BWA

Les visages d'une génération sans sida en Afrique australe et orientale

14 août 2015

Un nouveau livre relatant les belles histoires de 12 mères vivant avec le VIH et de leurs enfants nés sans le virus a été présenté lors d'un événement communautaire près de Polokwane, dans la province de Limpopo en Afrique du Sud, à l'occasion de la Journée nationale des femmes (9 août). Ce livre intitulé Faces of an AIDS Free Generation in eastern and southern Africa (Les visages d'une génération sans sida en Afrique australe et orientale) vise à favoriser et étendre le recours aux services de prévention de la transmission de la mère à l'enfant (PTME) pour aider à empêcher la transmission du VIH aux enfants lors de la grossesse et durant les premières années de maternité.

Ces dernières années, l'expansion rapide des services de PTME dans la région a produit des résultats significatifs. Fin 2014, on estimait à 88 % le taux de femmes enceintes vivant avec le VIH en Afrique australe et orientale qui avaient accès aux services pour éviter la transmission du virus à leurs enfants. Ainsi, on a enregistré une baisse de 60 % du nombre d'infections à VIH chez les enfants entre 2009 et 2014, dont le nombre est passé de 230 000 à 93 000.

Malgré ces progrès, il y a encore du travail à accomplir pour atteindre les objectifs du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie. De hauts niveaux d'inégalité des sexes, y compris les violences sexistes et la stigmatisation, continuent de rendre difficile l'accès de nombreuses femmes aux services de santé sexuelle et reproductive.

Ce livre met en avant la nécessité urgente d'étendre davantage les services de PTME pour sécuriser la grossesse et l'allaitement chez les femmes vivant avec le VIH, car plus de 90 % des nouvelles infections à VIH chez les enfants se produisent lorsque les femmes sont mal entourées pendant leur grossesse et les premières années de leur maternité.

Il souligne également le besoin d'un élargissement rapide des dépistages et des traitements pédiatriques pour éviter les décès dus au sida chez les enfants. Sans connaître l'état sérologique d'un enfant vis-à-vis du VIH, il est impossible de lui administrer un traitement vital. En 2014, seulement 38 % des enfants vivant avec le VIH en Afrique australe et orientale ont eu accès aux médicaments antirétroviraux. Sans traitement, la moitié des enfants nés avec le VIH meurent avant l'âge de 2 ans, et la majorité avant l'âge de 5 ans.

Faces of an AIDS Free Generation in eastern and southern Africa a été publié avec le soutien de la Swedish International Development Cooperation (Sida) et de la Norwegian Agency for Development Cooperation (Norad).

Déclarations

« Nous espérons initier un mouvement qui vise à réengager notre continent en faveur du recul de l'épidémie de VIH chez nos femmes et nos filles. Favoriser l'émancipation des femmes est essentiel pour mettre fin à l'épidémie de sida, et je me sens encouragée et inspirée par l'énergie, la solidarité, le courage et la conviction que nous avons constatés ici à Polokwane. »

Sheila Tlou, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe

« En lançant ce livre à Polokwane, l'ONUSIDA montre que le leadership au niveau communautaire est fondamental pour mettre fin à l'épidémie de sida. »

Dr Phophi Ramathuba, Membre du Conseil exécutif (MEC) de la Santé à Limpopo, Afrique du Sud

« Pas un jour ne passe sans que je ne motive quelqu'un. J'ai décidé de consacrer ma vie à rester positive et à utiliser mon expérience pour motiver les autres. Je veux vous poser une question, à vous tous : quel héritage laisserez-vous quand vous ne serez plus là ? »

Delarise Mulqueen, une femme vivant avec le VIH, auteur du livre My HIV Journey as a Woman of Colour in South Africa

Combler l'écart dans le dépistage du VIH en Afrique australe et orientale

13 mars 2015

Une campagne de dépistage et de conseil sur le VIH menée au Botswana, en Afrique du Sud et en Tanzanie a établi un nouveau record mondial au Guinness en testant 4 367 personnes sur une période de 8 heures.

Des équipes ont travaillé sur 20 sites de dépistage dans le district de Maun au Botswana, à Dar es Salam en Tanzanie, et dans les provinces du Gauteng et du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Cette campagne destinée à augmenter le nombre de personnes connaissant leur état sérologique et, si nécessaire, à orienter ces personnes vers les services de traitement du VIH et de soins, a battu le précédent record figurant au Livre Guinness, qui était détenu par l'Argentine.

En 2013, l'Afrique orientale et australe a dénombré environ 1,1 million de nouvelles infections à VIH. Bien que la prévalence du VIH chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans en Afrique orientale et australe ait baissé d'environ 40 % en dix ans, elle reste élevée dans ce groupe d'âge avec un taux estimé à 3,7 % en 2013, soit deux fois plus que chez les jeunes hommes.

Déclarations

« C'est une preuve authentique de la coordination et de la mobilisation des ressources locales pour atteindre un magnifique résultat sur une période très courte. Nous espérons en faire plus en impliquant activement les organisations de la société civile et la communauté pour obtenir des résultats encore plus positifs. »

Grace Muzila, Coordonnatrice nationale de l'Agence nationale de coordination sur le sida du Botswana

« Faire en sorte que le dépistage du VIH fasse partie des réflexes de chaque Sud-Africain sera crucial tout au long du déploiement de notre campagne de dépistage auprès de la société civile dans le cadre du plan national de relance du conseil et du dépistage du VIH. »

Steve Letsike, Vice-Président du Conseil national sud-africain sur le sida (SANAC) et Président du Forum de la société civile du SANAC

« Cette campagne s'est attaquée à l'un des défis majeurs de la riposte nationale au sida. On estime qu'un adulte sur trois au Botswana n'a jamais subi de dépistage du VIH et ne connaît pas son état sérologique vis-à-vis du VIH. Ce n'est qu'un début dans l'accomplissement des objectifs d'accélération de la riposte ; les leçons apprises vont permettre de modeler les efforts futurs de promotion du dépistage du VIH et du conseil et les liens avec les services de traitement et de soins. »

Sun Gang, Directeur national de l'ONUSIDA au Botswana

« J'ai décidé de me faire dépister pour connaître mon état sérologique vis-à-vis du VIH. J'ai de grands rêves que je souhaite accomplir dans ma vie, comme tout le monde, et je veux rester en bonne santé et me protéger du VIH. J'encourage également mes amis et les autres jeunes à effectuer régulièrement des tests de dépistage du VIH et à prendre le contrôle de leur vie. »

Keisha Eldred Mushi, participante à la campagne de dépistage et de conseil sur le sida, Dar es Salam, Tanzanie

Combler l'écart dans le dépistage du VIH en Afrique australe et orientale

03 décembre 2014

En Afrique australe et orientale, plus de 50 000 personnes ont bénéficié d'un dépistage du VIH et de services de conseil dans le cadre des campagnes nationales organisées entre le 17 et le 30 novembre. Le 1er décembre, pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, les pays ont révélé le nombre de personnes dépistées à l'occasion de ces campagnes, qui ont eu lieu au Botswana, en Éthiopie, au Lesotho, en Namibie, en Afrique du Sud et en Tanzanie.

Alors que les campagnes visaient la population en général, certains pays se sont concentrés sur les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH, notamment les jeunes, les femmes et les migrants.

L'Éthiopie a organisé une campagne d'une journée à Gambella, où la prévalence du VIH est la plus élevée du pays (6,5 %) selon une enquête démographique éthiopienne de 2011. Le Botswana a proposé des services de conseil et de dépistage du VIH sur 10 sites de dépistage dans le district de Maun, ciblant particulièrement les couples et les jeunes. Le Lesotho a organisé une campagne nationale sur deux semaines ciblée sur les jeunes, les migrants, les hommes et les guérisseurs traditionnels. Quant à la Namibie, elle a organisé des dépistages à Katutura, un bidonville de la capitale Windhoek, afin d'atteindre les communautés défavorisées de ces bidonvilles.

Les communautés, des organisations à but non lucratif et des partenaires nationaux ont soutenu ces campagnes en mobilisant les communautés, en fournissant des kits de dépistage et en distribuant des documents et du matériel d'information sur le VIH. Ces campagnes ont également permis d'orienter les personnes testées positives au VIH vers des services de traitement et de soins.

Le nombre de personnes dépistées lors de ces campagnes réaffirme l'engagement fort des pays pour l'accélération de l'action communautaire et la galvanisation de l'implication active des jeunes et des réseaux de personnes vivant avec le VIH pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030.

Déclarations

« Nos efforts pour mettre fin à l'épidémie de sida dans la région ne réussiront pas si les personnes ne connaissent pas leur état sérologique vis-à-vis du VIH. Le dépistage volontaire du VIH et les conseils forment le point de départ qui permettra aux pays d'atteindre zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida. »

Sheila Tlou, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe

« Cela fait un mois aujourd'hui que nous sommes ensemble et nous avons tous les deux été testés négatifs au VIH. C'est un magnifique cadeau pour tous les deux. Cela va nous permettre d'aller plus loin dans notre relation avec confiance et en nous protégeant mutuellement. »

Prudence, 25 ans, et Thabiso, 27 ans, un couple sur le site de dépistage de l'Union Building à Pretoria, Afrique du Sud

« Je voulais connaître mon état vis-à-vis du VIH depuis longtemps mais j'avais trop peur jusqu'ici. J'ai eu des rapports sexuels non protégés avec mon partenaire, qui m'a dit que je devais faire le test pour tous les deux. Maintenant que je connais mon statut, je vais dire à mon partenaire, mes amis et ma famille de venir également se faire dépister. »

Magano, sur un site de dépistage du bidonville de Katutura à Windhoek, Namibie

« Je viens juste de découvrir que je suis séropositive au VIH. On dirait que c'est une nouvelle vie qui commence pour moi et je ne peux pas changer le résultat. Mais je suis résolue à vivre une vie en bonne santé pour moi, mon enfant et mon mari. »

Nyanhial Gach, une jeune mère de 22 ans, sur le site de dépistage du Gambella Stadium, à Gambella, Éthiopie

La Haute Cour du Botswana rend une décision favorable à l’enregistrement d’une organisation de la société civile pour la défense des droits des LGBTI

18 novembre 2014

GENÈVE, 18 novembre 2014—L’ONUSIDA se félicite de la récente décision de la Haute Cour du Botswana confirmant le droit d’une organisation qui soutient les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) à s’enregistrer dans le pays.

Par son jugement qui fera date, la cour a confirmé que le refus du gouvernement en 2012 d’enregistrer l’organisation connue sous le nom de LEGABIBO (Lesbians, Gays and Bisexuals of Botswana) viole les droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association protégés par la constitution du pays. C’est la première fois qu’une haute juridiction en Afrique confirme la liberté de réunion et d’association pour les personnes LGBTI.

« Grâce au courage des organisations de la société civile et à l’audace de son système judiciaire, le Botswana envoie un important message d’intégration et de liberté, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Un enseignement utile que nous avons tiré au cours de plus de 30 ans de riposte au VIH, c’est que la société civile, en particulier les organisations de personnes vivant avec le VIH et vulnérables au virus, est essentielle pour faire progresser la santé, la dignité et le développement.

Bien que le Botswana ait sensiblement accru l’accès à la thérapie antirétrovirale au cours de la dernière décennie, la prévalence du VIH dans le pays est toujours l’une des plus élevées au monde, à 21,9%. Pour y répondre, le Botswana met en œuvre un cadre stratégique national qui comprend la protection des droits humains pour tous en tant que principe directeur.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Succès de la prophylaxie préexposition : prochaines étapes pour soutenir les décisions politiques en Afrique orientale et australe

29 octobre 2014

La prophylaxie préexposition (PrEP) du VIH par voie orale a montré une efficacité jusqu'à 90 % dans la prévention des infections à VIH chez les personnes qui suivent le traitement de manière régulière. Cependant, les États-Unis sont le seul pays où la PrEP est agréée et recommandée dans le cadre des programmes de prévention du VIH.

Afin de trouver des moyens de combler le fossé entre les preuves et les processus de décision politique, l'ONUSIDA, l'AVAC et l'OMS ont organisé une réunion à l'occasion de la Conférence 2014 sur la recherche pour la prévention du VIH (R4P), qui a eu lieu au Cap, en Afrique du Sud, du 28 au 31 octobre. La conférence R4P est le premier rassemblement scientifique au monde consacré exclusivement à la recherche biomédicale pour la prévention du VIH.

Participants

La conférence a réuni des représentants des Ministères de la Santé et des Conseils nationaux sur le sida du Kenya, du Mozambique, d'Afrique du Sud, d'Ouganda et du Zimbabwe, des chercheurs travaillant sur la PrEP, ainsi que des représentants d'établissements de recherche et de démonstration où la PrEP est actuellement délivrée, des bailleurs de fonds, des fabricants de médicaments et des militants de la lutte contre le VIH.

Principaux messages

  • La PrEP est utilisée dans plusieurs projets de démonstration dans les pays d'Afrique orientale et australe, couvrant une large variété de populations, notamment des couples sérodifférents au Kenya et en Ouganda, des professionnel(le)s du sexe au Zimbabwe et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Kenya et en Afrique du Sud.
  • Pour être utilisée à plus grande échelle, la PrEP doit être intégrée dans une stratégie de prévention complète, avec des étapes correspondantes et des indicateurs de réussite définis avec les décideurs politiques. La Feuille de route pour la prévention au Kenya inclut d'ores et déjà la possibilité de recours à la PrEP.
  • Les coûts et les modèles de rentabilité restent des éléments clés, tout comme la sélection des personnes auxquelles la PrEP devrait être proposée et le choix d'un modèle de délivrance approprié. Les cliniques des Sœurs, qui proposent un service dédié aux professionnel(le)s du sexe au Zimbabwe, accueillent de nombreux professionnel(le)s du sexe et s'intègrent dans une stratégie gouvernementale.
  • L'arrêt prématuré de l'étude PROUD sur la PrEP démontre qu'au sein des services de santé sexuelle du Royaume-Uni (Grande-Bretagne et Irlande du Nord), il existe une forte demande en faveur de la PrEP et qu'il est possible d'identifier les personnes les plus exposées au risque.
  • La demande est en train d'augmenter au sein des communautés africaines et doit être stimulée auprès de ceux qui en bénéficieraient le plus et seraient le plus susceptibles de recourir à la PrEP.
  • Les décideurs politiques des services de santé et d'autres administrations publiques ont besoin de plus d'informations sur la PrEP, présentées d'une manière exploitable pour eux, ainsi que d'opportunités de discuter de leurs préoccupations spécifiques, par exemple sur les études d'innocuité de la PrEP ou les mesures d'amélioration de l'observance.
  • Une meilleure compréhension du coût de la PrEP est également nécessaire. Cela exige une plus grande compréhension des questions suivantes : qui utiliserait la PrEP, de quelle façon, et où pourrait-on y accéder.

Déclarations

« En tant que femme vivant avec le VIH, comme je regrette de ne pas avoir su ce qu'était la PrEP à l'époque. Nous savions comment évaluer le risque et nous savions que le risque d'attraper le VIH était élevé pour nous ; nous aurions choisi la PrEP. »

Teresia Njoki Otieno, membre de l'African Gender and Media Initiative et de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida

« Les coûts d'opportunité de l'élargissement [de la délivrance de la PrEP] sont élevés mais peuvent apporter des bénéfices encore plus importants, au-delà des infections à VIH et des traitements à vie ainsi évités. Il nous faut une stratégie cohérente pour être sûrs que l'investissement sera rentable. »

Christine Ondoa, Directrice générale de la Commission ougandaise sur le sida

« L'expérience de la circoncision masculine médicalisée et volontaire peut éclairer la progression de la PrEP. »

Helen Rees, Directrice exécutive, University of Witwatersrand Reproductive Health and HIV Institute

Africa Rising : rencontre entre les dirigeants pour discuter d'un développement durable qui ne laisse personne de côté

22 septembre 2014

Les moyens de réalisation du potentiel de l'Afrique pour l'avenir de tous ses peuples et la constitution d'un appui international au développement du continent ont été les principales questions évoquées lors de la première session du forum Africa Rising cette semaine à New York.

Organisé à l'Africa Center par la Fondation Mo Ibrahim, la rencontre du 22 septembre a réuni plusieurs chefs d'État africains, des partenaires des Nations Unies ainsi que des responsables de la société civile et de la communauté économique africaines.

Ils se sont intéressés à la manière d'aller au-delà des paroles sur la nécessité d'une transformation économique et d'un développement durable à large base en prenant des mesures concrètes pour en faire une réalité, notamment au regard de l'agenda pour le développement après 2015.

Une session sur les moyens d'assurer une prospérité partagée s'est penchée sur l'amélioration des investissements et de la mobilisation des ressources, la défense de l'esprit d'entreprise et l'organisation de la protection sociale. Une autre session a mis en avant le fait que le développement ne pouvait être atteint sans l'existence d'une bonne gouvernance, la paix, la sécurité et le respect des droits humains.

Tous ont admis que la garantie de la santé pour tous constituait un élément fondamental de l'évolution de l'Afrique et que la fin de l'épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 était devenue un objectif réaliste. Un consensus s'est également dégagé sur le fait que l'évolution du continent ne devait pas seulement être mesurée en termes de richesse générée globale, mais au regard de l'inclusivité d'un progrès socioéconomique qui ne laisse personne de côté.

Les leaders de Chine et d'Afrique se sont réunis pour renforcer le partenariat, la coopération et l'innovation

07 mai 2013

Les leaders chinois et africains lors de leur première journée de la 4ème Table ronde internationale sino-africaine sur la coopération pour la santé, 6 mai 2013.

Les leaders de Chine et d'Afrique se sont réunis à Gabarone au Botswana cette semaine pour la 4ème Table ronde internationale sino-africaine sur la coopération pour la santé afin de renforcer la collaboration en matière de développement pour la santé et partager les connaissances et la technologie. La table ronde de deux jours, les 6 et 7 mai, était la première qui se tenait en Afrique.

Les participants se sont engagés à développer des plans d'action concrets pour répondre à des questions de santé urgentes, y compris le VIH, le paludisme, la santé reproductive, les ressources humaines et l'accès aux vaccins et l'approvisionnement. Le forum a donné l'occasion d'un dialogue ouvert sur les leçons apprises ainsi que l'exploration des initiatives de coopération Sud-Sud pour surmonter les défis comme la garantie de produits sûrs, assurer la capacité adéquate, l'augmentation de la transparence et le renforcement des systèmes de santé.

« La Chine et l'Afrique ont une longue histoire de collaboration sur la santé, construite sur des défis partagés et des expériences abordant des questions similaires, » déclare l'Honorable Rev. Dr. John G. N. Seakgosing, Ministre de la Santé du Botswana. « La Chine a rôle unique dans le soutien des progrès de santé de l'Afrique. Par ailleurs, cette table ronde nous nous réjouissons de renforcer notre partenariat au bénéfice de la santé de nos citoyens. »

La riposte au sida et d'autres expériences ont montré le chemin de la progression en matière de santé et peuvent aider la Chine et l'Afrique à s'engager sur un niveau tout à fait différent et innover sur un vaste éventail de problèmes de santé

Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA

Une coopération Sud-Sud, où des partenariats bénéfiques mutuels entre les économies en développement et émergente ajoutent de nouvelles réflexions ainsi que de nouvelles ressources à la santé mondiale et au développement était le thème d'ouverture de la table ronde. Une telle coopération, créant un scénario « gagnant-gagnant », est basée sur une expérience partagée de défis et priorités similaires : l'Afrique comme la Chine considèrent les soins de santé comme étant essentiels pour leur succès économique.

« L'avenir de l'Afrique est étroitement lié au nôtre et améliorer la santé est une pierre angulaire essentielle vers une prospérité commune » déclare le Dr Ren Minghui, Directeur général du département de coopération internationale du Service national de Santé et de la Commission de planning familial. « Les pays africains on fait des progrès colossaux pour améliorer la santé de leurs citoyens. Si Chine et Afrique travaillent main dans la main sur les questions de santé, nous pourrons avoir un impact encore plus grand. »

Le forum a examiné les moyens par lesquels la Chine peut partager ses avancées dans la recherche et le développement, son engagement à produire des technologies de santé sûres, de grande qualité, à des prix bas ainsi que la manière de forger de nouveaux partenariats avec les pays africains. En retour, la Chine peut apprendre des meilleures pratiques du continent, en incluant les progrès réalisés dans l'expansion du traitement de lutte contre le sida, la riposte à l'épidémie dans les zones rurales et l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Son Excellence Dr Mustapha Sidiki Kaloko, Commissaire aux Affaires sociales de l'Union africaine (à gauche) et Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA lors de la 4ème Table ronde internationale sino-africaine sur la santé, 7 mai 2013.

Cet échange a été analysé en détail lors d'une session sur le VIH présidée par l'ONUSIDA qui a incorporé une mise à jour sur les nouveautés de la Feuille de route de l'Union africaine sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique. Les opportunités pour renforcer le partenariat sino-africain sur le VIH ont été explorées comme le développement d'une technologie de fabrication de médicaments antirétroviraux par le biais de joint venture et d'un support technique pour une production locale.

« La situation de la santé mondiale est modifiée avec beaucoup plus de partenaires joignant leurs efforts » commente Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA. « La riposte au sida et d'autres expériences ont montré le chemin de la progression en matière de santé et peuvent aider la Chine et l'Afrique à s'engager sur un niveau tout à fait différent et innover sur un vaste éventail de problèmes de santé. »

De plus, la table ronde a discuté des propositions de projets pilote pour la collaboration dans des domaines comme le renforcement des systèmes de laboratoire, la formation du personnel de santé africain et le partage de l'expérience de la Chine dans la gestion de la chaine du froid et les systèmes de surveillance pour renforcer l'immunisation.

Nous espérons que les consultations politiques de la table ronde aideront à poser les pierres angulaires pour un plan de collaboration stratégique à long terme lors de la réunion ministérielle sur la santé à venir du Forum sur la coopération sino-africaine en août.

La 4ème Table ronde internationale sino-africaine a été organisée par le Ministère de la Santé du Botswana, l'Institut universitaire de Pékin pour la Santé mondiale et la Chambre de Commerce et d'Industrie de Chine. Les Ministres de la Santé, du Commerce et des Affaires étrangères africains et chinois présents ainsi que leurs représentants, les Nations Unies, les organisations internationales, les ONG et de grandes sociétés.

Le Dialogue de haut niveau sur la santé de l'agenda pour le développement post-2015 s'achève au Botswana

06 mars 2013

Participants au Dialogue de haut niveau sur la santé de l'agenda pour le développement post-2015. Gaborone, Botswana. 5 et 6 mars 2013.
Photo : ONUSIDA

Un Dialogue de haut niveau sur la santé a rassemblé des représentants de gouvernements, d'organisations non gouvernementales, d'instituts universitaires et de recherche et le secteur privé pour débattre de la manière dont il convenait de faire progresser les priorités en matière de santé dans l'agenda sur le développement après 2015. Organisée conjointement par les gouvernements du Botswana et de la Suède, l'UNICEF et l'OMS, cette consultation thématique sur la santé a eu lieu à Gaborone, au Botswana, les 5 et 6 mars 2013.

En ouverture de cette consultation, Ian Khama, Président du Botswana, a évoqué les progrès réalisés par son pays en matière de riposte au sida ces 20 dernières années et a souligné que « la santé doit rester une priorité, tant pour le Botswana que pour le reste du monde ».

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a encouragé les participants à profiter de l'occasion pour adopter une vision et des objectifs transformatifs globaux pour orienter la santé mondiale dans l'agenda post-2015. Selon M. Sidibé : « Nous devons entièrement revoir la manière dont la santé mondiale est prise en compte pour les questions de la propriété intellectuelle relatives à la production des médicaments vitaux, ainsi que le rôle essentiel des pays et des communautés ». En réfléchissant à certains des enseignements tirés de la riposte au sida à l'échelle mondiale, M. Sidibé a affirmé que « c'est une opportunité unique de mieux agir sur le rôle du secteur privé, de la technologie et de l'innovation, et de libérer le plein potentiel du militantisme communautaire dans le but de faire progresser l'agenda futur de la santé mondiale ».

Nous devons entièrement revoir la manière dont la santé mondiale est prise en compte pour les questions de la propriété intellectuelle relatives à la production des médicaments vitaux, ainsi que le rôle essentiel des pays et des communautés

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

M. Sidibé a aussi encouragé les participants à prêter une attention plus soutenue aux catalyseurs sociaux critiques, comme l'égalité des sexes, les droits de l'homme et l'équité. « N'hésitons pas à mesurer ce qui à le plus d'importance à nos yeux », a déclaré M. Sidibé. « Les objectifs et les indicateurs de santé peuvent nous aider à suivre les progrès accomplis au niveau de ces questions transversales, tout simplement cruciales », a-t-il ajouté.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Graça Machel, expert indépendant sur les questions humanitaires, au Dialogue de haut niveau sur la santé de l'agenda pour le développement post-2015. Gaborone, Botswana. 5 et 6 mars 2013.

Les résultats de la consultation serviront de guide et d'information pour l'établissement d'un rapport du Groupe de personnalités de haut niveau créé par le Secrétaire général des Nations Unies sur l'agenda pour le développement post-2015, qui sera présenté au Secrétaire général en mai 2013. Gunilla Carlson, Ministre suédoise de la Coopération au développement international et Graça Machel, expert indépendant sur les questions humanitaires, ont aussi participé à cette réunion. Tous deux sont membres du Groupe de personnalités de haut niveau du Secrétaire général des Nations Unies et ont pour mission de donner des conseils sur le cadre du développement mondial après 2015.

En juillet 2012, le Secrétaire général a établi son Groupe de personnalités de haut niveau dans le but de donner des orientations et des recommandations sur l'agenda pour le développement post-2015. Ce groupe est co-présidé par les Présidents de l'Indonésie et du Liberia et le Premier ministre britannique, et ses membres incluent des représentants du secteur privé et universitaire, de la société civile et des autorités locales.

Des agences des Nations Unies ont rencontré le Président et des responsables gouvernementaux du Botswana à la veille du Dialogue de haut niveau sur la santé

05 mars 2013

À la veille du Dialogue de haut niveau sur la santé concernant l'agenda de développement post-2015 organisé à Gaborone au Botswana les 5 et 6 mars 2013, les directeurs de quatre agences des Nations Unies ont rencontré Ian Khama, Président du Botswana, afin d'évoquer les implications de cette réunion sur la santé mondiale.

Le Président Khama a déclaré que son pays était fermement convaincu que l'investissement dans la santé et les autres secteurs sociaux constituait une étape incontournable du développement économique et social. Il a souligné que, malgré des priorités parfois antagonistes, les gouvernements devaient placer les ressources humaines en première place sur leur agenda national de développement. Il a également ajouté que, sans une population en bonne santé, les autres priorités deviennent forcément caduques.

Le Dr Margaret Chan, Directrice Générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Anthony Lake, Directeur exécutif de l'UNICEF, le Professeur Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du FNUAP, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, ont participé à cette réunion.

Selon le Rapport mondial de l'ONUSIDA pour 2012, la couverture des services proposés au Botswana pour prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants a été portée à 94 % en 2011. En outre, fin 2011, plus de 175 000 personnes, soit plus de 95 % des personnes admissibles, bénéficiaient d'un traitement antirétroviral, contre 57 % en 2004.

Plus tard ce même jour, ils ont rencontré Ponatshego Kedikilwe, Vice-Président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, Ministre des Affaires présidentielles et de l'Administration publique, Rév. Dr John Seakgosing, Ministre de la Santé et Ontefetse Matambo, Ministre des Finances et de la Planification du développement.

 

Déclarations

Ce n'est pas un hasard si l'un des événements majeurs en matière de développement de la santé est organisé ici, puisque la riposte au sida mise en place par le Botswana est devenue un modèle pour tous.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

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