Le Brésil accueille l’annonce de la création du Conseil mondial sur l’inégalité, le sida et les pandémies

06 juin 2023

L’ONUSIDA constitue un groupe destiné à fournir des données probantes sur les inégalités qui alimentent les pandémies et à défendre l’adoption de stratégies multisectorielles en vue de renforcer la riposte au sida et à d’autres pandémies 

BRASILIA/GENÈVE, le 6 juin 2023—Le Brésil accueille l’annonce de la création du nouveau Conseil mondial sur l’inégalité, le sida et les pandémies présidé par la Première dame de Namibie, Monica Geingos, le directeur de l’University College London Institute for Health Equity, Sir Michael Marmot, et le prix Nobel d’Économie, Joseph E. Stiglitz. La ministre de la Santé du Brésil, Nísia Trindade, est membre fondatrice du Conseil.

« Je suis ravie d’accueillir l’annonce de la création du Conseil mondial sur les inégalités, le VIH et les pandémies. Il est temps de mettre en pratique les enseignements tirés en diminuant les inégalités à l’origine des crises sanitaires d’aujourd’hui et en renforçant la préparation aux pandémies de demain », a déclaré Mme Trindade. « Le Brésil est déterminé à jouer son rôle en s’engageant en faveur d’une collaboration renforcée et de politiques fondées sur des données probantes afin de bâtir des systèmes de santé plus résilients dans le monde entier. »

Les inégalités socio-économiques infranationales et internationales exacerbent et prolongent les pandémies. De plus, elles amplifient l’impact des épidémies parmi les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. Les mêmes inégalités concomitantes qui forment le terreau du VIH, de la COVID-19, de la variole du singe et d’autres maladies exposent les pays et les communautés à un risque de futures épidémies. Mais l’expérience nous montre que des mesures existent au niveau mondial, régional et national. Ces actions sont capables de faire émerger des réponses aux pandémies, car elles réduisent les inégalités au lieu de les aggraver.

Le travail du Conseil mondial consistera à puiser dans des données probantes et à les mettre à disposition des décideurs et décideuses politiques et à attirer l’attention de la classe politique sur la nécessité d’agir pour mettre fin aux inégalités qui alimentent le sida et d’autres pandémies. Il encouragera et soutiendra surtout les communautés en première ligne à lutter en faveur d’un changement politique indispensable pour combattre les pandémies actuelles et mieux se préparer aux épidémies futures.

« La riposte au sida est l’un des meilleurs exemples de la manière dont les communautés confrontées à des inégalités concomitantes peuvent s’unir pour les surmonter et sauver des millions de vies », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, elle-même membre du Conseil mondial et présente au Brésil pour cette annonce. « Les efforts importants accomplis par des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus ont permis de faire baisser le prix des médicaments et des diagnostics, de renforcer les ripostes sanitaires, de voir apparaître un réseau solide d’organisations dirigées par les communautés et d’assurer l’abrogation de lois discriminatoires et punitives dans de nombreux pays. Mais les politiques et les stratégies basées sur des données probantes doivent être mises en œuvre partout et pour tout le monde et ce n’est malheureusement pas le cas à l’heure actuelle. » 

Les succès et les échecs de la riposte au VIH fournissent des enseignements précieux sur la manière dont l’humanité peut faire face aux futures pandémies. Par exemple, les hommes gays sont plus susceptibles de vivre avec le VIH, ce qui peut être aggravé ou atténué par la législation. Ainsi, en Malaisie, où les hommes gays sont criminalisés et arrêtés, ils sont 72 fois plus susceptibles d’être infectés que le reste de la population adulte ; mais en Thaïlande, où les rapports entre personnes du même sexe sont légaux et où la réponse communautaire à la pandémie est forte, les hommes gays n’ont que 12 fois plus de risques d’être contaminés. Les virus font fi des frontières ou des populations. C’est ce qui explique pourquoi la Thaïlande, avec un niveau d’inégalités plus bas, a bientôt son épidémie sous contrôle alors que la Malaisie perd du terrain dans sa lutte contre le sida.

En même temps, la question des inégalités va au-delà du VIH et concerne d’autres pandémies. La mortalité due à la COVID-19 a par exemple été plus forte dans les pays où la richesse est très inégalement répartie. Au plus fort de la pandémie de coronavirus, les pays riches ont dépensé des milliards de dollars dans leurs ripostes, mais près de la moitié des pays en voie de développement ont été contraints de réduire leurs dépenses de santé, ce qui a sapé la capacité à combattre les pandémies mondiales. Plusieurs pays d'Afrique continuent de signaler un nombre important de décès par MPox pendant la pandémie, mais les vaccins utilisés dans les pays à revenu élevé ne sont pas disponibles.

« Les inégalités pour accéder à la santé et à d’autres services essentiels sont largement le résultat de choix politiques délibérés », a déclaré Joseph Stiglitz. « Pour lutter contre les futures pandémies, nous devons tirer les leçons de la riposte au VIH et adopter des approches qui suppriment les inégalités. Ainsi, nous pourrons faire du monde un endroit plus sain, plus juste et plus sûr pour tout le monde. »        

Les inégalités basées sur le genre mettent en danger la santé des femmes dans le monde entier. Par exemple, dans des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Liberia, la prévalence du VIH est 5 fois plus élevée chez les jeunes filles que chez les jeunes hommes du même âge. Ce constat est imputable en partie à des inégalités économiques et liées à la scolarisation.

« Les inégalités entre les sexes alimentent des pandémies comme le sida et la COVID-19 », a déclaré la Première dame de Namibie, Monica Geingos. « Elles accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles face à des virus mortels en limitant leur accès aux informations, aux ressources financières et aux choix de vie et en compromettant leur aptitude à se protéger et à protéger leurs familles. Nous devons réinventer les ripostes aux pandémies. Elles doivent être en mesure de réduire les inégalités plutôt que de les exacerber. »   

Même dans les pays qui ont accompli des progrès importants contre le VIH, certaines communautés ont eu du mal à tirer profit de l’évolution fulgurante du progrès médical. Au Brésil, les infections au VIH sont en forte baisse parmi la population blanche, car elle jouit du renforcement de l’accès aux soins et du déploiement de nouveaux outils de prévention tels que la PPrE, mais elles sont toujours en augmentation parmi la population noire.

« Il est crucial d’avoir des stratégies fondées sur des données probantes pour lutter contre les déterminants sociaux de la santé. Elles permettront non seulement d’améliorer les résultats en matière de santé au niveau individuel, mais aussi de bâtir des économies plus fortes et des sociétés plus justes », a déclaré Sir Michael Marmot à Brasilia. « La santé est un bon indicateur de la santé globale d’une société. Le niveau d’équité dans ce domaine nous en dit long sur les inégalités sociétales. » 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant trois contrats de licence signés avec des fabricants de médicaments génériques relatifs à la PPrE à action prolongée. Elle appelle par ailleurs ViiV à prendre d’autres mesures

31 mars 2023

GENÈVE, le 31 mars 2023 — L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant la signature de trois contrats de licence avec les fabricants de médicaments génériques Aurobindo, Cipla et Viatris. Ces contrats portent sur le cabotegravir à action prolongée pour la PPrE (prophylaxie pré-exposition). Cette dernière est en mesure de réduire le risque de transmission du VIH liée à la consommation de drogues injectables ou pendant des rapports sexuels. L’ONUSIDA a également appelé ViiV à prendre des mesures urgentes afin de réduire dès maintenant le prix et d’augmenter la production de CAB-LA.

La directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour les politiques, la sensibilisation et les connaissances, Christine Stegling, a déclaré :

« L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool et félicite les entreprises pour avoir décroché un contrat de licence. Il est indispensable d’assurer une production abordable et générique de CAB-LA si nous voulons éviter des millions de nouvelles infections au VIH. Les progrès réalisés témoignent de la capacité des communautés à mobiliser autour d’un thème, ici la mise à disposition de médicaments à action prolongée, et des efforts fournis pour gagner l’adhésion d’acteurs clés. L’ONUSIDA remercie ViiV pour son engagement en faveur de l’échange de technologies par le biais de ces accords et appelle dès maintenant tous les détenteurs de brevets de médicaments anti-VIH à action prolongée, y compris ceux en cours de développement, à s’engager à partager et à mettre à disposition leur technologie. L’organisation salue le fait que cette annonce de l’octroi de licences n’est que la première et peut être suivie d’autres, et appelle ViiV à étendre la couverture géographique de l’octroi de licences à tous les pays à revenu faible et intermédiaire. Étant donné que la production de médicaments génériques prendra plusieurs années avant qu’ils ne soient disponibles à l’usage, l’ONUSIDA exhorte également ViiV à mettre à disposition à un prix abordable sa propre production de CAB-LA aux organismes acheteurs, et ce, dans des volumes qui répondent aux besoins. Nous devons nous motiver face à cette urgence absolue. »

Les progrès de la riposte mondiale au VIH ralentissent, et dans trop de pays, nous constatons même une augmentation des infections. Les objectifs 2025 sont en danger, et seules des actions audacieuses permettront d’infléchir la courbe des nouvelles infections. La mise en place de nouvelles technologies telles que le CAB-LA à action prolongée à un prix abordable est urgente. Elle aidera à répondre aux besoins essentiels de prévention du VIH pour les personnes confrontées aux risques les plus élevés. Félicitons-nous également que l’un des détenteurs de licence (Cipla) envisage de fabriquer en Afrique du Sud, en plus de l’Inde. Il s’agit d’une étape importante pour renforcer la production locale de médicaments en Afrique. 

L’ONUSIDA salue cette étape concrète vers la production générique des produits innovants nécessaires, mais insiste pour que des solutions à court terme soient mises en place immédiatement jusqu’à ce que les produits génériques soient largement disponibles. L’ONUSIDA s’inquiète particulièrement des récentes annonces selon lesquelles les approvisionnements actuels en CAB-LA ne suffisent pas du tout à répondre à la demande croissante et sont bien en deçà de ce que les organismes acheteurs ont déclaré pouvoir acheter. Il est essentiel que ViiV fasse preuve de transparence dans le partage d’informations sur les volumes et les prix pour le CAB-LA à action prolongée afin de contribuer à accroître les volumes.

Il est vital et urgent que les antirétroviraux à action prolongée pour la PPrE soient disponibles à un prix abordable partout où ils sont nécessaires. Les pays à revenu intermédiaire sont aujourd’hui ceux où la majorité des nouvelles infections au VIH surviennent et où vivent de nombreuses populations clés les plus exposées au risque de VIH. Ces dernières ont le plus besoin d’accéder à des traitements antirétroviraux à action prolongée. Mais beaucoup de pays ne sont pas inclus dans cet octroi de licence malgré le besoin considérable de nouvelles technologies de santé abordables.

La délivrance de ces trois licences devrait ouvrir la voie à l’échange de technologies sur d’autres nouveautés en matière de prévention du VIH à action prolongée et de traitement à long terme. L’ONUSIDA demande instamment que les licences accélèrent l’entrée sur le marché des formules génériques de médicaments antirétroviraux à action prolongée, non seulement pour la prévention, mais aussi pour le traitement, lorsque des dispositions normatives sont établies et que des autorisations réglementaires sont en place dans les pays.

L’ONUSIDA appelle le secteur privé, les gouvernements et les financeurs à veiller à ce que toute personne ayant besoin d’antirétroviraux à action prolongée puisse y accéder. L’ONUSIDA continuera de travailler avec la Coalition to Accelerate Access to Long-Acting PrEP, qui est rassemblée conjointement par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le PEPFAR, Unitaid et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec l’AVAC au rôle de Secrétaire pour trouver des solutions et garantir un accès universel équitable dans le monde entier aux technologies de lutte contre les pandémies.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Tout retard dans l’accès mondial à des médicaments anti-VIH à action prolongée abordables coûtera des vies, déclarent des activistes de la lutte contre le sida

16 novembre 2022

GENÈVE – Il y a 100 jours se terminait la 24e Conférence internationale sur le sida à Montréal, au cours de laquelle l’Organisation mondiale de la Santé a publié des recommandations historiques sur la manière dont les médicaments antirétroviraux injectables à action prolongée peuvent aider à prévenir les nouvelles infections au VIH et l’entreprise ViiV Healthcare s’est engagée à en permettre l’accès. Aujourd’hui, les militants et militantes de la lutte contre le sida exhortent ViiV Healthcare à prendre les prochaines mesures vitales pour déployer rapidement des médicaments anti-VIH injectables. Ces produits peuvent changer la donne, sauver des vies et agir longtemps pour des millions de personnes. 

Lors de l’AIDS2022, la Conférence internationale sur le sida organisée à Montréal du 29 juillet au 2 août, ViiV Healthcare, le fabricant du cabotegravir (CAB-LA), s’est engagé à partager la technologie et à garantir un prix abordable pour les médicaments anti-VIH injectables à action prolongée. L’annonce a suscité l’enthousiasme dans le monde entier, car le CAB-LA s’est avéré être un outil de prévention sûr et efficace. 100 jours après cette annonce, des leaders internationaux de la santé déclarent qu’il est urgent que ViiV prenne les prochaines mesures tant attendues. 

ViiV s’est engagée lors de la Conférence de Montréal à baisser le prix du CAB-LA dans une série de pays à revenu faible et intermédiaire. Mais l’entreprise n’a pas encore annoncé ce prix. Les activistes demandent que le prix par an et par personne soit équivalent à celui de la PPrE orale, soit de l’ordre de dizaines et non de centaines de dollars. Plusieurs gouvernements et agences de financement ont indiqué leur intérêt pour l’achat de CAB-LA pour la PPrE si le médicament est proposé à un prix abordable. Les activistes appellent ViiV à partager de manière transparente et rapide les détails de sa stratégie de tarification prévue. 

« ViV Healthcare doit communiquer publiquement sa stratégie de tarification provisoire qui met l’accent sur un prix accessible afin que les pays et les organismes d’approvisionnement puissent planifier et acheter à grande échelle », a déclaré le Dr Yogan Pillay, directeur pays pour l’Afrique du Sud de la Clinton Health Access Initiative. « Les gouvernements et autres acheteurs ne passeront de grandes commandes de médicaments anti-VIH à action prolongée que si les médicaments sont abordables et s’il existe un calendrier clair pour leur disponibilité. » 

Bien que l’engagement de ViiV à faciliter la production de génériques de CAB-LA par le biais d’un accord avec le Medicines Patent Pool pour une utilisation dans 90 pays soit utile, les experts et expertes du VIH appellent l’entreprise à autoriser l'expansion de cette possibilité à davantage de pays afin d’accélérer les progrès dans la fourniture du produit aux personnes dans le besoin. Bien que les 90 pays concernés à l’heure actuelle comprennent à la fois des pays à revenu faible et intermédiaire, cette liste exclut des dizaines d’autres pays à revenu intermédiaire, dont certains présentent des taux élevés d’infection au VIH. L’élargissement du nombre de pays pourrait encourager la production de génériques en agrandissant la taille du marché potentiel. 

« ViiV Healthcare devrait permettre la production et la fourniture de génériques dans tous les pays à revenu faible et intermédiaire », a déclaré Lilian Mworeko, directrice exécutive de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH en Afrique de l’Est. « Toute décision en deçà de cet objectif signifierait que des millions de personnes qui ont besoin de ces produits n’y auraient pas accès dans les années à venir. Chaque jour de retard serait un échec dans la prévention de la propagation du VIH et nous éloignerait davantage de [l’objectif de mettre] fin au sida d’ici 2030. » 

« Lors de la Conférence sur le sida à Montréal, ViiV a pris d’importantes mesures initiales pour permettre à ce nouvel outil de prévention efficace d’atteindre beaucoup de personnes dans le besoin.  Il est maintenant temps pour ViiV de prendre des mesures supplémentaires courageuses. Il s’agit notamment d’assurer l’enregistrement [du CAB-LA] auprès des agences du médicament dans tous les pays où les taux de VIH sont les plus élevés, d’annoncer un prix bas et d’étendre la liste des pays autorisés pour le marché des génériques. Les actions audacieuses que pourrait prendre ViiV permettraient de sauver des millions de vies », a déclaré Matthew Kavanagh, directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA.

Long acting ARVs need to be made available!

Guidelines on long-acting injectable cabotegravir for HIV prevention

Réaction de l’ONUSIDA suite à l’autorisation par l’UE d’un traitement du VIH à action prolongée : « Pour mettre fin au sida, partagez les technologies. »

23 août 2022

En réponse à l’annonce de l’autorisation par la Commission européenne d’une option de traitement du VIH à administrer deux fois par an, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré :

« De nombreuses options de traitement anti-VIH à action prolongée sont en cours de développement. C’est une excellente nouvelle. Plusieurs options de traitements à action prolongée, à prendre quelques fois par an seulement, pourraient permettre à davantage de personnes de suivre un traitement ou offrir de meilleures options cliniques aux patients et patientes qui présentent une résistance aux traitements actuels. Ces personnes pourraient rester plus longtemps sous traitement ce qui éviterait de nombreux décès liés au sida, si ces traitements sont mis à disposition de tous ceux et celles qui en ont besoin. La situation est claire : aucun monopole de production ne peut garantir la disponibilité et l’accessibilité dans le monde entier. La disponibilité mondiale de traitements abordables à action prolongée nécessitera des transferts technologiques afin de garantir la production de médicaments génériques. »

Les progrès enregistrés dans les traitements à action prolongée s’inscrivent dans ceux de la prévention à action prolongée. La récente décision de ViiV de partager sa technologie de prévention du VIH à action prolongée pour permettre la production de génériques a apporté la preuve que les entreprises sont capables de partager. L’ONUSIDA a salué cette décision et appelle à allonger la liste des pays autorisés. Actuellement, de nombreux pays à revenu intermédiaire supérieur n’ont pas accès à ces technologies. La réalisation des objectifs mondiaux du sida nécessite que les pays à forte incidence du VIH aient accès aux dernières technologies. De nombreuses entreprises font aujourd’hui des progrès dans le développement de traitements anti-VIH à action prolongée. Nous leur demandons de prendre exemple sur ViiV, d’élargir le nombre de pays [bénéficiaires des droits de production] et d’en tirer des leçons en n’attendant pas la mise sur le marché pour transférer leur technologie.

Et Mme Byanyima de poursuivre :

« Tout retard dans le transfert de technologies des produits de santé innovants se paye en vies. Avant d’être lancé, le processus de partage des technologies de traitement à action prolongée, des droits de propriété intellectuelle et des « recettes » ne devrait pas attendre la mise à disposition des médicaments de traitement anti-VIH à action prolongée aux personnes. Ce processus doit commencer dès les premières étapes du cycle de recherche et développement (R&D). En partageant maintenant la technologie, les fabricants pourront se préparer, ce qui sauvera des vies et contribuera à mettre fin à la pandémie de sida. Le transfert de technologies capables de mettre fin à la pandémie vers les pays à revenu faible et intermédiaire n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi dans le propre intérêt des pays riches. Nous ne pouvons mettre fin au sida qu’en l’éradiquant partout. Pour mettre fin au sida, partagez les technologies. Maintenant. »

 

Remarque

La déclaration de l’ONUSIDA fait suite à l’autorisation de l’UE communiquée dans l’article suivant (en anglais) : https://www.gilead.com/news-and-press/press-room/press-releases/2022/8/gilead-announces-first-global-regulatory-approval-of-sunlenca-lenacapavir-the-only-twiceyearly-hiv-treatment-option. La déclaration de l’ONUSIDA ne porte pas sur un médicament en particulier, mais sur les progrès réalisés dans les technologies à action prolongée et sur la nécessité de partager ces technologies. 

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L’ONUSIDA salue l’accord de ViiV visant à permettre la production générique de PPrE à action prolongée dans 90 pays

L’ONUSIDA salue l’accord de ViiV visant à permettre la production générique de PPrE à action prolongée dans 90 pays

28 juillet 2022

Montréal/Genève, le 28 juillet 2022 -- L’ONUSIDA salue l’accord conclu entre ViiV et le Medicines Patent Pool (MPP) pour permettre l’accès à la formulation générique du Cabotegravir à action prolongée pour la PPrE dans 90 pays à revenu faible et intermédiaire inférieur.

Directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA, le Dr Matt Kavanagh, a déclaré :

« L’ONUSIDA salue cette décision de la ViiV et félicite le Medicines Patent Pool pour avoir obtenu cet accord. Soutenir la production de CAB-LA génériques abordables pourrait protéger des millions de personnes du VIH.

Certains laboratoires pharmaceutiques ont affirmé que le partage de technologies compromettrait le développement de la technologie, mais cet accord de licence prouve que les laboratoires peuvent partager et prospérer.

Les progrès de la riposte mondiale au VIH ralentissent, et dans trop de pays, nous constatons même une augmentation des infections. Les objectifs 2025 sont en danger, et seules des actions audacieuses permettront d'infléchir la courbe des nouvelles infections. Nous ne pouvons pas attendre que de nouvelles technologies soient déployées. D’autres mesures sont essentielles pour s’assurer que le potentiel de cette annonce est pleinement réalisé.

Tout d’abord, il est primordial que la licence soit étendue à plus de 90 pays. Les pays à revenu intermédiaire sont aujourd’hui ceux où la majorité des nouvelles infections à VIH surviennent et où vivent de nombreuses populations clés les plus exposées au risque de VIH. Ces dernières ont le plus besoin d’accéder à des traitements antirétroviraux à action prolongée. Mais beaucoup de personnes ne sont pas incluses dans cette licence malgré le besoin considérable de nouvelles technologies de santé abordables.

Deuxièmement, comme la mise en ligne de la production de génériques prendra plusieurs années, il est crucial que ViiV s’engage à vendre CAB-LA dans les pays à revenu faible et intermédiaire à un prix aussi proche que possible du coût actuel de la PPrE orale, actuellement environ 60 $. Cela permettrait à ViiV d’éviter des millions de nouvelles infections à VIH. »

L’ONUSIDA salue les clauses de non-exclusivité de l’accord, qui permet aux producteurs de génériques qualifiés du monde entier d’exprimer leur intérêt pour sa production. L’ONUSIDA encourage ViiV et MPP à soutenir les producteurs de génériques dans le développement de cette nouvelle technologie par le biais d’un transfert cohérent de l’ensemble de technologies qui va au-delà des aspects liés aux licences.

Cet accord pourrait également ouvrir la voie au partage de technologies sur les traitements à action prolongée.  L’ONUSIDA demande instamment que les licences aident à développer l’entrée accélérée sur le marché des formulations génériques de médicaments antirétroviraux à action prolongée, non seulement pour la prévention, mais aussi pour le traitement, lorsque des directives normatives sont établies.

L’ONUSIDA appelle les entreprises, les gouvernements et les bailleurs de fonds à veiller à ce que toutes les personnes ayant besoin d’antirétroviraux à action prolongée puissent y accéder.

« Nous encourageons tous les laboratoires qui développent des médicaments anti-VIH à action prolongée à s’engager à partager la technologie par le biais de la Medicines Patent Pool et tous les gouvernements à agir rapidement pour garantir un accès abordable aux technologies les plus récentes pour leurs bénéficiaires », a déclaré le Dr Kavanagh. « Les retards mortels dans le déploiement des produits anti-VIH que nous avons vus tôt dans l’épidémie de sida et qui ont récemment été répétés avec des vaccins et des traitements contre la COVID-19 ne doivent plus se renouveler. Le partage de la technologie est essentiel pour stopper les pandémies. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

De nouveaux médicaments peuvent aider à mettre fin au sida, mais les prix élevés et les monopoles pourraient empêcher les pauvres d’y avoir accès

18 mai 2022

Cet article a été publié pour la première fois par Inter Press Service

Matthew Kavanagh et Eamonn Murphy

Les auteurs sont tous deux directeurs exécutifs adjoints du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA)

WASHINGTON DC, 18 mai 2022 (IPS) - Une bonne nouvelle pour commencer : nous assistons à l’émergence d’un nouveau type de médicaments révolutionnaires pour prévenir et traiter le VIH. Bientôt disponibles, ces médicaments dits à action prolongée ne devront être pris que quelques fois par an seulement au lieu des thérapies quotidiennes actuelles. S’ils sont mis à disposition d’un très large public au fur et à mesure de leur mise sur le marché, ils permettront de sauver de nombreuses vies et d’aider à mettre fin à la pandémie de sida.

Mais voici la mauvaise nouvelle : dans la situation actuelle, la plupart des personnes qui en ont besoin ne pourront pas les obtenir rapidement à cause de leur prix élevés et parce que des monopoles excluront les personnes dans les pays à revenu faible et intermédiaire. C’est, une fois encore, la direction que nous prenons.

L’ONUSIDA s’est entourée de scientifiques, de chercheurs et chercheuses de réputation mondiale. Tous et toutes ont mis en avant que des médicaments de prévention à action prolongée sont désormais disponibles. Ces derniers se limitent à quelques injections par an pour protéger très efficacement contre la transmission du VIH. Les États-Unis les ont déjà autorisés et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se penche actuellement sur le dossier.

À court terme, nous disposerons également d’autres médicaments prometteurs pour un traitement à action prolongée actuellement en cours de développement. S’ils tiennent leurs promesses, ils faciliteront le suivi à vie d’une thérapie contre le VIH, même pour les personnes dont le mode de vie ne permet pas de prendre aisément un comprimé tous les jours.

De nouveaux outils de prévention du VIH comme la prophylaxie pré-exposition (PPrE) à action prolongée sont indispensables pour lutter contre la pandémie en cours. En 2020, alors que l’humanité s’était donné pour objectif commun de ramener les nouvelles infections en dessous de la barre des 500 000 cas, nous en avons recensé 1,5 million et les nouvelles contaminations au VIH augmentent dans beaucoup trop de communautés.

La PPrE injectable à action prolongée pourrait aider à combler une lacune essentielle en matière de prévention du VIH pour les personnes exposées à des niveaux de risque extrêmes, en particulier ceux et celles dont la vie, les conditions logistiques et le contexte juridique gênent l’accès et la prise d’une PPrE orale.

On retrouve parmi ces populations les victimes de discriminations, les hommes gays et les personnes transgenres, les travailleurs et travailleuses du sexe et les toxicomanes en Afrique, en Asie, en Amérique latine et aux Caraïbes, ainsi qu’en Europe de l’Est. Les jeunes femmes africaines ont également besoin de nouvelles options de prévention du VIH, car elles sont exposées à des risques disproportionnés par rapport aux jeunes hommes de leur âge.

Des études ont montré que de nombreuses personnes souhaitent une option à action prolongée et on estime en effet que 74 millions de personnes dans le monde optent pour des méthodes de contraception injectables à action prolongée. Des études à la méthodologie précise présentées lors de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) ont montré que la PPrE à action prolongée peut empêcher davantage de nouvelles infections que la prise quotidienne d’un comprimé.

Si l’OMS approuve son utilisation, le monde aura l’obligation de la rendre rapidement disponible à grande échelle. La meilleure façon de s’assurer que ces découvertes révolutionnaires changent la donne tout autour du globe est de les mettre librement à la disposition de toutes les personnes qui la choisissent.

L’année dernière, les États membres de l’ONU ont approuvé une nouvelle Déclaration politique sur le VIH/sida qui fixe un objectif ambitieux : que 11 millions de personnes aient accès à la PPrE d’ici 2025. Pour y parvenir, les gouvernements et les institutions qui devront acheter des stocks importants auront besoin de le faire à un prix abordable pour eux.

Actuellement, aux États-Unis, la PPrE à action prolongée coûte des dizaines de milliers de dollars. Cependant, les membres du Comité consultatif scientifique et technique (STAC) de l’ONUSIDA estiment qu’il est possible de produire une PPrE à action prolongée à un prix abordable, ce qui fera passer son coût de plusieurs dizaines de milliers de dollars à quelques dizaines de dollars seulement. Une baisse des prix serait possible sans rogner sur les profits à long terme des fabricants.

Pour le traitement du VIH, la science fait également des progrès rapides, et des technologies prometteuses en cours de développement pourraient rebattre les cartes. L’année dernière, 28,2 millions de personnes séropositives suivaient un traitement contre le VIH, ce qui correspond à plus de 10 milliards de comprimés consommés par an.

Mais 10 millions d’autres personnes ont toujours besoin d’un traitement anti-VIH. Le choix entre une pilule dont l’effet dure une semaine et une injection qui est efficace pendant des mois, faciliterait considérablement la mise en place et le suivi d’une thérapie, et, par conséquent, permettrait de sauver des vies et de donner un coup d’arrêt à la transmission du VIH.

L’accès généralisé à ces médicaments est entravé par plusieurs obstacles structurels, dont le fait que leur production reste jusqu’à présent entre les mains d’un nombre restreint d’entreprises présentes dans de rares pays. Cette situation maintient les prix à un niveau élevé et limite (et concentre) l’offre. Nous savons par expérience (avec les premiers ARV, la deuxième génération d’ARV et les vaccins et médicaments contre la COVID-19) que cette barrière ne peut être surmontée que par une intervention sur le marché.

Lorsqu’un traitement contre le VIH est apparu pour la première fois à la fin des années 1990, la thérapie coûtait plus de 10 000 $ par personne par an à cause des monopoles, si bien que des millions de personnes séropositives n’avaient pas les moyens de se l’offrir.

Une des conséquences a été la mort de 12 millions de personnes en Afrique. Nous avons observé une utilisation massive des antirétroviraux pour mettre fin au sida à partir du moment où les pays à revenu faible et intermédiaire ont lutté contre les pressions exercées et ont commercialisé des médicaments génériques concurrents, mais aussi lorsque la société civile mondiale a contraint les entreprises et les gouvernements occidentaux à cesser de se mettre en travers de leur route.

Cette expérience a conduit l’humanité à la conclusion qu’il ne fallait plus jamais que les personnes des pays en voie de développement soient exclues de l’accès aux technologies médicales vitales. Pourtant cette même approche d’exclusion aux conséquences mortelles empêche actuellement l’Afrique d’avoir accès à suffisamment de vaccins pour lutter contre la crise de la COVID-19.

Et vu la direction prise aujourd’hui, nous craignons que l’histoire ne se répète avec les nouveaux médicaments anti-VIH. Il faudra peut-être des années avant que de nouveaux médicaments disponibles à New York ou à Londres atteignent les personnes qui en ont le plus besoin à Manille, Freetown, Maputo, Sao Paolo et Port-au-Prince.

Toutefois, une autre stratégie existe, une stratégie qui garantit que les découvertes scientifiques développent leur plein potentiel. Les entreprises qui fabriquent des médicaments anti-VIH sont en mesure de fixer des prix à des niveaux que les pays à revenu faible et intermédiaire peuvent payer. La production de génériques dans les pays à revenu faible et intermédiaire est essentielle pour garantir des prix abordables sur le long terme.

Pour ce faire, nous devons briser les monopoles. Le regroupement des brevets et le transfert proactif de technologies permettront à un plus grand nombre d’entreprises en Afrique, en Asie et en Amérique latine de fabriquer des ARV à action prolongée à faible coût. Cela doit devenir une pratique standard. Par ailleurs, il est possible de partager des informations avant même d’avoir obtenu l’autorisation officielle de mise sur le marché.

Bien entendu, le prix et la production locale ne sont pas les seuls obstacles à une utilisation efficace de ces traitements. Certains systèmes de santé publique auront besoin de la solidarité et du soutien du monde entier pour assurer leur approvisionnement. Cette aide ne se limitera pas à l’achat, mais couvrira la logistique et le stockage, des formations pour assurer une fourniture efficace des médicaments, ou encore l’engagement des communautés pour couvrir la demande en traitements et apporter les connaissances suffisantes sur ces thérapies afin de renforcer leur suivi. Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida et nos partenaires apportent leur soutien à tous ces domaines.

Appuyons-nous sur la riposte urgente contre la COVID-19 pour mettre fin aux inégalités d’accès à toutes les technologies de santé, en encourageant les meilleures recherches scientifiques et en les transmettant à tout le monde, en investissant dans toutes les innovations en matière de santé qui sont des biens publics pour l’humanité entière.

Pour stopper les pandémies d’aujourd’hui et prévenir celles de demain, il est essentiel de passer d’une logique de monopoles des connaissances sur les technologies de santé vitales à une logique de partage dans le monde entier. Nous devons réformer les règles relatives à la protection de la propriété intellectuelle qui nous ont fait échouer au cours de ces pandémies, de sorte que l’accès aux découvertes scientifiques vitales ne dépende plus de votre passeport ou de l’argent que vous avez en poche.

Nous avons besoin que les gouvernements utilisent leurs compétences pour obliger le partage des découvertes scientifiques et des technologies liées aux pandémies, et nous avons besoin de leviers pour obliger les entreprises et les pays à utiliser les mécanismes dirigés par l’OMS. Nous devons créer une séparation entre les incitations en faveur de l’innovation et les monopoles sur la fabrication. Les monopoles restreignent l’offre, perpétuent des prix inabordables, aggravent les inégalités et se sont révélés un moteur d’innovation peu fiable, en particulier pour les problèmes de santé qui touchent de manière disproportionnée les personnes vivant dans la pauvreté.

Nous devons maintenant investir pour renforcer les capacités mondiales de production dans le domaine de la santé. Nous devons donner la priorité aux investissements dans les universités et autres établissements de recherche publics afin d’améliorer notre capacité technique à développer des technologies médicales pour toute l’humanité.

Nous pouvons mettre fin à la pandémie de sida. Ainsi qu’à la pandémie de COVID-19. Et arrêter les pandémies de demain. Mais nous avons pris du retard, en partie parce que les découvertes en biomédecine n’atteignent pas ceux et celles qui en ont le plus besoin. Agir en faveur des ARV à action prolongée évitera une contamination à de nombreuses personnes qui auraient sinon contracté le VIH. Les personnes vivant avec le VIH qui, autrement, seraient décédées du sida resteront en vie. Et le bien-être et la dignité des personnes exposées au VIH ou vivant avec le virus en seront renforcés.

Le fonctionnement normal du seul marché ne peut garantir un accès équitable à l’échelle mondiale aux technologies de lutte contre les pandémies. Ce dernier dépend aussi de la politique et de la pratique. Nous ne pouvons pas attendre le déploiement à grande échelle de toutes ces technologies dans les pays riches pour nous pencher sur ces règles. Nous devons nous y atteler sans attendre.

Les leaders des réseaux de la société civile, en particulier ceux dirigés par les personnes vivant avec le VIH et par les populations clés, nous demandent d’agir maintenant pour garantir l’accès de l’humanité entière aux nouvelles technologies anti-VIH. Nous en avons la capacité et le devoir.

En effet, le partage des découvertes scientifiques sauvera des vies et stoppera les pandémies.

Bureau IPS de l’ONU

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Réaction de l’ONUSIDA suite à l’annonce de ViiV concernant l’octroi d’une licence pour le cabotégravir à action prolongée

27 mai 2022

ViiV, un fabricant de médicaments anti-VIH, a annoncé qu’il « négociait activement » une licence volontaire avec le Medicines Patent Pool concernant le cabotégravir à action prolongée. 

L’Organisation mondiale de la Santé va bientôt publier une mise à jour des directives mondiales sur l’utilisation correcte de nouveaux médicaments anti-VIH à action prolongée. 

En réponse à l’annonce faite par ViiV, le directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA, Matt Kavanagh, a déclaré : « L’année dernière, nous avons recensé 1,5 million de nouvelles infections au VIH. Ce chiffre illustre bien l’urgence pour le monde d’avoir accès à de nouveaux outils pour tourner la page de cette pandémie. La réussite d’une riposte mondiale au VIH dépend du partage technologique. L’annonce faite par ViiV relative à des négociations avec le Medicines Patent Pool nous conforte dans notre action. Elle fait suite à l’engagement de partenaires des Nations Unies, d’agences de financement, de la société civile et d’autres parties prenantes. Cette annonce est un signal fort en faveur d’un accès abordable à cette technologie dans le monde entier pour la riposte au VIH. Elle doit désormais se concrétiser rapidement afin que ces promesses se transforment en médicaments. 

Pour que cet antirétroviral à action prolongée ait un impact transformateur en tant qu’outil de prévention du VIH à l’échelle nécessaire, il est vital qu’une licence soit octroyée rapidement et qu’elle s’accompagne de conditions d’utilisation et de production non exclusives et ouvertes aux pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier. L’accord de licence devrait également s’accompagner d’un transfert efficace d’un ensemble de technologies, afin de faciliter la production dans les plus brefs délais des médicaments par des fabricants dans le monde entier ayant une assurance qualité.  Il est urgent de lancer dès que possible une production à grande échelle en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au-delà afin de ne pas attendre longtemps des produits abordables là où ils sont le plus nécessaire. 

Étant donné que la fabrication de médicaments génériques prendra du temps à se mettre en place, même une fois qu’une licence aura été accordée, il est également essentiel que ViiV détermine un prix de transition que les pays à revenu faible et intermédiaire pourront se permettre. 

Les personnes qui ont le plus besoin de nouveaux outils de prévention du VIH sont trop souvent celles qui y ont accès en dernier, mais il ne doit pas en être ainsi. 

Comme promis, nous pouvons mettre fin au sida en tant que crise de santé publique d’ici 2030, si les leaders font preuve d’audace dans la lutte contre les inégalités qui alimentent la pandémie. Cadenasser les découvertes scientifiques vitales nuit à tout le monde ; cette pratique perpétue les pandémies. Partager les sciences vitales profite à tout le monde. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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L’ONUSIDA se félicite de l’autorisation du cabotegravir injectable à action prolongée en tant que prophylaxie pré-exposition dans le cadre de la prévention du VIH

22 décembre 2021

La Food and Drug Administration des États-Unis a annoncé plus tôt cette semaine qu’elle autorisait pour la première fois un médicament de prévention du VIH à action prolongée. Le cabotegravir injectable à action prolongée (CAB – LA) est approuvé aux États-Unis d’Amérique en tant que prophylaxie pré-exposition (PPrE) pour les adultes et les adolescents exposés à un risque d’infection au VIH lors de rapports sexuels.

C’est la première fois qu’un médicament antirétroviral injectable est disponible en tant que PPrE dans le cadre de la prévention du VIH. Cette solution à action prolongée est une avancée importante et un nouvel outil précieux de prévention anti-VIH qui facilitera l’acceptation et l’adhésion à la prévention.

Une PPrE à action prolongée telle que le CAB-LA, administré au début sous forme de deux injections espacées d’un mois, suivies d’une nouvelle injection tous les deux mois, pourrait offrir un meilleur choix aux adultes et adolescents exposés à un risque élevé de VIH et qui ne souhaitent pas prendre ou ont du mal à prendre un comprimé tous les jours. Les entreprises qui détiennent de nouvelles technologies doivent partager leurs connaissances et leurs formules avec les fabricants de médicaments génériques afin de garantir la disponibilité et l’accessibilité des traitements dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

L’ONUSIDA appelle à ce que ce nouveau médicament soit rapidement accessible aux personnes qui en ont le plus besoin non seulement aux États-Unis d’Amérique, mais aussi partout dans le monde, et qu’il soit abordable. Nous ne devons pas répéter les erreurs commises il y a trente ans, alors que des thérapies pouvant sauver des vies n’étaient disponibles que pour celles et ceux qui en avaient les moyens. Pour rendre ce nouveau médicament disponible au plus grand nombre, nous devons avoir recours à des stratégies sur le marché comme la concurrence avec des médicaments génériques et la gestion des droits de propriété intellectuelle axée sur la santé publique, soit par le biais d’accords volontaires, soit en profitant de la marge de manœuvre offerte par l’ADPIC.

La disponibilité équitable de ce médicament à travers le monde entier nécessite plusieurs actions essentielles. Premièrement, il doit être approuvé rapidement par les autorités réglementaires régionales et nationales. Il est ici encourageant de constater que le laboratoire à l’origine du CAB-LA a déjà déposé une demande d’autorisation auprès de l’Autorité sud-africaine de réglementation des produits de santé (SAHPRA) et qu’une décision est attendue début 2022. Toutefois, il faut aller beaucoup plus loin. Deuxièmement, le prix de vente doit baisser en combinant des mesures telles que l’octroi de licences et l’intégration des fabricants de médicaments génériques. Troisièmement, les programmes nationaux de prévention du VIH doivent élaborer des plans de déploiement et préparer leurs systèmes de santé et leurs communautés à proposer cette nouvelle option de prévention du VIH dès qu’elle sera disponible.

À l’heure actuelle, la prophylaxie pré-exposition (des comprimés de Tenofovir et d’Emtricitabine) doit être prise oralement tous les jours. Lorsque c’est le cas, elle est très efficace pour prévenir les infections du VIH chez les personnes exposées à un risque important. Cependant, nombreuses sont celles à avoir des difficultés à prendre un comprimé tous les jours. Une autre option de plus en plus disponible, l’anneau vaginal contenant de la dapivirine, se profile comme un outil de prévention supplémentaire pour les femmes exposées à un risque élevé d’infection au VIH.

L’option offerte par le CAB-LA pourrait changer la donne pour la riposte au VIH, rendant la PPrE plus simple ou moins lourde pour tous les sexes. Elle pourrait également permettre d’éviter la stigmatisation associée à la thérapie orale quotidienne et d’améliorer la posologie correcte et le respect des prescriptions, ce qui est essentiel pour assurer l’efficacité de la PPrE.

La décision prise cette semaine par la Food and Drug Administration américaine fait suite aux résultats de deux essais. Le premier, l’essai HPTN 083, a été mené auprès de 4 566 hommes gays et ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des femmes transgenres dans des centres de recherche en Argentine, au Brésil, au Pérou, aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Thaïlande et au Vietnam. Le CAB – LA a réduit de 66 % le risque d’infection sexuelle au VIH par rapport à une PPrE orale à prise quotidienne. Au cours du deuxième essai dit HPTN 084 mené auprès de 3 223 femmes à risque âgées de 18 à 45 ans sur 20 sites répartis dans sept pays d’Afrique subsaharienne (Botswana, Eswatini, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Ouganda et Zimbabwe), le CAB – LA a réduit le risque d’infection au VIH de 89 % par rapport à la PPrE orale à prendre tous les jours.

ONUSIDA

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