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Michel de Groulard, ancien directeur pays de l’ONUSIDA, restera dans les mémoires pour son engagement en faveur des communautés

10 octobre 2022

L’ONUSIDA est triste d’apprendre le décès du Dr Michel de Groulard qui a travaillé pendant longtemps comme conseiller en santé publique et sur le VIH aux Caraïbes. Michel avait plus de 30 ans d’expérience dans le domaine de la santé publique internationale et a consacré un quart de siècle au VIH. 

Ce ressortissant français était tombé amoureux des Caraïbes. Il a vécu à Trinité-et-Tobago pendant plusieurs années et jusqu’à son décès. 

Médecin de formation, Michel a travaillé sur plusieurs projets de santé publique pour le ministère français des Affaires étrangères. Il a passé cinq ans à fournir des soins dans des villages reculés du désert mauritanien et deux ans au Cameroun. Il a occupé le poste de responsable de la santé publique au sein du ministère de la Santé de Grenade et de chef de projet VIH au Centre d’épidémiologie des Caraïbes.

Michel a rejoint l’ONUSIDA en 2001 en tant que conseiller principal des partenariats. Il a ensuite intégré le personnel de l’ONUSIDA dans les Caraïbes en tant que conseiller principal du programme pendant plus de sept ans. Le mois dernier, il venait de terminer un contrat de deux ans en tant que directeur pays par intérim pour le bureau au Guyana et au Suriname qu’il a lui-même ouvert à Georgetown en 2005.

Au fil des ans dans son travail sur le VIH, il a toujours mis l’accent sur le rôle de la société civile à tous les niveaux de la riposte pour lutter contre les risques et les vulnérabilités, les obstacles liés au genre et les freins à l’accès aux services. Michel a apporté son soutien technique à la création du Réseau caribéen des personnes vivant avec le VIH (CRN+) en 1996 et à la création de la Caribbean Vulnerable Communities Coalition (CVC) en 2005. Pendant plusieurs années, il a été président adjoint de Community Actions Resource (CARE), la plus ancienne organisation de Trinité-et-Tobago au service des personnes séropositives.

Michel a surtout défendu les groupes marginalisés et exclus, en particulier les personnes vivant avec le VIH et les populations clés. Il a veillé à ce que les préoccupations et les voix des communautés soient placées au centre de la planification et des actions de militantisme. La société civile se souviendra de lui pour avoir défendu son rôle essentiel dans l’élaboration des politiques publiques et l’apport des services.

Michel n’a jamais vraiment pris sa retraite. Débordant d’énergie et d’envie de s’engager, il s’est mesuré à de nombreux défis après son départ initial de l’ONUSIDA en 2013. Il a ainsi occupé le poste de directeur régional du programme USAID/PEPFAR LINKAGES pour les Caraïbes orientales et méridionales. Il a également été bénévole auprès de l’Alliance Française de Port-d’Espagne.

Il n’a pas non plus renié son intérêt pour l’épidémiologie et la santé publique. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, par exemple, il a compilé et diffusé tous les jours des graphiques par pays et pour la région afin de suivre les nouvelles infections et les décès dans les Caraïbes. Jusqu’à la veille de sa mort, il a continué à envoyer la nuit comme d’habitude des messages sur WhatsApp à ses amis et collègues.

Michel aimait cuisiner et régalait souvent ses invités chez lui avec sa célèbre quiche. Il nous a tous encouragés à avoir une alimentation saine et à faire du sport. Son grand sourire chaleureux ne quittait jamais ses lèvres.

Michel a fait honneur à la fonction publique internationale et a laissé une trace dans de nombreuses vies. Il a été un pourfendeur des inégalités. Nous avons perdu un frère apprécié, un être humain merveilleux et un professionnel à l’engagement exemplaire qui avait un sens exceptionnel des droits humains et de l’inclusion. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille. Il nous manquera.