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Un message vidéo de l'ONUSIDA diffusé en direct sur un panneau d'affichage de Times Square, avec la collaboration de Xinhua

08 juin 2016

Pendant trois jours, une vidéo de l'ONUSIDA a été diffusée sur un écran géant de Times Square à New York, aux États-Unis.

Mis en place dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, ce panneau était destiné à mettre en avant un message sur le sida pour frapper les esprits des passants de l'un des carrefours les plus fréquentés au monde.

Ce clip de 30 secondes souligne l'importance d'adopter une stratégie d'accélération pour mettre fin à l'épidémie de sida, avec comme slogan « Ensemble nous pouvons parvenir à une génération sans sida ».

Cet affichage fait partie d'un partenariat pour la riposte au sida entre l'agence de presse chinoise Xinhua et l'ONUSIDA, signé pour la première fois en septembre 2011.

Pour cette année, l'affichage s'inspire d'une vidéo de l'ONUSIDA diffusée avec le soutien de Xinhua sur un panneau de Times Square lors de la Réunion de haut niveau de 2011 sur le VIH et le sida. Parmi les autres actions menées ces dernières années dans le cadre du protocole d'accord entre Xinhua et l'ONUSIDA figurent des campagnes médiatiques internationales destinées à sensibiliser le public au VIH et des activités de soutien dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida. Par ailleurs, Xinhua va travailler avec l'ONUSIDA en vue de la publication et de la distribution d'un livre pour enfants sur la vie avec le VIH en Chine.

Xinhua est la plus grande agence de presse au monde, avec plus de 170 bureaux installés à l'étranger et 31 bureaux sur le territoire national.

Quotes

« Des centaines de milliers de personnes passent par Times Square chaque jour. Jeunes, vieux, touristes ou New Yorkais pure souche, nous voulons que tout le monde sache qu'en finir avec le sida d'ici à 2030 est possible. Grâce à Xinhua, ce message sera gravé dans l'esprit des gens ».

Michel Sidibé Directeur exécutif

« Mettre fin au sida nécessite une solidarité mondiale. À l'occasion de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida, je souhaitais redire qu'en tant qu'organisme de médias responsable, Xinhua s'est engagé à soutenir l'ONUSIDA et d'autres agences des Nations Unies dans leurs efforts pour améliorer le bien-être de l'humanité. »

Cai Mingzhao Président de Xinhua

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Les militants de la lutte contre le VIH du monde entier réunis sur le thème #whatwomenwant pour la prochaine phase de la riposte au VIH

10 juin 2016

Le 10 juin, dernier jour de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis, des représentants de l'ONU et d'organisations de la société civile dirigées par des femmes, des jeunes femmes, des responsables gouvernementaux et des femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus se sont réunis pour inspirer et faire avancer le rôle des femmes dans la riposte au sida.

Ce petit-déjeuner de travail, intitulé « #whatwomenwant » (ce que veulent les femmes), était organisé avec l'appui de l'ONUSIDA et d'autres partenaires et animé par le réseau ATHENA, qui représente 60 partenaires de la société civile venant de 25 pays œuvrant en faveur de l'égalité hommes-femmes et des droits de l'Homme dans la riposte mondiale au sida.

Cet événement a été le point culminant d'une semaine d'activités de sensibilisation organisée en marge de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida. Athena a animé une grande campagne coordonnée sur Twitter, baptisée #WhatWomenWant, et dirigé une consultation mondiale pour savoir ce que veulent les femmes et définir les actions clés spécifiques requises pour initier un changement radical dans la riposte au sida pour les femmes et les filles.

De jeunes leaders venus d'Afrique, des Caraïbes, d'Amérique latine et d'Europe de l'Est ont appelé à bâtir des ponts entre les mouvements, les secteurs et les dirigeants. Ils ont insisté sur l'interconnexion entre le VIH et les problématiques plus générales qui concernent les femmes, comme le mariage des enfants et les violences sexistes. Ils ont également défendu l'attribution de places significatives aux tables des décideurs et appelé à une recherche et une innovation centrées sur les femmes et menées par les femmes.

À l'occasion d'un débat animé, les participants ont échangé leurs points de vue personnels sur les progrès accomplis à ce jour et sur ce qu'il faudrait faire pour donner des moyens aux femmes et atteindre les objectifs de la Déclaration politique 2016 sur la fin du sida d'ici à 2030. Ils ont examiné les différentes options pour une coordination plus solide et un leadership conjoint en soutien aux organisations dirigées par les femmes et pour renforcer le leadership des jeunes femmes dans le mouvement anti-VIH et au-delà.

La Déclaration politique reconnaît clairement l'importance de faire avancer l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes en tant que droit humain et élément critique pour en finir avec le sida. Cet engagement politique mondial représente une opportunité sans précédent de se concentrer sur les vulnérabilités spécifiques des jeunes femmes et des filles dans toutes les régions et de mettre les femmes concernées au cœur de l'agenda.

La nouvelle stratégie de l'ONUSIDA (2016-2020) est un autre exemple dans lequel les engagements en faveur de ripostes sexotransformatrices pour les droits et l'égalité hommes-femmes occupent une position centrale. Pour pouvoir atteindre les objectifs de l'ONUSIDA et répondre aux exigences des femmes, une sensibilisation et une responsabilité soutenues sont essentielles.

L'événement s'est conclu sur un appel à s'engager à investir dans le leadership des jeunes femmes afin de générer un changement durable dans la riposte au VIH.

Quotes

« LA NOUVELLE DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH ET LE SIDA INCLUT UNE FOCALISATION IMPORTANTE SUR LES FEMMES ET LES FILLES ET RECONNAÎT L'INTERCONNEXION ENTRE VIH ET INÉGALITÉS HOMMES-FEMMES, ÉMANCIPATION DES FEMMES, SANTÉ ET DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS ET VIOLENCES SEXISTES. NOUS DEVONS INVESTIR DANS LES FEMMES ET LES FILLES, EN PARTICULIER LES ADOLESCENTES, ET LEUR DONNER UN ESPACE POUR S'EXPRIMER AU NIVEAU MONDIAL, NATIONAL, COMMUNAUTAIRE ET FAMILIAL. »

Jan Beagle DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L'ONUSIDA

« LORSQU'UNE FEMME EST CRITIQUÉE PARCE QU'ELLE NE DEMANDE PAS LA PERMISSION DE FAIRE QUELQUE CHOSE ET QU'ELLE S'EXPRIME, NOUS DEVONS LE DÉNONCER SYSTÉMATIQUEMENT. NOUS DEVONS NOUS SERRER LES COUDES. LE GOUVERNEMENT DES ÉTATS-UNIS TRAVAILLE AVEC ACHARNEMENT POUR ATTEINDRE LES FEMMES ET LES FILLES PAR DE NOUVEAUX MOYENS. OÙ NOUS EN SOMMES ? ENCORE TRÈS LOIN. MAIS NOUS SOMMES PLEINEMENT ENGAGÉS POUR ALLER JUSQU'AU BOUT. »

Deborah Birx COORDONNATRICE POUR LES ÉTATS-UNIS DE LA LUTTE MONDIALE CONTRE LE SIDA ET REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LA DIPLOMATIE EN MATIÈRE DE SANTÉ MONDIALE

« NOUS DEVONS ÉTENDRE LE RÉSEAU DES PERSONNES QUI S'IMPLIQUENT ET QUI AGISSENT. NOUS DEVONS TRAVAILLER AVEC LES HOMMES POUR PARLER DE CE QU'EST LA VIRILITÉ ET COMMENT LA VIVRE. TOUTES CES ACTIONS SONT RISQUÉES. MAIS SI ON NE PREND JAMAIS DE RISQUE, ON NE PEUT JAMAIS AVANCER. »

Phumzile Mlambo-Ngcuka DIRECTRICE EXÉCUTIVE D'ONU-FEMMES

« LES FEMMES VEULENT DE L'AMOUR, DE L'ESPOIR, LA SANTÉ MENTALE, UNE PROTECTION ET LA POSSIBILITÉ DE S'EXPRIMER SANS AVOIR PEUR NI DEVOIR DEMANDER LA PERMISSION. NOUS SOMMES EN TRAIN DE LANCER UNE RÉVOLUTION. »

L'Orangelis Thomas Negron Jovenes Positivos, Puerto Rico

« QUAND NOUS RACONTONS NOS HISTOIRES, NOUS PARLONS DE LÀ OÙ NOUS ÉTIONS ET DE LÀ OÙ NOUS VOULONS ALLER. NOUS DEVONS UTILISER TOUTES LES SITUATIONS QUE NOUS RENCONTRONS POUR GUIDER NOS FILLES AFIN QU'ELLES SE PRENNENT EN MAIN, QU'ELLES RELÈVENT LA TÊTE ET QU'ELLES SOIENT CE QU'ELLES VEULENT ÊTRE. »

Lillian Mworeko COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DES FEMMES VIVANT AVEC LE VIH

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Anticiper la crise latente concernant le traitement : un agenda d’action pour atteindre l’objectif 90-90-90

09 juin 2016

La question fondamentale portant sur la façon d’aborder la crise latente concernant le traitement du VIH a fait l’objet d’une table ronde intitulée « Anticiper la crise latente concernant le traitement : un agenda d’action pour atteindre l’objectif 90-90-90 », organisée le 9 juin dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

Les débats se sont concentrés sur la nécessité impérative d’atteindre l’objectif mondial de traitement 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable. 

Bien que ces objectifs soient réalistes et atteignables, les participants à la table ronde ont fait valoir que le chemin à parcourir était encore long. Malgré les avancées impressionnantes dans la couverture de traitement, le niveau actuel n’est pas suffisant pour empêcher l’épidémie de repartir de plus belle dans de nombreux pays.

Plusieurs problèmes ont été évoqués, notamment le fait que la moitié de toutes les personnes vivant avec le VIH sont ignorantes de leur état et ne suivent donc pas de traitement ; compte tenu de ce chiffre, le nombre de personnes accédant au traitement antirétroviral devrait être multiplié par deux environ au cours des cinq prochaines années. La pérennité de l’approvisionnement en médicaments antirétroviraux abordables est incertaine, avec de nouveaux protocoles de traitement de deuxième et troisième intention plus chers qui sont de plus en plus requis. Par ailleurs, le marché des médicaments génériques est concentré entre les mains d’un trop petit nombre de producteurs, ce qui peut avoir des conséquences pour la pérennité.

Les participants à la table ronde ont proposé toute une série de recommandations pour éviter la crise latente du traitement. Ils ont souligné que la prochaine phase de la riposte au sida devra prendre en compte de nouvelles réalités, comme l’augmentation des mouvements migratoires et des conflits, la concurrence entre plusieurs problèmes sanitaires et de développement et l’évolution des priorités pour les donateurs.   

L’anticipation du financement de la lutte contre le sida sur les cinq prochaines années a également été défendue, avec un pic de ressources nécessaires pour mettre fin à l’épidémie s’élevant à 26,2 milliards de dollars en 2020. La disponibilité du traitement doit être élargie et les pays doivent soutenir le développement, la production et la fourniture de médicaments de haute qualité, en s’appuyant sur l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Accord sur les ADPIC) pour produire des génériques. La délivrance du traitement doit aussi être élargie, avec une plus forte décentralisation (par exemple la prestation de services à base communautaire) et un meilleur accès au suivi de la charge virale, ont fait remarquer les participants.

La nécessité pour les pays à revenu faible et intermédiaire d’accroître leur financement national a également été soulevée, de même que le rôle de la communauté internationale qui doit apporter son soutien lorsque cela est nécessaire pour atteindre l’objectif de traitement 90-90-90 en tant qu’investissement judicieux en faveur de la santé mondiale et du développement durable. 

Dans son intervention lors de cette table ronde, Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, a annoncé la création d’un nouveau fonds d’investissement de 100 millions de dollars pour les populations clés. Tout en notant que bien que l’objectif de traitement 90-90-90 s’applique à tous, pour assurer l’accès de tous, les États-Unis, par l’intermédiaire du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), vont agir pour assurer l’accomplissement de cet objectif au sein des populations clés. Le nouveau fonds soutiendra les approches innovantes, conçues sur mesure et pilotées par les populations clés pour élargir l’accès aux services expérimentés de prévention et de traitement du VIH, pour que les mots « ne laisser personne de côté » se traduisent par une action d’urgence dès aujourd’hui.

 

Quotes

« Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que le monde se trouve à un tournant important dans la riposte au sida. Le niveau actuel de couverture du traitement anti-VIH n’en est qu’à la moitié du verre et ne suffit pas pour éviter le grand nombre de décès dus au sida et empêcher l’épidémie de repartir de plus belle dans de nombreux pays. Il faut un nouvel élargissement massif de la fourniture de traitements antirétroviraux et celui-ci doit se produire aussi rapidement que possible. »

Barnabas S. Diamini Premier ministre du Swaziland

« Les pays doivent exploiter pleinement leur potentiel de négociation, y compris pour les achats groupés, les mécanismes d’octroi de licence volontaire et/ou les autres flexibilités de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Accord sur les ADPIC). Les pays auront de plus en plus de personnes sous traitement à vie. Ils vont devoir redoubler d’efforts pour repenser, adapter et rendre plus intelligente la délivrance des traitements antirétroviraux. »

Ruhakana Rugunda Premier Ministre de l’Ouganda

« Notre gouvernement s’engage à ce que les médicaments génériques contre le VIH soient mis à la disposition de tous ceux qui en ont besoin. L’Inde doit tenir ses engagements vis-à-vis de la Déclaration de Doha sur l’Accord sur les ADPIC (Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) et la santé publique. Je ne crois pas que nous puissions être plus clairs dans la déclaration de notre politique. »

Jagat Prakash Nadda Ministre indien de la Santé et des Affaires familiales

« Il n’y a pas que des bonnes nouvelles. Dans notre région, la plupart des partenaires bilatéraux ont mis un terme à leur financement. Si cette situation perdure, ce sera une véritable catastrophe. Sans aide, non seulement nous ne pourrons pas atteindre l’objectif 90-90-90, mais ceux qui sont sous traitement anti-VIH vont aussi prendre des médicaments obsolètes. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont besoin de la solidarité, encore plus que n’importe quelle autre région du monde. »

Souhaila Bensaid Président de l’Association Tunisienne de Prévention Positive

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Renforcer les systèmes de santé communautaires pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90 : une nécessité urgente

10 juin 2016

À l'occasion d'une manifestation parallèle à la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin, les experts ont expliqué que l'objectif de traitement 90-90-90 ne pourrait pas être atteint sans une implication beaucoup plus forte de professionnels de santé communautaires bien équipés et bien formés.

Les intervenants de cet événement, organisé le 9 juin et intitulé « L'objectif 90-90-90 et les ressources humaines pour la santé », ont souligné que l'objectif de traitement 90-90-90 proposait une feuille de route vers le but ultime de la fin du sida d'ici à 2030. Toutefois, le manque de ressources humaines dans le domaine de la santé met sérieusement en péril les espoirs de mettre fin à l'épidémie comme menace de santé publique.

Les agents de santé communautaires représentent un mécanisme de transformation potentielle qui permettrait de combler les lacunes en ressources humaines dans le domaine de la santé et d'accélérer les progrès dans l'élargissement du traitement anti-VIH et l'amélioration des résultats de traitement. Kesetebirhan Admasu, Ministre de la Santé d'Éthiopie, a expliqué comment le programme destiné aux agents de vulgarisation sanitaire du pays a permis d'améliorer considérablement l'accès aux soins et de rendre les services de santé plus sensibles aux besoins des communautés.

Les systèmes de santé communautaires sont absolument essentiels pour assurer l'accès aux services de santé élémentaires des personnes qui rencontrent des difficultés dans l'accès aux services classiques, notamment les personnes issues des populations clés. Surang Janyam, de Service Workers In Group, en Thaïlande, a expliqué comment des agents de santé communautaires formés ont étendu l'accès aux services anti-VIH pour les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles en Thaïlande, et renforcé l'appropriation par ces communautés de la riposte au sida.

Les actions de renforcement des ressources humaines dans le domaine de la santé se voient accorder de plus en plus d'attention à l'échelle mondiale. En 2016, l'Assemblée mondiale de la Santé a adopté une nouvelle stratégie mondiale pour les ressources humaines consacrées à la santé, qui donne la priorité au renforcement des systèmes de santé communautaires. L'Institut de la Terre de l'Université Columbia est à la tête d'un partenariat mondial destiné à mobiliser 1 million d'agents de santé communautaires en Afrique et des pays comme le Ghana ont pris d'importantes mesures pour former et déployer de nouveaux personnels d'encadrement de ces agents.

Les participants au débat ont toutefois insisté sur l'absence de croissance dans l'aide internationale à la lutte contre le VIH, qui constitue une menace potentielle pour la capacité du monde à créer une main-d'œuvre forte et pérenne dans le domaine de la santé afin d'atteindre l'objectif de traitement 90-90-90. Jeffrey Sachs, Directeur de l'Institut de la Terre, et Stephen Lewis, Cofondateur de AIDS-Free World, ont appelé à agir rapidement pour mobiliser de nouvelles ressources contre le sida et faire en sorte que des financements suffisants soient alloués aux systèmes communautaires.

Quotes

« NOUS DEVONS FAVORISER UN LARGE ENGAGEMENT MONDIAL ET DES ACTIONS DANS LE BUT DE DISPOSER DE RESSOURCES HUMAINES SUFFISANTES POUR ATTEINDRE L'OBJECTIF DE TRAITEMENT 90-90-90. »

Kesetebirhan Admasu MINISTRE DE LA SANTÉ, ÉTHIOPIE

« EN PASSANT DU STATUT DE CLIENT À CELUI DE PRESTATAIRE DE SERVICES, LES COMMUNAUTÉS PEUVENT FOURNIR LES TESTS DE DÉPISTAGE, LES TRAITEMENTS ANTIRÉTROVIRAUX ET LES MESURES DE PROPHYLAXIE PRÉEXPOSITION À NOS MEMBRES. »

Surang Janyam Service Workers in Group

« NOUS DEVONS ENVISAGER LE TRANSFERT DES TÂCHES AUX GROUPES DE PATIENTS ET AUX PATIENTS EUX-MÊMES. CES MODÈLES SONT MAINTENANT DÉPLOYÉS À GRANDE ÉCHELLE DANS CERTAINES PROVINCES. IL FAUT PLUS D'AUTONOMIE POUR LES PATIENTS ET PLUS DE TRAITEMENT EN AUTO-ADMINISTRATION. C'EST LE TRAITEMENT QUI DOIT S'ADAPTER À LA VIE DES PERSONNES, ET NON L'INVERSE. »

Sharonann Lynch CONSEILLÈRE POLITIQUE VIH/TB, MÉDECINS SANS FRONTIÈRES

« ATTEINDRE L'OBJECTIF 90-90-90 EST ABSOLUMENT VITAL ET INDISPENSABLE POUR INVERSER LA TENDANCE DE L'ÉPIDÉMIE. »

Stephen Lewis COFONDATEUR DE AIDS-FREE WORLD

« TECHNIQUEMENT, NOUS SAVONS COMMENT METTRE FIN À L'ÉPIDÉMIE DE SIDA. L'OBJECTIF 90-90-90 EST PARTICULIÈREMENT IMPORTANT CAR IL MOBILISE NOS EFFORTS NON SEULEMENT POUR LA DÉCENCE ET L'HUMANITÉ QUI NOUS IMPOSENT DE MAINTENIR LES GENS EN VIE, MAIS AUSSI POUR STOPPER LA TRANSMISSION DE CETTE MALADIE ET METTRE UN TERME DÉFINITIF À CETTE ÉPIDÉMIE. »

Jeffrey Sachs SACHS DIRECTEUR DE L'INSTITUT DE LA TERRE, UNIVERSITÉ COLUMBIA

« LE RÔLE VITAL DES AGENTS DE SANTÉ COMMUNAUTAIRES DOIT ÊTRE PORTÉ À SON MAXIMUM SI NOUS VOULONS ATTEINDRE L'OBJECTIF 90-90-90. LE MOUVEMENT CONTRE LE SIDA NOUS MONTRE CE QUI PEUT ÊTRE FAIT GRÂCE AUX COMMUNAUTÉS. NOUS DEVONS TRAVAILLER MAIN DANS LA MAIN AVEC LES COMMUNAUTÉS ET LEUR APPORTER LES RESSOURCES HUMAINES ET FINANCIÈRES DONT ELLES ONT BESOIN POUR REMPLIR LEUR MISSION. »

Marc Angel PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPÉENNES, DE LA DÉFENSE, DE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT ET DE L'IMMIGRATION AU PARLEMENT DU LUXEMBOURG, ET DÉFENSEUR DE L'ONUSIDA POUR L'OBJECTIF DE TRAITEMENT 90-90-90

« J'APPELLE À LA MOBILISATION DE TOUTES LES PERSONNES ET DE TOUTES LES RESSOURCES ET À LA MISE EN ŒUVRE DE MOYENS À GRANDE ÉCHELLE POUR EN FINIR AVEC LE SIDA CHEZ LES ENFANTS. JE VOUS DEMANDE DE DONNER UNE VOIX À CEUX QUI N'EN ONT PAS. »

Dominique Ouattara PREMIÈRE DAME DE CÔTE D’IVOIRE

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Personne ne doit être laissé pour compte : mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination grâce à la justice sociale et à des sociétés inclusives

09 juin 2016

Il sera impossible d’en finir avec l’épidémie de sida sans faire d’efforts pour mettre fin à la discrimination, lutter contre l’exclusion et faire avancer la justice sociale : telle est la conclusion d’une table ronde organisée le 9 juin dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

Intitulée « Personne ne doit être laissé pour compte : mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination grâce à la justice sociale et à des sociétés inclusives », cette table ronde a mis en lumière le fait que la défense des valeurs d’inclusion et de justice sociale était fondamentale pour créer des sociétés qui favorisent la dignité et partagent le bénéfice de la richesse et de la santé pour tous. Les participants ont appelé à saisir l’opportunité inédite offerte par l’Agenda 2030 pour le développement durable et par la Déclaration politique sur le VIH et le sida nouvellement adoptée pour concrétiser la vision de la fin du sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 selon une approche fondée sur les principes d’égalité, d’inclusion et de respect de l’État de droit.

Les participants ont souligné les efforts de la société civile pour exiger une protection contre la stigmatisation et la discrimination et en appeler à la justice, la dignité et l’accès aux services de santé pour tous. Cependant, les participants et les intervenants ont admis que dans le monde, les femmes et les filles, les jeunes, les migrants, les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transsexuelles et les détenus continuent d’être laissés à l’écart en raison de lois, de politiques et de pratiques discriminatoires et répressives. Les participants ont également fait part de leur inquiétude concernant les environnements juridiques et politiques répressifs qui entravent le travail des organisations de la société civile dans leur appui à la riposte au VIH.

Ils ont appelé à passer de la reconnaissance de ces problèmes à l’action pour y remédier. Ils ont fait remarquer qu’une épidémie comme celle du sida pouvait jouer le rôle d’éclaireur dans la lutte contre les inégalités et les vulnérabilités structurelles, à condition que toutes les parties prenantes traduisent leur engagement de ne laisser personne pour compte en programmes concrets et en financement en faveur des droits humains.

La table ronde s’est achevée sur un appel urgent à agir sur les aspects suivants : mettre un terme à la discrimination dans les structures de soins, le système éducatif et sur le lieu de travail ; lutter contre les régimes de propriété intellectuelle qui empêchent des millions de personnes d’accéder à des traitements vitaux contre le VIH, les hépatites ou autres ; abroger les lois répressives qui bloquent les ripostes efficaces pour les personnes vivant avec le VIH et les autres populations clés ; investir dans les programmes de défense des droits et les actions de la société civile ; et définir des objectifs clairs avec des cibles et des indicateurs sur la fin de la discrimination, la suppression des lois répressives et la progression de la justice sociale.

 

Quotes

« Il n’y aura pas de fin du sida sans lutter contre les lois, les politiques et les pratiques qui rendent les femmes, les jeunes, les détenus, les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues vulnérables au VIH et les empêchent d’accéder aux services de santé. Il est temps d’élargir les programmes de défense des droits qui fonctionnent et ont prouvé leur succès dans la lutte contre les discriminations dans différents contextes. Plus largement, les cibles concernant la santé de l’Objectif de développement durable (ODD) numéro 3 ne pourront pas être atteintes sans engagement sur les ODD 5, 10 et 16 et la vision d’une élimination des inégalités et de l’avènement de sociétés inclusives. »

Faustin-Archange Touadéra Président de la République centrafricaine

« La dépénalisation de la consommation de drogues, des relations entre personnes de même sexe et du commerce du sexe est une question d’urgence. Au lieu de criminaliser, nous devrions promouvoir des lois, des politiques et des pratiques protectrices. Ce sera alors bien plus facile d’en finir avec l’épidémie de sida ! »

Ochonye Bartholomew Boniface Directeur national de Heartland Alliance International, Nigéria

« Les inégalités entre les sexes demeurent la forme d’inégalité la plus généralisée dans le monde. Les femmes et les filles sont confrontées à des formes de discrimination disproportionnées, qui se recoupent souvent. C’est vrai en particulier pour les femmes vivant avec le VIH, les migrantes et les réfugiées, les adolescentes, les consommatrices de drogues et les professionnelles du sexe, ainsi que pour les personnes lesbiennes, bisexuelles et transgenres. C’est pourquoi, dans notre travail, nous devons toujours avoir pour but d’atteindre absolument toutes les femmes, jusqu’à la dernière. »

Phumzile Mlambo-Ngcuka Directrice exécutive d’ONU Femmes

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Financer la fin du sida : la fenêtre d’opportunité

09 juin 2016

Lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s’est tenue du 8 au 10 juin, une table ronde a souligné que l’engagement mondial de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 ne pourrait pas être honoré sans augmenter les financements, accroître l’efficacité et améliorer la mise en œuvre effective des programmes.

Réunis le 8 juin pour sur le thème « Financer la fin du sida : la fenêtre d’opportunité », les participants ont fait valoir qu’un investissement plus important dans la riposte au sida devait être anticipé au cours des cinq prochaines années pour atteindre 26,2 milliards de dollars d’ici à 2020 dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Les gouvernements et les partenaires de développement doivent accroître leurs investissements pour combler l’écart entre les ressources qui étaient disponibles pour la lutte contre le VIH en 2014 et le pic de 2020, correspondant à un montant de 7 milliards de dollars. Cela permettra d’éviter une crise de financement latente pour le traitement et la prévention.

Selon les dirigeants politiques, les experts et les représentants d’organisations internationales et de la société civile présents, ces ressources supplémentaires permettront au monde d’atteindre les objectifs intermédiaires de 2020 sur la voie de la fin de l’épidémie. Ces objectifs incluent la cible de traitement 90-90-90, à savoir 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissant leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de ces personnes sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable, la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH à moins de 500 000 et l’élimination de la discrimination liée au VIH.

Les participants ont indiqué que la riposte au sida devait dépenser ces fonds supplémentaires avec sagesse en adoptant la stratégie Accélérer visant à élargir rapidement les services de traitement et de prévention avec des programmes plus efficaces et plus performants. La table ronde a aussi évoqué les mécanismes destinés à faciliter l’anticipation par les partenaires de développement et les pays à revenu faible et intermédiaire de la mobilisation des ressources pour atteindre le but ultime d’en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

Au-delà de l’appel à un financement accru et à une meilleure allocation des ressources existantes, d’autres facteurs critiques pour la pérennité de la riposte ont été mis en lumière, notamment la production locale de médicaments antirétroviraux en Afrique, l’amélioration des procédures d’achat de produits de base par la négociation des prix, ainsi que l’accès et le caractère abordable des produits pharmaceutiques modernes dans tous les pays.

Un appel a été lancé avec force sur les aspects suivants : faciliter la transition des pays vers des tranches de revenu plus élevées, notamment en soutenant les programmes à base communautaire ; financer pleinement les besoins des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des consommateurs de drogues injectables, des professionnel(le)s du sexe, des personnes transsexuelles et des détenus, et en particulier des jeunes au sein de ces populations ; investir dans les communautés ; et élargir les partenariats public-privé.

Les participants ont insisté sur le fait que le coût de l’inaction pour les individus, les communautés, les pays et les régions était tout simplement trop élevé et que le monde ne pouvait pas se permettre de manquer cette fenêtre d’opportunité pour rendre le financement durable et relancer la riposte au VIH au cours des cinq prochaines années.

 

Quotes

« LES PAYS QUI PEUVENT PAYER DOIVENT LE FAIRE POUR QUE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE SOUTIENNE LES AUTRES PAYS QUI ONT LA VOLONTE MAIS PAS LES MOYENS FINANCIERS. »

Roch Marc Christian Kaboré PRESIDENT DU BURKINA FASO

« NOUS DEVONS GARANTIR UN FINANCEMENT INTEGRAL DE LA PREVENTION, DU TRAITEMENT ET DES SOINS POUR LES CONSOMMATEURS DE DROGUES INJECTABLES, LES HOMMES GAYS ET LES AUTRES HOMMES AYANT DES RAPPORTS SEXUELS AVEC DES HOMMES, LES PROFESSIONNEL(LE)S DU SEXE, LES PERSONNES TRANSSEXUELLES ET LES DETENUS. »

Lorena Castillo de Varela PREMIERE DAME DU PANAMA

« SI NOUS VOULONS VRAIMENT RELEVER LE DEFI D’EN FINIR AVEC LE SIDA D’ICI A 2030, NOUS DEVONS CIBLER LES FINANCEMENTS INNOVANTS. DEPUIS 2002, LES FINANCEMENTS INNOVANTS ONT GENERE 8 MILLIARDS DE DOLLARS, NOTAMMENT PAR L’INTERMEDIAIRE DE LA TAXE SUR LES BILLETS D’AVION ET DES BONS DE VACCINATION. CE SERA ENCORE PLUS IMPORTANT SI NOUS VOULONS ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE. »

Philippe Douste-Blazy CONSEILLER SPECIAL DES NATIONS UNIES CHARGE DES FINANCEMENTS INNOVANTS POUR LE DEVELOPPEMENT

« LE FONDS MONDIAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME, CE SONT TOUTES LES PERSONNES PRESENTES DANS CETTE SALLE, LES GOUVERNEMENTS, LE SECTEUR PRIVE, LA SOCIETE CIVILE. SI NOUS NOUS REUNISSONS TOUS DANS CE PARTENARIAT QUE REPRESENTE LE FONDS MONDIAL, NOUS POURRONS PARFAITEMENT METTRE FIN AU VIH, A LA TUBERCULOSE ET AU PALUDISME UNE BONNE FOIS POUR TOUTES. »

Mark Dybul DIRECTEUR EXECUTIF DU FONDS MONDIAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME

« LA QUESTION N’EST PAS SEULEMENT DE SAVOIR D’OU VIENT L’ARGENT, MAIS COMMENT IL EST DEPENSE. IL DOIT ETRE DEPENSE POUR LES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH, POUR LES FEMMES ET POUR LES POPULATIONS CLES. CE SONT NOS VIES QUI SONT EN JEU. »

Rachel Ong DELEGATION COMMUNAUTAIRE DU FONDS MONDIAL

« LES CONSOMMATEURS DE DROGUES INJECTABLES SONT LES PLUS GRANDS LAISSES-POUR-COMPTE DE LA RIPOSTE MONDIALE AU VIH. NOUS SAVONS QUE L’EPIDEMIE DE VIH CHEZ LES CONSOMMATEURS DE DROGUES INJECTABLES SE NOURRIT DE LA STIGMATISATION, DE LA DISCRIMINATION ET DE LA VIOLENCE. LE MANQUE DE VOLONTE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA REDUCTION DES RISQUES PEUT ETRE OBSERVE PARTOUT DANS LE MONDE. NOUS POURRIONS QUASIMENT METTRE FIN AU SIDA CHEZ LES CONSOMMATEURS DE DROGUES INJECTABLES EN REDIRIGEANT SIMPLEMENT L’ARGENT DE LA GUERRE CONTRE LA DROGUE VERS LA REDUCTION DES RISQUES. »

Olga Szubert Harm Reduction International

« L’INNOVATION EST UNE NOTION QUE NOUS CONSIDERONS COMME UN CRITERE PRIORITAIRE POUR MESURER NOS PERFORMANCES. NOUS RECHERCHONS SANS CESSE DE NOUVELLES IDEES ET JE PENSE QU’ELLES PEUVENT VENIR DE NOS ORGANISATIONS DEDIEES DE LA SOCIETE CIVILE. »

Marie-Claude Bibeau MINISTRE DE LA COOPERATION INTERNATIONALE, CANADA

« NOUS DEVONS VOIR CET ENGAGEMENT COMME UN INVESTISSEMENT D’UNE GENERATION SUR L’AUTRE. POUR LES OBJECTIFS DE 2030, UNE APPROCHE MULTISECTORIELLE NOUS PERMETTRA NON SEULEMENT D’ATTEINDRE UN OBJECTIF, MAIS AUSSI PLUSIEURS AUTRES. AUJOURD’HUI, LES CRISES SONT MONDIALES ET NECESSITENT DONC UNE RIPOSTE MONDIALE. »

Said Aidi MINISTRE DE LA SANTE DE TUNISIE

« POUR NOUS, RENFORCER LE SYSTEME DE SANTE EST FONDAMENTAL. NOUS AVONS UN OBJECTIF TRES AMBITIEUX DE DEPISTAGE ET DE TRAITEMENT, MAIS AVEC DES SYSTEMES DE SANTE FAIBLES, NOUS NE POURRONS PAS Y PARVENIR. »

Awa Coll-Seck MINISTRE DE LA SANTE, SENEGAL

« NOUS AVONS UNE OPPORTUNITE ABSOLUMENT CAPITALE AVEC LA RECONSTITUTION DES RESSOURCES DU FONDS MONDIAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME. NOUS DEVONS ETUDIER LES BESOINS, ESTIMER LES BUDGETS SUR LA BASE DE CES BESOINS, PUIS MOBILISER LES RESSOURCES. L’ANALYSE DOIT ETRE NOTRE FIL ROUGE DANS TOUTES NOS ACTIONS. »

Jeffrey Sachs DIRECTEUR DE L’INSTITUT DE LA TERRE DE L’UNIVERSITE COLUMBIA

Mettre à jour

Sida et Objectifs de développement durable : un lien interdépendant et inextricable

09 juin 2016

Les efforts pour en finir avec l’épidémie de sida et atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) sont étroitement liés et peuvent conduire à une transformation sociale plus large, centrée sur les individus : telle est la conclusion d’une table ronde organisée dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin. ‎Intitulée « Le sida dans le cadre des Objectifs de développement durable : s’appuyer sur la fin du sida pour la transformation sociale et le développement durable », cette table ronde s’est tenue le 8 juin.

Plusieurs participants ont fait remarquer que les leçons tirées des succès de la riposte au sida au niveau mondial et national jouaient le rôle d’éclaireurs pour l’Agenda 2030 pour le développement durable (Agenda 2030) adopté par les États membres des Nations Unies en 2015. Cette riposte a montré qu’une méthode de travail multisectorielle, avec toute une série de partenaires et en luttant contre les inégalités sociales, économiques et entre hommes et femmes à l’aide d’approches fondées sur les droits, pouvait permettre d’obtenir des avancées aussi bien dans le domaine de la santé que du développement.

En définissant une voie d’accélération pour mettre fin au sida, la Stratégie 2016-2021 de l’ONUSIDA reconnaît clairement la nécessité d’ancrer la riposte au VIH dans l’Agenda 2030, en mettant en lumière l’interdépendance entre le VIH et les ODD, depuis l’ODD 1 sur l’éradication de la pauvreté jusqu’à l’ODD 16 sur la promotion de l’avènement de sociétés inclusives et l’ODD 17 pour le renforcement des partenariats.

Lors de son intervention, la Ministre russe de la Santé, Veronika Skvortsova, s’est engagée à supprimer toutes les restrictions encore en vigueur en matière de déplacement, de séjour et d’entrée en Russie pour les ressortissants étrangers vivant avec le VIH.

Les participants à la table ronde ont défini des exemples concrets de la manière dont la riposte au sida pourrait influer sur les changements structurels, sociaux et économiques profonds requis pour en finir avec le sida et faire des ODD une réalité : en favorisant la responsabilité, par l’intermédiaire d’alliances locales avec les communautés qui agissent comme des agents du changement et en luttant contre l’inégalité, la stigmatisation et la marginalisation, sans laisser personne de côté.

La table ronde s’est conclue sur un sentiment d’urgence, mais aussi de dynamique et d’opportunité pour la mise en œuvre de la stratégie Accélérer dans un mouvement de synergie et de convergence avec l’Agenda 2030, vers plus d’inclusion, de justice sociale et de stabilité au sein des sociétés.

 

Quotes

« NOUS DEVONS SAISIR L’OPPORTUNITE DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE (ODD) POUR CHANGER LE COURS DE LA DESTINEE DE NOTRE PLANETE ET DE L’HUMANITE. LES ODD TISSENT DES LIENS ENTRE BIEN-ETRE ENVIRONNEMENTAL, BIEN-ETRE SOCIAL ET BIEN-ETRE ECONOMIQUE POUR FORMER UNE TRAME MONDIALE UNIQUE ET INTEGREE. ILS SERVENT DE TREMPLIN NOUS PERMETTANT D’APPROFONDIR ET DE CONSOLIDER NOS EFFORTS POUR EN FINIR AVEC L’EPIDEMIE DE SIDA. »

Kwesi Amissah-Arthur VICE-PRÉSIDENT DU GHANA

« JE VOUS INVITE TOUS A SAISIR L’OPPORTUNITE DE REDOUBLER D’EFFORTS CONTRE LE SIDA EN UTILISANT LES SYNERGIES GENEREES PAR LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE. ENSEMBLE, FAISONS DU PARCOURS POUR EN FINIR AVEC LE SIDA UN PARCOURS DE TRANSFORMATION SOCIALE. »

Ratu Epeli Nailatikau ANCIEN PRESIDENT DES ILES FIDJI

« AUJOURD’HUI, NOUS AVONS QUASIMENT ELIMINE LA TRANSMISSION DU VIH CHEZ LES CONSOMMATEURS DE DROGUES GRACE A UN PROGRAMME COMPLET DE REDUCTION DES RISQUES. CELA A ETE POSSIBLE UNIQUEMENT GRACE A LA COLLABORATION ENTRE LES AUTORITES DE SANTE ET LES FORCES DE POLICE ET A L’IMPLICATION DE LA SOCIETE CIVILE. »

Tania Dussey-Cavassini SECRETAIRE D’ÉTAT, AMBASSADRICE DE SANTE MONDIALE DE LA CONFEDERATION HELVETIQUE

« LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DURABLE REPRESENTENT UNE OPPORTUNITE IMPORTANTE DE LUTTER CONTRE LES MOTEURS STRUCTURELS QUI SOUS-TENDENT L’EPIDEMIE DE VIH. EN FINIR AVEC LE SIDA EST UNE QUESTION DE FEMMES, CAR L’ACCES DES JEUNES FEMMES ET DES FILLES A L’EDUCATION EN MATIERE DE DROITS ET DE SANTE SEXUELS ET AUX SERVICES CONNEXES FAIT PARTIE INTEGRANTE D’UNE RIPOSTE DURABLE AU VIH. »

Will Niblett DEPARTEMENT DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL, ROYAUME-UNI

Press Release

Rompre les silos : donner aux adolescentes et aux jeunes femmes les moyens d’accéder à des services de santé intégrés

NEW YORK/GENÈVE, 9 juin 2016 — À l’occasion de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui se tient à New York, aux États-Unis, l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) a appelé à une plus grande intégration des services afin d’améliorer les résultats en matière de santé chez les adolescentes et les jeunes femmes.

Les Premières dames d’Afrique ont été rejointes par la Première dame d’Haïti et celle du Panama dans leur appel à l’émancipation des jeunes femmes et des adolescentes dans la riposte au sida. Les Premières dames ont déclaré que les adolescentes devaient assumer des fonctions de leadership afin d’assurer le développement de programmes et de politiques adaptés à leurs besoins qui respectent pleinement leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. Elles ont encouragé les prestataires de services de soins à mieux intégrer la délivrance de ces services et la conception des programmes pour renforcer la capacité des adolescentes et des jeunes femmes à faire des choix de vie éclairés et à se maintenir en bonne santé, notamment en se protégeant de l’infection à VIH.

Au plan mondial, les maladies liées au sida demeurent la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer. En 2015, il y a eu environ 250 000 [180 000 – 340 000] nouvelles infections à VIH dans le monde chez les adolescents (âgés de 15 à 19 ans), dont 65 % ayant touché des adolescentes. On estime que les maladies liées au sida représentent la principale cause de décès chez les adolescents en Afrique subsaharienne. Les violences sexistes, l’inégalité entre hommes et femmes, des normes de genre négatives, la stigmatisation et la discrimination empêchent souvent les femmes et les filles de connaître leur état sérologique vis-à-vis du VIH et d’accéder à des services appropriés de prévention et de traitement du VIH.

La réunion de l’OPDAS a permis d’exposer des exemples de politiques et de programmes innovants centrés sur les adolescents présentés par des responsables gouvernementaux, des adolescentes et des jeunes femmes, ainsi que des représentants d’organisations internationales, du secteur privé et des donateurs internationaux. Cette manifestation était organisée dans le cadre de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida par l’OPDAS en collaboration avec l’ONUSIDA, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et le Plan présidentiel américain d’aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR).

Citations des intervenants

« L’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida est convaincue qu’en progressant vers les objectifs de la stratégie Accélérer, nous devons veiller à ne laisser de côté aucune jeune fille ni aucun jeune garçon. Nous devons répondre aux besoins des jeunes, en particulier les jeunes filles, pour mettre fin aux inégalités et autres facteurs qui augmentent leur vulnérabilité au VIH. » Lordina Mahama, Première dame du Ghana

« Être informé permet aux jeunes de faire des choix, et l’émancipation, c’est la possibilité de choisir. Je vous encourage tous à rester à l’écoute des meilleures pratiques de manière à pouvoir jouer le rôle de catalyseurs et défendre les politiques qui fonctionnent vraiment pour les jeunes femmes. » Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama

« Malgré les progrès accomplis, nous devons redoubler d’efforts. Nous devons proposer de façon simple les informations concernant l’infection à VIH. » Claudine Talon, Première dame du Bénin

« Alors que nous entrons dans une nouvelle phase de la riposte au sida, nous devons accorder une attention particulière aux femmes, aux jeunes filles et aux nourrissons. Nous avons besoin de nouvelles stratégies pour faire cesser les violences à l’égard des femmes et des filles, lutter contre la déscolarisation et mettre un terme aux mariages précoces forcés. » Adjoavi Sika Kabore, Première dame du Burkina Faso

« Nous devons proposer aux communautés un ensemble d’approches intégrées qui incluent la vaccination, la santé et les droits sexuels et reproductifs et l’éducation. » Antoinette Sassou-Nguesso, Première dame du Congo

« Nous devons redoubler d’efforts pour proposer un traitement antirétroviral et protéger l’avenir de nos pays, car nos jeunes représentent cet avenir. Plus particulièrement, nos jeunes femmes doivent bénéficier d’un accès à l’éducation et aux soins de santé conforme aux principes d’égalité et d’équité. » Dominique Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire

« Je souhaite lancer un appel en faveur d’une solidarité internationale effective qui permettra à Haïti de protéger les jeunes femmes et les adolescentes. » Ginette Michaud Privert, Première dame d’Haïti

« La question est de savoir comment prévenir les nouvelles infections à VIH chez les jeunes femmes. Nous avons besoin d’une éducation sexuelle complète dans nos cursus scolaires et nous devons leur parler avec des mots qu’elles comprennent (...). Nous en avons beaucoup fait, mais il reste encore beaucoup à faire. » Monica Geingos, Première dame de Namibie

« Il est extrêmement important de répondre aux besoins des jeunes Africains en matière de santé reproductive pour mettre fin à l’épidémie de VIH dans le cadre des Objectifs de développement durable. » Aissata Issoufou Mahamadou, Première dame du Niger

 « Nous devons défendre la santé et les droits sexuels et reproductifs dans leur intégralité et assurer l’accès à ces droits pour toutes les jeunes femmes et les filles dans toute leur diversité, y compris celles issues des populations clés. Nous ne mendions pas pour nos droits humains, nous les exigeons. » L’Orangelis Thomas Negron, militante de la lutte contre le VIH

« Nous devons faire entendre notre voix pour en finir avec les abus et les violences de toutes sortes. Ça suffit ! » Thandiwe Mudhumo, jeune militante

« Thandiwe Mudhumo est l’incarnation du courage, de la résilience et de l’espoir. Si nous continuons de ne pas répondre aux besoins des adolescentes et des jeunes femmes, nous n’en finirons pas avec l’épidémie de sida. » Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Nous devons valoriser les jeunes filles, résoudre les problèmes découlant du manque d’impact dans la réduction des infections à VIH chez les jeunes filles et favoriser le développement de jeunes femmes déterminées, résilientes, émancipées, protégées du VIH, encadrées, qui vivent en sécurité et sont prêtes à prendre la tête de la prochaine génération de filles. » Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale

« La génération des jeunes actuelle est la plus nombreuse de l’histoire. Si nous voulons produire un dividende démographique à partir de cette génération, nous devons investir dans les adolescents dès maintenant. Il incombe à chacun de nous de rompre les silos et d’adopter des solutions innovantes. » Seth Berkley, Président directeur général de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI)

 

Press Release

Des engagements d’action ambitieux pris lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida

La nouvelle Déclaration politique adoptée par les États membres des Nations Unies trace la voie pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

NATIONS UNIES, NEW YORK, 10 juin 2016 Lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui a eu lieu du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis, les États membres des Nations Unies se sont engagés à mettre en œuvre un agenda ambitieux pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. Cette nouvelle Déclaration politique progressiste et réaliste inclut un ensemble d’objectifs spécifiques assortis d’échéances qui doivent être atteints d’ici à 2020 si le monde veut se mettre sur la voie d’accélération pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable.

La Réunion de haut niveau sur la fin du sida était convoquée par le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies et co-animée par la Suisse et la Zambie. Lors de son ouverture, Mogens Lykketoft, Président de l’Assemblée générale, a encouragé les États membres à s’engager dans l’action.

« Toutes les parties prenantes doivent maintenant prendre leurs responsabilités. C’est aujourd’hui que nous déclarons collectivement que nous allons mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030 », a déclaré M. Lykketoft. « Nous devons accorder davantage d’attention à l’égalité et à l’inclusion, défendre les droits humains et dire non à la stigmatisation et à la discrimination ».

Lors de la séance plénière d’ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a déclaré que la riposte au sida avait été une « source d’innovation et d’inspiration » et le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a mis en avant les progrès accomplis ces dernières années, avec 17 millions de personnes ayant accès au traitement antirétroviral et des baisses significatives du nombre de décès dus au sida et du nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants.

« Pour la toute première fois, nous pouvons dire qu’en Afrique on compte plus de personnes qui commencent un traitement anti-VIH que de nouvelles infections », a expliqué le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé. Il a également insisté sur l’importance de l’inclusion, en indiquant que « les portes des Nations Unies devraient être ouvertes à tous ».

Parmi les nombreux représentants de la société civile qui ont participé et se sont exprimés lors de la réunion, Loyce Maturu, une jeune femme vivant avec le VIH au Zimbabwe, a partagé son histoire inspirante pendant la session plénière, en racontant comment elle a grandi en vivant avec le VIH. « Je veux que les jeunes qui vivent avec le VIH puissent réaliser leurs rêves et concrétiser leurs espoirs pour l’avenir », a-t-elle dit.

Ndaba Mandela, l’un des petits-fils de Nelson Mandela, a parlé avec passion de sa propre expérience familiale du VIH et invité toutes les personnes présentes à agir ensemble pour mettre fin au sida d’ici à 2030. « Je suis ici pour vous demander de perpétuer l’héritage de mon grand-père, Nelson Mandela : un héritage d’unité et de leadership ».

Outre les sessions plénières qui ont réuni près de 600 participants, dont 10 chefs d’État et de gouvernement et plus de 60 ministres, des personnes vivant avec le VIH, des représentants de la société civile, des organisations internationales et du secteur privé, des scientifiques et des chercheurs ont participé aux cinq tables rondes officielles et à la trentaine de manifestations parallèles destinées à traduire la nouvelle Déclaration politique en actions et en résultats.  

Ces cinq tables rondes officielles ont porté sur les thèmes suivants :

  • ‎Le sida dans le cadre des Objectifs de développement durable : s’appuyer sur la fin du sida pour la transformation sociale et le développement durable.
  • Financer et soutenir la fin du sida : la fenêtre d’opportunité.
  • Anticiper la crise latente concernant le traitement : un agenda d'action pour atteindre l’objectif 90-90-90.
  • Personne ne doit être laissé pour compte : mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination grâce à la justice sociale et à des sociétés inclusives.
  • Enfants, adolescentes et jeunes femmes : prévention des nouvelles infections à VIH.

Les participants ont appelé à ouvrir l’accès à une éducation complète à la sexualité et à des services de réduction des risques, ainsi qu’au renforcement des actions de proximité à destination des femmes, des adolescentes et des populations clés, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transsexuelles, les détenus et les migrants.

Des annonces majeures ont été faites lors de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida en vue d’en finir avec l’épidémie d’ici à 2030.

Les États d’Unis d’Amérique ont annoncé la création d’un nouveau fonds d’investissement de 100 millions de dollars pour les populations clés, afin d’élargir l’accès aux services anti-VIH pour les professionnel(le)s du sexe, les hommes gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transsexuelles et les détenus. Ce nouveau fonds sera axé sur la réduction de la stigmatisation et de la discrimination, qui va permettre de donner des moyens aux leaders des communautés pour concevoir et proposer des services et augmenter la qualité des données sur les populations clés.

Yusuf K. Hamied, Président du laboratoire pharmaceutique indien CIPLA, a annoncé un programme d’assistance aux pays africains destiné à faciliter la production locale de médicaments sur ce continent.

L’ONUSIDA et le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ont publié un rapport final sur les avancées réalisées depuis le lancement du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie lors de la dernière Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH et le sida en 2011.

Depuis 2009, le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants a baissé de 60 % dans les 21 pays d’Afrique subsaharienne qui sont le plus touchés par l’épidémie. Afin de profiter des immenses progrès accomplis dans l’arrêt des nouvelles infections à VIH chez les enfants, l’ONUSIDA, le PEPFAR et leurs partenaires ont élaboré un cadre pour en finir avec le sida chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes : Start Free, Stay Free, AIDS-Free. Cette initiative fixe des objectifs ambitieux pour éliminer les nouvelles infections chez les enfants, assurer l’accès au traitement pour tous les enfants vivant avec le VIH et prévenir les nouvelles infections à VIH chez les adolescents et les jeunes femmes, afin de mettre le monde sur la bonne voie pour en finir avec l’épidémie de sida chez les jeunes femmes, les adolescents et les enfants.

L’Arménie, le Belarus et la Thaïlande ont rejoint Cuba dans le groupe des pays bénéficiaires de certificats officiels de validation de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. La Thaïlande est le premier pays présentant une épidémie de VIH importante (450 000 personnes vivant avec le VIH en 2014) à recevoir une telle validation.

D’autres événements ont été organisés, portant sur l’agenda de la santé à plus grande échelle, notamment pour tirer les leçons des ripostes aux épidémies émergentes telles que sida, Ebola et Zika, ainsi que sur les moyens à donner aux adolescentes et aux jeunes femmes pour accéder à des services de soins intégrés, sous l’égide de l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le VIH/sida.

Au cours de la semaine de réunion, plusieurs manifestations parallèles ont eu lieu à travers New York. Le Maire de la ville, Bill de Blasio, et la Maire de Paris, Anne Hidalgo, ont convié une trentaine de maires dans les locaux de la bibliothèque municipale de New York, afin de discuter de leurs actions pour accélérer la riposte au sida dans les grandes villes. Ils ont également échangé sur les innovations urbaines mises en œuvre par les villes intelligentes pour atteindre les Objectifs de développement durable.

En partenariat avec l’agence de presse Xinhua, un panneau d’affichage illustrant la stratégie Accélérer de l’ONUSIDA pour en finir avec le sida a orné le site emblématique de Times Square. Un service interreligieux a également été organisé, de même que plusieurs événements ciblés sur l’importance de l’implication des femmes dans des rôles de leadership dans la riposte au sida.

À la veille de la Réunion de haut niveau sur la fin du sida, Kenneth Cole, Président de l’amfAR et styliste de mode, a été nommé Ambassadeur itinérant international de l’ONUSIDA. Annie Lennox, Ambassadrice itinérante internationale de l’ONUSIDA, a participé aux manifestations tout au long de la semaine.

Contact

UNAIDS
Michael Hollingdale
tel. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

Press Statement

La Déclaration politique des Nations Unies 2016 sur la fin du sida met le monde sur la bonne voie pour en finir avec l’épidémie d’ici à 2030

Les dirigeants mondiaux s’engagent à atteindre les trois objectifs existants et 20 nouveaux objectifs d’accélération d’ici 2020, notamment la multiplication par deux du nombre de personnes sous traitement anti-VIH et l’accès universel aux services de prévention.

NEW YORK/GENÈVE, 8 juin 2016 — L’ONUSIDA salue les nouveaux objectifs et engagements figurant dans la Déclaration politique 2016 de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida. Les pays ont adopté un agenda historique et prioritaire visant à accélérer les efforts pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030. La Déclaration politique fournit un mandat global pour accélérer la riposte au sida au cours des cinq prochaines années.

Les dirigeants internationaux ont reconnu qu’aucun pays n’avait mis fin au sida et qu’aucun pays ne pouvait se permettre de reculer dans la riposte au VIH. Alors que les États membres commencent à mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour le développement durable, tous ont admis que mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 ne serait possible que si les objectifs de la stratégie Accélérer sont atteints d’ici 2020.

Les objectifs et les engagements adoptés dans la Déclaration politique sur la fin du sida, intitulée Accélérer la riposte pour lutter contre le VIH et mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030, guideront le monde pour mieux appréhender les liens critiques existant entre santé, développement, injustice, inégalité, pauvreté et conflits.

Une vision partagée

La Déclaration politique 2016 appelle le monde à atteindre les objectifs suivants dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable :

  1. Ramener à moins de 500 000 le nombre de nouvelles infections à VIH dans le monde d’ici 2020 ;
  2. Ramener à moins de 500 000 le nombre de décès liés au sida dans le monde d’ici 2020 ;
  3. Éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH d’ici 2020.

La Déclaration politique affirme que ces objectifs ne pourront être atteints qu’avec un leadership fort et l’implication des personnes vivant avec le VIH, des communautés et de la société civile.

Multiplier par deux le nombre de personnes sous traitement

Fin 2015, le nombre de personnes sous traitement anti-VIH a atteint 17 millions, soit plus que l’objectif de 15 millions de personnes fixé pour 2015. Les dirigeants se sont engagés à faire en sorte que 90 % des personnes (enfants, adolescents et adultes) vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, que 90 % de ces personnes soient sous traitement antirétroviral et que 90 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable.

Les pays se sont également engagés à agir rapidement pour remédier au faible taux de couverture de traitement chez les enfants vivant avec le VIH.

  1. Atteindre la cible de traitement 90-90-90 pour faire en sorte que 30 millions de personnes vivant avec le VIH puissent accéder au traitement d’ici à 2020.
  2. Faire en sorte que 1,6 million d’enfants vivant avec le VIH aient accès au traitement antirétroviral d’ici à 2018.

Accélérer la prévention de proximité

Les objectifs de prévention du VIH encouragent les pays à promouvoir l’accès à des services de prévention anti-VIH complets adaptés aux différents besoins pour toutes les femmes et les adolescentes, les migrants, les populations clés, à savoir professionnel(le)s du sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, consommateurs de drogues injectables et personnes transgenres, ainsi que les détenus. Des efforts spécifiques seront entrepris pour intensifier les actions de proximité dans les lieux où la transmission du VIH est élevée, avec des services pour les populations généralement plus exposées au risque d’infection.

La Déclaration politique reconnaît l’importance du lieu et de la population concernés, car l’épidémie est différente dans chaque pays ou région, et elle encourage l’action régionale et la responsabilisation en fixant des objectifs régionaux pour la prévention et le traitement pour les enfants, les jeunes et les adultes, notamment :

  1. Donner accès à toutes les femmes, adolescentes et populations clés à des services complets de prévention du VIH, y compris des programmes de réduction des risques, d’ici à 2020 ;
  2. Atteindre 3 millions d’individus à haut risque d’infection à VIH avec des programmes de prophylaxie pré-exposition d’ici à 2020 ;
  3. Faire en sorte que 25 millions de jeunes hommes subissent à titre volontaire une circoncision médicale dans les régions à forte incidence du VIH et que 20 milliards de préservatifs soient distribués dans les pays à revenu faible et intermédiaire d’ici à 2020.

En revanche, la Déclaration politique n’apporte pas la visibilité requise pour les populations clés les plus touchées dans les différentes régions.

Mettre fin aux nouvelles infections à VIH chez les enfants

L’engagement d’éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et d’assurer la santé et le bien-être durables de leurs mères est réaffirmé dans la nouvelle Déclaration politique, en mettant l’accent sur le fait d’assurer aux mères l’accès à un traitement antirétroviral immédiat et tout au long de leur vie.

  1. Éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants en réduisant les nouvelles infections de 95 % dans toutes les régions d’ici à 2020.

Nouvelle focalisation sur les femmes, les adolescentes, les jeunes et l’égalité des sexes

Chaque jour, deux mille jeunes sont nouvellement infectés par le VIH, ce qui représente un tiers de toutes les nouvelles infections, mais seulement 28 % des jeunes femmes ont une connaissance précise du VIH. Les dirigeants internationaux se sont engagés à soutenir les jeunes et à leur permettre de jouer un rôle critique dans le pilotage de la riposte en défendant le plein accomplissement de leur droit à la santé et à une éducation complète sur la santé sexuelle et reproductive et la prévention du VIH.

La Déclaration politique reconnaît également l’importance d’un accès universel à la santé sexuelle et reproductive et aux droits en matière de procréation.

Les dirigeants internationaux ont insisté sur la lutte contre l’immense fardeau de l’épidémie supporté par les femmes, en particulier les jeunes femmes et les adolescentes en Afrique subsaharienne.

La Déclaration politique s’engage à favoriser l’égalité entre les sexes, à investir dans le leadership féminin et à mettre fin à toutes les formes de violence et de discrimination envers les femmes et les filles, afin d’accroître leur capacité à se protéger du VIH. L’implication des hommes et des garçons dans ce processus est indispensable.

  1. Ramener à moins de 100 000 le nombre d’adolescentes et de jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans nouvellement infectées chaque année par le VIH dans le monde d’ici à 2020.
  2. Éliminer les inégalités entre les sexes ainsi que les abus sexuels et la violence sexiste.
  3. Mettre fin à toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes et des filles, comme les violences sexistes, les violences sexuelles et les violences au sein de la famille ou du couple, notamment en temps de conflit et d’après-conflit et dans les situations d’urgence humanitaire.
  4. Encourager et soutenir le leadership des jeunes, élargir les programmes d’éducation complète sur la santé sexuelle et reproductive et protéger les droits des jeunes.

Toutefois, la Déclaration politique ne fixe pas d’objectif explicite en matière d’éducation complète à la sexualité, malgré le fait avéré que la majeure partie de l’épidémie se propage par la transmission sexuelle dans la plupart des régions. En Afrique subsaharienne, plus de 98 % des nouvelles infections à VIH sont le résultat d’une transmission par voie sexuelle. La Déclaration politique n’évoque pas les droits sexuels, notamment le droit à l’information, à l’autonomie, au consentement et à la non-discrimination, qui sont fondamentaux pour une riposte au sida efficace.

Le droit à la santé appartient à tous, partout

La Déclaration politique reconnaît par ailleurs que les progrès en matière de protection et de défense des droits humains des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque et touchées par le virus sont loin d’être appropriés, et que les violations des droits de l’Homme restent un obstacle majeur à la riposte au VIH. Les États membres s’engagent à revoir et à réformer les lois susceptibles de créer des obstacles ou de renforcer la stigmatisation et la discrimination, ainsi qu’à promouvoir l’accès à des services de soins non discriminatoires, notamment pour les populations à plus haut risque d’infection, en particulier les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transgenres et les détenus.

  1. Revoir et modifier d’ici à 2020 les législations qui renforcent la stigmatisation et la discrimination et limitent l’accès aux services, imposent des restrictions en matière de voyage, imposent le dépistage obligatoire, ainsi que les lois punitives en lien avec la non-divulgation du VIH, l’exposition et la transmission.
  2. Éliminer les obstacles, notamment la stigmatisation et la discrimination, dans les établissements de soins de santé d’ici à 2020.
  3. Renforcer les systèmes nationaux de protection sociale et de protection de l’enfance pour faire en sorte que, d’ici à 2020, 75 % des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque et touchées par le virus bénéficient d’une protection sociale prenant en compte le VIH.

Sortir le sida de l’isolement

La Déclaration politique affirme que la riposte au sida va stimuler les progrès dans l’ensemble de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Elle appelle à la mise en place d’une couverture santé universelle et à l’accès universel à la protection sociale. En adoptant des objectifs allant au-delà du VIH, les États membres ont mis l’accent sur l’importance durable d’une approche intégrée sur toute une série de questions sanitaires, notamment la tuberculose, les hépatites B et C, le cancer du col de l’utérus, le papillomavirus humain, les maladies non transmissibles, ainsi que les maladies émergentes et celles qui réapparaissent.

  1. Réduire de 75 % les nombre de décès liés à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d’ici à 2020.
  2. Entrer en contact avec 90 % des personnes nécessitant un traitement antituberculeux, dont 90 % issus des populations les plus exposées, et traiter efficacement au moins 90 % de ces personnes d’ici à 2020.
  3. Réduire de 30 % le nombre de nouveaux cas d’hépatite virale B et C chronique d’ici à 2020.
  4. Traiter 5 millions de personnes contre l’hépatite B et traiter 3 millions de personnes contre l’hépatite C chronique d’ici à 2020.

Financer la fin du sida

Pour faire en sorte que tous ces objectifs soient atteints, les dirigeants internationaux ont pris des engagements ambitieux et concrets en matière de financement et d’attributions budgétaires effectives afin d’accélérer la riposte au sida. Les États membres ont également appelé à allouer 13 milliards de dollars à la cinquième reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Les États membres ont encouragé l’engagement stratégique renforcé du secteur privé dans le soutien des pays avec des investissements et des prestations de services destinés à consolider les chaînes d’approvisionnement, les initiatives sur le lieu de travail et la promotion sociale des produits de santé et des changements de comportement.

  1. Augmenter et anticiper les investissements pour combler le manque de ressources en investissant au moins 26 milliards de dollars par an dans la riposte au sida d’ici à 2020.
  2. Investir au moins un quart des dépenses consacrées au sida dans la prévention du VIH et investir au moins 6 % de l’ensemble des ressources mondiales consacrées à la lutte contre le sida dans les moyens d’action sociaux que sont la sensibilisation, la mobilisation sociale et politique, le suivi par la communauté, la communication publique et les programmes de proximité d’ici à 2020, et faire en sorte qu’au moins 30 % de toutes les prestations de services soient pilotées par les communautés d’ici à 2030.
  3. Lutter contre les règlements, politiques et pratiques qui font obstacle à l’accès à des médicaments génériques et des systèmes de diagnostic sûrs, efficaces et abordables, ainsi qu’aux technologies de santé associées, y compris en assurant la pleine application des flexibilités de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), et renforcer les capacités régionales et locales à développer, fabriquer et fournir des produits de santé abordables de qualité certifiée.

Responsabilité et durabilité

Les États membres ont pris un certain nombre d’engagements pour renforcer le suivi et la responsabilité, en invitant à une implication plus active des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque et touchées par le virus. Ils appellent le Secrétaire général des Nations Unies, avec l’appui de l’ONUSIDA, à continuer de fournir des rapports annuels à l’Assemblée générale et décident de convoquer une réunion de haut niveau sur le VIH et le sida dans le dessein de faire le bilan des progrès accomplis dans la riposte au sida dans ses dimensions sociale, économique et politique.

La Déclaration politique appelle également les États membres à veiller à ce que les Nations Unies et l’ONUSIDA soient à la hauteur de l’Agenda 2030 pour le développement durable.

Pour aller plus loin, les parties prenantes de la lutte contre le sida sont encouragées à intensifier la pression pour éliminer les obstacles au progrès les plus profondément ancrés et faire en sorte que la Déclaration politique puisse remplir son rôle d’instrument en faveur de la dignité et de la justice sociale.

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