NGA

Supprimer les inégalités dangereuses

18 novembre 2022

Grace Amodu avait 7 ans lorsqu’elle a découvert sa séropositivité. Jusqu’alors, on lui disait de prendre tous les jours des comprimés contre le paludisme ou des maux de tête, mais elle a fini par en avoir assez. Elle s’est mise à crier et à donner des coups de pied, et elle a dit à son frère qu’elle allait arrêter de prendre son médicament et qu’elle exigeait des réponses. Sa mère l’a prise à part et lui a expliqué qu’elle était née avec le VIH et que le traitement la garderait en bonne santé comme les autres enfants.

Elle se souvient avoir beaucoup pleuré et avoir refusé de quitter la maison.

Pour lui éviter d’entrer dans une spirale néfaste, sa mère l’a encouragée à rejoindre un groupe de soutien, ce qui, selon Mme Amodu, a changé sa vie.

Elle est fière de dire qu’elle a deux enfants séronégatifs. Elle savait qu’elle ne transmettrait pas le VIH à ses bébés en prenant ses médicaments à la même heure chaque jour de sa grossesse et après son accouchement. « Lorsque vous prenez des médicaments, le virus devient indétectable et même si j’avais peur que mes enfants aient le VIH, leurs tests se sont révélés négatifs. »

Elle estime que l’antenne nigériane de l’International Community of Women Living with HIV (ICW) lui a donné espoir et confiance.

« L’ICW a vraiment été un pilier pour moi, l’équipe était là pour moi comme des proches, tout le monde était là pour moi, même la directrice, Assumpta Reginald, était comme une mère pour moi », a déclaré Mme Amodu. « Elle m’a tenu la main en me disant : « tu peux le faire et devenir une meilleure personne ». »

Mme Amodu est ainsi devenue militante de la lutte contre le VIH et pharmacienne communautaire.

« Nous allons chercher les médicaments à l’hôpital et nous les distribuons aux personnes qui ne peuvent peut-être pas accéder à leur traitement parce qu’elles ne peuvent pas payer le transport, parce qu’elles sont loin ou en raison de la stigmatisation à l’hôpital. Ces personnes ne veulent pas aller à l’hôpital pour être harcelées verbalement par le personnel médical, alors nous leur livrons ces médicaments à domicile », explique-t-elle.

Plus de 90 % des personnes vivant avec le VIH au Nigeria prennent des médicaments antirétroviraux, mais la stigmatisation et la discrimination restent monnaie courante.

Pour Mme Amodu, la solution est simple. Il suffit de fournir les bonnes informations sur le VIH pour briser ce cycle vicieux.

« Nous devons faire comprendre aux gens que notre séropositivité ne nous rend pas moins humaine ou humain, que nous sommes également des êtres humains et que nous méritons d’avoir les mêmes droits », a déclaré la jeune femme de 28 ans.

Pour Stella Ebeh, la stigmatisation n'a plus de secrets. Elle a commencé le bénévolat en 2004 en venant en aide à des personnes qui, comme elle, vivaient avec le VIH. Elle a ensuite commencé à travailler dans un centre de santé et est devenue agente de santé publique. Au fil des années, Mme Ebeh estime s’être occupée de plus de 7 000 patients et patientes et elle est aussi devenue mère-mentor (elle informe les femmes enceintes sur le VIH et les conseille) et ambassadrice de la lutte contre la stigmatisation.

Elle est très fière de surmonter la stigmatisation et comme elle le dit, de « la piétiner », mais elle déplore de ne toujours pas être une membre du personnel à temps plein. « Les personnes séropositives ont de nombreuses compétences et pourtant, nous sommes souvent négligées, » a-t-elle déclaré, en ajoutant : « Je travaille comme un éléphant, mais je mange comme un rat ».

Le centre de santé de Marabara en périphérie d’Abuja attire un flux important de patients et patientes toute la journée. Mme Ebeh va d’une personne à l’autre. Elle reste un moment avec une femme enceinte qui prépare également son déjeuner dans les locaux, Ngozi Blessing.

Mme Ebeh insiste pour que les femmes enceintes prennent toutes les précautions possibles pour donner naissance à des bébés en bonne santé. Son mari et leurs cinq enfants sont tous séronégatifs. Malheureusement, au Nigeria, ils font figure d’exceptions.

La transmission verticale (c’est-à-dire lorsqu’une mère transmet le virus à son enfant pendant la grossesse ou l’allaitement) est de 25 % dans le pays, un record dans la région.

Le directeur pays de l’ONUSIDA, Leopold Zekeng trouve cela inacceptable. Cela prouve à ses yeux qu’il existe des inégalités d’accès aux services.

« Deux tiers des 8 millions de femmes qui tombent enceintes chaque année au Nigeria n’ont pas accès aux services de PTME (prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant) pendant les soins prénataux », a-t-il déclaré.  

C’est pourquoi le Nigeria et l'Organisation des Nations Unies, ainsi que d’autres partenaires, conjuguent leurs efforts pour mettre fin au sida pédiatrique.

Dr Akudo Ikpeazu, directrice et coordonnatrice nationale du National AIDS and STDs Control Programme (NASCP), a expliqué qu’un énorme travail de cartographie a été réalisé au cours des 2 dernières années afin de comprendre où vont les femmes enceintes et où elles reçoivent d’éventuels soins prénataux.

« Beaucoup d’entre elles sont dans des maisons de naissance, elles vont voir des accoucheuses traditionnelles et elles sont nombreuses à accoucher chez elles et à recevoir des services à domicile. Nous avons donc une nouvelle stratégie qui vise à aller à leur rencontre là où elles se trouvent, à s’assurer qu’elles reçoivent un traitement, à veiller à les rencontrer en premier, à s’assurer que nous pouvons leur proposer un dépistage, les renvoyer vers un traitement et compter chaque nouvelle personne qui a accès aux soins », a-t-elle déclaré.

En d’autres termes, trouver et dépister, fournir un traitement et recenser tout le monde, soit exactement ce qu’énonce le slogan global du Nigeria dans lequel s’inscrit cette stratégie.

Une fois que le robinet de la transmission verticale, comme elle l’appelle, sera fermé, le nombre d’enfants nécessitant un traitement sera plus restreint. Dr Ikpeazu a déclaré que le Nigeria avait l’intention de mettre en place un plan d’accélération pour que davantage d’enfants et d’ados reçoivent un traitement et respectent leur traitement.

Pour Toyin Chukwudozie, directrice d’Education as a Vaccine (EVA), le VIH fait partie d’un plan plus vaste.

« Nous voyons le nombre de grossesses non désirées, nous voyons le fardeau du VIH en particulier chez les adolescentes, nous voyons également les violences sexuelles et basées sur le genre se produire dans notre société, donc ces choses existent, mais les ados et les jeunes n’ont pas les informations nécessaires pour prendre des décisions, que ce soit à l’école, dans les établissements de santé ou même à la maison où il y a d’autres adultes, il y a donc d’énormes lacunes », a-t-elle déclaré.

Cette femme de 35 ans travaille avec des jeunes pour combler ces manques en matière d’éducation et mettre en place une aide. Elle est convaincue que les inégalités en particulier alimentent ces lacunes.  

« Je pense que les inégalités entre les sexes sont à l’origine de nombreuses autres inégalités, alors si j’avais une baguette magique, les inégalités entre les sexes seraient celles que je supprimerais en premier, car c’est essentiel », a-t-elle déclaré. « La lutte contre les inégalités entre les sexes est essentielle pour libérer le potentiel des femmes et des filles partout dans ce pays. »

Pour appuyer son point de vue, Mme Chukwudozie a ajouté que même si tout le monde s'accorde pour dire que les jeunes sont la force du futur : « Si vous ne fournissez pas cet environnement sûr, si [les jeunes] ne sont pas en bonne santé, si leurs rêves et leurs aspirations ne sont pas écoutés, comment incarner l’avenir auquel nous aspirons. »

Variole du singe : le directeur pays de l’ONUSIDA au Nigeria explique comment les leçons tirées de la riposte au sida s’appliquent

24 août 2022

Dr Leo Zekeng, directeur pays et représentant de l’ONUSIDA au Nigeria, explique comment les leçons tirées de la riposte au sida s’appliquent à celle de la variole du singe.

Dr Zekeng a déclaré :

« La variole du singe est endémique au Nigeria. Nous avons constaté ces dernières semaines une hausse significative des cas suspects et confirmés. Le rapport de situation du 7 août publié par le Nigeria Center for Disease Control (NCDC) indique qu’en 2022, plus de 473 cas suspects ont été recensés (dont 407 depuis le 30 mai). Parmi eux, 172 sont confirmés (dont 151 depuis le 30 mai).  Les données hebdomadaires les plus récentes (du 1er au 7 août) indiquent 60 cas suspects en une semaine, dont 15 confirmés.

Le gouvernement nigérian, les organisations de la société civile, les partenaires de développement et les Nations Unies collaborent pour répondre à l’augmentation des cas suspectés et confirmés de variole du singe au Nigeria. Le 26 mai 2022, le Nigeria Centre for Disease Control and Prevention (NCDC) a mis en place un centre national multisectoriel d’opérations d’urgence dédié à la variole du singe afin de renforcer et de coordonner les activités de riposte en cours dans le pays tout en contribuant à la riposte mondiale.

Les leçons que nous avons tirées de la riposte au sida s’appliquent à la variole du singe Au Nigeria, la stigmatisation sociale et les inégalités générales dans l’accès aux médicaments essentiels, y compris aux vaccins, entravent la riposte à cette nouvelle épidémie.

Le personnel local des états fédéraux les plus touchés rapporte que la stigmatisation, associée à des réactions dans le monde entier accusant les gays de propager la variole du singe, empêche certaines personnes de demander des soins. Le personnel local signale des cas où des personnes ont trop peur d’accéder aux soins médicaux à cause de la stigmatisation. Les responsables de la santé publique s’efforcent de sensibiliser le personnel des établissements de santé à la lutte et à la prévention contre cette forme de stigmatisation. Des fonctionnaires du ministère fédéral de la Santé se lancent également dans des efforts d’information des communautés sur la variole du singe, en insistant sur l’identification des symptômes, la prévention et la nécessité de se faire dépister.

Le manque criant de médicaments essentiels freine également la riposte nationale à la variole du singe. Il est nécessaire d’encourager le renforcement des livraisons de médicaments, d’équipements et de matériel de collecte d’échantillons. Contrairement aux États-Unis et à l’UE, le Nigeria ne dispose d’aucun stock de vaccins contre la variole du singe. Dans les zones touchées, un sentiment de frustration monte parmi la population qui se sent laissée pour compte par le reste du monde. Il faut lutter de toute urgence contre cette inégalité dans l’accès aux vaccins et aux autres médicaments essentiels en partageant les doses, les droits de production et le savoir-faire.

Il est essentiel de soutenir la lutte contre la stigmatisation et de permettre l’accès aux médicaments essentiels afin de s’assurer que toutes les personnes touchées par la variole du singe au Nigeria reçoivent les soins dont elles ont besoin. Soutenir la riposte au Nigeria, c’est participer au succès de la riposte mondiale. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Variole du singe

Au Nigeria, l’état d’Anambra s’engage à éliminer la transmission verticale du VIH d’ici fin 2022

06 septembre 2021

Dans le monde, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont reculé de plus de la moitié (53 %) entre 2010 et 2020, mais cette dynamique connaît un sérieux ralentissement. Les disparités sont particulièrement importantes au sein des services de prévention de la transmission verticale (de la mère à l’enfant) du VIH en Afrique occidentale et centrale où plus de la moitié des femmes enceintes séropositives ne sont pas sous traitement. 

24 % des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde qui ne suivent pas de traitement antirétroviral vivent au Nigeria, ce qui fait du pays le plus grand contributeur parmi les sept pays qui représentent la moitié de toutes les nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le monde. Dans le monde, un bébé sur sept qui naît avec le VIH est nigérian. Pour cette raison, il est urgent d’étendre des programmes durables pour l’élimination de la transmission verticale du VIH dans le pays et le gouvernement s’est engagé à mettre fin à la transmission verticale d’ici fin 2022.

Le ministre nigérian de la Santé, Osagie Ehanire, a présidé une consultation nationale sur la transmission verticale du VIH en mai 2021 et a promis le soutien et l’engagement pleins et entiers du gouvernement pour collaborer avec l'ensemble des partenaires afin de s’assurer qu’aucun bébé ne naît avec le VIH. Le gouvernement pilote le Programme national de lutte contre le sida, les infections sexuellement transmissibles et l’hépatite (National AIDS, Sexually Transmitted Infections Control and Hepatitis Programme, NASCP) pour fournir un soutien technique à tous les états fédéraux nigérians  et élaborer des plans opérationnels réalisables afin d'atteindre cet objectif. En outre, le ministère fédéral de la Santé a livré 1,7 million des 4 millions de kits de dépistage du VIH et de la syphilis commandés pour garantir que toutes les femmes enceintes soient dépistées où qu’elles habitent dans le pays.

« La livraison des kits de dépistage du VIH est un signe fort de volontarisme politique et de l’appropriation par le gouvernement nigérian de l’objectif d’une génération sans sida. En priorité, l’équipe conjointe des Nations Unies sur le sida poursuit son engagement auprès du gouvernement dans ses efforts pour éliminer la transmission verticale du VIH dans le pays », a déclaré Erasmus Morah, directeur pays de l’ONUSIDA au Nigeria.

Le NASCP, soutenu par l’Agence nationale pour le contrôle du sida (National Agency for the Control of AIDS, NACA), fournit un soutien technique à tous les états nigérians, en mettant toutefois l’accent sur cinq d’entre eux : l’Abia, l’Anambra, l’Ebonyi, le Kaduna et le Taraba. L’équipe commune apporte un soutien financier et technique, y compris pour l’analyse des données pour chaque état. Chaque état pilote son propre processus de planification et choisit la stratégie et les activités clés.

Selon le gouvernement, la prévalence du VIH dans l’état d’Anambra s'élève à 2,2 %. En 2020, moins de 30 % des femmes enceintes ont fait un test du VIH et moins d’un quart des femmes enceintes séropositives a eu accès à une thérapie antirétrovirale, même si plus de 90 % des femmes enceintes se sont rendues dans un établissement de soins prénataux en Anambra. On estime que le nombre de nouvelles infections au VIH chez les enfants a augmenté de 73 % entre 2015 et 2020 dans cet état. Compte tenu de sa prévalence du VIH et de l’augmentation des nouvelles infections au VIH chez les enfants, l’Anambra a récemment reçu de l’aide pour élaborer un plan opérationnel en vue d’éliminer la transmission verticale du VIH.

Les responsables de l’état, notamment le secrétaire du gouvernement fédéral, Solo Chukwulobelu, et le commissaire à la santé de l’Anambra, Vincent Okpala, ont rencontré des représentants de la NASCP, de la NACA et de l’équipe conjointe des Nations Unies. Ces concertations ont permis d’élaborer le cadre d’action de l’état d’Anambra pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Ce document présente de manière succincte les services de prévention de la transmission verticale du VIH fournis dans l’état et décrit les stratégies pour atteindre chaque femme enceinte dans l’état, les engagements du gouvernement fédéral et les activités clés, ainsi que les échéances. Le cadre fournit une action spécifique aux prestataires privés et publics pour apporter à chaque femme enceinte de l’état des services de dépistage du VIH, mais aussi un traitement antirétroviral et un test de la charge virale à toutes les femmes enceintes testées séropositives au VIH. Le cadre contient également l'engagement d'assurer la prophylaxie antirétrovirale à la naissance et le diagnostic précoce du VIH pour chaque nourrisson, ainsi que la continuité des soins pour les mères et leurs bébés. Les gouvernements national et fédéral ainsi que les donateurs existants financeront l’initiative.

La coordonnatrice nationale de la NASCP, Akudo Ikpeazu, a déclaré : « Il est important de travailler en étroite collaboration avec la Première dame de l’État au titre de championne de l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant pour s’assurer de n’oublier aucune femme enceinte au Nigeria. »

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Enfants et VIH

Nigeria : mettre l’accent sur les populations engendre de nets progrès

05 mars 2021

Le Nigeria montre aujourd’hui qu’il est possible d’améliorer les services du VIH en mettant les populations au cœur de la riposte au sida. En 2018, l’étude des indicateurs et de l’impact du VIH/sida au Nigeria avait identifié 10 états où la prévalence du VIH dépassait les 2 %, dont neuf où le traitement du VIH était encore largement insuffisant et qui risquaient de décrocher si rien n’était fait. La riposte nationale au sida a mis l’accent sur ces états au cours d’une action concertée qui a reçu l’aide du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial).

En 2020, alors que les services de lutte contre le VIH étaient perturbés dans de nombreux pays, le programme nigérian soutenu par le PEPFAR a accompli des progrès considérables et a même dépassé certains objectifs.  

« Les progrès réalisés par le Nigeria avec l’aide du PEPFAR et du Fonds mondial en 2020 sont un grand pas en avant pour atteindre la couverture totale du traitement et pour espérer contrôler l’épidémie et mettre fin au sida dans ces états et dans l’ensemble du pays », a déclaré le ministre nigérian de la Santé, Osagie Ehanire.

La direction du PEPFAR et les partenaires opérationnels ont agi rapidement et accéléré leurs programmes d’implication des communautés. Ils ont puisé dans les structures existantes de réseaux communautaires afin de garantir la continuité des services de lutte contre le VIH.

« Grâce au PEPFAR et à ses partenaires opérationnels, le Nigeria a été en mesure non seulement de préserver les services de lutte contre le VIH existants, mais aussi d’élargir leur portée, alors même que le pays était concerné par les mesures de confinement dues à la COVID-19 », a expliqué Gambo Aliyu, Directeur général de la National AIDS Coordination Agency. « 279 000 personnes vivant avec le VIH ont commencé un traitement au cours de cette période. Du jamais vu ! »

Le PEPFAR et ses partenaires opérationnels ont utilisé des données, des bonnes pratiques et des informations fournies par les communautés en vue d’élaborer une offre de services prenant en compte les besoins des individus. Devant l'impossibilité d'une offre unique, l'initiative pourvoit aux besoins variés des différentes populations servies.

Des réseaux communautaires existants, notamment des réseaux de populations clés et des groupes sociaux, ont été consultés afin d’offrir les services dont les personnes ont vraiment besoin, que ce soit chez elles, lors de rassemblements sociaux ou via des groupes d’entraide. L’objectif était de réduire les contacts avec les infrastructures.

Les équipes communautaires pour la thérapie antirétrovirale (équipes CART) se sont rendues dans des régions reculées dans tout le pays ainsi que dans des zones soumises à un confinement à cause de la COVID-19. Des programmes, comme la délivrance de thérapie antirétrovirale pour trois mois de traitement au minimum et les services pour la charge virale, ont été fournis sur les points de collecte du traitement. Cela a non seulement permis aux prestataires communautaires de garder les personnes sous traitement, mais a aussi vu un nombre record de personnes vivant avec le VIH commencer une thérapie. D’ici fin 2020, la majorité des personnes suivant un traitement faisait partie du programme de délivrance de thérapie pour plusieurs mois qui a eu un impact non négligeable sur la rétention et l’observance du traitement.

Une procédure de collecte d’échantillons de charge virale au sein des communautés, d’envoi à des laboratoires d’analyse et de communication des résultats aux personnes par le biais des établissements de soin a eu des répercussions positives sur la couverture de la charge virale. Les réseaux communautaires ont étendu le dépistage indicateur ce qui a permis d’assurer la continuité, la sécurité et des améliorations au sein du dépistage et de l’identification des contaminations.

Les progrès suivants ont été enregistrés à toutes les étapes de la stratégie 90–90–90 :

  • En 2020, plus de 279 000 personnes supplémentaires vivant avec le VIH ont commencé un traitement, dont plus de 131 000 uniquement au quatrième trimestre et qui sont encore prises en charge. PEPFAR Nigeria affiche une réussite extraordinaire. Ses efforts pour accélérer l’identification de personnes vivant avec le VIH et leur accompagnement vers les structures de prise en charge portent leurs fruits trimestre après trimestre. L’augmentation du nombre de personnes séropositives sous traitement a permis à sept états supplémentaires d’approcher de la couverture totale du traitement depuis le début de la stratégie de « déferlement » qui s’est traduite par un élargissement considérable des mesures d’intervention. 25 % environ de la croissance globale revenaient aux populations clés. De fait, le nombre de personnes sous traitement a triplé au sein de la plupart de ces groupes. Les populations clés affichaient également un taux de dépistage de plus de 10 %.
  • Augmentation de la prise de prophylaxie pré-exposition (PPrE), notamment parmi les populations clés. Le nombre de nouvelles personnes prenant une PPrE est passé de 2 000 environ au cours du troisième trimestre 2020 à près de 23 000 au quatrième trimestre.
  • Le déploiement des ordonnances pour plusieurs mois a été un facteur déterminant pour renforcer la continuité du traitement. Elle est passée de 55 % au premier trimestre 2020 à 94 % au dernier trimestre.
  • Amélioration de la couverture (88 %) et de la suppression (93 %) de la charge virale au troisième trimestre en s’appuyant sur les avancées précédentes et en les préservant afin de parvenir au troisième objectif 90 dans un peu plus de six trimestres.
  • Le programme du PEPFAR dédié aux orphelins et orphelines et aux enfants vulnérables a atteint et même dépassé tous ses objectifs pour l’année dernière, y compris en ayant apporté une aide à plus d’un million d’orphelins et orphelines et d’enfants vulnérables à la fin 2020. Par ailleurs, 98 % des enfants de moins de 18 ans au sein du programme dédié aux orphelins et orphelines et aux enfants vulnérables ont un statut sérologique documenté et près de la totalité des enfants testés positifs au VIH ont commencé un traitement.

Ces résultats n’auraient pas pu être atteints sans l’aide d’organisations communautaires. « Le Network of People Living with HIV/AIDS in Nigeria (NEPWHAN) souhaite remercier le PEPFAR qui implique sans cesse nos membres à travers le pays lorsqu’il s’agit de fournir des services de lutte contre le VIH aux personnes séropositives », a déclaré Ibrahim Abdulkadir, coordonnateur national du NEPWHAN. « Cela permet d’améliorer le suivi de la prise en charge et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, ainsi que la suppression de la charge virale chez les personnes séropositives suivant une thérapie antirétrovirale. »

Le PEPFAR Nigeria a élaboré cette stratégie afin que la population nigériane puisse se l’approprier. Le Fichier de données nationales et la Stratégie d’harmonisation nationale sont des éléments constitutifs essentiels d’une politique pérenne et durable dans les domaines de la santé publique et des services de santé afin de mettre fin à l’épidémie de sida dans le pays.  

« Je suis extrêmement impressionné par les progrès accomplis par le PEPFAR Nigeria en collaboration avec le gouvernement du Nigeria, des partenaires et des alliés. Ils ont identifié énormément de Nigérians et Nigérianes vivant avec le VIH, et ils ont aussi réussi à les convaincre de commencer et de respecter un traitement qui leur sauvera la vie », a indiqué Bill Paul, coordonnateur adjoint de la qualité du programme au sein du bureau du Coordonnateur général des États-Unis pour le sida. « Sans volonté politique favorable aussi bien au sein du gouvernement que de l’ambassade des États-Unis, ils n’auraient pas pu continuer sur leur lancée à cause des répercussions de la COVID-19. »  

Capitalisant sur ces réussites, le Nigeria est en bonne voie pour atteindre les objectifs 95–95–95 bien avant l’échéance de 2030.

Fin 2020, les objectifs de traitement 90–90–90 affichaient 73–89–78. Autrement dit 73 % des personnes séropositives étaient diagnostiquées, 89 % d’entre elles étaient sous traitement et 78 % de ces dernières avaient une charge virale indétectable.

La proposition de nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida appelle à placer les populations au centre de la riposte au VIH, à autonomiser les communautés et à réduire les inégalités. « Le Nigeria est en passe de devenir le prochain pays à maîtriser son épidémie de VIH, après l’Afrique du Sud. Nous avons toutes les cartes en main pour y parvenir et je salue les efforts du PEPFAR pour collaborer avec le gouvernement, les communautés et les partenaires et démontrer ainsi que la seule manière de mettre fin à cette pandémie consiste à travailler avec les communautés touchées », a conclu Erasmus Morah, Directeur pays de l’ONUSIDA pour le Nigeria.

 

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PEPFAR

Le président du Nigeria se rallie à l’appel en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19

16 octobre 2020

GENÈVE, le 16 octobre 2020—Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a annoncé que son pays allait rejoindre l’appel international urgent pour un vaccin universel contre la COVID-19. Il apporte ainsi son soutien à cette initiative et a publié un communiqué officiel en faveur de cette campagne.

« Tirant les leçons douloureuses d’une histoire marquée par un accès inégal au traitement contre des maladies comme le VIH, nous devons garder à l’esprit l’avertissement que « quiconque oublie les erreurs du passé sera condamné à les répéter » », a déclaré M. Buhari. « Seul un vaccin universel ancré dans les principes de l’égalité et de la solidarité peut protéger l’humanité en entier et relancer nos sociétés en les gardant à l’abri du danger. Un accord international ambitieux est impérieux. »

Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 200 millions d’habitant-es. Après l’Afrique du Sud et l’Éthiopie, il est le pays qui enregistre le plus de cas de COVID-19 sur le continent. En mars 2020, M. Buhari a mis en place un groupe de travail présidentiel multisectoriel chargé de lutter contre la pandémie de coronavirus. Cette équipe a publié un rapport intermédiaire en juillet 2020 indiquant que des efforts considérables avaient été réalisés pour endiguer la propagation de la COVID-19.

Toutefois, ce document révèle également que les infrastructures et les équipements de santé au Nigeria ne sont pas suffisamment solides pour endosser une riposte nationale durable à la COVID-19 et qu’ils feront face à des difficultés à mettre en place une riposte efficace si jamais la pandémie devait connaître une croissance exponentielle dans le pays. Ces conclusions montrent que le Nigeria a un besoin urgent d’accès à un vaccin de la COVID-19 dès qu’une formule sera disponible.

« L’ONUSIDA et d’autres membres de la People’s Vaccine Alliance appellent à adopter une perspective innovante qui accorde la priorité à la santé publique grâce au partage des connaissances et à l’élargissement maximal de l’approvisionnement afin de garantir de n’oublier personne », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Toute autre stratégie moins ambitieuse augmentera le nombre de victimes et accentuera la crise économique, ce qui jettera des millions de personnes dans la pauvreté. »

La People’s Vaccine Alliance est une coalition d’organisations et de militant-es uni-es autour d’un objectif commun : lutter pour un vaccin universel contre la COVID-19. Afin de renforcer les actions prises par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), y compris le  Groupement d’accès aux technologies contre la COVID-19 (C-TAP), la People’s Vaccine Alliance demande que tous les vaccins, traitements et tests soient libres de monopoles, produits en masse, distribués équitablement et mis gratuitement à la disposition de la population dans tous les pays.

« Le vaccin universel ébranlera les dynamiques de pouvoir qui perpétuent les inégalités et alimentent les injustices, et il garantira de n’oublier personne », a déclaré Edward Kallon, coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Nigeria. « Personne ne devra se voir refuser un vaccin contre la COVID-19 à cause de son lieu de résidence ou de ses moyens financiers. Ce vaccin doit être un bien public international mis à disposition de celles et ceux qui en ont besoin, indépendamment de leur situation. »

La People’s Vaccine Alliance appelle les groupes pharmaceutiques et les gouvernements à :

  • Empêcher la création de monopoles sur la production du vaccin. Il s’agit de n’accorder des financements publics à la recherche et au développement qu’à condition que les instituts de recherche et les entreprises pharmaceutiques partagent les informations, les données, le matériel biologique, le savoir-faire et la propriété intellectuelle. Le Groupement d’accès aux technologies contre la COVID-19 apporte le mécanisme de ce partage de connaissances.
  • Empêcher la création de monopoles sur l’approvisionnement en vaccins en autorisant autant de fabricants que possible, y compris dans les pays en voie de développement, à produire les vaccins.
  • Distribuer équitablement le vaccin en donnant la priorité au personnel de santé et aux autres groupes à risque dans tous les pays. Les programmes de vaccinations doivent inclure les groupes marginalisés, y compris les populations réfugiées, incarcérées, vivant dans des bidonvilles et d’autres environnements surpeuplés. La distribution entre et au sein des pays doit reposer sur les besoins et non pas les moyens financiers.
  • Fournir gratuitement le vaccin sur le lieu d’utilisation.
  • Garantir la participation totale des gouvernements des pays en voie de développement, ainsi que de la société civile mondiale, au cours des rencontres où sont prises des décisions sur les vaccins (et d’autres technologies liées à la COVID-19) et garantir la transparence et la reddition de compte pour chaque décision.

À l’heure actuelle, le vaccin universel jouit du soutien de plus de 140 personnalités du monde entier, y compris le président de l’Afrique du Sud et le président de la Commission de l’Union Africaine, les présidents du Ghana et du Sénégal, le Premier ministre du Pakistan, le directeur des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies et le rapporteur spécial sur le droit universel de jouir du meilleur niveau possible de santé physique et mentale.

 

La People’s Vaccine Alliance

La People’s Vaccine Alliance est une coalition d’organisations et de militant-es uni-es autour d’un objectif commun : lutter pour un vaccin universel contre la COVID-19 qui repose sur le partage de connaissances et qui soit mis gratuitement à disposition de tout le monde. Un bien commun au monde entier. La coordination est assurée par Oxfam et l’ONUSIDA, et l’Alliance rassemble aussi : Free the Vaccine, Frontline AIDS, Global Justice Now, International Treatment Preparedness Coalition, Just Treatment, Nizami Ganjavi International Center, Open Society Foundations, STOPAIDS, SumOfUs, Wemos et Yunus Centre.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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COVID-19 et VIH

Livraisons à domicile d’antirétroviraux en Côte d’Ivoire et au Nigeria

14 juillet 2020

Les restrictions de déplacement et les mesures de confinement actuellement en place pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire et au Nigeria affectent la vie de nombreuses personnes vivant avec le VIH. Afin de limiter leur impact, l’International Community of Women Living with HIV (ICW) West Africa coopère avec des établissements de santé afin d’organiser des livraisons à domicile de traitement entre autres pour le VIH.

Pour fonctionner, ce service recrute des pharmaciennes communautaires qui vont chercher et livrent des antirétroviraux et d’autres médicaments aux personnes, en particulier aux adolescentes et aux jeunes femmes, qui ne peuvent pas obtenir elles-mêmes leur traitement. L’initiative de l’ICW et de son partenaire, Positive Action for Treatment Access (PATA), comptent aujourd’hui 59 femmes séropositives qui travaillent en tant que pharmaciennes communautaires. Ces dernières se rendent dans des zones semi-urbaines et rurales difficiles d’accès et œuvrent pour garantir que personne n’est oublié à cause de la crise de la COVID-19.

Dans le cadre de cette action, l’Institute of Human Virology Nigeria fournit les médicaments, la PATA s’occupe de la logistique avec l’aide de l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) et l’ICW West Africa est responsable des livraisons à domicile.

« J’ai volontiers accepté ce travail, car, étant moi-même séropositive, je sais d’expérience ce que cela veut dire de ne plus avoir d’antirétroviraux et de voir apparaître des souches multirésistantes dont l’effet sur le long terme pourrait être pire que la COVID-19 », a déclaré Queen Kennedy, une pharmacienne communautaire au Nigeria.

Au Nigeria, les pharmaciennes communautaires apportent leurs services dans trois états très touchés par la COVID-19 (Lagos, le territoire de la capitale fédérale et Oyo) et couvrent 26 établissements de santé. En Côte d’Ivoire, elles travaillent avec neuf établissements de santé dans trois provinces. Outre les livraisons de médicaments, les pharmaciennes communautaires sensibilisent aussi les adolescentes et les femmes vivant avec le VIH aux mesures de prévention de la COVID-19, comme l’éloignement physique, le port du masque et le lavage fréquent des mains.

« Une de nos missions consiste à garantir un accès à des services de santé de qualité pour les adolescentes, les jeunes femmes et les populations clés vivant avec le VIH. La seule différence ici, c’est que nous fournissons ces services dans une situation d’urgence en mettant notre propre santé en jeu », explique Reginald Assumpta Ngozika, directrice régionale de l’ICW West Africa.

Par ailleurs, ce partenariat permet à l’ICW West Africa d’assurer l’accès à des antirétroviraux à deux ressortissantes étrangères vivant avec le VIH qui ne peuvent plus quitter le Nigeria à cause de la fermeture des frontières. À court de médicaments, ces deux femmes reçoivent l’aide des pharmaciennes communautaires de l’ICW qui vont chercher et livrent leur traitement à Lagos et dans l’État des rivières.

« Merci à ICW West Africa de me permettre de suivre mon traitement alors que le Nigeria est confiné à cause de la COVID-19, » a déclaré l'une des bénéficiaires.

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COVID-19 et VIH

L’ONUSIDA et le système élargi des Nations Unies soutiennent la riposte à la COVID-19 au Nigeria

10 juillet 2020

Le système des Nations Unies au Nigeria a rejoint la lutte contre la COVID-19 peu après la découverte du premier cas dans le pays fin février 2020.

Les enseignements appris de la lutte contre le VIH et l’expertise de l’ONUSIDA pour motiver, mettre en lien et rassembler les acteurs jouent un rôle essentiel pour guider la riposte regroupant plusieurs agences des Nations Unies. Le coordonnateur résident de l’ONUSIDA, Edward Kallon, la dirige. En mobilisant d’emblée ses relations politiques et la bonne volonté régnant dans le pays, l’ONUSIDA aide à regrouper des ressources et à améliorer les lignes de communication, la coordination et la reddition de comptes au sein de la riposte nationale à la COVID-19.

À la mi-mars, le groupe de travail présidentiel a vu le jour. Sa mission consistait à élaborer un plan de riposte à la COVID-19 afin de déterminer la manière dont les organisations devaient coopérer. Les leçons tirées de la riposte au VIH ont été prises en compte dans l’élaboration des quatre principes directeurs de la riposte nigériane à la pandémie de COVID-19 : un plan national de riposte multisectorielle à la pandémie de COVID-19 ; une entité nationale de coordination pour la COVID-19 ; un système de surveillance et d’évaluation de la COVID-19 ; et une plateforme de financement et d’investissement de la lutte contre la COVID-19.

« Les quatre principes simplifient et clarifient les rôles, les responsabilités et les relations, y compris au sein du gouvernement », a déclaré le ministre de la Santé du Nigeria, Osagie Ehanire.

Une autre leçon tirée de la riposte au VIH consiste à garantir que les personnes marginalisées et vulnérables sont prises en considération à chaque étape du développement de la riposte à une pandémie. L’impact potentiel de la COVID-19 sur les personnes vivant avec le VIH, les populations clés et les pauvres doit également être mis au centre de la prise de décisions.

« Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, l’ONUSIDA a assuré régulièrement la coordination avec les réseaux en fournissant une aide technique et en favorisant les synergies avec l’action gouvernementale », a expliqué Abdulkadir Ibrahim, coordinateur national du Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida au Nigeria.

En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’ONUSIDA a fait le lien entre le système élargi des Nations Unies et le gouvernement. Elle a facilité l’octroi de produits médicaux d’urgence au gouvernement d’une valeur de 2 millions de dollars tout en s’assurant que les fournitures et l’équipement sont utilisés en priorité dans les établissements de santé publique et par le personnel de santé.

Le « One UN COVID-19 Basket Fund » a vu le jour le 6 avril et respecte le dernier des quatre principes fondamentaux, la plateforme de financement et d’investissement pour la COVID-19. Le panier de fonds centralise les contributions des donateurs à la riposte à la COVID-19. L’ONUSIDA a joué un rôle essentiel dans sa création. Elle a travaillé avec le coordonnateur résident des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement afin de garantir que la plateforme de financement accorde la priorité aux personnes et aux communautés. L’ONUSIDA, l’ONU Femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population ont aidé à mobiliser 6,5 millions de dollars en faveur de l’engagement de la société civile et des communautés, de la protection sociale des foyers vulnérables et de l’enregistrement des bonnes pratiques utilisées par les communautés.

En annonçant une contribution de 50 millions d’euros au panier de fonds, le chef de délégation de l’Union européenne au Nigeria, Ketil Karlsen, a déclaré que « le panier de fonds pour la COVID-19 nous offre la chance de coopérer et d’agir rapidement pour déployer une assistance pouvant aider à améliorer les services de santé et atténuer l’impact de la pandémie sur les plus vulnérables. » 

La plus grande contribution de l’ONUSIDA à la riposte nationale de la COVID-19 a toutefois peut-être consisté à plaider pour l’utilisation des importantes infrastructures pour le VIH du pays afin de lutter contre la COVID-19.

« Nous devons tirer profit de ce qui existe déjà sur le terrain pour le VIH, qu’il s’agisse des laboratoires, mais aussi du personnel de santé et des bénévoles dans les communautés. Pour lutter efficacement contre la COVID-19, nous n’avons pas d’autres choix que d’inviter les communautés à s’emparer de la riposte », a indiqué Erasmus Morah, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Nigeria.

Dans un effort commun, le gouvernement des États-Unis, l’Agence nationale pour le contrôle du sida, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’ONUSIDA et le groupe de travail du président ont recensé et commencé à impliquer les quelque 100 000 professionnel-les de santé et bénévoles dans les communautés afin qu'elles et ils prennent en charge la communication sur les risques, la mobilisation au sein de la société, le traçage des contacts et les soins à domicile.

La COVID-19 est loin d’être éradiquée dans le pays alors que le nombre de cas augmente continuellement, ce qui n’épargne pas le personnel des Nations Unies. Toutefois, comme l’a indiqué M. Kallon, « les Nations Unies doivent continuer de fonctionner et d’apporter leur aide à la population tout en s’assurant que les membres de leur personnel et leurs proches disposent de l’environnement nécessaire pour les protéger contre la COVID-19. » C’est ainsi qu’un centre d’isolement et de traitement de la COVID-19 a vu le jour en tant qu’annexe de la clinique des Nations Unies. Il accueille le personnel travaillant entre autres en première ligne, ainsi que les membres dépendants de leur famille. 

Afin de poursuivre la riposte à la COVID-19, en plus du soutien continu du groupe de travail du président, l’équipe pays des Nations Unies, y compris l’ONUSIDA, se prépare à aider le Nigeria à s’attaquer aux écarts importants entre les régions pour ce qui est des mesures prises. Des problématiques centrales comme la perte de moyens de subsistance, l’augmentation des vulnérabilités et de l’insécurité alimentaire, le risque accru de violence basée sur le genre, ainsi que l’accès limité aux services de santé essentiels seront abordées au cours des prochains mois. 

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COVID-19 et VIH

Investir dans les communautés pour faire la différence en Afrique occidentale et centrale

09 octobre 2019

Plus de 5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique occidentale et centrale, la région accuse un retard pour parvenir à l’objectif de mettre fin au sida d’ici 2030. Chaque jour, on y recense plus de 760 nouvelles contaminations et seulement 2,6 millions des 5 millions de personnes porteuses du virus suivent un traitement.

Un désintéressement de la classe politique, des systèmes de santé fragiles et un faible soutien accordé aux organisations citoyennes, auxquels viennent s’ajouter des barrières telles que la pénalisation liée au VIH, sont les principaux obstacles à toute amélioration. Un plan de rattrapage régional vise à aider la région à combler son retard pour atteindre son objectif de tripler le nombre de personnes suivant une thérapie antirétrovirale d’ici 2020 et de contrôler l’épidémie. Même si des progrès sont faits, leur rythme reste trop lent. La situation des enfants est particulièrement préoccupante dans cette région : seulement 28 % des moins de 15 ans vivant avec le VIH ont accès à une thérapie antirétrovirale.

« Nous avons besoin de réglementations et de programmes qui mettent l’accent sur les personnes et non les maladies. Cela permettra d’impliquer totalement les communautés dès les premières phases de conception, d’élaboration et de réalisation des stratégies de santé », a expliqué Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, lors de son allocution au cours de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme organisée en France à Lyon les 9 et 10 octobre.

En effet, les exemples d’investissements réussis dans les communautés ne manquent pas. « La riposte est plus rapide et efficace lorsqu’elle est menée par les personnes qui en ont le plus besoin », a indiqué Jeanne Gapiya qui vit avec le VIH depuis de nombreuses années et est à la tête de l’organisation non gouvernementale ANSS au Burundi.

Le dépistage et la prévention du VIH sont plus efficaces, en particulier parmi les groupes marginalisés, lorsqu’ils sont offerts par les communautés. « La plupart des personnes dépistées par les communautés le faisaient pour la première fois, ce qui illustre bien l’importance unique et cruciale des organisations citoyennes », a expliqué Aliou Sylla, directeur de Coalition Plus Afrique.

L’un des défis fondamentaux de la région consiste à réduire le nombre de nouvelles infections parmi les enfants et de garantir que les femmes accèdent aux services dont elles ont besoin. Les réseaux de mères séropositives qui s’entraident pour rester en bonne santé et pour éviter la transmission du VIH de la mère à l’enfant constituent un moyen efficace d’améliorer la santé aussi bien des mères que des enfants.

« Notre stratégie reposant sur les communautés fonctionne. Les endroits où nous sommes présents ont atteint l’objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants et tous les enfants qui viennent chez nous suivent un traitement », a indiqué Rejane Zio de Sidaction.

Le financement reste toutefois un problème. Même si les ressources totales allouées à la riposte au sida ont augmenté et que le VIH reste le thème prioritaire du développement de l’aide sanitaire, les investissements nationaux ne représentent toujours que 38 % des ressources disponibles pour lutter contre le VIH en Afrique occidentale et centrale, contre 57 % dans le monde entier. L’accélération de la riposte régionale nécessite d’intensifier les investissements nationaux et de renforcer simultanément l’aide apportée par les donateurs internationaux. Bintou Dembele, directrice exécutive d’ARCAD-Sida au Mali, a expliqué : « Les communautés disposent de l’expertise, mais les fonds nous manquent pour satisfaire les besoins. »

Les stratégies impliquant la base de la société dans la région jouissent d’un support croissant. Reconnaissant l’importance des efforts menés par les communautés, Expertise France et l’Institut de la Société Civile pour la Santé et le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre ont annoncé un nouveau partenariat, le 9 octobre. « L’institut réunit 81 organisations de 19 pays. Sa mission consiste à améliorer l’influence politique au niveau national et international, ainsi qu’à galvaniser l’expertise de la société civile dans la réalisation des programmes. Ce partenariat attire l’attention sur notre contribution essentielle », a déclaré Daouda Diouf, directeur d’Enda Santé et président du comité de direction de l’institut. « La situation en Afrique de l’Ouest et centrale reste une priorité. Il est indiscutable que les stratégies impliquant les communautés offrent plus de souplesse et sont mieux adaptées pour apporter une réponse aux pandémies », a ajouté Jérémie Pellet d’Expertise France.

L'adoption d'une approche mettant en avant les individus figure au cœur des réformes régionales. On assiste à un renforcement de la volonté régionale d’accélérer la riposte et de renforcer les stratégies communautaires éprouvées. Cela donne espoir en l’avenir pour ce qui est de la lutte contre l’épidémie du VIH en Afrique occidentale et centrale.

Étude NAIIS : le rôle de l’ONUSIDA pour une meilleure compréhension de l’épidémie de VIH au Nigeria

22 mars 2019

Au bout de six mois de collecte de données et de trois mois d’analyse, le Président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a annoncé les résultats de l’étude NAIIS (Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey – Étude nationale d’impact et indicateurs sur le VIH/sida pour le Nigeria) en mars 2019. D’un budget de 100 millions de dollars environ et portant sur plus de 200 000 personnes, l’étude NAIIS a été réalisée par 185 équipes d’enquête chargées de recueillir les données, soit la plus grande étude spécifique au VIH de l’histoire de la riposte mondiale à l’épidémie.

Au Nigeria, trois types d’enquête ont été menés par le Département VIH/sida du Ministère fédéral de la Santé, afin de déterminer la prévalence du VIH et de suivre les tendances de l’épidémie de VIH dans le pays :

  • l’enquête de vigilance du VIH (HSS – HIV Sentinel Survey), généralement effectuée tous les deux à trois ans auprès des femmes dans les services prénataux, et qui détermine la prévalence du VIH chez les femmes enceintes ;
  • l’enquête nationale sur la santé reproductive (NARHS – National Reproductive Health Survey), menée tous les cinq ans au sein de la population générale ; et
  • l’enquête de surveillance biologique et comportementale intégrée (IBBSS – Integrated Biological and Behavioural Surveillance Survey), majoritairement utilisée pour surveiller la prévalence du virus et les tendances comportementales au sein des populations clés.

Les dernières HSS et IBBSS ont eu lieu en 2014, tandis que la dernière NARHS s’est tenue en 2012. Ces sources de données ont été les principales sources pour les études relatives à la riposte au sida dans le pays.

Entre 2012 et 2014, des progrès considérables ont été accomplis dans la riposte au sida au Nigeria. Le nombre de sites fournissant un traitement antirétroviral a doublé, le nombre de sites proposant des services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant a été multiplié par huit, et le nombre de sites de dépistage et de conseil pour le VIH a été multiplié par quatre. Selon les chiffres du gouvernement, 6,7 millions d’adultes ont bénéficié de conseils et de dépistages du VIH en 2014, soit une augmentation de 65 % par rapport à l’année précédente. Le dépistage du VIH chez les femmes enceintes a également doublé en 2014 par rapport à 2013. De même, le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral a connu une forte hausse.

Toutefois, malgré ces progrès, on n’observe aucune évolution correspondante dans les statistiques concernant la couverture du traitement antirétroviral chez les personnes vivant avec le VIH. Les accomplissements nationaux dans la riposte au sida ont été faibles par rapport aux objectifs, et les responsables de la mise en œuvre des programmes ont signalé des difficultés dans le recensement des personnes vivant avec le VIH ayant besoin de services. Une conclusion possible serait donc que le fardeau du VIH n’était pas aussi élevé que les estimations le laissaient penser sur la base des données disponibles en matière de prévalence du VIH.

Le Dr Bilali Camara, ancien Directeur national de l’ONUSIDA, a longtemps plaidé pour une expansion de la surveillance de l’épidémie dans le pays.

« Lorsque j’occupais le poste de Directeur national de l’ONUSIDA au Nigeria, je me suis vite rendu compte que nous n’avions pas un tableau complet de l’épidémie de sida dans le pays », explique le Dr Camara. « J’ai longtemps fait pression pour que la surveillance soit étendue, et je suis très content qu’avec cette nouvelle étude, nous ayons désormais une meilleure compréhension de l’épidémie de sida au Nigeria, ce qui nous permettra de mieux réagir dans les endroits et auprès des personnes où les besoins sont les plus importants ». 

En effet, la persévérance du Dr Camara a porté ses fruits.

En juillet 2015, l’Agence nationale pour le contrôle du sida (NACA), sous le leadership de son Directeur général de l’époque, le Professeur John Idoko, décide qu’il est impératif de mieux comprendre l’épidémie de VIH au Nigeria. La NACA met alors en place un comité national des parties prenantes, composé du chef du Programme national de contrôle du sida et des IST, du Directeur national de l’ONUSIDA, du représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Coordonnateur du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), de la société civile et d’autres participants, qui décide de procéder à une triangulation de données issues de sources diverses.

« La nécessité d’une étude est d’abord une initiative menée sous mon leadership, mais nous avons reçu un immense soutien de la part du Dr Camara. À l’époque, le siège de l’ONUSIDA était même prêt à envoyer son Directeur chargé de l’information stratégique au Nigeria », raconte le Professeur Idoko.

De nombreux pays sont passés à une approche localisation géographique – population, qui permet de faire en sorte que les services anti-VIH atteignent les personnes et les lieux où les besoins sont les plus élevés. Ce type d’approche nécessite des données de niveau granulaire, qui n’étaient généralement pas disponibles au Nigeria. En 2016, l’équipe d’information stratégique de l’ONUSIDA pour le Nigeria, dirigée par le Dr Gatien Ekanmian, est chargée d’élaborer une méthode étayée par des données probantes servant à estimer le fardeau du VIH au niveau local. Durant ce processus, une analyse plus approfondie des résultats des différentes études met en lumière une série de problèmes concernant les enquêtes HSS :

  • le nombre de sites sentinelles est trop limité pour assurer une couverture géographique représentative sur le plan national, au regard de la démographie du pays ;
  • les sites urbains sont surreprésentés ;
  • les sites ruraux sont généralement sous-représentés ;
  • il y a souvent plus de sites urbains que de sites ruraux dans de nombreux États, de telle sorte que les résultats des HSS reflètent davantage l’épidémie de VIH en ville que l’épidémie en zone rurale chez les femmes enceintes.

L’analyse épidémiologique de l’ONUSIDA pour le Nigeria conclut alors que les enquêtes HSS et NARHS ne donnent plus d’informations épidémiologiques suffisamment précises. Il est recommandé de procéder à une refonte complète des enquêtes sur le VIH menées au Nigeria, afin de remédier aux défauts des approches et méthodes d’enquête existantes. 

Le bureau national de l’ONUSIDA rencontre alors diverses parties prenantes, notamment le Groupe des partenaires de développement sur le VIH, et présente ces observations et recommandations en se servant efficacement dudit groupe pour mobiliser le soutien du PEPFAR et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), entre autres.

En juin 2016, le Directeur général de la NACA conteste les dernières estimations du nombre de Nigérians vivant avec le VIH, jugeant que le chiffre de 3,5 millions est une surestimation. Il a l’occasion d’évoquer ses doutes avec des directeurs nationaux de l’ONUSIDA, le Dr Erasmus Morah et le Dr Alti Zwandor, lors de la Conférence internationale sur le sida organisée à Durban, en Afrique du Sud, en 2016. En juillet 2016, après avoir entendu le plaidoyer du bureau national de l’ONUSIDA, le nouveau Ministre de la Santé, le Professeur Isaac Adewole, et le nouveau Directeur général de la NACA, le Dr Sani Aliyu, conviennent de la nécessité d’une étude sur le VIH auprès de la population qui soit solide sur le plan épidémiologique au Nigeria. Ils approuvent les recommandations relatives à une enquête en population et s’engagent à mobiliser les ressources requises.

« Quand j’ai pris mes fonctions de Directeur général de l’Agence nationale pour le contrôle du sida, l’une des questions récurrentes posée à chaque réunion préparatoire avec les partenaires concernait la difficulté de trouver de nouveaux cas. Il était évident qu’il y avait un problème avec l’identification des cas. Était-ce parce que nous ne cherchions pas au bon endroit ? J’avais des doutes sur la qualité des données dont nous disposions… et il est impossible de contrôler une épidémie si on ne sait même pas où on en est. C’est ainsi que la priorité numéro un de mon administration a vu le jour : déterminer la véritable prévalence du VIH au Nigeria en utilisant les meilleures outils d’enquête scientifiques et techniques disponibles sur la plus courte période possible », explique le Dr Aliyu.

En novembre 2016, un examen et une triangulation des données sur le VIH au Nigeria sont commandés par la NACA, en collaboration avec l’ONUSIDA, dont les conclusions viennent une nouvelle fois soutenir l’idée d’une étude nationale afin d’élaborer des estimations plus précises de la prévalence du VIH. Un appui solide en faveur de l’étude est apporté par le gouvernement des États-Unis (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, PEPFAR, USAID et Département de la Défense) et par le Fonds mondial, qui s’engagent à financer l’étude NAIIS.

« Il était aisé de voir que le fait de corriger l’état des données au Nigeria était non seulement la bonne chose à faire, mais aussi le rêve d’un grand nombre de personnes. Heureusement, le Nigeria a pu compter sur de bons partenaires pour faire de ce rêve une réalité. La programmation et la comptabilisation des résultats sur le VIH dans le pays ne seront plus jamais pareilles », déclare le Dr Morah, actuel Directeur national de l’ONUSIDA pour le Nigeria.

Les contributions du système des Nations Unies au comité technique de l’étude NAIIS ont été portées par l’ONUSIDA, l’OMS et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance. Avant l’annonce des résultats de l’étude, Peter Ghys, Directeur du Département Information stratégique de l’ONUSIDA, a conduit une mission technique multi-groupes au Nigeria. Cette équipe a prodigué des conseils sur l’utilisation des résultats de l’étude, sur les tendances et sur les localisations géographiques de l’épidémie, tant au niveau national que sous-national. Ils ont également fourni des recommandations techniques aux partenaires nationaux sur la gestion et la gouvernance des données, notamment en ce qui concerne la stratégie d’appropriation et de leadership par les pays quant aux résultats de l’étude, ainsi qu’une aide sur les moyens de communication à propos des changements du profil épidémiologique du VIH dans le pays.

« La genèse de l’étude NAIIS est une histoire passionnante à raconter, car elle relate en fait l’histoire de la riposte au VIH au Nigeria », conclut le Professeur Adewole.

Le Nigeria adopte une stratégie pour en finir avec l’épidémie de sida

20 mars 2019

Le Nigeria a adopté son Cadre stratégique national révisé pour le VIH et le sida 2019-2021 afin d’orienter la future riposte au VIH du pays. Il est le fruit des résultats d’une nouvelle étude montrant que la prévalence du VIH dans le pays est de 1,4 %. Les estimations précédentes indiquaient une prévalence du VIH de 2,8 % au Nigeria.

Les résultats de l’étude Nigeria National HIV/AIDS Indicator and Impact Survey (NAISS) (Étude nationale d’impact et indicateurs sur le VIH/sida pour le Nigeria) ont été dévoilés lors d’un événement spécial organisé le 14 mars à Abuja, au Nigeria, auquel ont assisté le Président du Nigeria Muhammadu Buhari et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. Dans son discours, M. Sidibé a salué le leadership du Président dans le pilotage de la riposte nationale à l’épidémie de VIH. Le Nigeria a triplé le nombre de personnes sous traitement anti-VIH depuis 2010 et adopté une politique de dépistage et de traitement en 2016.

Une meilleure compréhension de l’épidémie dans le pays fondée sur les résultats de l’étude va permettre des investissements plus utiles dans la riposte au VIH et une planification plus efficace pour la prestation des services de prévention, de soins et de traitement anti-VIH. Elle permettra également l’adoption d’une approche population – localisation géographique pour apporter les services auprès des personnes dans les endroits où ils sont le plus indispensables.

Lors de sa visite de trois jours au Nigeria, M. Sidibé a rencontré le Ministre de la Santé, Isaac F. Adewole, afin d’évoquer les progrès, les lacunes et les problèmes de la riposte au sida, et il a assuré le Nigeria du soutien de l’ONUSIDA dans la mise en œuvre du nouveau cadre. Cet engagement a été souligné encore plus concrètement avec la signature d’un nouvel accord de coopération entre le Ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, et M. Sidibé, qui vient renforcer la relation entre l’ONUSIDA et le Nigeria.

M. Sidibé a également rendu visite à Mme Aisha Buhari, épouse du Président nigérian, afin d’officialiser et de prolonger sa nomination en tant qu’Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et la promotion du traitement des enfants vivant avec le VIH au Nigeria.

Mme Buhari a remercié l’ONUSIDA pour ce prolongement de son mandat et réitéré son engagement de parvenir à une génération d’enfants sans sida.

« Cela va me permettre de contribuer encore davantage à faire en sorte que plus aucun enfant ne naisse avec le VIH au Nigeria », a déclaré Mme Buhari.

M. Sidibé a également rencontré des représentants du Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida au Nigeria, qui lui ont fait part de leurs inquiétudes quant aux lacunes et aux problèmes de la riposte du pays au sida.

Abdulkadir Ibrahim, coordonnateur national du réseau, a expliqué que trop souvent, les services étaient trop éloignés des personnes les plus défavorisées. Il a sollicité l’aide de l’ONUSIDA pour renforcer les ripostes communautaires à l’épidémie de VIH et faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH, en particulier les jeunes, soient impliquées dans l’élaboration des politiques et des programmes qui touchent leur santé et leur bien-être.

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