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La Moldavie étend ses services de réduction des risques à toutes les prisons

05 mai 2023

Escorté par un gardien, Alexander Godin traverse plusieurs portes verrouillées afin de rejoindre la pharmacie de la prison 16. Il fait ce chemin tous les jours pour aller chercher son médicament, une dose de méthadone sous forme de sirop. La méthadone est un traitement par agonistes opioïdes (TAO) destiné à aider les personnes à surmonter les symptômes liés au sevrage, à diminuer la dépendance à l’héroïne et à prévenir les infections au VIH à cause d’aiguilles infectées.

Quelques prisons en Moldavie ont commencé à proposer ce type de service de réduction des risques dès 2000.

Aujourd’hui, toutes le font.

« Je suis sous traitement de substitution à la méthadone depuis 10 ans », explique M. Godin. Sa famille l’a convaincu de recourir à ces services pour retrouver la santé.

« Pendant des années, j’ai pris des médicaments et des opiacés. J’avais besoin d’argent pour les payer, donc les problèmes ont commencé dans ma famille », raconte-t-il.  Depuis qu’il participe au programme, il se sent beaucoup mieux.

Toute nouvelle personne détenue dans l’un des 17 centres pénitentiaires du pays voit psychiatre et médecin. Si nécessaire, on lui propose de participer à un programme de traitement. Les services complets de réduction des risques incluent non seulement le traitement contre la dépendance aux drogues, mais aussi l’échange de seringues et d’aiguilles, et le dépistage et le traitement du VIH. La prévalence du VIH est de 11 % chez les personnes qui consomment des drogues injectables en Moldavie, contre 0,36 % dans le reste de la population.

Il s’agit d’un des groupes les plus touchés du pays. 

Pour Maria Potrîmba, responsable des maladies infectieuses à la prison 16 (Pruncul), aider les personnes détenues à se libérer des drogues, a des effets positifs.

« Un patient ou une patiente, qui suit ce traitement de substitution, a davantage conscience des conséquences et sera plus susceptible de suivre son autre traitement », explique-t-elle.

Les prisons s’assurent également de fournir des seringues propres et des volontaires parmi la population carcérale s’occupent du ramassage tous les deux jours.

Le directeur de l’unité de médecine de la prison 13 (Chisinau) estime que les services de réduction des risques sont importants pour les personnes en détention et pour le personnel pénitentiaire.

« Les volontaires sont des personnes détenues et leur grande majorité reçoit également un traitement pour des maladies transmissibles telles que le VIH, l’hépatite ou la tuberculose », annonce Oleg Costru.

Année après année, la Moldavie augmente les ressources allouées à son programme carcéral. « Au début, lorsque ces services ont été élaborés, ils étaient financés par des sources externes », indique Irina Barbîroș, responsable du service médical de l’administration pénitentiaire nationale. « Au fil des ans, l’État a endossé cet engagement et a intégré le financement de ces services dans son budget. »

L’ONUSIDA, l’ONUDC et l’OMS soutiennent depuis longtemps l’extension de ces services à toutes les prisons. Actuellement, selon Harm Reduction International, seuls 59 pays dans le monde fournissent le TAO dans les prisons.

Il a pourtant été démontré que la réduction des risques n’augmentait pas le nombre de personnes dépendantes à la drogue, mais avait plutôt un impact bénéfique sur les bénéficiaires et la santé publique.

Svetlana Plamadeala, directrice nationale de l’ONUSIDA en Moldavie, a vu les projets pilotes prendre leur essor dans le pays et est assez fière du succès de la couverture nationale.

« Il s’agit vraiment de mettre les personnes au premier plan et au centre de l’attention, ainsi que d’adopter une approche de santé publique solide », conclut-elle. Pour elle, pour mettre fin au sida, il est essentiel de protéger la santé et les droits humains des personnes qui consomment des drogues « Il s’agit d’œuvrer pour l’égalité. »

Vidéo

Collaborer pour aider les populations réfugiées en République de Moldavie

24 mars 2022

Au début de l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement de la République de Moldavie voisine de l’Ukraine a estimé qu’environ 300 000 personnes pourraient fuir vers le pays. Cette estimation est désormais passée à 1 million de personnes réfugiées : un chiffre énorme pour ce pays de seulement 2,6 millions d’habitantes et habitants, qui compte parmi les plus pauvres d’Europe.

Peu après le début de la guerre, plusieurs organisations humanitaires, agences des Nations Unies et partenaires de la société civile, placés sous l’égide du gouvernement, ont formé des groupes de coordination de la riposte. Ils ont commencé à répondre aux besoins les plus pressants des personnes fuyant la guerre, notamment pour ce qui est de l’hébergement, de l’alimentation, de la santé, de la protection sociale, de la prévention de la violence sexiste et du soutien en matière de santé mentale.

« Nous devons en premier lieu nous concentrer sur les besoins fondamentaux. Il reste encore beaucoup à faire en matière de coordination avec les nombreuses organisations humanitaires qui participent à la riposte. C’est également la première fois que les Moldaves affrontent une crise de cette ampleur. Ainsi, nous apprenons et tirons des leçons au fur et à mesure », a déclaré Iurie Climasevschi, coordinateur national pour le sida à l’hôpital de dermatologie et des maladies transmissibles de la République de Moldavie.

Svetlana Plamadeala, responsable pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie, a visité plusieurs centres de personnes déplacées près de la frontière ukraino-moldave. « Les gens y sont bien accueillis. Le gouvernement veille à apporter un hébergement et de la nourriture et essaie de garantir que les enfants aillent à l’école ou à la crèche. En effet, 75 % des personnes réfugiées environ sont des femmes et des enfants et on recense quelque 40 000 enfants de moins de 18 ans dans les centres », a-t-elle expliqué.

Selon Mme Plamadeala, près de la moitié des personnes réfugiées sont hébergées chez la population locale. « Nous voyons l’extraordinaire mobilisation de gens ordinaires, qui apportent un soutien remarquable aux personnes qui fuient la guerre », a-t-elle déclaré. 

Le gouvernement s’engage à ce que les personnes réfugiées ukrainiennes reçoivent les mêmes services que les Moldaves, y compris ceux liés au VIH. « Si une personne réfugiée demande une thérapie antirétrovirale, nous lui fournirons. Nous ne refuserons pas d’aider quelqu’un si nous pouvons le faire », a annoncé M. Climasevschi.

« L’ONUSIDA a participé au processus de planification dès le début de la crise afin de garantir que les personnes réfugiées aient accès à tous les services liés au VIH dont disposent les Moldaves, y compris la thérapie antirétrovirale, le traitement de substitution aux opioïdes et le dépistage du VIH et de la tuberculose  », a indiqué Mme Plamadeala. « La stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH demeurent monnaie courante. Il est possible que toutes les personnes vivant avec le VIH n’aient pas pu accéder aux services, c’est pourquoi nous nous engageons avec nos partenaires de la société civile à fournir de notre propre initiative des informations aux personnes afin qu’elles sachent où se tourner pour obtenir de l’aide. »

Ruslan Poverga, de l’organisation non gouvernementale Initiativa Pozitiva, a déclaré que l’organisation s’occupe actuellement d’identifier les personnes réfugiées qui ont besoin d’un traitement antirétroviral et de les orienter vers des services d’assistance. « Nous avons déjà pris l’initiative d’informer les gens et, si nécessaire, de fournir un ensemble intégré de services de prévention du VIH, y compris le dépistage du VIH, de la tuberculose et de l’hépatite, ainsi que la fourniture de préservatifs et de solutions de réduction des risques. Nous aurons une meilleure compréhension des besoins pour ces types de services dans un avenir proche. »

Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie a réalloué des fonds pour répondre à des besoins humanitaires urgents. Cela augmentera la capacité du Programme national de lutte contre le sida à fournir un traitement antirétroviral à un nombre beaucoup plus important de personnes réfugiées vivant avec le VIH. Des tests de la charge virale sont disponibles pour vérifier si un changement de régime de traitement est nécessaire.

« La situation évolue. Nous la surveillons de très près pour comprendre quand et auprès de qui chercher plus de soutien. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est prêt à procéder à des réallocations si nécessaire, et la République de Moldavie est en mesure d’accéder aux ressources du fonds d’urgence du Fonds mondial. Dans le cas où le Programme national de lutte contre le sida ne serait pas en mesure de répondre à ces besoins, nous chercherons à obtenir davantage d’aide du Fonds mondial, de l’ONUSIDA, du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance et de l’Organisation mondiale de la Santé », a déclaré Mme Plamadeala.

La République de Moldavie, pionnière du suivi de l’épidémie par les communautés à l’aide de technologies de pointe

31 mai 2021

La République de Moldavie a lancé une plateforme en ligne, ScorecardHIV, pour mesurer les progrès réalisés dans la riposte au VIH dans le pays.

Ce nouvel outil comprend des indicateurs et des données sur l’épidémiologie, le financement et l’approvisionnement, les programmes, les droits humains et les services dirigés par les communautés. Il permettra aux institutions gouvernementales, aux responsables des programmes de santé, aux organisations de services de lutte contre le VIH, aux communautés et aux autres parties prenantes de suivre les progrès et d’évaluer l’efficacité des programmes de lutte contre le VIH dans le pays. Un système de filtrage des données permet de personnaliser les indicateurs en fonction des intérêts et des besoins des utilisatrices et utilisateurs.

« Le ministère dirigera l’initiative et fournira un soutien politique pour garantir une mise en œuvre efficace, systématique et durable de l’outil », a déclaré Denis Chernelya, secrétaire d’État au ministère de la Santé, du Travail et de la Protection sociale. « Il s’agira d’un outil extrêmement utile pour le suivi interne ainsi que pour comprendre les principaux facteurs qui contribuent à la réalisation des objectifs fixés ou les entravent. »

L’initiative ScorecardHIV vise à assurer un suivi ouvert, transparent et collectif de la riposte au VIH par l’État et les communautés. Elle contribuera à analyser les données en temps réel et à riposter rapidement au VIH en utilisant des données probantes. La plateforme a été mise au point par le bureau pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie avec l’organisation non gouvernementale Positive Initiative et d’autres organisations de la société civile locale sous l’égide du ministère de la Santé, du Travail et de la Protection sociale, ainsi que du Programme national de prévention et de contrôle du VIH/sida et des infections sexuellement transmissibles.

La carte d’indicateurs de la fiche d’évaluation, discutée et approuvée par toutes les parties prenantes, provient du programme national de lutte contre le VIH, des ministères, des agences gouvernementales et des organisations de la société civile. Elle est mise à jour régulièrement (tous les mois, trimestres ou semestres) en fonction de l’indicateur sélectionné. La plateforme permet d’agréger les données de différentes applications et sources et de visualiser quasiment en temps réel les progrès et les échecs dans la mise en œuvre du programme de lutte contre le VIH. Un groupe de travail composé de plusieurs organisations communautaires mettra à jour la fiche d’évaluation et la vérifiera périodiquement.

ScorecardHIV illustre bien comment les données en temps réel, la technologie et l’innovation peuvent servir à prendre des décisions éclairées par des données probantes et renforcer la coopération entre le gouvernement et les communautés.

« Si nous devons prendre des décisions aujourd’hui, alors nous avons besoin des données les plus récentes à l’instant T. Nous avons concentré nos efforts sur la numérisation de tous les processus possibles, la création d’une infrastructure et l’identification de solutions informatiques permettant de regrouper les données, puis sur la création d’un outil d’analyse qui nous livrera les principaux indicateurs », a déclaré Ruslan Poverga, directeur de Positive Initiative.

« Nous saluons une avancée aussi importante en République de Moldavie », a déclaré Alexander Goliusov, directeur par intérim de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale.  « La fiche d’évaluation a été élaborée conformément aux principes fondamentaux de la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida. Ces derniers comprennent notamment une participation significative et quantifiable de la société civile, une riposte nationale basée sur les preuves scientifiques et les connaissances techniques disponibles, et le respect des droits humains et de l’égalité des sexes. Je pense que la capacité de suivre les progrès en temps réel et d’identifier les domaines prioritaires pour des mesures rapides, ainsi que la volonté politique et l’adhésion de l’administration nationale permettra à la République de Moldavie d’accélérer considérablement les progrès en vue d’atteindre l’objectif de mettre fin au sida d’ici 2030. »

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ScorecardHIV

Espoir à Tiraspol

06 janvier 2021

Nadezhda Kilar se bat déjà depuis plusieurs années contre les prestataires de services de santé. « J’étais en désaccord avec la manière dont les services d’obstétrique sont apportés aux femmes vivant avec le VIH », explique Mme Kilar. « Les droits de ces femmes sont violés depuis leur admission [à la maternité] jusqu’à leur départ. »

Mme Kilar vit à Tiraspol dans la République de Moldavie et est séropositive depuis plusieurs années. Sa charge virale est indétectable grâce à la thérapie antirétrovirale, mais elle a néanmoins été isolée au cours de sa grossesse et de l’accouchement. Elle a été gardée à l’écart, elle a accouché dans une salle d’accouchement séparée et elle a été placée après la naissance dans une chambre réservée aux femmes vivant avec le VIH... avec des barreaux à la fenêtre.

« Toutes les autres femmes sortent par la porte principale où leur famille les attend avec fleurs et photographe. Mais on m’a fait sortir par l’arrière où se trouvent les poubelles », se souvient-elle.

Et les discriminations ne se sont pas arrêtées à elle. « Bien que mon fils soit séronégatif, à la maternité, il a été gardé à l’écart dans une chambre spéciale avec une pancarte « Contact VIH » accrochée au-dessus de lui. Pourquoi cette stigmatisation devrait-elle toucher un enfant ? », continue Mme Kilar

« Je souhaite donner naissance à mon second enfant dans une maternité comme les autres. Et je suis persuadée que j’y arriverai. Il reste fort à faire pour que les choses changent, mais il est essentiel que je défende mes droits », indique-t-elle.

La relation de Mme Kilar avec son mari a commencé à se détériorer aux premiers signes de violence. Pendant longtemps, elle n’a rien entrepris, car elle pensait que cette violence était normale. « Mon père battait souvent ma mère. Moi-même, j’ai fini deux fois à l’hôpital après qu’il m’a rouée de coups. » Ne sachant pas quoi faire, elle s’est enfoncée dans la dépression. « J’avais perdu l’envie de vivre », se souvient-elle.

Mais sa vie a doucement commencé à prendre une nouvelle direction. Lorsque Mme Kilar s’est rendu compte qu’elle n’arriverait pas à surmonter ses problèmes financiers, la violence et sa dépression, elle a suivi les conseils d’une consultante communautaire travaillant dans le centre anti-VIH de Tiraspol où elle se rend et a rejoint le Women’s Mentoring Programme. Elle y a retrouvé 20 autres femmes séropositives issues de différentes communautés de la région. Ce programme de mentorat de femmes est un projet commun de l’ONU Femmes et de l’ONUSIDA financé par le gouvernement suédois. Il repose sur des consultantes et des mentors communautaires qui aident les femmes séropositives à identifier leurs problèmes, à connaître leurs droits et à chercher de l’aide pour lutter contre la violence et la discrimination.

« J’ai compris que rien ne serait plus comme avant. J’ai réalisé que je n’accepterais plus les coups », explique Mme Kilar.

Depuis 2019, Mme Kilar travaille dans la vente et étudie à l’université pour devenir enseignante. « Ce n’est pas facile pour moi. Mes nuits sont courtes, mais aujourd’hui je sais que je peux résoudre moi-même mes problèmes », souligne-t-elle.

Iren Goryachaya, coordonnatrice du programme de mentorat de femmes, explique que cette initiative fournit une large palette de services. « Nous ne nous occupons pas uniquement des formes de discrimination dans le système de santé ou de lutter contre les violences, nous adoptons différents points de vue pour comprendre l’histoire individuelle de chaque femme. Il s’agit tout d’abord d’aider ces femmes à accepter leur statut sérologique et à cesser de s’auto-stigmatiser. C’est essentiel pour que le personnel médical ou les hommes changent d’attitude envers elles. »

« Souvent, les femmes en République de Moldavie n'accèdent pas facilement à des informations fiables sur le VIH. Elles ne sont toujours pas en mesure de défendre leur droit à des rapports sexuels sans risque. Cette situation est aggravée par différentes formes de violences comme les violences sexuelles, les violations généralisées des droits des femmes et le contrôle exercé par les hommes. Tout cela empêche les femmes de défendre leur droit à la santé », explique Svetlana Plamadeala, représentante de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie.

Mme Kilar a foi en l’avenir. « Je me considère comme une femme libre. Je fais ce que je veux. Mes enfants grandissent dans un environnement sans danger. Mon statut VIH ne me pose pas de problème. Si je décide d’avoir un autre enfant, j’accoucherai dans un hôpital comme les autres. »

Notre action

Droits humains

Chisinau signe la Déclaration de Paris

04 juin 2019

Ruslan Codreanu, maire suppléant de Chisinau, République de Moldavie, a signé la Déclaration de Paris pour mettre fin à l’épidémie de sida dans les villes le 31 mai dernier. Par cette signature, la ville s’engage à atteindre d’ici 2020 les objectifs 90-90-90, à savoir que 90 % de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, que 90 % des personnes positives au VIH reçoivent un traitement antirétroviral et que 90 % des personnes recevant un traitement antirétroviral présentent une charge virale durablement supprimée. La ville ciblera particulièrement la population marginalisée et vulnérable ainsi que l’élimination des stigmatisations et des discriminations.

« Atteindre l’objectif 90-90-90 sera difficile, mais il n’est jamais trop tard pour commencer à mettre en œuvre les changements nécessaires afin d’améliorer la vie et la santé des gens. Les autorités de la ville s’engagent aujourd’hui à accroître sensiblement la couverture des résidents de Chisinau en matière de prévention du VIH, de services de dépistage et de traitement, dans le but de mettre fin à l’épidémie de sida et de concentrer leurs efforts sur les programmes destinés aux populations clés », a déclaré M. Codreanu.

M. Codreanu a annoncé que le conseil municipal s’apprêtait à approuver un nouveau programme de lutte contre le VIH 2019-2020 pour la ville. Ce programme offrira en priorité des services supplémentaires en matière de dépistage et de traitement du VIH à environ 750 personnes vivant avec le VIH, ainsi que des campagnes de prévention du VIH destinées aux populations clés.

« Chisinau doit agir rapidement, non seulement pour atteindre l’objectif 90-90-90, mais aussi pour éliminer les discriminations vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH et des populations clés, car elles représentent encore un obstacle conséquent. Dans sa lutte, notre ville n’est pas isolée. Chisinau reçoit le soutien d’une équipe de responsables régionaux et nationaux désireux de partager leur expertise », explique Svetlana Plamadeala, responsable pays de l’ONUSIDA pour la République de Moldavie.

Chisinau soutient déjà une série de programmes de prévention du VIH destinés aux populations clés, comme des programmes thérapeutiques de réduction des risques et de substitution aux opiacés pour les personnes qui consomment des drogues injectables, des campagnes de dépistage rapide du VIH et de distribution de préservatifs aux professionnel(le)s du sexe et à leur clientèle, ainsi que la distribution de préservatifs aux homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il est toutefois prévu que l’adoption du nouveau programme municipal de lutte contre le VIH renforce considérablement la qualité, la couverture et l’impact de ces programmes.

Chisinau est la septième ville d’Europe de l’Est et d’Asie centrale signataire de la Déclaration de Paris, qui a été signée par plus de 300 autres villes dans le monde depuis 2014.

La signature de la Déclaration de Paris à Chisinau est le dernier résultat en date d’une longue histoire de coopération efficace entre les organisations nationales, gouvernementales et non gouvernementales, les réseaux régionaux représentant les populations clés et les organisations internationales

Le gouvernement évalue à environ 3 200 le nombre de personnes vivant avec le VIH à Chisinau.

« Aujourd’hui, nous témoignons de ce qui peut être accompli grâce àla volonté politique. Il est primordial pour nous que la Déclaration de Paris ne soit pas une nième déclaration d’intention, mais qu’elle donne lieu à l’adoption du programme municipal de lutte contre le VIH, et qu’il soit assorti de buts spécifiques et mesurables, de rôles et d’un budget », a déclaré Ruslan Poverga, Directeurgénéral de l’Association Positive Initiative.