ZAF

Il y a une vie après le VIH, il y a l’amour

08 mars 2019

Pretoria, 8 mars 2019

Avant de faire son test de dépistage en 2002, Mandisa Dukashe était angoissée. Étudiante infirmière en Afrique du Sud, un pays où plus de 4 millions de personnes vivaient avec le VIH à l’époque, elle savait qu’il était possible qu’elle soit séropositive au virus. « J’étais très stressée », raconte-t-elle. « J’ai repoussé le moment du test pendant presque un mois ».

Mandisa avait étudié le VIH à l’université, et le personnel de la clinique a supposé qu’elle était bien informée et qu’elle n’avait pas besoin de conseils avant le test. « Ils m’ont dit que comme j’étais étudiante infirmière, je devais savoir ce que cela impliquait ».

Le résultat du test était positif. Mandisa a ainsi rejoint les 510 000 autres Sud-Africains nouvellement infectés par le VIH en 2002, soit 20 % de toutes les nouvelles infections dans le monde.

Lorsque Mandisa a été diagnostiquée séropositive au VIH, l’Afrique du Sud commençait tout juste à déployer le traitement et il a fallu cinq ans pour qu’elle puisse y avoir accès. Il était plus difficile à obtenir à l’époque, avec des formules médicamenteuses limitées qui n’étaient prescrites qu’aux personnes malades du sida.

En 2002, l’Afrique du Sud comptait plus de 4 millions de personnes vivant avec le VIH, mais moins de 15 000 bénéficiaient d’un traitement par l’intermédiaire des structures publiques. Cette année-là, le pays a aussi enregistré plus de 190 000 décès dus au sida.

Aujourd’hui, la situation s’est nettement améliorée.

En 2018, Mandisa et sa famille ont posé pour la couverture du Rapport de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, comme preuve vivante qu’un traitement durable contre le VIH peut supprimer la charge virale d’un individu et empêcher la transmission de l’infection à VIH à un partenaire ou à ses enfants. « Tout le monde peut y arriver », déclare-t-elle.

En 2017, l’Afrique du Sud a dénombré plus de 4,3 millions de personnes sous traitement anti-VIH et 110 000 décès dus au sida. Pourtant, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030.  L’Afrique du Sud continue d’élargir rapidement le traitement contre le VIH et elle est déterminée à faire baisser le nombre annuel de décès dus au sida à 80 000 ou moins d’ici à 2020.

« Au départ, je n’ai pas voulu révéler ma séropositivité au VIH, parce que je savais que ça pouvait poser problème, alors je me suis concentrée sur mes études d’infirmière. J’ai fini par tomber amoureuse d’un garçon et j’ai eu peur qu’il me rejette, mais j’ai dû lui dire, je ne peux pas vivre dans le mensonge. »

Mandisa Dukashe

Mandisa explique qu’il ne lui a pas fallu longtemps pour se réconcilier avec sa séropositivité au VIH. Elle était décidée à s’approprier cette séropositivité, à prendre soin d’elle et à faire passer le message. Elle voulait mettre en garde les autres jeunes pour qu’ils évitent l’infection à VIH, se fassent dépister et recherchent un soutien en cas de résultat positif. « Après avoir reçu des conseils, j’ai retrouvé le courage et la confiance, et au bout d’une semaine j’étais prête à sortir et à le dire au monde entier, dans le but de sensibiliser les gens, surtout les jeunes femmes et les filles ».

Mais les choses n’ont pas toujours été simples pour elle. Mandisa était mariée quand elle a été diagnostiquée. « Certaines personnes disent que le VIH peut vous rapprocher, mais ça n’a pas été le cas ». Elle a fini par divorcer et il a fallu du temps jusqu’à ce que Mandisa retrouve l’amour. « Au départ, je n’ai pas voulu révéler ma séropositivité au VIH, parce que je savais que ça pouvait poser problème, alors je me suis concentrée sur mes études d’infirmière. J’ai fini par tomber amoureuse d’un garçon et j’ai eu peur qu’il me rejette, mais j’ai dû lui dire, je ne peux pas vivre dans le mensonge. Il m’a fallu trois mois pour lui révéler mon état, mais à ma grande surprise, sa réaction a été bien meilleure que ce que j’espérais. Il est resté séronégatif au VIH et c’est le meilleur mari et le meilleur père pour mes enfants que j’aurais pu espérer. Quand vous bénéficiez d’un tel soutien, vous pouvez vivre en bonne santé et même oublier le VIH ».

Malgré l’amour et le soutien de son mari et de sa famille, le poids de la vie avec le VIH est revenu submerger Mandisa quand, avec son mari, ils ont commencé à parler d’avoir des enfants. « Lorsque le moment est venu pour nous de parler de la prévention de la transmission du VIH à nos enfants, nous avons dû réfléchir soigneusement, planifier les choses et consulter des experts médicaux. Tout ça m’est revenu en pleine figure et je suis tombée dans la dépression pendant un moment ».

Mais elle ajoute qu’elle a reçu de l’aide. « J’ai reçu des conseils et je me suis débarrassée de cette angoisse, le jeu en valait la chandelle. Aujourd’hui, je suis maman de deux merveilleux enfants qui sont nés sans le VIH. C’était ma responsabilité et aussi celle de mon mari. Nous avons eu beaucoup de soutien et de conseils ».

« Pouvoir donner naissance à des enfants séronégatifs au VIH a été une véritable bénédiction, car je crois que si je n’avais pas passé le test, mes enfants auraient pu naître avec le VIH ».

Stopper les nouvelles infections à VIH chez les enfants est une priorité absolue pour l’Afrique du Sud, avec pour objectif une quasi-élimination d’ici à 2020. Pourtant, malgré de nombreuses années d’efforts ciblés, 13 000 enfants ont été infectés par le VIH par l’intermédiaire de leur mère en 2017.  « Ça me rend triste de ne pas avoir pu allaiter mes bébés », raconte Mandisa. « Comme je ne voulais surtout pas leur transmettre le VIH, je les ai nourris au lait en poudre, et ça m’a fait de la peine ».

Grâce à des options de traitement améliorées, les femmes vivant avec le VIH sont aujourd’hui encouragées à prendre un traitement anti-VIH pour leur propre santé et pour éviter d’infecter leurs enfants pendant la grossesse, lors de l’accouchement ou pendant l’allaitement. Toutes les femmes vivant avec le VIH qui allaitent en Afrique du Sud et qui sont sous traitement anti-VIH sont incitées à nourrir leurs enfants au sein exclusivement jusqu’à l’âge de six mois au moins.

« Pouvoir donner naissance à des enfants séronégatifs au VIH a été une véritable bénédiction, car je crois que si je n’avais pas passé le test, mes enfants auraient pu naître avec le VIH. »

Mandisa Dukashe

Aujourd’hui, Mandisa travaille comme chef de projet pour le dépistage du VIH sur le lieu des soins et l’assurance qualité. C’est aussi une intervenante qui sait motiver les gens et créer une demande pour le dépistage et le traitement du VIH, notamment chez les femmes en âge de procréer et leurs partenaires.

« Je veux encourager tous ceux qui sont dans notre situation : il y a une vie après le VIH, il y a l’amour. Les gens ne devraient pas hésiter à passer un test de dépistage du VIH. C’est la meilleure décision que j’ai prise de toute ma vie, car j’ai appris ce qu’il fallait faire pour rester en bonne santé et ne pas infecter mon conjoint et mes enfants. Hésiter ne changera rien au résultat ».

« En tant que professionnelle de santé, il est important pour moi de montrer que je vis avec le VIH de manière positive et que je le gère très bien. Mon expérience devrait encourager les autres à se protéger et à se faire dépister régulièrement. Si vous êtes diagnostiqué séropositif au VIH, entamez un traitement et demandez des conseils et un soutien pour que vous puissiez rester en bonne santé et protéger les autres. Malheureusement, le VIH est une réalité pour des millions de personnes, mais le traitement fonctionne et nous sommes plus forts que le virus ».

En conclusion, Mandisa a un message à adresser aux jeunes femmes : « Le VIH est invisible. Utilisez systématiquement un préservatif et méfiez-vous des hommes plus âgés. Les relations entre personnes d’âges différents représentent un risque, en particulier pour certaines jeunes filles qui grandissent en recherchant une figure paternelle ou évoluent dans un milieu pauvre. Si vous comptez sur un partenaire plus âgé et que vous essayez de lui faire plaisir, vous ne pourrez pas insister pour utiliser un préservatif », explique-t-elle. « C’est ma propre expérience qui parle, celle de quelqu’un qui a été confronté aux mêmes pressions ».

 

Échanges entre les experts de Tanzanie et d’Afrique du Sud

20 février 2019

Une délégation tanzanienne en visite en Afrique du Sud a souligné le rôle du leadership politique dans la riposte au sida, ainsi que l’importance d’une concordance entre les politiques et la législation concernant les ripostes au VIH et à la tuberculose (TB).

Dirigée par Oscar Rwegasira Mukasa, Président de la Commission parlementaire sur le VIH et les stupéfiants de la République unie de Tanzanie, la délégation était composée de députés tanzaniens et de représentants de la Commission tanzanienne sur le sida (TACAIDS). Lors de cette visite qui s’est déroulée du 13 au 15 février, M. Mukasa a expliqué que les responsables politiques avaient un rôle important à jouer dans l’union des efforts relatifs à la riposte au sida et la mobilisation des ressources nationales, afin, selon ses mots, « de pouvoir voler de nos propres ailes ».

La République unie de Tanzanie va prendre la présidence de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en août et les parlementaires ont indiqué qu’ils allaient profiter de cette opportunité pour impliquer les ministres de la Santé de la SADC dans l’élaboration de politiques sur le VIH et la tuberculose dans la région. « Nous devons aligner les politiques et la législation sur la programmation technique pour le VIH et la tuberculose afin de faire en sorte d’être synchro avec la stratégie 90-90-90 », a déclaré M. Mukasa.

Ces propos ont trouvé un écho lors d’une rencontre avec Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé sud-africain, qui a insisté sur la nature régionale de l’épidémie de sida, de tuberculose et de paludisme, et appelé la République unie de Tanzanie à profiter de son futur rôle de leadership à la tête de la SADC pour faire avancer les politiques et les actions coordonnées. M. Motsoaledi, qui préside le Conseil d’administration du Partenariat Halte à la tuberculose, a rappelé aux délégués les liens inextricables entre le VIH et la TB et fait remarquer que la TB était la première cause de décès en Afrique du Sud et chez les personnes vivant avec le VIH.

Les délégués ont examiné toute une série de questions, notamment la riposte multisectorielle en Afrique du Sud, la législation, la durabilité et les contrats de prestation de services, y compris à l’échelon public, privé et communautaire. Ce voyage d’étude incluait également des visites sur le terrain, dans un centre de santé communautaire et un distributeur automatique de médicaments.

Lors d’une réunion organisée par le Conseil national sud-africain sur le sida (SANAC), son Directeur général, Sandile Buthelezi, a expliqué à la délégation que le VIH représentait toujours une urgence sanitaire. Évoquant le lourd fardeau de la tuberculose résistante aux médicaments, il a déclaré que l’Afrique du Sud était en train d’adopter de nouvelles options de traitement. « L’Afrique du Sud dispose d’un fort leadership politique, mais il y a encore beaucoup à faire pour atteindre nos objectifs », a-t-il indiqué. M. Buthelezi a souligné l’importance de faire participer la société civile et de travailler avec les institutions gouvernementales et le secteur privé afin de coordonner les efforts et de veiller à ce que les besoins des individus les plus exposés au risque d’infection à VIH et des personnes vivant avec le VIH soient pris en compte dans les programmes de lutte contre le VIH.

Mbulawa Mugabe, Directeur national de l’ONUSIDA en Afrique du Sud, s’est félicité de l’immense succès de la riposte dans la région, en indiquant toutefois qu’il existait un risque de céder à l’autosatisfaction. « Les personnes sont sous traitement anti-VIH tout au long de leur vie et nous avons besoin d’un engagement politique pour investir des ressources nationales afin de pérenniser les efforts de prévention et de traitement à long terme », a-t-il déclaré.

Leonard Maboko, Directeur exécutif de TACAIDS, a fait savoir que les parlementaires se serviraient des conclusions de leur voyage d’étude pour renforcer leur riposte nationale, étudier des modèles de prestation de services innovants et encourager une approche multisectorielle. « Nous restons trop souvent entre nous pour débattre : nous devons consulter d’autres personnes sur ces questions », a-t-il reconnu.

La campagne She Conquers en Afrique du Sud

24 janvier 2019

Selokela Molamodi avait quatre ans quand, un jour, l’instituteur demanda à ses élèves ce qu’ils voudraient faire plus tard. Tandis que ses camarades énuméraient des professions plus conventionnelles, comme infirmière, médecin ou avocat, Selokela Molamodi répondit fièrement et avec détermination qu’elle voulait être « Ministre de l’Éducation ».

Grâce à sa passion pour l’éducation et sa fougue caractéristique, à 19 ans, Selokela Molamodi est aujourd’hui en bonne voie pour réaliser son rêve. L’an dernier, elle est sortie major de sa promotion et elle a été tête de classe aussi bien à l’école primaire que dans le secondaire. Armée d’une confiance en soi inébranlable et de ses principes fondamentaux de transparence, d’honnêteté et d’humilité, Mme Molamodi a échappé au destin d’un grand nombre de jeunes femmes sud-africaines : infection à VIH, grossesse non désirée et abandon des études au niveau secondaire.

Elle raconte qu’elle a dû affronter les mêmes dures réalités que les autres jeunes femmes : difficultés financières, crime, violence, pression des pairs, tentation des « protecteurs » (des hommes plus âgés), abus de drogue et d’alcool. Elle explique que l’école lui a permis de rester en dehors de tout ça.

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe. »

Selokela Molamodi

« Il existe encore beaucoup d’idées fausses concernant le VIH chez les jeunes. On ne parle pas ouvertement de sexe. Les jeunes gens reçoivent quelques informations sur la santé sexuelle et reproductive, mais on ne leur enseigne pas comment prendre des décisions concernant le sexe », ajoute-t-elle.

En Afrique du Sud, 1 500 jeunes femmes et adolescentes âgées de 15 à 24 ans sont infectées chaque semaine par le VIH. En 2017, elles ont représenté 29 % de toutes les nouvelles infections à VIH dans le pays. Les études ont montré que dans la majeure partie des cas, ce sont des hommes plus âgés, en général de cinq à huit ans leurs aînés, qui transmettent le VIH aux femmes plus jeunes ; et lorsque ces femmes atteignent leurs 25 ans, elles le transmettent à leur tour à des hommes de leur âge.

« Il existe chez les jeunes femmes l’idée qu’il faudrait avoir un grand nombre de partenaires sexuels quand on est jeune, car c’est cela que veut dire être libre. Ensuite, vers l’âge de 25 ans, on laisse cette vie derrière soi et on fonde un foyer. Mais ce que les filles ne comprennent pas, c’est qu’elles ne contrôlent pas ces relations sexuelles, que leur consentement n’a aucune importance », explique-t-elle.

Afin d’entamer le dialogue sur ces sujets et bien d’autres problèmes rencontrés par les jeunes femmes, Mme Molamodi a lancé You for You pendant sa dernière année d’études.

« Pour moi, c’est un mouvement, pas une organisation », déclare Selokela Molamodi. « Il s’agit de s’accepter et de s’aimer comme on est. Pour pouvoir exister en tant que communauté et au sein d’une collectivité, il faut d’abord s’aimer soi-même en tant qu’individu », ajoute-t-elle.

En compagnie de deux amies qui ont lancé le mouvement avec elle, Selokela Molamodi organise des sessions de mentorat individuel avec d’autres jeunes femmes sur des questions telles que l’estime de soi, la vision positive du corps, la santé sexuelle et reproductive et la consommation de drogues et d’alcool. Elle a aussi organisé deux événements sur l’autonomisation des jeunes femmes en tant que leaders, « pour faire entendre la voix des jeunes femmes contre la discrimination, ensemble ».

Pour elle, l’initiative DREAMS, pilotée par le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida, est la matriarche d’une famille de jeunes femmes comme elle. En Afrique du Sud, DREAMS travaille en étroite collaboration avec She Conquers, une campagne nationale pilotée par le gouvernement qui vise à autonomiser les jeunes femmes et les adolescentes afin qu’elles deviennent responsables de leur santé.

« Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Selokela Molamodi

« DREAMS/She Conquers nous a fourni un espace pour discuter naturellement de choses qui nous concernent en tant que jeunes femmes avec d’autres jeunes femmes. Nous pouvons ainsi faire entendre notre voix et recevoir de nouveaux éclairages. Par exemple, la plupart des filles que je connais ont passé un test de dépistage du VIH, mais aucune d’entre elles n’avait évoqué le sujet jusqu’à ce que DREAMS/She Conquers arrive dans notre école », raconte-t-elle.

« C’est ce genre d’initiatives qui permet d’accroître l’efficacité de ce que l’ONUSIDA tente d’accomplir », ajoute Selokela Molamodi. « Permettre aux filles d’accéder à des services de prévention et de traitement anti-VIH et de planification familiale à l’abri de toute discrimination, c’est bien, mais il faut aussi nous demander ce que nous en pensons. Apportez-nous l’éducation et l’information et apprenez-nous que nos actions ont des conséquences qui nous font avancer ou régresser ».

Elle explique qu’elle aimerait que les débats sur la prévention du VIH et la santé sexuelle et reproductive soient associés plus souvent à ceux qui portent sur la carrière professionnelle, l’émancipation et l’esprit d’entreprise.

En ce qui concerne ses ambitions pour You for You, elle « souhaite aider à bâtir un continent de jeunes femmes qui aient suffisamment confiance en elles pour s’exprimer librement, qui soient capables de se serrer les coudes et de favoriser mutuellement leur autonomie. Si quelqu’un me dit « Je n’ai pas baissé les bras », alors je saurai que j’avais un but, que j’ai été la raison pour laquelle quelqu’un n’a pas baissé les bras ».

L’Afrique du Sud lance sa campagne pour l’élargissement de l’accès au traitement anti-VIH

04 décembre 2018

À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’Afrique du Sud a lancé une campagne nationale sur le bien-être axée sur plusieurs fronts, dans le but d’accélérer le dépistage du VIH, de la tuberculose et des maladies non transmissibles, comme l’hypertension artérielle, le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires. Cette campagne est une réponse directe à l’appel du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, lancé lors de son premier discours sur l’état de la Nation en février 2018, visant à mettre sous traitement anti-VIH 2 millions de personnes en plus d’ici à fin 2020.

L’Afrique du Sud a accompli d’énormes progrès dans sa riposte au sida ces dix dernières années, et compte actuellement 4,4 millions de personnes sous traitement antirétroviral vital, soit 20 % de toutes les personnes sous traitement dans le monde. Résultat : le nombre de décès dus au sida a baissé de façon considérable, passant de 200 000 en 2010 à 110 000 en 2017. Pourtant, en 2017, le nombre de nouvelles infections à VIH a été élevé, atteignant 270 000, dont environ 77 000 ont concerné des adolescentes et des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.

Lors de son discours de lancement, le Vice-Président sud-africain, David Makhura, a appelé ses compatriotes à mettre un terme aux violences sexistes et à se faire dépister ainsi qu’à suivre un traitement en cas de séropositivité au VIH.

« Nous ne sommes pas seuls. Nous avons toujours eu des partenaires comme l’ONUSIDA, le Fonds mondial et le PEPFAR à nos côtés, travaillant sans relâche avec nous. Nous savons ce que veulent dire les mots unité et lutte. Nous ne céderons pas et nous ne reviendrons pas en arrière », a déclaré M. Makhura.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a assisté à la commémoration du 30e anniversaire de la Journée mondiale de lutte contre le sida en Afrique du Sud, afin de montrer son soutien au lancement de cette campagne.

« Il faut contrer l’oppression et les déséquilibres de pouvoir. Les femmes et les filles doivent gagner en autonomie, et les comportements masculins nocifs doivent être relégués dans les livres d’histoire. Nos filles et nos jeunes femmes méritent de pouvoir vivre dans la dignité et le respect, dans un monde sans violence ni VIH », a déclaré M. Sidibé.

Aaron Motsoaledi, Ministre sud-africain de la Santé, a remercié M. Sidibé pour avoir donné à l’Afrique du Sud, il y a près de dix ans en arrière, l’inspiration nécessaire pour transformer la riposte au sida sud-africaine en success story, caractérisée par un long chemin du désespoir à l’espoir et du déni à l’acceptation et à l’appropriation.

« Ça suffit ! Le patriarcat, le sexisme, la misogynie, l’homophobie, la transphobie, la stigmatisation et la discrimination doivent cesser. Nous sommes capables de faire mieux pour notre peuple, parce qu’il compte », a déclaré Steve Letsike, Président du Forum de la société civile du Conseil national sud-africain sur le sida.

L’ONUSIDA s’associe à Google et Makhulu Media pour la réalisation de films éducatifs en réalité virtuelle sur le dépistage du VIH

20 novembre 2018

360HIV : un projet qui s’appuie sur le pouvoir de la technologie immersive pour atteindre les jeunes

GENÈVE, 19 novembre 2018 — À la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida, qui aura lieu le 1er décembre, l’ONUSIDA sort une série de films en réalité virtuelle (VR) portant sur le dépistage du VIH.

Grâce aux toutes dernières technologies, ces films permettent de démystifier le test de dépistage du VIH. Au moyen de lunettes que les spectateurs pourront porter pour vivre pleinement l’expérience en VR, l’objectif est d’atteindre les jeunes qui voudraient peut-être connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH, mais qui ont peur ou sont inquiets à l’idée de faire un test de dépistage du VIH.

Dans ces films, un groupe de talentueux jeunes gens rejouent plusieurs scénarios du parcours d’une jeune femme qui va apprendre son statut. Depuis son domicile jusqu’au dispensaire local, ces films permettent aux spectateurs d’explorer différents décors avec une vision à 360 degrés.  

C’est Makhulu Media, une société de production sud-africaine, qui a produit ces films en VR, avec les conseils de l’ONUSIDA et le soutien de Google. Ils ont été réalisés intégralement dans le bidonville de Nyanga, près du Cap, en Afrique du Sud.

« Le VIH peut être évité et traité mais trop peu de jeunes gens connaissent leur statut », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. « Nous espérons que cet outil très attractif contribuera à dissiper les craintes et à montrer les mesures simples que peuvent prendre les gens pour connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH ».

Lors du lancement du projet, Makhulu Media a organisé des ateliers avec les jeunes pour discuter de leurs connaissances sur le VIH, échanger sur leurs interactions avec les prestataires de santé et décrire leur expérience de visite dans les dispensaires. La prochaine étape consistera à filmer des personnes qui ne seront pas des acteurs en train de rejouer les scènes entre les patients et les agents de santé. Ces courts métrages traitent de la peur d’obtenir un résultat de test positif et de la stigmatisation liée au VIH.

« Nous voulions voir si des films en réalité virtuelle immersive pouvaient encourager les gens à aller faire un test de dépistage du VIH et améliorer les relations entre les infirmières et les jeunes en leur permettant d’échanger leurs positions respectives », explique le producteur de Makhulu Media, Rowan Pybus.

« Les retours de données de l’étude que nous avons commandée sont très positifs », déclare la chercheuse et co-productrice de Makhulu Media, Sydelle Willow Smith. « Les jeunes gens et les agents de santé qui ont participé au film estiment qu’il serait très utile de diffuser ces films dans les salles d’attente des dispensaires ».

Les films sont actuellement distribués dans les dispensaires, les écoles et les communautés d’Afrique du Sud. Malgré les progrès dans la baisse des décès dus au sida et dans l’accès des personnes au traitement, les nouvelles infections à VIH ont atteint le chiffre de 270 000 en 2017 en Afrique du Sud. Ce chiffre est inférieur au pic de 530 000 atteint en 1998, mais le pays compte 7,2 millions de personnes vivant avec le VIH, soit le nombre le plus élevé du monde. Sarah Steele, Responsable des programmes chez Google, estime que le potentiel de la VR à produire un impact social positif est immense.  

« 360HIV est un exemple très parlant de la manière dont la réalité virtuelle peut contribuer à changer les comportements et les croyances qui entourent l’un des défis sociaux et environnementaux parmi les plus pressants au monde », indique-t-elle.  

Un quart des 37 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde ne connaissent pas leur statut. Cette année, le thème de la campagne pour la Journée mondiale de lutte contre le sida est « Vivre une vie positive – Connaître son statut sérologique VIH ». L’ONUSIDA a préparé toute une série de supports de communication qui sont désormais disponibles au téléchargement sur le site web de l’ONUSIDA à l’adresse https://knowyourstatus.unaids.org. Retrouvez tous les films et les bandes-annonces ici.

 

Makhulu Media

Fondée en 2004, Makhulu Media est une agence de création cinématographique et photographique primée, basée au Cap, en Afrique du Sud. Passionnés d’histoires, d’écologie, de relations communautaires et d’arts, ses membres sont parmi les premiers à avoir eu recours à la réalisation cinématographique en réalité virtuelle dans la région. Après avoir inventé un cinéma mobile fonctionnant à l’énergie solaire, baptisé Sunshine Cinema, pour diffuser des films éducatifs, Makhulu Media s’est ensuite lancée dans la réalité virtuelle.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS
Charlotte Sector
tél. +41 22 791 5587
sectorc@unaids.org

Tirer les leçons des approches au niveau des villes pour accélérer la riposte au sida

09 novembre 2018

La Déclaration de Paris pour la fin de l’épidémie de sida dans les villes a suscité un élan politique auprès des dirigeants municipaux à s’engager en faveur de la fin de l’épidémie de sida et de la lutte contre les disparités dans l’accès à la santé et aux services sociaux. À ce jour, environ 300 villes et municipalités du monde entier ont signé la déclaration.

Avec le soutien d’USAID, un projet commun de l’ONUSIDA et de l’International Association of Providers of AIDS Care sur l’initiative Les villes s’engagent a été élaboré dans le but d’apporter un appui technique essentiel et stratégique aux villes prioritaires les plus touchées, en vue d’accélérer la riposte au sida et d’honorer les engagements pris en signant la Déclaration de Paris. Le 2 novembre, dix villes, représentées par des autorités locales, des organisations de la société civile, des partenaires de développement et d’autres partenaires, se sont retrouvées à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour mener une réflexion sur les expériences et les leçons à tirer de la première année de mise en œuvre de ce projet.

Dans ces dix villes, le leadership politique de la riposte au VIH s’est mobilisé et les services municipaux chargés de la santé sont activement impliqués dans le pilotage de la riposte au VIH. En outre, les projets bénéficient d’un appui de haut niveau de la part des autorités locales et nationales, ainsi que des conseils nationaux sur le sida. Au Cameroun, à Yaoundé, le projet a été l’occasion de réunir les partenaires à intervalles réguliers, sous le leadership des sept maires de la municipalité, afin d’améliorer la coordination des activités, de supprimer les doublons potentiels et de suivre les avancées.

Le projet contribue à l’innovation dans les villes. À Jakarta, en Indonésie, un essai de concept de solutions mobiles a permis de définir une approche efficace et pertinente pour atteindre les jeunes et une application mobile est en cours de développement pour cibler les jeunes hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes avec des messages clés concernant le dépistage, la prévention et le conseil sur le VIH.

« Les villes possèdent leurs propres avantages uniques dans la constitution d’une approche multisectorielle du VIH et peuvent bénéficier d’opportunités de transformation sociale associées à une riposte au sida renforcée. L’équité, l’inclusivité, la résilience et la durabilité sont non seulement fondamentales pour une stratégie de santé réussie, mais forment aussi les pierres angulaires d’une ville prospère », a déclaré Catherine Sozi, Directrice de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique orientale et australe.

La société civile s’engage activement dans ces dix villes. À Kinshasa, en République démocratique du Congo, la société civile est active dans la mise en œuvre du projet, dans les réunions de sensibilisation avec les dirigeants politiques, les autorités nationales et d’autres partenaires, portant sur les questions de stigmatisation, de discrimination et de droits de l’homme. Au Rwanda, l’équipe de Kigali a mis en avant l’appui apporté par le projet concernant les activités stratégiques de proximité visant à fournir des services anti-VIH aux populations clés, notamment avec la distribution de plus de 10 000 préservatifs dans trois endroits différents.

« Grâce au projet de kiosque à préservatifs mené avec les autorités municipales, nous avons pu atteindre avec succès les populations clés de Kigali », a expliqué Nadège Uwase, Responsable de programme de l’association Kigali Hope. « Les personnes qui accèdent à ces services font confiance aux autres membres de la communauté, et nous y voyons un moyen de nous engager intelligemment auprès des pouvoirs publics pour accélérer la riposte ».

En Afrique du Sud, à Durban et à Johannesburg, le projet bénéficie d’un soutien politique de haut niveau, aussi bien de la part des autorités locales que nationales. À Johannesburg, le projet va soutenir la création d’un conseil municipal sur le sida, avec pour objectif clé de coordonner la riposte au VIH dans la ville.

Durban, Jakarta, Johannesburg, Kigali, Kinshasa, Lusaka, Maputo (Mozambique), Nairobi (Kenya), Windhoek (Namibie) et Yaoundé sont les dix premières villes à participer au projet.

Le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA découvre par lui-même la riposte au sida en Afrique du Sud

07 novembre 2018

À la veille de sa 43e réunion en décembre, le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) a effectué une visite de quatre jours en Afrique du Sud, entre le 15 et le 18 octobre. Lors de ce séjour, les délégués ont rencontré un large panel de partenaires nationaux et de développement qui travaillent sur la riposte au sida, et réalisé plusieurs visites de terrain afin de voir concrètement l’appui apporté par le Programme commun à la riposte nationale au sida dans un pays fortement touché.

L’Afrique du Sud présente la plus importante épidémie de VIH du monde, avec 7,2 millions de personnes vivant avec le VIH. Ces 10 dernières années, le pays a enregistré des progrès importants dans sa riposte au sida, avec 4,4 millions de personnes vivant avec le VIH désormais sous traitement. Le pays investit aussi massivement, avec environ 75 % de la riposte financés par le gouvernement, à hauteur d’un peu plus de 2 milliards de dollars en 2017. Les nouvelles infections à VIH restent cependant élevées, à un niveau de 270 000 en 2017.

La délégation du CCP, menée par la Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA Gunilla Carlsson et par Danny Graymore, Président du CCP, originaire du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, était composée de sept représentants des États membres, un représentant de la société civile et plusieurs participants au Programme commun.

« La force du Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA réside dans sa représentation multipartite unique, qui comprend la société civile et les organismes coparrainants des Nations Unies, en plus des États membres », a déclaré M. Graymore. « Pour 2019, le Royaume-Uni mettra surtout l’accent sur la prévention. En venant en Afrique du Sud, nous voulions voir comment obtenir de meilleurs résultats en matière de prévention du VIH dans le contexte d’un environnement incitatif et d’un investissement significatif dans la riposte nationale ».

À l’occasion d’une rencontre avec le Forum de la société civile du Conseil national sud-africain sur le sida (SANAC), Valeria Rachinska, déléguée du CCP représentant la société civile, a encouragé les membres de la société civile d’Afrique du Sud à faire entendre leur voix auprès du CCP de l’ONUSIDA par l’intermédiaire des deux représentants de la région africaine.

« Le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA est unique, car la société civile en est membre à part entière et notre voix est entendue. C’est ainsi que nous pouvons influer sur l’agenda mondial. Je vous encourage à contacter vos représentants africains et à faire entendre vos voix », a-t-elle déclaré en réponse aux préoccupations concernant le financement et le caractère durable des organisations de la société civile en Afrique du Sud.

Pendant la visite, les délégués du CCP ont rencontré d’autres représentants du SANAC, des autorités nationales et locales, de la société civile et du secteur privé, et découvert des initiatives à base communautaire dans les provinces du Gauteng et du KwaZulu-Natal.

« Je suis ravie de visiter l’Afrique du Sud avec une délégation du Conseil de Coordination du Programme aussi large et bien informée. Il est évident que l’appui du Programme commun est apprécié et important. Nous devons cibler davantage la prévention du VIH et veiller à atteindre les personnes laissées pour compte par la riposte au sida, tout en trouvant des moyens de proposer des services de prévention efficaces pour les jeunes femmes et les adolescentes », a déclaré Mme Carlsson.

L’ONUSIDA salue les nouvelles données probantes transmises par le Cameroun, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud concernant les progrès vers les objectifs pour 2020

22 juillet 2018

Les résultats des enquêtes en population d’évaluation de l’impact du VIH donnent un aperçu des endroits où les investissements sont nécessaires

AMSTERDAM/GENÈVE, 22 juillet 2018 — Le Cameroun, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud ont publié de nouvelles données d’enquête sur les progrès vers les objectifs pour 2020. Les enquêtes en population d’évaluation de l’impact du VIH (PHIA) réalisées par le Cameroun et la Côte d’Ivoire, de même que l’étude menée par l’Afrique du Sud, ont toutes porté sur la connaissance de l’état sérologique vis-à-vis du VIH, les nouvelles infections à VIH, l’usage du préservatif, la circoncision masculine médicale volontaire, la couverture du traitement antirétroviral, la suppression de la charge virale et d’autres indicateurs. 

En Afrique du Sud, qui présente l’épidémie de VIH la plus importante au monde avec plus de 7 millions de personnes vivant avec le VIH et le plus large programme de traitement du monde dénombrant 4,4 millions de personnes sous traitement antirétroviral, les nouvelles données associées à des données similaires provenant d’une précédente étude indiquent que le taux de nouvelles infections à VIH chez les adultes a baissé de 40 % entre 2010 et 2017.

« Ces enquêtes sont extrêmement importantes et jouent un rôle vital pour aider les pays à faire le point sur leurs programmes de lutte contre le VIH et à les réajuster afin de s’assurer que les bons services atteignent les personnes touchées par le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Les données des enquêtes confirment les estimations de l’ONUSIDA, qui indiquent que l’Afrique du Sud a également connu une amélioration de la couverture de traitement et qu’elle est tout près d’atteindre les objectifs de traitement 90-90-90*. Selon ces données, 85 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 71 % de ces personnes ont accès au traitement antirétroviral et 86 % des personnes sous traitement ont une charge virale indétectable.

En revanche, au Cameroun et en Côte d’Ivoire, la suppression de la charge virale chez l’ensemble des personnes vivant avec le VIH est inférieure à 50 %, en raison de la faible couverture de traitement. Ces deux pays sont loin d’atteindre les objectifs 90-90-90, avec des chiffres de 47 %, 91 % et 80 % et de 37 %, 88 % et 76 % respectivement.

La plus grande différence entre le pays d’Afrique australe et les deux pays d’Afrique centrale et occidentale est observée dans la connaissance de l’état sérologique vis-à-vis du VIH, ce qui indique que les services de dépistage du VIH doivent être massivement élargis en Afrique centrale et occidentale.

Les enquêtes PHIA délivrent des informations clés qui permettent d’identifier les caractéristiques des populations qui ne bénéficient pas des services. Au Cameroun, la suppression de la charge virale varie d’une région à l’autre de 28 à 63 %. En Afrique du Sud, moins de 50 % des enfants et des jeunes hommes (âgés de 15 à 34 ans) vivant avec le VIH présentent une charge virale indétectable (contre 67 % des femmes âgées de 15 à 49 ans). Ces données fournissent des informations critiques pour permettre aux responsables des programmes d’orienter leur riposte sur les populations et les zones géographiques qui ont le plus besoin de services.

Les enquêtes PHIA sont pilotées par l’Université de Columbia, en collaboration avec les gouvernements nationaux et avec le soutien du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida. L’étude menée en Afrique du Sud a été réalisée par le Human Sciences Research Council.

90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement ayant une charge virale indétectable.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

L’Afrique du Sud teste les distributeurs automatiques de médicaments

03 mai 2018

Grâce à de nouveaux distributeurs automatiques de médicaments, les personnes vivant avec le VIH et d’autres maladies chroniques peuvent désormais accéder plus vite et plus facilement à des médicaments essentiels, dans le cadre d’un projet pilote mené à Johannesburg, en Afrique du Sud.

L’organisation à but non lucratif Right to Care est en train de tester trois de ces distributeurs de médicaments, mis en place dans un centre commercial et deux hôpitaux. La plupart des personnes qui utilisent ces nouvelles machines ont accès à des prescriptions renouvelées de médicaments contre le VIH.

Les distributeurs mettent les usagers en relation avec des aides-pharmaciens par liaison vidéo pour des consultations à distance dans l’une des 11 langues officielles sud-africaines. De la consultation à la remise des médicaments, l’ensemble de la procédure ne prend que quelques minutes.  

Les distributeurs sont installés dans des établissements de santé publique qui prennent en charge des patients atteints d’affections chroniques, pour veiller à ce que les patients reçoivent et observent un traitement efficace. Les usagers des distributeurs reçoivent un ticket indiquant la date de leur prochaine visite et un SMS de rappel leur est envoyé. Le système alerte le pharmacien si le patient est en retard pour chercher ses médicaments.

Ce dispositif pourrait bien changer la donne dans l’élargissement de l’accès au traitement anti-VIH. Mbulawa Mugabe, Directeur national de l’ONUSIDA en Afrique du Sud, explique : « L’un des plus gros problèmes que nous avons aujourd’hui dans la plupart des pays d’Afrique, c’est que les établissements de santé sont saturés. Nous devons trouver des moyens de soulager cet engorgement, dans l’intérêt des patients eux-mêmes, mais aussi pour les systèmes de santé ».

Les personnes vivant avec le VIH sont souvent contraintes d’attendre plusieurs heures pour obtenir leur prescription dans un dispensaire local. La procédure prend aussi un temps précieux aux pharmaciens qualifiés. Désormais, ces tâches sont assurées par des préparateurs en pharmacie qui travaillent avec un système automatique pour délivrer les comprimés en quelques minutes.

Les distributeurs automatiques de médicaments ont été mis au point par une filiale de Right to Care, Right e-Pharmacy, en collaboration avec l’entreprise allemande Mach4 et avec le soutien des agences pour le développement allemande et américaine GIZ et USAID. Les essais actuels sont menés en collaboration avec le Département de la Santé de la province du Gauteng et Right to Care espère pouvoir étendre le projet à deux autres pays d’Afrique dans un avenir proche.

L’Afrique du Sud connaît le plus fort taux de prévalence du VIH au monde et délivre un traitement gratuit à 4,2 millions de personnes. Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud, a récemment fixé comme objectif l’élargissement du traitement anti-VIH à 2 millions de personnes en plus d’ici à 2020. Avec des millions de Sud-Africains ayant accès aux médicaments auprès des dispensaires et des hôpitaux, des innovations telles que ces distributeurs automatiques devraient aider l’Afrique du Sud à atteindre ces objectifs ambitieux.


L’Afrique du Sud teste un système qui pourrait changer la donne dans le traitement du VIH

Reportage de Zaheer Cassim pour VOA dans le township d’Alexandra à Johannesburg.

L’ONUSIDA pleure le décès de Jimmie Earl Perry

12 janvier 2018

Jimmie Earl Perry, premier Ambassadeur itinérant national de l’ONUSIDA pour l’Afrique du Sud, nous a quittés.

Chanteur et acteur chevronné dans des productions théâtrales aux quatre coins du monde, M. Perry était connu pour son travail basé sur les arts créatifs pour instruire le public. Au Centre africain de gestion du VIH/sida de l’Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, il a mis en scène des pièces de théâtre éducatives jouées devant plus de 3 millions de personnes dans les communautés et sur les lieux de travail au niveau national et international.

Lors de sa nomination en tant qu’Ambassadeur itinérant national de l’ONUSIDA, M. Perry avait déclaré : « Si nous voulons inverser la tendance de cette épidémie, les Sud-Africains doivent vraiment comprendre ce qu’est le virus, comment il se propage, que ce n’est pas une sentence de mort grâce au traitement médical, et qu’il faut en finir avec la peur et la stigmatisation pour ceux qui vivent avec le VIH ».

Selon Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, la nomination de M. Perry en 2009 correspondait à un moment critique pour la riposte au sida en Afrique du Sud, avec des changements politiques de grande ampleur annoncés par le Président sud-africain, Jacob Zuma, lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida cette année-là. « J’avais décidé de nommer Jimmie Earl Perry en tant qu’Ambassadeur itinérant national en raison de sa capacité d’inspiration et de sa volonté d’entraîner et d’autonomiser les autres. Il croyait fermement au potentiel de chacun d’améliorer sa situation et il encourageait le meilleur dans tous ceux qu’il rencontrait ».

M. Sidibé a déclaré que le décès de M. Perry était une grande perte pour la communauté de la lutte contre le sida. « Jimmie Earl Perry a encouragé et inspiré mon action de sensibilisation mondiale et mes efforts pour en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030. Notre association avec M. Perry a été extrêmement positive pour l’ONUSIDA, et nous lui sommes reconnaissants pour ses services et son dévouement. Je me sens honoré de l’avoir compté parmi mes proches en tant qu’ami et frère », a-t-il ajouté.

Pages