Feature Story

SolidariTree : un arbre pour la solidarité

20 juillet 2016

Des rubans de papier rouge portant des inscriptions sont accrochés comme des feuilles sur un arbre en papier mâché aux allures de baobab. Debout près de sa création au cœur du Village global de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud, Michelle Vogelzang rayonne. Son SolidariTree pour le sida a voyagé loin.

Cette sculpture, composée de 11 éléments fabriqués à partir de mousse dense utilisée pour les planches de surf, a été recouverte de papier par des enfants du Lesotho, lui donnant ainsi l'aspect d'une écorce. Des écoliers de Pretoria, en Afrique du Sud, ont ensuite peint l'arbre en y inscrivant des mots relatifs à la solidarité dans les 11 langues officielles des deux pays.

Unité, halte à la discrimination et « ubuntu » apparaissent ça-et-là autour des branches en lettres multicolores.

« SolidariTree est une déclaration visuelle imaginée par la jeunesse comme un moyen de communiquer sur la façon de dire stop à la stigmatisation du VIH et permet à tous les autres de faire entendre leur message », explique Mme Vogelzang.

Originaire de Durban, elle travaille aujourd'hui au Lesotho. Elle raconte que l'idée de la sculpture interactive avec ses rubans lui est venue parce qu'elle estime que ce n'est pas le VIH qui tue, mais la discrimination.

« Il n'y a aucune raison que nous ne puissions pas en finir avec cette épidémie car nous avons les traitements et les infrastructures de soins ; mais s'il y a de la stigmatisation, les gens ne se font pas dépister ni traiter, et parfois même ils ne divulguent pas leur séropositivité », dit-elle tandis que les passants observent avec intérêt la multitude de feuilles en rubans.

Le jour de l'ouverture, le SolidariTree avait 500 « feuilles », des messages en rubans rouges d'enfants qui ne pouvaient pas assister à la conférence.

Albertina Nyatsi a pris l'une des bandes de papier rouge posées sur une table. Sans hésiter, elle écrit rapidement un message. Cette habitante de Durban plie ensuite soigneusement la bande pour en faire un ruban et l'épingle sur la sculpture.

« J'ai été l'une des premières femmes du Swaziland à montrer à quoi ressemblait le VIH, alors je voulais être sûre que mon message contre la discrimination soit entendu », explique-t-elle. « Je suis ici parce que j'ai eu la tuberculose en 1997 ; j'ai fait un test de dépistage à l'époque et il s'est avéré que j'étais séropositive au VIH ».

L'arbre a poussé et ce sont aujourd'hui plus de 4 000 rubans qui y sont accrochés. Ce projet, entièrement financé par des dons, a coûté environ 4 000 dollars.

« Les contributions sont venues principalement des États-Unis et du Canada », explique Mme Vogelzang. « D'une certaine façon, toutes les personnes qui ont soutenu l'œuvre d'art sont en Afrique du Sud avec l'arbre », ajoute-t-elle. Un véritable signe de solidarité.

Mme Vogelzang espère que son arbre va étendre ses racines au-delà de la conférence et continuer de vivre pour inspirer aussi bien les enfants et les adolescents que les adultes.

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La Conférence internationale 2016 sur le sida s'achève sur un appel au refus de l'autosatisfaction dans la riposte au sida

25 juillet 2016

Si les avancées scientifiques sur le traitement du VIH doivent se poursuivre avec vigueur, il est désormais urgent de mettre en œuvre à grande échelle des programmes de prévention du VIH de qualité pour les personnes laissées de côté par la riposte au sida. Tel a été l'un des principaux messages de la 21e Conférence internationale sur le sida qui s'est achevée à Durban, en Afrique du Sud, le 22 juillet 2016.

Tout au long de la conférence, le sentiment prédominant a été que d'importants progrès avaient été accomplis depuis la conférence sur le sida de 2000, organisée pour la première fois sur le sol africain à Durban 15 ans auparavant. « De Durban à Durban et au-delà » : tel était le fil rouge du programme de la conférence, comme un appel à refuser l'autosatisfaction et à veiller à ce que des mesures soient prises pour mettre en œuvre les objectifs de la stratégie Accélérer, afin de faire de la fin du sida comme menace de santé publique d'ici à 2030 une réalité.

Nkosi Johnson, le jeune garçon de 11 ans qui s'était exprimé avec force lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence sur le sida en 2000 en faveur de la dignité et de l'acceptation de toutes les personnes vivant avec le VIH, était présent dans l'esprit de tous les délégués, qui se sont souvenus de son courage discret face à la stigmatisation et à la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH, qui persistent encore aujourd'hui.

L'un des principaux thèmes de la conférence a été l'action urgente requise pour faire baisser les nouvelles infections à VIH et les décès dus au sida chez les adolescents, en particulier les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique, qui restent affectées de manière disproportionnée par le VIH. Les jeunes ont été encouragés à jouer un rôle de leader pour s'assurer de ne plus être laissés pour compte dans les politiques et les programmes. Les populations clés, en particulier les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables, ont également occupé une place prioritaire dans l'ordre du jour des réunions scientifiques et communautaires de la conférence, en combinaison avec l'activisme de la société civile en marge de la conférence pour une reconnaissance de leurs droits.

La cérémonie de clôture a vu l'intervention de militants de la riposte mondiale au VIH, ainsi que des présidents sortant et nouvellement élu de la Société internationale du sida (IAS), Chris Beyer et Linda-Gail Bekker. Mme Bekker, éminente scientifique sud-africaine spécialiste du VIH, est la première femme africaine à diriger l'IAS.

À l'issue de la cérémonie de clôture, la conférence a été remise aux responsables représentant le comité d'organisation de la 22e Conférence internationale sur le sida qui se tiendra à Amsterdam, aux Pays-Bas, en 2018. 

Quotes

« Nous devons refuser l'autosatisfaction aujourd'hui. Il n'y a pas de place pour elle. La Conférence 2016 sur le sida nous aidera, en tant qu'individus et responsables politiques, à accélérer la fin de l'épidémie de sida comme menace de santé publique d'ici à 2030. »

AARON MOTSOALEDI Ministre sud-africain de la Santé

« Au nom de toute l'humanité, je demande à chacun de nous de se réengager à militer et à agir pour faire la plus grande différence possible dans notre travail quotidien. »

LINDA-GAIL BEKKER Présidente nouvellement élue de la Société internationale du sida

« Je nous encourage tous à lutter pour les droits des personnes reléguées en marge de la société pour veiller à ce que toutes les personnes vivant avec le VIH puissent vivre une vie en bonne santé, digne et épanouie. »

SVITLANA MOROZ Réseau des femmes eurasiennes sur le sida, Ukraine

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La mise en œuvre de la Déclaration politique 2016 sur la fin du sida évoquée lors de la Conférence internationale sur le sida

22 juillet 2016

En juin 2016, lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, les États membres des Nations Unies se sont engagés à mettre en œuvre un agenda ambitieux pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. Cette nouvelle Déclaration politique progressiste et réaliste inclut un ensemble d’objectifs spécifiques assortis d’échéances qui doivent être atteints d’ici à 2020 afin de se mettre sur la voie d’accélération pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable.

À l'occasion de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, les participants à une session intitulée « De l'engagement à l'action : les implications de la Réunion de haut niveau des Nations Unies 2016 sur la fin du sida » ont discuté des implications de la déclaration politique, en insistant sur la mise en œuvre et la responsabilisation. Ils ont souligné la nécessité d'accélérer la riposte au sida en cassant les silos et en faisant participer tous les secteurs et toutes les coalitions à une approche pangouvernementale afin d'atteindre les buts et les objectifs de la déclaration politique et des Objectifs de développement durable. Les participants ont réitéré l'appel en faveur d'une riposte au sida entièrement financée qui n'a cessé d'être lancé tout au long de la conférence, notamment le financement complet du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Parmi les participants figuraient la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA Jan Beagle, le Ministre sud-africain de la Santé Aaron Motsoaledi et Javier Hourcade Bellocq de l'Alliance internationale contre le VIH/sida. Ils ont réfléchi à l'importance d'une traduction des objectifs mondiaux de la déclaration politique en objectifs fondés sur les spécificités régionales, selon une approche conforme à la population et à la localisation géographique. La session était coprésidée par Mwaba P. Kasese-Bota, Représentante permanente de la Zambie auprès des Nations Unies, et Olive Shisana, Coprésidente de la 21e Conférence internationale sur le sida et ancienne Présidente directrice générale du Conseil de recherche en sciences humaines d'Afrique du Sud.

Quotes

« Si nous ne réussissons pas avec le VIH, nous n'atteindrons pas les Objectifs de développement durable. »

Aaron Motsoaledi Ministre sud-africain de la Santé

« Nous nous trouvons à un tournant de la riposte au sida. Nous avons le mandat, nous avons la stratégie, nous avons les outils et l'engagement sur les objectifs. Nous devons maintenant les traduire ensemble en actions. »

Jan Beagle Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

"Political processes will not give us all what we need, but we must continue to be involved."

Javier Hourcade Bellocq l'Alliance internationale contre le VIH/sida

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Les leçons à tirer de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida

21 juillet 2016

Une table ronde comptant sept intervenants a évoqué la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui s'est tenue à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin. Sur le thème « Approches ascendantes et descendantes : le travail politique de l'échelon national à l'échelon mondial et inversement », le débat a eu lieu le 20 juillet dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud.

Javier Belloqc, en qualité de Coprésident de la task-force des parties prenantes sur le sida lors de la réunion de haut niveau, a fait remarquer que l'audience de la société civile et l'avant-projet de Déclaration politique sur la fin du sida faisaient partie de la période de « lune de miel » du processus. Les représentants communautaires ont effectivement évoqué une série de priorités lors de l'audience de la société civile et veillé à ce que l'avant-projet inclue des messages forts sur les droits de l'homme, les populations clés et d'autres aspects. Cependant, une partie des ces messages s'est perdue et, selon M. Javier Belloqc, le processus d'élaboration de la déclaration politique a été de moins en moins transparent.

Lambert Grijns, Ambassadeur des Pays-Bas, a mis en avant un grand nombre de points positifs de la déclaration politique, notamment en ce qui concerne les droits de l'homme, l'éradication de la stigmatisation, la réduction des risques et les violences sexistes, ainsi que l'emploi pour la première fois du terme « transgenre » dans une déclaration des Nations Unies. Il a toutefois identifié plusieurs insuffisances, en particulier sur les populations clés et une éducation complète à la sexualité.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, s'est dit satisfait des objectifs très ambitieux de la déclaration politique en matière de prévention et de traitement, notamment l'accès au traitement pour les enfants, et concernant les nouvelles techniques comme la prophylaxie préexposition, mais déçu par l'absence d'une évocation explicite des populations clés dans la déclaration politique.

Louise van Deth de Stop AIDS Now! s'est demandé comment la société civile pouvait influencer les diplomates des Nations Unies à New York. Nadia Isler, Conseillère de la Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies, a expliqué qu'il n'y avait pas de recette miracle pour influencer les décideurs, notamment parce que le monde est en constante évolution.

Alessandra Nilo de Gestos a rappelé que la Réunion de haut niveau sur la fin du sida avait eu lieu parce que la société civile l'avait demandé et que la reconnaissance des personnes transgenres était une avancée historique. Elle a ajouté que la prochaine étape serait de traduire la déclaration politique en progrès concrets dans les pays et de travailler au niveau national.

Quotes

« L'épidémie d'aujourd'hui n'est pas représentée si les populations clés ne sont pas incluses de façon plus explicite dans la Déclaration politique sur la fin du sida, avec des objectifs de services clairs pour elles. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

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L'effondrement du financement mondial de la lutte contre le sida

21 juillet 2016

Pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer, il est impératif d'augmenter et d'anticiper dès maintenant les ressources destinées à la riposte au sida. Si le monde n'est pas en mesure de trouver ces investissements, nous n'en finirons pas avec le sida comme menace de santé publique d'ici à 2030.

Telle est la conclusion d'un événement intitulé « L'effondrement du financement mondial de la lutte contre le sida », organisé le 19 juillet dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud.

Les participants ont souligné que le financement de la riposte au sida devait suivre les principes de responsabilité partagée et de solidarité mondiale, et pourtant les dépenses des pays donateurs consacrées au VIH ont baissé de 13 % en 2015 par rapport aux niveaux de 2014.

Treize des quatorze gouvernements concernés ont diminué leur contribution par l'intermédiaire des canaux bilatéraux et multilatéraux. Cette baisse s'explique en partie par une appréciation du dollar américain, mais 12 des 14 gouvernements ont réduit leur contribution dans leur monnaie propre.

Le gouvernement des États-Unis est le plus gros bailleur de fonds international de la riposte au sida. Il a fourni 66 % des ressources internationales en 2015, mais lors de la réunion il a été indiqué qu'aucune augmentation des investissements n'était attendue pour l'avenir.

57 % des 19 milliards de dollars mis à la disposition des pays à revenu faible et intermédiaire proviennent de sources nationales. Les participants ont indiqué que l'insuffisance des ressources disponibles pour la lutte contre le VIH est aigüe en raison d'allocations ineffectives, de programmes inefficaces et de la corruption.

Les participants ont conclu qu'aucune action à elle seule, qu'il s'agisse de baisse de prix, de taxation, de gains de rentabilité ou d'augmentation des contributions des donateurs, ne pourra combler le manque : il faut une combinaison de mesures.

Quotes

« Les dépenses militaires mondiales s'élèvent chaque année à 1 750 milliards de dollars. Une petite part de cette somme peut financer la fin du sida. »

Michael Weinstein Président de AIDS Health Care Foundation

« Les nouvelles infections à VIH ne baissent pas chez les adultes. Il faut continuer d'intensifier les programmes de prévention et de traitement. Pour faire des progrès significatifs, les investissements pour en finir avec le sida comme menace de santé publique mondiale d'ici à 2030 doivent être accrus et anticipés au cours des quatre prochaines années, sinon nous serons noyés par la hausse des coûts. »

Jose A. Izazola Responsable Évaluation et économie, ONUSIDA

« A-t-on aujourd'hui assez d'argent pour mettre fin au sida ? Non. Y a-t-il des interventions quelconques pour résoudre le problème ? Il n'existe pas de solutions individuelles ; ce qu'il faut, c'est une combinaison de mesures, notamment une baisse des coûts et une augmentation des recettes. »

Steven Forsythe Président du Réseau international sida et économie (IAEN)

« La stagnation des financements est une réalité. Les gains de rentabilité permettent seulement de gagner du temps avant de foncer dans le mur. Il est temps de changer de modèle économique. »

Michael Ruffner Directeur chargé du financement durable et de la transition, Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida

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HPV, VIH et cancer du col de l'utérus : utiliser les synergies pour sauver la vie des femmes

22 juillet 2016

À l'occasion de la 21e Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, l'ONUSIDA, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Coalition mondiale sur les femmes et le sida ont présenté le 20 juillet un rapport conjoint intitulé HPV, HIV and cervical cancer: leveraging synergies to save women’s lives (HPV, VIH et cancer du col de l'utérus : utiliser les synergies pour sauver la vie des femmes), dans le cadre des travaux de la Task-force inter-agence des Nations Unies sur les maladies non transmissibles. Ce rapport a été lancé lors d'une table ronde informelle avec des représentants de l'ONUSIDA, de l'OMS et de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH, Afrique orientale et australe, animée par Ebony Johnson du Réseau Athena.

Le fardeau que le VIH impose aux femmes, en particulier les adolescentes et les jeunes femmes des pays à revenu faible et intermédiaire, est aggravé par le poids mondial de l'infection à papillomavirus humain (HPV) et du cancer du col de l'utérus. Chaque année, plus de 260 000 femmes meurent du cancer du col de l'utérus, dont environ 85 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les femmes vivant avec le VIH ont quatre à cinq fois plus de risque de développer un cancer du col de l'utérus, une maladie classante du sida qui est aussi le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

À l'échelle mondiale, le HPV est un contributeur majeur à la morbidité et à la mortalité chaque année, en provoquant des maladies allant de la lésion bénigne au cancer invasif. De plus en plus de preuves indiquent que le HPV peut aussi constituer un cofacteur important dans l'acquisition du VIH.

Compte tenu de l'association entre HPV, cancer du col de l'utérus et VIH, il est impératif de créer des synergies et d'adopter une approche ciblée et intégrée de la santé sexuelle et reproductive afin de sauver la vie des femmes.

La présentation du rapport a permis un dialogue informel animé entre activistes, militants, chercheurs et prestataires de services avec les Nations Unies et les partenaires de développement. La Princesse Tessy de Luxembourg, Yvonne Chaka Chaka et le Prince Africa Zulu d'Onkweni ont assisté à l'événement.

Quotes

« Les jeunes femmes et les filles doivent avoir accès à des services de santé et des informations holistiques qui couvrent tous leurs besoins en matière de santé, en particulier les droits et la santé sexuels et reproductifs. Un bon moyen de fournir ces informations et ces services consiste à veiller à ce que toutes les filles aient accès à un enseignement secondaire gratuit et que les écoles proposent des programmes de santé de qualité qui incluent des services sur le HPV, le VIH et la santé sexuelle. »

Mahesh Mahalingam ONUSIDA

« Toutes les femmes ont besoin d'informations simplifiées sur le HPV et le cancer du col de l'utérus pour comprendre le lien avec le VIH. L'information et l'accès à des services intégrés permettront de prévenir ces maladies liées au sida chez les femmes et les filles. »

Thembi Nakambule Directrice du Réseau national des personnes vivant avec le VIH et le sida du Swaziland

« Le cancer du col de l'utérus est le plus facile à prévenir et à guérir parmi les nombreux types de cancer, à condition de mettre en pratique nos connaissances en matière de prévention et de dépistage précoce. Nous observons cependant d'énormes lacunes dans les services vitaux dans les pays à revenu faible et intermédiaire, avec pour conséquence une morbidité et une mortalité élevées imputables au cancer du col de l'utérus. Nous devons supprimer les silos traditionnels entre maladies transmissibles et non transmissibles et développer des synergies pour sauver la vie des femmes. »

Andreas Ullrich Département des maladies non transmissibles, Organisation mondiale de la Santé

« En tant que mère de quatre garçons et pour toutes les filles d'Afrique du Sud, je me sens concernée par la santé sexuelle et reproductive des jeunes gens. Nous savons que le cancer du col de l'utérus tue, mais on peut l'éviter. Nous devons atteindre tout le monde et veiller à ce que les jeunes soient présents à la table des décisions, car chacun a un rôle à jouer. »

Yvonne Chaka Chaka chanteuse et activiste sud-africaine

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Inverser la tendance pour les adolescentes et les jeunes femmes

19 juillet 2016

À l'occasion d'un débat intitulé « Inverser la tendance pour les adolescentes et les jeunes femmes : égalité entre les sexes et droits des femmes au cœur de l'action pour en finir avec le sida », organisé le 19 juillet dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud, de nouvelles données probantes issues des recherches menées par le Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud (CAPRISA) ont été présentées.

Les résultats de ces recherches évoquent de nouvelles raisons expliquant le risque accru d'infection à VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique et la manière dont il pourrait être diminué. Les femmes souffrant d'une infection vaginale à Prevotella bivia sont 19 fois plus susceptibles de présenter des signes d'inflammation génitale et 13 fois plus susceptibles de contracter le VIH.

Une autre étude laisse entendre que l'impact de la prophylaxie préexposition (PPrE) peut varier en fonction du niveau d'acidité du vagin. Gardnerella vaginalis, une bactérie prédominante lorsque les niveaux de lactobacilles vaginaux normaux sont faibles, absorbe le médicament de PPrE tenfovir, réduisant ainsi sa disponibilité pour prévenir l'infection à VIH. Cette découverte aura des implications pour l'efficacité de la PPrE si les résultats de cette étude sont confirmés chez les femmes exposées au risque de contracter le VIH.

Enfin, une autre étude menée par le CAPRISA en Afrique du Sud confirme que les relations entre personnes de tranches d'âge différentes sont courantes, avec des adolescentes et des jeunes femmes ayant des relations sexuelles avec des hommes de huit ans leurs aînés en moyenne.

Suite à la présentation du CAPRISA, une table ronde a eu lieu pour débattre des actions à mener afin d'inverser la tendance pour les jeunes femmes et les adolescentes. Les participants ont fait remarquer que pour atteindre l'objectif mondial fixé dans la Déclaration politique sur la fin du sida, à savoir une réduction annuelle des nouvelles infections à VIH chez les jeunes femmes et les adolescentes à moins de 100 000 d'ici à 2020, il faudrait une accélération de l'élargissement des programmes de prévention combinée du VIH pour les adolescentes et les jeunes femmes, avec des programmes portant sur les aspects biologiques, comportementaux et structurels adaptés aux besoins de l'endroit et de la population visés.

Scolarisation prolongée des filles, mobilisation communautaire, multimédias, transferts de fonds, leadership de la jeunesse et prévention des violences sexistes ont été évoqués comme des éléments aussi essentiels que la distribution de préservatifs, une éducation complète à la sexualité, la PPrE et le traitement antirétroviral.

Également présent lors de cette table ronde, le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA Luiz Loures a présenté un nouveau guide de la prévention du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes, qui détaille une combinaison de méthodes également destinées aux hommes et aux adolescents. 

Quotes

« Pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida concernant les adolescentes et les jeunes femmes, il faut développer des programmes de prévention du VIH efficaces avec une combinaison d'approches qui visent aussi les hommes et les adolescents. Le nouveau guide de l'ONUSIDA lancé aujourd'hui permettra aux pays d'agir en ce sens. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Les interventions biomédicales peuvent avoir leur importance en formant une pièce du puzzle, mais nous savons que les filles qui se rendent dans les établissements médicaux sont chassées et déshonorées parce qu'elles sont sexuellement actives. Si nous n'attirons pas les filles dans les hôpitaux, tout en les rendant plus conviviaux pour les jeunes, en arrêtant de stigmatiser les filles et en impliquant systématiquement les gouvernements et les communautés dans ces efforts, nous n'obtiendrons pas les résultats dont nous avons besoin. »

Françoise Girard Présidente de la Coalition internationale pour la Santé des Femmes

« Pour atteindre notre objectif concernant les femmes et les filles, nous avons besoin d'un leadership politique et communautaire afin de veiller à ce qu'une éducation complète à la sexualité soit assurée. Nous avons besoin de jeunes femmes émancipées qui sont appréciées à leur juste valeur par la communauté.»

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« En Afrique du Sud, le VIH ne peut être dissocié de la violence sexiste. Nous devons élargir notre approche car l'épidémie de VIH chez les femmes et les filles n'est pas seulement une question de sexe, mais aussi de relations, de pauvreté et d'autres aspects structurels. »

Vuyiseka Dubula Sonke Gender Justice

« Les inégalités entre les sexes ne sont pas une question de médecine. Nous n'en finirons pas avec le sida si nous ne mettons pas un terme aux inégalités entre les sexes. Nous avons besoin d'un monde d'égalité. »

Mark Dybul Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

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Les populations touchées par des lois pénales injustes lancent un appel pour faire avancer la justice et la santé

21 juillet 2016

Dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, un atelier a eu lieu le 19 juillet sur le thème « Des racines communes : comprendre les interactions pour contrer l'impact des lois pénales sur les différents groupes de populations ». Cet atelier a permis de mettre en lumière les causes profondes communes des abus du droit pénal à l'encontre des personnes vivant avec le VIH, des professionnel(le)s du sexe et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe, ainsi que dans le contexte de l'avortement.

Les intervenants ont fait remarquer que les lois pénales injustes à l'encontre de ces populations étaient imputables aux préjugés, à l'inégalité entre les sexes et à la discrimination. Les participants ont souligné que les lois punitives à l'encontre des populations clés conduisaient à de graves violations des droits humains, exacerbaient la vulnérabilité au VIH et à d'autres problèmes de santé et nuisaient aux actions pour mettre fin au sida.

Pour lutter contre ces lois injustes, les participants ont appelé à créer des synergies entre les populations concernées. Cela permettra un échange d'expériences sur les méthodes qui fonctionnent pour lutter contre la criminalisation, ainsi que le développement de stratégies communes. Des exemples de collaboration entre les communautés pour trouver des solutions à leurs problèmes communs en matière de santé et de droits ont été présentés.

Les débats se sont conclus sur un appel à davantage de collaboration pour réformer le droit pénal et contrer son impact sur des populations spécifiques, notamment dans le contexte du VIH. Il s'agira de s'appuyer sur les efforts visant à étendre les actions en justice stratégiques et l'engagement des législateurs, des forces de police et du pouvoir judiciaire pour mettre un terme aux injustices et faire avancer la santé pour tous.

L'événement était organisé par l'ONUSIDA, le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Amnesty International et le Global Health Justice Partnership de l'Université de Yale.

Quotes

« La criminalisation du commerce du sexe envoie un message disant que les professionnel(le)s du sexe sont considérés comme n'étant pas aptes et dignes de jouir de droits. Les professionnel(le)s du sexe sont confrontés à des formes graves de violences et d'abus, souvent perpétrées par les autorités policières et judiciaires. Ces lois et ces pratiques abusives sont contraires aux obligations en matière de droits de l'homme. »

Ruth Morgan Thomas Network of Sex Work Projects

« Les systèmes juridiques restrictifs concernant l'avortement, notamment sa criminalisation, ne réduisent pas le nombre des avortements ; au contraire, ils les rendent dangereux. Ces restrictions sont ancrées dans des normes sociétales qui nient l'intelligence des femmes et leur capacité à prendre des décisions qui concernent leur propre vie. »

Lucinda O’Hanlon Conseillère en matière de droits des femmes auprès du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

« À la base, la criminalisation de populations spécifiques, notamment les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles, est due aux préjugés, à la peur et à la stigmatisation. Les lois pénales qui vont à l'encontre de nos populations sont ambiguës, injustes et utilisées principalement comme des outils politiques et sociaux pour faire appliquer des normes hétéronormatives et patriarcales. Nous devons nous unir et créer des synergies au sein de nos communautés ainsi qu'une solidarité avec d'autres mouvements de justice sociale pour contrer ces lois. »

Kene Esom Directeur exécutif, African Men for Sexual Health and Rights

« Le point fort de cette conférence tient dans le mouvement vers l'intersectionnalité de nos efforts pour mettre fin aux lois punitives et abusives qui touchent diverses populations. Ce mouvement émergent doit être soutenu et renforcé car il est essentiel au progrès des ripostes efficaces en faveur de la dignité, la santé et la justice pour les populations clés. »

Edwin Bernard Coordonnateur mondial, HIV Justice Network

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La société civile favorise les ripostes sur mesure pour en finir avec le sida en Chine

21 juillet 2016

Ces dernières années, la riposte au sida en Chine a connu un accroissement de l'engagement de la société civile dans l'élaboration de programmes de prévention et de traitement du VIH ciblés, à base communautaire, ce qui a contribué à maintenir de faibles niveaux de prévalence du VIH dans le pays et à assurer de plus en plus une riposte sur mesure, éclairée par des données probantes.

Les stratégies, les avancées et les acquis obtenus par les organisations de la société civile chinoises ont été le thème d'une session organisée dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud, et qui a réuni des représentants du gouvernement chinois, de la société civile chinoise, de l'Organisation mondiale de la Santé et de l'ONUSIDA.

Cette session, qui a eu lieu le 20 juillet, a présenté le Fonds pour la participation des organisations de la société civile à la prévention et au traitement du sida, approuvé par le Conseil des affaires de l'État de la République populaire de Chine, et qui a investi 50 millions de yuans (soit près de 7,5 millions de dollars) pour soutenir le travail des organisations non gouvernementales dans l'éducation, la communication, le dépistage, le conseil, les soins et l'appui, y compris auprès des populations clés.

Bien que la prévalence générale du VIH reste faible, le nombre absolu de personnes vivant avec le VIH et le chiffre annuel des nouvelles infections à VIH demeurent importants, en particulier au sein des populations clés. En admettant que les organisations sociales et communautaires qui bénéficient de la confiance des populations clés sont les mieux à même d'atteindre les communautés à risque, ce fonds, qui a été conçu, établi et mis en œuvre en partenariat avec l'ONUSIDA, joue un rôle important dans l'élargissement des programmes de prévention et de traitement pour les populations clés en Chine.

En ouvrant la session à Durban, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, a mis en avant les efforts impressionnants entrepris par la Chine pour analyser son épidémie et adapter sa riposte. Rappelant la visite d'une délégation du Conseil de coordination du Programme (CCP) de l'ONUSIDA en Chine en mai 2016 pour l'étude de la riposte nationale et du rôle des communautés, Mme Beagle a expliqué comment la délégation du CCP avait pu constater directement sur place que des approches rentables, fondées sur les droits et axées sur les populations et les lieux, avaient effectivement un impact.

Quotes

« L'esprit de partenariat et d'entreprise, en particulier auprès des populations clés, a permis d'éviter de nouvelles infections à VIH et de favoriser la sensibilisation au sein des groupes les plus exposés au risque.Partager ces expériences est essentiel pour accélérer la riposte au sida en Chine. »

JAN BEAGLE DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L'ONUSIDA

Region/country

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L'Afrique du Sud lance la campagne de prévention SheConquers pour cibler davantage les jeunes femmes et les adolescentes

20 juillet 2016

Afin de prendre davantage en compte la vulnérabilité accrue des jeunes femmes et des adolescentes au HIV, le gouvernement sud-africain a lancé une campagne nationale de prévention du VIH. Baptisée SheConquers, cette campagne sur 3 ans, pour un budget de plusieurs millions de rands, a été lancée lors d'une session organisée par le Ministère sud-africain de la Santé dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud.

En Afrique subsaharienne, le VIH est la principale cause de décès chez les adolescents âgés de 10 à 19 ans, et deux tiers des nouvelles infections à VIH dans cette catégorie de population concernent les filles. On estime que seulement un quart des filles et un tiers des garçons ont bien compris comment se transmet le VIH et comment s'en prémunir.

À l'occasion d'un débat animé organisé le 20 juillet, plein de spectacle, de chanson et de danse, la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA Jan Beagle, des représentants de partenaires clés de la riposte au sida en Afrique du Sud, notamment le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, ainsi qu'une multitude de jeunes femmes et de filles engagées dans la riposte nationale au sida, se sont réunis pour célébrer et faire connaître la prise en compte accrue par l'Afrique du Sud de la prévention du VIH chez les jeunes femmes et les adolescentes. La session a été ponctuée de présentations et de démonstrations de stratégies de prévention innovantes pour assurer des programmes en milieu scolaire et extrascolaire conçus sur mesure pour les jeunes femmes et les adolescentes, incluant notamment dépistage du VIH, distribution de préservatifs, santé sexuelle et reproductive et gestion des infections sexuellement transmissibles.

SheConquers est construite autour d'une stratégie en cinq volets qui vise à faire baisser les nouvelles infections à VIH, les grossesses précoces et les violences sexistes chez les jeunes femmes et les adolescentes, à augmenter la scolarisation et la poursuite des études chez les jeunes femmes et les adolescentes, et à accroître les opportunités économiques pour les jeunes, en particulier les jeunes femmes.

S'exprimant lors de cette session, Mme Beagle a souligné que les vulnérabilités particulières auxquelles sont confrontées les jeunes femmes et les adolescentes nécessitent que la riposte complète favorisée par SheConquers tienne compte des contextes sociaux, se penche sur les facteurs déterminants qui définissent l'épidémie et donne des informations et des outils d'émancipation aux jeunes gens. Les Objectifs de développement durable et la Déclaration politique de 2016 des Nations Unies sur la fin du sida, qui encouragent le leadership et l'émancipation des femmes ainsi que des approches intégrées pour la santé sexuelle et reproductive et qui abordent la question de la violence et de la discrimination à l'égard des femmes et des filles, offrent une opportunité critique de faire en sorte que les filles et les femmes aient les moyens et l'autonomie nécessaires pour faire leurs propres choix de vie, y compris en ce qui concerne leur santé.

Quotes

« Nous invitons le monde à s'engager activement pour sauver nos filles. Il ne s'agit pas d'un événement futur, mais d'une réalité du présent. »

THOBEKA ZUMA PREMIÈRE DAME D'AFRIQUE DU SUD

« C'est vraiment formidable d'entendre la passion, l'énergie, la détermination, l'engagement et l'action qui émanent des voix de jeunes femmes et de filles autonomes. Elles savent ce dont elles ont besoin. SheConquers est une stratégie solide assortie d'un financement solide qui fournit les outils nécessaires pour traduire les paroles en actes. »

JAN BEAGLE DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L'ONUSIDA

« Notre plus grande valeur se trouve dans nos connexions : l'entraide et le soutien mutuel. »

UNE REPRÉSENTANTE DES RISE CLUBS AFRIQUE DU SUD

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