Reportage

ONUSIDA, OIM : les personnes séropositives en situation de déplacement doivent avoir accès aux vaccins contre la COVID-19

30 juin 2021

Les populations migrantes et réfugiées, les personnes déplacées au sein de leur pays ainsi que les populations touchées par les crises et mobiles vivant avec le VIH doivent avoir un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19, a déclaré le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Les personnes en situation de déplacement sont souvent plus vulnérables aux maladies, notamment à la COVID-19 et au VIH. En outre, les personnes vivant avec le VIH et/ou touchées par le virus et les populations migrantes sont souvent victimes d’inégalités importantes. Ces populations sont régulièrement confrontées à des risques pour leur santé en raison de processus de migration parfois périlleux, de conditions de vie inférieures à la moyenne, de conditions de travail dangereuses, d’un manque général d’informations, ainsi qu’à cause de la stigmatisation, de la discrimination et de l’isolement.  Les populations migrantes et les personnes déplacées sont également confrontées à un grand nombre d’obstacles administratifs, financiers, géographiques, sociaux et culturels lorsqu’il s’agit d’accéder régulièrement ou de manière ininterrompue à des soins de santé en traversant des frontières, y compris l’accès au traitement de lutte contre le VIH.

Au cours de la pandémie, dans un contexte d’augmentation de la xénophobie et de la discrimination, certaines personnes migrantes vivant avec le VIH se sont retrouvées confrontées à une triple stigmatisation liée à (1) un dépistage positif pour la COVID-19, (2) un statut sérologique positif et (3) au fait d’être migrantes, tout cela nuisant souvent gravement à leur santé mentale. Pour de nombreuses personnes migrantes et déplacées vivant avec le VIH et d’autres maladies auto-immunes, ou risquant de contracter le VIH, le risque d’exposition a augmenté tandis que la disponibilité des services de lutte contre le VIH a reculé.

« Pour mettre fin aux inégalités et remettre la riposte mondiale au VIH en adéquation avec l’objectif 2030 de mettre fin au sida comme menace de santé publique, nous devons agir immédiatement pour réduire les inégalités rencontrées par les migrantes et migrants, et par les populations mobiles, notamment en offrant un accès complet aux services de prévention et de traitement du VIH et aux vaccins contre la COVID-19 », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, en amont de la 48e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA qui aura lieu la semaine prochaine à Genève, en Suisse. Un rapport sur l’évolution des services de lutte contre le VIH pour les populations migrantes et mobiles, ainsi que pour les personnes réfugiées et les populations touchées par des crises sera présenté lors de cette rencontre.  

« Les ripostes mondiales au sida et à la COVID-19 oublient des millions de personnes, y compris un grand nombre de migrantes et migrants, et de personnes déplacées de force », a déclaré António Vitorino, Directeur général de l’OIM. « Nous avons constaté que négliger les besoins de santé des groupes marginalisés peut s’avérer dévastateur pour les communautés. Ensemble, tous les pays devraient s’engager à ce que cela ne se reproduise pas. »

Le 8 juin, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida, qui mentionne spécifiquement les populations migrantes, réfugiées et déplacées à l’intérieur d’un pays, et engage les gouvernements à veiller à ce que « 95 % des personnes séropositives, exposées au VIH et touchées par le virus soient protégées contre les pandémies, y compris la COVID-19 ». Pour circonscrire et soigner la COVID-19 et le VIH, il est essentiel de maintenir des normes élevées en matière de soins de santé et de protection, ainsi que de partager les informations disponibles et accessibles.

L’OIM et l’ONUSIDA enjoignent aux gouvernements de prendre des mesures concrètes pour garantir que les campagnes nationales de vaccination contre la COVID-19 incluent toutes les personnes migrantes atteintes de comorbidités comme le VIH, conformément aux recommandations de l’OMS en matière de priorisation, et que toutes les actions sont prises pour éliminer les obstacles auxquels beaucoup d’entre elles sont encore confrontées dans l’accès aux services de santé, y compris la stigmatisation et la discrimination. 

Les deux organisations dont le partenariat a été officialisé en 2011 renforcent leurs liens de longue date pour répondre aux multiples formes d’exclusion auxquelles sont confrontées les personnes migrantes et réfugiées, les populations touchées par les crises et les autres populations mobiles vivant avec le VIH. Elles sont prêtes à soutenir les pays dans leurs efforts pour surmonter la COVID-19, ainsi qu’à encourager l’engagement mondial pour mettre fin au sida d’ici 2030 par le biais de programmes de santé équitables et inclusifs conformes aux principes de la couverture santé universelle.