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Les dirigeants du PNUD et de l'ONUSIDA entament une mission conjointe de haut niveau en Nouvelle Zélande

05 mars 2012

(De gauche à droite) : Helen Clark; administratrice du PNUD, John Allen; directeur exécutif et secrétaire du Ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce, Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Amanda Ellis, secrétaire adjointe, International Development Group.
Photo : ONUSIDA

L'administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Helen Clark, et le directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH (ONUSIDA), Michel Sidibé, ont entamé une mission de trois jours en Nouvelle Zélande — la première mission conjointe des deux dirigeants des Nations Unies dans ce pays de la région Pacifique.

Soulignant l'importance d'une vigilance permanente dans la riposte au sida, Mme Clark et M. Sidibé ont insisté sur le leadership affiché par la Nouvelle Zélande dans la riposte au VIH et ont appelé la Nouvelle Zélande à continuer de jouer un rôle important dans l'atteinte des objectifs de la Déclaration politique sur le sida 2011 des Nations Unies.

« Je félicite la Nouvelle Zélande d'avoir adopté des mesures précoces et décisives pour maîtriser l'épidémie de sida », a déclaré M. Sidibé dans son discours à l'attention du personnel du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce de Nouvelle Zélande. « La Nouvelle Zélande peut être le premier pays de la région Pacifique à atteindre la vision de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida », a-t-il ajouté.

Le monde fait des progrès mais nous ne pouvons pas mettre un terme à cette épidémie si le sida reste un cas isolé

Helen Clark, administratrice du PNUD

Dans son intervention au Beehive Theatrette du parlement néo-zélandais, Mme Clark a souligné le lien entre le VIH et les principaux thèmes du développement humain. « Le monde fait des progrès mais nous ne pouvons pas mettre un terme à cette épidémie si le sida reste un cas isolé », a déclaré Mme Clark. « Nous devons aider les pays à s'attaquer aux moteurs sous-jacents, comme la pauvreté et l'inégalité des sexes, qui exposent les gens au risque de VIH ».

La mission néo-zélandaise comprend des réunions à Wellington avec le Premier Ministre John Key et d'autres hauts représentants gouvernementaux, comme la Ministre des Affaires de la femme et l'adjoint au Ministre de la Santé, l'Honorable Jo Goodhew, le Ministre des Affaires des îles du Pacifique et de l'Éducation, l'Honorable Hekia Perata, et le directeur exécutif du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce, John Allen.

Helen Clark, administratrice du PNUD, et Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, ont rencontré Tane Waetford, responsable des politiques à la Division régionale Asie, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce (à gauche) et Martin Wikaira, directeur du service de politique Maori, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce (à droite) à l'occasion de la cérémonie d'accueil de Powhiri à Wellington, Nouvelle Zélande le 5 mars.
Photo : ONUSIDA

Pendant leur séjour à Auckland, Mme Clark et M. Sidibé visiteront la Fondation néo-zélandaise de lutte contre le sida, où ils rencontreront des représentants de la société civile, des personnes vivant avec le VIH et d'autres partenaires engagés dans la riposte au sida. À l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, Mme Clark et M. Sidibé inaugureront les nouveaux locaux de Positive Women Inc. — une organisation de soutien aux femmes et aux familles vivant avec le VIH et le sida.

La Nouvelle Zélande est connue pour avoir adopté des mesures nationales précoces pour protéger la santé et les droits des populations vulnérables. En 1987, la Nouvelle Zélande faisait partie des premiers pays à mettre en œuvre des programmes aiguilles et seringues pour les consommateurs de drogues injectables, et en 2003, elle a dépénalisé le commerce sexuel. Ces initiatives étaient indispensables pour prévenir la propagation du VIH chez les populations clés. À échelle nationale, la prévalence du VIH reste basse, à raison de 0,1 % de la population.

La Nouvelle Zélande fait également preuve d'un leadership international critique dans la riposte au VIH, avec un puissant accent sur le sida dans les pays du Pacifique — en particulier en Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui représente la plus grande épidémie en Océanie.

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La société civile et les organisations de donateurs abordent le sujet du financement de la lutte contre le sida à l'ICASA 2011

06 décembre 2011

Interaction entre les représentants des donateurs et les membres de la société civile au sein de l'espace de dialogue communautaire.
Photo : ONUSIDA/J.Ose

Lundi 5 décembre, les discussions au sein de l'espace de dialogue communautaire de la 16e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) se sont concentrées sur le financement de la riposte au sida. L'ONUSIDA et le PNUD ont co-organisé l'événement « Session de dialogue avec les donateurs : assurer un financement local et durable de la riposte au VIH en Afrique » sur ce thème. Les discussions ont principalement porté sur la situation économique actuelle et sur le fait que les donateurs réduisent leurs contributions à la lutte contre le sida. La session a permis une interaction directe entre les donateurs et les représentants de la société civile, et les participants ont profité de cette opportunité pour demander un financement soutenu en faveur des organisations communautaires.

Composé notamment de représentants des donateurs, le public a posé de nombreuses questions aux participants. Les protagonistes de la société civile ont exprimé leurs inquiétudes suite à la suppression de la 11e série de subventions du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial). Comme l'a précisé un membre du public : « Nous craignons que cette suppression n'ait pour résultat de provoquer l'arrêt de certains traitements du VIH ». Le représentant du Fonds mondial, Mark Edington, directeur des programmes nationaux, a assuré les participants que le Fonds mondial était parfaitement opérationnel et s'engageait à continuer à travailler avec les organisations de la société civile. M. Edington a aussi affirmé que « les personnes déjà sous traitement antirétroviral sont notre priorité absolue, et nous poursuivrons bien évidemment le financement des traitements en cours ».

Les personnes déjà sous traitement antirétroviral sont notre priorité absolue, et nous poursuivrons bien évidemment le financement des traitements en cours

Mark Edington, directeur des programmes nationaux du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Des représentants de la société civile ont aussi demandé comment les organisations locales pourront accéder à des financements compte tenu de la situation financière actuelle. Sheri Nouane Duncan Jones, responsable d'équipe VIH/sida de l'ONUSIDA Éthiopie, a expliqué les changements à venir concernant les mécanismes de financement. Ainsi, une transition du financement générique traditionnel, dans lequel les fonds des donateurs internationaux sont transférés aux organisations locales via des organisations non gouvernementales plus importantes, vers un financement direct par l'octroi de subventions aux organisations locales de plus petite envergure, sera nécessaire. Cette approche devrait supprimer les frais intermédiaires et augmenter l'efficacité des programmes financés.

Les autres sujets abordés au cours du dialogue ont porté sur le renforcement de la responsabilisation et de la transparence de la société civile, et sur sa capacité à mettre les programmes en œuvre et à s'adapter à un environnement de financement en rapide évolution. Les membres de la communauté ont évoqué leur besoin de consolider leurs capacités en matière d'élaboration de propositions leur permettant d'accéder aux financements. Selon les participants, le manque de soutien technique pourrait entraver leur accès futur à des financements suffisants.

La session a été animée par le Cheikh Tidian Tall, directeur exécutif du Réseau africain d'organisations d'entraide et de lutte contre le sida. Parmi les représentants de la communauté des donateurs ayant participé au dialogue figuraient Sheri Nouane Duncan Jones, responsable d'équipe VIH/sida de l'ONUSIDA Éthiopie, Mary ODUKA, conseillère principale sur le VIH/sida auprès d'Irish AID, Kristina Kloss, Initiative allemande Back-Up, GIZ, Miriam Vuckovich, conseillère technique sur le VIH/sida auprès de la GIZ, et Mark Edington, directeur des programmes nationaux du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

L'espace de dialogue communautaire de l'ICASA 2011 est destiné à mettre en évidence les succès et les défis auxquels sont confrontées les organisations locales et la société civile en Afrique. Toutes les sessions sont ouvertes et basées sur le dialogue, pour plus d'interaction entre les participants sélectionnés et les membres du public. L'objectif global de cet espace est de fournir une tribune permettant à la société civile et aux personnes vivant avec le VIH de rencontrer et d'interagir avec des leaders de premier plan des gouvernements, des organisations internationales, des agences des Nations Unies, du secteur privé et d'autres groupes de la région ou d'ailleurs.

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Le Secrétaire général des Nations Unies préconise de persévérer dans la voie d’un « nouveau partenariat de coopération » en matière d’aide

30 novembre 2011

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon parle aux journalistes à son arrivée à Busan, en République de Corée, dans le cadre du quatrième Forum de haut niveau sur l'efficacité de l'aide.

Le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide qui s’est tenu à Busan en Corée du Sud, du 29 novembre au 1er décembre, rassemblait quelque 3 500 délégués dont des chefs d'État, des ministres, des représentants de la société civile et du secteur privé ainsi que des dirigeants d'organisations internationales. Ceux-ci s’étaient réunis afin d'étudier l'impact de l'aide au développement et de tracer une nouvelle voie ambitieuse définissant comment la coopération pour le développement soutiendra à l’avenir la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

Dans son discours d'ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a souligné la nécessité d'un « nouveau partenariat de coopération » basé sur la responsabilité partagée où les donateurs traditionnels poursuivent leurs programmes d'aide malgré la crise économique, où les pays récipiendaires établissent des priorités de développement claires, tiennent leurs engagements et travaillent plus activement avec la société civile et où les donateurs émergents et le secteur privé renforcent leurs efforts d'aide et leurs engagements.

« Notre agenda est aujourd'hui très clair », a précisé M. Ban. « Nous sommes ici pour garantir que l'aide parvient à ceux qui en ont le plus besoin, les personnes les plus vulnérables que nous devons prendre en charge. »

Soulignant comment l'engagement envers l'aide au développement a contribué à ralentir la propagation du VIH et à réduire la mortalité infantile, le Secrétaire général a insisté sur l’urgente nécessité de continuer à soutenir des « initiatives multilatérales hautement productives comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ».

Prônant un « nouveau partenariat mondial pour le développement », le Secrétaire général a mis l’accent sur les trois principes à la base d’une aide efficace, à savoir la responsabilisation, la flexibilité et l’appropriation.

« Les pays responsables, ceux qui reçoivent des aides flexibles, ceux qui pratiquent le plus l’appropriation seront les mieux placés pour obtenir les meilleurs résultats », a précisé M. Ban.

Un nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique

Le 29 novembre, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a souligné qu’il était aujourd’hui opportun de transformer le concept d'efficacité de l'aide en introduisant de nouveaux paradigmes en faveur de la coopération pour le développement international. Il s'est exprimé lors d'un événement parallèle sur l'impact de l'aide au développement en Afrique organisé à Busan par le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« Notre agenda est aujourd'hui très clair, » a précisé M. Ban. « Nous sommes ici pour garantir que l'aide parvient à ceux qui en ont le plus besoin, les personnes les plus vulnérables que nous devons prendre en charge. »

Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies

« Nous abordons un tournant dans la riposte au sida et les paradigmes de développement actuels semblent dépassés mais aussi confus et ne répondent plus aux besoins d’un monde en mutation », a commenté Michel Sidibé. « Il nous faut élargir le discours au-delà de la seule viabilité financière. Un agenda viable socialement pour l'Afrique doit être conclu à Busan.»

Selon M. Sidibé, bien que l'Afrique subsaharienne reste la région la plus affectée par le VIH avec près de 70 % des 34 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, les pays qui la composent sont potentiellement capables de mener la riposte au sida avec des atouts comme un accès accru à la technologie, une croissance économique et une population active dynamique.

Les jeunes, « agents du changement »

M. Sidibé a également accompagné le Ministre coréen de l'Éducation, de la Science et de la Technologie, le Dr Lee Ju-Ho, au Forum des jeunes afin d'entendre le point de vue des jeunes sur l'aide efficace et le développement. Ce forum, hébergé par le gouvernement coréen et organisé par la Commission nationale coréenne pour l'UNESCO, s’intéressait aux différentes manières de renforcer la participation des jeunes à l'aide et au développement.

« Vous n'êtes pas des spectateurs de l'architecture du développement mais des agents du changement. Vous êtes les dirigeants d'aujourd'hui, vous transformez le monde et vous envisagez le développement autrement grâce à vos idées ambitieuses et à l'utilisation innovante des technologies », a déclaré M. Sidibé en s’adressant aux jeunes lors de l’ouverture du forum.

Exhortant les jeunes à participer à l’élaboration de la nouvelle stratégie de l'ONUSIDA pour la jeunesse, M. Sidibé a souligné la puissance des médias sociaux pour le développement et l'innovation. L'ONUSIDA fait appel aux internautes pour responsabiliser les jeunes, y compris ceux vivant avec le VIH, afin qu'ils s'approprient et développent la stratégie en ligne. Pour participer à cette initiative, rendez-vous sur le site www.crowdoutaids.org.

 

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Costa Rica : le fruit d'un ambitieux projet de lutte contre le VIH chez les jeunes

14 novembre 2011

Les éducateurs qui fournissent des informations de prévention du VIH lors d'un salon à Puntarenas.

José est un jeune éducateur sur le sida dans le port Costaricain de Limon et il est fier de diffuser auprès des jeunes des messages de prévention du VIH et des conseils pour rester en bonne santé. « C'est génial de constater à quel point les groupes sont sensibilisés au VIH à la fin d'une session. Nous avons également une meilleure idée de comment nous protéger et gérer nos relations du mieux que nous le pouvons », a-t-il déclaré. 

En tant que l'un des 80 éducateurs âgés de 18 à 24 ans, José participe à un projet ambitieux de lutte contre le VIH dans les villes de Limon et Puntarenas, les villes les plus touchées par le virus au Costa Rica. Les éducateurs ont suivi une formation approfondie et peuvent fournir des supports de communication et des outils éducatifs et à leurs pairs, de manière conviviale et informative.

Le programme, qui s'étale sur trois ans, a débuté fin 2008 et s'intitule Friendly education and health services to promote healthy lifestyles and prevent HIV and AIDS—ou Giro 180. Soutenu par l'ONUSIDA, le programme est géré par ses coparrainants, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Les organes des Nations unies collaborent avec le vice-ministre de la jeunesse du pays et le Conseil national pour la politique publique de la jeunesse.

C'est génial de constater à quel point les groupes sont sensibilisés au VIH à la fin d'une session. Nous avons également une meilleure idée de comment nous protéger et gérer nos relations du mieux que nous le pouvons

José, un jeune éducateur sur le sida à Limon, Costa Rica

Les éducateurs ont eux-mêmes développé un certain nombre des interventions, notamment par le biais de jeux en ligne comportant des questionnaires sur le risque de VIH et d'une page Facebook. Des carnavals et des salons de la jeunesse, des soirées de jeux de société et des activités artistiques, musicales et de divertissement sont également utilisés.

« Nous avons tenu un salon à Villa Plata, une ville très pauvre », a indiqué Deiker, un jeune éducateur de Limon. « Nous avons donné des informations, joué et nous sommes amusés. Nous avons partagé nos expériences avec les garçons, du matin au soir. Et à la fin, les garçons ne voulaient plus partir. »

 En plus de fournir des informations sur le VIH et des conseils du quotidien aux jeunes afin qu'ils puissent faire des choix éclairés, le projet tend également à bâtir la capacité au sein des institutions de santé et éducatives pour atteindre ces objectifs dans un environnement protecteur.

Près de 73 000 adolescents des deux villes, âgés de 13 à 18 ans, sont les principaux bénéficiaires et les jeunes de tout le pays profitent aussi indirectement des campagnes de défense et d'information politiques et institutionnelles lancées par le projet.

Ces campagnes d'information sont indispensables dans un pays où une étude menée en 2008 par l'UNFPA et l'UNICEF, avec le soutien de l'ONUSIDA, a révélé que la majorité des jeunes au Costa Rica étaient sexuellement actifs à l'âge de 16 ans. La même étude a montré que moins de 30 % des jeunes de Limon et 17 % de Puntarenas savaient utiliser un préservatif correctement.

Cependant, les choses changent. Le programme a donné lieu à un engagement plus ferme des autorités et des décideurs gouvernementaux. Un certain nombre d'institutions locales et régionales, comme le Ministère de la santé à Limon, se sont engagées à élargir leurs services anti-VIH adaptés à la jeunesse. À Puntarenas, les écoles ont adopté l'intervention « Giro Junior » qui se consacre au développement de stratégies spécifiques pour lutter contre le VIH, avec des conseils et des centres de soutien. Le ministre régionale de l'éducation publique a également élaboré une série de directives sur la prévention du VIH dans les écoles, qui seront en vigueur dans toute la région.

L'équipe qui supervise le programme espère que cela deviendra un modèle du genre. Pour au moins l'un des éducateurs, Bizmark de Limon, ils aiment faire des vagues : « Les personnes plus âgés peuvent être effrayées de nous voir parler si ouvertement, honnêtement et directement. Nous changeons les vies de la seule manière possible, à savoir en nous nous amusant tout en apprenant. »

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Rapport sur le développement humain 2011 : Les acquis de santé et de développement menacés par le manque d'équité et de durabilité

02 novembre 2011

Comprendre les liens entre durabilité et égalité est crucial, commente le rapport sur le développement humain 2011

Les progrès en matière de santé et de développement dans les pays les plus pauvres sont sérieusement menacés si le monde ne fait pas un effort concerté pour réduire les inégalités, protéger l'environnement et promouvoir la durabilité. Il s'agit là du sévère rappel souligné dans le rapport sur le développement humain 2011 lancé mercredi par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Durabilité et équité : Un meilleur avenir pour tousexplore de manière détaillée la relation entre la santé, l'éducation, le revenu, les disparités entre les sexes, la pérennité et les inégalités sociales. Des progrès significatifs ne peuvent être obtenus dans une zone sans qu'il n'y ait de progrès partout ailleurs. Si de tels acquis ne sont pas atteints, les pays les moins avancés pourraient se voir diverger de manière significative des modèles mondiaux de développement d'ici 2050.

Comme mentionné dans l'avant-propos du rapport par Helen Clark, administrateur du PNUD, comprendre le lien entre durabilité et équité est crucial « si nous voulons accroître les libertés humaines pour les générations actuelles et futures. » Elle ajoute « Les remarquables progrès effectués en matière de développement humain ne peuvent se poursuivre si des mesures audacieuses ne sont pas prises à l'échelle mondiale afin de réduire à la fois l'inégalité et les risques environnementaux. »

Selon le rapport sur le développement humain, la durabilité n'affecte pas seulement l'environnement mais surtout le mode de vie que nous choisissons d'épouser, en étant conscients que tous nos actes ont des conséquences potentiellement graves pour les générations futures. 

Un meilleur avenir pour tous note : bien que la majorité des personnes partout dans le monde soit en meilleure santé et vit plus longtemps, l'Afrique subsaharienne n'a pas enregistré le même déclin dans l'inégalité en matière de santé. Cela est surtout le cas dans le sud de l'Afrique qui paye encore le plus lourd tribut à l'épidémie de sida avec une prévalence chez les adultes dépassant 15 pour cent dans plusieurs pays. Le rapport souligne la nécessité d'aborder les inégalités sociales, d'éducation et de sexe pour une riposte efficace à l'épidémie de sida. 

Les remarquables progrès effectués en matière de développement humain ne peuvent se poursuivre si des mesures audacieuses ne sont pas prises à l'échelle mondiale afin de réduire à la fois l'inégalité et les risques environnementaux.

Helen Clark, administrateur du PNUD

La disparité entre les sexes, mise en évidence par le manque d'accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour de nombreuses femmes dans le monde, est également démontrée dans le rapport comme ayant des conséquences graves sur la santé, la durabilité environnementale et la pauvreté.

Un élargissement des droits de santé reproductive et l'accès aux soins et à la contraception ne bénéficieront pas seulement aux femmes de manière individuelle ainsi qu'à leurs familles, mais pourraient avoir un effet marqué sur le déclin de l'accroissement mondial de la population.  Selon le rapport, quelques 215 millions de femmes dans les pays en développement ont des besoins de planning familial qui ne sont pas respectés. Toutefois, dans chaque pays où de tels besoins sont respectés et où les femmes disposent d'options reproductives complètes, les taux de fertilité atteignent le niveau de compensation, voire sont en-dessous.

Le rapport conclut qu'il est possible de mettre en place des programmes qui ont un impact sur la durabilité et l'équité avec des bienfaits pour les individus les plus désavantagés, mais aussi pour l'environnement lui-même. De tels programmes gravent la durabilité et l'équité dans la politique et la conception du programme et réservent un espace crucial pour les voix de ceux qui sont les plus touchés. 

Le PNUD a mandaté tous les ans, depuis 1990, des rapports sur le développement humain, indépendants du point de vue éditorial, lorsque son Indicateur du développement humain (IDH), une mesure composite sur la santé, l'éducation et le revenu, mettait d'abord en question des mesures purement économiques de réalisations nationales et exigeait des dépistages mondiaux cohérents sur les niveaux de vie mondiaux.

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Vies secrètes, autres voix : une étude sur la sexualité, l'identité de genre et le risque de transmission du VIH dans les îles Fidji

28 août 2011

Ratu Epeli Nailitikau, président des îles Fidji, lit le rapport Vies secrètes, autres voix.
Photo : ONUSIDA/Kim

Une nouvelle étude intitulée Vie secrètes, autres voix a été présentée à l'occasion du 10e congrès international sur le sida dans la région de l'Asie et du Pacifique . Elle porte sur la sexualité, l'identité de genre et le risque de transmission du VIH dans les îles Fidji et constitue la première recherche de ce type réalisée depuis 1998 parmi les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles dans ce pays.

M. Ratu Epeli Nailitikau, président des îles Fidji, était présent pour l'occasion.

Avec plus de 200 participants, le projet d'étude a impliqué des membres du personnel et des volontaires du Groupe de travail sur le sida du projet Amithi pour les îles Fidji (AIDS Task Force of Fiji's Amithi Project) et du Conseil sur le sida de la Nouvelle-galles du Sud (AIDS Council of New South Wales).

Destinée à donner des informations sur la riposte au VIH et sur le développement des activités à assise communautaire, la recherche a été conduite par des membres de la communauté. Le personnel de recherche a intégré des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles aux contextes sociaux et éthiques très divers, qui ont pris part à toutes les étapes du processus dont la planification, la collecte des données, l'analyse et l'établissement de rapports.

Cette étude a fait apparaître que les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes sont très exposés au risque d'infection par le VIH aux îles Fidji. Seuls 21,6 % des répondants ont déclaré avoir toujours utilisé un préservatif lors de rapports sexuels anaux avec un partenaire homme ou transsexuel au cours des six derniers mois. Plus d'un sur cinq ont signalé ne jamais en utiliser.

Bien que le niveau des connaissances sur le HIV soit bon, puisque plus de 66 % des personnes interrogées ont répondu correctement aux questions relatives à la transmission, ces connaissances ne sont pas appliquées dans la pratique.

Ce rapport a également analysé les transactions sexuelles et a révélé que deux tiers des participants ont déclaré donner ou recevoir de l'argent, des cadeaux ou des faveurs en échange de rapports sexuels, ce qui en fait une pratique courante.

Parmi les personnes interrogées, seules 10 % avaient effectué un test de dépistage du VIH au cours des 12 mois précédents et en connaissaient la réponse. Les obstacles déclarés à la réalisation de ce test englobent des aspects de confidentialité et d'intimité, et les participants ont aussi mentionné l'attitude critique du personnel travaillant dans les cliniques.

De nombreux participants à l'étude avaient été confrontés à une forme ou une autre de stigmatisation et de discrimination. Environ les deux tiers ne se sentaient pas en sécurité, ni suffisamment à l'aise pour exprimer ouvertement leur sexualité ou leur genre. Près de 57 % ont signalé avoir subi des agressions verbales et un tiers avoir été blessé physiquement au cours des six mois précédents.

Avec le soutien technique du PNUD et de l'ACON, nous avons pu démontrer que la société civile est capable de mener à bien des projets de recherche poussés de très bonne qualité

Niraj Singh, co-auteur de Vies secrètes, autres voix

Le rapport recommande que les interventions en matière de prévention du VIH et de santé soient appropriées du point de vie culturel et axées vers les différents groupes de la communauté des hommes ayant des rapports avec des hommes et des personnes transsexuelles, la plupart s'identifiant eux-mêmes de façon différente. L'accès à un test de dépistage du VIH plus humain devrait être intensifié et les professionnels de santé devraient suivre des formations pour mieux répondre aux besoins des hommes ayant des rapports avec des hommes et des personnes transsexuelles, selon les auteurs.

En outre, le rapport recommande un effort concerté pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination et augmenter les services psychosociaux et de soutien. Les hommes qui ont des rapports avec des hommes et les personnes transsexuelles sont aussi encouragés à développer des compétences de mobilisation, pour faire entendre leurs voix.

« Avec le soutien technique du PNUD et de l'ACON, nous avons pu démontrer que la société civile est capable de mener à bien des projets de recherche poussés de très bonne qualité », a déclaré Niraj Singh, chef de projet au sein du Groupe de travail sur le sida pour les îles Fidji et co-auteur du rapport.

« Le Groupe de travail sur le sida pour les îles Fidji a une vision très claire des priorités à mettre en œuvre pour transposer la recherche en actions concrètes. Nous disposons désormais d'une ligne de conduite qui nous permettra de concevoir et de mettre en place des programmes efficaces qui sauront répondre aux besoins d'une population très diversifiée d'hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et de personnes transsexuelles aux îles Fidji. Cette étude constitue une contribution précieuse aux efforts nationaux et régionaux actuels visant à garantir que ces communautés sont mieux aidées et mieux protégées », a-t-il conclu.

Le projet Vies secrètes, autres voix a été financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

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Restrictions de déplacements liées au VIH – un obstacle majeur à l'accès universel pour les migrants

27 août 2011

Le travailleur migrant Sarath partageant ses expériences avec les participants.
Photo : ONUSIDA/Kim

Environ 50 pays, territoires et régions dans le monde continuent d'imposer une forme de restriction sur l'entrée, le séjour et la résidence des personnes vivant avec le VIH. Ces restrictions demeurent une forme clé de discrimination, affectant les droits et la liberté de mouvement de nombreux migrants vivant avec le VIH et de migrants en devenir.

Un symposium qui s'est tenu à l'occasion du 10ème Congrès international sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique le 27 août a réuni des experts venant de différents pays disposant ou non des restrictions de déplacements liées au VIH pour discuter des expériences des travailleurs migrants et des systèmes de santé publique. L'objectif était de mettre en avant des recommandations et des mesures politiques concrètes nécessaires pour supprimer les restrictions de déplacements des travailleurs migrants.

Organisé par la JUNIMA (Initiative commune des Nations Unies sur la mobilité et le VIH/sida en Asie du Sud-Est) et parrainée par l'ONUSIDA, le PNUD et l'OIT, la séance était présidée par Clifton Cortez, le responsable de l'équipe du PNUD sur le VIH, la santé et le développement en Asie et dans le Pacifique.

« Le VIH n'est pas une condition qui devrait déterminer si vous êtes autorisé ou non à travailler ; cependant, près de 15 pays d'Asie-Pacifique imposent une certaine forme de restriction sur l'entrée, le séjour et la résidence des personnes vivant avec le VIH. Nous pouvons certainement mieux faire », a déclaré M. Cortez.

Près de 15 pays en Asie-Pacifique imposent une certaine forme de restriction sur l'entrée, le séjour et la résidence des personnes vivant avec le VIH. Nous pouvons certainement mieux faire

Clifton Cortez, le responsable de l'équipe du PNUD sur le VIH, la santé et le développement en Asie et dans le Pacifique

M. Cortez a été rejoint par le Dr Chanvit Tharathep, le Ministre de la santé thaïlandais, Mme Maria Lourdes Marin, directrice exécutive d'Action for Health Initiatives (ACHIEVE), Inc. aux Philippines et le Dr Lee Hang-Sun du Ministère de la santé publique en Corée du Sud.

Sarath, un travailleur migrant, a partagé son expérience des limitations imposées par les restrictions de déplacements avec les participants : « Le dépistage du VIH et la déportation des personnes séropositives n'est pas logique, ni d'un point de vue de santé publique, ni d'un point de vue financier. Nous générons un grand nombre d'avantages économiques à la fois pour les pays d'origine et d'accueil, et nous sommes généralement les laissés pour compte de l'accès aux services sociaux, en particulier à l'étranger. »

Réintégration des migrants

Mme Marin a parlé du processus de réintégration lorsque les migrants déportés pour leur statut sérologique rentrent chez eux. Ceci est un vrai problème aux Philippines qui envoie un grand nombre de migrants à l'étranger.  

« Le processus de réintégration doit se baser sur les besoins et répondre aux contextes spécifiques des migrants. Il doit être global et prendre en charge toutes les dimensions du VIH comme les aspects économiques, politiques et psychosociaux », a déclaré Mme Marin. « Pour cela, vous devez avoir des discussions en tenant compte de toutes les phases du cycle migratoire, notamment l'avant-départ et l'après-arrivée. »

Nous générons un grand nombre d'avantages économiques à la fois pour les pays d'origine et d'accueil, et nous sommes généralement les laissés pour compte de l'accès aux services sociaux, en particulier à l'étranger

Sarath, travailleur migrant de la région Asie-Pacifique

Certains pays disposent de restrictions de déplacements liées au VIH qui sont imposées pour protéger leurs peuples contre les maladies « étrangères » et éviter l'augmentation des coûts de santé.  Cette justification a été réfutée par le Dr Chanvit de Thaïlande, un pays qui n'impose pas de restrictions de déplacements liées au VIH :

« En fournissant un accès universel à des soins de santé, y compris aux migrants, nous n'avons pas observé de débordement du système de santé à cause des migrants. Cependant, nous avons découvert que nous sommes mieux à même de contrôler les maladies infectieuses et de fournir un traitement et des soins à ceux qui en ont besoin. »

Le Dr Lee a partagé son expérience en Corée du Sud : « En Corée du Sud, certains pensent encore que le VIH est un virus qui vient de l'étranger. J'espère que l'ICAAP nous donnera la possibilité de nous unir à la société civile et de travailler ensemble pour nous attaquer à ces fausses idées sur le VIH. »

Un pas en avant

Les participants ont examiné une série de recommandations visant à supprimer les restrictions de déplacements liées au VIH et à favoriser l'accès universel pour les travailleurs migrants vivant avec le VIH.  Celles-ci incluent :

  • L'harmonisation des politiques nationales sur le VIH et la migration, la promotion d'une collaboration entre les Ministères compétents et les groupes de la société civile, et la favorisation de dialogues bilatéraux et multinationaux durables entre les pays d'origine et d'accueil ;
  • L'élaboration de normes de travail minimales et de droits de santé pour les travailleurs migrants, et la garantie de l'existence de système de protection et de soutien aux migrants dans les pays de destination ;
  • Le renforcement des capacités dans les pays asiatiques pour réintégrer efficacement les migrants séropositifs qui reviennent.

JUNIMA rassemble les gouvernements (y compris le Secrétariat de l'ASEAN), les principaux réseaux d'ONG et la famille des Nations Unies pour promouvoir un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et de soutien en matière de VIH pour les travailleurs migrants en Asie du Sud-Est et dans le sud de la Chine.

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Fozia : histoire d'un traitement réussi au Sud-Soudan

15 août 2011

Cet article est une version actualisée d'un article déjà publié sur undp.org

Des femmes vivant avec le VIH en attente d'un traitement dans un hôpital au Soudan.
Photo : ONU/FRED NOY

Affaiblie et incapable de marcher, Fozia Bullen, du village de Nagbaka au Sud-Soudan, avait perdu tout espoir en arrivant à l’hôpital de Maridi, l'un des quelques centres de traitement antirétroviral du pays pour les personnes vivant avec le VIH. Son médecin lui avait annoncé qu’elle avait atteint un stade aigu de la maladie, avec des éruptions cutanées graves, une perte d’appétit et un amaigrissement important.

Après un mois de traitement, Fozia a pu rentrer chez elle en meilleure santé tout en continuant de prendre ses médicaments à domicile. Après quatre mois de traitement, les lésions cutanées ont disparu et elle a repris du poids, ce qui lui permet de s’acquitter de ses tâches quotidiennes, de travailler au potager et de s’occuper de sa famille.

Fozia est l'une des nombreuses personnes vivant avec le VIH au Sud-Soudan, qui est considéré comme présentant une épidémie de VIH généralisée, avec une prévalence estimée à 3 %. 

Dans le cadre d'un projet sur cinq ans du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, d'un coût total de 27 millions de dollars, des milliers de personnes bénéficient désormais d'un traitement vital contre le VIH au Sud-Soudan.  Ce projet réunit toute une série de partenaires, notamment le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), d'autres agences de l'ONU, la Commission sud-soudanaise sur le sida, le ministère de la Santé et des ONG.  

Au total, 4 156 personnes vivant avec le VIH ont pu accéder à un traitement depuis 2008. Le projet, lancé en 2006, a permis la mise en place de plus de 20 centres de traitement à travers le pays.

Des progrès significatifs ont également été enregistrés dans d'autres domaines importants. D'après les dernières données datant de mars 2011, près de 130 000 personnes ont bénéficié de conseils et de tests de dépistage volontaires pour le VIH et plus de 158 000 jeunes ont été informés sur le virus. À l'heure actuelle, selon les dernières études, moins de 10 % de la population possède une bonne connaissance des méthodes efficaces de prévention du VIH.

Les succès notables du projet dans la lutte contre l'épidémie de VIH au Sud-Soudan ont été obtenus dans un pays appauvri par plus de vingt années de conflits avec son voisin du nord. Malgré la liesse suscitée par la proclamation de l'indépendance du Sud-Soudan au mois de juillet, la plus jeune nation du monde reste pourtant fragile, avec des infrastructures et des services de base quasi inexistants, une économie en récession, des structures de gouvernance et un état de droit tout juste naissants et le retour des réfugiés qui avaient été obligés de fuir le pays durant la guerre.

Pour soutenir la riposte au sida au Sud-Soudan, l'ONUSIDA est en train de renforcer son bureau à Djouba en ce mois d'août 2011. Le Dr Medhin Zewdu, récemment nommée coordonnatrice de l'ONUSIDA dans le pays, est prête à endosser ses nouvelles fonctions.

« L'appropriation par le pays est fondamentale pour une riposte au sida durable et couronnée de succès », a indiqué le Dr Zewdu. « Je suis impatiente de faire avancer l'agenda sur le sida dans les discussions avec le gouvernement et avec les gens sur le terrain, en particulier la société civile et les personnes vivant avec le VIH », a-t-elle ajouté.  

Feature Story

Combattre les obstacles juridiques et politiques à la prévention du VIH : dialogue régional en Afrique subsaharienne sur le VIH et le droit

12 août 2011

En Afrique subsaharienne, la région la plus fortement touchée par le VIH, les obstacles juridiques, politiques et sociaux, notamment la stigmatisation, la discrimination, l'inégalité entre hommes et femmes et la criminalisation des principales populations exposées à un risque accru d'infection par le VIH, continuent de rendre les individus vulnérables au VIH et d'entraver leur capacité, ainsi que celle des communautés et des États, à lutter contre l'épidémie. Telle est la conclusion du dialogue régional pour l'Afrique subsaharienne, organisé par la Commission mondiale sur le VIH et le droit, qui s'est tenu au début du mois d'août à Pretoria, en Afrique du Sud.

Aucun tabou ne doit être ignoré

Une avancée significative est née de l'engagement des participants à mettre en lumière et à débattre de tous les aspects de l'environnement légal relatifs au VIH, notamment les lois et les pratiques en lien avec la stigmatisation et la discrimination, l'accès à un traitement abordable, les enfants et les adolescents, les droits des femmes et la violence sexiste.

« Ce dialogue régional est pour nous, Africains, une formidable opportunité de soulever des questions difficiles, en particulier les lois discriminatoires et punitives qui ciblent les professionnel(le)s du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que d'autres populations vulnérables au VIH », a expliqué Bience Gawanas, commissaire de l'Union africaine chargée des affaires sociales.

La criminalisation de la consommation de drogues, du commerce du sexe et des relations homosexuelles a également été évoquée par les participants, dans une invitation à s'attaquer à tous les tabous. Cette attitude est d'autant plus remarquable que des évolutions récentes en matière de lois et de politiques punitives ont été observées dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne en relation avec la situation des personnes issues des populations à risque, et que ces évolutions ont soulevé des doutes quant à la volonté des parties prenantes de la région de remédier à ces problèmes. Pas moins de 31 pays de la région considèrent le commerce du sexe comme un crime et les relations homosexuelles constituent une infraction pénale dans au moins une trentaine de pays.

Les obstacles juridiques et politiques entravent la riposte au VIH en Afrique

Ce dialogue régional fait partie d'une série de sept consultations organisées dans toutes les régions du monde, visant pour la Commission à recueillir des informations sur les lois, les politiques et les pratiques qui représentent des obstacles à des ripostes efficaces au VIH. La Commission mondiale sur le VIH et le droit, lancée par le PNUD et l'ONUSIDA en juin 2010, a été mise en place pour faire des recommandations concernant les moyens possibles de s'attaquer à ces obstacles.

Pour être efficace dans la riposte au sida, nous devons répondre aux besoins des millions d'Africains qui, en raison de peurs, de préjugés ou de valeurs et de normes légales, culturelles et sociales profondément enracinées, n'ont pas accès aux services anti-VIH ou ne peuvent vivre leur vie pleinement et dignement

Sheila Tlou, directrice de l'équipe ONUSIDA d'appui aux pays d'Afrique orientale et australe.

Conscients de l'opportunité offerte par la Commission d'examiner et d'étudier les solutions à ces problèmes, des représentants de la société civile et des gouvernements venus de tous les pays de la région se sont retrouvés à cette occasion. 

« Pour être efficace dans la riposte au sida, nous devons répondre aux besoins des millions d'Africains qui, en raison de peurs, de préjugés ou de valeurs et de normes légales, culturelles et sociales profondément enracinées, n'ont pas accès aux services anti-VIH ou ne peuvent vivre leur vie pleinement et dignement, », a expliqué Sheila Tlou, directrice de l'équipe ONUSIDA d'appui aux pays d'Afrique orientale et australe.

Demander des comptes aux gouvernements sur les engagements pris

Dans la Déclaration politique sur le VIH/sida, adoptée à l'unanimité lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida, tous les États membres se sont engagés à « faire plus pour mettre en place un cadre juridique, social et politique facilitateur afin d’éliminer la stigmatisation, la discrimination et la violence liées au VIH ». Lors du dialogue, les représentants des personnes vivant avec le VIH, des professionnel(le)s du sexe et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont appelé les parlementaires, les membres du pouvoir judiciaire et les autres responsables gouvernementaux compétents de la région à respecter cet engagement.

À ce jour, les dialogues de la Commission mondiale sur le VIH et le droit ont été organisés dans six régions, et la dernière session, qui sera consacrée aux pays à revenu élevé, devrait avoir lieu les 16 et 17 septembre 2011 aux États-Unis.

Dans la foulée de ce processus de consultation, la Commission mondiale sur le VIH et le droit rédigera des recommandations éclairées par des données probantes et fondées sur les droits humains, qui pourront donner lieu à des actions en justice, pour une riposte au sida efficace qui assure la promotion et la protection des droits des personnes vivant avec le VIH et de celles qui sont les plus vulnérables au virus. Les conclusions seront publiées en décembre 2011.

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Press Release

Les premières directrices mondiales visant les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes et les transsexuels recommandent de faciliter l'accès à la prévention et aux soins et de réduire l'exclusion dont ils sont l'objet

 

GENÈVE, 21 juin 2011—De nouvelles recommandations de santé publique émises par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires visent à aider les décideurs et les médecins à élargir l’accès aux services de traitement et de prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels. Il s’agit des premières lignes directrices mondiales de santé publique axées sur ces groupes de population particuliers.

On a observé récemment une résurgence de l’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, en particulier dans les pays industrialisés. Des données font également état de l’apparition d’épidémies d’infection à VIH nouvelles ou récemment observées dans ce groupe de population en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique latine. D’une manière générale ces hommes ont près de 20 fois plus de risques d’être infectés par le VIH que la population générale. Les taux d’infection par le VIH chez les transsexuels sont compris entre 8 et 68% selon le pays ou la région.

Cela s’explique notamment par l’exclusion qui frappe beaucoup d’hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et de transsexuels. Dans de nombreux pays, la pénalisation de certaines relations sexuelles font qu’elles deviennent clandestines, les personnes ayant alors peur de s’adresser aux services de prévention et de traitement du VIH. L’OMS et ses partenaires préconisent des approches plus soucieuses de n’exclure personne et suggèrent des moyens pratiques d’améliorer l’accès de ces personnes aux services de prévention, de diagnostic, de traitement et de soins concernant le VIH.

«Nous ne pouvons imaginer inverser totalement la tendance à la propagation mondiale du VIH sans répondre aux besoins particuliers concernant le VIH de ces populations clés», a déclaré le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du Département VIH/sida à l’OMS. «Nous publions ces lignes directrices pour aider les pays et les communautés à renforcer les services nécessaires pour réduire le taux de nouvelles infections et sauver des vies.»

Selon George Ayala, Directeur exécutif du Global Forum MSM & HIV (MSMGF), l’un des principaux partenaires de la publication de ces recommandations, «les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels ont partout d’énormes difficultés d’accès aux services pour le VIH. Les lignes directrices contiennent à la fois des données visant à mettre en place des interventions préventives efficaces pour ces populations et des recommandations visant à garantir que les problèmes qui subsistent tels que l’exclusion et la pénalisation ne fassent plus obstacle à des services salvateurs.»

Les nouvelles directives sur La prévention et le traitement du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels: recommandations pour une approche de santé publique (en anglais) contiennent 21 recommandations appelant de multiples partenaires à prendre des mesures en étroite collaboration avec ces groupes de population, notamment:

  • pour les décideurs nationaux: élaborer des mesures législatives et autres mesures antidiscriminatoires pour protéger les droits de l’homme et mettre en place des services qui n’excluent pas les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels, sur la base de leur droit à la santé;
  • pour les fournisseurs de services de santé: proposer des tests de dépistage du VIH et des services de conseil suivis de traitement pour les patients dont la numération des CD4 est égale ou inférieure à 350, ainsi que l’a recommandé l’OMS dans ses directives pour le traitement du VIH 2010;
  • pour les communautés: développer les interventions comportementales pour la prévention du VIH et des IST chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels;
  • pour les personnes touchées: utiliser systématiquement le préservatif plutôt que de choisir ses partenaires sur la base de leur sérologie VIH.

«Des mesures d’urgence sont nécessaires pour garantir que les droits fondamentaux des personnes les plus exposées à l’infection par le VIH soient respectés et qu’ils disposent des informations et des outils nécessaires pour se protéger contre le VIH et puissent avoir accès au traitement antirétroviral si nécessaire», a déclaré Mariângela Simào, Chef, Prévention, vulnérabilité et droits, à l’ONUSIDA.

Les lignes directrices de l’OMS ont été élaborées au cours de l’année écoulée dans le cadre de consultations mondiales auxquelles ont été associés des responsables de la santé publique, des scientifiques et des représentants des organisations donatrices, de la société civile et des dispensateurs des services de santé.

 


Contact

OMS
Tunga Namjilsuren
tel. + 41 22 791 1073
namjilsurent@who.int
ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
Forum mondial sur les HSH et le VIH
Jack Beck
tel. +1 510 271 1956
jbeck@msmgf.org

Press centre

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