Communiqué de presse

Alors que le nombre de nouvelles infections dépasse de plus de 1 million l’objectif 2020, l’ONUSIDA et ses partenaires organisent une réunion d’urgence sur la prévention du VIH

Des experts et expertes du VIH, ainsi que des responsables de la mise en œuvre du monde entier ont rejoint l’ONUSIDA en Afrique du Sud. L’objectif est de fixer des objectifs et de concrétiser des programmes de prévention précis

JOHANNESBURG/GENÈVE, le 10 octobre 2022—Les nouvelles infections au VIH augmentent dans un nombre alarmant de pays, de régions et de villes à travers le monde. 1,5 million de nouvelles contaminations ont été recensées en 2021, soit 1 million de plus que l’objectif 2020 fixé à 500 000. Pour aider les pays à réduire les nouvelles infections, l’ONUSIDA et ses partenaires ont réuni des experts et des expertes en prévention du VIH, ainsi que des responsables de la mise en œuvre originaires des 28 pays présentant les taux les plus élevés de nouvelles infections. L’objectif est d’identifier les raisons de l’absence de recul important des infections, de discuter des solutions et d’aider les pays à fixer des objectifs de prévention ambitieux.

Ces 28 pays concentrent 75 % des nouvelles infections au VIH dans le monde et appartiennent à la Global HIV Prevention Coalition. Depuis sa création en 2017, cette coalition s’efforce de renforcer l’engagement, la dynamique, les investissements et la prise de responsabilité des gouvernements, de la société civile, des donateurs et du secteur privé afin de mettre en œuvre des programmes de prévention à grande échelle, à couverture élevée, équitables et de qualité.

Au cours de cette réunion de trois jours, le panel définira les besoins de chaque pays par rapport à la mise en œuvre de la Feuille de route de prévention 2025. Par ailleurs, il définira les étapes essentielles requises pour mettre en œuvre ce document, y compris les étapes spécifiques à chaque pays, et identifiera les changements stratégiques nécessaires pour travailler en tant que coalition et renforcer la collaboration internationale.

Cette réunion est organisée dans un contexte difficile. Le dernier rapport de l’ONUSIDA, In Danger, révèle en effet que le nombre de nouvelles infections au VIH n’a reculé que de 3,6 % entre 2020 et 2021, ce qui correspond à la plus faible baisse annuelle depuis 2016. Il montre qu’en 2021, une adolescente ou une jeune femme (âgée de 15 à 24 ans) a été infectée par le VIH toutes les deux minutes, soit 250 000 nouvelles infections, et que celles-ci se concentrent à plus de 80 % en Afrique subsaharienne. Dans cette région, les adolescentes et les jeunes femmes sont davantage exposées au risque de contamination au VIH que les garçons et les hommes de leur âge Les progrès sont entravés par les nombreuses vulnérabilités auxquelles elles sont confrontées : normes et pratiques sociales néfastes ou encore inégalités sociales, économiques et de genre.

« Nous ne soulignerons jamais assez l’urgence des efforts de prévention », a déclaré Anne Githuku-Shongwe, directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Afrique orientale et australe. « Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’étendre les solutions efficaces tout en concentrant notre attention sur les obstacles sociaux et structurels endémiques qui perpétuent la vulnérabilité au VIH des filles et des populations clés. »

En 2021, l’ONUSIDA estimait que les populations clés (notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateur-rices de drogues injectables, les travailleur-ses du sexe, les transgenres, les personnes en prison et dans d’autres environnements fermés) et leurs partenaires sexuels ont représenté 70 % des nouvelles infections au VIH dans le monde. Ce chiffre montre bien que les efforts de prévention du VIH doivent se concentrer sur les populations marginalisées et défavorisées.

« Il faut sortir des sentiers battus pour mettre en place cette feuille de route », a déclaré le directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA, Eamonn Murphy. « Arrêtons de nous voiler la face : il faut renforcer le leadership politique, les investissements et la volonté d’atteindre les populations clés si nous voulons faire reculer les nouvelles infections au VIH. »

Des progrès considérables sont possibles lorsque des gouvernements élargissent leurs programmes de prévention combinée du VIH. Par exemple, l’expansion précoce des programmes à destination des populations clés en Côte d’Ivoire et l’élargissement de la couverture du traitement ont contribué à une baisse de 72 % des nouvelles infections entre 2010 et 2020. En Afrique du Sud, les nouvelles contaminations ont baissé de 45 % au cours de cette même période, alors que le pays a étendu le traitement anti-VIH et la circoncision masculine médicale volontaire. Cette même approche a permis au Kenya de faire reculer l’incidence du VIH de 44 %.

Dans d’autres régions, plusieurs pays ont enregistré une forte baisse des nouvelles infections au VIH en concentrant leurs programmes de prévention combinée sur les besoins des populations clés. Au Cambodge, en Thaïlande et au Vietnam, les nouvelles contaminations ont baissé de plus de 60 % entre 2010 et 2020. Elles ont également chuté d’environ la moitié au Salvador, en République de Moldavie et au Sri Lanka, ce qui montre que des progrès sont possibles.

Dr Thembisile Xulu, directeur de la Commission nationale sur le sida pour l’Afrique du Sud, a déclaré : « [Cette réunion] est l’occasion parfaite pour nous de définir des stratégies et de renforcer les relations entre nos pays, de partager nos expériences et de puiser dans les forces de chacun pour réduire le taux de nouvelles infections. Retroussons nos manches dès aujourd’hui. »

Les pays se sont engagés à atteindre un nouvel objectif fixé à 370 000 nouvelles contaminations au VIH d’ici 2025. Cette réduction est réalisable, mais uniquement si les efforts sont intensifiés pour atteindre les populations oubliées. La Feuille de route sur le VIH a été élaborée pour aider les pays à atteindre leurs objectifs. Elle comprend un plan d’action en 10 points et des étapes spécifiques à chaque pays pour atteindre leurs objectifs. Les nouveaux objectifs de prévention du VIH prévoient d’accorder la priorité à un ensemble de services de prévention complets et de garantir qu’ils sont disponibles et utilisés par 95 % des personnes exposées à un risque d’infection.

La réunion en Afrique du Sud a été organisée à la demande de la Global Prevention Coalition en collaboration avec l’ONUSIDA, l’UNFPA, le National AIDS Commission Forum et la Bill and Melinda Gates Foundation. 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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