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Réunion d'experts sur l'élargissement de l'accès au traitement anti-VIH

10 septembre 2013

Fin 2012, 9,7 millions de personnes dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Photo : ONUSIDA

Les experts appellent à élargir l'accès au traitement vital contre le VIH. Cet appel, lancé lors d'une réunion à New York les 4 et 5 septembre, suit les recommandations émises l'an dernier par la Commission mondiale indépendante sur le VIH et le droit concernant l'amélioration de l'accès au traitement anti-VIH.

Le rapport phare de la Commission mondiale recommande un nouveau cadre de propriété intellectuelle pour les produits pharmaceutiques, qui répondrait aux besoins urgents en matière de santé publique tout en préservant les droits des inventeurs.

« Bien que les droits de propriété intellectuelle aient vocation à stimuler l'innovation, la réalité montre que des protections excessives entravent l'accès à un traitement anti-VIH abordable ainsi qu'à d'autres médicaments essentiels », a expliqué Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), aux participants à la réunion organisée par le PNUD et l'ONUSIDA. « L'accès à des produits pharmaceutiques abordables et de qualité certifiée demeure une priorité urgente pour accomplir les OMD et améliorer la santé et le développement pour les populations pauvres et marginalisées », a ajouté Mme Clark.

Fin 2012, 9,7 millions de personnes dans le monde avaient accès à un traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, contre seulement 300 000 personnes il y a 10 ans en arrière. Cependant, l'ONUSIDA et l'Organisation mondiale de la Santé estiment que 16 autres millions de personnes auraient besoin d'un traitement anti-VIH mais n'y ont pas accès.

« Nous avons besoin de solutions pour élargir l'accès au traitement vital contre le VIH et les recommandations de la Commission mondiale déterminent clairement comment une approche centrée sur les individus peut permettre de veiller à ce que personne ne soit laissé de côté », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Bien que les droits de propriété intellectuelle aient vocation à stimuler l'innovation, la réalité montre que des protections excessives entravent l'accès à un traitement anti-VIH abordable ainsi qu'à d'autres médicaments essentiels.

Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement

L'Accord de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, connu sous l'acronyme ADPIC, exige des pays qu'ils obéissent à des normes élevées de protection de la propriété intellectuelle, avec des critères de brevet qui octroient aux laboratoires pharmaceutiques des monopoles à long terme sur les médicaments. Lors de la signature de l'Accord sur les ADPIC en 1994, des clauses avaient été prévues pour permettre aux pays pauvres de produire ou d'importer des médicaments moins chers dans des circonstances spécifiques. Cependant, la pression des pays plus riches a souvent empêché l'application de ces clauses spéciales.

« C'est un véritable nouveau système de propriété intellectuelle pour les produits pharmaceutiques qui se trouve au cœur des recommandations de la Commission ; il ne suffit pas d'apporter quelques modifications au système existant », a expliqué J.V.R. Prasada Rao, ancien membre de la Commission.

Lors de la réunion, les débats ont porté sur les stratégies, la tactique et le calendrier à adopter face aux besoins croissants en matière de traitement anti-VIH, notamment les moyens de mieux appliquer les lois sur la propriété intellectuelle en faveur des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les prochaines étapes sont en cours de discussion.

« Nous devons être encouragés par le fait que cette réunion se déroule à un moment clé de la discussion sur le programme pour le développement après 2015, qui nous offre des opportunités considérables », a indiqué Michael Kirby, ancien membre de la Commission.

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Les avancées considérables réalisées dans le Sud en matière de développement améliorent les perspectives économiques, sociales et sanitaires de millions de personnes, selon le Rapport sur le développement humain

14 mars 2013

Les pays du Sud modifient l'équilibre des pouvoirs à l'échelle mondiale grâce à des progrès considérables en matière de croissance économique, de réduction de la pauvreté, d'éducation et de santé.

Le monde connaît une évolution fulgurante, les nations en développement menant la croissance économique, réduisant considérablement la pauvreté et favorisant l'émergence d'une nouvelle classe moyenne mondiale, déclare le Rapport sur le développement humain 2013 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Selon cette publication, L'essor du Sud : le progrès humain dans un monde diversifié, cet essor se produit « à une vitesse et à un niveau sans précédent. Jamais dans l'histoire les conditions de vie et les perspectives d'avenir de tant de personnes n'avaient changé si radicalement et si vite. »

L'élan en faveur de tels accomplissements en matière de réduction de la pauvreté, d'éducation, de revenu et de lutte contre les problèmes de santé comme le VIH, se renforce encore. Il peut être considéré comme un « rééquilibrage mondial », avec de nouveaux acteurs qui « tracent les nouvelles lignes du paysage du développement » et exercent une influence politique et économique croissante.

Des progrès rapides ont notamment été constatés dans plus de 40 pays du Sud, traditionnellement appelés pays en développement, où les progrès ont été nettement supérieurs aux prévisions, selon le rapport. Parmi ces pays, localisés sur tous les continents et de taille extrêmement variable, se trouvent notamment le Bangladesh, le Brésil, le Chili, la Chine, le Ghana, l'Inde, le Mexique, le Rwanda, l'Ouganda et le Viêtnam. En Ouganda par exemple, une série de mesures économiques, sanitaires, sociales et pédagogiques a permis de réduire de moitié la pauvreté extrême avant la date limite de 2015 fixée pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Cette pauvreté a baissé de 56 % en 1992-3 à 25 % en 2009-10.

L'essor du Sud se produit à une vitesse et à un niveau sans précédent. Jamais dans l'histoire les conditions de vie et les perspectives d'avenir de tant de personnes n'avaient changé si radicalement et si vite

Rapport sur le développement humain 2013

Le rapport a été présenté à Mexico le 14 mars par Helen Clark, Administrateur du PNUD, et Enrique Peña Nieto, Président du Mexique. En plus d'une analyse poussée des données collectées, il contient aussi un Indice de développement humain actualisé, qui mesure les progrès accomplis par les nations en termes de santé, d'éduction et de revenu. De plus, la publication contient des données sur l'aspect du genre, critique pour le développement, dans son Indice des inégalités de genre, qui démontrent que, malgré la persistance de graves inégalités, des progrès ont été réalisés quasiment partout en faveur de l'égalité.

Tout comme le développement général, le rythme de la riposte au sida s'accélère de façon inouïe. Le rapport mondial de l'ONUSIDA pour 2012 montrait que le taux d'infection dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire a baissé de moitié.

Le développement accéléré du Sud est essentiel au succès de la riposte mondiale au sida, étant donné que les pays les plus lourdement touchés sont les pays à revenu faible ou intermédiaire. L'ONUSIDA maintient que la réalisation de la vision zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida ne nécessite pas uniquement des avancées en matière de santé et de VIH mais aussi des progrès en termes de réduction de la pauvreté, d'éducation, d'égalité des sexes et d'amélioration des opportunités.

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Un événement spécial à la Commission de la condition de la femme vise l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida

12 mars 2013

Co-présidents Hon Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe (à gauche) et Hon Julia Duncan Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement du Libéria lors de la Consultation de haut niveau sur l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida. New York le 9 mars 2013.
Photo : ONUSIDA/M. Taamallah

Quels sont les progrès réalisés grâce à la riposte mondiale au sida pour garantir que les femmes et les filles vivent leurs vies sans violence ? Quelles sont les prochaines étapes nécessaires pour intensifier le défi contre la violence sexiste et ses liens au VIH ? Ces questions essentielles ont dominé la consultation à haut niveau qui s'est tenue à New York le 9 mars pendant la 57e session de la Commission de la condition de la femme (CSW).

Organisée par ONUSIDA et ONU Femmes, et co-sponsorisée par le Gouvernement d'Irlande, le Programme des Nations Unies pour le Développement ainsi que le Fonds des Nations Unies pour la Population, la consultation a réuni des militants clés de la société civile, des organisations des Nations Unies et des représentants gouvernementaux.

Coprésidée par Hon Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe et Hon Julia Duncan-Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement du Liberia, la consultation portait sur le thème prioritaire de la CSW : l'élimination et la prévention de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles comme tremplin pour trouver les moyens d'accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement 3 (promouvoir l'égalité des sexes) et 6 (stopper le VIH). Les participants ont également discuté du positionnement de la violence sexiste et du VIH dans l'agenda pour le développement post-2015.

« L'agenda post-2015 doit être vu comme étant le franchissement dernier cap, » déclare Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe. « Nous devons voir les choses qui ne sont pas terminées et essayer de les aborder d'une manière différente », ajoute-t-elle.

La naissance d'un enfant est généralement le plus beau jour de la vie d'une femme Mais dans certains pays, le jour où un enfant naît d'une femme vivant avec le VIH, c'est le jour où elle meurt ou que commence sa confrontation à la discrimination

Jennifer Gatsi, membre de la coalition namibienne pour la Santé des Femmes

La violence sexiste est une épidémie mondiale, et c'est la manifestation la plus brutale de l'inégalité entre les sexes. Selon l'ONUSIDA, au moins une femmes sur trois est battue, contrainte à des rapports sexuels forcés ou abusée d'une autre manière par un partenaire intime au cours de sa vie. Dans certains pays, jusqu'à 45% des filles de moins de 15 ans indiquent que leur première expérience sexuelle était forcée.

« La violence n'est pas inévitable, » indique Charlotte Watts de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « Même si les chiffres sont choquants, nous devrions nous en inspirer pour agir et en parler. »

Traiter les questions de la violence faite aux femmes et aux filles est cruciale si leur vulnérabilité au VIH en est réduite. Les femmes peuvent être forcées à avoir des rapports sexuels non désirés ou non protégés et elles peuvent faire face à la violence si elles révèlent qu'elles vivent avec le VIH. Des recherches en Afrique du Sud démontrent que les jeunes femmes soumises à la violence de partenaires intimes ont 12% plus de chance d'être infectées par le VIH. Les femmes mariées en Inde qui subissent à la fois la violence physique et sexuelle par leurs partenaires ont trois fois plus de chance de vivre avec le VIH que les femmes qui ne sont pas soumises à de telles attaques. Des cas de stérilisations et d'avortements forcés pratiqués sur les femmes vivant avec le VIH sans leur consentement informé sont répandus et documentés dans de nombreux pays.

Les représentants de la société civile ont partagé différentes perspectives sur la manière dont le VIH et la violence sexiste sont intimement liés. Jennifer Gatsi, membre de la coalition namibienne pour la Santé des Femmes a souligné les conséquences négatives dont souffrent les femmes vivant avec le VIH.

Photo de groupe lors de la Consultation de haut niveau sur l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida. New York le 9 mars 2013.
Photo : ONUSIDA/M. Taamallah

« La naissance d'un enfant est généralement le plus beau jour de la vie d'une femme », commente Madame Gatsi. « Mais dans certains pays, le jour où un enfant naît d'une femme vivant avec le VIH, c'est le jour où elle meurt ou que commence sa confrontation à la discrimination. »

La consultation a discuté le fait que, malgré l'ampleur et les conséquences de la violence sexiste et son rôle dans l'alimentation de l'épidémie de VIH, trop souvent personne n'en parle ou ces faits ne sont pas punis. Il a été souligné que le simple fait de travailler à la transformation sociale des relations entre les sexes, y compris la responsabilisation économique et juridique des femmes, peut apporter les changements nécessaires pour les aider à rester en sécurité.

Selon la directrice, Droits, sexospécificité et mobilisation communautaire, Mariangela Simao, faire de véritables progrès contre la violence sexiste est un objectif clé pour des ripostes au VIH efficaces, comme cela est traduit dans la Stratégie de l'ONUSIDA 2011-2015.

Lynn Collins, une conseillère sur le VIH auprès du UNFPA qui a animé un panel lors de l'événement affirme, « Nous, au UNFPA, avons accueilli cette occasion de rassembler une série de voix, unies dans l'appel pour éradiquer la violence sous toutes ses formes haineuses par le biais de l'éducation et d'autres moyens de responsabilisation, de réformes et réparations juridiques ainsi que des services basés sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et le VIH. »

La Commission de la condition de la femme qui se réunit tous les ans est l'un des principaux organismes de décision politique engagé pour l'égalité des sexes et l'avancement des femmes. Cette année, la réunion se tient du 4 au 15 mars.

Press Release

L’ONUSIDA et le PNUD soutiennent la proposition visant à permettre aux pays les moins avancés de maintenir et d’élargir l’accès aux médicaments essentiels

Faute de prolonger la période de transition pour permettre aux pays les moins avancés de se conformer pleinement à l’Accord sur les ADPIC des millions de vies pourraient être mises en danger

GENÈVE, 26 février 2013—Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont lancé aujourd’hui une nouvelle note d’information intitulée Extensions de la période de transition concernant les ADPIC pour les pays les moins avancés. Cette note d’information souligne que faute de prolonger la période de transition pour permettre aux pays les moins avancés de se conformer pleinement à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), les personnes qui en ont le plus besoin risquent de se voir privées de l’accès au traitement antirétroviral salvateur et autres médicaments essentiels.

Les pays les moins avancés (PMA) abritent certaines personnes parmi les plus vulnérables au monde et portent un fardeau considérable en termes de maladie. En 2011, quelque 9,7 millions de personnes sur les 34 millions affectées par le VIH dans le monde vivaient dans les PMA. Parmi les personnes vivant avec le VIH dans les PMA, 4,6 millions étaient éligibles pour le traitement antirétroviral selon les directives de l’Organisation mondiale de la Santé sur le traitement du VIH. Toutefois, seules 2,5 millions de personnes en bénéficiaient.

Dans les 49 pays considérés comme les moins avancés par les Nations Unies, le fardeau des maladies non transmissibles s’alourdit également beaucoup plus rapidement que dans les pays à revenu plus élevé. Des données émanant des pays à faible revenu, par exemple, suggèrent que l’incidence du cancer est susceptible d’augmenter de 82% de 2008 à 2030, tandis que dans les pays à revenu élevé l’on s’attend à ce que l’incidence n’augmente que de 40%, en partie du fait de l’accès généralisé aux vaccins et aux médicaments.

« L’accès à un traitement du VIH et autres médicaments essentiels abordables est vital pour que les pays les moins avancés puissent réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé et autres, » a déclaré Helen Clark, Administrateur du PNUD.

Dans cette note d’information, l’ONUSIDA et le PNUD exhortent les membres de l’OMC à envisager de toute urgence les besoins et exigences spéciaux et persistants des PMA relatifs à leur développement social et économique.

« Une extension permettrait aux nations les plus pauvres du monde d’assurer un accès ininterrompu aux médicaments, d’établir des bases technologiques viables, et de fabriquer ou d’importer les médicaments dont ils ont besoin, » a souligné Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

L’Accord sur les ADPIC a été introduit en 1995 comme un moyen de protéger les droits de propriété intellectuelle à une échelle mondiale. La protection des brevets, toutefois, s’est aussi révélée être l’un des facteurs contribuant aux coûts élevés des médicaments, ce qui met nombre de médicaments essentiels hors de portée des PMA. Pour résoudre ce problème, les membres de l’OMC ont conservé des options et flexibilités importantes dans l’Accord sur les ADPIC. L’une des flexibilités consistait à ce qu’on accorde aux PMA une période de transition initiale de dix ans pour se conformer à l’Accord sur les ADPIC. Deux extensions de cette période ont été accordées. L’exception générale vient à expiration le 31 juillet 2013. Une proposition est actuellement déposée devant le Conseil des ADPIC au nom des PMA  afin d’obtenir une nouvelle extension pour tout pays appartenant à cette catégorie aussi longtemps qu’il en fera partie.

La proposition devrait être débattue les 5-6 mars lors de la réunion du Conseil des ADPIC à Genève (Suisse). Avant et pendant les discussions l’ONUSIDA et le PNUD invitent les membres de l’OMC à prendre en considération toute la gamme des bénéfices possibles d’une telle extension sur les plans de la santé publique, de l’économie et du développement.

 

Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
PNUD New York
Christina LoNigro
tel. +1 212 906 5301
christina.lonigro@undp.org

Press centre

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Dans le cadre d'un sommet parallèle à la Conférence AIDS 2012, les professionnels du sexe demandent le respect de leurs droits fondamentaux

25 juillet 2012

Spectacle de l'initiative de professionnels du sexe Veshya Anyay Mukti Parishad (VAMP) pour l'ouverture du Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe à Calcutta, en Inde.
Photo : FNUAP/J.Cabassi

Alors que des milliers de délégués se réunissent cette semaine à Washington, D.C., pour la XIXe Conférence internationale sur le sida (AIDS 2012), un rassemblement parallèle baptisé Sex Worker Freedom Festival, le Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe, se déroule à Calcutta, en Inde, du 22 au 26 juillet.

Cet événement réunit plus de 600 professionnel(le)s du sexe ainsi que des organisations partenaires nationales et internationales de plus de 40 pays. Ce Festival pour la Liberté a été organisé par les professionnels du sexe en réaction aux réglementations étendues en matière de visa pour les professionnels du sexe et les consommateurs de drogues, qui ont pu empêcher nombre d'entre eux d'assister à la Conférence internationale sur le sida à Washington. Pendant cinq jours, le festival offre aux participants la possibilité de contribuer à l'événement organisé à Washington à travers une connexion par vidéoconférence avec les principales sessions de la conférence et avec le Village mondial.

« Le Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe est un événement alternatif pour les professionnels du sexe et nos partenaires organisé pour protester contre notre exclusion et veiller à ce que les voix des exclus soient entendues à Washington », a déclaré Ruth Morgan, Coordinatrice mondiale du Global Network of Sex Work Projects (NSWP) et co-organisatrice de l'événement à Calcutta.

S'exprimant lors de l'ouverture du festival, l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique, Prasada Rao, a souligné que les libertés et les droits des professionnels du sexe étaient bafoués quotidiennement.

« Plusieurs aspects du commerce du sexe sont pénalisés dans 116 pays du monde. Les lois de nombreux pays font l'amalgame entre commerce du sexe entre adultes consentants et trafic d'êtres humains. Des descentes de police régulières, souvent au nom de la lutte contre le trafic, conduisent à des arrestations et au harcèlement des professionnels du sexe entre adultes consentants », a expliqué M. Rao. “« Ces pratiques discriminatoires conduisent les professionnels du sexe à l'exclusion sociale et les placent dans une position socialement défavorable, accentuant davantage leur vulnérabilité au VIH », a-t-il ajouté.

Malgré les progrès réalisés dans la réduction de la propagation du VIH au sein des communautés de professionnels du sexe, ces derniers sont toujours exposés à un risque accru d'infection à VIH. Par exemple, dans la région Asie-Pacifique, bien que plusieurs pays aient vu leur taux d'infection à VIH diminuer grâce à des programmes de prévention du VIH intensifs auprès des personnes qui achètent et vendent des services sexuels, il reste des points noirs où sévit une forte prévalence. Des enquêtes menées auprès de professionnelles du sexe en Inde font état d'une prévalence de 18 % dans le Maharashtra et de 41 % à Pune, alors que le taux général chez les adultes est estimé à 0,3 % dans le pays.

Partager les expériences et favoriser les progrès

Le programme du Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe est construit autour des libertés fondamentales, c'est-à-dire les droits humains que toute personne est en droit de revendiquer. Il s'agit de la liberté de circulation, la liberté d'accéder à des services de santé de qualité, la liberté de travailler et de choisir son métier, la liberté de se syndiquer, la liberté d'être protégé par la loi, et la liberté d'être protégé contre les actes de violence, la stigmatisation et la discrimination. Le Festival vise à faciliter l'échange d'expériences et le dialogue autour de thèmes et de priorités essentiels pour la communauté des professionnels du sexe et les programmes de lutte contre le VIH.

« Sans avoir le droit de s'organiser et de se syndiquer, la communauté des travailleurs du sexe ne peut pas faire avancer nos droits », commente Bharati Dey, Secrétaire général, Durbar Mahila Samanwaya Committee (DMSC), co-organisateur du réseau de Calcutta.

Les pratiques discriminatoires conduisent les professionnels du sexe à l'exclusion sociale et les placent dans une position socialement défavorable, accentuant davantage leur vulnérabilité au VIH

Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique

La stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les professionnels du sexe sont considérées comme un obstacle majeur à une riposte efficace au sida. « Partout, tous les jours, nous devons nous battre contre la stigmatisation et la discrimination », raconte Lakshmi, professionnelle du sexe et Directrice des programmes de l'Initiative des professionnels du sexe Ashodaya à Mysore, en Inde. « Nous avons trouvé un moyen de faire partie de la solution. Notre équipe de professionnels du sexe volontaires séropositifs au VIH a construit un partenariat efficace entre les communautés et les services de santé. Cela a permis de faire changer les comportements des professionnels de santé et de créer la confiance au sein de la communauté pour l'accès aux services de santé ».

Annah Pickering, professionnelle du sexe et responsable du Collectif des prostituées de Nouvelle-Zélande pour la région d'Auckland, a souligné les multiples avantages de la dépénalisation du commerce du sexe dans son pays, aussi bien en termes de droits des professionnels du sexe que de riposte au VIH. « Nous bénéficions de nombreuses libertés sur le plan juridique. Nous pouvons dénoncer les fonctionnaires corrompus qui exigent des actes sexuels gratuits. Nous ne cachons pas nos préservatifs dans nos soutiens-gorge, derrière un tableau ou dans une bouteille thermos. Nous pouvons installer des panneaux pour promouvoir les rapports sexuels protégés et insister là-dessus. Est-ce que la dépénalisation du commerce du sexe empêche la transmission du VIH ?  Je le crois fermement. Mis bout à bout, tous ces éléments contribuent fortement à aider les professionnels du sexe à éviter la transmission du VIH », a-t-elle expliqué.

L'un des thèmes centraux des débats lors du rassemblement de Calcutta a porté sur les expériences répandues d'actes de violence subis par les professionnels du sexe dans le monde entier quotidiennement. Plusieurs sessions ont révélé à quel point la documentation de l'expérience de la violence vécue par les professionnels du sexe est critique pour veiller à ce que ces données probantes soient utilisées pour éclairer l'organisation de ripostes efficaces. Un projet d'étude actuellement mené par les professionnels du sexe au Sri Lanka, en Birmanie, au Népal et en Indonésie par le Center for Advocacy on Stigma and Marginalization (CASAM), le Réseau Asie/Pacifique des professionnel(le)s du sexe (APNSW), le FNUAP, le PNUD, l'ONUSIDA et les partenaires pour la prévention, a été cité comme une importante initiative pour une meilleure identification des risques et des facteurs qui permettent de protéger les professionnels du sexe contre la violence.

M. Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique, s'exprimant lors de l'ouverture du Festival pour la Liberté des Professionnels du sexe à Calcutta, en Inde.
Photo : ONUSIDA

« Cette étude vise à générer des données de qualité, pour veiller à ce que les expériences vécues par les professionnels du sexe soient utilisées pour défendre de meilleurs programmes et politiques de prévention et de riposte à la violence », a indiqué Meena Seshu, Directrice du projet d'éducation des professionnelles du sexe par les pairs Sampada Gramin Mahila Sanstha (SANGRAM).

L'importance d'élargir l'accès des professionnels du sexe à des services de santé intégrés et de qualité a également fait partie des principaux sujets abordés. Kay Thi Win, Directrice de l'initiative Targeted Outreach Programme (TOP) en Birmanie, qui assure une prévention du VIH de pair à pair et un appui aux professionnels du sexe, a déclaré : « Il existe peu de cliniques accueillantes pour les professionnels du sexe. Lorsque TOP a vu le jour, il n'y avait pas d'intervention complète pour la santé sexuelle des professionnels du sexe en Birmanie. Cependant, grâce à notre travail, nous avons pu créer des liens renforcés en proposant un pack complet pour la santé sexuelle et reproductive qui inclut également les services anti-VIH ».

Le Festival de Calcutta est organisé par le Durbar Mahila Samanwaya Committee (DMSC), et co-organisé par le Global Network of Sex Workers (NWSP) et le réseau All India Network of Sex Workers (AINSW), avec le soutien de l'Open Society Foundation’s Sexual Health and Rights Program, de l'ONUSIDA, du Ministère néerlandais des Affaires étrangères, du FNUAP, de HIVOS (Humanist Institute for Development Cooperation), de AIDS Fonds (un fonds de financement de projets sur le VIH basé aux Pays-Bas) et du Secrétariat de la Conférence AIDS 2012.

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L'intégration de la tuberculose et du VIH au cœur du débat à la Conférence internationale sur le sida 2012

22 juillet 2012

Mme Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, est intervenue dans l'émission et a rappelé l'engagement de l'ONUSIDA à travailler avec des partenaires dans l'atteinte de l'objectif mondial de réduire de moitié les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015.
Photo : ONUSIDA

La tuberculose reste l'une des principales causes de décès chez les personnes vivant avec le VIH dans le monde, bien que la tuberculose soit généralement une maladie évitable et curable. La réduction de 50 % des décès dus à la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH à l'horizon 2015 est l'un des objectifs mondiaux de la lutte contre le sida pour 2015.

Pour faire entendre les communautés touchées par la tuberculose et le VIH dans le monde en partageant leurs expériences et leurs opinions sur la marche à suivre pour lutter contre ces deux maladies, une émission diffusée en ligne s'est déroulée pendant la Conférence internationale sur le sida, intitulée : « Tuberculosis + HIV: Protecting the Vulnerable » (Tuberculose et VIH : protéger les plus vulnérables).

L'émission, animée par Jeanne Meserve, ancienne journaliste pour CNN et ABC, et Gerry Elsdon, l'ambassadeur itinérant de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) pour la lutte contre la tuberculose, et une personnalité de la télévision sud-africaine qui souffrait autrefois de tuberculose. L'émission a rassemblé un groupe dynamique de femmes et de jeunes ayant souffert de tuberculose et du VIH, ainsi que les représentants d'organisations multilatérales telles que le Partenariat Halte à la tuberculose, l'OMS, l'IFRC, le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, et l'ONUSIDA.

L'émission a également dévoilé les témoignages vidéo de l'Archevêque Tutu, ancien patient souffrant de tuberculose, et de Jorge Sampai, envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la tuberculose.

Les participants ont pu souligner la nécessité d'une collaboration plus étroite entre les programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose, et le besoin urgent de plus grands investissements pour la recherche sur la tuberculose. Ils ont également insisté sur la nécessité d'augmenter les investissements pour l'intégration du dépistage, du traitement et des soins de la tuberculose dans les soins prénatals et les services de santé maternelle et pédiatrique en général. Les enfants contractent le plus souvent la tuberculose auprès d'un membre de la famille proche, comme leur mère ; ainsi, la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose chez les femmes réduiront le risque d'infection et de maladie de la tuberculose chez les enfants.

Mme Jan Beagle, directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, responsable de la gestion et des relations extérieures, est intervenue dans l'émission et a rappelé l'engagement de l'ONUSIDA à travailler avec des partenaires dans l'atteinte de l'objectif mondial de réduire de moitié les décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015. Elle a indiqué que « l'ONUSIDA milite pour des services anti-tuberculose afin d'atteindre les personnes les plus vulnérables et à risque mais qui rencontrent des difficultés considérables pour accéder aux services – migrants, populations indigènes, prisonniers, travailleurs du sexe et femmes et enfants touchés par la pauvreté, la violence, la stigmatisation et la discrimination. »

L'émission a été organisée par le Partenariat Halte à la tuberculose et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

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Conférence AIDS 2012 : pour une coordination plus efficace de la lutte contre le sida au niveau des pays

22 juillet 2012

De gauche à droite : Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, S.E. Felix Kabange, Ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo, et Sheila Tlou, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique orientale et australe.

Des données probantes montrent que la coordination et la gouvernance de la riposte au sida ont causé d'importantes difficultés dans de nombreux pays. Dans le but de passer en revue l'expérience acquise et d'établir des principes fondamentaux pour une coordination plus efficace de la riposte au sida, une réunion a eu lieu lors de la Conférence internationale sur le sida, intitulée S'adapter aux objectifs : pour une coordination plus efficace de la lutte contre le sida au niveau des pays.

Cette session a réuni des représentants des commissions nationales sur le sida, des organisations de la société civile, d'organismes régionaux et d'organisations partenaires du développement afin de mener une réflexion et de réorienter les énergies pour déterminer à quoi devrait ressembler un organe de gouvernance public pour la lutte contre le sida qui serait responsable et appartiendrait véritablement au pays.

Les participants à la réunion ont profité de l'occasion pour débattre de l'avenir de la coordination de la riposte au sida et s'entendre sur des principes fondamentaux destinés à définir un cadre de coordination efficace de la riposte, à travers une responsabilité partagée et une solidarité mondiale.

Ces principes se concentrent, entre autres, sur la nécessité que les gouvernements prennent la tête de la riposte au sida dans le contexte d'une responsabilité partagée et d'une solidarité mondiale, l'inclusion d'acteurs multiples dans la riposte au sida, l'échange d'expériences avec d'autres secteurs de la santé, du développement et des programmes anti-VIH, et la mise au point de programmes de lutte contre le sida fondés sur les priorités nationales et l'expérience locale de ce qui fonctionne pour arriver à une responsabilisation maximale.

Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, a clôturé la réunion en invitant les participants à se réjouir des succès obtenus jusqu'ici dans la lutte contre le sida, tout en regardant ce qui pourrait encore être fait pour parvenir à l'objectif de zéro nouvelle infection, zéro décès dû au sida et zéro stigmatisation et discrimination, en se servant des actions et des mécanismes qui seront soutenus et gérés par des acteurs nationaux. Elle a mis en avant le fait que les expériences positives tirées des dix dernières années de coordination de la lutte contre le sida devaient être abordées dans les discussions, notamment la manière dont les structures et les processus de coordination ont favorisé une plus grande transparence, une meilleure inclusion des acteurs non gouvernementaux et une progression en matière d'équité et de droits humains.

La réunion était organisée par l'ONUSIDA en collaboration avec la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le Développement, l'Organisation mondiale de la Santé, l'Agence allemande de Coopération internationale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

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La Commission mondiale sur le VIH et le droit demande aux pays de faire en sorte que la loi soit favorable à la lutte contre le VIH, et non l'inverse

11 juillet 2012

De gauche à droite : Barbara Lee, membre du Congrès américain et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit ; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Jan Eliasson, Vice-Secrétaire général des Nations Unies ; Helen Clark, Administratrice du PNUD ; et Son Excellence Festus Mogae, ancien Président du Botswana et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit.
Photo : D.Lowthian

La Commission mondiale sur le VIH et le droit a présenté son rapport phare le 9 juillet 2012 au siège des Nations Unies à New York. Ce nouveau rapport dénonce l'impact néfaste qu'ont certaines lois punitives sur les droits de l'homme et la riposte au VIH et formule des recommandations audacieuses pour y remédier.

« Jamais auparavant un tel examen du rôle du droit dans la lutte contre le VIH n'avait été réalisé », a déclaré Festus Mogae, ancien Président du Botswana et membre de la Commission. « Nous avons mis au jour une épidémie de mauvaises lois qui coûte des vies. Nous devons y mettre un terme et faire adopter des lois basées sur des données probantes, le bon sens et le respect des droits humains », a-t-il ajouté.

On sait depuis longtemps que la stigmatisation, la discrimination et les approches juridiques répressives constituent des obstacles à la riposte au VIH. Elles accroissent la vulnérabilité au VIH, en particulier au sein des populations les plus exposées au risque d'infection, et rendent difficile l'accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH pour les individus et les communautés. L'ONUSIDA n'a eu de cesse d'appeler à l'abrogation de ces lois punitives et à leur remplacement par des lois protectrices. Pourtant, certains pays dans le monde maintiennent toujours encore des lois, des politiques et des pratiques qui vont à l'encontre des droits humains, nourrissent la discrimination et entravent les efforts de lutte contre le VIH à l'échelle nationale et mondiale.

S'exprimant à l'occasion de la présentation du rapport, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a noté que « la force de ce rapport réside dans le fait qu'il va au-delà d'une description superficielle de la stigmatisation et de la discrimination pour remettre en cause le système juridique et structurel qui soutient l'inégalité, l'injustice et les violations des droits humains dans le contexte du VIH ».

Intitulé « Le VIH et le droit : Risques, droits et santé », ce rapport est le fruit d'un processus de consultation qui s'est déroulé sur deux ans, durant lesquels la Commission a reçu plus d'un millier de témoignages émanant de personnes touchées par des problèmes de droit, d'exécution de la loi et d'accès à la justice dans le contexte du VIH. Le rapport a pris en compte les recommandations issues de 7 consultations régionales auxquelles ont participé des membres des autorités gouvernementales et de la société civile, ainsi que les contributions d'un Groupe consultatif technique d'experts sur le VIH et le droit.

Les lois répressives accroissent le risque d'infection à VIH

La Commission, une entité indépendante regroupant des personnalités politiques et sociales du monde entier, a souligné que dans de nombreuses régions du monde, les femmes sont victimes de systèmes juridiques multiples dans lesquels la tradition et le droit coutumier perpétuent les inégalités sociales et économiques entre elles et les hommes. Cette situation rend les femmes vulnérables aux relations et/ou à des actes de violence sexiste qui les exposent au risque d'infection à VIH. La Commission décrit la réalité vécue par de nombreuses femmes enceintes vivant avec le VIH et confrontées à la discrimination dans les systèmes de santé, notamment avec la stérilisation forcée, alors que des médicaments simples et peu coûteux permettent d'éviter la transmission du VIH de la mère à l'enfant et de prolonger la vie de ces mères.

Dans le rapport, les membres de la Commission appellent les gouvernements à utiliser la loi pour protéger les femmes contre les inégalités et la violence. Ils demandent aussi aux gouvernements de mettre fin aux obstacles qui empêchent les jeunes d'accéder à l'information et aux services en matière de VIH, ainsi qu'à l'éducation sexuelle : autant d'éléments nécessaires pour éviter l'infection à VIH.

La Commission appelle également à l'abrogation des lois qui pénalisent les personnes sur la base de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre et criminalisent la possession de drogues à usage personnel et l'engagement dans une activité de commerce du sexe entre adultes consentants. Elle cite un ensemble de données probantes montrant à quel point ces lois pénales exacerbent le risque d'infection à VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles, les consommateurs de drogues et les adultes qui vendent et achètent des services sexuels. Selon le rapport, ces lois font tomber les personnes dans la clandestinité et elles se retrouvent en marge de la société, loin des services de santé et de lutte contre le VIH. Par ailleurs, en cas de condamnation et d'incarcération, le risque de contracter le VIH, la tuberculose et l'hépatite C est très élevé car, dans de nombreux pays, la loi interdit de fournir des services de soins et de prévention du VIH et des moyens de contraception dans les prisons.

Nous devons mettre un terme à l'épidémie de mauvaises lois et faire adopter des lois basées sur des données probantes, le bon sens et le respect des droits humains

Festus Mogae, ancien Président du Botswana et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit

Nick Rhoades, du Center of HIV Law and Policy, s'est prononcé contre la criminalisation de l'exposition au VIH et de la transmission du VIH, ayant été lui-même condamné aux États-Unis alors qu'il a utilisé des préservatifs, que sa charge virale était indétectable et qu'il n'a pas transmis le VIH. Citant les nombreuses lois pénales spécifiques au VIH, il a déclaré : « Les gens ont des mains et peuvent se frapper avec leurs poings, mais il n'existe pas de loi qui pénalise spécifiquement une main en tant qu'« arme mortelle » comme l'est le VIH ». La Commission demande à ce que le droit pénal se limite strictement aux actes malveillants et intentionnels de transmission effective du VIH.

Les participants à la présentation ont mis en avant la manière dont les systèmes juridiques répressifs minent les investissements dans la prévention et le traitement du VIH qui commencent enfin à permettre d'entrevoir la possibilité réelle de stopper l'épidémie et d'inverser la tendance. Ils ont insisté sur le fait que la persistance de lois et de pratiques punitives constitue un grave sujet de préoccupation, à un moment où le monde connaît une stabilisation des nouvelles infections à VIH et un élargissement des connaissances sur la prévention efficace du VIH et se prépare à exploiter tout le potentiel d'un traitement du VIH à grande échelle. « Il est scandaleux de voir qu'en 2012, alors que nous avons toutes les cartes en main pour vaincre cette épidémie, nous devons encore lutter contre les préjugés, la discrimination, l'exclusion et de mauvaises lois », a déclaré M. Sidibé.

Le droit comme instrument de protection des individus

Lors de la présentation, les membres de la Commission ont souligné qu'il existait de nombreux exemples positifs de pays qui ont utilisé le droit comme instrument de protection des individus, afin de créer un environnement propice à la lutte contre la stigmatisation et la violence pour encourager l'accès aux services anti-VIH. D'autres pays ont eu recours au droit pour remettre en cause des régimes de propriété intellectuelle excessifs et rigoureux, réduire le coût des médicaments anti-VIH essentiels et assurer leur disponibilité, notamment à travers la production de médicaments génériques.

« Réformer le droit est un processus complexe, mais les pays peuvent faire beaucoup mieux », a indiqué Helen Clark, Administratrice du PNUD. « La tâche qui nous attend est de veiller à ce que de meilleures lois soient adoptées et appliquées », a-t-elle ajouté.

Le travail de la Commission a ouvert les débats dans le monde entier sur des questions difficiles, controversées et complexes. Ce sont aussi des questions fondamentales qui concernent la dignité humaine, la santé et la justice sociale. Ces débats s'inscrivent dans le cadre de ce que les gouvernements ont promis de faire dans la Déclaration politique de 2011 sur le sida, dans laquelle ils se sont engagés à réviser les lois et les politiques qui « compromettent la prestation réussie, efficace et équitable des mesures de prévention du VIH, de traitement, de soins et de soutien (...) et à envisager de les réexaminer ».

« Nous disposons aujourd'hui d'un outil puissant de sensibilisation et d'engagement pour demander aux gouvernements de défendre les droits de toutes les personnes vulnérables au VIH », a déclaré Ebony Johnson du Réseau Athena. « Pas question que ce rapport soit mis de côté ».

La Commission mondiale sur le VIH et le droit est une entité indépendante, créée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à la demande du Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA). La Commission a pu compter sur le soutien d'un Groupe consultatif technique qui a examiné et analysé les données relatives à la santé publique et au droit et piloté l'analyse initiale. Pour en savoir plus sur la Commission, ses procédures et son travail, voir www.hivlawcommission.org.

 

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La Thaïlande et les pays voisins se rencontrent pour aider à fournir des traitements anti-VIH pour des milliers de migrants qui en ont besoin

02 mai 2012

Un grand nombre des plus de cinq millions de migrants de Thaïlande se trouvent dans des situations qui augmentent leur risque d'infection à VIH et ont des difficultés pour accéder aux services clé comme le traitement antirétroviral.
Photo : PNUD

La migration joue un rôle intégral dans le développement économique de la Thaïlande et le pays accueille plus de cinq millions de migrants du Cambodge, du Laos et de Birmanie.

Nombre de migrants se trouvent toutefois dans des situations qui augmentent leur risque d'infection par le VIH et ont des difficultés à accéder aux services clé comme le traitement antirétroviral. Une récente conférence régionale, organisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'Initiative conjointe sur la mobilité et le VIH/SIDA (JUNIMA), les 24 et 25 avril derniers, a exploré des pistes pour garantir un meilleur accès au traitement antirétroviral à ce groupe potentiellement vulnérable.

Bien que la migration ne soit pas en elle-même un facteur de risque d'infection à VIH, elle peut augmenter la vulnérabilité, comme par exemple les conditions de travail exploitatif qui peut inclure la violence sexuelle, mais aussi la séparation d'avec les conjoints/partenaires, des familles et des normes et valeurs sociales et culturelles établies.

Une nouvelle étude dans les six provinces les plus affectées par le VIH en Thaïlande a montré que les migrants cambodgiens sont les plus touchés avec une prévalence du VIH de 2,5%. La prévalence totale estimée chez les adultes dans le pays est de 1,3%.

Le gouvernement de Thaïlande a pris des mesures pour garantir que les migrants aient accès au traitement antirétroviral. S'exprimant lors de la conférence, Dr Petchsri Sirinirund, Directeur du centre de gestion national du sida au département du contrôle des maladies du ministère de la Santé déclare, « Dans la nouvelle stratégie nationale pour 2012-2016, nous souhaitons fournir un accès au traitement anti-VIH et à des soins de qualité pour toute personne vivant avec le VIH en Thaïlande, peu importe sa nationalité. »

Il y a un accès au traitement antirétroviral pour certaines catégories de migrants peu qualifiés, mais il y a beaucoup plus de personnes qui en ont besoin. Ceux qui sont officiellement enregistrés peuvent payer une contribution pour une couverture santé universelle qui inclut le traitement du VIH et un nombre limité de personnes avec des papiers temporaires, quelques 2 300, reçoivent le traitement antirétroviral par le biais du projet de fonds mondial de Thaïlande.

Alors qu'il faut concentrer nos discussions sur la disponibilité des traitements antirétroviraux comme une solution, il est également nécessaire de mettre en place un système complet de soins médicaux et sociaux soutenu par une politique nationale et régionale.

Promboon Panitchpakdi, Directeur exécutif de la fondation « Raks Thai », une ONG de développement

L'engagement politique pour fournir des soins de qualité élevés, y compris les antirétroviraux, est également mis en évidence par l'établissement d'un mémorandum de coopération sur l'action conjointe pour réduire la vulnérabilité au VIH en association avec les mouvements de population. Cela a été signé en décembre 2011 par les six membres de la région du Grand Mékong (Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, Vietnam et la province du Yunnan en Chine). Un plan d'action conjoint du mémorandum a été formulé.

De plus, les autorités thaïes et cambodgiennes ont collaboré à un système permettant aux migrants cambodgiens de retourner dans leur pays d'origine afin d'obtenir un approvisionnement de trois mois pour le traitement antirétroviral.

Toutefois, de nombreux migrants ne sont pas en position d'accéder à des antirétroviraux. Chaque système de santé a un coût pour les personnes allant d'environ 45 à 90 dollars américains ; il y a également une longue liste d'attente pour le traitement. Un certain nombre de ceux qui ne sont pas enregistrés ne sont jamais repérés par les autorités et ne reçoivent donc pas d'aide.

Les difficultés de la navigation transfrontalière avec différentes réglementations, systèmes de santé et langues, ainsi que la nature de la migration souvent temporaire, rend la situation particulièrement difficile pour les migrants vivant avec le VIH pour avoir accès au traitement antirétroviral avec le continuum de migration et pour adhérer à un protocole thérapeutique.

Par ailleurs, recevoir un traitement antirétroviral n'implique pas uniquement l'obtention de médicaments pour soi-même, mais également la garantie de l'accès à des services anti-VIH plus étendus comme le conseil et le test volontaires et confidentiels comme étant un point d'entrée au traitement.

Selon Promboon Panitchpakdi, Directeur exécutif de la fondation « Raks Thai », une ONG de développement, « Alors qu'il faut concentrer nos discussions sur la disponibilité des traitements antirétroviraux comme une solution, il est également nécessaire de mettre en place un système complet de soins médicaux et sociaux soutenu par une politique nationale et régionale. »

Un certain nombre de recommandations ont émergé de la conférence PNUD/JUNIMA. Celles-ci comprennent : l'examen des moyens d'utilisation de la propriété industrielle ADPIC et des flexibilités des accords de libre-échange afin de réduire les coûts de services de traitement et d'augmenter la couverture pour les migrants, l'harmonisation des protocoles de traitement et de recours dans tous les pays et la garantie qu'en plus du traitement, les migrants disposent de meilleurs services anti-VIH.

Rathin Roy, Administrateur du Centre régional Asie-Pacifique du PNUD est confiant que les migrants seront de mieux en mieux servis. « La Thaïlande est pionnière dans la mise en œuvre du principe humain que les migrants ont accès à la même qualité de services anti-VIH et aux solutions qui sont disponibles pour les citoyens et le PNUD, par l'intermédiaire du JUNIMA, est heureux de travailler en partenariat avec le gouvernement et la société civile par delà des frontières pour répondre aux défis qui permettront aux migrants dans le besoin d'avoir accès au traitement anti-VIH vital.

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L'ONUSIDA et le PNUD félicitent la Nouvelle-Zélande pour son leadership dans la riposte au VIH

13 mars 2012

(de gauche à droite) Helen Clark, Administratrice du PNUD ; John Key, Premier ministre néo-zélandais ; et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Le 6 mars, à l'occasion d'une réunion conjointe avec le Premier ministre néo-zélandais John Key, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et l'Administratrice du PNUD Helen Clark ont salué la Nouvelle-Zélande comme un modèle pour la riposte au sida.

La Nouvelle-Zélande a très tôt mis en œuvre des programmes fondés sur des données probantes afin de veiller à ce que les populations vulnérables bénéficient d'une attention prioritaire et d'un appui essentiel au contrôle de la propagation du VIH. Dès 1987, la Nouvelle-Zélande compte parmi les premiers pays à mettre en place des programmes aiguilles et seringues pour les consommateurs de drogues. Le pays est aussi un pionnier de cette région du globe pour la dépénalisation du commerce du sexe (2003) et des rapports sexuels entre hommes (1986). Ces programmes et ces réformes ont largement contribué à éviter la propagation du VIH au sein des populations les plus exposées au risque d'infection en Nouvelle-Zélande. Au niveau national, la prévalence du VIH reste faible, avec environ 0,1 % de la population vivant avec le VIH.

Pas question de baisser la garde : c'est une maladie mortelle dont on ne guérit pas. Si nous nous reposons sur nos lauriers, les taux de prévalence du VIH peuvent s'envoler.

Helen Clark, Administratrice du PNUD

Lors de cette réunion, M. Sidibé a encouragé le Premier ministre à défendre la vision de l'ONUSIDA « Zéro nouvelle infection à VIH, Zéro discrimination et Zéro décès dû au sida » dans la région Pacifique. « Vous avez déjà fait tellement de progrès. En s'appuyant sur cette expérience, la Nouvelle-Zélande peut devenir le premier pays de la région Pacifique à démontrer qu'atteindre l'Objectif Zéro est possible », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

L'Administratrice du PNUD a insisté sur la nécessité de rester vigilant dans la riposte au VIH, même dans des pays à faible prévalence comme la Nouvelle-Zélande. « Pas question de baisser la garde : c'est une maladie mortelle dont on ne guérit pas », a indiqué Mme Clark. « Si nous nous reposons sur nos lauriers, les taux de prévalence du VIH peuvent s'envoler ».

Durant les trois jours de cette mission en Nouvelle-Zélande, M. Sidibé et Mme Clark ont encouragé les hauts responsables du gouvernement à lever les restrictions de déplacement pour les travailleurs saisonniers en visite dans le pays. « Les restrictions de déplacement liées au VIH n'ont aucun fondement en matière de santé publique et sont en contradiction avec les records remarquables de la Nouvelle-Zélande sur le VIH et les droits de l'homme », a expliqué M. Sidibé.

Ouverture officielle du centre pour les femmes vivant avec le VIH

À la veille de la Journée internationale des femmes, et dans le cadre de leur visite officielle en Nouvelle-Zélande, M. Sidibé et Mme Clark ont inauguré les nouveaux locaux et la maison communautaire de Positive Women Inc à Auckland, pour les femmes vivant avec le VIH. Cette organisation a pour but de sensibiliser la communauté à la lutte contre le VIH à travers des programmes éducatifs axés plus particulièrement sur la prévention du VIH et le combat contre la stigmatisation.

Les co-fondatrices de Positive Women Inc. Judith Ackroyd (extrême gauche) et Suzy Morrison (extrême droite), en compagnie de l'Administratrice du PNUD Helen Clark, de la Coordonnatrice nationale de Positive Women et Déléguée des ONG au CCP de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique Jane Bruning (au centre), et du Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé.

« C'est un honneur pour moi de me joindre à vous pour l'inauguration de cette impressionnante maison communautaire. Vos efforts en faveur du soutien et de la défense des droits des femmes vivant avec le VIH sont un témoignage irréfutable de votre engagement dans la riposte au sida », a déclaré M. Sidibé.  « Les femmes sont les principaux agents du changement et c'est en mettant nos forces collectives au service de ce changement que nous pourrons mettre fin à l'épidémie ».

La maison communautaire a été conçue comme un espace sécurisant et accueillant pour les femmes vivant avec le VIH et leurs familles. Elle propose à ses membres des déjeuners hebdomadaires et met à leur disposition un salon de relaxation, un coin informatique et des imprimantes. Les membres sont incités à organiser des groupes de parole ou de tricot avec leurs pairs. Un travailleur social présent sur place répond aux besoins sociaux et psychosociaux de ces femmes et de leurs familles.

« Les femmes représentent la face invisible de l'épidémie de sida », explique Jane Bruning, Coordonnatrice nationale de Positive Women Inc. « Ce sont des femmes qui tiennent leur foyer, font la cuisine, travaillent et élèvent leurs enfants. Ce sont elles qui jouent le rôle de colonne vertébrale. C'est pourquoi il est extrêmement important de pouvoir leur offrir un lieu de rencontre pour obtenir des conseils ou simplement discuter et boire une tasse de thé ».

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