East and Southern Africa

Les entreprises sociales et l’épargne aident les travailleuses du sexe malgaches à traverser la COVID-19

15 mars 2022

Pionnier de la riposte au VIH à Madagascar, le Réseau Association des Femmes Samaritaines (Réseau AFSA), une association de travailleuses du sexe, a été créé à la suite de la découverte du premier cas de VIH parmi cette communauté en 1987. Au cours des trois dernières décennies, il a concentré son action sur l’autonomisation et l’intégration sociale des travailleuses du sexe, dans le but de prévenir la transmission du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles.

Mais la pandémie de COVID-19 a entraîné une nouvelle vague de difficultés socio-économiques qui a vu les travailleurs et travailleuses du sexe souffrir dans le monde entier. Les pertes de revenus et les restrictions dues aux confinements, ainsi que la stigmatisation et la discrimination sociétales et systémiques, ont posé des défis spécifiques aux travailleurs et travailleuses du sexe pour protéger leur santé et leur sécurité. Tout comme ces défis complexes affectent le monde entier, les communautés marginalisées de Madagascar, l’un des pays les plus pauvres au monde, sont fragilisées en cette période d’incertitudes.

Par le biais du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA, créé pour autonomiser économiquement les populations clés à l’aide de l’entrepreneuriat social, le Réseau AFSA a développé la création de petites entreprises dans la région d’Antananarive. Le Réseau AFSA soutient 10 travailleuses du sexe dans la fabrication de plats préparés et la vente de fruits, légumes et vêtements, et leur apporte également des compétences de base en gestion financière afin d’autonomiser leurs entreprises individuelles.

L’ONUSIDA s’est entretenue avec la docteure Esther Rarivoharilala, coordinatrice technique du Réseau AFSA, sur la manière dont le projet du Fonds de solidarité renforce la résilience de la communauté et la capacité financière de ses membres.

Quel est l’objectif de votre projet d’entreprise sociale ?

Notre objectif principal est de permettre aux travailleuses du sexe de gérer et de diriger efficacement leur propre entreprise afin de générer durablement des revenus.

La valeur ajoutée du projet d’entrepreneuriat social est que chaque bénéficiaire est encouragée à déposer une partie de ses revenus sur un compte d’épargne afin d’assurer la pérennité de son entreprise. Cela a été rendu possible grâce à une collaboration avec le ministère malgache de la Poste et des Télécommunications qui a créé les comptes d’épargne.

Quel problème souhaitez-vous résoudre par le biais de votre entreprise sociale ?

Nos activités d’entrepreneuriat social nous permettent de soutenir des travailleuses du sexe, y compris celles qui ont des enfants à charge.

Les revenus générés par les entreprises sociales les aident à prendre en charge leurs enfants. De plus, l’épargne peut garantir la pérennité de leur entreprise et, potentiellement, la prise en charge continue de leurs enfants. 

Quel est votre souci principal concernant le projet et comment allez-vous le surmonter ?

Notre principale préoccupation aujourd’hui est de promouvoir l’épargne afin d’assurer la pérennité des entreprises dirigées par la communauté. Mais au vu des retours et de l’amélioration des stratégies de gestion que nous avons observés au sein de la communauté, je suis convaincue que [les bénéficiaires] sont prêtes à poursuivre ces entreprises. Le Réseau AFSA s’engage également à assurer le suivi de ces entreprises et à les soutenir dans l’année à venir. Nous nous concentrons sur l’identification de donateurs et de partenaires pour assurer la continuité de ce projet.

Que voulez-vous atteindre pour la communauté à l’avenir ?

Nous espérons que davantage de membres de la communauté profiteront des avantages de ce projet. Nous espérons également que ce projet sera étendu à d’autres régions ou provinces de Madagascar.

Dans le cadre de la lutte contre les difficultés liées à la pandémie de COVID-19, la Plateforme Océan Indien a confié au Réseau AFSA la gestion et la distribution de nourriture, de masques, de savon et de gels à plus d’une centaine de travailleurs et travailleuses du sexe ainsi qu’à d’autres populations clés fortement exposées au risque de VIH et de COVID-19, notamment les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, les personnes vivant avec le VIH et les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Le réseau a également amélioré l’accès aux services de santé et aux vaccins pendant la pandémie.

L’étape suivante de cette aventure inspirante reste de garantir la pérennité des entreprises sociales et de rechercher des partenaires capables de les améliorer. Une première étape en ce sens consiste à faire prendre conscience que l’épargne constitue un levier de croissance des entreprises sociales et à renforcer la capacité des membres de la communauté à prendre soin de leurs enfants.

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Notre action

Populations clés

Assurer l’autonomie des consommateurs et consommatrices de drogues injectables en Ouganda

18 janvier 2022

Les difficultés causées par la pandémie de COVID-19 ont aggravé les difficultés rencontrées par les toxicomanes. 

En Ouganda, les confinements liés à la COVID-19 ont entravé l’accès au traitement anti-VIH et à d’autres services de santé, y compris à la thérapie médicalement assistée destinée aux toxicomanes, à savoir la fourniture de doses quotidiennes de méthadone. L’accès aux systèmes d’assistance, tels que les centres d’accueil, a également été touché. 

« Pendant le confinement dû à la COVID-19, j’ai eu beaucoup de mal à accéder à la dose quotidienne de ma thérapie médicalement assistée à cause des restrictions de déplacement, car il fallait une autorisation du conseil local. Toutefois, c’était très compliqué et très long d’obtenir cette autorisation de déplacement du conseil local, par conséquent cela a été difficile de vivre sans accéder à ces services essentiels », a déclaré Nsereko Joshua (nous avons changé son nom) qui suit actuellement une thérapie médicalement assistée.

Une analyse des répercussions de la pandémie de COVID-19 menée en juillet 2020 par l’Uganda Harm Reduction Network (UHRN) a révélé un recul de l’accès aux préservatifs, à la prophylaxie pré-exposition, aux conseils, à l’assistance psychosociale, au dépistage du VIH, aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à l’assistance juridique. Cette étude a également souligné une augmentation de 25 % des violations des droits humains signalées chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables pendant le confinement lié à la COVID-19. L’analyse indique entre autres que les arrestations et les détentions, les violences basées sur le genre et les expulsions nocturnes par la police se sont multipliées.

Lorsque le Fonds de solidarité de l’ONUSIDA pour les populations clés a été dévoilé en décembre 2020, Wamala Twaibu, fondateur et président de l’Eastern Africa Harm Reduction Network et de l’UHRN, a vu une opportunité d’autonomiser les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Il a imaginé une transformation de la communauté qui permettrait à ses membres de s’entraider en cas de besoin en gérant leurs propres sources de revenus.

« Cela faisait plus de sept ans que je consommais des drogues injectables et je sais à quoi ressemble le quotidien de toxicomanes. Mon ambition est d’améliorer la santé, les droits humains et le bien-être socioéconomique des toxicomanes », a-t-il déclaré.

M. Twaibu a noté que la consommation de drogues injectables et la dépendance à la drogue ont souvent des impacts à long terme sur le statut socioéconomique et la santé d’une personne. Le manque de compétences professionnelles, les antécédents criminels, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que la criminalisation de l’usage de drogues sont quelques-uns des principaux problèmes qu'affrontent régulièrement les consommateurs et consommatrices de drogues injectables.

L’UHRN a demandé et a obtenu en 2021 une subvention du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA afin de lancer le projet Empowered PWID Initiative for Transformation (EPIT). Grâce à l’EPIT, les membres de la communauté qui suivent actuellement une thérapie médicalement assistée développeront des compétences en artisanat afin d’avoir une source de subsistance pérenne. M. Twaibu a souligné que le projet reposera sur la transmission de connaissances et de compétences en gestion d’une petite entreprise aux consommateurs et consommatrices de drogues injectables. 

Environ 80 personnes sous thérapie médicalement assistée seront impliquées dans l’EPIT, elles seront réparties en 16 groupes de cinq et six groupes au moins seront dirigés par une femme dans les cinq arrondissements de Kampala. 

Une approche « Save, take and return » sera utilisée pour garantir la pérennité de cette initiative. Cette stratégie encourage les bénéficiaires à épargner chaque jour une partie des bénéfices générés par les entreprises sociales avant de récupérer cet argent quelques mois plus tard. 

« Ce fonds s’intéresse à l’émancipation socioéconomique des populations clés sous l’égide de la communauté touchée. C’est ce qui fait tout son intérêt. Il est important que la communauté détienne la mainmise sur l’initiative, car il ne faut rien faire pour nous sans nous impliquer », a déclaré M. Twaibu. « Le changement est possible lorsque nous nous entraidons sans discrimination ni stigmatisation. Je souhaite voir une communauté de consommateurs et consommatrices de drogues injectables transformée et responsabilisée, [avec ses membres] capables de se soutenir mutuellement en cas de besoin », a-t-il ajouté. 

Compte tenu des effets de la pandémie de COVID-19 jusqu’à aujourd’hui, M. Twaibu a peur que la prochaine vague n’affecte l’initiative. Il prévoit toutefois un programme d’artisanat totalement prêt et fonctionnel dans les cinq arrondissements de Kampala et un déploiement dans d’autres régions où travaille l’UHRN. 

Maintenant qu’il fait partie du projet EPIT, M. Joshua aborde l’avenir avec plus d’optimisme. « J’ai hâte de guérir complètement de la toxicomanie et je pense que la thérapie médicalement assistée me permettra d’y arriver », a-t-il déclaré. « Et je pense que le programme EPIT me donnera l’occasion de renforcer ma motivation et de démontrer que je prends ma guérison au sérieux avec la possibilité de gagner quelque chose pour ma subsistance et pour le transport afin de chercher mon traitement. Je pense que même après ce programme, ces compétences m’aideront à soutenir ma famille et moi-même. »

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Populations clés

Le suivi du traitement devient de plus en plus problématique

08 novembre 2021

Des données d’Afrique du Sud montrent que de nombreux programmes de traitement rencontrent des difficultés à maintenir les personnes sous thérapie anti-VIH.

En Afrique du Sud, le programme de traitement du VIH touche plus de personnes séropositives que n’importe quel autre pays, avec plus de 5 millions d’adultes (15 ans et plus) bénéficiant d’une thérapie antirétrovirale en 2020. Parmi les 2,5 millions d’adultes séropositifs qui ne sont pas sous traitement dans le pays, les personnes qui ont commencé une thérapie, mais qui l’ont arrêtée sont de plus en plus nombreuses.

Les efforts pour aider les personnes sous traitement à respecter leur thérapie et à supprimer durablement leur charge virale sont essentiels pour améliorer les résultats en matière de santé, maximiser les aspects préventifs du traitement et prévenir l’émergence de souches pharmacorésistantes du VIH. L’Organisation mondiale de la Santé a actualisé récemment ses lignes directrices sur le traitement du VIH en ajoutant une nouvelle recommandation visant à identifier les personnes qui ne sont plus prises en charge et à fournir une assistance pour leur faire reprendre leur traitement.

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Traitement du VIH

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Un partenariat pour renforcer l’engagement des communautés dans les ripostes au VIH et à la COVID-19 en Namibie

12 octobre 2021

Les communautés continuent de faire preuve de résilience, d’agilité et d’innovation au cours de la riposte aux pandémies concomitantes de COVID-19 et de VIH. Afin d’autonomiser, de former et de protéger les communautés, l’ONUSIDA, en collaboration avec le ministère namibien de la Santé et des Services sociaux et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, aide des organisations de la société civile à mettre en œuvre l’initiative Partnership to Accelerate COVID-19 Testing (PACT) en Namibie. Par ailleurs, des activités de sensibilisation des communautés visant à réduire la propagation de la COVID-19, ainsi que la stigmatisation et la discrimination qui y sont liées, mais aussi à minimiser les effets du virus sur les personnes vivant avec le VIH, sont en train de voir le jour.

En mai 2021, la Namibie a connu une augmentation exponentielle de la transmission des cas de COVID-19 au sein des communautés en raison de l’émergence du variant delta. Cette détérioration de la situation a mis à mal les efforts de confinement du pays et son système de santé. Le pays a toutefois été à la hauteur du défi en faisant preuve d’un volontarisme politique et d’un engagement forts. Des interventions à fort impact reposant sur des données probantes ont entraîné une baisse significative des cas, des pourcentages de cas positifs et des décès.

Dans le cadre de l’initiative PACT, quatre organisations de la société civile ayant de l’expérience dans le travail avec des communautés vulnérables et des réseaux de personnes vivant avec le VIH dans des bidonvilles ont reçu le soutien du ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que de l’ONUSIDA pour mettre en œuvre ce projet. Celui-ci se concentre sur la prévention de la COVID-19 et le suivi des contacts, sur l’atténuation de l’impact de la COVID-19 sur la riposte au VIH et sur l’amélioration de l’accès à des soins de santé de qualité dans les 14 régions du pays. Il prévoit à terme de déployer 270 spécialistes de la santé communautaire.

L’ONUSIDA s’associe à trois des quatre organisations de la société civile qui œuvrent dans les trois régions les plus touchées par le VIH et la COVID-19 : Oshana, Erongo et Khomas. Ces dernières regroupent à elles seules 36 % des personnes séropositives, 52 % des cas de COVID-19 et 42 % des décès liés à la COVID-19 dans le pays. Ces organisations de la société civile fournissent un travail remarquable pour répondre aux besoins des populations clés, des adolescentes et des jeunes femmes, ainsi que des personnes séropositives en utilisant les infrastructures et les systèmes existants de la lutte contre le VIH.

« L’éradication des deux pandémies nécessite une plus grande implication des communautés, des partenariats, l’intégration des services liés à la COVID-19 et au VIH, mais aussi d’atteindre les communautés défavorisées et vulnérables. C’est l’approche que l’initiative PACT a adoptée en Namibie pour endiguer la propagation de la COVID-19 », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour la Namibie, Alti Zwandor.

Pour adapter, harmoniser et soutenir la formation des professionnelles et professionnels communautaires de santé, l’ONUSIDA travaille avec le National Health Training Centre, qui a adapté le programme de formation des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies sur la COVID-19 afin d’inclure des informations sur les vaccins, le VIH, ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs. Quarante formatrices et formateurs émérites du Training Center ont reçu une formation pour dispenser différentes formations dans tout le pays. 250 spécialistes de la santé communautaire supplémentaires et 25 responsables d'équipe ont ensuite reçu une formation avant de se déployer pour mettre en œuvre des activités communautaires de proximité . Outre les visites à domicile et les activités de sensibilisation des communautés, l’une des organisations non gouvernementales, le réseau Tonata  de personnes vivant avec le VIH, a également intégré une vaste campagne d’information par SMS sur la COVID-19 dans les langues locales pour aider les groupes de personnes séropositives. Ce faisant, elle a fait connaître l’initiative PACT à un public beaucoup plus large.

« Ces spécialistes de la santé communautaire sur le terrain affrontent des situations où les membres des communautés font preuve d’agressivité en recevant les informations sur la COVID-19. Dans certains foyers de contagion, la population s’est également plainte d’avoir faim et a indiqué qu’elle n’écouterait les spécialistes de la santé communautaire qu’après avoir reçu une aide alimentaire afin de pouvoir se concentrer », a déclaré Agatha Kuthedze, directrice de la Namibia Planned Parenthood Association (NAPPA). Elle a ajouté que l’organisation avait renvoyé des personnes ayant besoin d’aide sociale vers les autorités pour obtenir une assistance. 

L’initiative continuera d'exploiter ses réussites et d’intégrer les programmes essentiels sur le VIH, la santé et droits sexuels et reproductifs, tout en cherchant sans cesse des innovations pour une riposte au VIH pérenne et complète. Les organisations non gouvernementales partenaires impliquées sont Tonata, le Walvis Bay Corridor Group, NAPPA et Project Hope.

Les inégalités sont au cœur des progrès inégaux de la riposte au sida

20 septembre 2021

Les progrès dans la lutte contre le VIH sont inégaux. Les avancées réalisées grâce à des approches mettant l’accent sur les personnes dans le cadre des programmes de lutte contre le VIH les plus efficaces sont atténuées par une action insuffisante dans d’autres pays.

Le Zimbabwe est en tête du dépistage et du traitement du VIH : sa taxe sida constitue une quantité significative de financements nationaux, les communautés sont fortement engagées dans la prestation de services, par ailleurs le soutien financier et technique international y est important et cohérent. 82 % des adultes vivant avec le VIH dans le pays ont une charge virale indétectable. Le Mozambique voisin, en revanche, accuse toujours un retard par rapport à la moyenne régionale. Dans ce pays, près de la moitié (44 %) des adultes vivant avec le VIH ont une charge virale détectable. Les conflits, le changement climatique, la pauvreté endémique et la faiblesse des infrastructures de santé font partie des nombreux défis auxquels est confronté ce pays d’Afrique australe.

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L’ONUSIDA pleure la disparition de l’ancien président zambien, Kenneth Kaunda

18 juin 2021

GENÈVE/LUSAKA, le 18 juin 2021—L’ONUSIDA déplore la mort du premier président zambien, Kenneth Kaunda, et exprime ses sincères condoléances à sa famille, à ses amis et à son pays. M. Kaunda a été un pilier de la riposte au sida et a fait preuve de volontarisme et de courage au début de l’épidémie pour dénoncer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

M. Kaunda, qui a perdu un fils du sida dans les années 1980, a été l’un des premiers membres des Champions for an AIDS-Free Generation in Africa, un groupe éminent composé d’anciens présidents et présidentes, ainsi que de personnalités africaines influentes dont l’objectif consiste à mobiliser la classe politique afin de mettre fin au sida comme menace de santé publique sur le continent d’ici 2030. M. Kaunda a également investi du temps et des efforts à la riposte au sida par le biais de sa Fondation Kenneth Kaunda Children of Africa et de l’antenne zambienne de la campagne Brothers for Life qui vise à encourager l’adoption de modes de vie plus sains chez les jeunes hommes.

En 2018, l’ONUSIDA a décerné son Prix du leadership à M. Kaunda pour ses services rendus à la riposte mondiale, régionale et nationale au sida. En acceptant cette récompense, M. Kaunda l’a dédiée aux personnes décédées de maladies opportunistes ainsi qu’aux personnes en première ligne de la lutte contre le VIH. M. Kaunda restera aussi dans les mémoires pour avoir chanté sa chanson lors d’événements publics : We Shall Fight and Conquer AIDS.

« Le soleil s’est couché sur un homme formidable et bon, un combattant de la liberté, un défenseur du panafricanisme, un membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine et un géant de la riposte au VIH », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « C’était un homme courageux, plein de compassion et infatigable dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, et ce dès les premiers jours de l’épidémie, et sa contribution à la riposte de l’Afrique ne sera pas oubliée. [Comme il l’a chanté,] nous devons lutter et vaincre le sida. »

Contact

ONUSIDA Genève
Michael Hollingdale
tél. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

« Nous avons beau être des travailleuses du sexe, nous n’en demeurons pas moins des personnes » : la dure réalité du travail du sexe au Zimbabwe

02 juin 2021

La nuit suivant une descente de police qui s’est soldée par la mort par balle de son mari, Melody (photo ci-dessus, elle ne souhaite donner que son prénom pour son témoignage) a fui sa maison à Harare, au Zimbabwe, en portant son bébé dans les bras.

« Je ne savais pas que mon mari était un criminel. Une nuit, alors que nous dormions, la police a débarqué dans notre maison et l’a tué », explique-t-elle.

Craignant pour sa propre vie et sans un sou en poche, elle a cherché refuge auprès d’Emma Mambo (photo ci-dessous), éducatrice et militante communautaire à Epworth, au sud-est de la capitale du Zimbabwe.

Mme Mambo, affectueusement surnommée MaiTino, est bénévole auprès de Katswe Sistahood, une organisation qui cherche à aider les jeunes femmes et les filles à revendiquer leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive. Elle travaille beaucoup avec les femmes de sa communauté, y compris les travailleuses du sexe. Elle dirige également un groupe de danse et de théâtre destiné aux adolescentes et aux jeunes femmes. Elle utilise ces formes d’expression pour leur permettre d’aborder les problèmes complexes auxquels elles sont confrontées.

« Je ne suis pas payée pour mon travail, mais j’adore Katswe parce que cela m’a permis de m’épanouir et de prendre conscience que je peux enseigner des choses et travailler avec des gens. Et cela ne me dérange pas non plus que quelqu’un m’appelle la nuit pour demander de l’aide », explique-t-elle. Elle fait tout cela alors même qu’elle ne dispose pas d’un travail formel et qu’elle élève seule sa fille, Tanaka (photo ci-dessous).

« Je souffre devant les situations que traversent ces femmes. Je puise aussi dans mes finances pour les aider, même si j’ai moi-même du mal à boucler les fins de mois », poursuit-elle.

Après sa fuite, Melody a lutté pour joindre les deux bouts pour elle et sa fille. Elle a été bien vite obligée de recourir à nouveau au travail du sexe, une vie qu’elle avait laissée derrière elle à son mariage.

Pour Melody et d’autres Zimbabwéennes, le commerce du sexe est une activité difficile et dangereuse. L’épidémie mondiale de violences sexistes touche une femme sur trois dans le monde et encore plus durement les travailleuses du sexe.

De plus, le Zimbabwe est l’un des 103 pays dans le monde où le commerce du sexe est criminalisé. Par conséquent, les travailleuses du sexe ne sont pas protégées par la loi et sont exposées à toutes sortes de violations des droits humains.

Des études montrent que cette population est plus souvent victime de violences de la part de la police, de clients et de partenaires, ce qui augmente le risque de contamination au VIH. La prévalence du VIH chez les travailleuses du sexe au Zimbabwe est incroyablement élevée. On l’estime en effet à 42,2 %. Ce groupe est par ailleurs confronté à la stigmatisation et à la discrimination ou à une violation de la confidentialité par le personnel de santé.

Mme Mambo explique : « Lorsque l’on va dans une clinique, il ne faut souvent pas s’attendre à trouver une véritable prise en charge médicale et de la dignité. C’est particulièrement vrai si vous êtes une travailleuse du sexe et que vous avez une infection sexuellement transmissible. Le personnel va passer le mot. »

Cela s’applique également au traitement du VIH. Mme Mambo a aidé une jeune travailleuse du sexe à se faire dépister et à recevoir des conseils sur le VIH, et a malheureusement découvert qu’elle n’était pas venue chercher son traitement comme convenu.

« Lorsque j’ai fini par lui parler, elle m’a dit que la clinique n’offrait aucune confidentialité. Tout le monde aurait pu la voir venant chercher son médicament. Je l’ai ensuite aidée à faire transférer le point de collecte de son traitement », explique-t-elle.

Travailleuse du sexe à Harare, Trish (photo ci-dessus, elle ne souhaite donner que son prénom pour son témoignage) connaît bien les dangers dans le domaine, y compris la violence sexiste. Les clients sont souvent en état d’ébriété et s’en prennent aux travailleuses du sexe.

« Quand je repense à la semaine dernière, je ne pouvais même pas sortir de chez moi. Mon œil était énorme. On reçoit des coups parfois au point d’être blessées. Si nous le signalons à la police, le client peut graisser la patte de quelqu’un afin de s’en sortir sans même être entendu. Tout ça parce que l’on est des travailleuses du sexe, les gens croient que nous sommes inférieures et sans défense », explique-t-elle.

La police harcèle également les travailleuses du sexe sur leur lieu de travail, a déclaré Mme Mambo, qui reçoit souvent des appels téléphoniques de travailleuses incarcérées.

« Parfois, la police va dans un bar et demande que tout le monde s’allonge sur le sol puis fouille les gens et les frappe. Si vous n’avez pas de chance, vous pouvez être arrêtée », déclare-t-elle.

Dans un quotidien marqué par les arrestations et les agressions, Melody déclare que l’unique raison qui l’a poussée à devenir travailleuse du sexe à l’âge de 19 ans était la pauvreté. Après le décès de son premier mari, elle a momentanément pu s’affranchir de cette activité lorsqu’elle est tombée amoureuse d’un homme ayant un emploi officiel qui pouvait subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant.

Toutefois, cela n’a pas duré longtemps, car son deuxième partenaire a été arrêté parce qu’il volait sur son lieu de travail.

« Je n’en veux pas à mon dernier partenaire qui a été arrêté », explique Melody. Mais elle n’arrive toujours pas à se défaire de la mauvaise réputation qu’elle a héritée de son premier mari.

« Lorsque je travaille dans les bars, la police vient me harceler à cause de mon premier mari », explique Melody. « La police devrait nous laisser travailler tranquillement et à l'abri des problèmes. Nos enfants ont besoin de manger et nous devons nous occuper de nos familles », insiste-t-elle.

Melody a une mauvaise image des hommes à cause de ses expériences personnelles et professionnelles avec eux. Elle avoue toutefois ne pas tout dire de sa douleur parce que ce sont justement les hommes qui lui permettent de se payer à manger.

Mais elle ne veut pas continuer de vivre toujours ainsi. « J’aimerais trouver un meilleur travail où je ne suis pas en danger », déclare-t-elle.

Mme Mambo rêve également de tourner la page de sa vie actuelle. « Quelqu’un m’a proposé un lopin de terre à cultiver. Je cherche des engrais pour planter des pommes de terre parce que je n’ai plus l’âge d’être travailleuse du sexe », explique-t-elle.

L’ONUSIDA et ses partenaires mettent en œuvre un partenariat pour accélérer le dépistage de la COVID-19 à Madagascar

18 mai 2021

L’ONUSIDA s’associe aux Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Afrique) en vue de soutenir la mise en place du Partenariat pour accélérer les tests de la COVID-19 (PACT) en Afrique, notamment à Madagascar.

Cette initiative, lancée par les CDC Afrique en avril 2020, a pour objectif de réaliser 10 millions de tests de la COVID-19 sur le continent. Le PACT repose sur trois piliers : le dépistage, le traçage et le traitement. Il couvre l’approvisionnement et la distribution de kits de dépistage, le déploiement et la formation d’un million de professionnel-les de santé au sein des communautés pour aider au suivi et à la surveillance des contacts, ainsi que des mesures de sensibilisation à la COVID-19.

Avec le soutien financier du PACT, Madagascar met en œuvre un projet visant à renforcer l’engagement de la société civile dans la riposte nationale à la COVID-19. Le coup d’envoi de la première phase du projet a été donné dans six districts de Mahajanga situés au sud-ouest de l’île.

Cette ancienne province appartenant aujourd’hui à la région de Boeny a été choisie en raison de la forte prévalence du VIH parmi les populations clés. Selon une étude nationale publiée en 2016, la prévalence du VIH est particulièrement élevée chez les travailleuses du sexe et atteignait à 22,7 % cette année-là. Comme cette ancienne province est une région touristique, une nouvelle vague de COVID-19 est à craindre.

L’ONUSIDA, le Conseil national sur le sida, le ministère de la Santé, au moins 40 responsables de réseaux de personnes séropositives et de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), un membre de la mairie de Mahajanga et des responsables du centre de santé, de l’école locale et des prisons ont participé au lancement du projet. À cette occasion, 60 bouteilles d’eau de Javel ont été offertes à la municipalité pour aider les chauffeurs de tuk-tuk de Mahajanga en matière d’hygiène, car leur clientèle et leur corporation sont particulièrement exposées au risque d’infection à la COVID-19.

Cinq organisations dirigées par une communauté ont été identifiées pour élaborer un plan de mise en œuvre du projet PACT. Cette stratégie sera finalisée après avoir obtenu les résultats d’une analyse situationnelle de l’impact de la COVID-19 dans la région de Boeny. On estime que ce projet s’adresse principalement à 136 000 personnes : personnes séropositives, ados scolarisé-es ou non, population carcérale et populations clés.

Il impliquera les autorités locales et les bénéficiaires pour garantir la mise en œuvre efficace du projet PACT à Mahajanga et pour multiplier les tests COVID-19, en mettant particulièrement l’accent sur le renforcement de la demande et du suivi des contacts.

« Nous sommes fiers de figurer parmi les sept pays africains à recevoir des fonds pour soutenir le déploiement du PACT », a déclaré Jude Padayachy, Directeur pays de l’ONUSIDA pour Madagascar. « Ce projet se concentre sur la riposte à la COVID-19 chez les personnes vivant avec le VIH, la population LGBT, les jeunes et les ados qui rencontrent des difficultés à accéder aux soins en raison de la stigmatisation et de la discrimination. Personne ne doit être laissé de côté. »

Notre action

COVID-19 et VIH

#NotYetUhuru : Patson Manyati, 60 ans, parle de sa vie d’homme gay au Zimbabwe*

17 mai 2021

La figure solitaire de Patson Manyati détone dans cette pièce grouillant de jeunes dans leur vingtaine. Avec son allure élégante, sa barbe grisonnante et sa chemise bleue, il lui faudrait perdre au moins 40 ans pour se fondre dans la masse.

Nous rencontrons M. Manyati au cours d’une des premières visites au centre d’accueil de Gays and Lesbians of Zimbabwe (GALZ) situé à Mutare dans l’est du pays. Le GALZ est une association sur adhésion qui promeut, représente et protège les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) au Zimbabwe.

Bien que M. Manyati puisse donner l’impression de ne pas être à sa place, il ne s’est jamais senti aussi « à l’aise » qu’au GALZ de toute sa vie de sexagénaire gay vivant au Zimbabwe.  

« Je suis très heureux lorsque je vois des gens comme moi », raconte M. Manyati de sa voix douce et mélodieuse. Ses yeux pétillent lorsqu’il parle, ce qui peut paraître surprenant pour quelqu’un qui a grandi dans une société où l’homophobie est omniprésente et qui a vu en 2017 l’ex-président décrire les gays comme étant « pire que des chiens et des porcs ».

Le GALZ déclare que la haine et la peur causées par les répercussions de la campagne homophobe du dernier président « sont toujours présentes aujourd’hui au Zimbabwe ».

Même si M. Manyati se sent bien au GALZ, il doit rester sur ses gardes et être vigilant dès qu’il quitte l’enceinte de l’association, et ce, pas uniquement pour se protéger des insultes. Le risque d’emprisonnement en effet est réel, car le Zimbabwe punit les relations sexuelles entre personnes du même sexe de peines de prison pouvant atteindre 14 ans.

Outre la menace de l’incarcération, il existe encore des manifestations quotidiennes de discrimination et de violence, ainsi que des crimes de haine auxquels sont confrontées les personnes LGBTI, non seulement au Zimbabwe, mais aussi dans les 69 pays du monde qui criminalisent les relations sexuelles entre personnes de même sexe.

Et même dans les pays où cela ne l’est pas, comme dans l’Afrique du Sud voisine. Bien que le mariage entre personnes du même sexe y est légal et que les droits LGBTI sont inscrits dans la constitution, être gay continue d’y être dangereux. Au cours du premier semestre 2021, la communauté LGBTI a été endeuillée par une série d’assassinats de jeunes gays. Elle a alors demandé au gouvernement, aux médias et au grand public de prendre plus au sérieux les crimes de haine.

Dans ces conditions, le simple fait de vivre est un acte de bravoure et encore plus d’afficher son bonheur.

Le bonheur est quelque chose que M. Manyati a tenté et tente toujours de se construire pour lui-même, non sans difficultés.

Né à Mutoko, une bourgade de la province du Mashonaland oriental au Zimbabwe, M. Manyati explique que ses parents voulaient qu’il se marie dans sa vingtaine avec une femme et qu’il perpétue ainsi le nom de sa famille en tant que l’un des sept fils Manyati.

M. Manyati a tenu bon tout le temps que ses parents ont insisté sur un mariage. Étant donné qu’il était le seul à s’occuper de ses parents et de ses frères et sœurs, ils ont fini par accepter et il a vécu une vie de célibataire sans jamais annoncer son homosexualité à ses parents. 

« Me marier était impossible parce que j’ai le corps d’un homme, mais, à l’intérieur, je me sens comme une femme. Je sais que je suis... que je me sens... comme une femme. Alors pourquoi devrais-je me marier avec une femme ? », dit-il visiblement en proie à des concepts complexes sur son identité de genre sans avoir les mots pour l’exprimer.

Ici au GALZ, toutes les personnes lui disent « qui elles sont », raconte M. Manyati. Il finira peut-être à mettre un nom sur ses sentiments en revenant encore quelques fois et en continuant de parler avec les jeunes autour de lui qui sont tellement plus à l’aise avec leur orientation sexuelle et leur identité de genre.

Le GALZ est une bouffée d’air frais pour ses membres. Il propose régulièrement des journées dédiées à la santé dans son centre d’accueil de Harare et renvoie vers d’autres établissements dans ses autres centres d’accueil à Mutare et Masvingo. L’association propose différents services de santé, y compris la prévention et le traitement du VIH. Elle fournit également des services de conseil essentiels et un espace protégé pour que les personnes LGBTI puissent sociabiliser et souffler, loin de la dure réalité de la rue.

La direction du GALZ affirme que la situation s’améliore lentement pour la communauté LGBTI au Zimbabwe.

En 2017, le GALZ a été inclus en tant que participant officiel à la proposition de financement élaborée pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. L’association a ainsi obtenu 2 millions de dollars destinés à des programmes en faveur des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il s’agit du plus important investissement jamais réalisé dans une riposte au VIH et à la santé sexuelle et reproductive pour la communauté. Cette enveloppe a permis d’ouvrir les trois centres d’accueil du GALZ.

Avec le soutien de l’ONUSIDA, le National AIDS Council (NAC) du Zimbabwe dispose d’un forum pour les populations clés auquel le GALZ appartient. Le NAC œuvre véritablement à améliorer la santé et le bien-être des populations clés, même si leurs activités restent criminalisées.

Malgré les progrès, la stigmatisation et la discrimination auxquelles la communauté LGBTI est toujours confrontée au Zimbabwe ont conduit M. Manyati et sa génération à vivre dans l’isolement. 

« Je me sens plus en sécurité lorsque je suis seul », explique M. Manyati, ajoutant que tous ses amis et toutes ses connaissances au sein de la communauté LGBTI sont décédés aujourd’hui. « Parfois je pleure », soupire-t-il.

Lorsque les amis de M. Manyati étaient en vie, ils profitaient au maximum de la vie, même si la loi était une épée de Damoclès et qu’ils n’ont jamais été heureux en amour avec les hommes qu’ils ont rencontrés. 

« [On sentait qu’]il ne vous aime pas vraiment parce qu’il a quelqu’un d’autre ailleurs et que vous n’en êtes qu’une aventure sans lendemain. Au final, il se marie et vous quitte ». Voici le constat que tire M. Manyati de ces rencontres.

M. Manyati est persuadé qu’il est maintenant « trop vieux » pour chercher l’amour et il préfère se concentrer sur sa santé comme l’un des 1,4 million de Zimbabwéennes et Zimbabwéens que l’on estime vivre avec le VIH.

M. Manyati a découvert sa séropositivité lorsqu’il s’est mis à tousser il y a cinq ans. Il s’est rendu dans une organisation non gouvernementale locale, New Start, pour se faire dépister du VIH et après un traitement contre la tuberculose il a obtenu immédiatement une thérapie contre le VIH. Sa santé est sa priorité.

« Je continue de prendre mon traitement contre le VIH. C’est comme ça que j’ai l’air en bonne santé aujourd’hui », conclut M. Manyati sans jamais se départir du pétillement dans ses yeux.

* Not Yet Uhuru est une citation du militant kenyan pour la liberté Oginga Odinga. Uhuru est un mot swahili signifiant « liberté » ; traduite librement, cette citation signifie « pas encore libre ». Le GALZ utilise régulièrement ce hashtag dans ses publications sur les réseaux sociaux.

L’ONUSIDA et l’Union africaine renouvèlent leur partenariat pour une riposte au sida plus forte et plus résiliente sur le continent

17 mars 2021

L’ONUSIDA et l’Union africaine viennent de signer un nouveau mémorandum d’accord en vue de renforcer leur partenariat et de renouveler l’engagement des États membres en faveur de l’éradication du sida en utilisant le Cadre catalytique pour éliminer le sida, la tuberculose et le paludisme à l’horizon 2030.

Le mémorandum engage les partenaires à lutter contre l’impact socioéconomique et politique du VIH en Afrique et à accélérer la réalisation de l’objectif de la couverture sanitaire universelle afin de sortir le sida de l’isolement. Il ouvrira la voie à des systèmes de santé plus résilients, souples et inclusifs en Afrique.

« Le renouvellement du mémorandum entre l’Union africaine et l’ONUSIDA ouvre de nouvelles possibilités de coopérations et de nouvelles opportunités pour mettre fin au sida en Afrique. Nous devons tenir cette promesse qui est réalisable », a déclaré Amira Elfadil Mohammed Elfadil, Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social, au cours de la cérémonie de signature.

Ce service de l’Union africaine, de son ancien nom le service des affaires sociales, assurera la coordination des services et des entités de la Commission de l’Union africaine pour garantir que le VIH demeure une priorité sur le continent et qu’il est intégré dans le développement au sens large, aux droits humains, à l’agenda humanitaire, de la paix et de la sécurité de l’Union africaine. 

« Je suis ravie de signer le renouvellement du mémorandum avec l’Union africaine », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « L’Union africaine est l’un des partenaires fondamentaux de l’ONUSIDA. Je suis impatiente de renforcer nos relations afin de mettre les communautés au cœur de la riposte au VIH, de lutter contre d’autres défis sanitaires comme la COVID-19 et de réduire les inégalités qui fragilisent les populations. »

2021 est une année charnière, alors que les États membres des Nations Unies doivent renouveler leur engagement en faveur de la riposte au VIH en adoptant une nouvelle déclaration politique en juin. L’accord de partenariat avec l’Union africaine est signé alors que le continent fait face à des systèmes de santé surchargés et sous-financés mis à mal par la pandémie de COVID-19.

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