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Objectif zéro nouvelle infection au VIH : une table ronde de la Réunion de haut niveau montre la voie

08 juin 2011

Mme Mari-Josee Jacobs, ministre luxembourgeoise de la Coopération et des Affaires humanitaires, animatrice Mme Kgomotso Matsunzane, Dr Jarbas Barbosa, vice-ministre de la Santé du Brésil, Helen Clark, Programme des Nations Unies pour le Développement, et Jaevion Nelson, militant de la jeunesse jamaïcain.
Photo: ONU/Eskinder Debebe

Le taux mondial de nouvelles infections au VIH a connu une baisse régulière au cours des dernières années, avec une chute de près de 25 % du taux annuel entre 2001 et 2009. Toutefois, avec 7 000 nouvelles infections au VIH chaque jour, le nombre de personnes nouvellement infectées continue d'évoluer plus vite que la capacité à élargir l'accès au traitement et à faire face aux effets du VIH.      

Dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale des Nations unies, une table ronde intitulée Prévention – Que faire pour parvenir à l'objectif de zéro nouvelle infection ?, présidée par Mari-Josee Jacobs, ministre luxembourgeoise de la Coopération et des Affaires humanitaires, a réuni Helen Clark, administratrice du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), Jaevion Nelson, militant de la jeunesse de Jamaïque, et le Dr Jarbas Barbosa, vice-ministre de la Santé du Brésil. Les participants ont échangé avec le public lors d'une session inspirée et interactive portant sur les moyens d'amplifier et de maintenir l'élan de cette révolution dans la prévention du VIH.

En guise d'introduction, Mme Jacobs a insisté sur l'importance d'impliquer les personnes vivant avec le VIH dans tous les aspects de la programmation de la prévention du VIH : « il est essentiel d'engager les personnes vivant avec le VIH, et particulièrement les jeunes, dans les efforts de prévention du VIH afin d'améliorer les programmes dans le respect total des droits humains pour tous ».

Nous devons nous attaquer aux lois punitives qui font obstacle à la prévention du VIH. La loi peut soit entraver soit promouvoir des actions efficaces : nous devons créer un environnement légal propice pour la prévention du VIH.

Helen Clark, administratrice du Programme des Nations unies pour le Développement

Animée par Kgomotso Matsunzane, présentateur de télévision vedette d'Afrique du Sud, la discussion a tourné autour de questions clés telles que « quels sont les obstacles à l'objectif de zéro nouvelle infection ? » et « dans quelle mesure les droits font-ils partie intégrante de la prévention ? ».

« Cette Réunion de haut niveau constitue une opportunité unique », a déclaré le Dr Barbosa en ouvrant le débat. « Nous ne pouvons pas attendre 30 années supplémentaires pour éliminer le VIH. La Réunion de haut niveau doit déboucher sur une déclaration forte qui représente l'engagement politique et fera avancer les choses ».

Selon les dernières enquêtes en population dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, seulement 24 % des jeunes femmes et 36 % des jeunes hommes ont répondu correctement à cinq questions sur la prévention du VIH et les idées fausses à propos de la transmission du VIH. De plus, alors que les nouvelles infections au VIH diminuent au niveau mondial, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale représentent la seule région du monde où les nouvelles infections sont en progression.

Dans son discours d'ouverture, Mme Helen Clark, administratrice du PNUD, a indiqué qu'il était nécessaire de lutter contre les normes sociales, sexuelles et sexistes qui favorisent la vulnérabilité au VIH.

« Les cadres juridiques doivent concorder avec des actions efficaces de lutte contre le VIH. Ainsi, il n'est pas rare que la loi fasse obstacle à la baisse du risque et de la vulnérabilité et à l'élargissement de l'accès au traitement et à la prévention. Sans défense des droits humains, un véritable accès universel à ces services est impossible », a indiqué Mme Clark.

Jaevion Nelson, militant de la jeunesse jamaïcain, a approuvé ce constat : « Bien trop de programmes échouent parce qu'ils ne s'appuient pas sur les données probantes existantes. Nous devons tous faire ce qu'il faut : gouvernements, société civile et communauté internationale ».

Bien trop de programmes échouent parce qu'ils ne s'appuient pas sur les données probantes existantes. Nous devons tous faire ce qu'il faut : gouvernements, société civile et communauté internationale.

Jaevion Nelson, militant de la jeunesse jamaïcain.

Les investissements dans la prévention du VIH ne représentent qu'environ 22 % de l'ensemble des dépenses consacrées au VIH dans 106 pays à revenu faible ou intermédiaire. Beaucoup reste donc à faire pour assurer l'accomplissement de l'objectif de zéro nouvelle infection au VIH.

Dans une intervention passionnée, le Dr Nafsiah Mboy, directrice exécutive de la Commission nationale indonésienne sur le sida, a invité avec vigueur les participants à ne pas oublier de s'adresser à un groupe qui n'est généralement pas considéré comme étant le plus exposé, mais qui l'est en réalité, à savoir les « hommes mobiles et riches dans un environnement machiste ». « Nous devons faire de ces hommes des hommes responsables. C'est comme cela que nous arriverons à zéro nouvelle infection chez nos femmes et zéro nouvelle infection chez nos enfants », a déclaré le Dr Mboy.

Au cours des débats, les participants sont tombés d'accord pour dire qu'il était nécessaire de parvenir rapidement à un accès aux outils de prévention du VIH à la fois actuels et futurs, notamment les préservatifs masculins et féminins, la circoncision, l'élimination de la transmission verticale et le traitement préventif. Ce dernier point était inspiré par les récentes annonces de l'étude HPTN 052 , qui a montré que, si une personne séropositive au VIH se pliait à un traitement antirétroviral efficace, le risque de transmettre le virus à son partenaire sexuel non infecté pouvait être réduit de 96 %.

La publication intitulée Stratégie de l'ONUSIDA 2011-2015 : objectif zéro décrit les objectifs ambitieux fixés pour 2015 : 1) réduction de moitié de la transmission sexuelle du VIH, y compris parmi les jeunes, les hommes, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et dans le contexte du commerce du sexe ; 2) élimination de la transmission verticale du VIH et réduction de moitié des décès maternels liés au sida ; et 3) prévention de toutes les nouvelles infections à VIH parmi les personnes qui consomment des drogues. Ces aspects font partie de l'objectif de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection au VIH.

Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida

Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.

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Mettre le pouvoir et le leadership des parlementaires au service de la riposte au sida

07 juin 2011

(de gauche à droite) Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, et Anders Johnsson, secrétaire général de l'UIP, lors de la réunion parlementaire du 7 juin 2011 au siège des Nations unies à New York.
Photo : ONUSIDA/B. Hamilton

Les parlementaires du monde entier ont un rôle crucial à jouer dans une riposte efficace à l'épidémie de sida. Ils exercent le pouvoir, contribuent à l'élaboration de l'agenda national, rédigent les lois et approuvent les budgets consacrés au sida. La façon dont cette influence peut être mise au service de la lutte contre le VIH a été le thème central d'une rencontre importante pour les parlementaires, organisée à la veille de la Réunion de haut niveau des Nations unies sur le sida à New York.

Organisé conjointement par l'Union interparlementaire (UIP), le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et l'ONUSIDA, ce forum a réuni plusieurs parlementaires et ministres qui participent à la Réunion de haut niveau.

Les débats ont porté sur plusieurs questions, notamment l'impact de la législation sur les actions de lutte contre le VIH et la façon d'utiliser la législation pour renforcer, et non contrecarrer, les mesures de santé publique et de développement. Ces questions ont été examinées à travers le prisme de trois thèmes principaux : l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH ; la protection et la promotion des droits des personnes vivant avec le VIH et de celles qui sont le plus exposées au VIH ; et les lois discriminatoires et punitives qui compromettent les investissements en faveur de la lutte contre le sida.

Les participants se sont également penchés sur les enjeux politiques qui sous-tendent le nouveau consensus mondial sur le VIH et ont étudié les principaux résultats qui devraient découler de la Réunion de haut niveau. Durant toute la rencontre, l'accent a été mis avec force sur les actions concrètes et pratiques et sur la traduction dans la réalité des engagements en matière de sida, en exploitant tous les aspects de l'autorité des parlementaires dans le domaine du leadership, de l'attribution des budgets et de l'élaboration des lois et des réformes.

Dans son discours d'introduction, Anders B. Johnsson, secrétaire général de l'UIP, a déclaré que le rôle des parlementaires dans la riposte mondiale au VIH ne devait pas être sous-estimé : « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la riposte au sida, dans laquelle les parlementaires doivent travailler en partenariat stratégique avec l'ONUSIDA et accorder davantage d'attention aux questions de responsabilité partagée et de redevabilité mutuelle ».

La non-violence est la seule voie pour aboutir à un changement social. Et vous êtes ceux qui ont été choisis pour conduire ce changement.

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, a exhorté les parlementaires à exercer leur leadership dans ce domaine : « La violence est un cancer, une gangrène qui se développe en nous. Elle peut être invisible à nos yeux, mais elle est bien présente. Elle sape nos principes fondamentaux. Elle détruit ce que nos ancêtres voulaient pour nous. La non-violence est la seule voie pour aboutir à un changement social. Et vous êtes ceux qui ont été choisis pour conduire ce changement ».

Parmi les autres participants à cette réunion figuraient Jim McDermott, député du Congrès américain, Petra Bayr, députée autrichienne, Christoph Benn, directeur, Relations extérieures et regroupement des partenariats, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que Michael Kirby, juge à la Cour suprême d'Australie (retraité) et membre de la Commission mondiale sur le VIH et le droit.

Petra Bayr et Michael Kirby, de la Commission mondiale sur le VIH et le droit, ont insisté sur la nécessité pour les parlementaires de déployer efficacement la législation comme un outil servant à assurer un accès universel durable aux services anti-VIH : « Dans la riposte au sida, le droit n'est pas favorable à ceux qui sont le plus vulnérables, à savoir les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles et les consommateurs de drogues injectables. Lorsque les parlementaires oublient les plus vulnérables au VIH, la conséquence en est que ces populations sont hors de portée des services essentiels et donc condamnées à mort. Nous souffrons d'un nouveau virus, le virus du « silence législatif ». Nous devons travailler ensemble afin d'éviter la propagation de ce nouveau virus, et c'est ce que la Commission mondiale sur le VIH et le droit espère faire ».

Cette réunion a fourni à l'UIP une précieuse occasion de consolider son plan d'action pour les années à venir ; le VIH constitue un élément central de son nouveau projet stratégique 2012-2017. L'UIP est engagée dans la lutte contre le sida depuis longtemps et, depuis 2006, l'organisation compte en son sein un Groupe consultatif sur le VIH/sida.

Le rôle de ce groupe consiste à fournir aux parlementaires un accès à l'expertise politique et aux compétences pertinentes pour un exercice adéquat de leurs fonctions en matière d'élaboration des lois, de contrôle, de leadership et de sensibilisation. Il accorde une attention particulière à l'objectif de l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH, ainsi qu'à la protection et à la promotion des droits en tant que condition indispensable pour parvenir au respect du sixième Objectif du Millénaire pour le développement.

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Le Japon accueille la réunion de suivi sur les résultats du Sommet sur les OMD de 2010

03 juin 2011

Le Dr Paul De Lay lors de la réunion de suivi sur les OMD
Photo : ONUSIDA

En association avec le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour l'Enfance (UNICEF), la Banque mondiale et l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA), le gouvernement japonais a organisé une réunion de suivi les 2 et 3 juin 2011 à Tokyo dans le but de discuter des résultats du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) des Nations unies qui a eu lieu en septembre 2010.

À moins de cinq ans de l'échéance de 2015 pour parvenir aux OMD, cette réunion, qui a rassemblé des délégations de haut niveau venant de plus d'une centaine de pays et des organisations internationales, a offert une occasion unique d'échanger des connaissances et de discuter de mesures plus efficaces visant à renforcer la coordination entre un large éventail de parties prenantes.

Le Japon maintient la totalité de ses efforts pour respecter à la lettre les engagements internationaux qu'il avait pris par le passé pour l'accomplissement des OMD.

Son Excellence M. Takeaki Matsumoto, ministre des Affaires étrangères du Japon

Son Excellence le Premier ministre Kan a ouvert la réunion en exprimant sa profonde gratitude pour la solidarité dont a fait preuve la communauté internationale suite aux séismes et au tsunami sans précédent qui ont frappé le pays le 11 mars 2011. M. Kan a également assuré aux participants que le Japon maintenait son engagement en faveur de l'accomplissement des OMD.

M. Takeaki Matsumoto, ministre japonais des Affaires étrangères, a insisté sur cet engagement en déclarant que « le Japon maintient la totalité de ses efforts pour respecter à la lettre les engagements internationaux qu'il avait pris par le passé pour l'accomplissement des OMD ».

Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, a participé à la réunion ainsi qu'à l'un des nombreux événements parallèles intitulé Préparation des systèmes de santé aux défis au-delà des OMD.

« L'ONUSIDA a appelé à sortir le VIH de l'isolement. La semaine prochaine, lors de la Réunion de haut niveau sur le sida, l'un des principaux thèmes sera « l'intégration », notamment l'étude des synergies entre les programmes concernant le VIH et la prévention ainsi que le traitement des maladies non transmissibles », a déclaré le Dr De Lay.

L'ONUSIDA a appelé à sortir le VIH de l'isolement. La semaine prochaine, lors de la Réunion de haut niveau sur le sida, l'un des principaux thèmes sera « l'intégration », notamment l'étude des synergies entre les programmes concernant le VIH et la prévention ainsi que le traitement des maladies non transmissibles.

Paul De Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA

Cet événement, animé par le Dr Suwit Wibulpolprasert, conseiller principal pour la lutte contre les maladies auprès du ministère thaïlandais de la Santé, a compté parmi ses intervenants Michel D. Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Dr Mickey Chopra, chef de la santé et directeur associé aux programmes de l'UNICEF, et le Dr Kenji Shibuya, professeur et président du Département de politique de santé globale de la Faculté de médecine de l'Université de Tokyo.

À quelques jours de la Réunion de haut niveau sur le sida des Nations unies à New York, cette réunion a permis aux participants d'échanger leurs meilleures pratiques et leurs expériences respectives concernant les projets et programmes ciblés sur les régions et les groupes difficiles à atteindre. Les participants ont également évoqué l'avenir après 2015, en s'appuyant sur les leçons tirées au cours de la décennie dans le cadre des OMD actuels.

Lors de sa visite au Japon, le Dr De Lay a également rencontré le Dr Masato Mugitani, ministre adjoint en charge de la santé globale auprès du ministère de la Santé, du Travail et de la Sécurité sociale, ainsi que M. Masaya Fujiwara, directeur général adjoint en charge des questions mondiales du Bureau international de coopération du ministère des Affaires étrangères, afin de discuter de la participation active du Japon à la Réunion de haut niveau des Nations unies, notamment au regard de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Le Dr De Lay a également rencontré des représentants de la société civile qui assisteront à la réunion de l'Assemblée générale.

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Un nouvel Observatoire aide à lutter contre le VIH dans les prisons d’Amérique latine et des Caraïbes

20 avril 2011

Observatoire du VIH dans les prisons

Échafauder une lutte efficace contre le VIH dans les établissements pénitentiaires est un volet essentiel de la riposte au sida aux niveaux national, régional et mondial. Pour définir des normes de prévention et de traitement en matière de VIH ainsi que de protection et de promotion des droits des prisonniers, il est important de recueillir autant de données que possibles sur l’épidémie dans les prisons. Le nouvel Observatoire du VIH dans les prisons récemment créé en Amérique latine et aux Caraïbes devrait devenir le principal dépositaire régional de ces informations essentielles.

L’Observatoire (Observatorio VIH y Cárceles de Latinoamérica y el Caribe en espagnol) rassemble les données de 23 pays, accessibles sur un site Internet. Son objectif est principalement d’aider les gouvernements et la société civile à définir et à mettre en œuvre des politiques nationales de lutte contre le VIH dans les prisons fondées sur des normes internationales. L’Observatoire fonctionne en espagnol depuis mi-février et une version anglaise sera lancée le 30 avril 2011.

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) mène cette initiative avec l’aide de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’ONUSIDA.

Selon José Vila del Castillo, Conseiller régional de l’UNODC, « L’Observatoire montre bien comment le système des Nations Unies est « Uni dans l’action ». La lutte contre le VIH dans les prisons de la région est devenue une priorité. L’Observatoire est un outil important qui permet de catalyser les processus de réforme des prisons et les programmes liés au VIH et aux prisons. »

La lutte contre le VIH dans les prisons de la région est devenue une priorité. L’Observatoire est un outil important qui permet de catalyser les processus de réforme des prisons et les programmes liés au VIH et aux prisons.

José Vila del Castillo, Conseiller régional de l’UNODC

Offrant un espace public permanent de réflexion et de dialogue éclairé, l’Observatoire virtuel élabore des méthodes de recueil, de traitement, d’analyse et de validation des données scientifiques glanées sur ce qui fonctionne et les meilleurs procédés en matière de lutte contre le VIH dans les prisons. Il mettra l’accent sur les informations existantes et encouragera la poursuite des recherches. Une formation et un appui technique sont également fournis par des annuaires de référence, des consultations en ligne, des forums de discussion et des salles de classe virtuelles.

En Amérique latine et aux Caraïbes, comme ailleurs, de nombreux prisonniers sont vulnérables au VIH en raison de plusieurs facteurs, notamment le manque de connaissances sur le virus, la surpopulation carcérale, le manque de protection et de services de santé de qualité, et la violence.

Dans toute la région où des données sont disponibles, plusieurs pays enregistrent une prévalence au VIH supérieure chez les prisonniers. Par exemple, selon les données recueillies par l’UNODC cette année au Pérou, il y a plus de huit fois plus de personnes vivant avec le VIH en prison qu’en liberté (4,03 % contre 0,4 %). En Bolivie, la situation est encore plus frappante. Les mêmes sources montrent que dans les neuf prisons du pays, 10 % des prisonniers sont signalés comme étant séropositifs, alors que la prévalence est de 0,2 % dans la société.

César Antonio Núñez, directeur de l’équipe d’appui aux régions (Amérique latine), est convaincu que l’Observatoire donnera un précieux point de vue sur la vie d’une population oubliée : « L’Observatoire va nous permettre de connaître la véritable situation du VIH dans le système carcéral et mettra en avant les questions relatives aux droits de l’homme. C’est probablement dans le domaine du VIH et des prisons que l’engagement de l’ONUSIDA à être le porte-parole des sans-voix est le plus nécessaire et le mieux adapté. »

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Lancement de la bande dessinée « Droits aux buts » qui raconte le voyage mouvementé de dix stars du football en tant qu’Ambassadeurs de bonne volonté des Nations Unies au service des Objectifs du Millénaire pour le développement

26 janvier 2011

Dans la bande dessinée, Michael Ballack et Emmanuel Adebayor, tous deux Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA discutent du sida. Crédit : « Droits aux buts », bande dessinée éducative sur les OMD

Une nouvelle bande dessinée éducative avec comme principaux personnages Michael Ballack et d’autres grands joueurs de football qui sont Ambassadeurs de bonne volonté des Nations Unies, a été lancée le 24 janvier dernier à l’Office des Nations Unies à Genève par Wilfried Lemke, Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix.

« Droits aux buts : faisons équipe pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement »  ; tel est le titre de cette bande dessinée éducative de 32 pages qui s’adresse aux enfants de 8 à 12 ans pour les aider de manière ludique et interactive à comprendre les huit Objectifs du Millénaire pour le développement et à y réfléchir.

Les principaux personnages sont dix joueurs vedette de football, tous Ambassadeurs de bonne volonté des Nations Unies : Michael Ballack, Emmanuel Adebayor, Roberto Baggio, Iker Casillas, Didier Drogba, Luis Figo, Raúl, Ronaldo, Patrick Vieira et Zinédine Zidane.

Chacun doit avoir accès à l’information et j’espère qu’à travers cette bande dessinée nous allons faire passer des messages importants auprès d’un grand nombre de jeunes.

Michael Ballack, Ambassadeur itinérant de l’ONUSIDA et star du football

Cette équipe de stars du ballon rond s’est embarquée sur un bateau pour aller jouer un match de charité en faveur des Nations Unies mais à la suite du naufrage de leur navire, les joueurs et les autres passagers se retrouvent sur une île déserte. L’histoire raconte comment l’esprit d’équipe et l’ingéniosité des naufragés vont leur permettre de surmonter les difficultés et de s’en sortir.

L’objectif est à la fois d’éduquer et de divertir les jeunes lecteurs qui sont également invités à passer à l’action via plusieurs activités proposées dans le guide éducatif à la fin de l’histoire. Ils peuvent ainsi découvrir les défis majeurs auxquels le monde est confronté : réduire la faim, assurer l’éducation pour tous, garantir l’égalité homme-femme, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH/sida, préserver l’environnement et mettre en place un partenariat mondial.

En 2000, la plus vaste assemblée de dirigeants de la planète réunie au siège des Nations Unies à New York a adopté la Déclaration du Millénaire. Approuvée par 189 pays, celle-ci engage les nations dans un nouveau partenariat mondial pour réduire l’extrême pauvreté et fixe une série d’objectifs à atteindre d’ici 2015, connus désormais sous l’appellation Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Dans la bande dessinée, Michael Ballack et son homologue Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA Emmanuel Adebayor discutent du sida, en référence à l’Objectif 6 qui a notamment pour cible d’ici 2015 d’avoir enrayé la propagation du VIH/sida et commencé à inverser la tendance dans ce domaine.

Michael Ballack, qui est Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA depuis 2006, est convaincu de l’importance de communiquer aux jeunes des informations précises sur le VIH.

« Je veux que les gens en sachent plus sur le VIH et les autres Objectifs du Millénaire pour le développement car la santé et le développement sont étroitement liés », a déclaré Michael Ballack. « Chacun doit avoir accès à l’information et j’espère qu’à travers cette bande dessinée nous allons faire passer des messages importants auprès d’un grand nombre de jeunes. »

Le projet a été mené à bien dans l’esprit « One-UN » de collaboration des différentes agences des Nations Unies, en l’occurrence ici le Bureau des Nations Unies pour le sport au service du développement et de la paix (UNOSDP), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le Département de l’information des Nations Unies (DPI) et le Partenariat Halte à la tuberculose.

La bande dessinée est disponible en anglais, français et espagnol. Elle le sera également très bientôt dans d’autres langues dont l’arabe, le chinois et le russe.

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Les jeunes du Tadjikistan s'entraident pour empêcher la propagation du VIH

12 janvier 2011

Cette histoire a été publiée initialement sur le site de l’UNFPA à l’adresse www.unfpa.org

Un jeune du Tadjikistan suivant une formation Y-PEER Crédit : UNFPA

 

Ậgée de 20 ans, Khairi Kamolova fait partie d'un groupe croissant de jeunes du Tadjikistan qui s'emploie à faire la différence dans la riposte nationale au VIH. La prévalence dans ce pays d'Asie centrale est passée de 0,1 % en 2001 à 0,2 % en 2009 et on estime qu'il compte aujourd'hui plus de 9 000 personnes vivant avec le virus.

La propagation du VIH est imputable principalement à l'utilisation de drogues injectables, au niveau élevé de stigmatisation et de discrimination et au manque de connaissance des modes de transmission du virus. L'Europe de l'Est et l'Asie centrale sont les seules régions où le nombre de décès liés au sida a continué d'augmenter, d'après le dernier rapport mondial de l'ONUSIDA.

Khairi Kamolova est membre du programme Y-PEER (Réseau d'éducation des jeunes par les pairs), soutenu par l'UNFPA. Il a été lancé il y a plusieurs années au Tadjikistan afin d'y améliorer la qualité de l'éducation par les pairs et de permettre aux jeunes du pays d’entrer en contact avec les autres jeunes de leur propre communauté, en particulier dans les zones rurales.

En 2008 Khairi Kamolova a participé à une session nationale Y-PEER de formation d'éducateurs. Depuis elle soutient activement le réseau en partageant des informations sur la prévention du VIH et en étant toujours prête à apporter une aide, un appui et des conseils pratiques aux jeunes des zones rurales et à leurs familles.

Dans le cadre de son action, elle est confrontée à des difficultés diverses, parmi lesquelles l'incompréhension des autres habitants de son village, mais elle affirme tenir bon étant convaincue que le fait de contribuer à sauver ne serait-ce qu'une seule vie compte beaucoup dans la riposte au sida.

Alors que près de 30 % de la population du Tadjikistan est âgée de moins de 25 ans et que plus de 70 % vit à la campagne, communiquer les messages de prévention du VIH auprès des jeunes des zones rurales revêt une importance cruciale. C'est ce qui a incité l'UNFPA, le PNUD et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à soutenir en 2008 un projet Y-PEER sur deux ans visant à prévenir l'infection à VIH parmi ces jeunes. Plus de 300 volontaires et coordinateurs du Comité de la jeunesse (CYA) ont été formés aux techniques théâtrales et d'éducation par les pairs.

Sur la période 2009-2010, des coordinateurs et des volontaires du CYA ont suivi une formation d'éducateur dans le cadre du programme Y-PEER et ont animé plus de 1200 séminaires et sessions de formation dans les zones rurales du Tadjikistan sur les styles de vie sains et la prévention du VIH. Ils sont entrés en contact avec quelque 21 000 jeunes, parmi lesquels plus de 44 % étaient des jeunes femmes. D'après les réponses aux questionnaires remis avant et après la formation, près de 80 % des participants ont acquis de nouvelles connaissances et compétences.

Initié en Europe de l’Est, le réseau Y-PEER a maintenant une dimension internationale et relie plus de 7000 pairs-éducateurs qui peuvent ainsi s’informer, suivre des formations, bénéficier d’un soutien et accéder à toute une gamme de ressources en ligne.

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Rapport 2010 sur le développement humain : L’analyse des tendances sur 40 ans montre que de nombreux pays progressent, tandis que certains perdent du terrain

05 novembre 2010

Une version de ce sujet a été publiée sur undp.org

La plupart des pays en développement ont réalisé des progrès spectaculaires et pourtant souvent sous-estimés en matière de santé, d’éducation et de niveau de vie au cours des dernières décennies, les pays les moins développés affichant les progrès les plus importants. C’est l’une des principales conclusions révélées dans le Rapport sur le développement humain 2010 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD),  publié le 4 novembre.

Néanmoins, malgré des progrès considérables dans certains pays, les modèles de réalisations varient beaucoup, certaines nations perdant du terrain depuis 1970, comme le montre le rapport. L’édition commémorative des 20 ans, qui introduit de nouveaux indices pour mesurer les inégalités, les différences entre les sexes et la pauvreté, documente de vastes inégalités au sein de et entre les pays, ainsi que de profondes disparités entre les hommes et les femmes, selon une gamme élargie d’indicateurs de développement. Elle souligne la prévalence d’une pauvreté multidimensionnelle extrême en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. L’épidémie du sida est aussi illustrée comme ayant eu un impact négatif de taille sur le progrès dans certains pays. 

Les Rapports sur le développement humain ont changé notre façon de regarder le monde.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon

Le rapport, appelé La vraie richesse des nations : les chemins du développement humain, a été lancé sous l’égide du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, de l’administratrice du PNUD, Helen Clark et du lauréat du prix Nobel, Amartya Sen, qui a participé à la création de l’IDH pour le premier Rapport sur le développement humain en 1990, avec l’économiste Mahbub ul Haq, le fondateur de la série.

« Les Rapports sur le développement humain ont changé notre façon de regarder le monde, »  a dit M. Ban Ki-moon. « Nous avons appris que même si la croissance économique est très importante, ce qui compte avant tout est l’utilisation du revenu national pour donner à tous la chance de bénéficier d’une vie plus longue, plus saine et plus productive. »

Selon Helen Clark, « le rapport montre que nous sommes aujourd’hui en meilleure santé, plus riches et mieux éduqués qu’auparavant. Bien que toutes les tendances ne soient pas positives, les pays ont de nombreuses possibilités pour améliorer la vie des habitants, même dans des conditions difficiles. Ceci nécessite un leadership courageux au niveau local, ainsi que l’engagement soutenu de la communauté internationale. »

Le rapport montre que nous sommes aujourd’hui en meilleure santé, plus riches et mieux éduqués qu’auparavant.

Helen Clark, Administrateur du PNUD

Dans l’ensemble, comme le montre l’analyse de tous les pays du rapport pour lesquelles les données IDH sont disponibles pour ces 40 dernières années, l’espérance de vie est passée de 59 ans en 1970 à 70 ans en 2010, les effectifs scolaires ont augmenté, passant de juste 55 pour cent à 70 pour cent, et le PNB par habitant a doublé, atteignant plus de 10 000 USD. Plusieurs des pays plus pauvres ont enregistré des progrès de taille dans les secteurs de l’éducation et de la santé publique, dont le Bénin, le Cambodge et l’Ethiopie, qui sont 11e en matière de progrès sur cette période.

La région ayant bénéficié de la progression de l’IDH la plus rapide depuis 1970 est l’Asie de l’Est, avec à sa tête la Chine et l’Indonésie. Un certain nombre de pays en Afrique subsaharienne et dans l’ancienne Union soviétique étaient cependant à la traîne.

« Nous observons de nets progrès, mais les changements des dernières décennies n’ont en aucun cas été totalement positifs, » écrivent les auteurs. « Certains pays ont souffert d’importants revers, particulièrement en termes de santé, effaçant parfois en quelques années les progrès accumulés sur plusieurs décennies… Et les écarts en matière de développement humain sur l’ensemble de la planète, bien que plus étroits, restent immenses. »

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PNUD: organiser la progression de la lutte contre le VIH et la réalisation des OMD

22 septembre 2010

Si l'on souhaite contenir l'épidémie mondiale de VIH, il faut explorer, renforcer et exploiter les liens entre le VIH et la réalisation d'autres objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il s'agit de la principale conclusion qui ressort d'un nouveau rapport publié aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à l'occasion d'un événement organisé par l'ONUSIDA en marge du Sommet sur les OMD et intitulé sida et OMD : des résultats pour nos engagements communs.

La publication, intitulée The ‘AIDS and MDGs’ Approach: What is it, why does it matter and how do we take it forward?, met en évidence les changements qui prennent place dans le domaine de la santé et du développement suite au besoin de repenser la relation entre le VIH et les OMD. Cette démarche aborde les défis à court et long terme et les impacts de l'épidémie de VIH tout en promouvant la réalisation d'objectifs plus larges en matière de santé et de développement.

Le rapport, qui puise ses informations dans les recherches récentes, les expériences de programmes et les progrès des pays, identifie trois éléments importants : comprendre l'impact réciproque du VIH et des autres OMD, échanger les leçons programmatiques entre le VIH et les autres OMD et créer une synergie et améliorer la rentabilité via des stratégies qui s'attaquent simultanément au VIH et à d'autres OMD.

Jeffrey O'Malley, directeur du groupe VIH/sida du PNUD, a déclaré : « Depuis les débuts de l'épidémie mondiale de VIH, de nombreux intervenants ont reconnu que les ripostes efficaces doivent associer interventions biomédicales et comportementales à des stratégies multisectorielles qui abordent les droits de l'homme et les conditions socio-économiques sous-jacentes qui donnent forme à la vulnérabilité.

Le Sommet sur les OMD est une opportunité passionnante et historique d'affirmer à nouveau les engagements en faveur d'une approche conjointe à la résolution des problèmes de santé et de développement et d'échanger les importantes leçons tirées dans la lutte contre le VIH et les actions pour réaliser d'autres OMD. »

Le rapport met en évidence des études de cas qui expliquent comment il est possible de promouvoir des synergies entre différents OMD. Ainsi, dans le district de Zomba au Malawi, la Banque mondiale a mis en œuvre un programme de transfert d'argent liquide pour encourager la présence des filles à l'école. Une étude récente a indiqué une réduction de 60 % du risque de VIH et d'autres IST parmi les participantes. Il était également plus que probable que les filles restent à l'école, choisissent des partenaires masculins plus proches de leur âge et retardent le mariage.

Le projet démontre que l'exploitation des liens entre le VIH et une série d'autres problèmes de développement peut engendrer un progrès sensible et accéléré vers la réalisation de plusieurs OMD simultanément.

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Sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement: une militante de la lutte contre le sida au Nigeria a confiance en l'avenir

21 septembre 2010

Lucy (debout) en conversation avec Tura Yar Adua, ex-première dame du Nigeria, lors d'une visite de sensibilisation réalisée par l'équipe dédiée du Nigeria sur la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Lucy Attah attend de grandes choses du sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement qui se tient cette semaine. En tant que femme vivant avec le VIH et militante pour l'égalité des genres au Nigeria, elle estime que ce sommet est une occasion importante de discuter des problèmes liés à l'égalité et à l'émancipation des femmes et l'accès universel aux services liés au VIH. En participant au sommet, elle peut partager ses expériences au niveau des actions adoptées pour renforcer la riposte au sida dans son pays.

En tant que directrice exécutive de l'ONG nigérienne Women and Children of Hope (WCH), Lucy Attah œuvre à la sensibilisation au VIH. L'organisation WCH aide également les femmes qui vivent avec le virus à prendre en charge leur propre bien être matériel, physique et psychologique. 

 Lucy Attah est membre d'une délégation de 13 personnes qui représentent des réseaux de femmes vivant avec le VIH dans le monde entier.  Les activités de la délégation s'inscrivent dans une initiative mondiale de sensibilisation et de renforcement des capacités soutenue par le PNUD qui cherche à renforcer la visibilité et la voix des femmes vivant avec le VIH dans l'évaluation de la progression des pays vers la réalisation des OMD et de l'accès universel. Cette initiative fait également partie de l'agenda de l'ONUSIDA pour une action accélérée au niveau des pays en faveur des femmes, des filles et de l'égalité des sexes dans le contexte du VIH.

Lucy Attah explique  : « Ma participation au sommet est l'occasion de partager avec le reste du monde les leçons et les défis de l'émancipation des femmes dans nos communautés. Je compte également utilisé les leçons tirées des réussites et des meilleures pratiques dans d'autres pays.

Lucy Attah a créé le WCH après avoir découvert sa séropositivité en 1998. Elle s'était juré de s'attaquer à la stigmatisation et à la discrimination ambiantes qui compliquaient tellement sa vie et qui constituent toujours des obstacles de taille à la riposte au VIH dans le pays. 

Des progrès sensibles ont été enregistrés dans la réduction de la prévalence du VIH au Nigeria. Toutefois, avec plus de 3 % des adultes, soit près de 2,6 millions de personnes, vivant avec le virus, le pays occupe la deuxième place, derrière l'Afrique du Sud, au classement des pays comptant le plus de personnes vivant avec le VIH. Les femmes sont souvent les plus touchées par l'épidémie et elles représentent plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH, soit 1,4 millions de femmes.

Plusieurs raisons expliquent la vulnérabilité accrue des femmes à l'infection au VIH.  Il existe des inégalités flagrantes entre les sexes et il est souvent difficile pour les femmes de se protéger contre le VIH, surtout lorsqu'elle n'ont pas le pouvoir de prise de décision. Les niveaux de violence sexuelle sont élevés et les mariages précoces sont fréquents. Les femmes sont privées de l'indépendance économique et celles qui vivent dans la pauvreté se tournent souvent vers le travail du sexe pour arrondir les fins de mois. 

Mais Lucy Attah demeure malgré tout optimiste quand à la réalisation des OMD.  

« Il reste encore du chemin à parcourir, mais nous pouvons y parvenir si les femmes sont plus impliquées dans les politiques publiques et la prise de décision, si leur émancipation économique s'améliore et si elles reçoivent une meilleure éducation. Il faut également compter sur une législation plus sévère contre les abus à l'encontre des droits des femmes et la violence sexuelle. Nos objectifs sont ambitieux, mais nous pouvons les réaliser » a-t-elle déclaré.

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Prix Ruban Rouge 2010 : une reconnaissance pour des dirigeants et des militants marquants de la lutte contre le sida

22 juillet 2010

Ms Jan Beagle, UNAIDS Deputy Executive Director, Management and External Relations Branch, addressed the ceremony on behalf of the Executive DirectorMs Jan Beagle, UNAIDS Deputy Executive Director, Management and External Relations Branch, addressed the ceremony on behalf of the Executive Director. Credit: UNAIDS/Anna Rauchenberger

La cérémonie de remise des Prix Ruban Rouge 2010 a eu lieu à Vienne, le 21 juillet, en présence des 25 lauréats, d’un grand nombre de dirigeants de la lutte mondiale contre le sida et de quelque 250 invités. L’évènement, qui a inclu un dîner de gala officiel, s’est déroulé en marge de la XVIIIème Conférence internationale sur le sida. M. Jeffrey O’Malley, Directeur du Groupe VIH/sida au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), en a été le maître de cérémonie. Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour la Gestion et les Relations extérieures, a prononcé un discours au nom du Directeur exécutif.

Elle a rendu hommage aux lauréats de cette année ainsi qu’à l’ensemble des acteurs de la lutte contre le sida qui ont joué un rôle clé dans son avancement.

« La riposte au sida compte sur les organisations communautaires. Le Prix Ruban Rouge est l’une des rares occasions que nous ayons de rendre hommage aux organismes et aux personnes qui ont mené des actions exceptionnelles. Les 25 organisations que nous mettons ce soir à l’honneur apportent une contribution essentielle à la réalisation de notre ambition : « zéro, zéro, zéro ! », a déclaré Mme Beagle.

Les lauréats, qui sont issus d’un large éventail d’organisations communautaires présentes dans 17 pays, ont été distingués en raison du travail remarquable qu’ils ont réalisé dans la réduction de la propagation et de l’impact du sida. Le Prix Ruban Rouge, qui doit son nom au symbole coloré de la riposte mondiale au sida, est une initiative commune de la société de l’ONUSIDA organisée par le PNUD.

Chacun des lauréats, qui a été choisi en raison de son sens de l’innovation, de la créativité, de l’efficacité, de la durabilité et de la gestion, reçoit une enveloppe d’argent ainsi qu’un acte de reconnaissance internationale pour sa contribution au renforcement de la riposte au sida.

Red Ribbon AwardsRed Ribbon Awards. Credit: UNAIDS/Anna Rauchenberger

Les noms des lauréats finalistes dans les six catégories du Prix 2010 ont été annoncés lors de la cérémonie :

  • Prix « Assurer la fourniture de traitements auprès des personnes vivant avec le VIH »
    Le gagnant est : Penitentiary Initiative, en Ukraine
  • Prix « Appuyer des programmes de prévention, de traitements et de soins contre le VIH auprès des consommateurs de drogues »
    Le gagnant est : Spin Plus, au Tadjikistan
  • Prix « Défendre les droits de l’homme »
    Le gagnant est : Nikat, en Éthiopie
  • Prix « Mettre fin aux violences à l’égard des femmes et des filles et promouvoir l’égalité des sexes »
    Le gagnant est : POWA, au Belize
  • Prix « Améliorer la protection sociale des personnes affectées par le VIH comme les orphelins et les enfants vulnérables ».
    Le gagnant est : WOPHA (Widows, Orphans and People living with HIV), au Soudan
  • Prix « Sida et Objectifs du Millénaire pour le développement »
    Le gagnant est : NAIRN, en Thaïlande
Ms Elizabeth Matake, Special Envoy of the UN Secretary-General for AIDS in AfricaMs Elizabeth Matake, Special Envoy of the UN Secretary-General for AIDS in Africa. Credit: UNAIDS/Anna Rauchenberger

Parmi les dirigeants de la riposte mondiale au sida présents à la cérémonie figuraient le Professeur Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Mme Elizabeth Mataka, Envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour le sida en Afrique, Mme Svetlana Izambaeva, militante et avocate russe (qui a prononcé un discours-programme), et Mme Anandi Yuvaraj, Coordinateur de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida (ICW) pour la région Asie-Pacifique.

Les gagnants ont été sélectionnés, parmi les 720 nominés issus de plus de 100 pays, par un comité technique réunissant des représentants de la société civile experts en matière de riposte communautaire au VIH.

Selon Jeffrey O’Malley, « ces organisations démontrent clairement que pour être efficaces, les ripostes menées contre l’épidémie nécessitent la participation des groupes communautaires de première ligne. Ces groupes reconnaissent que le sida s’inscrit dans un ensemble de problématiques interconnectées. Ils conviennent que si l’épidémie requiert une riposte massive, il n’en reste pas moins qu’elle doit être reliée aux problématiques plus larges de la santé, du développement et de la justice si elle veut être efficace. »

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