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Les défis des ripostes des religions à l'épidémie de sida

20 juillet 2016

Une riposte forte de la part des organisations confessionnelles est capitale pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer d'ici 2020 et en finir avec le sida d'ici 2030. Cependant, la mobilisation effective de cette riposte est confrontée à de multiples défis spécifiques. Ces derniers ont fait l'objet d'un débat dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida qui se tient à Durban, en Afrique du Sud.

Collecter des données sur les activités des organisations confessionnelles est souvent très difficile, notamment dans le contexte de l'épidémie de sida, où l'on a souvent une impression de conflit entre les valeurs religieuses et les priorités sanitaires. Pourtant, des progrès ont été réalisés, comme le constate un numéro spécial du Lancet sur la religion et la santé.

Des présentations ont eu lieu sur deux des articles de ce numéro spécial du Lancet : une sur les données et une sur les controverses. Selon les intervenants, les ripostes des communautés religieuses ne sont pas toujours en phase avec la stratégie internationale et la religion n'est qu'un facteur parmi beaucoup d'autres qui influe sur des questions telles que le mariage des enfants, les mutilations génitales féminines, les violences à l'encontre des femmes, la délivrance de services de santé sexuelle et reproductive et la stigmatisation en lien avec le VIH. Les deux intervenants sont tombés d'accord sur l'importance de considérer les initiatives fondées sur la foi comme faisant partie d'un système de santé intégré.

Des questions considérées du point de vue des communautés ont également été abordées. Le processus de sensibilisation au VIH sur la base des principes musulmans et des textes religieux pour étudier ces questions a été décrit, tout comme le rôle vital que jouent les chefs religieux dans la diminution des effets de la stigmatisation.

L'Archevêque anglican du Cap a expliqué la réponse de son église à des signalements de « viol correctif » qui l'ont conduit à lancer des initiatives contre les violences sexistes et le trafic d'êtres humains. Il a souligné que les données montraient que la prévalence du VIH chez les victimes survivantes de violences sexuelles était bien plus élevée qu'au sein de la population générale.

À mesure que l'épidémie de sida a progressé dans l'histoire, l'importance de la riposte des religions est devenue de plus en plus visible. Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a décrit quant à lui une initiative conjointe lancée récemment par l'ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, qui vise à renforcer la riposte au VIH par les organisations confessionnelles, dans l'espoir que les initiatives fondées sur la foi deviennent des contributeurs majeurs aux ripostes communautaires qui sont essentielles pour en finir avec l'épidémie de sida.

Quotes

« L'urgence est grande aujourd'hui ; la fenêtre est étroite pour maîtriser l'épidémie de sida et voir la fin du sida. Au moins 30 % des services anti-VIH doivent être assurés par les communautés et la communauté religieuse a un rôle critique à jouer dans la délivrance de ces services et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Il existe un trou noir en matière de données probantes autour du rôle des organisations confessionnelles dans les soins de santé en général, et dans la riposte au sida plus particulièrement. Il faut faire davantage de recherches pour combler ces lacunes importantes. »

Jill Olivier Maître de conférence et Coordonnatrice de recherche, Université du Cap

« Les communautés religieuses jouent un rôle charnière dans la résolution de nombreux problèmes de développement, y compris le VIH. »

Azza Karam Conseillère principale, Fonds des Nations Unies pour la population

« En Indonésie, la riposte au VIH est considérée comme une responsabilité collective. Nous devons faire un gros effort pour comprendre le VIH et riposter à travers le prisme de nos textes religieux. »

Anggia Ermarini Présidente de Fatayat Nahdatul Ulama

« Nous sommes tous créés à l'image de Dieu. Nous devons développer des théologies qui favorisent la vie. »

Phumzile Mabizela Directrice exécutive du Réseau international des chefs religieux qui vivent avec le VIH/sida ou sont personnellement touchés par le VIH/sida

« Le VIH nous a profondément ébranlés en tant qu'église. La dignité humaine, en particulier celle des femmes, est non négociable. »

Thabo Cecil Makgoba Archevêque anglican du Cap

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Un nouvel élan mondial pour combler les lacunes dans le traitement du VIH chez l'enfant

20 juillet 2016

Le 19 juillet, des acteurs éminents du traitement du VIH chez l'enfant se sont réunis lors d'une session spéciale dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, pour lancer un appel mondial urgent afin d'en finir avec le sida chez l'enfant d'ici à 2020. Plus précisément, la session portait sur l'accomplissement de l'objectif mondial d'au moins 1,6 million d'enfants ayant accès au traitement antirétroviral d'ici à 2018.

Les acquis durables dans la prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants ont posé les jalons pour mettre un terme au sida chez l'enfant au moins dix ans avant l'objectif mondial pour l'épidémie en général. Toutefois, pour en finir avec le sida chez l'enfant, les actions de prévention devront s'accompagner d'une action tout aussi forte pour répondre aux besoins de traitement des enfants vivant avec le VIH.

Alors que les enfants (âgés de 0 à 14 ans) représentaient 5 % des personnes vivant avec le VIH en 2015, ils ont compté pour 10 % de tous les décès dus au sida. La moitié des enfants qui contractent le VIH par transmission périnatale décèdent avant leur deuxième anniversaire s'ils ne reçoivent pas de traitement antirétroviral, avec un pic de mortalité vers 6 à 8 semaines après la naissance.

Parmi les participants à la session figuraient Raymonde Goudou-Coffie, Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire, Molotsi Monyamane, Ministre de la Santé du Lesotho, David Parirenyatwa, Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe, ainsi que des représentants de haut niveau du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, de l'Organisation mondiale de la Santé, de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, d'ELMA Philanthropies et de Caritas Internationalis.

La session s'est conclue par un appel urgent à un accroissement de l'engagement politique en faveur du traitement du VIH chez l'enfant, un élargissement rapide des outils de diagnostic sur le lieu des soins pour les enfants, une intensification des actions de dépistage pour les enfants plus grands, un renforcement de la prestation de services et du suivi des patients pour les mères et leurs nourrissons, et une augmentation de la gamme de médicaments antirétroviraux adaptés aux enfants. Ce nouvel élan mondial destiné à combler les lacunes dans le traitement pédiatrique va dans le sens du volet AIDS Free (sans sida) du cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free lancé par l'ONUSIDA et ses partenaires.

Quotes

« L'adoption par le Lesotho d'une approche dépistage et traitement en 2016 est la dernière action d'une série de mesures de soutien adoptées pour lutter contre le VIH chez l'enfant dans le cadre de la riposte plus large au VIH. Le Lesotho étudie des méthodes innovantes pour éviter davantage d'infections à VIH chez les enfants et améliorer les soins pour les enfants vivant avec le VIH. »

Molotsi Monyamane Ministre de la Santé du Lesotho

« Nous devons élaborer un plan et le mettre en œuvre pour atteindre nos objectifs de mettre fin au sida chez l'enfant. »

Raymonde Goudou Coffie Ministre de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire

« Il existe un vrai regroupement des efforts pour en finir avec le sida, notamment chez l'enfant. Ne gâchons pas cette opportunité. Travaillons de manière coordonnée et utilisons l'ONUSIDA pour nous aider. »

David Parirenyatwa Ministre de la Santé et de l'Enfance du Zimbabwe

« Nous avons besoin d'un partenariat mondial ciblé qui rassemble tous les acteurs, avec le leadership des gouvernements au niveau national, aux côtés des voix des enfants, pour nous propulser vers la fin du sida. »

Vidhya Ganesh Directrice adjointe de la Division Programme, Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

« Seulement la moitié des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement antirétroviral, mais aux mêmes endroits près de 80 % des femmes enceintes vivant avec le VIH reçoivent un traitement. Nous devons engager les communautés pour accroître le recours aux services et promouvoir des modèles de prestation de services centrés sur la famille et intégrés aux services de santé maternelle, néonatale et infantile. »

Ren Minghui Sous-Directeur général, Organisation mondiale de la Santé

« Nous saluons les objectifs de la Déclaration politique sur la fin du sida qui visent à accélérer l'objectif 90-90-90 pour les enfants. »

Bernadette Moffat Directrice régionale, ELMA Philanthropies

Feature Story

Un regard positif

20 juillet 2016

Des photos ornent les murs du hall de la mairie de Durban. Elles sont éclairées par la lumière provenant de la coupole vitrée et les voix enregistrées des « artivistes », ainsi qu'ils se désignent, s'adressent à tous les visiteurs qui entrent dans le bâtiment. Cette exposition est intitulée Un regard positif : 10 ans. 9 villes. Ma photo. Mon histoire.

Le fil rouge apparaît sous plusieurs formes tandis que les visiteurs se plongent dans l'exposition. Sur une période de 10 ans, les deux directeurs du projet Un regard positif (Through Positive Eyes) David Gere et Gideon Mendel ont réuni des personnes vivant avec le VIH dans le monde entier.

Dans chacune des neuf villes choisies, le processus commence toujours de la même façon : un groupe de personnes qui ne se connaissent pas se voient remettre un appareil photo. D'abord objet étranger, l'appareil devient vite une extension d'eux-mêmes.

M. Mendel, photographe primé, dirige des ateliers d'initiation à la photo aux côtés de son associé, Crispin Hughes. M. Gere, professeur à l'Université de Californie, à Los Angeles, mène les entretiens.

« Entendre les histoires d'autres personnes a été une vraie thérapie », raconte l'artiviste Simiso Msoni de Durban. « Globalement, c'était plutôt marrant de raconter son histoire et ce que veut dire vivre avec le VIH au moyen d'images ».

L'exposition de Durban réunit un grand nombre des participants passés, ainsi que leurs œuvres. L'une des nouveautés, ce sont les séances de dialogue en direct, dans lesquelles deux participants se parlent de leurs expériences respectives, et les visiteurs peuvent les écouter raconter leur histoire.

Edwin Cameron, juge à la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud, qualifie cette exposition d'extraordinaire. « Cette exposition est importante pour sa contribution sur le plan de la visibilité et des voix qui se font ainsi entendre », explique-t-il. Il insiste sur la nécessité d'écouter et d'apprendre des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et l'obligation de briser les barrières créées par la stigmatisation et la discrimination. 

L'exposition inclut des œuvres d'Adriana Bertini, Mandisa Dlamini, Daniel Goldstein, Ross Levinson, Gordon Mundie et Parthiv Shah et ses conservateurs sont Stan Pressner, Carol Brown et M. Gere. 

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Éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et les adolescents et fournir un traitement aux femmes et aux enfants

20 juillet 2016

À l'occasion de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, différents acteurs se sont réunis le 18 juillet pour faire avancer l'initiative Start Free, Stay Free, AIDS Free lancée lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida en juin 2016. Cette initiative a été conçue comme une suite de la remarquable réussite du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie.

Lors d'une session intitulée « Start Free, Stay Free, AIDS Free : achever le travail du Plan mondial », les acteurs concernés ont fait le bilan des avancées obtenues dans l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et examiné comment accélérer davantage l'accès au traitement pédiatrique pour les mères et les enfants. La session était organisée par un groupe incluant l'ONUSIDA, le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free propose une liste de mesures politiques et programmatiques conçues pour permettre aux pays et aux partenaires de combler les lacunes restantes dans la prévention et le traitement du VIH chez les enfants, les adolescents, les jeunes femmes et les futures mamans. Les participants ont discuté de la manière de construire une action concertée et coordonnée pilotée par les pays et soutenue par un appui mondial, de façon à ce que les pays puissent avancer rapidement. Le cadre tient compte du fait que chaque pays a besoin d'une accélération et d'un plan de mise en œuvre taillés sur mesure. Chaque plan devrait correspondre au contexte national et s'appuyer sur les stratégies couronnées de succès pour le renforcement des systèmes et l'identification des opportunités et actions critiques capables d'étendre l'accès aux services vitaux de traitement et de prévention du VIH pour tous les enfants, adolescents et jeunes femmes aussi rapidement que possible.

Les participants ont également abordé la nécessité de veiller à ce que les enfants soient au cœur d'une génération sans sida et ils ont évoqué les principaux obstacles, lacunes et opportunités pour parvenir à cet objectif. Ils ont aussi parlé du rôle des partenariats public-privé et des femmes vivant avec le VIH.

Parmi les intervenants figuraient Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale, Chip Lyons, Directeur exécutif de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, Anthony Lake, Directeur exécutif de l'UNICEF, et Gottfried Hirnschall de l'OMS. Des représentants d'organisations du secteur privé, notamment MAC AIDS Fund, Johnson & Johnson et Born Free, se sont également exprimés.

Le cadre Start Free, Stay Free, AIDS Free crée trois blocs programmatiques étroitement liés entre eux et qui doivent avancer de concert. Les participants ont évoqué les moyens de faire en sorte que la riposte tienne compte de la réalité et de la variété des priorités des pays, des gouvernements et des partenaires, et la façon de créer un environnement de mise en œuvre qui optimise les partenariats. Ils ont débattu du rôle de la responsabilisation et de la mesure, ainsi que des mécanismes permettant de veiller à ce que les pays reçoivent des réponses et un appui en temps opportun. Pour appuyer la mise en œuvre, le cadre en appelle aussi à l'industrie, à la société civile et aux partenaires internationaux pour qu'ils ciblent leurs investissements et trouvent de nouvelles solutions efficaces et rentables qui simplifient et innovent afin de maximiser les résultats des programmes.

Quotes

« Nous devons faire cesser les nouvelles infections à VIH chez les enfants, assurer l'accès au traitement vital pour les personnes vivant avec le VIH et briser le cycle des nouvelles infections chez les filles et les jeunes femmes ; ce n'est qu'ainsi que nous en finirons avec le sida chez l'enfant. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Nous n'en finirons pas avec le sida en tant que crise de santé publique si nous n'en finissons pas avec le sida chez l'enfant d'abord. »

Chip Lyons Directeur exécutif, Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation

« La prochaine étape de notre riposte au VIH consiste à briser la chaîne de la transmission tout au long du cycle de vie, de la mère à l'enfant, puis à l'adolescent, puis à nouveau à la mère. Et ce grâce à la prévention et au traitement à tout moment. »

Tony Lake Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

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Réaffirmer le leadership des personnes vivant avec le VIH dans la riposte au sida

18 juillet 2016

Depuis le début, les personnes vivant avec le VIH ont été en première ligne dans la riposte au sida, en tant que partenaires égaux apportant des solutions sur la manière de fournir les services et exigeant le respect et les droits pour toute personne touchée par le VIH.

« LIVING 2016: positive leadership summit » (sommet sur le leadership positif) a réuni 300 personnes vivant avec le VIH venues du monde entier les 16 et 17 juillet à Durban, en Afrique du Sud, à la veille de la 21e Conférence internationale sur le sida.

Les participants ont évoqué les besoins des personnes vivant avec le VIH et la riposte communautaire pour l'accès à des services de qualité fondés sur les droits, la stigmatisation et la discrimination, la criminalisation et la violence, l'accès au traitement ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs.

Les participants ont fait le bilan des réussites obtenues depuis la conférence sur le sida de 2000 qui avait également eu lieu à Durban, tout en soulignant les problèmes qui persistent : la moitié seulement des personnes vivant avec le VIH ont accès au traitement, plus d'un million de personnes vivant avec le VIH décèdent chaque année, les ressources pour la riposte au sida sont en baisse, la stigmatisation et la discrimination restent des obstacles à l'accès aux services et les inégalités d'accès coûtent des vies.

L'engagement accru et intelligent des personnes vivant avec le VIH est apparu comme un fil rouge à travers les thématiques abordées tout au long des deux jours de réunion.

Les participants ont réaffirmé la diversité des personnes vivant avec le VIH et insisté sur la nécessité de travailler en collaboration avec les réseaux de populations clés en tant qu'activistes afin de mobiliser les ressources requises pour une riposte efficace au sida, de demander et de soutenir une réforme judiciaire et politique qui respecte les droits de chacun et de mettre face à leurs responsabilités les gouvernements, les donateurs, les Nations Unies et les réseaux de personnes vivant avec le VIH.

Quotes

« Il faut que les personnes vivant avec le VIH soient à nouveau au cœur de l'action. L'énergie qu'elles ont apportée au début de la riposte nous a amenés vers les succès que nous avons connus ; nous avons besoin de vous pour la retrouver aujourd'hui. Soyez fiers de ce que vous avez fait et comptez sur nous pour vous soutenir. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Non seulement nous avons besoin de vous, mais vous devez aussi être à nos côtés pour veiller à ce que la discrimination ne soit pas tolérée. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« Les injustices qui prédominaient en 2000 sont toujours là aujourd'hui. Les personnes vivant avec le VIH ont besoin d'une révolution positive, qui ait du sens et un impact. »

Shaun Mellors Alliance internationale contre le VIH/sida

« Il est essentiel que les personnes vivant avec le VIH soient présentes, qu'elles fassent entendre leur voix. Nous avons encore un long chemin à faire : 17 millions de personnes sous traitement, c'est impressionnant, mais nous en avons encore 20 millions de plus à atteindre. »

Gottfried Hirnschall Directeur du Département VIH/sida et du Programme mondial de lutte contre les hépatites, Organisation mondiale de la Santé

« Nous sommes les experts. Vous avez besoin de notre engagement. Nous sommes ceux qui disposent concrètement de l'expérience requise pour aider les personnes à accéder aux médicaments antirétroviraux et passer outre la stigmatisation. »

Julian Hows Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH

« La réalité, c'est que nous ne pouvons pas mettre nos gouvernements face à leurs responsabilités si nous ne nous présentons pas devant eux en exigeant qu'ils soient à la hauteur. »

Marama Pala Directrice exécutive de la Fondation Maori, Indigène et Pacifique Sud de lutte contre le VIH et le sida

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Les progrès accomplis dans le monde vers l'objectif 90-90-90

18 juillet 2016

Les pays enregistrent des progrès rapides dans l'élargissement du dépistage et du traitement du VIH dans plusieurs régions : tel est le constat entendu par les participants à un événement intitulé « Atelier sur l'objectif 90-90-90 : un outil pour transmettre les connaissances sur le traitement comme prévention ».

Organisé dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, cet atelier a également servi à la présentation des premières ébauches du nouveau rapport de l'ONUSIDA intitulé 90–90–90 : sur la bonne voie vers l'objectif de traitement. Ce rapport met en lumière les meilleures pratiques et fournit des exemples de pays qui se rapprochent d'ores et déjà de l'objectif de traitement 90-90–90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable.

Les participants ont appris que dans au moins 10 pays de différentes régions, la couverture de traitement du VIH a doublé ou quasiment doublé entre 2012 et 2015, renforçant ainsi la faisabilité d'un élargissement rapide. L'expansion rapide des services de traitement dans certains contextes fragiles est particulièrement encourageante, comme par exemple en République démocratique du Congo, où la proportion de personnes vivant avec le VIH et recevant un traitement a également été multipliée par deux, passant de 16 à 33 % entre 2012 et 2015. Ces résultats très positifs provenant de divers pays rendent crédible l'accomplissement de l'objectif 90-90-90. Toutefois, des problèmes persistent et de nombreux pays ont du mal à atteindre le troisième volet de l'objectif de traitement.

Le rapport décrit des actions nécessaires pour accélérer les progrès vers chacun des trois volets de l'objectif 90-90-90. Les innovations technologiques et dans les prestations de services doivent être rapidement déployées à grande échelle, les communautés doivent bénéficier de nouveaux moyens pour mener l'action et en finir avec l'épidémie, de nouvelles ressources doivent être mobilisées pour atteindre la dernière étape de la riposte au VIH et des mesures doivent être prises d'urgence pour éliminer les obstacles sociaux et structurels à l'accès aux services.

 

Quotes

« Le monde est uni autour de la stratégie d'accélération de la riposte. L'objectif 90-90-90 a permis de mobiliser des ressources mondiales extraordinaires et les résultats sont là. Nous disposons d'une fragile fenêtre d'opportunité pour atteindre l'objectif 90-90-90 d'ici à 2020 et poser les jalons pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Un financement durable à long terme est capital pour la réussite de l'objectif 90-90-90. Un investissement de 100 millions de dollars dans le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme permet de sauver 60 000 vies, d'éviter 3,4 millions de nouvelles infections, de mobiliser 300 millions de dollars de ressources nationales et d'économiser 2,2 milliards de dollars en acquis de développement. »

Ade Fakoye Conseiller principal sur le VIH, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« La baisse des investissements mondiaux dans la lutte contre le paludisme a conduit à une résurgence de la maladie. La stratégie d'accélération de la riposte ne sera qu'une coquille vide si nous n'assurons pas un financement durable de la riposte au VIH. »

David Ripin Clinton Health Access Initiative

« Le rapport de l'ONUSIDA sur les lacunes en matière de prévention montre que des disparités et des inégalités importantes persistent dans les progrès vers l'objectif 90-90-90. Le cœur du problème est un financement inadapté. Les 7 milliards de dollars d'investissements manquants nécessaires pour une riposte complète au VIH ne représentent qu'une erreur d'arrondi dans les budgets de certains des plus grands bailleurs de fonds. Nous n'avons jamais eu d'outils aussi puissants pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2020. Ce n'est pas le moment de baisser les investissements. »

Asia Russell Directrice exécutive, Health Global Access Project

« De nombreuses personnes vivant avec le VIH présentes ici pour cette conférence 2016 sur le sida sont en vie grâce à la solidarité mondiale derrière l'accès au traitement qui a suivi la conférence de Durban sur le sida en 2000. »

Lilian Mworeka Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH

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Les organisations et communautés confessionnelles au cœur de la super-stratégie d'accélération de la riposte pour les enfants

17 juillet 2016

Les objectifs ambitieux de la Déclaration politique 2016 des Nations Unies sur la fin du sida concernant le traitement des enfants vivant avec le VIH et l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et les adolescents nécessitent des efforts urgents et concertés. Les actions des organisations et communautés confessionnelles seront au cœur de cette riposte.

Plus de 250 personnes ont participé à deux sessions de préconférence des organisations confessionnelles à la veille de la 21e Conférence internationale sur le sida qui aura lieu du 18 au 22 juillet à Durban, en Afrique du Sud.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale, et Anil Soni, Vice-Président des laboratoires pharmaceutiques Mylan, se sont joints aux représentants des organisations confessionnelles pour galvaniser les actions conjointes et élaborer des réponses plus opportunes et efficaces aux besoins des enfants.

Les différents intervenants ont insisté sur la mise en œuvre planifiée de la super-stratégie Accélérer la riposte pour les enfants par l'intermédiaire des organisations confessionnelles, qui disposent de réseaux de santé et d'appui étendus, en particulier au sein des populations difficiles à atteindre. Cette stratégie vise à assurer des vies en bonne santé et productives aux enfants vivant avec le VIH en permettant l'accès à des outils de diagnostic et des médicaments antirétroviraux adaptés aux enfants.

Quotes

« D'ici 2020-2030, nous aurons 100 % de jeunes et d'adolescents en plus que dans les années 1990-2000. C'est donc le groupe de population aujourd'hui exposé au risque. Nous allons investir dans des programmes pour faire en sorte que les adolescents reçoivent les informations dont ils ont besoin pour rester à l'abri du VIH. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« Aujourd'hui, on sauve beaucoup plus de vies que jamais auparavant. Il reste pourtant beaucoup à faire. Plus que jamais, nous avons besoin de l'expérience des organisations confessionnelles. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Il faut s'engager à développer les traitements et médicaments très spécifiques dont ont besoin les enfants vivant avec le VIH. Les fournisseurs de traitements et l'industrie peuvent s'unir pour trouver des solutions communes. »

Anil Soni Vice-Président de Mylan

« Le programme de lutte contre le sida de Catholic Relief Services a augmenté sa capacité en ressources humaines à plus de 30 000 personnes et renforcé ses effectifs en personnel chargé de collecter des données afin de fournir des informations précises et de mobiliser les communautés pour améliorer l'observance des traitements. »

Mwayabo Jean Claude Kazadi Conseiller technique principal de Catholic Relief Services

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La préconférence internationale des populations indigènes sur le VIH appelle à une plus grande visibilité des voix indigènes

16 juillet 2016

Plus de 150 représentants des populations indigènes et de leurs partisans se sont réunis les 16 et 17 juillet à Durban, en Afrique du Sud, pour la Préconférence internationale des populations indigènes sur le VIH/sida, organisée par le Groupe de travail international des populations indigènes sur le VIH et le sida.

Cette réunion à la veille de la 21e Conférence internationale sur le sida a servi de forum pour échanger sur les pratiques prometteuses, partager les leçons apprises et bâtir des relations entre les continents, les cultures, les traditions et les langues. Les populations indigènes ont ainsi pu aller au-delà de leurs difficultés et préparer le déploiement d'une riposte au VIH pilotée par les indigènes en Afrique.

Les principaux thèmes abordés reflètent un large éventail de questions et d'expertise et des sessions théoriques ont exploré plusieurs pistes : médecine traditionnelle, soins, traitement, appui et prévention ; identités indigènes, perceptions mondiales et VIH ; implication intelligente des femmes et des filles ; leadership, sensibilisation et politique de lutte contre les facteurs sociaux et structurels du VIH.

Quotes

« Les Objectifs de développement durable ont vocation à lutter contre l'exclusion. Les communautés indigènes doivent être au cœur des efforts pour mettre fin à l'épidémie de sida. La Déclaration politique 2016 des Nations Unies sur la fin du sida appelle à éliminer les obstacles que rencontrent les populations indigènes, notamment la stigmatisation et la discrimination dans les programmes de soins, et à accroître et soutenir les investissements dans les prestations de services et les actions de sensibilisation pilotées par les communautés. C'est le moment ou jamais d'agir. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Les populations indigènes continuent d'être touchées de manière disproportionnée par le VIH. Il n'y aura pas de fin du sida sans dignité, justice sociale et droits humains pour les personnes indigènes, ni sans leur leadership. Dans notre système de santé au Canada, nous devons appliquer la tolérance zéro face à la discrimination que certaines populations indigènes continuent de subir lorsqu'elles ont besoin de soins. Nous sommes ici pour partager les bonnes pratiques qui ont fonctionné dans le monde entier et pour appeler au respect, à la dignité et à la compassion dans la prestation des services de santé. »

Jane Philpott Jane Philpott, Ministre de la Santé du Canada

« Les populations indigènes doivent être des partenaires dans l'élaboration des programmes et des services culturellement sensibles. »

Ken Clement Co-président du Groupe de travail international des populations indigènes sur le VIH et le sida

« Nous devons rappeler leurs engagements aux dirigeants qui ont promis de traiter le problème du VIH au sein des populations indigènes, mais pas seulement avec des mots, également avec de réelles collaborations globales sur le plan financier et épidémiologique pour nous permettre de faire partie de la solution. »

Marama Pala Co-présidente du Groupe de travail international des populations indigènes sur le VIH et le sida

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Impliquer les hommes pour un meilleur accès et plus d'équité dans la riposte au VIH

19 juillet 2016

Les inégalités entre les sexes et la violence sexiste aggravent la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH et aux autres problèmes de santé sexuelle et reproductive. Pourtant, les hommes et les garçons sont aussi touchés par l'épidémie de VIH en conséquence de normes sexuelles négatives et de l'incapacité des systèmes de santé à répondre aux besoins des hommes.

Les hommes sont moins susceptibles d'accéder au dépistage du VIH, souvent moins susceptibles de demander, utiliser et observer un traitement antirétroviral et ont tendance à avoir un taux de CD4 plus faible au moment du lancement du traitement. Les hommes ont aussi plus de risque de mourir pendant qu'ils sont sous traitement antirétroviral.

Lors d'une session organisée dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, les participants ont échangé leurs expériences issues de programmes de lutte contre le VIH qui ont utilisé avec succès l'implication des hommes comme stratégie. Ils ont souligné l'importance d'un environnement politique propice qui défende des modèles de prestation de services de santé inclusifs et équitables. Ils se sont mis d'accord sur le fait que la marche à suivre pour surmonter les obstacles consiste à impliquer les dirigeants et les acteurs concernés au niveau communautaire et gouvernemental pour lutter contre les normes sexuelles négatives qui nuisent à l'égalité hommes-femmes et à l'accès universel aux services anti-VIH.

Lors de cet événement, le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA Luiz Loures a présenté la Plateforme pour l'engagement des hommes dans la riposte au VIH, point culminant d'une large consultation mondiale organisée par l'ONUSIDA, la Fédération internationale pour la planification familiale et Sonke Gender Justice avec les gouvernements, la société civile, les Nations Unies et les partenaires de développement. Elle fournira des conseils sur les façons d'impliquer les hommes et les garçons dans le mouvement en faveur de l'égalité des sexes et d'améliorer leur accès aux services anti-VIH et autres services de santé, ainsi que l'usage qu'ils en font, pour leurs propres besoins en matière de santé et plus généralement pour leur santé et leur développement.

Quotes

« Il n'existe pas de science biomédicale qui fera avancer les droits et l'égalité entre hommes et femmes. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Le peu d'intérêt que portent les hommes à leur santé est une menace de santé publique. »

Johan Carlsson Directeur général de l'Agence de Santé publique de Suède

“We are all responsible for protecting young women and adolescent girls from HIV, from policy-makers to community leaders. We need to identify men as role models to mentor young men.”

Khanya Mabuza Executive Director, National Emergency Response Council on HIV and AIDS, Swaziland

“We need to have open conversations about sexual and reproductive health and rights with religious and community leaders and to scale up community programmes to address gender inequality and gender-based violence.”

Bafana Khumalo Director of Strategic Partnerships, Sonke Gender Justice, South Africa

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L'ONUSIDA et Anglo American ensemble pour promouvoir le dépistage du VIH

18 juillet 2016

L'ONUSIDA et Anglo American, l'un des principaux groupes d'exploitation minière internationaux, se sont associés pour soutenir ProTest HIV, une initiative mondiale qui encourage les personnes à se faire dépister pour le VIH.

Ce partenariat a été annoncé à Durban, en Afrique du Sud, dans le cadre de la 21e Conférence internationale sur le sida. Il a vocation à promouvoir l'importance du dépistage volontaire du VIH, ainsi que des soins et de l'appui aux personnes vivant avec le VIH et des programmes plus larges de prévention du VIH.

Anglo American participe à la riposte au VIH depuis 30 ans, au cours desquels l'entreprise s'est efforcée de réduire l'impact du VIH sur ses employés, leurs familles et les communautés au sein desquelles elle opère. La politique anti-VIH de l'entreprise est basée sur un cadre de droits fondamentaux et conforme aux meilleures pratiques reconnues à l'échelle internationale et recommandées par l'ONUSIDA. Anglo American a pour but de veiller à ce que tous les employés connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH et propose gratuitement le dépistage, les conseils et le traitement antirétroviral à tous les employés et leurs proches.

À la veille de la conférence, l'ONUSIDA et Anglo American ont demandé aux gens de parler de cette campagne autour d'eux en postant un selfie avec les hashtags #ProTESTHIV et #GenEndIt sur leurs comptes de réseaux sociaux, qui réorienteront automatiquement vers le site web protesthiv.org.

C'est uniquement en travaillant ensemble que nous parviendrons à mettre fin au sida d'ici 2030. Ce partenariat démontre le pouvoir de l'action collective en mobilisant les personnes dans le monde entier.

Quotes

« L'ONUSIDA apprécie le rôle important que peuvent jouer les entreprises dans la sensibilisation par l'intermédiaire de campagnes ciblées et la création de ressources humaines en meilleure santé en encourageant les employés à connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH et à accéder aux services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Notre partenariat avec l'ONUSIDA met en lumière le type de travail collaboratif nécessaire pour voir naître la première génération sans VIH. Chez Anglo American, nous voulons être des partenaires d'avenir des pays et des communautés qui nous accueillent, aussi bien par notre excellence opérationnelle qu'en dirigeant nos efforts vers là où ils auront l'impact positif le plus durable. La santé de nos employés en fait naturellement partie. Je suis fier des résultats de nos 30 années de soutien indéfectible en faveur de la sensibilisation au VIH, du dépistage et du traitement. D'autres actions conjointes comme cette campagne nous aideront à atteindre l'objectif mondial d'en finir avec le sida d'ici à 2030. »

Mark Cutifani Directeur général d'Anglo American

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