les femmes et les filles dans le monde entier. Il faut démocratiser et intégrer les services. Il s'agit d'investir dans les vies des femmes et des filles, et de respecter leur droit à la santé. » 

En 2018, près de 311 000 femmes sont mortes du cancer du col de l'utérus, 85 % d'entre elles dans les pays à revenu intermédiaire et faible où les programmes de vaccination, de dépistage et de traitement sont limités. Renforcer les actions dans ces pays permettrait de réduire considérablement le taux de mortalité élevé du cancer du col de l'utérus dans le monde.

Près de 70 % des femmes développant un tel cancer ont besoin d'une radiothérapie pour le traiter efficacement. Cependant, l'AIEA estime qu'un tiers des pays à revenu intermédiaire et faible ne proposent pas de services de radiothérapie adaptés aux besoins des patientes. En Afrique, 28 pays ne disposent même pas d'unité de radiothérapie. Un aspect du travail de l'AIEA consiste à aider les pays à utiliser la médecine nucléaire et la radiothérapie pour traiter le cancer du col de l'utérus et d'autres formes de cancer.

« Le cancer du col de l'utérus fait partie des cancers les plus faciles à traiter et soigner lorsque l'on habite à Vienne, Buenos Aires, Rome ou Paris », a déclaré Rafael Mariano Grossi, Directeur général de l'AIEA. « Si vous avez la malchance de vivre dans un pays disposant d'un accès limité à la radiothérapie, il peut alors être fatal. » Et d'ajouter que le partenariat avec l'ONUSIDA est très important pour maximiser les efforts fondamentaux visant à aider les pays à lutter contre le cancer.

Ce nouvel accord entre l'ONUSIDA et l'AIEA consiste entre autres en un partenariat pour soutenir les stratégies et programmes nationaux de développement de plans de travail intégrés pour le VIH et le cancer du col de l'utérus. De plus, les deux organisations vont mobiliser des ressources pour élargir les services de prévention, de diagnostic et de traitement, former les professionnels de santé et faire prendre conscience du lien existant entre VIH et cancer du col de l'utérus.

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Forum économique mondial : présentation de l’Alliance des entreprises pour mettre fin au sida à l’horizon 2030

DAVOS/GENÈVE, le 23 janvier 2020—L’Alliance des entreprises pour mettre fin au sida à l’horizon 2030, partenariat public-privé co-organisé par l’ONUSIDA et GBCHealth, a été dévoilée aujourd’hui en marge de l'assemblée générale du Forum économique mondial à Davos en Suisse.

Cette initiative rassemble des entreprises tournées vers l’avenir et souhaite renforcer la collaboration intersectorielle, capitaliser sur des valeurs communes et créer des environnements favorables à une collaboration efficace. Sa mission consiste à faire le lien entre les instruments et le soutien que les partenaires du secteur public peuvent apporter et ceux dont les entreprises ont besoin afin de parvenir à l’objectif de mettre fin au sida à l’horizon 2030.

Les entreprises ont été et demeurent essentielles à la riposte au sida. Elles jouent un rôle dans la lutte contre la stigmatisation liée au VIH ou la création de partenariats intersectoriels innovants, ainsi que dans la mise en place de programmes de diagnostic, de traitement et de prévention sur le lieu du travail et dans les communautés environnantes. Ces modèles doivent toutefois être adaptés afin de combler les déficits d’investissements et d’implémentation nécessaires pour atteindre l’objectif de mettre fin au sida d’ici 2030.

« Aujourd’hui, chaque entreprise sans exception doit avoir un effet positif sur les sociétés qu’elle sert. Et ce n’est pas en option, c’est une obligation. Les entreprises ne doivent pas se contenter d’atteindre leurs objectifs économiques, mais elles doivent avoir un impact social et environnemental favorable. Le rôle du secteur privé est primordial dans la riposte multisectorielle au VIH. Les entreprises doivent garantir que leur personnel, leurs fournisseurs et les communautés liées ont accès aux programmes vitaux de traitement, de prévention et de soins du VIH. Ensemble, nous pouvons mettre un terme au sida à l’horizon 2030, » a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.

« Une entreprise seule ne pourra pas délivrer le monde du fléau du sida. Continuer son petit bonhomme de chemin ne permettra pas non plus d’atteindre les Objectifs de développement durable. L'innovation portée par quelques avant-gardistes ne suffira pas non plus. Cet agenda repose sur une collaboration intersectorielle, les chaînes d’approvisionnement et les systèmes économiques, ainsi que sur des partenariats innovants entre les gouvernements et la société civile. Chez Anglo American, nous nous engageons à participer à l’Alliance des entreprises pour mettre fin au sida à l’horizon 2030 et nous demandons ardemment aux autres entreprises de joindre nos efforts », a annoncé la présidente du conseil d’administration d’Anglo American en Afrique du Sud, Nolitha Fakude.

« La riposte au sida est importante pour les entreprises et, au cours des deux dernières décennies, ces dernières ont montré la voie au niveau mondial. Les innovations produits et services, les relations avec le personnel, les consommateurs et les consommatrices ainsi qu'avec les décisionnaires, les compétences clés et la logistique, l’analyse de données, le marketing et les ressources financières, tout cela contribue à combler les carences des programmes de dépistage, de prévention et de traitement du VIH financés par des fonds publics. Nous avons besoin d’entreprises tournées vers l’avenir pour aider à mettre au point des solutions holistiques et gérer les risques. Nous sommes à la croisée des chemins. Ce que nous faisons aujourd’hui aura un impact demain », a indiqué la présidente de GBCHealth, Nancy Wildfeir-Field.

L’Alliance des entreprises pour mettre fin au sida à l’horizon 2030 agira en tant que vecteur et relais afin de diffuser les bonnes pratiques par le biais de plateformes publiques, des entreprises participantes et de leurs chaînes d’approvisionnement. Par ailleurs, ce collectif s’impliquera dans l’élaboration de réglementations et de législations favorisant les programmes de prévention et de traitement du VIH, ainsi que l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH.

Veuillez contacter Frauke Joosten à l’adresse joostenvegliof@unaids.org pour en savoir plus ou pour rejoindre l’Alliance des entreprises pour mettre fin au sida à l’horizon 2030.

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La santé ne devrait pas être le seul privilège des riches : le droit à la santé est universel

L’éradication de l’évasion fiscale et la mise en place d’une imposition progressive peuvent combler le manque de financements publics dans le domaine de la santé. Par ailleurs, la santé et le développement devraient être à l’abri de l’impact croissant de la dette

DAVOS/GENÈVE, le 21 janvier 2020—L’ONUSIDA appelle les gouvernements à concrétiser le droit à la santé pour tous en canalisant les investissements publics vers le secteur de la santé. Aujourd’hui, la moitié au moins de la population mondiale n’a pas accès aux services essentiels de santé. Toutes les deux minutes, une femme meurt en couches. Parmi les populations défavorisées, on retrouve les femmes, les adolescent(e)s, les personnes vivant avec le VIH, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les consommateur(rice)s de drogues injectables, les personnes transgenres, les migrant(e)s, les réfugié(s) et les pauvres.

« Les pauvres voient le droit à la santé leur échapper et les personnes essayant de sortir de la pauvreté sont écrasées par des frais de santé d’un niveau inacceptable. Les 1 % les plus riches bénéficient de soins à la pointe de la science, alors que les pauvres luttent rien que pour avoir accès aux soins de base », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.

Près de 100 millions de personnes tombent dans l’extrême pauvreté (qui correspond à moins de 1,9 $ par jour pour vivre), car elles doivent s’acquitter de soins de santé et plus de 930 millions de personnes (12 % environ de la population mondiale) dépensent 10 % de leur budget au moins pour des soins de santé. Dans de nombreux pays, des personnes n’ont pas accès aux soins de santé ou ces derniers sont de mauvaise qualité à cause de redevances qu’ils ne peuvent pas se permettre. Par ailleurs, la stigmatisation et la discrimination bafouent le droit à la santé des pauvres et des personnes vulnérables, en particulier les femmes.

Chaque semaine, dans le monde entier, 6 000 jeunes femmes sont infectées par le VIH. En Afrique subsaharienne, quatre nouvelles infections sur cinq chez les adolescents touchent une fille et, dans la région, les maladies opportunistes sont la première cause de décès des femmes en âge de procréer. Malgré des progrès importants pour réduire la mortalité imputable au sida et les nouvelles infections au VIH, 1,7 million de personnes ont été contaminées en 2018 et près de 15 millions attendent toujours de recevoir un traitement.

« Un secteur de la santé financé par des fonds publics est le meilleur moyen de réduire les inégalités sociales », a indiqué Mme Byanyima. « Lorsque l’enveloppe allouée au secteur de la santé est supprimée ou inadaptée, les pauvres et les personnes en marge de la société, en particulier les femmes et les filles, sont les premiers à perdre leur droit à la santé et ils doivent assumer seuls les soins pour leur famille. »

Fournir à tout le monde des soins de santé est un choix politique que trop de gouvernements ne font pas. La Thaïlande a réduit le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans à 9,1 pour 1 000 naissances vivantes. Ce taux est de 6,3 pour 1 000 aux États-Unis d’Amérique, alors que le produit intérieur brut par habitant de la Thaïlande est 90 % inférieur à celui des États-Unis. La Thaïlande a réussi cette prouesse en mettant en place un système de santé reposant sur des financements publics. Ce dernier permet à chaque citoyen du royaume d’avoir accès aux services de santé fondamentaux quel que soit son âge, et ce, sans faire d’exception.

En Afrique du Sud, seules 90 personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale en 2000. Elles étaient plus de 5 millions en 2019. Le pays dispose à présent du plus grand programme de traitement du VIH au monde. Des pays comme le Canada, la France, le Kazakhstan et le Portugal disposent de systèmes de santé financés fortement par des deniers publics, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays riches.

Dans de nombreux pays, les investissements en matière de santé restent très faibles par rapport au produit intérieur brut. La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement estime que l’évasion fiscale et le transfert de bénéfices par les grandes entreprises font perdre tous les ans entre 150 et 500 milliards de dollars aux pays en voie de développement. Si cet argent était investi dans la santé, le budget de la santé triplerait dans les pays à faible revenu et doublerait dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Mais la course que se livrent les entreprises à celle qui payera le moins d’impôts prive les pays en voie de développement de revenus oh combien nécessaires qui auraient pu servir à offrir des services de santé à la masse des citoyens. On estime que les innombrables aides fiscales causent une perte annuelle de 9,6 milliards de dollars aux pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

« Il est inacceptable que les riches et les grandes entreprises se soustraient à l’impôt et que le commun des mortels le paye de leur santé », s’est indignée Mme Byanyima. « Les multinationales doivent payer leur part de taxes et d’impôts, protéger les droits des employés, garantir l’égalité salariale entre les sexes et fournir des conditions de travail sans danger à tous, en particulier aux femmes. »

Le spectre de la dette menace l’économie, la santé et le développement en Afrique. Il se traduit aujourd’hui par un recul important des dépenses sociales afin d’assurer le remboursement de la dette. Selon le Fonds monétaire international, en avril 2019, la moitié des pays à faible revenu en Afrique étaient surendettés ou proches du surendettement. Parmi eux, la Zambie a réduit de 27 % ses investissements dans le domaine de la santé et a augmenté de 790 % le service de sa dette entre 2015 et 2018. On assiste à une évolution similaire au Kenya où le service de la dette a augmenté de 176 % et les investissements de santé ont baissé de 9 % entre 2015 et 2018. « Il est urgent de gérer la dette tout en protégeant la santé des personnes. Il s’agit de garantir que les nouveaux financements soient destinés à des investissements sociaux, que le remboursement de la dette fasse éventuellement l’objet d’un moratoire afin de permettre à l’économie de reprendre son souffle et que la dette soit restructurée à l’aide d’un mécanisme coordonné en vue de protéger les dépenses allouées au VIH, à la santé et au développement », a déclaré Mme Byanyima.

Une mauvaise santé va souvent main dans la main avec le non-respect des droits de l’homme. Selon la Banque mondiale, plus d’un milliard de femmes ne bénéficient pas d’une protection juridique contre les violences domestiques et près de 1,4 milliard de femmes ne sont pas protégées par la loi contre les violences économiques au sein du couple ou de la famille. Dans 65 pays au moins, les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont un crime. Au cours des dernières années, certains pays ont intensifié les mesures répressives et les restrictions visant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles. Le commerce du sexe est une infraction pénale dans 98 pays. 48 pays et territoires continuent de limiter d’une manière ou d’une autre l’entrée, le séjour et la résidence sur leur sol à cause du VIH. Une étude récente portant sur la réglementation du commerce du sexe dans 27 pays arrive à la conclusion que la décriminalisation de certains aspects du travail du sexe réduit considérablement la prévalence du VIH chez les travailleur(se)s du sexe.

Dans 91 pays, les adolescents ont besoin de l’accord de leurs parents pour faire un dépistage du VIH et, dans 77 pays, pour accéder aux services de santé de la reproduction et sexuelles. Ces réglementations empêchent cette population de se protéger contre une infection au VIH. En Afrique orientale et australe, cela se traduit par une incidence du virus deux fois plus élevée chez les jeunes femmes et les filles par rapport aux hommes et aux garçons de leur âge.

« Au cours de la prochaine décennie, nous pouvons mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique et offrir une couverture sanitaire universelle. Pour cela, les gouvernements doivent répartir l’imposition de manière équitable, fournir des soins de santé de qualité financés par des sources publiques et assurer l’égalité des sexes pour tous. C’est possible », a conclu Mme Byanyima.

Cette année, l’ONUSIDA participe à plusieurs points au programme de la Réunion Annuelle du Forum Économique Mondial de Davos en Suisse. Elle mettra en avant l’urgence pour les gouvernements de remplir leurs engagements afin de faire de la couverture sanitaire universelle une réalité tout en n’oubliant personne.

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La Directrice exécutive de l’ONUSIDA présente sa vision au Conseil de l’ONUSIDA

GENÈVE, le 13 décembre 2019—Winnie Byanyima a présenté ses priorités pour 2020 au cours de sa première allocution devant le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) depuis sa nomination au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA. Elle a signalé que « la riposte mondiale au VIH et le Programme commun forment l’un des meilleurs exemples de l’importance du multilatéralisme et de la solidarité internationale », avant d’ajouter que « l’année 2020 nous donne l’occasion de réfléchir sur la manière d’améliorer davantage le travail du Programme commun. »

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA a déclaré que son organisation renforcera son action dans quatre domaines : les femmes et les filles en Afrique ; la défense des droits de l’homme pour tous ; transférer la science, l’innovation et la technologie aux populations ; le financement de la riposte mondiale au sida.

Mme Byanyima a pris note des avancées considérables réalisées dans le cadre de la riposte au sida, mais elle a indiqué au Conseil que, malgré les progrès importants enregistrés par certains pays et certaines régions, le monde ne parviendra pas à l’objectif général de 75 % de réduction des nouvelles infections du VIH d’ici fin 2020. Au cours de la 45e réunion du CCP qui s’est tenue jusqu’à hier, les pays ont été invités à renforcer leurs investissements en faveur de la prévention du VIH et d’investir pas moins d’un quart de l’enveloppe allouée au VIH dans des programmes de prévention.

Le CCP a également demandé d’entreprendre un examen de la Stratégie 2016–2021 de l’ONUSIDA, de sa mise en œuvre et des résultats obtenus. Les conclusions seront analysées au cours d’une consultation auprès de nombreux acteurs et seront présentées lors de la prochaine réunion du Conseil prévue en juin 2020. Elles formeront un élément constitutif de la nouvelle stratégie de l’ONUSIDA.

« L’élaboration de la prochaine stratégie reposera en grande partie sur des données et des consultations. Elle impliquera le personnel de l’ONUSIDA, nos coparrainants, la société civile, des personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus, des jeunes, des institutions religieuses, des ministères de la Santé, des Finances et de l’Égalité des sexes, des parlementaires, la communauté scientifique, des donateurs et le secteur privé », a indiqué Mme Byanyima.

Dans son discours d’ouverture devant le CCP, Mme Byanyima a abordé les défis et les opportunités attendus au cours des 13 mois qui restent avant la fin 2020 (il s’agira d’ici là d’atteindre plusieurs objectifs de prévention, de traitement et autres liés au VIH), et au cours des 11 années à peine d’ici 2030, date à laquelle le monde s’est engagé à mettre fin au sida.

Mme Byanyima a indiqué que sa priorité ira au meilleur atout de l’ONUSIDA : son personnel. « Beaucoup a déjà été fait, mais il reste encore fort à faire. Nous devons continuer à œuvrer pour restaurer la confiance au sein de notre personnel et avec nos partenaires externes, mais aussi pour changer la culture de l’organisation afin que l’ONUSIDA ne tolère plus jamais les abus de pouvoir, que ce soit sous la forme de harcèlement, sexuel ou non, ou d’intimidations. L’organisation doit faire en sorte que son personnel se sente en sécurité et n’ait pas peur de parler. »

Le CCP, se référant à l’examen récent du Corps commun d’inspection portant sur la gestion et l’administration de l’ONUSIDA, a salué la volonté de Mme Byanyima de mettre en place un point à l’ordre du jour annuel du CCP. Il consistera à aborder les audits internes et externes, l’éthique et d’autres aspects touchant à la reddition de comptes.

Mme Byanyima a par ailleurs rendu hommage à Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA chargée de la gestion et de la gouvernance, qui quittera l’organisation début 2020. Elle l’a remerciée d’avoir aidé l’ONUSIDA à traverser la dernière crise touchant à la réputation de l’organisation et pour avoir facilité le passage de bâton. Elle lui a souhaité de réussir dans tous ses projets et elle a fait l’éloge de Mme Carlsson pour avoir lancé des réformes ô combien nécessaires au niveau de la gestion et de la gouvernance, assuré la protection et le soutien des membres du personnel victimes d’harcèlement et d’abus de pouvoir, mais aussi pour avoir dirigé l’entrée en vigueur du Plan d’action pour l’égalité des sexes et du Plan d’action pour la gestion de l’ONUSIDA.

La délégation de l’organisation non gouvernementale du CCP a, quant à elle, mis en avant un rapport sur la couverture sanitaire universelle. Ce dernier souligne le rôle des organisations communautaires en tant que partenaires et acteurs essentiels de l’élaboration et de la mise en œuvre de la CSU. Le CCP a également demandé à l’ONUSIDA à aider aussi à l’avenir les pays à garantir la fourniture de services complets du VIH ou leur déploiement et leur accessibilité dans le cadre du programme de la couverture sanitaire universelle.

La dernière journée de la réunion a été entièrement dédiée au thème de la réduction de l’impact du sida chez les enfants et les jeunes. Elle a tiré la sonnette d’alarme sur le ralentissement inquiétant de l’élimination des nouvelles infections chez les nourrissons et de l’apport d’un traitement efficace aux enfants âgés de 0 à 14 ans afin qu’ils puissent s’épanouir. Le CCP a participé à des tables rondes sur l’importance du leadership des jeunes en vue de transformer la riposte au VIH en des stratégies globales.

Des représentants des États membres des Nations Unies, d’organisations internationales, de la société civile et des organisations non gouvernementales ont participé à cette session de trois jours présidée par la Chine ; les États-Unis d’Amérique officiaient aux fonctions de coprésidence et le Bélarus au poste de rapporteur.

Les décisions du CCP sont disponibles à l’adresse https://www.unaids.org/fr/whoweare/pcb/45.

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