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Déclaration conjointe des responsables du Fonds mondial, de l’ONUSIDA et du PEPFAR sur la loi contre l'homosexualité votée en Ouganda en 2023

18 mai 2023

GENÈVE | WASHINGTON, D.C., 29 mai 2023 — Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) sont profondément préoccupés par les répercussions négatives de la loi contre l'homosexualité votée en Ouganda en 2023 sur la santé de la population ougandaise et sur la riposte au sida, qui fournit jusqu'à présent d'excellents résultats.

Le rôle exemplaire de l’Ouganda pour mettre fin à la pandémie de sida comme menace de santé publique

L’Ouganda et le président Yoweri Museveni jouent un rôle exemplaire dans la lutte pour éradiquer le sida. Des progrès ont été accomplis grâce à la mise en place de programmes à grande échelle de prévention, de diagnostic, de traitement et de prise en charge, tous fournis dans un souci d’offrir un accès aux soins de santé à ceux et celles qui en ont besoin, sans stigmatisation ni discrimination. Cette approche a permis de sauver des vies. Les systèmes de santé résilients établis pour soutenir la riposte au sida profitent à la population ougandaise dans son ensemble. Cette réalité a été d'autant plus visible lorsque le personnel de santé communautaire et les systèmes de santé développés pour la riposte au sida ont joué un rôle clé dans la lutte contre la COVID-19 et d’autres maladies. Il est essentiel de préserver cette approche : les failles de la riposte de santé publique au VIH auront des répercussions à l’échelle du système qui pourraient nuire à tout le monde. 

La réussite est à portée de main

Nous savons que nous serons en mesure de surmonter ce problème de santé publique lorsque nous veillerons à ce que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, que 95 % d’entre elles suivent un traitement et que 95 % de ces dernières parviennent à une charge virale indétectable. L’Ouganda peut y arriver. En 2021, 89 % des personnes vivant avec le VIH en Ouganda connaissaient leur statut sérologique, plus de 92 % des personnes qui le connaissaient recevaient une thérapie antirétrovirale et 95 % des personnes sous traitement avaient une charge virale indétectable. L’Ouganda est bien parti pour atteindre les objectifs de l’ONUSIDA en matière de traitement du VIH si ces progrès sont pérennisés. 

La discrimination menace les avancées dans la riposte au sida

Les succès enregistrés par l’Ouganda dans sa riposte au VIH sont aujourd’hui gravement menacés. La loi contre l'homosexualité votée en 2023 va entraver l’éducation à la santé et la portée des actions qui peuvent aider à mettre fin au sida comme menace de santé publique. La stigmatisation et la discrimination liées à l’adoption de la loi ont déjà réduit l’accès aux services de prévention et de soins. La confiance, le secret médical et l’absence de stigmatisation sont indispensables pour ceux et celles qui recherchent une prise en charge de santé. Les personnes LGBTQI+ en Ouganda craignent de plus en plus pour leur sécurité. Le risque d'agressions, de sanctions et de marginalisation accrue décourage de plus en plus de personnes à bénéficier de services de santé vitaux.

L’Ouganda s'est plusieurs fois distingué par son leadership et sa volonté de mettre fin au sida et a rencontré un grand succès en n'oubliant personne. Nous demandons conjointement un réexamen de la loi afin que l’Ouganda puisse poursuivre sur sa lancée afin d'assurer un accès équitable aux services de santé et mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030. 

Peter Sands, directeur exécutif, Fonds mondial

Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA et secrétaire générale adjointe des Nations Unies

Ambassadeur John Nkengasong, coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour la diplomatie en matière de santé mondiale, Secrétariat d’État des États-Unis

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Découvrez quels pays criminalisent les populations clés

Le nouveau projet de loi anti-homosexualité de l’Ouganda risque de nuire à la santé publique

03 mai 2023

GENÈVE/JOHANNESBURG, le 3 mai 2023—En réponse à l’adoption du projet de loi anti-homosexualité par le Parlement ougandais, l’ONUSIDA a averti que sa promulgation porterait atteinte aux efforts de l’Ouganda pour mettre fin au sida d’ici 2030, car ce texte viole des droits humains fondamentaux, y compris le droit à la santé et rien de moins que le droit à la vie. 

La directrice de l’ONUSIDA pour l’Afrique australe et orientale, Anne Githuku-Shongwe, a déclaré : 

« L’Ouganda a accompli d’excellents progrès dans la lutte contre la pandémie de sida. Cette nouvelle loi, si elle est promulguée, sabordera ces avancées.  

Elle éloignera des communautés des services vitaux et empêchera le personnel de santé, y compris des groupes de la société civile, de fournir la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH nécessaires. 

Les preuves sont indiscutables : l’institutionnalisation de la discrimination et de la stigmatisation exclura encore plus des communautés vulnérables des services de santé vitaux. Des études menées en Afrique subsaharienne montrent que dans les pays qui criminalisent l’homosexualité, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays qui ne disposent pas de ce type de lois. 

Tout le monde pâtirait de cette loi qui saperait les efforts de santé publique.

Ce projet de loi néfaste est à l’opposé de la dynamique positive de décriminalisation qui traverse l’Afrique et le monde entier où l’on observe que de nombreux pays abrogent d’anciennes lois coloniales punitives nuisibles. La décriminalisation sauve des vies et profite à toute la société. 

Les organisations de santé publique ont salué le rejet par le président de l’ancien projet de loi. Ce nouveau projet de loi, à l’instar du précédent, pourrait nuire à la santé publique. Par conséquent, il ne devrait pas non plus entrer en vigueur. »

L’ONUSIDA exhorte le gouvernement ougandais à ne pas promulguer une loi néfaste pour la santé publique

22 mars 2023

GENÈVE/JOHANNESBURG, le 22 mars 2023 —  En réponse à l’adoption par le parlement ougandais du projet de loi homophobe, l’ONUSIDA met en garde contre les répercussions extrêmement néfastes sur la santé publique de ce texte s'il est promulgué. De fait, il réduira les droits humains relatifs à l’accès à des services vitaux pour des personnes vivant avec le VIH et certaines des populations les plus vulnérables d’Ouganda. 

La directrice de l’ONUSIDA pour l’Afrique australe et orientale, Anne Githuku-Shongwe, a déclaré : 

« Si cette loi est promulguée, elle ruinera les efforts de l’Ouganda pour mettre fin au sida d’ici 2030. Ce texte viole les droits humains fondamentaux, y compris le droit à la santé et le droit même à la vie.   

Il éloignera des communautés des services vitaux et empêchera le personnel de santé, y compris des groupes de la société civile, de fournir la prévention, le dépistage et le traitement anti-VIH nécessaires.   

Les preuves sont indiscutables : l’institutionnalisation de la discrimination et de la stigmatisation exclura encore plus des communautés vulnérables des services de santé vitaux. Des études menées en Afrique subsaharienne montrent que dans les pays qui criminalisent l’homosexualité, la prévalence du VIH est cinq fois plus élevée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que dans les pays qui ne disposent pas de ce type de lois.  

Tout le monde pâtira de cette loi qui sapera les efforts de santé publique.  

Ce texte, s’il est promulgué, portera préjudice à la population ougandaise. Son impact se paiera en vies et en de nouvelles contaminations au VIH. Nous exhortons le gouvernement à ne pas promulguer cette loi néfaste. » 

La loi prévoit d’imposer une peine d’emprisonnement à vie en cas de relations homosexuelles et la peine de mort pour les « infractions aggravées ». Elle comprend même une obligation de signaler les relations homosexuelles, le non-respect de ce devoir pouvant être puni d’une peine maximale de 6 mois de prison.  

Ce projet de loi néfaste est à l’opposé de la dynamique positive de dépénalisation qui traverse l’Afrique et le monde entier où l’on observe que de nombreux pays abrogent d’anciennes lois coloniales punitives néfastes. La décriminalisation sauve des vies et profite à toute la société. 

Bien que le projet de loi homophobe ait été adopté par le parlement, il n’est pas encore promulgué en tant que loi et peut, dans l’intérêt de la promotion de la santé publique et de l’égalité des droits des citoyens et citoyennes de l’Ouganda, être rejeté par le président. Il n’est pas trop tard pour rejeter ce projet de loi et sauver des vies.

Assurer l’autonomie des consommateurs et consommatrices de drogues injectables en Ouganda

18 janvier 2022

Les difficultés causées par la pandémie de COVID-19 ont aggravé les difficultés rencontrées par les toxicomanes. 

En Ouganda, les confinements liés à la COVID-19 ont entravé l’accès au traitement anti-VIH et à d’autres services de santé, y compris à la thérapie médicalement assistée destinée aux toxicomanes, à savoir la fourniture de doses quotidiennes de méthadone. L’accès aux systèmes d’assistance, tels que les centres d’accueil, a également été touché. 

« Pendant le confinement dû à la COVID-19, j’ai eu beaucoup de mal à accéder à la dose quotidienne de ma thérapie médicalement assistée à cause des restrictions de déplacement, car il fallait une autorisation du conseil local. Toutefois, c’était très compliqué et très long d’obtenir cette autorisation de déplacement du conseil local, par conséquent cela a été difficile de vivre sans accéder à ces services essentiels », a déclaré Nsereko Joshua (nous avons changé son nom) qui suit actuellement une thérapie médicalement assistée.

Une analyse des répercussions de la pandémie de COVID-19 menée en juillet 2020 par l’Uganda Harm Reduction Network (UHRN) a révélé un recul de l’accès aux préservatifs, à la prophylaxie pré-exposition, aux conseils, à l’assistance psychosociale, au dépistage du VIH, aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à l’assistance juridique. Cette étude a également souligné une augmentation de 25 % des violations des droits humains signalées chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables pendant le confinement lié à la COVID-19. L’analyse indique entre autres que les arrestations et les détentions, les violences basées sur le genre et les expulsions nocturnes par la police se sont multipliées.

Lorsque le Fonds de solidarité de l’ONUSIDA pour les populations clés a été dévoilé en décembre 2020, Wamala Twaibu, fondateur et président de l’Eastern Africa Harm Reduction Network et de l’UHRN, a vu une opportunité d’autonomiser les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Il a imaginé une transformation de la communauté qui permettrait à ses membres de s’entraider en cas de besoin en gérant leurs propres sources de revenus.

« Cela faisait plus de sept ans que je consommais des drogues injectables et je sais à quoi ressemble le quotidien de toxicomanes. Mon ambition est d’améliorer la santé, les droits humains et le bien-être socioéconomique des toxicomanes », a-t-il déclaré.

M. Twaibu a noté que la consommation de drogues injectables et la dépendance à la drogue ont souvent des impacts à long terme sur le statut socioéconomique et la santé d’une personne. Le manque de compétences professionnelles, les antécédents criminels, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que la criminalisation de l’usage de drogues sont quelques-uns des principaux problèmes qu'affrontent régulièrement les consommateurs et consommatrices de drogues injectables.

L’UHRN a demandé et a obtenu en 2021 une subvention du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA afin de lancer le projet Empowered PWID Initiative for Transformation (EPIT). Grâce à l’EPIT, les membres de la communauté qui suivent actuellement une thérapie médicalement assistée développeront des compétences en artisanat afin d’avoir une source de subsistance pérenne. M. Twaibu a souligné que le projet reposera sur la transmission de connaissances et de compétences en gestion d’une petite entreprise aux consommateurs et consommatrices de drogues injectables. 

Environ 80 personnes sous thérapie médicalement assistée seront impliquées dans l’EPIT, elles seront réparties en 16 groupes de cinq et six groupes au moins seront dirigés par une femme dans les cinq arrondissements de Kampala. 

Une approche « Save, take and return » sera utilisée pour garantir la pérennité de cette initiative. Cette stratégie encourage les bénéficiaires à épargner chaque jour une partie des bénéfices générés par les entreprises sociales avant de récupérer cet argent quelques mois plus tard. 

« Ce fonds s’intéresse à l’émancipation socioéconomique des populations clés sous l’égide de la communauté touchée. C’est ce qui fait tout son intérêt. Il est important que la communauté détienne la mainmise sur l’initiative, car il ne faut rien faire pour nous sans nous impliquer », a déclaré M. Twaibu. « Le changement est possible lorsque nous nous entraidons sans discrimination ni stigmatisation. Je souhaite voir une communauté de consommateurs et consommatrices de drogues injectables transformée et responsabilisée, [avec ses membres] capables de se soutenir mutuellement en cas de besoin », a-t-il ajouté. 

Compte tenu des effets de la pandémie de COVID-19 jusqu’à aujourd’hui, M. Twaibu a peur que la prochaine vague n’affecte l’initiative. Il prévoit toutefois un programme d’artisanat totalement prêt et fonctionnel dans les cinq arrondissements de Kampala et un déploiement dans d’autres régions où travaille l’UHRN. 

Maintenant qu’il fait partie du projet EPIT, M. Joshua aborde l’avenir avec plus d’optimisme. « J’ai hâte de guérir complètement de la toxicomanie et je pense que la thérapie médicalement assistée me permettra d’y arriver », a-t-il déclaré. « Et je pense que le programme EPIT me donnera l’occasion de renforcer ma motivation et de démontrer que je prends ma guérison au sérieux avec la possibilité de gagner quelque chose pour ma subsistance et pour le transport afin de chercher mon traitement. Je pense que même après ce programme, ces compétences m’aideront à soutenir ma famille et moi-même. »

Notre action

Populations clés

« C’est peut-être moi qui ai eu de la chance »

03 février 2021

La vie de Martha Clara Nakato a changé du jour au lendemain suite à un test spontané du VIH qui s’est révélé positif. Lorsque cette citoyenne ougandaise a découvert sa séropositivité, elle avait 14 ans et n’avait jamais eu de rapports sexuels.

« Je suis juste allée avec mon frère jumeau pour ne pas qu’il fasse le test tout seul. Je n’aurais jamais cru qu’un dépistage allait changer ma vie à jamais », explique-t-elle en se souvenant du choc et de la confusion qui ont suivi l’annonce du résultat.

Le test de son frère s’est quant à lui révélé négatif. 

Mme Nakato a appris peu après par son père qu’elle était née avec le VIH. Elle était la seule sur huit enfants à avoir été contaminée par leur mère séropositive qu’elle a perdue à cinq ans des suites de maladies opportunistes. 

« Je ne sais pas pourquoi cela m’est arrivé. Si cela se trouve, c’est moi qui ai eu de la chance. Peut-être qu’il y avait une raison à cela pour moi. Quand je regarde mon passé, je sais maintenant que la seule manière de découvrir sa raison d’être consiste à penser à la chose qui fait le plus mal », raconte Mme Nakato.

Mme Nakato a puisé dans sa douleur pour agir. Elle travaille aujourd’hui en tant que militante des droits humains et de la lutte contre le VIH au sein de l’Uganda Network of Young People Living with HIV/AIDS (UNYPA). 

En 2019, pour la sixième campagne mondiale de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, elle est l’une des cinq personnes à avoir été choisies pour illustrer la lutte du Fonds mondial.

« Je fais beaucoup de mentorat et d’interventions pour motiver les gens », explique Mme Nakato qui puise dans sa propre histoire pour montrer comment le respect du traitement du VIH permet aux personnes séropositives de vivre pleinement et en bonne santé. 

L’activité de sensibilisation et de mentorat de Mme Nakato implique beaucoup d’interactions avec des jeunes directement dans leurs communautés. Suite à l’arrivée de la COVID-19, elle a dû revoir sa manière de rencontrer ce public tout en respectant les mesures d’éloignement physique mises en place.

« Il n’était plus possible de réaliser la plupart des interventions en face à face. Nous avons eu beaucoup de mal à entrer en contact avec les jeunes vivant dans les zones rurales qui n’ont pas accès à Internet ou un smartphone », se souvient Mme Nakato.

Mme Nakato et son équipe ont alors pris conscience de l’importance de rencontrer les jeunes sur les médias sociaux, comme Facebook, pour faire passer son message. 

L’ONUSIDA apporte un soutien technique et financier au concours de beauté Y+ et au congrès des jeunes que l’UNYPA organise tous les ans. Le concours de beauté élit un Mister et une Miss Y+ afin d’encourager les jeunes séropositifs à se rassembler, à être fiers et fières de leur beauté et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Au cours de l’épidémie de COVID-19, l’ONUSIDA a garanti aux organisations communautaires comme l’UNYPA un accès aux plateformes nationales, par exemple, au secrétariat national sur la COVID-19, afin d'échanger avec le gouvernement et de fournir une aide et une assistance alimentaire de meilleure qualité aux communautés dans le besoin.

Mme Nakato est née en 1996 alors qu’aucun traitement du VIH n’était disponible en Ouganda. Cette année-là, 34 000 enfants âgés de 0 à 14 ans ont été infectés par le VIH. 

Aujourd’hui, 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH en Ouganda ont accès aux services de prévention de la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant). Ce type de transmission a fortement reculé et le pays a réussi à réduire de 86 % les infections au VIH chez les enfants depuis 2009. 

« Je ne veux pas accoucher d’un enfant séropositif ou que cela arrive à une autre femme. Nous avons maintenant les moyens d’éviter cela, ce qui n’était pas le cas pour de nombreuses personnes par le passé », continue-t-elle. 

En tant que militante de la cause du sida, Mme Nakato a des objectifs pour elle et pour la société. Elle espère voir un jour le monde libéré du sida. Elle souligne l’importance de respecter le traitement du VIH afin que cela puisse arriver un jour.

« S’il y a bien une chose que je sais, c’est que je suis la preuve vivante [de l’efficacité] du traitement. Je suis la preuve vivante que l’on peut s’aimer soi-même », conclut-elle.

L’ONUSIDA demande que la communauté LGBT en Ouganda soit toujours traitée avec respect et dignité

12 janvier 2021

GENÈVE, le 12 janvier 2021—L’ONUSIDA s’inquiète que les diffamations à l’encontre des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en Ouganda puissent alimenter les violences, la stigmatisation et la discrimination à leur encontre et diminuer leur accès aux services essentiels, dont ceux liés au VIH. Récemment, lors d’une interview dans les médias, le président Yoweri Museveni a décrit comme une « déviance » le fait d’être LGBT.

« Rien ne justifie l’utilisation de termes humiliants comme « déviance » pour décrire les personnes LGBT », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « La stigmatisation et la discrimination reposant sur l’orientation sexuelle violent les droits de personnes et les écartent des services de dépistage, de traitement, de prévention et de soin du VIH. L’épidémie de VIH ne prendra jamais fin si certains groupes sont exclus des services de santé. »

Dans le monde, l’ONUSIDA lutte aux côtés d’organismes gouvernementaux législatifs ou autres, ainsi que de la société civile en faveur de l’adoption de lois anti-discrimination et de protection. Leur objectif est d’éliminer la discrimination et les violences à l’encontre de la population LGBT et d’encourager le droit universel à la santé.

Ces dernières années, l’Ouganda a accompli des progrès considérables contre l’épidémie du VIH. On estime que sur les 1,5 million de personnes vivant avec le VIH dans le pays en 2019, 1,3 million d’entre elles connaissait leur statut sérologique et 1,2 million suivait un traitement. En Ouganda, plus de 95 % des femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH reçoivent une thérapie antirétrovirale pour les maintenir en bonne santé et empêcher la transmission du virus à leur enfant.

Toutefois, en Ouganda, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont moins susceptibles de recourir aux services de dépistage, de traitement, de prévention et de soin du VIH qui leur permettraient de rester en bonne santé. Cette situation est due entre autres à la stigmatisation et à la discrimination dont fait l’objet cette population au sein du système de santé et de la société. 

« Pour mettre un terme à l’épidémie de sida, il est certain que nous avons besoin d’instaurer une société plus inclusive où tout le monde jouit du droit à la santé. L’ONUSIDA est prête à travailler avec l'ensemble des partenaires pour éradiquer la stigmatisation et la discrimination dont est victime la communauté LGBT et pour qu’elle puisse jouir pleinement de ses droits humains universels », a conclu Mme Byanyima.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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UNAIDS Geneva
Michael Hollingdale
tél. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

Stephen Watiti : un cheminement personnel, un exemple pour d’autres

27 novembre 2020

Après quatre décennies ou presque de riposte au VIH, l’accès au traitement du VIH s’est amélioré dans le monde. Aujourd’hui, 26 millions de personnes séropositives suivent un traitement et peuvent ainsi vivre longtemps et en bonne santé. Mais à quoi ressemblent les soins de santé pour une population vieillissante de personnes vivant avec le VIH ?

Séropositif depuis plus de 30 ans, l’Ougandais Stephen Watiti, 66 ans, se pose cette question. 

« Mes besoins vont changer... et, à l’avenir, la plupart des personnes séropositives auront 50 ans ou plus », explique ce médecin renommé du Mildmay Uganda Hospital de Kampala.  

En Afrique orientale et australe, sur les 20,7 millions de personnes vivant avec le VIH, 3,6 millions d’entre elles ont plus de 50 ans.

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, Prevailing against pandemics by putting people at the centre, appelle à adopter une riposte différenciée au VIH qui permettent d’atteindre plus efficacement les personnes encore oubliées aujourd’hui. Il s’agit entre autres d’étendre l’accès équitable au traitement en proposant des services de santé intégrés centrés sur les individus et adaptés à leur âge. 

Les personnes vivant avec le VIH devraient être accompagnées pour vivre longtemps et en bonne santé et celles de plus de 50 ans doivent bénéficier d’un accès identique à la protection sociale, à l’emploi et à l’intégration sociale.

M. Watiti explique que ce phénomène manque de reconnaissance. « Nous avons beaucoup fait pour le VIH chez les enfants. Par compte, personne n’est formé pour se préparer au VIH chez les personnes âgées », souligne-t-il. 

En 1999, M. Watiti a développé plusieurs maladies opportunistes alors que l’Afrique orientale et australe manquait totalement de traitements, d’un bagage de connaissances et de personnel formé pour lutter contre le VIH. Il a vu la mort de près, une expérience « terrifiante », lorsque son taux de CD4 s’est effondré. Son organisme fragilisé a dû combattre la tuberculose, la méningite cryptococcale et le sarcome de Kaposi... en même temps. 

M. Watiti a commencé un traitement contre le VIH en 2000. Toutefois, à cause de difficultés pour payer et obtenir les antirétroviraux prescrits à cette époque, il n’a pas pu le suivre correctement et est tombé malade suite à cet échec thérapeutique.

En 2003, grâce à un nouveau traitement antirétroviral et au soutien indéfectible d’un membre de l’équipe de conseil de l’AIDS Support Organization en Ouganda, M. Watiti s’est rendu compte qu’il « n’allait plus mourir ».

C’est à ce moment qu’il a ressenti le besoin d’informer et d’inspirer ses patients et patientes vivant avec le VIH. Ni une, ni deux, il s’est remis à travailler.

M. Watiti revient de loin. Malgré les incertitudes liées à son appartenance à une génération vieillissante vivant avec le VIH, M. Watiti entend bien vivre pleinement et continuer à exercer en tant que médecin après ses 70 ans.

« Je vais devoir continuer à prendre ces médicaments, sauf si un remède est trouvé d’ici là », déclare-t-il.

Toutefois, M. Watiti veut savoir ce qui peut être fait pour garantir une bonne qualité de vie aux personnes séropositives sous traitement, ce qui comprend un accès à des services de santé mentale.

Il a abordé ce problème au cours d’un entretien avec la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, à l’occasion du lancement du rapport de l’ONUSIDA pour la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Mme Byanyima est d’accord avec lui. « Savoir que l’on devra prendre des médicaments pour le restant de ses jours et que des personnes vivent parfois dans la pauvreté ou cachent leur secret par peur de la stigmatisation peut peser beaucoup sur le bien-être psychologique et émotionnel d’une personne », a-t-elle indiqué. « Les personnes vivant avec le VIH ont besoin d’une offre complète plus large de services qui couvre également la santé mentale. Il serait faux de limiter la riposte au sida uniquement aux médicaments. »

M. Watiti a apporté de l’espoir aux personnes séropositives à un moment où les chances de survie du sida étaient faibles. Il est un exemple de résilience pour les personnes vivant aujourd’hui avec le VIH. 

M. Watiti raconte qu’il a l’impression de s’adresser à lui-même lorsqu’il conseille à ses patientes et patients de dépasser la stigmatisation du VIH et qu’il leur explique l’importance de suivre scrupuleusement leur traitement : « Pour ne rien vous cacher, s'il y a bien une personne que j’ai aidée, c’est moi. »

Notre action

Traitement du VIH

« Nous sommes toutes et tous dans le même bateau » : l’action de Uganda Young Positives contre la COVID-19

25 mai 2020

Kuraish Mubiru se lève tous les jours à l’aube pour se rendre dans différents établissements de santé. Il va y chercher des renouvellements de thérapie antirétrovirale qu’il livre ensuite à des connaissances et à d’autres membres de la communauté vivant avec le VIH. Voilà ce qu’est devenu son quotidien depuis ces sept dernières semaines.

M. Mubiru est directeur exécutif de l’Uganda Young Positives (UYP), une organisation communautaire qui rassemble des jeunes vivant avec le VIH et tirant leur subsistance principalement du secteur informel. L’UYP concentre son action sur le renforcement des services de prévention, de soin et d’aide liés au VIH à destination de ses quelque 50 000 membres.

Lors de son discours à la nation du 18 mars à propos de la pandémie mondiale de COVID-19, le président ougandais Yoweri Museveni a annoncé la mise en place de mesures comme des restrictions s’appliquant aux grands rassemblements, la fermeture de la plupart des magasins et l’arrêt des transports publics. Depuis lors, les personnes vivant avec le VIH et la tuberculose éprouvent des difficultés à accéder à leurs soins habituels ou aux renouvellements de leurs médicaments vitaux.

Suite à ces mesures, M. Mubiru s’est mis à recevoir des appels de jeunes dont la subsistance et le traitement du VIH dépendaient d’établissements fermés. L’impact des restrictions commençait à se faire sentir. Des jeunes ne pouvaient plus se rendre dans leurs établissements de santé afin d’accéder à des soins et à leur traitement ou encore s’offrir un repas.

Même si les centres de santé et des organisations issues de la société civile ont fait des efforts pour rapprocher les antirétroviraux de la population, les groupes communautaires de soutien et les établissements de santé signalent qu’une partie non négligeable de la population ne reçoit toujours pas d’antirétroviraux. Ces personnes ont peur de la stigmatisation et de la discrimination qu’elles pourraient rencontrer au sein de leur communauté et de leur famille.

« Cela a été une période difficile pour la communauté et notre résilience a été mise à rude épreuve, car nos membres avaient plus que jamais besoin de nous », explique M. Mubiru. « Nous avons dû quitter notre zone de confort, réfléchir et agir vite afin que la riposte nationale au VIH ne perde pas tous ses acquis à cause de la COVID-19. »

M. Mubiru s’est porté volontaire et a mis sa voiture à disposition pour aider les personnes dans sa situation à obtenir leur traitement contre le VIH. Au début, il a payé l’essence et acheté de la nourriture sur ses fonds propres, mais il a rapidement épuisé ses économies.

L'une de ses principales difficultés en commençant a été de faire le plein de sa voiture pour continuer ses livraisons quotidiennes de médicaments, puis ces dernières ont été menacées par le durcissement des restrictions s’appliquant aux moyens de transport privés. Grâce au soutien de l’ONUSIDA, de l’Infectious Disease Institute et du ministère de la Santé, M. Mubiru a obtenu une autorisation lui permettant de poursuivre son action pour sa communauté.

Au cours d’une de ses livraisons quotidiennes, la police a saisi la voiture de M. Mubiru pendant plus de quatre heures et l’a fait attendre. Il a fallu que la hiérarchie de la police s’en mêle pour que M. Mubiru retrouve sa liberté et sa voiture. La police l’a arrêté plus d’une fois pour savoir où il allait, ce qui le mettait en retard et l’obligeait à rentrer chez lui après 19 h, l’heure du couvre-feu.
La volonté de M. Mubiru pour aider sa communauté est toutefois inébranlable. Il sait que certaines personnes auraient du mal à se rendre dans l’établissement de santé le plus proche pour renouveler leur ordonnance d’antirétroviraux, à avouer aux autorités locales la raison pour laquelle elles ont besoin d’une autorisation de déplacement ou à avoir une voiture arborant le nom d’une organisation communautaire garée devant leur porte.

« Ce sont de telles situations qui me motivent à me lever tous les matins. Nous sommes toutes et tous dans le même bateau. La COVID-19 passera et la vie reprendra son cours », continue-t-il.
M. Mubiru livre en moyenne huit traitements par jour environ à des membres de sa communauté. Outre les longues distances et les endroits difficiles d’accès où il doit se rendre, la nourriture est l’une des plus grandes problématiques, car les gens peuvent avoir plus de mal à suivre leur traitement s’ils sont faim. La stigmatisation et la non-divulgation du statut sérologique posent aussi un sérieux problème aux personnes souhaitant obtenir des antirétroviraux dans un établissement à proximité de leur domicile.

« L’épidémie de COVID-19 est en train d’avoir un impact considérable sur les personnes vivant avec le VIH », souligne la directrice pays de l’ONUSIDA pour l’Ouganda, Karusa Kiragu. « Nous devons garantir qu’elle n’aura pas d’incidence sur l’adhésion au traitement du VIH. La solution pour cela consiste à fournir des antirétroviraux pour plusieurs mois tout en confiant une riposte solide aux communautés », conclut-elle.

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La Directrice exécutive de l’ONUSIDA incite l’Ouganda à plus d’effort au niveau national

09 janvier 2020

La nouvelle Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, s’est rendue dans son pays natal, l’Ouganda, pour un voyage de travail.

Au cours d’une rencontre avec la ministre de la Présidence, Esther Mbayo, elle a salué les efforts fournis par le Président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, en faveur de la riposte au VIH. Elle a toutefois souligné qu’il manquait encore 7 milliards de dollars pour financer la riposte mondiale au sida et que, par conséquent, il était nécessaire d’intensifier les efforts au niveau national. « Aujourd’hui, la riposte au sida de l’Ouganda est financée à 93 % par des moyens externes », a-t-elle expliqué. « Nos amis nous aident à rester en vie, mais nous ne pouvons pas dépendre d’eux à tout jamais. »

Elle a ajouté que de nombreux pays africains, notamment l’Ouganda, vont devenir des économies à revenu moyen ce qui s’accompagnera d’un recul de l’aide internationale. Toute la journée, elle a répété le même message que ce soit au personnel des Nations Unies, aux parties prenantes et aux partenaires : trouver des solutions pour pallier la stagnation des financements, mais aussi réduire l’utilisation inefficace et à mauvais escient des moyens financiers ainsi que la corruption.

Par ailleurs, Mme Byanyima a souligné l’importance d’accorder une attention particulière aux femmes et aux filles en Afrique. « Il reste encore fort à faire pour combattre les inégalités basées sur le genre et mettre fin aux violences qui y sont liées », a-t-elle continué.

En Afrique orientale et australe, les filles et les jeunes femmes ont deux fois plus de chances d’être contaminées par le VIH que leurs homologues masculins. En Ouganda, la prévalence générale du VIH atteint 5,7 % et 34 % des nouvelles infections touchent les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Mme Byanyima a également encouragé l’Ouganda à protéger les droits de l’homme de tout un chacun et à supprimer la législation actuelle sur les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Elle a par ailleurs déclaré que les gouvernements ne devraient pas discriminer et empêcher l’accès aux soins de santé aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi qu’aux travailleur(se)s du sexe.

Au cours d’une réunion avec des membres de la société civile, Mme Byanyima les a encouragés à se faire entendre : « Vous êtes la voix des citoyens et vous devez demander des comptes au gouvernement et aux autres acteurs. »

Des services rapides et professionnels destinés aux enfants séropositifs

26 décembre 2019

Les progrès réalisés dans les domaines du dépistage rapide et des médicaments adaptés aux enfants sauvent des vies en Ouganda.

Article écrit par Karin Schermbrucker et Adrian Brune, première publication par l’UNICEF

L’année dernière, 450 bébés ont été infectés quotidiennement par le VIH, la transmission du virus ayant généralement lieu au cours de l’accouchement. La contamination augmente considérablement leur chance de mourir avant leur deuxième anniversaire. Mais beaucoup de ces enfants ne connaîtront jamais leur statut sérologique ou ne seront pas soignés, car les méthodes de dépistage et de traitement du VIH ne sont souvent pas adaptées à cette tranche d’âge. Même si le taux global de mères séropositives suivant un traitement atteint en 2019 les 82 %, le taux de diagnostic et de traitement des enfants porteurs du VIH n'est que de 54 % dans la plupart des régions.

Cet écart est souvent dû aux méthodes de diagnostic qui sont généralement plus complexes et difficiles pour les enfants. La forme de dépistage du VIH (virologique) spécifique aux nourrissons n’est en effet pas facilement disponible dans la plupart des pays à revenu intermédiaire et faible.

Et même si des antirétroviraux adaptés aux enfants existent, il est parfois dur de les trouver dans de nombreuses zones suite au manque général d’investissements pour dépister cette population.

Rien ne justifie cependant ce retard dans le diagnostic et le traitement. Pour y remédier, l’UNICEF et le ministère ougandais de la Santé ont récemment mis en vigueur des réformes très efficaces concernant le traitement du VIH pour les enfants. Grâce à l’aide de partenaires et à des outils innovants de diagnostic, 553 établissements répartis dans tout le pays sont maintenant en mesure de fournir une thérapie antirétrovirale aux enfants. Ils n’étaient que 501 en 2017.

UNICEF/UNI211885/Schermbrucker

20 août 2019. Le pédiatre, Dr Denis Nansera, examine Kansiime Ruth (25 ans) et ses filles (1 et 4 ans) au Mbarara Regional Referral Hospital situé dans le district de Mbarara à l’ouest de l’Ouganda. « De nombreuses mères n’avaient pas accès aux soins prénataux. Mais nous constatons que, grâce aux (progrès médicaux), les enfants sont diagnostiqués et ont accès aux médicaments beaucoup plus rapidement », explique le Dr Nansera. Photo : UNICEF/UNI211885/Schermbrucker

UNICEF/UNI211886/Schermbrucker

20 août 2019. La fille de un an de Kansiime est pesée et mesurée au Mbarara Regional Referral Hospital. L’UNICEF en partenariat avec le ministère ougandais de la Santé et la Clinton Health Access Initiative a mis au point le dépistage Point of Care Early Infant Diagnostic (POC EID). Cette méthode de test rapide repose sur des outils faciles à transporter, à utiliser et à entretenir ce qui permet à un nombre accru de centres de santé de réaliser des diagnostics sur les enfants. Grâce à ce dépistage précoce, une thérapie antirétrovirale peut être proposée immédiatement aux nourrissons. Photo : UNICEF/UNI211886/Schermbrucker

UNICEF/UNI211916/Schermbrucker

Enoch Turyatemba, technicien de laboratoire auprès du Mbarara Regional Referral Hospital, prélève un échantillon de sang sur un nourrisson afin de réaliser un dépistage précoce du VIH qui fournira des résultats le jour même. « Avant l’arrivée des machines Point of Care [POC], nous collections des échantillons de sang sec avant de les envoyer dans un laboratoire. Cette procédure prenait parfois des mois », indique M. Turyatemba. « Grâce à la machine POC, les enfants peuvent commencer une thérapie dès le lendemain des résultats. Nous sauvons des vies », continue-t-il. Photo : UNICEF/UNI211916/Schermbrucker

UNICEF/UNI211884/Schermbrucker

Enoch Turyatemba teste un échantillon de sang avec la machine POC. En plus du dépistage rapide, le ministère de la Santé autorise l’utilisation de granules de médicament contre le HIV destinées aux jeunes enfants. Elles peuvent être mélangées à la nourriture ou au lait maternel ce qui camoufle le goût amer du traitement. Ce médicament contre le VIH n’a pas non plus besoin d’être conservé au frais ce qui représente un grand pas en avant. Photo : UNICEF/UNI211884/Schermbrucker

UNICEF/UNI211905/Schermbrucker

Kenyonyozi Joseline tient son bébé dans les bras dans le service POC du Mbarara Hospital. Les adolescentes sont davantage exposées au VIH, car leurs systèmes de reproduction ne sont pas entièrement développés. Par ailleurs, les inégalités entre les sexes et la société patriarcale ougandaise empêchent les filles et les jeunes femmes de négocier des rapports sexuels sans risque ce qui les expose à des grossesses précoces et au VIH. Photo : UNICEF/UNI211905/Schermbrucker

UNICEF/UNI211891/Schermbrucker

Kenyonyozi est photographiée devant la clinique POC avec son bébé sur le dos. Par rapport aux adultes et aux femmes enceintes, les services pédiatriques liés au VIH accusent un grand retard. Alors que 82 % des mères porteuses du virus suivent un traitement, seuls 54 % des enfants dans la même situation ont accès à des médicaments pouvant leur sauver la vie. 59 % seulement des bébés nés d’une mère séropositive font l’objet d’un dépistage dans les deux mois suivant leur naissance. Photo : UNICEF/UNI211891/Schermbrucker

UNICEF/UNI211907/Schermbrucker

Kansiime et ses filles arrivent au Mbarara Hospital. Toutes trois sont séropositives et se rendent régulièrement à la clinique pour chercher leurs médicaments. « Quand je vais à l’hôpital, je suis entourée de mères qui viennent chercher leur traitement. Nous sommes toutes là pour la même raison », explique Kansiime. « Cela m’aide à oublier les stigmatisations et me donne la force d’avancer. » Photo : UNICEF/UNI211907/Schermbrucker

UNICEF/UNI211882/Schermbrucker

Chez Kansiime dans l’ouest de l’Ouganda : Kansiime donne à sa fille d’un an son médicament contre le VIH adapté à son âge. Sa fille ingère à présent des granules au lieu de boire le sirop amer prescrit auparavant. Le traitement réduit sa charge virale. « Elle prend plus facilement les granules quand elles sont mélangées à sa nourriture, car leur goût n’est plus un problème », explique Kansiime. « Je conseille aux autres mères de donner à leurs enfants les médicaments dont ils ont besoin afin qu’ils vivent plus longtemps et puissent éduquer les autres. » Photo : UNICEF/UNI211882/Schermbrucker

UNICEF/UNI211903/Schermbrucker

La fille de quatre ans de Kansiime regarde dehors. Elle est née avec le VIH et a besoin de prendre quotidiennement son traitement. Elle a survécu à la période la plus critique pour les nourrissons et les jeunes enfants. Elle a maintenant de bonnes chances d’atteindre l’adolescence et même de vivre plus longtemps. « J’aime chanter. Ma chanson préférée s’appelle Sconto », raconte-t-elle. Photo : UNICEF/UNI211903/Schermbrucker

UNICEF/UNI211928/Schermbrucker

Kabiite Ajara (32 ans) et sa fille dans leur maison située à Isongo en Ouganda. La mère aide son bébé à prendre son médicament contre le VIH adapté aux jeunes enfants. Toutes les deux ont le VIH. « Je donne une fois par jour son médicament à mon bébé », explique-t-elle. « Au début, son traitement la faisait vomir et l’affaiblissait. Mais maintenant elle n’a plus de problème. Je réduis le comprimé en poudre avant de le mélanger à de l’eau qu’elle boit ensuite facilement. » Photo : UNICEF/UNI211928/Schermbrucker

UNICEF/UNI211933/Schermbrucker

Kabiite joue avec sa fille devant leur maison. Kabiite est séropositive, mais son traitement lui permet de rester en bonne santé et de garder le moral. « J’aime jouer avec mes enfants, les emmener jouer dans la bananeraie, cuisiner ensemble », continue Kabiite. « [Ma fille] adore jouer au football ! Et elle est douée ! » Photo : UNICEF/UNI211933/Schermbrucker

En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, l’UNICEF appelle l’ensemble des gouvernements et des partenaires à mettre fin aux disparités affectant les enfants et les adolescents vivant avec le VIH et le sida pour ce qui est du dépistage et du traitement. L’UNICEF les invite également à créer des organisations communautaires solidaires et libres de stigmatisation qui proposent un dépistage et des soins. Par ailleurs, elle leur demande de promulguer de meilleures lois et réglementations pour les personnes touchées par cette épidémie qui n’est plus fatale.

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