Des experts demandent que les services juridiques soient renforcés pour combattre la discrimination liée au VIH en Asie et dans le Pacifique

08 août 2009


Bali, 8 août 2009 – Soixante experts juridiques, personnes vivant avec le VIH, et représentants de populations clés dans 13 pays d’Asie et du Pacifique ont appelé aujourd’hui les gouvernements à combattre la discrimination liée au VIH en renforçant et en élargissant les services juridiques relatifs au VIH. Les experts ont assisté à un séminaire sur les services juridiques relatifs au VIH organisé conjointement par l’Organisation internationale de Droit du Développement (OIDD), le Réseau Asie/Pacifique des personnes vivant avec le VIH/sida (APN+), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Les experts ont également passé en revue une trousse à outils élaborée récemment par l’OIDD, l’ONUSIDA et le PNUD pour améliorer l’accès aux services juridiques dans les pays en développement et les économies en transition, une des lacunes importantes dans la riposte mondiale au VIH. La trousse à outils aidera les gouvernements et les ONG à 1) élaborer des propositions et soumettre des demandes aux donateurs ; et 2) lancer, élargir et renforcer les services juridiques relatifs au VIH.

La trousse à outils couvre les modèles de prestation de services juridiques applicables à toute une gamme de contextes pour les agences gouvernementales, les organisations juridiques VIH indépendantes, les groupes de services communautaires et œuvrant dans le domaine des droits humains, les universités et les juristes du secteur privé. Elle comprend également un programme de formation modèle pour les juristes et les adjoints juridiques, des informations sur le suivi et l’évaluation des programmes et les stratégies de mobilisation des ressources.

« L’expérience en matière de riposte au sida a montré que l’accès aux services juridiques contribue largement à la garantie d’une protection contre la discrimination, à la réparation des violations des droits de la personne et à l’élargissement de l’accès à la prévention et au traitement du VIH, » a déclaré David Patterson, responsable du programme VIH et droit de la santé de l’OIDD. « Toutefois, ces programmes ne sont pas suffisamment soutenus par les ripostes nationales au sida, et lorsqu’ils existent, leur qualité et leur portée laissent souvent à désirer. »

Les personnes vivant avec le VIH ou affectées par le virus ont souvent besoin d’une aide pratique pour maintenir un logement adéquat, conserver la garde de leurs enfants, exercer leurs droits à la propriété et à l’héritage, ou accéder aux soins de santé, à l’éducation ou à l’emploi sans discrimination. L’accès aux services juridiques est encore plus important dans les environnements juridiques répressifs. Un nombre croissant de pays adoptent des lois excessivement larges pour pénaliser la transmission du VIH. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les personnes qui consomment des drogues sont confrontés à des sanctions pénales dans de nombreux pays, ce qui les empêche d’accéder aux services liés au VIH et accroît leur vulnérabilité.

« L’ONUSIDA plaide pour que l’accès à la justice soit un élément fondamental, programmatique du mouvement en faveur de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH, » a déclaré Susan Timberlake, Conseillère principale de l’ONUSIDA pour le droit et les droits de l’homme. « La persistance de la discrimination, qu’elle soit causée par la séropositivité, le sexe ou le statut social, signifie que les services juridiques sont une partie essentielle et nécessaire de la riposte globale à l’épidémie. »

Aucune solution uniforme pour les services juridiques

Les services juridiques liés au VIH prennent plusieurs formes, parmi lesquelles : l’information et le conseil juridiques, notamment par le biais de lignes d’assistance téléphoniques, le recours officiel, la médiation et d’autres formes de résolution des différends, l’aide par le biais de systèmes juridiques informels ou traditionnels (par exemple les tribunaux de villages), et l’éducation juridique communautaire. Les prestataires de services juridiques ne sont pas toujours des juristes. Il peut s’agir d’un adjoint juridique, d’un volontaire, d’un étudiant ou d’un éducateur pour les pairs. Ces services sont fournis dans divers endroits, notamment des centres de conseil et de traitement liés au VIH, des centres d’aide juridique ‘traditionnels’, des prisons et des installations communautaires. Les travaux entrepris peuvent être aussi en rapport avec un plaidoyer pour une réforme de la loi.

D’après Jeff O’Malley, Directeur du Groupe VIH/sida au PNUD, « Les raisons de soutenir les services juridiques relatifs au VIH reposent sur deux arguments liés. Tout d’abord, ces services sont essentiels car ils améliorent l’accès à la justice et sont un moyen important de protéger les droits humains des populations socialement marginalisées et vulnérables. Ensuite, ils sont indispensables pour assurer des résultats optimaux en matière de VIH, de santé et de développement, qui sont tous appuyés par la réalisation des droits. »

« L’un de nos objectifs est d’aider les pays à reconnaître l’importance des services juridiques dans la réalisation de l’accès universel et de l’OMD 6, puis de travailler avec eux pour mettre en place une stratégie destinée à renforcer ces services, a expliqué M. O’Malley. « Les services juridiques existants liés au VIH sont généralement de faible étendue et leur couverture est fragmentaire. La marginalisation ‘juridique’ des populations clés étant très élevée, parvenir à l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui exige un engagement visant à renforcer la protection juridique et l’accès aux services juridiques liés au VIH. »

« Il existe des exemples extraordinaires de travaux formidables accomplis pour fournir des services juridiques, » a déclaré David Patterson. « Il est impératif d’accorder la même urgence à l’élargissement de ces services juridiques qu’à la fourniture de traitement. »

Le séminaire comprenait des participants venus d’Australie, du Cambodge, de Chine, d’Inde, d’Indonésie, de Malaisie, du Népal, du Pakistan, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des Philippines, de Sri Lanka, de Thaïlande et du Viet Nam. Il s’est tenu avant le Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique. Le Congrès sera ouvert le dimanche 9 août par le Président de la République d’Indonésie, S.E. le Dr H. Susilo Bambang Yudhoyono. Un soutien financier pour le séminaire a été fourni par l’AusAID et l’OFID.

L’APN+ est le réseau des personnes vivant avec le VIH et le sida dans la région de l’Asie et du Pacifique. Il a été établi en 1994 lors d’une réunion à Kuala Lumpur par 42 personnes vivant avec le VIH et le sida (PVVS) venues de huit pays pour répondre à la nécessité de faire entendre une voix collective pour les PVVS dans la région, pour mieux relier les PVVS à l’échelon régional au Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et aux réseaux de personnes séropositives à travers le monde, et pour soutenir les ripostes régionales à la stigmatisation et la discrimination largement répandues et mieux accéder au traitement et à la prise en charge. L’APN+ célèbre aujourd’hui son 15ème anniversaire avec des membres en provenance de 28 pays de la région Asie/Pacifique et dispose d’un secrétariat à Bangkok, qui coordonne un nombre croissant de projets régionaux axés sur les PVVS. www.apnplus.org

L’AusAID est l’agence gouvernementale australienne responsable de la gestion du programme d’aide extérieure de l’Australie. L’objectif du programme consiste à aider les pays en développement à réduire la pauvreté et réaliser un développement durable, conformément aux intérêts nationaux de l’Australie. Un appui additionnel à ce séminaire a été accordé par le biais du Système de soutien aux séminaires internationaux (ISSS) de l’AusAID. L’ISSS finance la participation aux séminaires orientés vers le développement international en Australie et à l’étranger. Le système contribue à améliorer les connaissances et l’expertise technique dans les pays en développement, et crée des liens entre les secteurs gouvernementaux, universitaires et communautaires en Australie et les pays en développement partenaires. www.ausaid.gov.au

L’OIDD est une organisation intergouvernementale non partisane qui œuvre en faveur de la promotion de réformes juridiques, réglementaires et institutionnelles pour faire progresser le développement économique et social dans les pays en transition et en développement. Fondée en 1983, et l’une des pionnières de l’assistance à l’état de droit, l’OIDD utilise son accès aux gouvernements et aux groupes d’intérêts appartenant à diverses idéologies, ainsi que son expertise et son vaste réseau de parties prenantes, afin de créer des opportunités pour les personnes qui en ont le plus besoin. www.idlo.int

L’OFID est l’institution financière chargée du développement dans les Etats Membres de l’OPEP, établie afin de fournir un soutien financier pour le développement socio-économique, en particulier dans les pays à faible revenu. En Asie et dans le Pacifique, l’OFID appuie les programmes de l’OIDD sur le VIH et la loi en Chine, en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. www.ofid.org

L’ONUSIDA est un programme novateur des Nations Unies, qui rassemble les efforts et les ressources du Secrétariat de l’ONUSIDA et de 10 organisations du système des Nations Unies dans la riposte au sida. Le Siège du Secrétariat se trouve à Genève, Suisse, et le programme emploie du personnel sur le terrain dans plus de 80 pays. Les Coparrainants de l’ONUSIDA sont : le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. La priorité numéro un pour l’ONUSIDA consiste à contribuer à la réalisation des engagements mondiaux en faveur de l’accès universel à des interventions complètes pour la prévention, le traitement, les soins et l’appui en matière de VIH. Consultez le site web de l’ONUSIDA sur www.unaids.org.

Le PNUD est le réseau mondial de développement dont dispose le système des Nations Unies. Il prône le changement, et relie les pays aux connaissances, expériences et ressources dont leurs populations ont besoin pour améliorer leur vie. Présente sur le terrain dans 166 pays, l’organisation aide ses partenaires nationaux à identifier leurs propres solutions aux défis auxquels ils sont confrontés en matière de développement sur le plan mondial et au niveau national. Alors que l’organisation développe les capacités à l’échelon local, elle s’appuie sur le personnel du PNUD et son large éventail de partenaires.

La baisse du prix des médicaments antirétroviraux de seconde intention pour le sida sauvera des vies

06 août 2009


GENEVE, 6 août 2009 – L’ONUSIDA salue les deux accords distincts de réduction des prix réalisés par la Fondation Clinton avec les sociétés pharmaceutiques Pfizer et Matrix afin d’améliorer l’accès aux médicaments contre le sida et la tuberculose pour les personnes nécessitant un traitement de seconde intention. Ces médicaments s’imposent lorsque les personnes vivant avec le VIH ne répondent pas aux schémas thérapeutiques standard. A la fin de 2008, on estime que 5% des individus sous traitement antirétroviral nécessitaient des médicaments de seconde intention. On s’attend à ce que la demande de ces médicaments s’accroisse au cours des années à venir.

« La baisse du prix des médicaments antirétroviraux de seconde intention sauvera des vies, » a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé. « Ces accords aideront à améliorer la pérennité des programmes nationaux de traitement sur le long terme. »

L’accord conclu avec Matrix de mettre à disposition trois médicaments de seconde intention en un conditionnement unique permettra de les dispenser plus facilement et aidera à améliorer l’observance du traitement.

La tuberculose reste l’une des principales causes des décès liés au sida. L’accord avec Pfizer permet aux gens de demander un traitement contre la tuberculose sans interrompre leur traitement de seconde intention. « Les personnes vivant avec le VIH ne devraient pas avoir à choisir entre un traitement contre la tuberculose et un traitement contre le sida, » a ajouté M. Sidibé. « Nous devons éviter que les personnes vivant avec le VIH meurent de la tuberculose. »

On estime que 33 millions de personnes vivent avec le VIH. Environ 4 millions de personnes sont actuellement sous traitement antirétroviral. L’ONUSIDA, ainsi que ses Coparrainants l’OMS et l’UNICEF, aident les pays à atteindre leurs objectifs liés à l’accès universel au traitement.

Le déplacement des priorités scientifiques et sanitaires et la récession économique mondiale : Répercussions sur les investissements en R&D pour la prévention du VIH

17 juillet 2009


Un nouveau rapport fait état de la première baisse de la décennie dans les investissements en recherche et développement d’un vaccin contre le VIH 

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Un nouveau rapport sur les investissements alloués à la recherche sur la prévention du VIH en 2008 constate que les niveaux de financement pour la recherche d’un vaccin contre le VIH ont baissé pour la première fois depuis que les tendances des investissements font l’objet d’un suivi. Ceci pourrait avoir été influencé par les déplacements des priorités scientifiques, le déclin de l’économie et les priorités qui se font concurrence dans l’agenda de la santé mondiale au sens large. Malgré cette diminution, la tendance globale depuis 2000 est à l’augmentation des investissements dans les stratégies biomédicales expérimentales de prévention.

Le rapport, intitulé Adapting to Realities: Trends in HIV Prevention Research Funding 2000 to 2008 (S’adapter aux réalités : tendances du financement de la recherche sur la prévention du VIH de 2000 à 2008), a été lancé lors de la 5ème Conférence de la Société internationale du sida sur la pathogenèse, le traitement et la prévention du VIH au Cap, en Afrique du Sud, par le Groupe de travail sur le suivi des ressources pour les vaccins contre le VIH et les microbicides.

Le rapport a identifié des investissements de près de US$ 1,2 milliard pour la recherche sur la prévention du VIH en 2008, dont US$ 868 millions pour l’appui à la recherche et au développement (R&D) de vaccins, et US$ 244 millions pour soutenir la R&D de microbicides, tandis que la R&D d’autres moyens de prévention du VIH bénéficiait de niveaux de financement beaucoup plus faibles. La recherche sur les vaccins contre le sida a diminué pour la première fois depuis 2000, chutant de 10% par rapport aux niveaux de 2007. Parallèlement, le financement tant pour les microbicides que pour la prophylaxie pré-exposition (PrEP) a augmenté respectivement de 8% et 13%.

Le financement alloué à la recherche sur la prévention du VIH représente toujours un pourcentage relativement faible de la riposte globale au VIH/sida. Un rapport récent publié par la Kaiser Family Foundation et l’ONUSIDA a indiqué que les engagements de la part des pays industrialisés en faveur des programmes de traitement et de prévention du VIH/sida se montaient à US$ 8,7 milliards en 2008, soit une augmentation de US$ 6,6 milliards par rapport à l’année précédente.

« La recherche pour la mise au point de nouveaux outils et stratégies de prévention du VIH est essentielle afin d’éviter les nouvelles infections, et le vaccin contre le VIH représente le plus grand espoir de mettre un terme à l’épidémie, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Il est de toute importance que les investissements dans la recherche pour la prévention du VIH soient maintenus et accrus aussi longtemps qu’il le faudra pour atteindre ces objectifs. »

Le Groupe de travail sur le suivi des ressources a identifié la nécessité pressante, en cette période de déplacement des priorités budgétaires et d’incertitudes économiques pour le domaine de la recherche sur la prévention du VIH, de définir les besoins en financement et de mettre en place des plans scientifiques permettant d’orienter les décisions liées à la recherche. Ces mesures veilleront à éviter le chevauchement des activités et feront en sorte que le financement soit efficacement relié aux priorités scientifiques.

« Au cours de la dernière décennie, l’appui et l’intérêt pour la recherche sur la prévention du VIH émanant des financeurs publics, privés et philanthropiques ont permis de soutenir les priorités clés de la recherche et du développement, fait avancer les choses et nous ont rapprochés des nouvelles options pour la prévention du VIH, » a déclaré Mitchell Warren, Directeur exécutif de l’AVAC. « Nous sommes confrontés à des défis énormes – tant scientifiques qu’économiques – pour les années à venir, mais nous devons maintenir la dynamique que nous avons acquise. Nous avons besoin de l’appui indéfectible de toute une gamme de financeurs. L’épidémie ne montre aucun signe de ralentissement, et la quête désespérée de nouvelles options pour la prévention du VIH ne changera pas. »

Les niveaux de financement en 2008 ont reflété les principaux changements intervenus dans le domaine de la recherche sur la prévention du VIH. L’interruption à la fin de 2007 des essais vaccinaux Step et Phambili portant sur un candidat vaccin mis au point par Merck, a mis fin à l’un des seuls partenariats des sociétés pharmaceutiques pour la recherche et le développement de vaccins anti-VIH. Ce ralentissement de la participation de l’industrie se traduit par une baisse des niveaux de financement en provenance de l’industrie en 2008. Cette année-là, les sociétés pharmaceutiques et de biotechnologie représentaient 4% seulement du financement consacré à la recherche sur les vaccins contre le VIH. Les niveaux étaient encore plus faibles à travers d’autres priorités de la recherche sur la prévention du VIH. Néanmoins, le secteur commercial contribue à la recherche sur la prévention du VIH de plusieurs manières par le biais de l’appui des sociétés pharmaceutiques. Plusieurs compagnies ont fourni des composés antirétroviraux pour la mise au point de microbicides potentiels, ou de PrEP par voie orale, ainsi qu’un soutien technique aux organismes chargés du développement de produits microbicides.
« La crise économique mondiale a alimenté les débats sur la meilleure manière d’investir dans la santé mondiale, certains interlocuteurs soutenant que le sida détourne des ressources au détriment des activités qui devraient être consacrées à d’autres maladies et destinées à améliorer les systèmes de santé dans le monde en développement. Mais étant donné que le sida est le tueur numéro un en Afrique subsaharienne et le numéro quatre dans le monde, il est impératif que nous inversions le cours cette pandémie, et ceci ne peut se faire qu’à l’aide de meilleures méthodes de prévention, notamment d’un vaccin, » a déclaré Seth Berkley, PDG de l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida.

Il importe de noter que la recherche et le développement d’un vaccin anti-VIH continuent d’avancer. Aujourd’hui même, l’Initiative sud-africaine pour un vaccin contre le sida a annoncé le lancement d’un essai pour l’étude d’un candidat vaccin mis au point par des chercheurs locaux sud-africains. On attend, cette année également, les résultats de l’essai vaccinal le plus étendu qui ait jamais été mené, et qui a recruté avec succès plus de 16 000 participants. En outre, des chercheurs partout dans le monde mettent au point de nouvelles approches en matière de vaccins et mènent des recherches fondamentales pour éclairer le développement de vaccins.

Le rapport souligne que l’accroissement des investissements en recherche et développement de microbicides peut traduire l’intérêt accru pour la recherche sur des candidats à base d’antirétroviraux. Les investissements pour les microbicides ont augmenté de manière générale au même titre que le domaine intensifiait son accent sur les approches à base d’antirétroviraux pour la mise au point de microbicides.
«  Le financement accru alloué à la recherche et au développement de microbicides au cours de la dernière décennie a favorisé une importante expansion dans ce domaine ; des essais cliniques de candidats microbicides ont été menés dans 27 pays à travers le monde ; et des recherches pré-cliniques ont permis d’obtenir des informations scientifiques importantes. L’appui des financeurs publics, privés et philanthropiques est essentiel pour l’intensification de la recherche et du développement de nouveaux candidats microbicides, » a déclaré Polly Harrison, Directrice de l’Alliance pour le développement de microbicides.

Le Gouvernement des Etats-Unis a été une fois de plus le premier financeur de la recherche sur la prévention du VIH, apportant son soutien à 71% de la R&D de vaccins contre le VIH, 63% de la R&D de microbicides, et fournissant 46% des fonds pour la recherche sur la PrEP en 2008.

Une diminution des investissements des Instituts nationaux de la santé aux Etats-Unis a contribué à la baisse générale du financement alloué à la recherche et au développement de vaccins contre le VIH. Les investissements du Gouvernement des Etats-Unis ont chuté de US$ 39 millions, soit une baisse de 6%. D’autres gouvernements ont également diminué leur financement de la recherche sur les vaccins anti-VIH en 2008 : le financement des gouvernements européens a baissé de 13% et le financement total provenant d’autres pays (notamment l’Afrique du Sud, le Brésil, le Canada, l’Inde et la Thaïlande) a diminué de 16%.

Les auteurs du rapport mettent en garde que s’il est trop tôt pour attribuer l’ensemble des baisses du financement à la crise économique, on craint qu’une récession mondiale prolongée n’ait des répercussions majeures sur l’investissement public pour tous les programmes de lutte contre le VIH/sida. Un rapport récent de l’ONUSIDA et de la Banque mondiale a indiqué que la crise économique avait déjà affecté les niveaux du financement alloué aux programmes de traitement et de prévention dans certains pays en développement.

Le Groupe de travail a également fait rapport sur les investissements dans la recherche opérationnelle liée à des interventions biomédicales pour la recherche sur la prévention du VIH – la circoncision médicale masculine et les antirétroviraux pour la prévention de la transmission verticale du VIH de la mère à l’enfant. Ces activités sont financées à des niveaux bien plus faibles que d’autres travaux sur la prévention du VIH, avec US$ 11 millions pour soutenir la recherche liée à l’introduction de la circoncision masculine et US$ 21 millions à l’appui de la recherche opérationnelle sur la prévention de la transmission verticale.

Groupe de travail sur le suivi des ressources pour les vaccins contre le VIH et les microbicides

Le Groupe de travail sur le suivi des ressources pour les vaccins contre le VIH et les microbicides a été établi en 2004 pour générer et diffuser des données de haute qualité, détaillées et comparables sur les investissements annuels en recherche et en développement (R&D) de vaccins préventifs contre le VIH et de microbicides, et des activités politiques et de plaidoyer. Ces données peuvent être utilisées pour suivre les niveaux actuels des efforts ; identifier les tendances des investissements, des dépenses et des objectifs de la recherche ; définir les domaines nécessitant davantage de ressources et d’efforts ; évaluer les répercussions des politiques publiques visant à accroître les investissements dans les nouvelles technologies de prévention ; et fournir une base de faits pour le plaidoyer politique en matière d’investissements et d’allocations liées à la recherche et au développement.

Le Groupe de travail comprend la Coalition pour le plaidoyer en faveur du vaccin contre le sida (AVAC), l’Alliance pour le développement de microbicides (AMD), l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).

L’ONUSIDA, l’UPU, l’OIT et UNI Global Union lancent une campagne mondiale de prévention du VIH

07 juillet 2009


GENEVE, 7 juillet 2009 – Le Programme conjoint des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), l’Union Postale Universelle (UPU), l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et UNI Global Union lancent une campagne de prévention du VIH dans les bureaux de poste à l’échelle mondiale.

Dans un premier temps, la campagne sera diffusée dans quelque 16 000 bureaux de poste établis dans sept pays pionniers: Brésil, Burkina Faso, Cameroun, Chine, Estonie, Mali et Nigéria. Le matériel de la campagne, composé d’affiches hautes en couleur, de feuillets d’information et de cartes postales, fournira aux visiteurs et aux employés postaux des renseignements importants sur comment se protéger du VIH. Le matériel affichera aussi l’adresse d’un site internet multilingue, hébergé par l’ONUSIDA, où le public peut obtenir de plus amples renseignements sur la prévention contre l’infection.
 
«Avec plus de 7400 nouvelles infections au VIH par jour, il est urgent d’intensifier les efforts de prévention», a déclaré Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA. «La capacité du réseau postal à toucher un grand public est immense: les bureaux de poste sont ouverts à tous, jeunes et moins jeunes, et présentent un excellent moyen innovant pour soutenir les efforts de sensibilisation au VIH.»

Au cours des trois prochaines années, la campagne sera étendue à l’échelle mondiale et fera son chemin dans 600 000 bureaux de poste dans le monde. Cela signifie que des millions de personnes qui utilisent les services postaux tous les jours ainsi que les 5,5 millions d’employés de la poste recevront de l’information sur la prévention du VIH.
 
Le directeur général de l’UPU, Edouard Dayan, a déclaré: «Fort de 600 000 bureaux de poste dans le monde, le réseau postal est le partenaire idéal pour cette campagne. Il s’agit de la plus importante initiative de sensibilisation en matière de santé jamais lancée sur le plan mondial par le secteur postal, ce qui témoigne de sa capacité à communiquer à des millions de personnes et de la valeur des services universels qu’il fournit. La campagne est un excellent exemple de ce que la poste peut faire pour contribuer à la réalisation de l’Objectif du Millénaire pour le Développement visant à enrayer la propagation du VIH/sida et à inverser la tendance actuelle à l’horizon 2015.»

Parmi les postes pionnières de cette campagne, la poste du Cameroun espère que l’initiative menée dans ses 250 établissements postaux aura un impact sur les taux de prévalence du VIH au niveau national. Selon les plus récentes données, un peu plus de 5% des personnes âgés de 15 à 49 ans sont infectées par le VIH. «Il est crucial de sensibiliser la population au VIH», selon Abraham Sizimboue, Directeur Général par intérim de Campost. «Le VIH et le sida touchent une large part de la population et nous sommes ravis de contribuer à une campagne aussi importante dans nos bureaux de poste.»

En collaboration avec les partenaires de la campagne, l’OIT élaborera, pour sa part, une trousse contenant des lignes directrices pour le développement de politiques sur les lieux de travail et la mise en œuvre de programmes de prévention du VIH et des soins et du soutien apportés aux travailleurs et aux gestionnaires.
 
Selon Assane Diop, Directeur Exécutif du secteur de la protection sociale du Bureau International du Travail, «la campagne promeut le développement d’une politique sur les lieux de travail pour les employés de la poste et permet d’utiliser les réseaux postaux nationaux pour diffuser des messages de sensibilisation au VIH/sida et lutter contre la discrimination et la stigmatisation. L’OIT travaille activement avec ses partenaires afin de promouvoir une globalisation juste et de s’assurer que les réponses apportées à la crise économique tiennent compte de ses objectifs en matière de travail décent, fondés sur la justice sociale, et respectent une approche intégrée dont les éléments ont pris en considération l’impact du VIH/sida.»

Philip J. Jennings, Secrétaire Général d’UNI Global Union, a déclaré: «les employés de la poste et leurs familles sont aussi touchés par le VIH et le sida. Des employés en bonne santé contribuent à une vie meilleure pour leurs familles et au bon fonctionnement de l’entreprise qui les emploie et le réseau postal globalement. De plus, les employés de la poste contribuent à assurer un service universel, ce qui permet d’atteindre les communautés et de soutenir celles-ci. Cette campagne commune ainsi que la trousse qui sera élaborée par la section Postes et Logistique d’UNI Global Union en collaboration avec l’OIT permettront aux employeurs et aux employés de discuter de la prévention du VIH et du sida et d’autres sujets relatifs à la santé et à la sécurité.»

La campagne culminera en 2011, lorsque les pays-membres de l’UPU seront invités à émettre des timbres-poste afin de marquer les trente ans de la découverte du sida. La maladie a été identifiée en 1981.

La crise économique mondiale menace les acquis de la prévention et du traitement du VIH dans les pays pauvres

06 juillet 2009


Genève, 6 juillet 2009 – Dans 22 pays d’Afrique, des Caraïbes, d’Europe et d’Asie centrale, ainsi que d’Asie et du Pacifique, on s’attend à une perturbation des programmes de prévention et de traitement du VIH dans le courant de cette année du fait de la crise économique mondiale, selon un nouveau rapport de l’ONUSIDA et de la Banque mondiale, publié aujourd’hui.

Selon la nouvelle publication, ‘La crise économique mondiale et les programmes de prévention et de traitement du VIH : vulnérabilités et impact', les rapports émanant du personnel des agences dans 71 pays indiquent que huit pays sont déjà confrontés à des pénuries de médicaments antirétroviraux et autres perturbations du traitement contre le sida. Ensemble, ces pays abritent plus de 60% des personnes qui reçoivent un traitement contre le sida à travers le monde.

Les programmes de prévention du VIH sont également en péril. Dans 34 pays, qui représentent 75% des personnes vivant avec le VIH, les personnes interrogées déclarent que des répercussions se font déjà sentir sur les programmes de prévention du VIH axés sur les groupes les plus exposés au risque, tels que les professionnel(le)s du sexe, les personnes qui s’injectent des drogues et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

« Il s’agit d’un signal d’avertissement qui montre que nombre de nos acquis dans le domaine de la prévention et du traitement du VIH pourraient aller à vau-l’eau du fait des répercussions de la crise économique, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Toute interruption ou tout ralentissement du financement serait un désastre pour les 4 millions de personnes sous traitement et les millions d’autres actuellement atteintes par les programmes de prévention du VIH. Nous devons nous montrer solidaires envers les personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus au moment même où elles commencent à espérer un avenir meilleur. »
 
Le traitement antirétroviral est vulnérable

Le rapport conjoint souligne que dans certains pays l’accessibilité financière du traitement antirétroviral est affectée par la baisse des revenus et des salaires des ménages et/ou l’augmentation du coût des médicaments antirétroviraux provoquée par la dévaluation des taux de change.

En outre, le rapport suggère qu’une mauvaise nutrition pourrait également forcer les gens à stopper leur traitement salvateur car le fait de ne pas manger suffisamment des aliments sains peut diminuer l’efficacité de leurs médicaments. Les réseaux communautaires, qui sont le seul dispositif de protection sociale pour les pauvres, sont également paralysés par la crise financière jusqu’au point de s’effondrer et certains répondants signalent que la disponibilité du traitement antirétroviral est menacée par des coupures budgétaires.

De nombreuses personnes interrogées s’inquiètent de l’incertitude quant à la pérennité financière des programmes de traitement antirétroviral qui dépendent principalement de l’aide extérieure. Il n’y a pas de rapports faisant état de coupures importantes dans l’aide des donateurs pour 2009, mais les répondants dans près de 40% des pays étudiés signalent que les engagements actuels en matière de financement des programmes de traitement s’achèveront en 2009 ou 2010, et la plupart craignent que l’assistance extérieure n’augmente pas, voire ne soit pas maintenue à ses niveaux actuels.

« Ces preuves nous montrent que les personnes sous traitement contre le sida pourraient être en danger de perdre leur place dans le canot de sauvetage, et des perspectives qui s’annoncent mal pour des millions d’autres individus en attente d’un traitement, » déclare Joy Phumaphi, Vice-Présidente de la Banque mondiale pour le développement humain et ancienne Ministre de la Santé du Botswana. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir une ‘génération perdue’ à cause de cette crise. Il est essentiel que les pays en développement et les donateurs agissent maintenant pour protéger et élargir leurs dépenses pour la santé, l’éducation et autres services sociaux de base, investir de manière efficace et efficiente, et ciblent ces efforts pour faire en sorte qu’ils atteignent les groupes les plus pauvres et les plus vulnérables. »

Les efforts de prévention du VIH particulièrement menacés
Le rapport décrit la manière dont les répondants dans 34 pays, où vivent 75% des personnes avec le VIH, s’attendent à ce que soient affectés les programmes de prévention destinés aux populations exposées à un risque accru. Les personnes interrogées déclarent que les efforts de prévention destinés aux populations à plus haut risque sont particulièrement vulnérables, car ils sont politiquement plus faciles à couper. Ceci est extrêmement inquiétant – moins de prévention avec pour résultat davantage de nouvelles infections signifiera des besoins accrus en futurs traitements, avec de fortes implications en matière de coût. 

Des mesures urgentes s’imposent
Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a rappelé que la crise économique était une cause de préoccupation au niveau mondial et souligné l’importance de faire de cette crise économique une opportunité pour un avenir durable. Le rapport ONUSIDA/Banque mondiale esquisse plusieurs mesures urgentes qui sont nécessaires pour maintenir et élargir l’accès au traitement et à la prévention du VIH durant la crise économique mondiale et au-delà.

Mieux utiliser les fonds existants – en particulier dans les pays confrontés à des coupures de leurs budgets consacrés à la riposte nationale au sida, les gouvernements et les agences d’aide doivent apporter leur appui technique pour réallouer les ressources des programmes de prévention et de traitement à faible impact vers ceux qui ont un fort impact. Tous les pays doivent s’efforcer de trouver des manières de rendre les programmes plus efficaces et plus rentables.

S’attaquer aux déficits de financement urgents – les pays qui dépendent fortement d’un financement extérieur pour le VIH doivent renforcer la collaboration entre les autorités nationales et les principaux bailleurs de fonds internationaux afin de définir et de tenir compte des interruptions imminentes des flux de liquidités et prendre des mesures pour assurer un financement relais, le cas échéant, afin d’éviter que les flux de liquidités ne soient interrompus.

Surveiller les risques d’interruption des programmes – un simple système d’alerte pourrait être établi pour anticiper et minimiser les interruptions de traitement. Un élément clé d’un tel système consisterait à mener des enquêtes régulières pour identifier les pays « vulnérables » et à fournir une assistance financière et politique sur mesure.

Dresser des plans compte tenu d’un environnement incertain – l’incertitude que notent plusieurs répondants nécessite la mise sur pied de plans d’urgence : les plans d’urgence pourraient considérer les changements éventuels à apporter pour assurer un accès continu au traitement et des plans d’expansion réalistes, et pour maintenir les activités de prévention les plus efficaces et les plus prioritaires dans le cadre de scénarios possibles pour un financement alternatif. Le rapport recommande que les stratégies de mobilisation des ressources incluent des sources de financement pouvant être maintenues sur le long terme.

Pour en savoir plus sur le nouveau rapport ‘La crise économique mondiale et les programmes de prévention et de traitement : vulnérabilités et impact ’ visiter http://www.unaids.org

L’ONUSIDA appelle les futurs dirigeants à rester focalisés sur le sida

24 juin 2009


Le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA approuve le Budget-plan de travail 2010-2011, en mettant l’accent sur la prévention parmi les consommateurs de drogues injectables et les questions de sexospécificité en tant que domaines prioritaires 

GENEVE – 24 juin 2009 – L’organe directeur du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) s’est réuni à Genève du 22 au 24 juin à l’occasion de la 24ème réunion du Conseil de Coordination du Programme (le Conseil).

Lors de la réunion, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a présenté ses plans pour la future direction de l’ONUSIDA, soulignant l’importance d’une riposte coordonnée à l’épidémie parmi tous les intervenants et en particulier au sein du système des Nations Unies.

« Nous devons faire en sorte que nos futurs dirigeants restent focalisés sur le sida – et ne s’en lassent pas, » a déclaré Michel Sidibé. « Nous devons repositionner l’ONUSIDA dans un paysage de la santé mondiale terriblement complexe. L’objectif clé de l’ONUSIDA consistera à briser la trajectoire de l’épidémie de sida en remettant l’accent sur la prévention du VIH. »

Le Conseil a approuvé le budget de l’ONUSIDA se montant à US$ 484,8 millions pour 2010 et 2011 et approuvé son programme d’action et ses domaines prioritaires. A la lumière de la crise financière actuelle, l’ONUSIDA n’a pas demandé une augmentation de son financement par rapport aux niveaux précédents. Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a engagé le Programme à agir sur trois fronts – accroître les résultats et leur impact, élargir les partenariats, et se transformer en une organisation plus efficace et plus efficiente. « Nous pouvons en faire davantage avec moins, » a souligné Michel Sidibé.
M. Sidibé a également annoncé que l’ONUSIDA rassemblerait le mouvement autour du sida et les autres mouvements mondiaux en faveur de la santé, des droits humains, des femmes et du développement. « Si nous gardons le sida isolé, nous ne parviendrons pas à relier le VIH à l’agenda global de la santé internationale et du développement, tel qu’il est représenté par les OMD, » a-t-il ajouté. « Il sera essentiel de promouvoir une telle approche exhaustive et d’établir ces partenariats pour pérenniser et accélérer les progrès dans la phase suivante de la riposte mondiale au sida. C’est ce que j’appelle le mouvement sida+OMD. »

Le segment thématique de la réunion était axé sur les ‘populations en mouvement’ et a donné un large éclairage sur l’urgente nécessité de fournir un accès universel à des services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH à l’intention des populations migrantes et des personnes déplacées. Le Conseil a appelé l’ONUSIDA à faciliter l’inclusion de ces programmes destinés aux populations en mouvement, notamment des migrants et des populations déplacées sous la contrainte, dans les stratégies nationales de lutte contre le sida.

Un ensemble de recommandations tournées vers l’avenir visant à accroître la couverture de mesures essentielles et efficaces pour réduire considérablement le VIH chez les consommateurs de drogues ont été approuvées lors de la réunion. Il a été spécifié que ces importantes mesures de réduction des risques comprennent les programmes d’échange d’aiguilles et de seringues, le traitement de substitution des opiacés, l’accès à la thérapie antirétrovirale et la prévention de la transmission sexuelle parmi les consommateurs de drogues.

Le Conseil a également exhorté les gouvernements, les donateurs et l’ONUSIDA à élargir de manière significative les efforts pour contrer les inégalités et les injustices entre hommes et femmes, la violence à l’encontre des femmes, notamment les abus sexuels et physiques, et à s’attaquer aux pratiques et normes sexospécifiques néfastes qui sont les principaux moteurs de l’épidémie.

Saluant l’initiative pilote destinée à renforcer les capacités des Etats africains au sein des organes décisionnels de l’ONUSIDA et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Conseil a demandé que soient élaborés des indicateurs pour mesurer les succès accomplis.

Les responsables des organismes coparrainants de l’ONUSIDA ont été priés de réaffirmer leur engagement en faveur de la réforme des Nations Unies et de promouvoir le concept consistant à ‘s’unir dans l’action’ au niveau des pays, avec un accent stratégique plus fort sur l’ONUSIDA. Le Conseil a également reçu une mise à jour sur les conclusions préliminaires de l’évaluation indépendante de l’ONUSIDA qu’il a mandatée en 2007. Le rapport final sera présenté lors de la réunion du Conseil en décembre 2009.

Plus de 300 participants et observateurs issus des Etats Membres, des organisations internationales, de la société civile et des organisations non gouvernementales ont assisté à la réunion de cette année, qui a été présidée par l’Ethiopie, les Pays-Bas faisant office de vice-président et le Guatemala de rapporteur spécial. La prochaine réunion du Conseil se tiendra en décembre 2009. Une liste complète des décisions, recommandations et conclusions de la réunion peut être consultée sur http://data.unaids.org/pub/BaseDocument/2009/20090624_pcb_24_decisions_final_en.pdf

Paul De Lay et Jan Beagle nouveaux Directeurs exécutifs adjoints de l’ONUSIDA

23 juin 2009


GENEVE, 23 juin 2009 – Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a nommé le Dr Paul De Lay et Mme Jan Beagle aux postes de Directeurs exécutifs adjoints du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Le Dr De Lay sera responsable de la supervision des aspects programmatiques de l’ONUSIDA et Mme Beagle de la gestion et des relations extérieures.

« Je me réjouis de travailler étroitement avec le Dr Paul De Lay et Mme Jan Beagle au moment où nous intensifions le soutien de l’ONUSIDA aux pays en vue de la réalisation de leurs objectifs en matière d’accès universel, » a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé. « Ce sont deux leaders, et ils contribueront à accroître l’efficacité de l’ONUSIDA. »

Le Dr Paul De Lay participe depuis plus d’une décennie à la planification stratégique, à la mise en œuvre et au suivi de programmes nationaux et internationaux sur le sida. Le Dr De Lay occupe la fonction de Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA depuis le 8 janvier 2009 ; il a rejoint le programme commun en 2003. Ses responsabilités en tant que Directeur du département Evidence, Suivi et Evaluation consistaient à diriger les activités de l’ONUSIDA dans le domaine du suivi de la situation de l’épidémie, à promouvoir la production d’informations stratégiques sur l’épidémie de VIH en termes du niveau et de la qualité des efforts de prévention et de traitement et de l’impact de la riposte, ainsi qu’à établir les rapports annuels adressés au Secrétaire général de l’ONU sur les progrès réalisés sur la voie de la réalisation de la Déclaration d’engagement de l’Assemblée générale des Nations Unies de 2001.

Docteur en médecine, le Dr De Lay a été formé et possède de l’expérience dans les domaines de la médecine générale, des maladies infectieuses et tropicales, de l’épidémiologie, de la médecine préventive et de la santé publique. Il a pratiqué la médecine clinique pendant 15 ans. Auparavant, il a également occupé le poste de Chef de la division VIH/sida à l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) et travaillé pour le Programme mondial de lutte contre le sida à l’Organisation mondiale de la Santé.

Mme Jan Beagle est actuellement Directrice générale adjointe de l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG). Forte de 30 ans d’expérience aux Nations Unies dans le domaines politique, du développement, de la gestion, de l’administration et des questions interinstitutions, Mme Beagle a également occupé le poste de sous-Secrétaire générale de l’ONU à la gestion des ressources humaines d’octobre 2005 à 2007. En cette qualité, elle a dirigé l’élaboration de la stratégie globale de réforme de la gestion des ressources humaines, « Investir dans le capital humain ».

Avant d’entrer aux Nations Unies en 1979, Mme Beagle était au service diplomatique de son pays. Elle a été notamment pendant cinq ans représentante de la Nouvelle-Zélande auprès des Nations Unies. Mme Beagle a obtenu une licence et une maîtrise en histoire et en relations internationales de l’Université d’Auckland.

Le Secrétaire général des Nations Unies et les responsables de la Campagne mondiale contre le sida et de l’ONUSIDA annoncent le thème de la prochaine Journée mondiale sida ‘Accès universel et droits de la personne’

16 juin 2009


NEW YORK, 16 juin 2009 – En anticipation de la Journée mondiale sida de cette année, M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, et les responsables de la Campagne mondiale contre le sida et du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) se sont réunis pour en annoncer le thème : ‘Accès universel et droits de la personne’.

Ce thème a été choisi car il est fondamentalement nécessaire de protéger les droits de la personne et de réaliser un accès pour tous aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH. Il permet aussi d’appeler les pays à supprimer les lois qui engendrent de la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH, des femmes et des groupes marginalisés. Les pays sont aussi instamment invités à accomplir les nombreux engagements qu’ils ont pris – dans le cadre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001 et de la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2006 – de protéger les droits de la personne.

S’exprimant avant la diffusion de l’annonce aux Nations Unies à New York, M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a déclaré : « Réaliser un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH est un impératif des droits de l’homme. Il est essentiel que la riposte mondiale à l’épidémie de sida soit basée sur les droits de la personne et que la discrimination et les lois répressives à l’encontre des personnes les plus affectées par le VIH soient supprimées ».

Il existe toujours dans de nombreux pays des lois et des politiques qui empêchent les personnes les plus vulnérables au VIH d’avoir accès aux services de prise en charge du VIH et qui les criminalisent. Cela inclut des lois qui criminalisent (i) les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transsexuel(le)s et les lesbiennes, (ii) les professionnel(le)s du sexe, et (iii) les consommateurs de drogues ainsi que les dispositifs de réduction des risques et les traitements de substitution dont ils ont besoin. Quelque 84 pays ont déclaré être dotés de lois et de politiques qui font obstacles à des services efficaces de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH pour les populations vulnérables.

S’exprimant depuis Le Cap, en Afrique du Sud, M. Marcel van Soest, Directeur exécutif de la Campagne mondiale contre le sida, a déclaré : « L’épidémie n’a pas disparu, des dizaines de millions de personnes sont toujours affectées mais ceux qui sont le plus durement touchés, les pauvres et les populations marginalisées de la société n’ont souvent pas leur mot à dire lorsque les décisions et les lois importantes sont prises ou élaborées. Leur droit fondamental à la santé et à vivre sans avoir peur de la stigmatisation et de la discrimination doit être renforcé ».

Les gouvernements continuent de voter et d’appliquer des lois dont la portée est exagérément vaste qui criminalisent la transmission du VIH et sont ainsi en totale contradiction avec leurs engagements à « promouvoir… un environnement social et juridique favorable à une annonce volontaire et sans risque de son statut sérologique VIH ».

Quelque 59 pays sont toujours dotés de lois qui imposent des restrictions à l’entrée, au séjour et à la résidence de personnes vivant avec le VIH au seul motif de leur séropositivité, exerçant une discrimination qui les prive de leur liberté de mouvement et de leur droit au travail.

Parallèlement, les lois et les réglementations qui protègent les personnes vivant avec le VIH de la discrimination et les femmes des inégalités entre les sexes et de la violence sexuelle ne sont pas pleinement mises en œuvre ni appliquées.

Mme Allyson Leacock, Présidente du comité d’orientation de la Campagne mondiale contre le sida, a ajouté : « Le thème des droits de la personne nous concerne tous, les communautés, les gens comme vous et moi, et concernent nos gouvernements pour qu’ils s’engagent à honorer et à respecter la dignité des personnes vulnérables et des personnes qui vivent déjà avec le VIH ».

L’ONUSIDA demande que la transmission mère-enfant du VIH soit virtuellement éliminée d’ici à 2015

21 mai 2009


Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA rencontre les Ministres de la Santé et le Secrétaire général des Nations Unies pendant l’Assemblée mondiale de la Santé pour tenter d’accélérer les progrès sur la voie de l’accès universel

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GENEVE, 21 mai 2009 – Au cours de la semaine de l’Assemblée mondiale de la Santé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a rencontré des Ministres de la Santé afin de souligner l’engagement de l’ONUSIDA pour permettre aux pays d’atteindre leurs objectifs liés à l’accès universel.

L’ONUSIDA a exposé les principaux domaines prioritaires dans lesquels l’action conjointe des Nations Unies fera une différence significative pour la riposte au sida et apportera une contribution positive à l’agenda du développement au sens large. L’atteinte de résultats dans les domaines qui ont été définis aura un impact direct pour ce qui est de stopper et de commencer à inverser le cours de l’épidémie de sida.

Nombre de domaines prioritaires demandent des actions urgentes et efficaces qui sauvent des vies, notamment la prévention de la transmission du VIH des mères à leurs enfants et la fourniture d’une prise en charge et d’un traitement continus pour les femmes, leurs partenaires et leurs enfants.

Il est attesté que l’administration opportune de médicaments antirétroviraux aux femmes enceintes positives au VIH réduit considérablement le risque de transmission du VIH à leurs bébés. Il s’agit d’une intervention qui a fait ses preuves, peu coûteuse, et efficace. Et cependant, les dernières estimations montrent qu’en 2007, seules 33% des femmes enceintes positives au VIH bénéficiaient du traitement nécessaire et seules 21% des femmes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire avaient été testées pour le VIH dans le cadre de leur prise en charge anténatale. Des progrès dans ce domaine ne peuvent être réalisés que par l’intégration de programmes destinés à prévenir la transmission du VIH des mères à leurs enfants dans le contexte plus large de la santé reproductive.

« Nous pouvons empêcher les mères de mourir et les bébés d’être infectés par le VIH. C’est la raison pour laquelle j’en appelle à une élimination virtuelle de la transmission mère-enfant du VIH d’ici à 2015, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « C’est l’un des principaux domaines prioritaires sur lesquels l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’OMS et l’UNFPA se doivent d’agir. »

Un autre domaine de focalisation sera d’empêcher les gens vivant avec le VIH de mourir de la tuberculose. La tuberculose est une maladie évitable et curable, et pourtant c’est l’une des principales causes de décès parmi les personnes vivant avec le VIH. On pense qu’environ 80% des personnes vivant avec le VIH sont co-infectées par la tuberculose en Afrique subsaharienne, et pourtant sur le plan mondial seules 2% des personnes vivant avec le VIH ont fait l’objet d’un dépistage de la tuberculose en 2007. Diagnostiquer et traiter la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH représentera une avancée essentielle.

Les autres domaines prioritaires sont notamment les suivants : faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH bénéficient d’un traitement salvateur ; protéger les consommateurs de drogues contre l’infection à VIH ; supprimer les lois, politiques, pratiques, la stigmatisation et la discrimination qui entravent les ripostes efficaces au VIH ; mettre un terme à la violence à l’encontre des femmes et des filles ; donner aux jeunes les moyens de se protéger contre le VIH ; et améliorer la protection sociale des personnes affectées par le VIH.

Les ripostes au sida sont un échec chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les populations transsexuelles

15 mai 2009


L’ONUSIDA et le PNUD lancent un plan pour accroître l’accès à l’information et aux services liés au VIH

GENEVE, 15 mai 2009 – Avant la Journée internationale de lutte contre l’homophobie (le 17 mai), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) lancent un plan pour encourager des approches nouvelles et améliorées contre le VIH, axées spécifiquement sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et sur les populations transsexuelles.

Dans de nombreuses parties du monde, la prévalence du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est plus de 20 fois plus élevée qu’au sein de la population générale. Les études montrent que les services de prévention du VIH n’atteignent qu’un dixième à un tiers des hommes qui s’engagent dans des activités homosexuelles. En outre, des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que la majorité des nouvelles infections dans nombre de zones urbaines affectent les hommes ayant des rapports sexuels entre eux.

Et pourtant, ces mêmes groupes ont un accès limité à l’information et aux services de santé liés au VIH du fait de la discrimination, de la violence, de la marginalisation ainsi que d’autres violations des droits humains. Dans bien des pays, ils sont toujours confrontés à des sanctions pénales et au manque d’accès à la justice.
 
« Les pays doivent être stricts s’agissant du suivi de l’évolution de leurs épidémies et recalibrer leurs programmes de lutte contre le VIH pour répondre aux besoins des personnes les plus exposées au risque d’infection. Dans de nombreux contextes, il s’agira des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, » a déclaré Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA, en charge du Programme. « Pour être efficaces, les ripostes doivent être fondées sur les réalités épidémiologiques et sociales locales, » a-t-il ajouté.

Ce statu quo est bien loin de répondre aux exigences pour réaliser l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH – un engagement pris par les Etats Membres de l’ONU en 2006.

« Le cas est clair et urgent, » a déclaré Jeffery O’Malley, Directeur du groupe VIH au PNUD. « Si nous voulons faire de l’accès universel pour les minorités sexuelles une réalité qui a un sens, nous devons nous attacher à mettre un terme à l’homophobie et à la transphobie. Nous devons vaincre les obstacles juridiques et politiques, » a-t-il ajouté.

Le cadre de l’ONUSIDA est une réponse au manque d’engagement et de ressources consacrées aux programmes VIH à l’intention de ces populations.
 
Le cadre énonce plusieurs facteurs qui entravent l’accès aux services liés au VIH : absence de volonté de la part des gouvernements et des donateurs d’investir dans la santé sexuelle des minorités sexuelles ; impact de la marginalisation sociale sur le désir d’accéder aux services relatifs à la santé ; crainte de la violence et de l’exposition publique ; peur des répercussions pénales ; et manque d’information et de services.

Le cadre d’action passe en revue la manière dont travaillera l’ONUSIDA sur la voie de la réalisation de l’accès universel par le biais de trois objectifs : améliorer les droits humains ; renforcer la base de connaissances grâce à des données de meilleure qualité ; et renforcer les capacités et promouvoir les partenariats pour assurer des ripostes plus larges et plus appropriées. Au sein du partenariat de l’ONUSIDA, le PNUD est axé sur les droits des populations vulnérables telles que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Cadre d’action de l’ONUSIDA : L’accès universel pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

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