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L’analyse KFF/ONUSIDA révèle que les gouvernements donateurs ont dépensé 7,8 milliards de dollars pour le VIH en 2019, soit 200 millions de dollars de moins qu’en 2018

Les financements accordés par les gouvernements donateurs étaient quasiment au même niveau qu’il y a dix ans malgré une augmentation de 24 % du nombre de personnes vivant avec le VIH au cours de cette période

GENÈVE/SAN FRANCISCO, le 6 juillet 2020—Un nouveau rapport de la KFF (Kaiser Family Foundation) et du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) révèle que les dépenses des gouvernements donateurs destinées à la lutte contre le VIH dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont atteint 7,8 milliards de dollars en 2019. Cette somme est en recul par rapport à 2018 (8 milliards de dollars) et équivaut pratiquement au niveau de financement d’il y a dix ans.

Entre 2018 et 2019, la moitié des 14 gouvernements donateurs analysés au cours de cette étude ont réduit leur participation aux efforts mondiaux contre le VIH, six d’entre eux ont revu leurs financements à la hausse et la participation est restée stable pour le dernier. Ces aides permettent de fournir des soins et des traitements contre le VIH, ainsi que d’assurer la prévention et d’autres services dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.

Cette situation revient tout d’abord à la baisse du financement bilatéral des États-Unis imputable à une stagnation des financements du Congrès sur plusieurs années, à un recul des projets de financement de programmes ainsi qu’au calendrier des échéances. Cette baisse s'explique également dans une moindre mesure par la diminution des financements de la part d’autres donateurs. Alors que les donateurs ont augmenté les contributions multilatérales au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'ONUSIDA et à l’UNITAID de plus de 100 millions de dollars, cela n’a pas suffi à compenser le déclin des financements bilatéraux. Depuis 2010, les financements en provenance de gouvernements donateurs autres que les États-Unis ont reculé de plus d’un milliard de dollars. Cette situation s'explique principalement par une baisse de l’aide bilatérale à la lutte contre le VIH.

Malgré le recul de leur participation, les États-Unis demeurent le principal gouvernement donateur pour le VIH en déboursant 5,7 milliards de dollars en 2019 et ils occupent la première place du classement des financements par rapport à la taille de l’économie nationale. Vient ensuite le Royaume-Uni (646 millions de dollars), suivi de la France (287 millions de dollars), des Pays-Bas (213 millions de dollars) et de l’Allemagne (180 millions de dollars).

Ces données ont été intégrées au rapport mondial de l’ONUSIDA qui passe en revue toutes les sources de financement de l’aide au VIH, dont les gouvernements locaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé, et les compare avec les besoins pour atteindre les objectifs de dépistage et de traitement. L’ONUSIDA estime à 26,2 milliards de dollars les ressources nécessaires d’ici fin 2020, mais seuls 19,8 milliards de dollars sont disponibles à l’heure actuelle ce qui représente un déficit de plusieurs milliards de dollars. Cet écart se creuse au cours des dernières années alors que le nombre de personnes vivant avec le VIH dans les pays à faible et moyen revenu a augmenté de 25 % au cours de la dernière décennie et que le nombre de nouvelles infections au VIH reste élevé.

« Chaque dollar qui n’est pas investi aujourd’hui se traduit par des morts imputables au sida et par de nouvelles infections au VIH », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Dans un monde marqué par des inégalités criantes, nous devons renforcer les investissements en vue du droit à la santé. Il s’agit d’une responsabilité partagée qui nécessite davantage de financements de la part des donateurs et de ressources nationales, y compris en libérant de la marge de manœuvre budgétaire grâce à l’annulation de la dette. » « Les gouvernements donateurs continuent de se détourner des programmes de financement du VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire, tandis que le nombre de personnes vivant avec le VIH est toujours à la hausse », a indiqué Jen Kates, Senior Vice President de la KFF. « La situation est susceptible de devenir plus précaire à partir de 2020 alors que l’impact de la COVID-19 se fait sentir sur les budgets des gouvernements donateurs et pèse de plus en plus sur la santé et les économies du monde entier. »

Le nouveau rapport, résultat du partenariat sur le long terme entre la KFF et l’ONUSIDA, fournit les données les plus récentes disponibles concernant les gouvernements donateurs, sur la base des données transmises par les gouvernements. Il inclut leur aide bilatérale aux pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire et les contributions au Fonds mondial, à l’ONUSIDA ainsi qu’à l’UNITAID.  Le « financement des gouvernements donateurs » correspond aux dépenses ou paiements effectués par les donateurs.

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L’UNAIDS Health Innovation Exchange 2020 s’ouvre en amont de la Conférence internationale sur le sida

Le forum international UNAIDS Health Innovation Exchange, HIEx2020, présente des innovations dans le domaine de la santé venues du monde entier et encourage les échanges à ce sujet

GENÈVE, le 1er juillet 2020—La rencontre internationale UNAIDS Health Innovation Exchange, HIEx2020, a ouvert ses portes. Il s’agit d’un forum virtuel regroupant plus de 25 innovations de la santé issues du monde entier. L’édition actuelle organisée en amont de la Conférence internationale sur le sida 2020 accorde une attention spécifique au thème de la COVID-19.

Les innovations présentées sur le forum ont pour objectif de répondre à certains des défis de santé impérieux auxquels sont confrontés des pays et des communautés, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire Ces innovations portent aussi bien sur des produits permettant de détecter les médicaments contrefaits et les substances interdites que sur des solutions numériques comme des plateformes de télémédecine qui fournissent des services médicaux à distance via Internet, des applications mobiles de promotion de la santé sexuelle auprès des jeunes et des diagnostics de la COVID-19.

« Nous avons besoin d’innovations sociales et de capitaliser sur la technologie pour améliorer les résultats de santé. Nous avons besoin de solutions qui changent radicalement la donne pour les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique subsaharienne afin de lutter contre des inégalités bien ancrées », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA. « La riposte au sida est la preuve que des innovations motivées par des communautés engagées peuvent transformer l’accès aux soins de santé et toucher les populations les plus marginalisées. »

L'une des innovations présentées utilise une technologie de LED sans UV pour tuer les virus et les bactéries. Son efficacité redoutable sur le nouveau coronavirus à l’origine de la COVID-19 a été démontrée récemment.

Le programme de l’HIEx2020 s’étendra sur deux jours (les 1er et 2 juillet) et rassemblera de grands noms du secteur de la santé et de l’innovation. Parmi les évènements de haut niveau, nous pouvons citer Leçons tirées de la COVID-19 : innover pour préparer nos systèmes de santé à l’avenir, donner accès aux jeunes à l’e-santé et transformer le domaine de la santé grâce aux innovations.

Mariya Gabriel, commissaire européenne à l’Innovation, la Recherche, la Culture, l’Éducation et la Jeunesse, expliquera comment la santé mondiale peut tirer profit de l’innovation et du leadership. « L’innovation doit faire partie intégrante des soins de santé et n’oublier personne », a déclaré Mme Gabriel. « Mais aucun continent, aucun pays, ni aucune institution ne peut gagner cette course en faisant bande à part. Cela nécessite un effort mondial et un engagement politique. »

L’utilisation de l’énergie solaire pour la santé aura une place à part lors du HIEx2020. Une discussion de haut niveau regroupant des ministres de la Santé et de l’Énergie de plusieurs pays sera organisée à ce sujet en collaboration avec l’International Solar Alliance. Les établissements de santé primaire de plusieurs pays ne disposent en effet pas d’une alimentation fiable en électricité ce qui non seulement limite la qualité des services, mais empêche aussi l’utilisation d’outils de santé numérique pour élargir l’accès aux soins. 

« L’énergie solaire améliore la disponibilité et la qualité des services de santé dans des zones où l’accès à l’électricité est difficile », a expliqué Upendra Tripathy, directeur général d’International Solar Alliance. « Nous devons agir pour étendre l’utilisation de l’énergie solaire en tant que vecteur de transformation des soins de santé primaire dans les pays en voie de développement. »

Les innovations en lien avec la COVID-19

La pandémie de COVID-19 a révélé qu’il est capital d’assurer la résilience des systèmes de santé et de garantir que les pays disposent des technologies et capacités nécessaires pour riposter efficacement aux crises sanitaires.

L’UNAIDS Health Innovation Exchange s’est engagé très tôt en faveur d’un observatoire des innovations liées à la COVID-19. Alors que la pandémie de coronavirus gagnait rapidement du terrain en mars 2020, l’ONUSIDA et l’UNAIDS Health Innovation Exchange ont fait équipe avec StartupBlink pour lancer une carte dynamique en ligne recensant les innovations liées à la COVID-19. Plus de 30 000 utilisateur et utilisatrices consultent aujourd’hui tous les mois cette carte qui apporte des informations sur plus de 1 000 initiatives dans le monde entier. Dans le cadre de l’HIEx2020, l’UNAIDS Health Innovation Exchange et StartupBlink vont lancer une analyse détaillée des actions en lien avec la COVID-19 dans le Rapport sur l’écosystème de l’innovation. Ce document mesurera et établira un classement des villes et pays de la planète selon leur contribution aux innovations dans la lutte contre le coronavirus.

Visiter l’HIEx2020 : https://event.healthinnovation.exchange/

UNAIDS Health Innovation Exchange

Lancé en mai 2019 par l’ONUSIDA dans la ville suisse de Genève, l’UNAIDS Health Innovation Exchange identifie les difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre de programmes et fait le lien entre les personnes impliquées et des innovations à fort potentiel, ainsi qu’avec des investisseurs pour démocratiser des solutions durables. L’UNAIDS Health Innovation Exchange puise dans l’expertise de grandes figures politiques, de spécialistes de la santé, de grands noms de la technologie et de la science, de créateur et de créatrices, d'institutions de financement et d'accélération, de communautés et de personnes mettant en œuvre des programmes dans les pays. Par ailleurs, elle milite aussi pour des solutions autochtones, une production locale et des partenariats transversaux.

Nota bene : la présence d’une innovation sur l’UNAIDS Health Innovation Exchange ne signifie pas que l’ONUSIDA ou l’UNAIDS Health Innovation Exchange s'en portent caution.

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Objectifs 2020 : des avancées disparates. Le rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida fait état d’un échec accentué par la COVID-19

Depuis 2015, 3,5 millions d’infections au VIH et 820 000 morts supplémentaires liés au sida sont imputables à des objectifs non atteints. Elles auraient été évitées si les objectifs 2020 avaient été réalisés. La riposte pourrait également revenir dix ans en arrière au moins, si la pandémie de COVID-19 interrompt gravement les services de lutte contre le VIH.

GENÈVE, 6 juillet 2020Un nouveau rapport de l’ONUSIDA relate des avancées notables, mais marquées par de grands écarts, en particulier dans le déploiement de l’accès à la thérapie antirétrovirale. La disparité des avancées d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays empêchera d’atteindre les objectifs mondiaux de la riposte au VIH fixés pour 2020. Le rapport Agissons maintenant avertit même de la perte d’avancées et de la stagnation du progrès si nous ne faisons rien. Il souligne l’urgence pour les pays de redoubler d’efforts et d’agir sans tarder pour soigner les millions de personnes laissées de côté.

« Nous devrons mener des actions efficaces chaque jour de la décennie à venir pour remettre le monde sur la voie des objectifs 2030 et mettre fin à l’épidémie du sida », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Des millions de vies ont été sauvées, en particulier des vies de femmes en Afrique. Les nombreuses avancées enregistrées doivent être partagées avec toutes les communautés du monde. La stigmatisation et la discrimination ainsi que les inégalités généralisées sont autant d’obstacles à surmonter pour mettre fin à l’épidémie de sida. Les pays doivent écouter les preuves apportées, prendre leurs responsabilités et défendre les droits humains. »

Quatorze pays ont atteint le triple objectif 90-90-90 du traitement contre le VIH (90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes se sachant séropositives suivent un traitement antirétroviral ; 90% des personnes sous traitement antirétroviral présentent une charge virale indétectable). Alors qu’il affiche l’un des taux de prévalence parmi les plus élevés au monde, 27 % en 2019, l’Eswatini fait partie de ces pays et a même déjà dépassé ces objectifs pour atteindre le suivant : 95-95-95.

Le déploiement de la thérapie antirétrovirale a sauvé des millions de vies et évité des millions de nouvelles infections. Pourtant, 690 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes liées au sida l’an dernier. 12,6 millions sur les 38 vivant avec le VIH n’avaient pas accès au traitement vital.

« Le sida n'est pas terminé en Côte d'Ivoire. Nous devons accélérer la mise sous traitement des personnes vivant avec le VIH et intensifier la recherche des perdus de vue. », a affirmé Eugène Aka Aouélé, Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique de Côte d'Ivoire.

Le monde a accumulé un grand retard dans la prévention de nouvelles infections au VIH. 1,7 million de personnes a contracté le virus, soit plus du triple de l’objectif mondial. On constate des progrès en Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections au VIH ont reculé de 38 %, depuis 2010. Ces chiffres contrastent dramatiquement avec ceux d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, où les nouvelles infections au VIH ont explosé de 72 % depuis 2010. Leur nombre a également bondi de 22 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et de 21 % en Amérique latine.

Le rapport Agissons maintenant fait état d’avancées disparates délaissant trop de personnes vulnérables. 62 % environ des nouvelles infections au VIH concernent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les, comme les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel-les du sexe, les consommatrices et consommateurs de drogues et la population incarcérée, alors même qu’elles ne représentent qu’une très faible part de la population globale.

La stigmatisation, la discrimination, les autres inégalités sociales et l’exclusion forment autant d’obstacles stratégiques. Les populations marginalisées qui redoutent le jugement, la violence ou les arrestations rencontrent des difficultés à accéder aux services de santé sexuelle et de la reproduction, notamment en lien avec la contraception et la prévention du VIH. La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH demeure monnaie courante. Au moins 82 pays criminalisent une forme de transmission du VIH, l’exposition au virus ou la non-divulgation de son statut sérologique. Le commerce du sexe relève du Code pénal dans au moins 103 pays, et pas moins de 108 pays criminalisent la consommation ou la possession de drogue destinée à une consommation personnelle.

Les femmes et les filles en Afrique subsaharienne continuent de former la majeure partie de la population concernée. Elles représentent 59 % des nouvelles infections dans la région en 2019. 4 500 adolescentes et jeunes femmes entre 15 et 24 ans contractent le VIH chaque semaine. Les jeunes femmes comptent pour 24 % des nouvelles infections au VIH en 2019, alors même qu’elles ne forment que 10 % de la population en Afrique subsaharienne.

Cependant, lorsque des services exhaustifs de lutte contre le VIH sont accessibles, le taux de transmission chute littéralement. Une couverture efficace a réduit les inégalités et le taux d’incidence des nouvelles infections au VIH en Eswatini, au Lesotho et en Afrique du Sud. Elle combine les options de prévention comme le soutien socio-économique des jeunes femmes et une couverture de traitement étendue permettant d’obtenir une charge virale indétectable chez des populations jusque là délaissées.

La pandémie de COVID-19 a lourdement perturbé la riposte au sida et pourrait continuer sur sa lancée. Une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500 000 morts supplémentaires en Afrique subsaharienne l’année prochaine (2020-2021). Ce revers ramènerait le taux de mortalité lié au sida dans la région à celui de 2008. Une interruption, ne serait-ce que de 20 %, provoquerait 110 000 morts supplémentaires.

Jeanne Gapiya, Présidente de l'Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida au Burundi souligne que « Mettre fin à la pandémie de COVID-19 dès 2020 et à celle de VIH comme enjeux de santé public à l’horizon 2030 ne constituent pas deux combats, mais un seul et même combat : le combat pour mettre fin aux inégalités et œuvrer pour le plein respect des droits humains de toutes et de tous. »  

Pour lutter contre les épidémies conjuguées de VIH et de COVID-19, l’ONUSIDA et ses partenaires mènent une campagne mondiale en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. L’appel a déjà reçu la signature de 150 responsables et spécialistes du monde entier. Il exige que tous les vaccins, traitements et tests soient libres de brevet, produits en masse et distribués gratuitement et équitablement à l’ensemble de la population.

L’ONUSIDA presse également les pays à augmenter leurs investissements pour combattre ces deux maladies. Les investissements pour riposter au VIH ont chuté de 7 % entre 2017 et 2019 et représentent 18,6 milliards de dollars US. Ce revers signifie qu’il manque 30 % au budget de 26,2 milliards de dollars US nécessaire à une riposte efficace au VIH pour 2020.

« Nous ne laisserons pas les pays pauvres passer en dernier. La protection contre ces virus mortels ne doit pas dépendre de votre compte en banque ni de la couleur de votre peau », insiste Mme Byanyima. « Nous ne pouvons pas puiser dans les financements d’une maladie pour en soigner une autre. Le VIH et la COVID-19 doivent bénéficier de financements exhaustifs pour éviter la perte massive de vies humaines. »

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Le Conseil de l’ONUSIDA a discuté du travail de l’organisation concernant la COVID-19 et le VIH, ainsi que de sa prochaine stratégie et de son programme de transformation

GENÈVE, le 26 juin 2020—La 46e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) s’est achevée à Genève en Suisse. Cette session organisée du 23 au 25 juin 2020 s’est tenue pour la première fois en ligne à cause de la pandémie de COVID-19. Le CCP présidé par les États-Unis d’Amérique avait décidé qu’il était important de montrer que le processus intergouvernemental est capable de fonctionner correctement pendant la crise du coronavirus.

Au cours de cette réunion, une série de décisions cruciales ont été prises concernant l’avenir de la riposte au VIH et la transformation de l’ONUSIDA. En parallèle, des discussions et des réflexions ont été menées portant sur les liens entre les pandémies du VIH et de la COVID-19.

« Je remercie le Conseil de coordination du Programme pour la confiance qu’il nous accorde concernant la réussite de notre programme ambitieux », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Je suis très heureuse d’avoir reçu son feu vert pour poursuivre l’élaboration d’une nouvelle stratégie mondiale de riposte au VIH qui prendra en compte la COVID-19 et l’ère post-COVID-19, et qui améliorera l’adéquation et la réactivité de l’ONUSIDA. Je suis impatiente de mettre ce travail en pratique. »

La réunion du CCP de trois jours s’est ouverte sur un état des lieux du VIH et de la COVID-19 à la fin du premier semestre 2020. Mme Byanyima a souligné que l’épidémie de VIH est toujours une urgence et d’actualité, mais aussi que le monde accuse un retard pour atteindre les objectifs 2020 de la lutte contre le VIH. Elle a enjoint aux pays de tirer profit des décennies d’investissement dans la riposte au VIH, de tirer les leçons que livre une histoire marquée par un accès inéquitable aux services liés à la lutte contre le VIH et de les appliquer pour lutter contre la COVID-19.

Les discussions ont porté sur l’essence de la prochaine stratégie qui devra faire preuve d’ambition et de vision, être étayée par des données et des preuves, disposer de ressources suffisantes et être bien accueillie. Le CCP a proposé un calendrier avec différentes échéances ponctuant l’élaboration d’une nouvelle stratégie audacieuse. Il a décidé que l’ONUSIDA allait présenter un rapport sur les conclusions de l’inspection et des consultations en cours portant sur la stratégie pour le faire valider d’ici fin octobre 2020. Un avant-projet de la stratégie fera l’objet de discussions au cours de la prochaine réunion du CCP prévue en décembre 2020.

Le CCP a également discuté de la transformation de l’ONUSIDA. Il a écouté l’évolution de la mise en place du Plan d’action pour la gestion qui a été élaboré en vue de garantir un environnement de travail sain, juste et motivant à tous les membres du personnel de l’ONUSIDA. Il a salué les progrès réalisés jusqu’à présent et a demandé d’accélérer le processus, en particulier en renforçant les systèmes de justice et de redressement des torts internes. Le groupe de travail du CCP sur les recommandations du Corps commun d’inspection (CCI) a également fourni des informations actuelles sur son travail visant à assurer le respect des recommandations du CCI.

Concernant le Cadre unifié du budget, des résultats et des responsabilités de l’ONUSIDA, le CCP a reconnu que l’ONUSIDA agit en respectant sa mission fondamentale, est exemplaire pour impliquer les personnes les plus oubliées et lutte contre les inégalités. Le renforcement du travail de l’ONUSIDA au niveau des pays a été salué.

La réunion a examiné les rapports portant sur le suivi des performances de l’ONUSIDA et les questions de gestion des finances et des ressources humaines stratégiques de l’organisation. Le CCP a accueilli favorablement les réussites du Programme commun pour ce qui est du renforcement de l’action commune et collaborative au niveau des pays, mais s’est montré préoccupé du déficit prévu de 15 millions de dollars par rapport au budget de base. Toutefois, l’annonce faite par le gouvernement allemand concernant une contribution supplémentaire de 20 millions d’euros au profit de l’ONUSIDA en 2020 a été appréciée à sa juste valeur. Le CCP a également apprécié que les discussions entre des membres du CCP et les auditeurs et auditrices externes et internes concernant les conclusions de leurs rapports ont fait l’objet d’un point spécifique à l’ordre de jour.

Le segment thématique sur le cancer du col de l’utérus programmé le 25 juin est repoussé à la réunion de décembre du CCP.

Des représentants et représentantes des États membres des Nations Unies, d’organisations internationales, de la société civile et d’organisations non gouvernementales ont participé à cette session de trois jours présidée par les États-Unis d’Amérique, la Namibie officiait aux fonctions de coprésidence et l’Inde au rapport.

Le rapport destiné au Conseil émanant de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA et les décisions du CCP sont disponibles à l’adresse https://www.unaids.org/fr/whoweare/pcb/46.

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La Directrice exécutive de l’ONUSIDA fait le bilan de la lutte contre le VIH/la COVID-19 lors de l’ouverture de la réunion du CCP

GENÈVE, le 24 juin 2020—La 46e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA s’est ouverte le 23 juin 2020. Organisé en ligne pour la première fois à cause de la pandémie de COVID-19, ce rassemblement de trois jours se composera de discussions et de réflexion sur la riposte au VIH, les liens entre les deux pandémies du VIH et de la COVID-19, ainsi que le travail du Secrétariat et du Programme commun.

Dans son discours inaugural à la réunion du CCP, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a analysé la situation du VIH/COVID-19 à la mi-2020 et a expliqué à son public en ligne que l’épidémie de VIH est toujours urgente et d’actualité.

« Même avant la COVID-19, nous étions en retard par rapport à nos objectifs pour 2020. Aujourd’hui, la crise de la COVID-19 risque de nous éloigner encore plus de notre cap », a averti Mme Byanyima. « Au titre de Programme commun, nous devons nous attaquer aux problèmes de fond pour sortir de cette crise et vaincre les deux pandémies, mais aussi encourager l’apparition de sociétés sures, justes et résilientes », a-t-elle ajouté.

Mme Byanyima a enjoint aux pays d’apprendre les leçons d'une histoire marquée par un accès inéquitable aux services de lutte contre le VIH et de les appliquer pour lutter contre la COVID-19. Elle a souligné que des millions de personnes sont mortes de maladies opportunistes alors que des médicaments existaient qui auraient pu leur sauver la vie. Réserver l’accès aux médicaments aux groupes pharmaceutiques s’est traduit par des prix que les personnes vivant dans les pays en voie de développement ne pouvaient pas se permettre.

Dans le même esprit, Mme Byanyima renouvelé son appel en faveur d’un vaccin de la COVID-19 pour toutes et tous et d’un accord international stipulant que tout vaccin ou traitement découvert pour la COVID-19 doit être mis à disposition de tous les pays. « Les pays en voie de développement ne doivent pas être exclus à cause des prix pratiqués, » a-t-elle continué.

La Directrice exécutive a également souligné l’importance accrue de l’ONUSIDA au cours d’une nouvelle pandémie et la manière unique dont son expérience et son expertise peuvent garantir que les investissements dans la riposte à la COVID-19 tirent profit des leçons vitales apprises de la riposte au VIH.

Soutenir le traitement et la prévention du VIH, travailler en première ligne avec les communautés, encourager les droits humains et l’égalité des sexes, faire campagne contre la stigmatisation et la discrimination : voici quelques-unes des missions centrales de l’ONUSIDA, a-t-elle expliqué lors de la réunion. L’ONUSIDA va poursuivre son action en respectant ces missions et aller à la rencontre des personnes les plus oubliées, mais elle va également modifier les priorités de la politique internationale et s’attaquer aux inégalités qui exposent certaines personnes à un risque plus élevé d’infection au VIH et à la COVID-19, a-t-elle poursuivi.

Passant au thème de la prochaine stratégie mondiale de l’ONUSIDA, Mme Byanyima s’est engagée à ce que cette nouvelle stratégie essentielle pensée en vue d’une meilleure riposte au VIH reflète les contributions et l’engagement les plus vastes possible, aussi bien du CCP, que de ses membres et de la communauté internationale du sida. Elle a proposé de présenter un avant-projet ambitieux lors de la 47e réunion du CCP prévue en décembre 2020 et qu’une version finale soit revue et adoptée par le CCP en mars 2021. 

Mme Byanyima a informé le CCP sur la transformation interne de l’ONUSIDA en soulignant la manière dont elle encourage les principes du leadership des femmes afin de permettre de changer la culture de l’organisation. Toute une batterie de mesures supplémentaires, notamment une refonte du système de gestion des performances et une fonction éthique indépendante, garantissant la bonne poursuite de cette transformation a été annoncée.

Mme Byanyima a terminé son allocution en rappelant les retours extraordinaires attendus des investissements dans l’ONUSIDA. Elle a indiqué qu’il est essentiel que l’ONUSIDA, mais aussi d’autres sources de financement comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ou le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida, soient financées dans leur totalité.

« La COVID-19 nous montre qu’investir dans les principes, les stratégies, l’infrastructure et l’expertise liés au VIH dépasse largement le cadre de la riposte au sida », a-t-elle conclu.

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L’Allemagne renforce sa contribution à la riposte au VIH en donnant 20 millions d’euros supplémentaires à l’ONUSIDA

GENÈVE, le 25 juin 2020—Le gouvernement allemand a annoncé son intention de donner 20 millions d’euros supplémentaires à l’ONUSIDA en 2020 afin de renforcer la riposte au VIH au cours de la pandémie de COVID-19. Cette somme vient s’ajouter à sa contribution annuelle au budget de base de 5 millions d’euros. Le ministre fédéral de la Santé, Jens Spahn, a fait part de cette décision au cours d’une rencontre avec la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, organisée à Genève en Suisse, dans le cadre de la 46e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA.

« Nous félicitons le travail de l’ONUSIDA dans la lutte contre la COVID-19 qui met l’accent sur l’implication des communautés, l’accès des populations clés et vulnérables aux services de santé essentiels, dont ceux de lutte contre le VIH, la protection des droits fondamentaux et la réduction de l’impact socio-économique de l’épidémie », a déclaré M. Spahn. « Avec cette enveloppe supplémentaire, nous encourageons l’ONUSIDA à poursuivre son travail essentiel aux côtés de l’Organisation mondiale de la Santé et d’autres partenaires internationaux de santé. »

Le gouvernement allemand, ainsi que les parlementaires, la société civile et des partenaires en Allemagne font preuve depuis longtemps de leur engagement en faveur de la riposte au VIH, de la santé et de la sécurité sanitaire dans le monde. L’Allemagne s’est ainsi engagée à hauteur de 1 milliard de dollars lors de la dernière reconstitution des financements du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le gouvernement allemand, partenaire privilégié de l’ONUSIDA, contribue pleinement à mettre un terme au sida, qui menace la santé publique, d’ici 2030 et investit des ressources importantes pour n’oublier personne.

« L’ONUSIDA apprécie ce geste de soutien de la part de l’Allemagne qui vient reconnaître le travail réalisé par l’ONUSIDA avec les pays et les partenaires afin de répondre au VIH au cours de la pandémie de COVID-19. C’est une source d’encouragement. Par la même occasion, il reconnaît également que des leçons et expériences ont été tirées des dernières décennies de la riposte au VIH et qu’elles sont appliquées à l’heure actuelle dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 », a ajouté Mme Byanyima. « J’invite tout le monde à suivre l’exemple de l’Allemagne et à continuer à investir dans la riposte mondiale au VIH. »

Le soutien accru apporté par l’Allemagne est un investissement essentiel pour sauver des vies et protéger la dignité des personnes vivant avec le VIH ou exposées au virus. À l’heure où l’humanité est confrontée au double spectre de la pandémie de VIH et de COVID-19, l’Allemagne continue d’être un exemple de responsabilité partagée et de solidarité internationale, toutes deux nécessaires. Des simulations prédisent qu’une interruption totale de six mois des services du VIH due à la COVID-19 pourrait multiplier par deux les décès liés au sida en Afrique subsaharienne et les faire retomber au niveau de 2008, et que cela pourrait provoquer jusqu’à 162 % d’augmentation des nouvelles infections au VIH chez les enfants.

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Disponibilité et prix des antirétroviraux : impact de la COVID-19 et atténuation des risques

Une étude de l’ONUSIDA montre que l’impact de la COVID-19 sur la production et la logistique pourrait avoir des conséquences considérables sur l’approvisionnement en thérapie antirétrovirale dans le monde entier. Des mesures peuvent néanmoins être prises dès à présent pour en limiter les effets

GENÈVE, le 22 juin 2020— Une nouvelle analyse de l’ONUSIDA met en lumière les répercussions potentielles de la pandémie de COVID-19 sur l’approvisionnement en antirétroviraux génériques utilisés pour soigner le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier.

Cette étude révèle que les mesures de confinement et les fermetures de frontières imposées pour enrayer la COVID-19 affectent aussi bien la production que la distribution de médicaments, ce qui pourrait augmenter leur coût et poser des problèmes d’approvisionnement, voire provoquer des ruptures de stock dans les deux prochains mois.

« Il est indispensable que les gouvernements élaborent sans attendre des stratégies pour pallier l’éventualité et les répercussions liées à une augmentation des prix et à une disponibilité limitée des antirétroviraux », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « J’appelle les gouvernements et les acheteurs de médicaments utilisés dans le traitement du VIH à agir sans attendre afin de garantir que les personnes suivant une thérapie puissent la poursuivre. Cela permettra de sauver des vies et d’empêcher les nouvelles infections au VIH. »

En juin 2019, on recensait 24,5 millions de personnes suivant une thérapie antirétrovirale. Une interruption de leur traitement mettrait en danger des millions de personnes, aussi bien elles-mêmes que des tiers à cause de l’augmentation du risque de transmission du VIH. Une simulation récente portant uniquement sur l’Afrique subsaharienne est arrivée à la conclusion qu’une interruption de six mois de la thérapie antirétrovirale pourrait se traduire par 500 000 décès supplémentaires liés au sida.

La production d’antirétroviraux est affectée à plusieurs titres. D’une part, le ralentissement considérable du transport aérien et maritime freine la distribution de matières premières et d’autres produits, comme les matériaux d’emballage, dont les entreprises pharmaceutiques ont besoin pour fabriquer les médicaments. D’autre part, l’éloignement physique et le confinement restreignent également la disponibilité des ressources humaines sur les sites de production. La pénurie combinée de matières premières et de personnel pourrait provoquer des problèmes d’approvisionnement et une pression sur les prix dans les mois à venir. Une telle situation toucherait en particulier certains régimes de traitement de première instance et ceux pour les enfants.    

Un concours de circonstances aggrave la pression sur les coûts généraux des antirétroviraux finaux. L’augmentation des frais généraux et de transport, la nécessité de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement pour les matières premières essentielles et les substances pharmaceutiques actives, ainsi que les fluctuations monétaires engendrées par le choc économique attendu se combinent pour tirer vers le haut le prix de certains traitements antirétroviraux. On estime qu’une augmentation de 10 à 25 % de ces éléments pourrait alourdir de 100 à 225 millions de dollars la facture annuelle des antirétroviraux en provenance d’Inde. Lorsque l’on pense qu’en 2018 le déficit du financement de la lutte contre le VIH dépassait les 7 milliards de dollars, le monde ne peut pas se permettre qu’une charge supplémentaire s’abatte sur les investissements de la riposte au sida.

L’ONUSIDA et ses partenaires œuvrent toutefois pour limiter cet impact. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) fournit un financement immédiat pouvant atteindre 1 milliard de dollars afin d’aider les pays à lutter contre la COVID-19. Par ailleurs, il permet aussi aux bénéficiaires n’appartenant pas au Fonds mondial d’utiliser sa plateforme d’approvisionnement. Le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida, quant à lui, encourage la continuité des soins contre le VIH, la mise en place de nouvelles stratégies comme la télémédecine et une certaine souplesse concernant les exigences de reporting, ainsi que de réallocation du personnel et des financements des programmes. De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé compile, échange et analyse les informations sur les services de lutte contre le VIH touchés. Elle coopère aussi avec les fabricants d’antirétroviraux pour ce qui est de l’approvisionnement d’urgence et avec les pays pour les inviter à choisir d’autres produits disponibles de qualité équivalente et à envisager des mesures possibles de limitation de l’impact. Pour finir, l’ONUSIDA coordonne les efforts pour surmonter les difficultés de gestion de l’approvisionnement en thérapie antirétrovirale provoquées par la riposte à la COVID-19.

Le rapport fournit aux gouvernements et aux fournisseurs une liste de recommandations concernant une action coordonnée afin de résoudre ces problèmes et de minimiser leur impact sur les chaînes d’approvisionnement et les prix. Une gestion efficace des stocks actuels et futurs d’antirétroviraux permettrait en effet d’assurer l’approvisionnement de toute personne nécessitant un traitement.

L’analyse de l’ONUSIDA a recueilli des informations auprès des huit fabricants d’antirétroviraux génériques en Inde qui représentent à eux seuls plus de 80 % de la production mondiale d’antirétroviraux. Cette étude a également pris en compte les services gouvernementaux dans sept autres pays producteurs d’antirétroviraux, qui assurent la majorité de la production nationale d’antirétroviraux génériques dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

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Des dirigeant-e-s du monde entier s’unissent pour réclamer un vaccin universel contre le COVID-19

Plus de 140 dirigeant-e-s et expert-e-s du monde entier, dont le Président de l’Afrique du Sud et Président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa, le Premier Ministre du Pakistan, Imran Khan, le Président de la République du Sénégal, Macky Sall et le Président de la République du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, ont signé une lettre ouverte appelant tous les gouvernements à s’unir en faveur d’un vaccin universel contre le COVID-19. Cet appel a été lancé quelques jours seulement avant la réunion virtuelle des ministres de la Santé à l’occasion de l’Assemblée mondiale de la santé, qui se tiendra le 18 mai.

Dans cette lettre, qui constitue la prise de la position politique la plus ambitieuse à ce jour sur un vaccin contre le COVID-19, les dirigeant-e-s exigent que tous les vaccins, traitements et tests soient produits en masse, libres de brevet, distribués sur un pied d’égalité et mis gratuitement à la disposition de toute la population, et ce dans tous les pays.

Parmi les autres signataires figurent l’ancienne Présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, l’ancien Premier Ministre du Royaume-Uni, Gordon Brown, l’ancien Président du Mexique, Ernesto Zedillo, ainsi que l’ancienne administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement et ancienne Première Ministre de la Nouvelle-Zélande, Helen Clark.

Ces personnalités se joignent à d’éminent-e-s économistes, défenseur-e-s de la santé et autres dignitaires, comme Mary Robinson, présidente du groupe des « Global Elders » et ancienne Présidente de l’Irlande, Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel, Moussa Faki, Président de la Commission de l'Union africaine, John Nkengasong, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, et Dainius Pūras, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.

« À l’heure actuelle, des milliards de personnes attendent un vaccin, qui est notre plus grand espoir de mettre fin à cette pandémie », a déclaré Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud. « En tant que pays d’Afrique, nous sommes déterminés à faire en sorte que le vaccin contre le COVID-19 soit mis au point et distribué rapidement, exempt de brevets et gratuit pour tou-te-s. Toutes les avancées scientifiques doivent être partagées entre les gouvernements. Personne ne doit se voir relégué au dernier rang de la file d’attente pour le vaccin du fait de son lieu de résidence ou de ses revenus ».

« Il nous faut travailler ensemble pour vaincre ce virus. Nous devons mettre en commun toutes les connaissances, l’expérience et les ressources à notre disposition pour le bien de l’humanité toute entière », a déclaré Imran Khan, Premier Ministre du Pakistan. « Les dirigeant-e-s du monde ne sauraient trouver le repos tant que chaque individu, dans chaque pays, n’est pas en mesure de bénéficier rapidement et gratuitement d’un vaccin ».

Cette lettre, coordonnée par ONUSIDA et Oxfam, met en garde contre le fait que le monde ne peut se permettre d’ériger des barrières (comme les monopoles et la concurrence) faisant obstacle à la nécessité universelle de sauver des vies.

« Nous sommes confronté-e-s à une crise sans précédent qui exige une réponse sans précédent », a déclaré l’ancienne Présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf. « En tirant des leçons de la lutte contre le virus Ebola, les gouvernements doivent lever tous les obstacles à la mise au point et au déploiement rapide des vaccins et des traitements. Aucun intérêt n’est plus grand que le besoin universel de sauver des vies. »

Les dirigeant-e-s ont noté que des progrès sont faits et qu’une coopération multilatérale s’est instaurée entre de nombreux pays et organisations internationales en matière de recherche et de développement, de financement et d’accès. Citons notamment les 8 milliards de dollars US recueillis par l’Union européenne en promesses de dons, à l’occasion de son appel international lancé le 4 mai.

Toutefois, alors que de nombreux pays et entreprises avancent à un rythme sans précédent vers la mise au point d’un vaccin efficace, les dirigeant-e-s demandent des engagements concrets pour faire en sorte que ce futur vaccin soit abordable et disponible pour tou-te-s dans les plus brefs délais. Ces engagements sont les suivants :

  • Une mise en commun obligatoire au niveau mondial des brevets et le partage de la totalité des connaissances, des données et des technologies en relation avec le COVID-19, afin de garantir que tout pays puisse produire ou acheter à un prix abordable des doses de vaccins, des traitements et des tests.
  • La mise en place rapide d’un plan mondial de fabrication et de distribution équitable de tous les vaccins, traitements et tests, entièrement financé par les pays riches et garantissant des « prix coûtants réels » en toute transparence ainsi qu’un approvisionnement fondé sur les besoins, plutôt que sur la capacité à payer.
    • Cela impliquerait de prendre des mesures urgentes pour accroître considérablement les capacités de fabrication afin de produire les vaccins en quantité suffisante, ainsi que de former et recruter des millions de professionnel-le-s de la santé pour les distribuer.
  • La garantie que les vaccins, les traitements et les tests du COVID-19 seront mis gratuitement à la disposition de toute la population, partout dans le monde, en accordant la priorité aux travailleurs/ses les plus exposé-e-s, aux personnes vulnérables et aux pays pauvres qui ont des capacités moindres pour sauver des vies.

« Face à cette crise, nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n’était. La santé de chacun-e d’entre nous dépend de celle de tou-te-s les autres », a déclaré Helen Clark, ancienne Première Ministre de Nouvelle-Zélande. « Le vaccin contre le COVID-19 ne doit appartenir à personne et doit être gratuit pour tout le monde. Sur le plan diplomatique, les formules creuses ne suffisent pas : nous avons besoin de garanties juridiques, et ce sans attendre ».

« Les solutions du marché ne sont pas appropriées pour lutter contre une pandémie », a déclaré Nelson Barbosa, ancien ministre des Finances du Brésil. « Un système de santé publique, comprenant une vaccination et une prise en charge gratuites dès qu’elles sont disponibles, est essentiel pour faire face au problème, comme le montre l’expérience brésilienne en matière de licences obligatoires pour les médicaments antirétroviraux dans le cas du VIH ».

Ensemble pour un vaccin universel contre le COVID-19 — lettre ouverte et liste complète de signataires.

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Le coût de l'inaction : la perturbation des services liée à la COVID-19 pourrait entraîner des centaines de milliers de décès supplémentaires dus au VIH

Les progrès réalisés en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH pourraient être remis en cause, du fait de l’augmentation de 104 % des nouvelles infections par le VIH chez les enfants.

GENÈVE, 11 mai 2020 - Un groupe de modélisation convoqué par l'Organisation mondiale de la Santé et l'ONUSIDA a estimé que si des efforts ne sont pas déployés pour atténuer et surmonter les effets de la perturbation des services de santé et de l’approvisionnement en fournitures sanitaires pendant la pandémie de COVID-19, une interruption de six mois d’un traitement antirétroviral pourrait entraîner plus de 500 000 décès supplémentaires dus à des maladies liées au sida, y compris la tuberculose, en Afrique subsaharienne, en 2020-2021. Selon les estimations, en 2018, 470 000 décès dus à des maladies liées au sida avaient été enregistrés dans la région.

Il existe différentes raisons susceptibles d’entraîner une interruption des services. Cet exercice de modélisation montre clairement que les communautés et les partenaires doivent agir dès maintenant car l'impact d'une interruption de six mois d’un traitement antirétroviral pourrait effectivement provoquer un retour en arrière à l’année 2008 au cours de laquelle plus de 950 000 décès liés au sida ont été enregistrés dans la région. Par ailleurs, un grand nombre de décès continuerait à être observés du fait de cette interruption, et ce pendant au moins les cinq années suivantes, avec un nombre annuel moyen plus important de décès s’élevant à 40 % au cours des cinq prochaines années. En outre, l'interruption des services liés au VIH pourrait également avoir un certain impact sur l'incidence du VIH au cours de l'année prochaine.

« La terrible perspective de voir un demi-million de personnes supplémentaires en Afrique mourir de maladies liées au sida équivaut à un retour en arrière dans l'histoire », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé.

« Nous devons interpréter ceci comme un signal d’alarme à l’intention des pays afin qu'ils définissent des moyens de maintenir l’ensemble des services de santé vitaux. Concernant le VIH, certains pays prennent déjà des mesures importantes, par exemple en veillant à ce que les patients puissent retirer, aux points de dépôt, de grandes quantités de médicaments et d'autres produits essentiels, notamment des kits d'autodépistage, ce qui permet de réduire la pression exercée sur les services et personnels de santé. Nous devons également faire en sorte que l'offre mondiale de tests et de traitements continue d'affluer vers les pays qui en ont besoin », a ajouté le Dr Tedros.

En Afrique subsaharienne, on estime que 25,7 millions de personnes vivaient avec le VIH et que 16,4 millions (64 %) étaient sous traitement antirétroviral en 2018. Ces personnes risquent aujourd'hui de voir leur traitement interrompu car les services de lutte contre le VIH sont fermés ou dans l’incapacité de fournir des traitements antirétroviraux en raison des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement ou tout simplement car les services sont submergés du fait des besoins concurrents en appui à la riposte à la COVID-19.

« La pandémie de COVID-19 ne doit pas être une excuse pour détourner les investissements de la lutte contre le VIH », a déclaré Mme Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA. « Ces acquis remportés de haute lutte contre le sida risquent d’être sacrifiés au profit de la lutte contre la COVID-19, mais le droit à la santé signifie qu'aucune maladie ne doit être combattue aux dépens d’une autre ».

Lorsque le traitement est observé, la charge virale du VIH baisse à un niveau indétectable, ce qui permet de maintenir les personnes atteintes en bonne santé et d’empêcher la transmission du virus. Lorsqu'une personne n’est pas en mesure de prendre régulièrement un traitement antirétroviral, la charge virale augmente, ce qui a une incidence sur la santé de la personne et peut au bout du compte entraîner la mort. Des interruptions de traitement relativement courtes peuvent aussi avoir un impact négatif majeur sur la santé d'une personne et sur la possibilité de transmission du VIH.

Dans le cadre de cette recherche, cinq équipes de spécialistes de la modélisation ont été réunis, et différents modèles mathématiques ont été utilisés pour analyser les effets de diverses perturbations possibles des services de dépistage, de prévention et de traitement du VIH causées par la COVID-19.

Chaque modèle a examiné l'impact potentiel d'une interruption de traitement d’une durée de trois ou six mois sur la mortalité due au sida et l'incidence du VIH en Afrique subsaharienne. Dans le scénario d’une interruption de six mois, les estimations du nombre de décès supplémentaires liés au sida qui seraient enregistrés en une année allaient de 471 000 à 673 000, par conséquent, de toute évidence, le monde n’atteindra pas la cible mondiale d’ici à 2020, consistant à parvenir à moins de 500 000 décès liés au sida à l’échelle mondiale

Des interruptions plus courtes, de trois mois, auraient un impact réduit mais toutefois significatif sur les décès dus au VIH. Des interruptions plus sporadiques de l'approvisionnement en traitements antirétroviraux entraîneraient une observation sporadique du traitement, et ainsi une propagation de la résistance aux médicaments contre le VIH, avec des conséquences à long terme concernant les futurs succès en matière de traitement dans la région.

Des services perturbés pourraient également inverser la tendance eu égard aux progrès accomplis en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH. Depuis 2010, les nouvelles infections par le VIH chez les enfants en Afrique subsaharienne ont diminué de 43 %, passant de 250 000 en 2010 à 140 000 en 2018, grâce à la forte couverture par les services de lutte contre le VIH pour les mères et leurs enfants dans la région. Une diminution de la fourniture de ces services du fait de la COVID-19 pendant six mois pourrait entraîner une augmentation considérable des nouvelles infections par le VIH chez les enfants, jusqu'à 37 % au Mozambique, 78 % au Malawi, 78 % au Zimbabwe et 104 % en Ouganda.

Parmi les autres incidences significatives de la pandémie de COVID-19 sur la lutte contre le sida en Afrique subsaharienne susceptibles d’entraîner un taux de mortalité plus élevé, figurent notamment la baisse de la qualité des soins cliniques en raison de la surcharge de la capacité des établissements de santé et de la suspension des tests de dépistage de la charge virale, la réduction des services de conseils fournis en matière d’observation des traitements et les modifications des schémas thérapeutiques. Chaque modèle a également pris en compte la mesure dans laquelle une interruption des services de prévention, notamment la suspension de la circoncision masculine médicale volontaire, l'interruption de la disponibilité de préservatifs et la suspension des tests de dépistage du VIH, aurait un impact sur l'incidence du VIH dans la région.

Les résultats des travaux de recherche soulignent la nécessité de déployer des efforts urgents pour garantir la continuité des services de prévention et de traitement du VIH afin d'éviter une augmentation des décès dus au VIH et de prévenir une incidence accrue du VIH pendant la pandémie de COVID-19. Il sera important que les pays accordent la priorité au renforcement des chaînes d'approvisionnement, qu’ils veillent à ce que les personnes déjà sous traitement puissent continuer à en bénéficier, notamment grâce à l’adoption ou au renforcement de politiques telles que la délivrance sur plusieurs mois d’antirétroviraux afin de réduire les exigences en matière d'accès aux établissements de soins de santé, réduisant ainsi la charge qui pèse sur des systèmes de santé submergés.

« Chaque décès est une tragédie », a ajouté Mme Byanyima. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et laisser des centaines de milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes, mourir inutilement. Je prie instamment les gouvernements de veiller à ce que chaque homme, femme ou enfant vivant avec le VIH reçoive régulièrement un approvisionnement en traitements antirétroviraux, lesquels sont salvateurs », a déclaré Mme Byanyima.

 

Sources :

Jewell B, Mudimu E, Stover J, et al for the HIV Modelling consortium, Potential effects of disruption to HIV programmes in sub-Saharan Africa caused by COVID-19: results from multiple models. Pre-print, https://doi.org/10.6084/m9.figshare.12279914.v1, https://doi.org/10.6084/m9.figshare.12279932.v1.

 

Alexandra B. Hogan, Britta Jewell, Ellie Sherrard-Smith et al. The potential impact of the COVID-19 epidemic on HIV, TB and malaria in low- and middle-income countries. Imperial College London (01-05-2020). doi: https://doi.org/10.25561/78670.

 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida ». L'ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies — le HCR, l'UNICEF, le PAM, le PNUD, l'UNFPA, l'UNODC, ONU Femmes, l'OIT, l'UNESCO, l'OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l'épidémie de sida à l'horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est l’autorité directrice dans le domaine de la santé publique au niveau mondial dans le cadre du système des Nations Unies. Fondée en 1948, l’OMS compte 194 États Membres dans six Régions et plus de 150 bureaux, et fait en sorte de promouvoir la santé, de préserver la sécurité mondiale et de servir les populations vulnérables. Notre objectif pour 2019-2023 est de faire en sorte qu’un milliard de personnes supplémentaires bénéficient de la couverture sanitaire universelle, qu’un milliard de personnes supplémentaires soient protégées face aux situations d’urgence sanitaire et qu’un milliard de personnes supplémentaires bénéficient d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être.

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L’ONUSIDA enjoint aux gouvernements de ne pas perdre de vue la prévention du VIH au cours de la pandémie de COVID-19

Systèmes de santé débordés, confinements, pertes de revenus, moins d'emplois... tout cela pourrait engendrer une augmentation des rapports sexuels non protégés, de la violence et de l’exploitation sexuelles, des relations sexuelles rémunérées et du commerce du sexe, entraînant ainsi une recrudescence des nouvelles infections au VIH

GENÈVE, le 6 mai 2020—Malgré les progrès faits dans le domaine de la prévention du VIH dans le monde, avec un recul de 40% des nouvelles infections depuis le pic de 1997, ces avancées chèrement acquises sont menacées par la pandémie de COVID-19 qui s’abat actuellement sur la planète.

À l’heure de l’épidémie de coronavirus, l’ONUSIDA enjoint aux gouvernements de ne pas faiblir dans leurs efforts de prévention du VIH et de garantir que les populations continuent d’avoir accès aux services nécessaires pour éviter toute infection, discrimination et violence, mais aussi pour être en mesure de jouir de leur santé sexuelle et de la reproduction ainsi que des droits afférents.

« Tous les pays et toutes les communautés pratiquement sans exception sont touchés par la COVID-19, mais l’épidémie mondiale de VIH n’a pas disparu pour autant », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Des personnes continuent d’avoir des rapports sexuels. Des personnes continuent de consommer des drogues. Au cours de la pandémie de COVID-19, chacune et chacun doit avoir à sa disposition les outils nécessaires pour assurer sa protection et se protéger du VIH. Les droits humains forment une pierre angulaire de la prévention du VIH et doivent également l’être pour la riposte à la COVID-19. »

L’ONUSIDA et des partenaires de la Global HIV Prevention Coalition viennent de publier trois nouveaux documents relatifs à la prévention du VIH. Ils sont dédiés aux manières de maintenir les services de prévention du VIH et de leur donner la priorité à l’heure de la COVID-19. Ces documents se penchent sur les mesures essentielles pour garder en vie et en bonne santé les populations les plus vulnérables. Il s’agit notamment de mesures nécessaires pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des enfants et de lutter contre elle, mais aussi de mesures permettant de garantir la disponibilité de l’approvisionnement en produits de première nécessité et d’assurer la subsistance des plus démunis à travers le monde.

Ces documents expliquent que la palette d’options de prévention du VIH n’a pas perdu de sa pertinence : préservatifs masculins et féminins, lubrifiants, aiguilles et seringues stériles ainsi que thérapies de substitution aux opiacés destinées aux personnes consommant des drogues injectables, prophylaxie pré- et post-exposition, ainsi que le traitement en tant que forme de prévention. Il faut néanmoins trouver des solutions innovantes pour apporter des produits de prévention du VIH aux personnes qui en ont besoin : distribution en quantité suffisante pour plusieurs mois, permettre aux centres de distribution de rester ouverts au cours des confinements, mais aussi protéger les points de distribution au sein des communautés, etc.

L’ONUSIDA s’inquiète du fait que l’épidémie de COVID-19 puisse augmenter la vulnérabilité face au VIH, en plus d’entraver les services de prévention et de traitement afférents. La perte à grande échelle de revenus et d'emplois pourrait se traduire par une augmentation des relations sexuelles rémunérées, du commerce du sexe et de l’exploitation sexuelle. Cela exposera des personnes à un risque accru de contracter le VIH sauf si elles disposent des moyens de se protéger.

À l’instar des produits de prévention du VIH, il est essentiel de maintenir la fourniture de services et de programmes de prévention du VIH, de prévention de la violence basée sur le genre, ainsi que de promotion de la santé et des droits de la reproduction et sexuels en tant que services fondamentaux. Les services de test et de conseil, le dépistage et le traitement d’infections sexuellement transmissibles, la continuité de l’accès aux services de santé de la reproduction et sexuelle, les services de proximité fournis par la communauté ou des pairs, les services d’assistance psychosociale, les centres d’accueil destinés aux populations clé et vulnérables, l’éducation sexuelle complète et la protection contre la violence sexuelle sont vitaux pour maintenir la riposte de la prévention du VIH. Les confinements imposés au cours de la riposte à la COVID-19 ont provoqué une augmentation alarmante des cas signalés de violence familiale et exercée par un partenaire intime à l’égard des femmes, mais aussi des violences à l’extérieur du foyer, ce qui demande de renforcer de toute urgence les services de prévention, de protection et de soutien liés à la violence sexuelle et basée sur le genre.

Alors que l’éloignement physique et les confinements interdisent à présent la fourniture de services en face à face, l’ONUSIDA appelle à lancer urgemment des solutions innovantes pour permettre d’y accéder. Les dangers liés aux réunions présentielles peuvent être réduits en utilisant des systèmes de prise de rendez-vous qui évitent toute concentration de personnes dans un établissement. Il est aussi possible d’organiser des réunions et des formations en ligne, quant aux lignes d’assistance téléphonique et aux services par SMS, ils ont aussi leur mot à dire pour protéger les populations du nouveau coronavirus tout en garantissant qu’elles puissent obtenir l’aide dont elles ont besoin pour éviter une infection au VIH. L’autodépistage du VIH est une méthode plus sure pour effectuer un test tout en réduisant les contacts avec d’autres personnes et en délestant les établissements de santé.

Les organisations et les réseaux communautaires sont depuis longtemps un pivot de la riposte au sida. Ils sont essentiels pour sensibiliser, informer, balayer les idées reçues et lutter contre les fausses informations, mais aussi pour fournir des services aux populations marginalisées et vulnérables. Aujourd’hui plus que jamais, il faut soutenir les acteurs communautaires dans leurs efforts pour innover, fournir des services et être reconnus en tant que prestataires essentiels aussi bien au sein de la riposte au VIH qu’au cours de la riposte à la COVID-19.

Quarante années de lutte contre le VIH nous ont fourni des enseignements précieux, notamment que la pandémie de COVID-19 n’affectera pas tout le monde de la même manière et que les plus défavorisés, y compris les populations clés, seront les plus touchés. Dans ces trois nouveaux documents, l’ONUSIDA enjoint aux gouvernements d'adopter une approche respectant les droits humains et de prioriser les besoins des populations les plus marginalisées au cours de l’épidémie de COVID-19, ce qui nécessite notamment de continuer à assurer les services fondamentaux de prévention du VIH.

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Enseignements tirés de la prévention du VIH permettant d’empêcher la propagation de la COVID-19 dans les pays à revenu faible et intermédiaire

Préservatifs et lubrifiants à l’heure de la COVID-19 — Maintenir l’approvisionnement et les stratégies prenant en compte les personnes pour satisfaire les besoins dans les pays à revenu faible et intermédiaire — Quelques conseils pour agir, avril 2020

Maintenir les services de prévention du VIH et leur donner la priorité à l’heure de la COVID-19

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