UKR

L’épidémie cachée de VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes en Europe orientale et en Asie centrale

26 janvier 2009

MSM
pour les experts de la santé et les activistes, il ne fait aucun doute que les chiffres officiels sous-estiment considérablement le nombre de HSH vivant avec le VIH ainsi que ceux qui contractent une nouvelle infection en Ukraine et dans le reste de la Région. Photo: ONUSIDA/S.Dragborg

Si l’on en juge par les statistiques officielles, les cas d’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) en Ukraine, ainsi que dans bien des pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, sont si rares qu’ils ne semblent guère préoccupants.

« Pas de statistiques, pas de problème, » déclare Zoryan Kis du Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH. « Le fait que les chiffres officiels soient si bas constitue une menace pour notre travail car nous savons bien que l’épidémie existe mais elle est cachée. »

Mais pour les experts de la santé et les activistes, il ne fait aucun doute que les chiffres officiels sous-estiment considérablement le nombre de HSH vivant avec le VIH ainsi que ceux qui contractent une nouvelle infection en Ukraine et dans le reste de la Région.

Au cours des 20 ans écoulés depuis l’apparition du premier cas d’infection à VIH en Ukraine, seuls 158 HSH vivant avec le VIH ont été officiellement enregistrés dans un pays qui compte une population totale de quelque 46 millions d’habitants.

Selon le rapport du pays à l’UNGASS en 2007, l’Ukraine connaît la plus grave épidémie de VIH en Europe, avec une estimation d’un peu plus de 1,6 % de personnes vivant avec le VIH. En 2007, on a notifié 17 687 nouvelles infections à VIH, une augmentation de 10% par rapport à 2006. Sur ce chiffre, le nombre officiel de nouveaux cas parmi les HSH n’était que de 48.

Les activistes affirment qu’en plus de l’importante stigmatisation entourant les HSH en Ukraine, phénomène que le pays partage avec d’autres pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, cette sous-estimation du problème a contribué à la réticence des autorités à soutenir des campagnes de prévention à l’intention des HSH.

Au-delà des statistiques officielles, les nombreuses données disponibles portant sur les HSH brossent un tout autre tableau. Plusieurs organisations, dont l’ONUSIDA, l’OMS et l’Alliance internationale contre le VIH/sida en Ukraine ont estimé qu’en 2006, il y avait entre 177 000 et 430 000 HSH en Ukraine, dont entre 3% et 15% vivaient avec le VIH, ce qui est plusieurs centaines de fois supérieur aux chiffres présentés par les études officielles.

La plupart des HSH ne se montrent pas au grand jour. Ils ne viendraient pas dire ‘J’ai eu des rapports avec des hommes’. Ils diront plutôt ‘J’ai eu un comportement à risque, Je me suis injecté des drogues, ou même, Je suis allé chez le dentiste et je suis inquiet

Zoryan Kis of the All-Ukrainian Network of People Living with HIV

Stigmatisation et discrimination

Les chiffres officiels du VIH en Ukraine, comme ailleurs dans la Région, s’appuient sur les résultats du dépistage volontaire du VIH à l’occasion duquel les gens sont priés d’expliquer pourquoi ils ont voulu faire un test.

Mais dans les pays où les HSH sont confrontés à une importante discrimination et où la stigmatisation qui s’attache aux rapports sexuels entre hommes est forte, on peut comprendre que les HSH soient réticents à fournir la vraie raison.

« La plupart des HSH ne se montrent pas au grand jour. Ils ne viendraient pas dire ‘J’ai eu des rapports avec des hommes’. Ils diront plutôt ‘J’ai eu un comportement à risque, Je me suis injecté des drogues, ou même, Je suis allé chez le dentiste et je suis inquiet » explique Kis.

Et souvent, les responsables n’insistent pas. « J’ai fait le test quatre ou cinq fois, mais on ne m’a jamais questionné sur mon orientation sexuelle, » ajoute Kis.

D’après le Centre européen pour la surveillance épidémiologique du sida, seuls 1828 cas d’infection à VIH chez des HSH ont été notifiés entre 2002 et 2006 dans les 15 pays d’Ex-Union soviétique qui constituent la région sanitaire d’Europe orientale et d’Asie centrale de l’Organisation mondiale de la Santé.

Le Turkménistan et le Tadjikistan n’en annoncent pas, alors l’Azerbaïdjan n’en a que 10 et le Bélarus 29. Le chiffre le plus élevé est notifié par la Russie, mais comment comparer ses 1245 cas sur 5 ans aux 38 000 cas de Grande-Bretagne et des 11 000 de l’Allemagne au cours des mêmes cinq années, dans des pays comptant moins d’habitants.

MSM2
des services de prévention à l’intention des HSH se sont améliorés au cours de ces dernières années, mais ils restent très insuffisants pour avoir un effet durable sur les changements de comportement et réduire ainsi la transmission du VIH dans ce groupe d’hommes en Ukraine.
Photo: ONUSIDA/P.Carrera

Objectifs ambitieux

En 2006, l’Ukraine s’est fixé des objectifs nationaux ambitieux pour améliorer l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien dans le domaine du VIH, pour les groupes exposés à un risque élevé de VIH. Mais les activités de prévention du VIH en Ukraine, comme dans une bonne partie de la région, sont exécutées par des ONG avec l’appui financier de donateurs internationaux, et principalement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Par exemple, un projet sur deux ans, intitulé ‘Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes : prévention et soutien dans le domaine du VIH et des IST’ a été réalisé à Kiev par la Fondation sida Est-Ouest, l’ONG Alliance Gay et l’Arche de Noé-Croix-Rouge suédoise, avec entre autres, le soutien financier de la Fondation sida d’Elton John.

L’Alliance internationale contre le VIH/SIDA en Ukraine, qui est co-bénéficiaire principal des subventions du Fonds mondial, lance actuellement 14 projets ciblés sur la prévention du VIH parmi les HSH. Ils portent notamment sur des services de proximité, l’information et l’éducation concernant le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST), la communication pour le changement des comportements, la promotion de la sexualité à moindre risque, la distribution de préservatifs et lubrifiants, le conseil et le dépistage rapide du VIH, le dépistage et le traitement des IST, les groupes de soutien et la formation destinée à combattre la stigmatisation. 

« L’ampleur et le champ d’action des services de prévention à l’intention des HSH se sont améliorés au cours de ces dernières années, mais ils restent très insuffisants pour avoir un effet durable sur les changements de comportement et réduire ainsi la transmission du VIH dans ce groupe d’hommes en Ukraine, » précise le Dr. Ani Shakarishvili, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Ukraine.

La situation est analogue dans le reste de l’Europe orientale et de l’Asie centrale. Par exemple, il n’existe aucun programme de prévention du VIH financé par les pouvoirs publics à l’intention des HSH en Russie.

« Les gouvernements de partout sont réticents à dépenser de l’argent pour les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, mais les HSH viennent en tête de liste de ces réticences. Ces programmes seront probablement les derniers que lanceront les gouvernements, » affirme Roman Gailevich, conseiller auprès du Programme régional de l’ONUSIDA.

Man thinking
Le nouveau programme constitue un changement de position encourageant de la part du gouvernement.
Photo: ONUSIDA/S.Dragborg

Pour la première fois

Sous la pression des bailleurs de fonds internationaux et d’une communauté locale de HSH devenue plus organisée et convaincante, le Gouvernement ukrainien a récemment accepté que la prévention et le traitement du VIH parmi les HSH figure parmi les priorités du Programme sida national 2009-2013 et a fixé des objectifs pour leur mise en œuvre.

« Ce changement est le résultat d’enquêtes détaillées effectuées au sein de la communauté et qui ont montré le vrai rôle des HSH dans l’épidémie de VIH en Ukraine, » explique Anna Dovbakh, responsable de l’équipe Elaboration des politiques et programmes de l’Alliance internationale contre le VIH/sida en Ukraine.

« Depuis 2005, les militants de la communauté LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuelle et Transsexuelle) sont devenus plus actifs et professionnels dans leur plaidoyer et dans leur riposte, » ajoute-t-elle.

Les activistes comme les experts de la santé soulignent que le nouveau programme, qui est actuellement devant le Parlement, constitue un changement de position encourageant de la part du gouvernement.

Mais il reste à voir si cela fera vraiment une différence, notamment parce que l’argent continuera d’être apporté par le Fonds mondial et d’autres bailleurs.

« Le peu d’empressement du gouvernement à fournir des ressources, un soutien et des services à l’intention des HSH et à surmonter les obstacles juridiques, financiers et administratifs existants dans l’accès aux services destinés à ce groupe indique que le Gouvernement d’Ukraine n’est pas encore totalement prêt à s’attaquer à l’épidémie de VIH parmi les HSH, » conclut Shakarishvili.

 Retour en haut

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA et la Princesse de Norvège en Ukraine pour une mission de plaidoyer sur la lutte contre le sida

21 octobre 2008

20081021photo128_201.jpg
(de gauche à droite) Dr Sigrun Mogedal, Embassadrice pour le VIH/sida, ministère des Affaires étrangères, Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA; Professeur Serghiy Kvit, Président de la Kyiv-Mohyla Academy

Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et Son Altesse Royale la Princesse héritière Mette-Marit de Norvège, représentante spéciale de l’ONUSIDA, se trouvaient dans la capitale ukrainienne cette semaine pour appeler à un renforcement du rôle des dirigeants politiques dans la riposte au sida en Ukraine, pays européen où l’épidémie de sida est la plus forte.

Au cours de leur visite de deux jours à Kiev, le Dr Piot et Son Altesse Royale ont rencontré de hauts représentants du gouvernement et de la société civile afin d’apporter leur soutien aux efforts entrepris pour mettre un terme à la propagation du VIH et répondre aux besoins croissants des personnes vivant avec le VIH.

Leur mission a débuté par une visite au Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH qui leur a permis d’avoir un aperçu de la réussite que constituait la participation de personnes vivant avec le VIH à la riposte ukrainienne et des difficultés qui persistent.

Plus tard, le Dr Piot s’est adressé au Conseil présidentiel ukrainien et a salué les avancées que le pays avait réalisées en matière de riposte au sida et de participation de la société civile, y compris de personnes vivant avec le VIH. Il a reconnu le leadership sans précédent du Président Iouchtchenko sur le sida ainsi que le récent élargissement de l’accès à la prévention et au dépistage du VIH pour les personnes qui en ont le plus besoin, par exemple les consommateurs de drogues injectables. Il a noté que le nombre de personnes ayant accès au traitement du VIH était en augmentation et que le gouvernement s’engageait à rendre les traitements accessibles à toutes les personnes en ayant besoin.

Le Président Iouchtchenko a remercié le Dr Piot d’avoir pris la tête de la riposte mondiale au sida et a salué les contributions de l’ONUSIDA qui marquent « l’importance du soutien et la fiabilité du partenariat en matière de lutte contre l’épidémie en Ukraine. »

20081020_photo003_200.jpg
Son Altesse Royale la Princesse héritière Mette-Marit de Norvège, représentante spéciale de l’ONUSIDA salue Natalia Leonchuk, Directice exécutive de l'Union des organisations de PVHIV en Europe orientale et Asie centrale au début de la réunion avec les représentants du Réseau ukrainien de PVHIV. Kiev, Ukraine 20 octobre 2008. Photo: ONUSIDA/Yuriy Shkoda

Souhaitant en savoir davantage sur la participation des jeunes à la riposte nationale au sida, la Princesse héritière a rencontré un groupe de jeunes participant activement à la prévention du VIH et aux activités d’éducation par les pairs. Ils ont partagé leurs expériences et échangé leurs opinions sur la meilleure façon d’associer la jeunesse à ces travaux et d’atteindre cette frange importante de la population.

Cette visite de plaidoyer se déroule à un moment décisif de la riposte ukrainienne au sida. Les dernières estimations publiées dans le Rapport sur l’épidémie de sida 2008 de l’ONUSIDA portent à 440 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Ukraine et à 1,6 % la prévalence du VIH chez les adultes, ce qui en fait la plus élevée d’Europe.

L’épidémie de VIH en Ukraine se limite aux consommateurs de drogues injectables, à leurs partenaires sexuels, aux professionnels du sexe, aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes en milieu carcéral.

Au cours de ses réunions avec la société civile, le Dr Piot a mis l’accent sur le fait qu’il était urgent d’élargir la couverture et d’améliorer la qualité des programmes de prévention auprès des groupes les plus à risque. Le Dr Piot a reconnu le leadership de l’Ukraine en matière d’offre de traitements de substitution par voie intraveineuse mais a affirmé que ces programmes devaient être intensifiés plus rapidement. Il est aussi important d’éliminer la stigmatisation et la discrimination, ce qui constitue un défi majeur en Ukraine et dans le reste de l’Europe orientale.

20081020_photo034_200.jpg
Viktor Iouchthenko, Président de l'Ukraine, lors de la réunion du Conseil de coordination sur le VIH/sida, la tuberculose et les drogues illicites. Le Dr Piot a également participé à cette réunion. Kiev, Ukraine, 20 octobre 2008. Photo: ONUSIDA/Yuriy Shkoda

Le Gouvernement ukrainien a fait de la sensibilisation des jeunes au sida une priorité nationale. Les indicateurs nationaux actuels indiquent qu’à peine 40 % des jeunes (entre 15 et 24 ans) savent comment se protéger de l’infection à VIH et rejettent les idées fausses concernant le virus. Si les programmes de prévention à destination des jeunes n’augmentent pas de façon conséquente ces prochaines années, l’Ukraine pourrait ne pas atteindre l’objectif de l’UNGASS qui était que, d’ici à 2010, au moins 95 % des jeunes sachent comment réduire leur vulnérabilité à l’infection à VIH.

Malgré l’importance des avancées réalisées, le Dr Piot a instamment prié les partenaires nationaux d’élaborer une riposte au sida encore plus large qui mettrait l’accent sur la prévention de nouvelles infections à VIH par l’adaptation des efforts de prévention à chaque situation. Pour cela, et pour pouvoir répondre à d’autres aspects essentiels de la riposte ukrainienne, davantage de ressources nationales seront nécessaires afin de garantir la viabilité des programmes actuellement soutenus par les donateurs.

Le Dr Piot a encouragé ses contreparties au sein du gouvernement et de la société civile à renforcer les partenariats entre tous les secteurs de la société ukrainienne, y compris le secteur privé, afin d’intensifier la riposte nationale au sida.

Lars Kallings, Envoyé spécial des Nations Unies pour le sida en Europe orientale et en Asie centrale

20 octobre 2008

20082010_LO-Kallings_2006200.jpg
Le Professeur Kallings, d’origine suédoise, a été nommé Envoyé spécial pour le sida en Europe orientale et en Asie centrale par le Secrétaire général des Nations Unies en mai 2003.

Le Professeur Kallings, d’origine suédoise, a été nommé Envoyé spécial pour le sida en Europe orientale et en Asie centrale par le Secrétaire général des Nations Unies en mai 2003. Il a été le Président fondateur de la Société internationale du sida (IAS) en 1988. En tant que Secrétaire général de l’IAS de 1994 à 2002, il a largement contribué à en faire la première société mondiale pour les scientifiques et les agents de santé œuvrant dans le domaine de la prévention et du traitement du VIH. Il a aussi occupé les fonctions de Conseiller auprès de l’Organisation mondiale de la Santé, de Président de la Commission mondiale sur le sida, et de Conseiller principal auprès du Programme mondial de lutte contre le sida pour les affaires scientifiques et politiques.

Dans le cadre de la série d’entretiens accordés par les Envoyés spéciaux des Nations Unies pour le VIH/sida, le Professeur Kallings – deuxième Envoyé spécial interrogé - définit son rôle et présente les difficultés auxquelles se heurte la riposte au sida en Europe orientale et en Asie centrale.

Professeur, qu’est-ce qui vous pousse à travailler sur le sida ? Qu’est-ce qui vous anime ?

Dans les années 1930, lorsque j’étais enfant, j’ai été frappé par les ravages de la tuberculose dans la campagne suédoise. A huit ans, la vue d’un feu allumé pour brûler tous les biens d’une famille dont les membres étaient décédés de tuberculose m’a profondément impressionné. Sur une terre argileuse balayée par le vent glacé de la mi mars dont les sillons étaient encore recouverts de neige, j’ai regardé disparaître dans les flammes le monceau de biens de cette famille : l’horloge du grand-père, les meubles, les habits et même un magnifique fusil posé tout en haut. L’autorité sanitaire locale n’avait rien trouvé de mieux que d’ordonner de tout brûler pour éradiquer les bacilles tellement la peur de la maladie était grande.

Une fois médecin, je me suis spécialisé en microbiologie clinique et en maladies infectieuses, et me suis notamment intéressé aux infections opportunistes chez les patients immunodéprimés, par exemple les enfants atteints de leucémie.

Lorsque je suis devenu Directeur de l’Institut suédois de contrôle des maladies infectieuses, mes responsabilités étaient axées sur la santé publique. J’ai par ailleurs toujours participé à des projets internationaux et beaucoup travaillé avec l’Organisation mondiale de la Santé.

La deuxième chose qui me pousse à agir et qui m’anime est la rencontre tant avec des personnes touchées par le VIH dans des pays pauvres, que ce soit dans des villages ou des hôpitaux africains ou dans des bordels à Bombay (Inde) ou à Chiang Mai (Thaïlande), qu’avec des consommateurs de drogues injectables au Bélarus ou en Ukraine. Le courage, la cordialité et la préoccupation qu’ont manifestés, malgré leur malheur, les personnes que j’ai rencontrées me touchent et m’animent profondément.

Comment définissez-vous votre rôle d’Envoyé spécial des Nations Unies pour le sida ?

D’après moi, mon rôle d’Envoyé spécial est d’atteindre les plus hauts responsables politiques nationaux afin d’aborder directement les questions centrales et sensibles sans passer par les voies administratives et conventionnelles. Je ne viens pas rendre des visites de courtoisie mais chercher des résultats. Il n’existe aucun règlement spécial pour un Envoyé spécial, ce qui le rend spécial !

Pour donner un exemple, mes rencontres avec le Président ukrainien Viktor Youchtchenko ont débouché sur la prescription de directives majeures pour le Programme national sur le sida, notamment l’autorisation d’importer de la méthadone aux fins des thérapies de substitution pour les consommateurs de drogues injectables.

Quelles qualités personnelles apportez-vous à votre rôle d’Envoyé spécial ?

Mes cheveux blancs m’aident bien. Mes connaissances, mon expérience et le fait d’avoir toujours des positions pouvant être justifiées et vérifiées. Mes mots peuvent faire autant mouche qu’un tir sur la ligne de flottaison d’un bateau.

Comment pouvez-vous faire changer les choses ?

Je le peux en me préparant bien et en asseyant mes recommandations sur des faits impartiaux, tout en étant empathique et très engagé.

Quel est le résultat dont vous êtes le plus fier en tant qu’Envoyé spécial pour le VIH/sida ?

En tant qu’Envoyé spécial, le résultat dont je suis le plus fier n’a pas encore été obtenu ! Avant ma nomination, le résultat dont j’étais le plus fier était d’avoir fait se tenir la Conférence internationale sur le sida à Durban (Afrique du Sud) en 2000. Il s’agit là d’une étape importante qui a ouvert les yeux du monde entier sur la catastrophe que constituait le VIH. « L’effet Durban » ne peut pas être surestimé. Sans cette prise de conscience mondiale, je ne crois pas que serait tenue la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2001 ni qu’aurait été créé le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles l’Envoyé spécial est confronté en Europe orientale et en Asie centrale ?

En Europe orientale, il est surtout difficile de battre en brèche le mépris traditionnel et profondément ancré dont sont objets les consommateurs de drogue, les professionnels du sexe et les homosexuels.

De plus, beaucoup des efforts que j’entreprends visent à faire reconnaître la société civile par les gouvernements d’Europe orientale. Au temps de l’Union soviétique, les organisations non gouvernementales (ONG) n’existaient pas car l’Etat, par définition, prenait en charge l’ensemble des besoins de la population et les activités de la société civile étaient considérées comme des actions subversives.

De nos jours, dans certains pays, on regarde encore avec méfiance les ONG car on considère qu’elles sont des chevaux de Troie en puissance appuyés par les pays occidentaux. Par conséquent, lorsque je rencontre des Présidents, j’essaie de faire asseoir à mes côtés des personnes vivant avec le VIH et des représentants d’ONG, ce qui a par exemple fait bouger les choses et a été favorablement accueilli en Ukraine.

Parmi les autres activités incombant à l’Envoyé spécial, il y a la mise de l’accent sur les zones négligées, telles que les prisons, véritables foyers de consommation de drogues par voie intraveineuse, de VIH, d’hépatite C et de tuberculose. J’ai par exemple visité, à l’extérieur de Tbilissi (Géorgie), accompagné par la première dame - qui joue un rôle important dans le programme national sur le VIH -, un établissement pénitentiaire dans lequel certains prisonniers vivent avec le VIH et sont atteints de tuberculose multi-résistante aux médicaments. Malgré des avancées dans la région, je ne constate aucune réduction des risques ni aucune fourniture de thérapies de substitution dans les prisons ukrainiennes, tandis que les programmes portant sur ces questions sont largement présents en dehors des murs des prisons.

D’après vous, quelles sont les difficultés particulières auxquelles se heurte la région ?

L’amélioration des conditions de vie - notamment l’augmentation des possibilités d’emploi pour les jeunes et l’amélioration de l’estime que les filles et les garçons ont d’eux-mêmes -, l’éducation relative aux relations personnelles et sexuelles dans les écoles et l’égalité entre les sexes sont des défis sociaux importants à relever.

Les disparités socio-économiques entre les nations et entre les différentes régions d’un même pays font que l’épidémie de VIH en Europe orientale et en Asie centrale est hétérogène.

Par ailleurs, la région risque de connaître une crise sanitaire si un nombre beaucoup plus important de personnes vivant avec le VIH ne reçoit pas de traitement antirétroviral afin qu’elles ne contractent pas le sida et ne tombent pas malades.

Quelles sont, d’après vous, les solutions possibles ?

La seule solution possible est l’intensification de l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH. Cela n’est pas encore le cas, mais la région en est capable, pour peu que la volonté politique soit au rendez-vous. Les essais fructueux à petite échelle sont une bonne chose mais seule une réponse globale fera avancer la lutte. Il est essentiel que les gouvernements soient à la tête de ces efforts. J’attends aussi avec impatience que se développe l’activisme autour de la prévention du VIH car un activisme exclusivement axé sur le traitement du VIH ne nous mènera pas loin dans la lutte contre l’épidémie de VIH.

Quelles sont les réussites de la riposte au sida qui vous rendent optimiste ?

Même s’il semble qu’il y a des difficultés intrinsèques quant à la coordination de ripostes efficaces dans certains pays et que plusieurs pays continuent de se reposer excessivement sur l’aide extérieure au lieu d’augmenter les dépenses inscrites dans leur budget national, l’augmentation de la prise de conscience de l’épidémie de sida parmi les dirigeants politiques par rapport à il y a quelques années seulement me rend optimiste.

« Les stars contre le sida » en Europe orientale

19 mai 2008

20080519_Lazareva_200.jpg
Tatiana Lazareva, présentatrice TV, est
l’une des 25 femmes de Russie et
d’Ukraine qui participent à la campagne
« Les stars contre le sida ».
Photo: Serge Golovach

« Si dans mon pays j’ai des fans qui m’écoutent, je suis prête à leur parler sans fin de la prévention du VIH et à leur dire à quel point il est injuste de faire preuve de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH, » a déclaré Tatiana Lazareva, présentatrice TV, et l’une des 25 femmes de Russie et d’Ukraine qui participent à la campagne « Les stars contre le sida » organisée par l’ONUSIDA.

Il s’agit là d’un projet sans précédent visant à s’attaquer à la stigmatisation et la discrimination dans la région de l’Europe orientale. L’ONUSIDA a réuni un groupe de femmes à succès de Russie et d’Ukraine pour aider à dissiper les tabous et les préjugés qui entourent souvent le sida et réduire la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. Des femmes célèbres venant du monde des arts, des médias et du milieu sportif ont joint leurs talents et leurs voix pour agir de manière proactive contre l’épidémie de sida.

Vingt-cinq célébrités ont accepté de se faire photographier par le photographe bien connu Serge Golovach qui a offert ses services à titre bénévole pour la campagne. Par le biais d’une exposition de ces portraits, le projet vise à accroître la sensibilisation au sida, élargir la diffusion d’informations sur le VIH et réduire la stigmatisation et la discrimination vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH.

20080519_Korzun_200.jpg
Selon Dina Korzun, l'enjeu principal de
cette maladie c'est l'ignorance et
l'intolérance.
Photo: Serge Golovach

« Au début, j’étais réticente à participer à ce projet car je ne savais pratiquement rien sur l’ampleur de l’épidémie de VIH dans mon pays, et je n’avais jamais rencontré le VIH dans ma vie quotidienne, » a dit l’actrice Dina Korzun. « Je pensais que de fermer les yeux serait la plus simple des choses à faire. Toutefois, j’ai trouvé que c’était bien plus important de faire un effort et de chercher à me renseigner. J’ai réalisé ensuite que l’enjeu principal de cette maladie c’est l’ignorance et, de ce fait, l’intolérance, » a-t-elle ajouté.

L’exposition a ouvert ses portes le 15 mai et peut être visitée à la Fondation Stella Art de Moscou. Elena Khanga et Maria Arbatova – deux des célébrités qui ont participé au projet – ont assisté à l’ouverture ainsi que des représentants du Ministère russe de la Santé et du Développement social, de la Coordonnatrice de l’ONUSIDA en Russie et des responsables des organismes des Nations Unies dans le pays. L’exposition se déplacera en Russie et en Ukraine tout au long de 2008. Une sélection de portraits sera également publiée sous forme d’un calendrier pour 2009, qui sera lancé lors de la Journée mondiale sida en décembre prochain.

L’Europe orientale et l’Asie centrale ont été confrontées à des augmentations significatives du nombre des nouvelles infections à VIH au cours de ces dernières années. On estime que 150 000 personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2007, ce qui porte le nombre de personnes vivant avec le VIH en Europe orientale et en Asie centrale à 1,6 million contre 630 000 en 2001, soit une augmentation de 150%. Près de 90% des nouveaux diagnostics de VIH déclarés en 2006 provenaient de deux pays : la Fédération de Russie (66%) et l’Ukraine (21%). En outre, jusqu’à 40% de l’ensemble des nouvelles infections à travers la région concernaient des femmes.

« Ce projet est important car il favorise le débat public autour du sida. Nous avons vu dans de nombreux autres pays que lorsque le public est plus sensibilisé au sida, les programmes de prévention du VIH marchent mieux et les personnes vivant avec le VIH bénéficient de plus de soutien. Les 25 femmes qui participent à ce projet contribuent à rendre possible ce débat sur la place publique. Nous sommes très reconnaissants de leur engagement et de leur appui, » a déclaré Lisa Carty, Coordonnatrice de l’ONUSIDA en Fédération de Russie.

Making a difference: UNAIDS in Ukraine

08 janvier 2008

1ukraine200x140.jpg
UNAIDS Country Coordinator in Ukraine,
Dr Ana Shakarishvili, speaking at the
UNAIDS global staff meeting in October
2007. Photo Credit: UNAIDS 

In the first of web special series focusing on the work of UNAIDS staff at country level, http://www.unaids.org/ talks to UNAIDS Country Coordinator in Ukraine, Dr Ana Shakarishvili, about the response in the country, her role and her motivations.

In the two years that Ana Shakarishvili has been the UNAIDS Country Coordinator in Ukraine, she has seen a lot of changes. The high profile of the epidemic in the country has led to a dramatic increase in attention from donors and other partners. “Our work entails a lot of coordination between UN agencies and very active support to the UN Theme Group and Joint Team on AIDS,” says Shakarishvili. “Dealing with different agencies with different mandates, and different personalities, is an inseparable part of our lives.”

 In addition to typical UNAIDS work around advocacy, coordination of the AIDS response and monitoring and evaluation, the Ukraine office provides technical support in many areas. “In other words our daily lives are enormously busy. We work overtime, there’s no day that ends early,” says Shakarishvili. “But in terms of the daily work, the greatest thing we share is real teamwork. There is an amazing level of coordination and understanding between each partner and that is something we are proud of.”

2ukraine200x140.jpg
Ukraine has the most severe epidemic in
Europe. Over 400,000 people were
estimated to be living with HIV in Ukraine
in 2006. Photo Credit: UNAIDS

Ukraine has the most severe epidemic in Europe, and despite the support of government and donor programmes, the epidemic continues to grow. “It is even more concerning that we now have an unprecedented high level of resources available in the country, including two grants from the Global Fund amounting to $243 million,” says Shakarishvili. It was this conundrum that led the government’s National Coordinating Council on AIDS to request an ambitious piece of research that will evaluate the national AIDS response so far. This external evaluation, which is being coordinated by UNAIDS, will look at the work of all partners in 130 programmatic areas.

“We will have a database on what is working and what needs to be done in the future,” says Shakarishvili. “Nothing at this kind of scale has ever been done in the world. And we are really proud of that. It does put us in a rather interesting position of being responsible for pulling together efforts for this evaluation that will inform further discussions at both national and sub-national levels about what should be done next.”

The importance of this evaluation cannot be overestimated: it will feed directly into the government’s new national AIDS plan which is to be developed in 2008. The UNAIDS office and the cosponsors will play a major role in this process, helping the government to revise its national AIDS programme, including national and sub-national access targets. “We are trying to help the government develop a totally new format for the national AIDS plan which will be well-costed with clear universal access and monitoring and evaluation targets and technical support requirements,” says Shakarishvili. “Up until now the national plans were vague and were more like a framework than a clear plan.” For the first time the government plan will also include contributions of all sectors of the government as well as civil society organisations, the private sector and the donor community.

Dr Shakarishvili notes that one of the biggest challenges of working in Ukraine is the political instability that the country has experienced in recent years. Frequent elections and changes in government affect the continuity of the work and the capacity and commitment of government to make sustainable progress. “The NGOs, and civil society organisations are very mobilised and very strong especially at the national level, compared with other countries that I have seen. There is a coalition of NGOs uniting over 70 NGOs providing HIV services. But there is still somehow a level of complacency in the governmental sector. We need to encourage more and greater leadership on the issue particularly from the governmental sector. The decree of President Yushchenko that was issued just after the World AIDS Day a few weeks ago, calls for urgent scaling up of response to AIDS and increased accountability. That gives all of us much hope,” she says.

3ukraine200x140.jpg
Ukraine has managed to increase the
number of people on treatment from 200
in 2004/5 to currently over 7000.
Photo Credit: UNAIDS

Despite the challenges there has been progress. “We are really seeing some differences at the national level, which is a result of joint advocacy, including that from the UN.” Aspiration also comes from daily contact with the civil society organisations that provide many HIV services in the country. “We call ourselves one big family. We work pretty much together with the government, parliamentarians, NGOs, communities of people living with HIV, development partners and the private business. Its a huge sector.”

Shakarishvili joined UNAIDS after a long career in the Centers for Disease Control and Prevention in the US. “I love it here”, she says. “Despite the large work loads, what motivates me at the moment, is this momentum to do more in Ukraine, to really make a difference by changing the way the epidemic is going and preventing that from becoming generalized. There is enormous potential that this country has, a real belief that Ukraine should be able to slow down this epidemic and achieve universal access targets in a few years.”

“There are fantastic people and competent organizations here, and we hope and trust that people and communities can make a difference. If we don’t rapidly scale up efforts and make an impact in Ukraine, there is less hope for other countries in the region, especially Russia.” On the other hand, successes in Ukraine will bring hope for others. “Ukraine has managed to increase the number of people on treatment from 200 in 2004/5 to currently over 7000, reach the coverage level of prevention programmes of 35% of injecting drug users, and finally allow the importation of methadone for substitution maintenance treatment for injecting drug users – these are the messages to the rest of the world,” says Shakarishvili.

Positive response to AIDS in Ukraine

17 septembre 2007

Experience and evidence show that for an effective response to AIDS, it is essential to involve people living with HIV at all levels. Networks of people living with HIV are uniquely well qualified to help unify the response and maximize efforts to reach out to communities as well as influence national policy.

20070917_UKR_2.JPG
UNAIDS has produced a new report that describes
the background, structure and operation of the All-Ukrainian Network of People Living with HIV, as an example of best practice within the AIDS response.

In order to promote and help replicate the work of associations of people living with HIV, UNAIDS has produced a new report that describes the background, structure and operation of the All-Ukrainian Network of People Living with HIV, as an example of best practice within the AIDS response.

“The All-Ukrainian Network of People Living with HIV has an innovative structure, has undertaken high profile successful advocacy campaigns at both national and local levels and has a strong track record of delivering an ever-expanding array of services to people living with HIV,” the report says. “From the outset, people living with HIV have been responsible for the Network’s very rapid growth and strategic importance in the country’s HIV response.

”Ukraine has the most severe HIV epidemic in Europe, with an estimated 377 600 people living with the virus at the end of 2005. The Network was formed in the late 1990s by people living with HIV alarmed by the rapidly growing HIV epidemic in the country and the lack of resources and support available to them and others living with the virus. Since then, the Network has grown rapidly and steadily from its registration in 2000 to its designation as a co-Principal Recipient of a Global Fund grant to distribute funds for treatment, care and support. In 2006, it provided services and support to more than 14000 people living with HIV.

20070917_UKR_1.JPG
At the national level, the
Network’s advocacy efforts have
resulted in a number of high
profile achievements in recent
years.

The Network was established under four key strategy components: increasing access to non-medical care, treatment and support; lobbying and advocating to protect the rights of people living with HIV; increasing acceptance towards people living with HIV throughout society; and enhancing the organizational capacity of the Network.

Through its local branches and affiliated organizations, the Network provides services to thousands of people living with HIV across Ukraine. It also works with ‘indirect clients’, such as injecting drug users, health-care workers, journalists and law enforcement officials, as part of a broader effort to increase social tolerance, raise awareness about HIV transmission prevention and reduce stigma and discrimination.

More than 20 distinct types of services are offered around the country ranging from transportation and nutrition support to treatment literacy training and child-care facilities. Some local groups may even provide a teacher in instances when real or perceived discrimination keeps HIV-positive children out of public schools.

At the national level, the Network’s advocacy efforts have resulted in a number of high profile achievements in recent years, notably a series of meetings with the Ukrainian President in November 2005, where he committed to take personal control of the government’s response to the epidemic. Furthermore, recent advocacy and awareness-raising efforts at national level include continuing efforts to push the government to increase antiretroviral treatment and HIV testing availability through the public sector; working with the media to publicize issues such as poor service delivery; delays within the Ministry of Health; the high price of antiretroviral drugs; and corruption within the procurement and tendering processes.

20070917_ukr_240.JPG
Local branches of the Network also initiate smaller-scale advocacy efforts that relate to their local needs.

Local branches of the Network also initiate smaller-scale advocacy efforts that relate to their local needs. For example, one group successfully filed and won a court case defending the rights of HIV-positive parents to maintain custody of their children. In August 2006, another group successfully advocated for the provision of antiretroviral treatment in local prisons. Within two months, five inmates were on treatment and two prisons now also have the capacity to provide CD4 testing.

The Network seeks to form partnerships with as many stakeholders as possible. It currently works with government agencies, international organizations, donor agencies and domestic NGOs. “Although often there are strategic and procedural differences with some of the partners, the Network has refused to break ties even as it lobbies, privately and publicly, for policy change,” the report states.

The Network’s collaboration with international organizations, bilateral donors and civil society groups has consisted of financial support, technical assistance, advocacy collaboration and policy development at local, national and international levels. Although initially the Network was mainly the recipient of the assistance, as it has developed, it has played a growing role in identifying ways to share its expertise and experience.

Underlining the Network’s importance as an example of best practice, UNAIDS Partnerships Advisor Kate Thomson said: “This is a role model for positive networks the world over and provides us with a truly inspiring example of positive people coming together to make a difference in the AIDS response.”



Links:

 


Download the Best Practice - A Nongovernmental Organization’s National Response to HIV: the Work of the All-Ukrainian Network of People Living with HIV

Read more on Ukraine


Other UNAIDS Best Practice reviews:

Learning from experience
A faith-based response to HIV in Southern Africa
Traditional healers join the AIDS response
Focused AIDS programmes in Asia and the Pacific
Injecting drug use: focused HIV prevention works

 

Aimer, vivre et rêver : les femmes contre le sida en Arménie, au Moldova, au Kazakhstan, en Russie et en Ukraine

13 juillet 2007

Pendant une tournée de neuf jours dans cinq pays de la Communauté des Etats indépendants, un groupe d’ambassadrices de la lutte contre le VIH ont rencontré des décideurs et des organisations de la société civile pour les sensibiliser sur la question des femmes et du sida dans cette région du monde.

20070713_group_240.jpg
La tournée des Femmes contre le sida a été
conçue dans un contexte d’inquiétude grandissante
suscitée par le fait que les femmes sont de plus en
plus exposées au risque d’infection à VIH dans de
nombreuses régions d’Europe de l’Est et d’Asie
centrale.

La tournée des Femmes contre le sida a été conçue dans un contexte d’inquiétude grandissante suscitée par le fait que les femmes sont de plus en plus exposées au risque d’infection à VIH dans de nombreuses régions d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. Le pourcentage de femmes adultes vivant avec le VIH est passé de 11 % en 1990 à 28 % en 2006.

La tournée a été parrainée par l’organisation AIDS Infoshare, l’ONUSIDA, la Coalition mondiale sur les femmes et le sida, et le Programme des Nations Unies pour le Développement. Dix ambassadrices de la lutte contre le sida de la région accompagnées d’invités spéciaux qui les ont rejointes à différents moments ont fait le périple ensemble pour s’informer sur les réalités de la relation entre femmes et sida dans différentes parties de la région ainsi que pour mobiliser les décideurs locaux afin qu’ils prennent les mesures qui s’imposent.

Dans les capitales de l’Arménie, du Moldova, du Kazakhstan, de la Russie et de l’Ukraine, ce groupe a rencontré des organisations de la société civile et des groupes de personnes vivant avec le VIH pour parler de certains des problèmes les plus graves tels que la stigmatisation et la discrimination et leurs conséquences, y compris perdre la garde des enfants, être expulsé de son domicile et perdre son emploi.

« Ce sont de vrais problèmes », a déclaré Deborah Landey, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, qui a rejoint le groupe à la fin de la tournée. « Notre responsabilité collective est d’obtenir des résultats tangibles pour les femmes », a-t-elle ajouté. 

Dans la région, le principal mode de transmission du VIH est l’utilisation de matériel d’injection non stérile. Toutefois, on estime qu’une proportion croissante des infections interviennent lors de rapports sexuels non protégés – 37 % des cas déclarés en 2005. En Ukraine, la proportion de personnes infectées par le VIH lors de rapports hétérosexuels est passée de 14 % des nouveaux cas entre 1999 et 2003 à plus de 35 % dans les six premiers mois de 2006.

« Nous devons examiner chaque plan et chaque stratégie de lutte contre le sida pour voir s’ils sont efficaces pour les femmes », a souligné Mme Landey. « Nous n’avons pas d’autre alternative pour faire reculer l’épidémie dans cette région », a-t-elle ajouté.

20070713_poster_240.jpg
Le groupe des Femmes contre le sida a également
préparé un ensemble de réflexions et de
recommandations dont tenir compte lors de
l’élaboration des stratégies nationales de lutte
contre le sida dans la région.

La tournée s’est achevée comme elle avait débuté, avec des femmes. Sergei Golovach, célèbre photographe et invité de la tournée, a pris des photos de ses camarades ambassadrices en vue d’une exposition intitulée Aimer, vivre et rêver. Au moyen de portraits, il souhaite montrer qu’il n’est pas important de savoir qui est ou qui n’est pas séropositif au VIH.

« Regardez simplement cette photo », a déclaré Mme Landey, s’arrêtant sur le portrait d’une mère et de sa fille dont on a fait une affiche pour la campagne de sensibilisation. « On n’y voit que l’amour d’une mère – et le statut VIH n’entre en rien ».

Emue par ces portraits et par ce qu’elle a appris en écoutant les personnes ayant participé à la tournée, Elena Vasilieva, rédactrice en chef de la version russe du magazine Cosmopolitan a promis de publier un article sur la tournée des Femmes contre le sida dans le numéro de novembre. Elle a déclaré qu’un magasine de luxe était le support parfait pour aborder des sujets importants pour la société, et pour aider à se débarrasser des stéréotypes.

Le groupe des Femmes contre le sida a également préparé un ensemble de réflexions et de recommandations dont tenir compte lors de l’élaboration des stratégies nationales de lutte contre le sida dans la région. Insistant sur l’importance capitale de traduire ces recommandations en actions, Anna Dubrovskaya, de l’ONG 'Golos anti-SPID' de Russie a déclaré « nos merveilleuses recommandations ne serviront à rien s’il n’y a personne pour exiger des décideurs qu’ils tiennent leurs promesses. La chose la plus importante est de ne pas laisser mourir cette initiative ».


Recommandations des participantes à la tournée

Nous, les participantes au projet « Femmes contre le sida », avons visité cinq pays de la Communauté des Etats indépendants pour organiser des consultations avec les principales parties prenantes qui œuvrent dans le domaine de la prévention, du traitement et des soins du VIH. A la suite de ces consultations, nous avons élaboré les recommandations suivantes. Nous pensons que des mesures urgentes doivent être prises pour garantir l’accès des femmes à la prévention primaire du VIH ainsi qu’au traitement, aux soins et au soutien.

Nous souhaitons attirer l’attention sur un ensemble de recommandations que nous estimons être de la plus haute importance pour chacun de nos pays, indépendamment de leurs différences eu égard au stade de l’épidémie ou au développement économique et social. Nous invitons instamment toutes les parties intéressées à tenir compte de ces recommandations lors de l’élaboration des stratégies nationales de lutte contre le VIH/sida.

En particulier, nous recommandons:

  1. La mise en train de campagnes d’information et d’éducation sur la prévention primaire du VIH ciblant en particulier les femmes, parallèlement à un accroissement des efforts visant à lutter contre la stigmatisation et la discrimination.
  2. L’élaboration de nouveaux programmes visant à améliorer la qualité de vie des femmes séropositives au VIH, y compris des programmes pour assurer l’accès à des services de santé non associés au traitement antirétroviral et à la santé reproductive.
  3. L’accélération de la mise en œuvre de programmes visant à garantir la protection sociale des femmes séropositives au VIH.
  4. Le renforcement de la recherche sur les aspects sexospécifiques de l’épidémie de VIH en Arménie, au Kazakhstan, au Moldova, en Russie et en Ukraine.
  5. Des efforts accrus pour garantir la participation active des femmes aux processus de prise de décision à tous les niveaux.
  6. Un appui supplémentaire de l’Etat aux initiatives des femmes visant à améliorer la qualité de vie des femmes séropositives au VIH.
  7. Le développement des services de dépistage volontaire et de conseil avant et après le dépistage du VIH.
  8. Une coopération plus étroite entre les différents secteurs, les organisations gouvernementales/d’Etat et les groupes de la société civile, y compris ceux qui ne sont pas encore directement engagés dans des activités de prévention du VIH.
  9. Des efforts accrus pour garantir le respect du choix des femmes concernant les questions liées à la santé reproductive.
  10. La réalisation d’évaluations plus poussées des besoins des femmes en matière de prévention, de traitement, de soins et de soutien du VIH.
  11. Un appui à la mise en place de programmes tenant compte des différences entre les sexes, y compris un appui pour un plus grand développement du leadership et du militantisme chez les femmes.


Itinéraire

27 – 28 mai 2007           Almaty (Kazakhstan)

29 - 30 mai 2007            Erevan (Arménie)

30 mai - 1 juin 2007       Chisinau (Moldova)

2 - 5 juin 2007                 Kiev (Ukraine)

6 juin 2007                      Moscou (Russian Federation)



Participants à la tournée des ‘Femmes contre le sida’:

  • Grekova Anna – ‘Réseau ukrainien des PVS, Kiev, Ukraine
  • Dubrovskaya Anna – ONG ‘Golos-anti-SPID’, Ufa, Russie
  • Zavalko Natalia – ‘AIDS Infoshare’, Moscou, Russie
  • Ivannikova Maria - ‘AIDS Infoshare’, Moscou, Russie
  • Polozkova Vera – Correspondante du magazine ‘Cosmopolitan’, Moscou, Russie
  • Skibnevskaya Nina- ‘AIDS Infoshare’, Moscou, Russie
  • Slepneva Asya – Correspondante de la station de radio Mayak, Moscou, Russie
  • Stupak Tatiana – ONG ‘ Victoria’, Pavlodar, Kazakhstan
  • Tamazova Elena – ONUSIDA, Moscou, Russie
  • Untura Lyudmila – ONG ‘Enfance pour tous’, Chisinau, Moldova
  • Golovach Sergei – Photographe, Moscou, Russie


Photos: ONUSIDA/Serge Golovach

Liens:

Voire le photoreportage
Ecouter l’entretien avec Deborah Landey, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA (en anglais)
Consulter le site Internet de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida (en anglais)
Consulter le site Internet du PNUD (en anglais)
Consulter le site Internet d’AIDS Infoshare (en anglais et en russe)


Tournée des femmes dans cinq pays de la Communauté des Etats indépendants – galerie de photos

19 juin 2007

La tournée des femmes contre le sida a été conçue dans un environnement marqué par des inquiétudes croissantes liées au fait que les femmes sont de plus en plus exposées au risque d’infection à VIH dans de nombreuses régions d’Europe de l’Est et d’Asie centrale. Le pourcentage de femmes adultes vivant avec le VIH est passé de 11 % en 1990 à 28 % en 2006.

La tournée a été parrainée par l’organisation AIDS Infoshare, l’ONUSIDA, la Coalition mondiale sur les femmes et le sida, et le Programme des Nations Unies pour le Développement. Dix ambassadrices de la lutte contre le sida de la région accompagnées d’invités spéciaux qui les ont rejointes à différents moments ont voyagé ensemble pour s’informer sur les réalités de la relation entre femmes et sida dans différentes parties de la région ainsi que pour mobiliser les dirigeants locaux afin qu’ils prennent les mesures nécessaires.

20070620_WomenGal_Kaz3.jpg

Moscou, 27 mai – Le groupe est à l’aéroport Sheremetievo. Impatientes de voir les affiches, elles les ont déballées avant de s’envoler pour Almaty (Kazakhstan).

20070620_WomenGal_Kaz2.jpg

Kazakhstan, 27-28 mai - Elnara Kurmangalieva (Centre public pour un style de vie sain) donnant des informations sur les programmes de prévention du VIH parmi les jeunes.

20070620_WomenGal_Kaz1.jpg

Kazakhstan, 27-28 mai – Photo de groupe.

20070620_WomenGal_Armenia2.jpg

Arménie, 29-30 mai - Oganes Madoyan (Real World - Real People) ouvre le débat. Aucune des femmes arméniennes séropositives au VIH n’était prête à parler ouvertement et à exprimer les besoins de la communauté.

20070620_WomenGal_Moldova1.jpg

Moldova, 30 mai-1er juin - Aleksander Shishkin, acteur et animateur (premier à droite), a rejoint la table ronde pour apporter son appui à la mise en œuvre de programmes tenant compte des différences entre les sexes au Moldova. Il a aussi rappelé qu’il était nécessaire de mener des campagnes d’information sur la prévention du VIH ciblant les jeunes.

20070620_WomenGal_Moldova2.jpg

Moldova, 30 mai-1er juin - Igor Kilchevski (Credinta) propose d’ouvrir le débat sur les recommandations des participants au projet. Les femmes vivant avec le VIH au Moldova ressentent très fortement la stigmatisation et la discrimination.

20070620_WomenGal_Ukraine1.jpg

Ukraine, 2-5 juin – Paroles de bienvenue d’Anna Grekova (Réseau ukrainien de personnes vivant avec le VIH) lors d’une rencontre avec la presse.

20070620_WomenGal_Ukraine2.jpg

Ukraine, 2-5 juin – Un caméraman filme pour la chaîne de télévision nationale. Les médias peuvent considérablement aider à réduire la stigmatisation et la discrimination à l’égard des femmes vivant avec le VIH.

20070620_WomenGal_Russia2.jpg

Moscou, 6 juin - Debbie Landey, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, joue un rôle essentiel dans l’intégration des aspects sexospécifiques à la riposte au VIH. Elle a participé de manière active à la tournée.

20070620_WomenGal_Russia4.jpg

Moscou, 6 juin – Participants à la table ronde : (de gauche à droite) Natalia Ladnaya (Centre fédéral de lutte contre le sida), Sergei Golovach (photographe), Anna Dubrovskaya (ONG 'Golos Anti-SPID', Ufa, Russie), Elena Tamazova (ONUSIDA, Russie), Anna Grekova (Réseau ukrainien de personnes vivant avec le VIH), Debbie Landey (Directeur exécutif adjoint, ONUSIDA), Vladimir Pozner (Président de la Russian TV Academy), Lyudmila Untura (ONG 'Childhood for All', Moldova), Maria Ivannikova (AIDS Infoshare, Russie), Tatiana Stupak (ONG 'Victoria', Kazakhstan), Larisa Dementieva (Service fédéral de protection des droits des consommateurs et du bien-être humain).


Photos: ONUSIDA/Serge Golovach


Liens:

Lire l’article intégral
Consulter le site Internet de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida

(en anglais)

Intensification prévue des initiatives pour la réduction des risques en Ukraine

11 avril 2007

Natalia, jeune Ukrainienne, consomme des drogues injectables depuis cinq ans. En Ukraine, la consommation de drogues injectables constitue un problème préoccupant, aggravé par le niveau élevé de prévalence du VIH parmi les consommateurs. Le Ministère de la Santé a estimé qu’en 2006, par exemple, 49 % des consommateurs de drogues injectables vivant dans la capitale, Kiev, étaient aussi infectés par le VIH.

Natalia compte pourtant parmi ceux qui ont de la chance. Elle est l’une des 110 000 personnes qui ont eu accès aux services de réduction des risques en Ukraine en 2006 et elle participe à un programme de traitement de substitution qui l’aide à retrouver une vie normale.

20070411_main_table_300.jpg
Participants à la 2ème Conférence sur la réduction des risques
qui s’est tenue à Kiev du 21 au 24 mars 2007.

Natalia a été l’une des oratrices invitées à la deuxième Conférence nationale sur la réduction des risques qui s’est tenue à Kiev du 21 au 24 mars 2007. Elle a parlé devant près de 400 participants de ses expériences et de l’importance des programmes de réduction des risques dans le pays. Les différents partenaires de la riposte de l’Ukraine au sida faisaient partie de son auditoire, à savoir responsables gouvernementaux, prestataires de soins de santé et travailleurs sociaux, communautés de consommateurs de drogues injectables, organismes chargés de faire respecter la loi, établissements pénitentiaires et médias. Dans son discours, elle a déclaré : « Avec l’aide d’une thérapie de substitution médicamenteuse, je peux maintenant à nouveau mener une vie normale. Cela fait six mois que j’ai entrepris cette thérapie et je suis déjà rentrée chez moi, j’aide à élever ma nièce et j’ai un travail que j’aime. Rien de cela n’aurait été possible si les programmes de réduction des risques n’existaient pas dans ce pays ».

L’histoire de Natalia n’a rien d’exceptionnel en Ukraine. Elle met en évidence l’importance des programmes de réduction des risques dans les pays qui sont confrontés à des épidémies de VIH dues principalement à la consommation de drogues injectables dans de mauvaises conditions d’hygiène. Les statistiques parlent d’elles-mêmes – selon les rapports officiels, alors que chez les nouveaux cas de VIH la proportion de consommateurs de drogues injectables a diminué (de 60 % en 2001 à environ 45 % au premier semestre 2006), rien n’indique que l’épidémie ralentit parmi ces derniers. Une étude de surveillance sentinelle menée dans plusieurs régions en 2006 a révélé que la prévalence de l’infection à VIH parmi les consommateurs de drogues injectables allait de 10 % dans la ville de Sumy à plus de 66 % dans celle de Mykolayiv.

20070411_speaker_300.jpg
Dialogue médias et agents de santé organisé par la vedette de
télévision Savik Shuster.
Crédit photo : International HIV/AIDS Alliance (Ukraine) /
N. Kravchuk

« Nous savons que l’épidémie de VIH ne pourra être stoppée que si les consommateurs de drogues injectables ont accès à un ensemble complet de mesures de réduction des risques, notamment des informations, du matériel d’injection stérile, des préservatifs, des thérapies de substitution médicamenteuse et un traitement, des soins et un soutien du VIH. Dans les pays et les villes où des programmes de réduction des risques ont été mis en œuvre dès la première heure et à grande échelle, les programmes de prévention du VIH sont parvenus à réduire la prévalence du virus parmi les consommateurs de drogues injectables, parfois jusqu’à moins de 5 %. C’est la raison pour laquelle le système des Nations Unies soutient officiellement les programmes de réduction des risques », a déclaré M. Paul Bermingham, directeur de la Banque mondiale pour l’Ukraine, le Moldova et le Bélarus, et président du Groupe thématique des Nations Unies sur le VIH/sida en Ukraine.

Au cours de la Conférence, les deux groupes travaillant sur le terrain et des hauts fonctionnaires du pays ont également souligné l’importance des initiatives de réduction des risques, notamment la thérapie de substitution médicamenteuse, pour une riposte nationale efficace au sida. Le professeur Alla Shcherbynska, responsable du Centre ukrainien de lutte contre le sida, a déclaré « L’Ukraine a décidé d’élargir et d’intensifier les programmes de réduction des risques dans le but d’instaurer l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui du VIH d’ici 2010. C’est maintenant devenu notre objectif national. La vitesse à laquelle nous l’atteindrons dépendra de l’efficacité avec laquelle nous élargirons, intensifierons et améliorerons la qualité des services de réduction des risques, notamment la thérapie de substitution médicamenteuse ».

20070411_banner_300.jpg
Des militants représentant des communautés de consommateurs
de drogues injectables sont montés sur scène pour exprimer leur
mécontentement d’être mis à l’écart par la société et de faire
l’objet de mesures discriminatoires.

Pendant la Conférence, des militants représentant des communautés de consommateurs de drogues injectables sont montés sur scène pour exprimer leur mécontentement d’être mis à l’écart par la société et de faire l’objet de mesures discriminatoires. « Pourquoi la société ne nous écoute-t-elle pas ? Nous ne sommes pas un problème ; nous faisons partie de la solution», ont-ils déclaré.

Les participants ont aussi examiné et préconisé des stratégies pour une plus grande participation des consommateurs de drogues injectables et des autorités locales aux programmes de réduction des risques et aux prises de décisions. Les participants ont fait l’éloge des succès réalisés par les projets pilotes de thérapie de substitution médicamenteuse et débattu de la manière d’intensifier ces initiatives dans tout le pays.

« Nous devons commencer à intégrer dès aujourd’hui dans la riposte la planification et l’action pour l’avenir », a déclaré le Dr Ani Shakarishvili, Coordonnateur de l’ONUSIDA pour l’Ukraine. « Avant tout, il nous faut trouver des moyens pour nous assurer que le sida, la réduction des risques et la thérapie de substitution médicamenteuse, les questions liées à la sexospécificité, la réduction de la vulnérabilité, de la stigmatisation et de la discrimination à l’encontre des consommateurs de drogues injectables, des personnes vivant avec le VIH et d’autres demeurent des priorités politiques absolues en Ukraine, année après année, et cette conférence représente une étape importante dans cette direction ».

Lors de la clôture de la Conférence, la communauté des consommateurs de drogues injectables a présenté, au nom de l’ensemble des participants, une déclaration conjointe adressée au Gouvernement ukrainien, à la communauté des donateurs et à la société civile, demandant que des décisions et des mesures essentielles soient prises et mises en œuvre.

Le lendemain de la Conférence, le Département d’Etat de l’application des peines a publié un décret établissant un groupe de travail chargé de mettre en œuvre un plan d’action en faveur de mesures de réduction des risques dans les prisons ukrainiennes. Il est probable que fournir des services d’échange d’aiguilles et de seringues dans les établissements pénitentiaires sera l’un des résultats importants, concrets et immédiats de la Conférence.




Liens:

Informations sur l’Ukraine

Collection meilleures pratiques de l’ONUSIDA : Prévention du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables dans les pays en transition et en développement (pdf, 1,98 Mb)

AIDS theme at Ukraine fashion week

25 octobre 2006

20061025_Reuters_300.jpg

Zalevskiy’s condom headdress was one of the highlights of the show
Photo Credit: Reuters \ ANTIAIDS Foundation

On the first day of Ukrainian fashion week, the art and fashion world came together to promote AIDS awareness at a gala event in Kiev. Top Ukrainian designer Alexey Zalevsiky unveiled his new spring-summer collection which featured men’s and women’s formal and casual wear with a difference.

Huge red hearts pulsed in the background as the models strode down the catwalk in their striking red and white outfits. The hearts were part of the set design, but the real show stopper was the headwear; bunches of condoms arranged stylishly as headdresses and Zalevsiky’s new take on hatpins; syringes sticking out at rakish angles around the model’s heads. This unusual show was part of an effort by the organisers to increase awareness around the main drivers of Ukraine’s AIDS epidemic; unsafe injecting drug use practices and unprotected sex.

It is the first time in the history of Ukraine that a top designer has made AIDS awareness a central part of one of the country’s major cultural and social events. The show was put on to raise awareness about AIDS and call for support for people living with HIV. Of the fifty models appearing in the show, five were living with HIV.

 

“This is actually my second collection dedicated to AIDS that I have presented in Ukraine,” said the designer, Alexey Zalevskiy. “I had my first show eight years ago, but this time I decided to do a really big project. And what was most significant for this show was that we had both professional and non-professional models living with HIV walking down the catwalk. I came up with this idea after talking with people working in HIV organizations just before the International AIDS Conference in Toronto. It was vital for me to say ‘here, HIV-positive people are also living among us and need our support’.”

20061025_Mohnach_340.jpg
Fashion designer Alexey Zalevskiy with the models from the show
Photo Credit: Ukrainian Fashion Week \ K.Mohnach

During the fashion week, Zalevskiy challenged Ukrainian designers to address the issue of AIDS in Ukraine as their own personal problem, “Our fashion community should follow the lead of the international fashion community that has been engaged in raising AIDS awareness worldwide for many years.”

UNAIDS Country Coordinator Anna Shakarishvili said, “Ukraine is experiencing a very serious AIDS epidemic which is showing no signs of abating.…Zalevskiy has done a great job of getting people to talk about AIDS. If we are to have any chance of getting ahead of the epidemic in Ukraine we need to talk openly about the problem and educate people about AIDS.”

The project has been supported by the ANTIAIDS Foundation and its founding member Elena Franchuk, together with the All-Ukrainian Network of People Living with HIV and the International Renaissance Foundation.

20061025_Mohnach_3_300.jpg

One of the new designs by Alexey Zalevsiky
Photo Credit: Ukrainian Fashion Week \ K.Mohnach

“My organization was happy to be able to support Alexey Zalevskiy’s initiative,” said Franchuk. “The creation and display of a collection dedicated to AIDS awareness is another important way to say again that AIDS is everybody’s problem. We used to say that HIV is concentrated in risk groups – but now we say that it concerns everyone. It is necessary to know as much as possible about AIDS to be able to protect oneself.”

Sergey Fyodorov, one of the models in the show living with HIV, works in the All-Ukrainian Network of People Living with HIV. He was among one of the first people living with HIV in Ukraine to speak out about AIDS and his HIV status in the late 1990s. “AIDS touches everybody, regardless of whether or not you live with the infection or whether or not you dress fashionably,” he said.

“Not only people’s lives but also quality of life depends on our efforts. People living with HIV should not have to face discrimination. It is very important that HIV is associated with something positive – you can feel a lot of positive energy in Alexey’s collection. And that is essential.”






icon_link All-Ukrainian Network of People Living with HIV

icon_link Elena Franchuk ANTIAIDS Foundation

icon_link International Renaissance Foundation

Pages