Comment mettre fin à l'épidémie de sida en Afrique occidentale et centrale

31 octobre 2021

Winnie Byanyima, Directrice Exécutive de l’ONUSIDA

L'épidémie de sida en Afrique occidentale et centrale est une urgence permanente. Les premières avancées obtenues contre le VIH dans cette région ne se sont pas traduites par les progrès durables qui ont pu être réalisés dans d'autres parties de l'Afrique subsaharienne.

L'année dernière, la région a enregistré 150 000 décès liés au sida et 200 000 personnes ont été nouvellement infectées par le VIH. Chaque semaine, plus de 1000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH dans la région. En Afrique occidentale et centrale, 1,2 million de personnes attendent toujours de pouvoir commencer leur traitement pour le VIH qui leur sauvera la vie. Seuls 35% des enfants vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale reçoivent un traitement.

Or la crise de la COVID-19 a entravé les services et exacerbé les inégalités qui alimentent l'épidémie de VIH. Si nous n'agissons pas maintenant, non seulement de nombreuses autres vies seront perdues, mais contenir la pandémie de sida sera d’autant plus difficile et coûteux dans les années à venir.

Mettre fin au sida est possible : il existe un ensemble d'approches qui ont prouvé leur efficacité, y compris dans des contextes difficiles.

Qu’il s’agisse du leadership du Cap Vert en matière d'élimination de la transmission verticale du VIH, ou de la décision du Cameroun, l'année dernière, de supprimer les frais d'utilisation pour tous les services liés au VIH dans les établissements de santé publique et les sites communautaires agréés, de nombreux exemples qui montrent la voie existent déjà. En alignant les politiques publiques sur celles qui ont fait leurs preuves, nous pouvons mettre fin au sida comme nous l'avons promis.

Les pays et les communautés tirent déjà parti de l'expérience et de l'expertise de la réponse au sida pour réduire l'impact de la COVID-19 dans toute la région. De la Côte d'Ivoire à la Guinée en passant par le Sénégal, les autorités de santé publique, les organisations internationales, les acteurs de la société civile et les communautés de personnes vivant avec et affectées par le VIH ont travaillé ensemble pour s'assurer que les personnes vivant avec le VIH continuent de recevoir leurs médicaments. Elles se sont afférées à fournir des services de soins et de prévention de manière sûre et innovante, à livrer de la nourriture aux personnes qui avaient perdu leurs revenus en raison des confinements, à transmettre des messages sur l'importance de l'hygiène et de la distanciation sociale pour rester en bonne santé, et à dissiper les mythes qui alimentent la stigmatisation et la discrimination et affaiblissent les messages de santé publique.

Cet esprit de coopération et de partenariat est essentiel pour renforcer les réponses aux pandémies.

Cette semaine, sous l’égide du Président du Sénégal, Macky Sall, l'ONUSIDA et l'Institut de la société civile pour le VIH et la santé en Afrique occidentale et centrale organisent un sommet à Dakar, sur les manières de combler les lacunes de la riposte au VIH dans la région et renforcer la préparation aux pandémies.

Voici trois des mesures audacieuses que nous devons prendre.

Premièrement, valoriser et soutenir les communautés pour qu’elles soient au centre de la planification et des services.

Les communautés connaissent la situation sur le terrain - il faut leur donner les ressources et l'espace nécessaires pour mener la riposte. Les pays doivent mettre en place un environnement propice à la pleine participation des communautés à la fourniture de services en tant que partie intégrante de la réponse de santé publique. Elles doivent être invitées à la table des discussions en tant que co-planificateurs. Ainsi elles pourront mettre en avant leurs expériences et préoccupations, et jouer leur rôle essentiel dans l’évaluation de la performance des réponses de santé.

Les pays doivent lever les obstacles juridiques, politiques et programmatiques qui freinent cette évolution, et augmenter leur soutien financier pour enfin permettre la contribution incomparable des communautés.

Deuxièmement, augmenter les investissements.

Les pays doivent accroître l’ampleur des prestations en matière de prévention, de dépistage et de traitement, et éliminer tous les obstacles financiers afin de garantir un accès universel aux services.

L'engagement d'Abuja d'investir 15% des budgets gouvernementaux dans la santé publique doit être respecté. Les engagements conjoints pris par les ministres de la santé et des finances lors de la Réunion des Dirigeants Africains d'augmenter les recettes nationales consacrées à la santé doivent être tenus.

Les bailleurs de fonds internationaux doivent eux aussi intensifier leur soutien, alors que nous traversons la pire crise depuis des décennies. Pour créer l'espace budgétaire nécessaire, il faudra annuler la dette afin de soutenir les gouvernements à accroître les investissements pour la santé et à s’attaquer aux déterminants sociaux qui aggravent les risques du VIH et de pandémie.

Une action internationale visant à prévenir une concurrence fiscale nuisible et les flux financiers illicites est également essentielle. Il est difficile d'avancer vers une fiscalité équitable et progressive, et d'augmenter les revenus nationaux, lorsque les grandes entreprises et les particuliers fortunés ont systématiquement la possibilité, au niveau international, d'échapper aux impôts que le citoyen ordinaire doit payer, et qui sont essentiels pour la santé, l'éducation, la protection sociale et l'investissement économique.

Troisièmement, s'attaquer aux inégalités qui alimentent l'épidémie.

La COVID-19 a une fois de plus montré au monde comment les épidémies se nourrissent des inégalités, tant entre les pays qu’au sein même de ceux-ci. La nouvelle stratégie de l'ONUSIDA adoptée plus tôt cette année place la lutte contre les inégalités au centre de sa mission visant à mettre fin au sida.

Les inégalités sont le moteur du VIH. Les groupes de personnes vulnérables représentent 44% des nouvelles infections au VIH en Afrique occidentale et centrale. Leurs partenaires représentent 27% supplémentaires.

La stratégie de la CEDEAO pour le VIH, la tuberculose, les hépatites B et C et la santé et les droits sexuels et reproductifs des populations clés le dit si bien :

« La protection des droits de l'homme pour tous les membres de chaque population clé est cruciale pour le succès. Les lois discriminatoires ou créant des obstacles doivent être réformées, afin de garantir que les populations clés soient exemptes de stigmatisation, de discrimination et de violence et que leur vulnérabilité au VIH soit réduite. »

L’inégalité entre les genres est également un moteur du VIH : parmi les nouvelles infections au VIH chez les jeunes en Afrique du centre et de l’ouest, près des trois quarts concernent des adolescentes et des jeunes femmes. L'enjeu est le pouvoir—ou plutôt l’absence de pouvoir de celles-ci.

Les recherches montrent que le fait de permettre aux filles de terminer leurs études secondaires divise de moitié leur risque de contracter le VIH, et le fait de combiner cela avec un ensemble de services et de droits pour l'autonomisation des filles le réduit encore davantage.

L'initiative Education Plus, coorganisée par l’UNICEF, l’UNESCO, le FNUAP, l’ONU Femmes et l’ONUSIDA, avec des gouvernements, la société civile et des partenaires internationaux, contribue à accélérer les actions et les investissements nécessaires pour que chaque fille africaine soit scolarisée, en sécurité et forte.

Ce que nous devons faire pour mettre fin au sida est aussi ce que nous devons faire pour permettre le plein essor de l'Afrique.

Les gouvernements, les organisations internationales, les scientifiques, les chercheurs, les organisations dirigées par les communautés et les acteurs de la société civile ne peuvent pas réussir seuls ; mais ensemble, ils peuvent créer un partenariat imbattable et une force imparable pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030.

Sommet régional sur le VIH

Allocution d’ouverture de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, lors de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida

08 juin 2021

Excellences, éminents délégués, chers collègues et  amis.

Merci à vous, M. le Président de l’Assemblée générale Volkan Bozkir, Mme la Secrétaire générale adjointe Amina Mohammed, MM. les co-facilitateurs Gertze, Ambassadeur de Namibie, et Fifield, Ambassadeur d’Australie, et tous les États membres. Ensemble, vous avez rédigé, négocié et rendu cette Déclaration politique. Ce texte sera à la base de notre travail pour mettre fin à cette pandémie qui ravage des communautés depuis 40 ans.

Le sida n’est pas encore éradiqué. Il s’agit d’une des pandémies les plus mortelles des temps modernes. 77,5 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l’épidémie. Nous avons perdu près de 35 millions de personnes du sida. Chaque minute, une personne meurt du sida. L’urgence est là ! Les chiffres du VIH ne suivent pas la trajectoire que nous avions promise ensemble. En effet, alors que nous affrontons les conséquences de la crise de la COVID, nous pourrions même assister à une résurgence de la pandémie.

Mais notre destin n’est pas de voir la pandémie de VIH sévir éternellement. Malgré tous les revers, nous sommes en mesure de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici l’horizon 2030, tel que nous l’avons promis, si nous agissons de concert.

Mais si nous continuons comme avant, alors notre échec est programmé. Les efforts qui ont permis d’accomplir d’énormes progrès ne nous permettront pas d’arriver à destination, car la route que nous empruntons est bloquée. Les preuves et les analyses ne laissent aucun doute possible. Les inégalités de pouvoir, de statut, de droits et de représentation alimentent la pandémie de VIH. Les inégalités tuent. Comme l’indique la stratégie mondiale de lutte contre le sida : pour mettre fin au sida, nous devons mettre fin aux inégalités qui le perpétuent.

Cette approche présente un autre avantage considérable. Les mêmes lois, politiques et services de santé centrés sur les personnes nécessaires pour mettre fin au sida aideront également le monde à tourner la page de la COVID-19, à être prêt à lutter contre les futures pandémies et à encourager une croissance économique inclusive et les droits humains universels. Nous en profiterons toutes et tous.

Voici trois changements audacieux que nous devons prendre ensemble :

  1. Nous devons mettre fin aux inégalités dans l’accès aux technologies de la santé en encourageant le meilleur de la science et en en faisant bénéficier tout le monde.
    La COVID-19 a montré que la science évolue à la vitesse de la volonté politique. Nous devons accélérer la science du sida en investissant dans des innovations pour le traitement, la prévention, les soins et les vaccins, en tant que biens communs universels.
    Et nous devons utiliser la science comme levier pour réduire les inégalités, non pour les renforcer.
    Par exemple, mettons en premier à disposition du Sud, et pas des années après les personnes vivant dans les pays riches, les nouveaux médicaments antirétroviraux à action prolongée qui faciliteront le traitement et la prévention du VIH chez les femmes dans toute leur diversité et chez les populations clés.
    Assurons-nous que tous les médicaments capables d’empêcher le décès de personnes vivant avec le VIH sont fabriqués par plusieurs laboratoires à un prix abordable, en particulier dans le Sud où la maladie se concentre.
    Nous avons besoin de financements, mais nous devons également réformer les règles inadaptées en matière de propriété intellectuelle et soutenir une production décentralisée à l’échelle mondiale, de sorte que l’accès aux sciences vitales ne dépende plus de votre passeport.
  2. Nous devons mettre fin aux inégalités d’accès aux services essentiels, en assurant la santé et l’éducation de chacune et chacun. Pour de nombreuses communautés, les nouvelles infections au VIH sont devenues rares et mener une longue vie épanouie avec le VIH est la norme. Mais au sein de certains pays et entre les pays, le fossé se creuse entre les personnes qui ont accès à des services de prévention, de traitement et de soins et dont les droits sont respectés, et toutes les autres qui en sont exclues.
    Aujourd’hui, nous fixons des objectifs audacieux et ambitieux pour apporter le traitement et la prévention du VIH à 95 % des personnes qui en ont besoin. Pour y parvenir, nous devons réinventer les services de lutte contre le VIH : accès facilité et conception orientée sur la vie des personnes.
    Nous devons nous assurer que toutes les filles finissent leur éducation secondaire, qu’elles disposent de tous les services et jouissent de tous leurs droits.
    Nous devons mettre fin aux redevances pour les services essentiels et fournir ces services par le biais de systèmes publics financés par les impôts et les taxes. Nous devons intégrer les services fournis par les communautés. Nous devons lutter contre l’évasion fiscale qui érode les ressources nationales allouées à la santé et à l’éducation.
    La plupart des pays en voie de développement sont confrontés à une grave crise fiscale, avec une perte de revenus supérieure à 20 % en 2020 et des budgets de santé menacés, l’Afrique étant tout particulièrement sous pression.
    C’est le moment d’augmenter les revenus, ce qui nécessite de mettre fin à l’évasion et à la concurrence fiscales qui vident les coffres du trésor public.
    Nous avons également besoin de restructurer la dette pour surmonter le choc de la COVID 19 et de mettre en place un mécanisme de résolution équitable de la crise de la dette. Nous devons intensifier l’engagement d’aider à hauteur de 0,7 % du revenu national brut de tous les pays développés, et non revenir dessus. Nous devons également veiller à ce qu’une plus grande part de l’allocation des 650 milliards de dollars américains de droits de tirage spéciaux du FMI aille en direction des pays à revenu faible et intermédiaire.
  3. Nous devons mettre fin aux inégalités dans la réalisation des droits, en particulier pour les personnes vivant avec le VIH et les personnes vulnérables ou touchées par le VIH.
    Je salue l’engagement des États membres en faveur de réformes de la législation et de la protection des droits. Les données probantes montrent que lorsque les lois sont renforcées pour soutenir l’égalité des sexes et les droits des populations clés et lutter contre la stigmatisation, alors les pays enregistrent de meilleurs résultats dans les programmes de traitement et de prévention, au bénéfice de toutes et tous. Ils font fléchir le VIH.
    Nous devons continuer à avancer sur notre voie commune, en nous débarrassant des lois nuisibles, punitives, obsolètes et souvent coloniales et de toutes les formes de discrimination.

L’heure nous invite à la collaboration entre les secteurs et entre les pays. Les fausses promesses du populisme ne font pas le poids face à la biologie : comme le rappelle la COVID, nous ne sommes pas seulement en interconnexion, nous sommes inséparables.

Nous ne pouvons pas mettre fin au sida dans un pays ou sur un continent seulement, nous ne pouvons mettre fin au sida que partout à la fois.

Je rends hommage aux groupes de la société civile du monde entier, dont la lutte contre les inégalités est le moteur de l’action. Vous, les communautés, les groupes de femmes et les mouvements populaires, nous empêchez de faire du sur place ; parfois, la pression exercée n’est pas agréable, mais je vous dis une chose : continuez de nous obliger à aller de l’avant. Continuez la lutte ! La pression exercée par les personnes est essentielle pour mettre fin aux inégalités et au sida.

Martin Luther King a déclaré que l’arc de l’univers moral est long, mais qu’il tend vers la justice. Il ne dit pas que ce processus est automatique. Comme il l’a indiqué, « le progrès social n’arrive jamais sur les roues de l’inévitabilité ; il est porté par les efforts incessants des gens. » La trajectoire des nouvelles infections au VIH et des décès dus au sida n’infléchira pas en continuant à faire comme avant, mais nous pouvons la tirer vers le bas.

Nous ne pouvons pas adopter une attitude neutre face aux inégalités. Pour nous remettre sur la bonne voie pour en finir avec le sida, nous devons les affronter délibérément. La seule alternative est un cercle vicieux marqué par l’injustice, la maladie et les crises. La chose la plus irréaliste que nous puissions faire aujourd’hui est d’imaginer pouvoir surmonter nos crises par des ajustements mineurs ou en bricolant une solution.

Il ne tient qu’à nous que l’Histoire se souvienne de nous comme des personnes ayant tenu leurs promesses ou les ayant bafouées, qui ont échoué ou réussi, comme les personnes qui ont mis fin au sida ou uniquement comme celles qui auraient pu mettre fin au sida.

Les épidémies amplifient ce que nous avons de pire : les inégalités, les injustices et la peur, mais aussi ce que nous avons de meilleur : l’ingéniosité, la résilience et le courage.

Je suis persuadée que nous réussirons ensemble. Merci.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Réunion de haut niveau

Pour vaincre le sida, l’humanité doit mettre fin aux inégalités qui favorisent l’épidémie

21 mai 2021

Par Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, et Tomas Tobé, membre du Parlement européen et Président du Comité du Parlement européen pour le développement

La lutte contre le VIH se poursuit quarante ans après le diagnostic des premiers cas de sida. Bien que l’humanité dispose aujourd’hui des connaissances scientifiques et de l’expertise médicale pour maintenir en vie et en bonne santé les personnes séropositives et prévenir les nouvelles infections au virus, nous accusons toutefois un retard pour mettre fin à l’épidémie du sida comme menace de santé publique d’ici 2030.

En 2019, près de 700 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes. À cela s’ajoutent 1,7 million de nouvelles contaminations au VIH, soit plus de trois fois l’objectif fixé en 2016 qui nous aurait permis de respecter l’agenda pour mettre fin à l’épidémie du sida.

Les personnes qui ont le plus besoin de médicaments, d’informations et d’outils de prévention n’y ont tout bonnement pas accès. Nous avons besoin d’une nouvelle approche qui réduit les inégalités favorisant l’épidémie du sida et met l’accent sur les personnes en privilégiant les droits humains, le respect et la dignité.

Les injustices et les inégalités sociales alimentent en effet les épidémies. Par exemple, l’épidémie du sida a un impact dévastateur sur toute une génération de jeunes femmes et de filles en Afrique subsaharienne. Dans cette région, environ 4 500 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans contractent le VIH chaque semaine et elles ont deux fois plus de risque d’être séropositives que leurs homologues masculins.

Dans le même temps, les filles et les jeunes femmes sont confrontées à des violences sexuelles et basées sur le genre, à des grossesses non désirées et à l’obligation de quitter l’école. Pourtant, l’un des moyens les plus sûrs de les protéger du VIH consiste à leur permettre de finir leur éducation secondaire, éducation sexuelle complète comprise.

Il est également extrêmement préoccupant de constater que plus de 60 % des nouvelles infections aux VIH dans le monde sont recensées parmi les populations clés (gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, toxicomanes, travailleur-ses du sexe, personnes transgenres, population carcérale et migrante) et leurs partenaires sexuel-les. À cause de la marginalisation et de la criminalisation, le droit à la santé, au bien-être et à la dignité de communautés entières et de groupes de personnes est bafoué.

Cela peut et doit changer.

La Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026 de l’ONUSIDA fournit des conseils clairs, efficaces et concrets pour créer des sociétés plus justes afin que l’humanité comble son retard pour mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici 2030.

Cette stratégie vise à mettre les personnes au centre, à éliminer les obstacles sociaux et structurels qui empêchent certaines personnes d’accéder aux services liés au VIH, à donner les moyens aux communautés de montrer la voie, à renforcer et à adapter les systèmes afin qu’ils fonctionnent pour les personnes les plus touchées par les inégalités et à mobiliser pleinement les ressources nécessaires pour mettre fin au sida.

L’Union européenne possède le poids politique, les moyens financiers et les outils réglementaires pour contribuer de manière significative à la lutte mondiale contre le VIH/sida. Le Parlement européen vient d’adopter une résolution sur l’accélération des progrès et la lutte contre les inégalités en vue d’éliminer le sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 en adéquation avec la Stratégie mondiale de lutte contre le sida.

Ce texte définit des mesures concrètes que l’UE devrait prendre pour éradiquer le sida. Il s’agit notamment de soutenir les efforts des pays partenaires pour construire des systèmes de santé solides et résilients capables de fournir une couverture de santé universelle prenant en compte le VIH, de donner la priorité à la santé dans le cadre des relations UE-Afrique et d’augmenter les investissements en faveur de l’ONUSIDA et du Fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Cette résolution vise également à mobiliser le leadership de l’UE dans la lutte contre les facteurs liés aux droits humains et aux inégalités entre les sexes qui alimentent le VIH/sida et à veiller à ce que l’UE apporte son soutien aux ripostes menées par les communautés en tant qu’éléments clés d’une réponse efficace au VIH/sida.

Le mois prochain, les pays se rassembleront au cours de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH/sida, où il est attendu qu’ils appuient le nouveau plan audacieux pour mettre fin à l’épidémie de sida, y compris en définissant de nouveaux objectifs pour 2025.

Le respect de ces objectifs permettrait de faire reculer considérablement le nombre de nouvelles infections au VIH et celui des décès liés à des maladies opportunistes. Il les ramènerait respectivement à 370 000 nouvelles contaminations et 250 000 décès en 2025. La lutte contre les inégalités qui alimentent l’épidémie du VIH sera essentielle à la réussite.

La pandémie de COVID-19 a révélé de profondes inégalités sociales et économiques, des systèmes de santé publique sous-financés et la fragilité des ripostes mondiales. Il est certain que la COVID-19 menace les avancées chèrement acquises de la riposte au VIH/sida, ainsi que d’autres progrès à venir pour mettre fin au sida d’ici 2030.

Néanmoins, les pays bénéficient également de l’infrastructure et des leçons tirées de la lutte contre l’épidémie de VIH afin de créer une riposte plus efficace aux deux pandémies. En effet, la situation actuelle nous offre une opportunité unique de transformer le droit à la santé en des systèmes fondés sur les droits, équitables et centrés sur les personnes.

Nous devons utiliser cette chance pour renforcer la solidarité internationale, notamment à l’aide d’investissements pérennes dans le développement, afin de construire des sociétés plus résilientes qui renforcent la sécurité de tou-tes.

L’UE et l’ONUSIDA partagent des valeurs fondamentales : l’humanité et l’égalité pour veiller à n’oublier personne. Le monde est encore capable de mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030, mais il n’y parviendra pas sans voir émerger des sociétés plus fortes fondées sur les principes de l’égalité des sexes, de la justice sociale et de la reconnaissance des droits humains universels, y compris des droits et de la santé sexuelle et reproductive.

Dans le cas contraire, cela mettrait en péril la vie de millions de personnes et compromettrait la mission commune consistant à mettre en œuvre l’Agenda de développement durable 2030, qui inclut l’objectif de mettre fin au sida comme menace de santé publique.

Cette tribune a été publiée pour la première fois sur theparliamentmagazine.eu

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021-2026

Déclaration de la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, concernant la décision des États-Unis d’Amérique de soutenir la levée des droits de propriété intellectuelle (ADPIC) sur les vaccins contre la COVID-19

06 mai 2021

Je salue l’annonce de la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, qui apporte son soutien à la levée des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre la COVID-19.  

Il s’agit du genre de décisions ambitieuses dont le monde a désespérément besoin, alors que nous sommes témoins de scènes d’horreur dans des pays comme l’Inde, où seules 9 personnes sur 100 ont déjà été vaccinées. À ce jour, plus de 1,1 milliard de doses de vaccin ont été administrées dans le monde, dont plus de 80% dans des pays à revenu intermédiaire élevé et élevé, et seulement 0,3% dans des pays à faible revenu.

La course est engagée pour vacciner la majorité de la population mondiale afin de réduire le nombre de victimes avant de voir émerger des variants plus virulents de la COVID-19 qui rendraient les vaccins actuels inefficaces. Plus vite nous pourrons renforcer l’approvisionnement mondial en vaccins, plus vite nous pourrons contenir le virus et moins nous aurons de chances d’assister un jour à l’apparition de variants résistant aux vaccins existants. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré : « personne n’est protégé d’une pandémie tant que tout le monde ne l’est pas. »

La  levée des ADPIC favoriserait le partage de technologies, de données, de savoir-faire, de brevets et d’autres droits de propriété intellectuelle dans le monde entier. L’annonce de l’administration américaine est un signe fort en direction des autres membres du G7 et de l’Union européenne afin qu’ils apportent aussi leur soutien à la levée des ADPIC de l’Organisation mondiale du commerce et incitent d’autres pays à placer véritablement les individus devant les profits. Cette prise de position remarquable du gouvernement américain est une étape fondamentale vers un vaccin universel.

Pour garantir que toutes et tous, partout dans le monde, aient accès à un vaccin efficace, nous avons également besoin de mettre en commun des technologies par le biais du COVID-19 Technology Access Pool de l’Organisation mondiale de la Santé, ainsi que des financements pour contribuer à instaurer un réseau de production de vaccins dans les pays en développement. Ensemble, ces trois actions peuvent permettre de créer un système durable pour vacciner l’humanité, atteindre l’immunité de groupe nécessaire et ouvrir la voie à une meilleure préparation aux pandémies futures. 

Comme nous l’avons appris au cours des 40 années de lutte contre le sida, un accès équitable aux technologies médicales est essentiel à la fois pour sauver des vies et pour réduire l’impact des maladies infectieuses sur les personnes, les communautés et les nations.

Nous remercions le président Biden et son administration pour les engagements humanitaires généreux concernant la COVID-19 et pour cette annonce.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Déclaration de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, lors de la Journée mondiale de la santé

07 avril 2021

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

7 avril 2021

Tisha (nous avons changé son nom) vit dans un bidonville d’Afrique orientale. Cette jeune femme avait déjà dépassé de trois semaines la date prévue pour son accouchement lorsqu’elle a été envoyée en urgence à la maternité de la ville.

Les soins apportés par le personnel médical ont permis à Tisha de mettre au monde un garçon en bonne santé qu’elle a appelé Okello. Mais cela n’a pas été un moment de joie pour Tisha et sa famille. L’hôpital a en effet refusé de la laisser sortir, car elle ne pouvait pas payer la facture de 30 $ pour l’accouchement.

Tisha a été emmenée sans autre forme de procès dans un service spécial de détention qui hébergeait 42 autres femmes pauvres et elle s’est vu partager un lit déjà occupé par deux femmes et leurs bébés. Tisha et Okello ne pouvaient pas sortir tant que la facture ne serait pas réglée. Or elle allait augmenter tous les jours, lui ont annoncé les infirmières. Tisha et son fils ont été retenus jusqu’à ce qu’elle trouve l’argent pour payer la facture.

Cette histoire effroyable ne fait pas figure d’exception. Faire payer les soins de santé est la forme la plus régressive pour financer le domaine de la santé. Toutefois, selon la Banque mondiale, deux tiers des pays africains continuent de facturer des redevances à tous les niveaux de la prise en charge.

Dix mille personnes meurent quotidiennement, car elles n'ont pas accès aux soins. Tous les ans, 100 millions de personnes tombent dans l’extrême pauvreté en essayant de payer des frais pour les services de santé, soit trois personnes par seconde.

Ces énormes inégalités dans la prise en charge médicale continuent de s’aggraver à l'heure où les systèmes de santé du monde entier sont de plus en plus motivés par la recherche du profit. La plupart des pays les plus pauvres du globe essaient de vendre la santé en passant par une assurance santé et des redevances. Mais comment peut-on vendre la santé à quelqu’un qui n’a même pas assez pour survivre, à quelqu’un qui n’a pas de travail et qui lutte pour trouver de quoi manger.

Nombreux sont les gouvernements à déclarer ne pas pouvoir payer pour la santé, mais ils le pourraient en réalité s’ils mettaient en place un système fiscal progressiste, empêchaient les entreprises de cacher leurs bénéfices à l’étranger et mettaient un terme aux cadeaux fiscaux. Ces pays feraient ainsi un grand pas en avant pour résorber les inégalités criantes concernant l’accès aux services publics, notamment la prise en charge médicale.

Les modèles reposant sur les profits fragmentent déjà des systèmes de santé fragilisés qui excluent de nombreuses personnes : les pauvres, les personnes LGBTI (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée), la population carcérale, les travailleurs et travailleuses du sexe, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables et de nombreux groupes marginalisés. Cette manière de financer la santé n’est pas équitable. Par ailleurs, les droits humains de groupes marginalisés se trouvent bafoués, ce qui les empêche d’accéder à des soins de santé de qualité.

Les inégalités face aux droits humains se transforment alors en inégalités de santé. Le droit UNIVERSEL à la santé est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Il y est écrit que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »

Les plus grandes avancées dans ce domaine ont souvent vu le jour en réponse à une crise d’envergure. Il suffit de penser aux systèmes de santé en Europe et au Japon suite à la Seconde Guerre mondiale ou à la manière dont le sida a favorisé l’émergence de la couverture sanitaire universelle en Thaïlande.

Aujourd’hui, aux prises à la crise de la COVID-19, les responsables du monde entier ont la possibilité de construire les systèmes de santé qui ont toujours manqué et qui ne peuvent plus attendre. Nous ne pouvons pas nous permettre de n’apporter que des changements cosmétiques, nous avons besoin d’un changement radical et transformatif. La riposte à la COVID-19 nous offre l’occasion de modifier les règles et de garantir l’égalité.

En cette Journée mondiale de la santé, faisons entendre cet appel pour garantir que la vie des personnes passe avant les profits. Demandons aux gouvernements de s’engager à garantir que toute personne, sans discrimination, aura accès à des soins de santé de qualité. Le droit à la santé est un droit humain inaliénable.

La crise du coronavirus que nous traversons aujourd’hui, à l’image des autres crises mondiales avant elle, a le potentiel de voir émerger les solutions de santé nationales et mondiales dont nous avons tant besoin. Ne ratons pas cette occasion ! 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée zéro discrimination 2021

01 mars 2021

Cette année, la Journée zéro discrimination a lieu dans un contexte particulièrement difficile.

A priori, les virus ne font pas de différence entre les gens, mais nous constatons une nouvelle fois que les crises et les sociétés le font.

La COVID-19 a creusé les failles qui traversent notre société. Nous voyons que les communautés marginalisées, celles qui avaient déjà du mal à joindre les deux bouts, souffrent le plus sur le plan économique, sont reléguées au dernier rang pour recevoir des services vitaux et servent de bouc émissaire pour la crise.

Et pourtant, une fois encore, les communautés les plus exclues sont les premières à offrir leur aide. Leur expertise s’enracine dans leurs expériences, leur empathie et leur acharnement à démontrer que la santé et la reprise peuvent atteindre tout le monde.

L’ONUSIDA apporte son soutien aux communautés du monde entier qui revendiquent l’égalité. Nous refusons résolument toutes les inégalités, qu’elles reposent sur le genre, les revenus, la race, le handicap, l’orientation sexuelle, l’ethnicité et la religion. Des telles inégalités défigurent la société et entravent la justice et la dignité.

Nous exigeons la fin de la discrimination, de la stigmatisation et de la criminalisation.

Nous invitons l’ensemble des institutions et des personnalités influentes non seulement à ne pas discriminer, mais aussi à lutter contre la discrimination.

La discrimination tue. Elle exacerbe les situations d’urgence et alimente les pandémies.

L’humanité est en retard pour éradiquer le sida à l’horizon 2030. Ce retard n’est pas imputable à un manque de connaissances, de capacités ou de moyens, mais à des inégalités structurelles qui sont autant de freins. Par exemple, des recherches montrent que les lois punitives concernant l’orientation sexuelle multiplient par deux le risque de contamination au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il est essentiel de supprimer ce type de lois pour vaincre la pandémie de VIH.

Par ailleurs, la discrimination à l’encontre des migrants, des migrantes et d’autres populations exclues stigmatisées les empêche de se faire dépister, soigner et aider pour la COVID-19. Cela est préjudiciable pour tout le monde.

Nous observons que la discrimination qui balafre nos pays a des répercussions aussi au niveau international. L’arrivée de nouveaux vaccins contre la COVID-19 s’est accompagnée d’inégalités criantes. 10 pays seulement ont administré plus de 75 % de tous les vaccins de la COVID-19, alors que plus de 130 pays n’ont pas reçu une seule dose. Pour l’Afrique du Sud, ce n’est rien de moins qu’un apartheid vaccinal. Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, « Parler de l’égalité vaccinale, c’est parler en définitive des droits humains... Le nationalisme vaccinal va à l’encontre de ce principe. » Dans le monde entier, et dans chaque pays, nous devons considérer chaque personne sur un pied d’égalité.

Mettre fin aux inégalités permettra de promouvoir les droits humains de toutes et tous, d’instaurer des sociétés mieux préparées pour vaincre la COVID-19 et les pandémies à venir, mais aussi de favoriser la reprise et la stabilité économiques.

Nous avons besoin de garantir le droit universel à la santé. Cela doit passer par des soins de santé apportés et financés par le secteur public, mais aussi accordés à tous et toutes, sans réserve ni jugement.

Nous devons collégialement signaler la discrimination dès que nous la voyons et œuvrer pour donner l’exemple.

La santé, la sécurité, l’égalité et la prospérité du monde en dépendent.

Le leadership déployé par les communautés victimes de discrimination est une source d’inspiration pour moi. Leur détermination, leur courage et leur vision sont notre étoile au firmament. Les Nations Unies sont à leur côté. Elles défendent ardemment l’égalité.

Mettons fin aux inégalités. Exigeons zéro discrimination.

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA

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JOURNÉE ZÉRO DISCRIMINATION — METTRE FIN AUX INÉGALITÉS

Message de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA, pour la Journée mondiale du sida 2020

01 décembre 2020

Cette année, la Journée mondiale de lutte contre le sida 2020 ne ressemblera pas aux éditions précédentes.

La COVID-19 menace les progrès accomplis au cours des 20 dernières années dans le domaine de la santé et du développement, y compris pour ce qui est des avancées de la lutte contre le VIH.

Elle accentue les inégalités existantes comme l’ont fait les autres épidémies avant elle.

Inégalités entre les sexes, raciales, sociales et économiques : notre monde s’enfonce dans les inégalités.

La cause du VIH a su créer une mobilisation au cours de l’année passée pour défendre nos acquis, protéger les personnes vivant avec le VIH et d’autres groupes vulnérables, et repousser le coronavirus, et je m'en réjouis.

Campagnes en faveur de la délivrance d’ordonnances pour plusieurs mois de traitement du VIH, organisation de livraisons à domicile de médicaments ou mise à disposition d’une aide financière, de nourriture ou d’un logement à des groupes à risques : les militants et militantes de la cause du VIH et les communautés touchées ont une nouvelle fois apporté la preuve de leur efficacité indispensable dans la riposte au VIH. Merci à vous !

La dynamique inhérente aux communautés, initiée par une responsabilité partagée entre leurs membres, a joué un rôle essentiel dans nos victoires contre le VIH.

Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de cette force pour surmonter les épidémies concomitantes du VIH et de la COVID-19.

Chères amies, chers amis. Dans sa riposte à la COVID-19, l’humanité ne peut pas répéter les erreurs du passé dans la lutte contre le VIH lorsque des millions de personnes vivant dans des pays en voie de développement sont mortes en attendant un traitement.

Aujourd’hui encore, plus de 12 millions de personnes attendent d’obtenir un traitement contre le VIH et 1,7 million d’infections imputables à l’absence d’accès aux services essentiels ont été enregistrées en 2019.

Voici pourquoi l’ONUSIDA milite ardemment en faveur d’un vaccin universel contre le coronavirus.

À problèmes mondiaux, solidarité mondiale.

Alors que les premiers signes d’efficacité et d’innocuité apparaissent pour des vaccins potentiels contre la COVID-19, l’espoir est permis, d’autres suivront. Toutefois, des menaces sérieuses pèsent sur leur accès équitable. Nous appelons les entreprises à partager librement leur technologie et leur savoir-faire, ainsi qu’à renoncer à leurs droits sur la propriété intellectuelle afin que le monde puisse produire à très grande échelle et à la vitesse nécessaire les vaccins efficaces pour protéger tout le monde et permettre à l’économie mondiale de se redresser.

Notre objectif pour mettre un terme à l’épidémie de sida avait déjà pris du retard avant l’arrivée de la COVID-19. Nous devons à présent mettre l’accent sur les personnes afin de remettre la riposte au sida en capacité de réussir. Nous devons mettre un terme aux injustices sociales qui exposent des personnes à un risque d’infection au VIH. Et nous devons lutter en faveur du droit à la santé. Les gouvernements n’ont aucune excuse pour ne pas investir pleinement dans l’accès universel à la santé. Des obstacles comme les redevances à payer en avance par les utilisateurs et utilisatrices écartent certaines personnes des soins et doivent être supprimés.

Les droits humains des femmes et filles doivent être respectés sans exception, quant à la criminalisation et à la marginalisation des hommes gays, des personnes transgenres, des travailleurs et travailleuses du sexe et des toxicomanes, elles doivent cesser.

Alors que 2020 touche à sa fin, le monde fourmille de dangers et les mois à venir ne seront pas faciles.

Seules une solidarité mondiale et une responsabilité partagée seront en mesure de nous aider à vaincre le coronavirus, mettre un terme à l’épidémie de sida et garantir le droit universel à la santé.

Merci.

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l'ONUSIDA

Secrétaire général adjoint des Nations Unies

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Nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida : écrire ensemble l’histoire

09 juillet 2020

La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a présenté un programme ambitieux pour remettre la riposte internationale au VIH sur les rails. Elle a pris la parole lors d’une allocution inaugurant une réunion de la Conférence internationale sur le sida 2020 portant sur la nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida de l’ONUSIDA.

« Plus tôt cette semaine, j’ai alerté que l’humanité n’atteindrait pas les objectifs internationaux de lutte contre le VIH en 2020. La nouvelle stratégie de l’ONUSIDA fournira une feuille de route pour remettre la riposte mondiale sur les rails afin d'en finir avec l’épidémie de sida d’ici 2030 », a déclaré Mme Byanyima. « La prochaine stratégie de l’ONUSIDA devra s’attaquer très clairement aux domaines où nous accusons encore un retard comme la prévention combinée et les droits humains des populations clés, ainsi que la lutte contre les vulnérabilités multiples dont sont victimes les filles et les jeunes femmes en Afrique subsaharienne. »

Cette réunion a donné l’occasion aux participant-es d’échanger avec l’ONUSIDA sur les principes et les problèmes fondamentaux que devrait aborder en priorité la prochaine stratégie mondiale de lutte contre le sida de l’ONUSIDA.

Deborah Birx, coordinatrice pour les États-Unis de la lutte internationale contre le sida et coordinatrice pour la riposte au coronavirus à la Maison Blanche, a souligné le besoin de « réunir les données, les communautés et les gouvernements afin de s’attaquer aux problèmes auxquels est confrontée quotidiennement la population. »

L'assemblée a convenu que la stratégie devra porter sur les vulnérabilités essentielles qui exposent des personnes à des risques, y compris les normes traditionnelles et de genre, les difficultés d’accès à des moyens de subsistance et à l’éducation, ainsi que l’exclusion et la marginalisation des populations clés.

« La santé ne se limite pas à elle-même. La santé a aussi à voir avec la justice sociale. Il ne suffit pas de distribuer des préservatifs aux professionnel-les du sexe si nous ne prenons pas parallèlement en compte tous les facteurs qui les empêchent de les utiliser », a expliqué Rico Gustav, directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH et président du comité stratégique du Fonds mondial.

Pour réduire les écarts, il est nécessaire d’élaborer des programmes étayés par des preuves afin qu’ils soient adaptés à la multiplicité des épidémies et des contextes. « Nous disposons des outils pour faire la différence, mais nous devons les amener au niveau local. Nous devons personnaliser davantage les solutions », a indiqué Quarraisha Abdool Karim du Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud.

L'assemblée a réclamé sans ambages que les communautés soient placées au centre de la riposte afin d’être les moteurs du changement tout en signalant la nécessité d’investir dans les communautés. Elles doivent en effet pouvoir jouer leur rôle de leader dans la riposte, demander des comptes à quiconque, aider à concevoir et réaliser des ripostes au VIH, à la tuberculose et à la COVID-19 respectant les droits humains et prenant en compte les individus, ainsi qu’atteindre les populations difficiles d’accès.

« Comment pouvons-nous nous assurer l’engagement d’autrui si les financements manquent », a souligné Lucy Wanjiku de l’association Kenya Positive Young Women Voices.

« Les communautés doivent être placées au cœur de la riposte. Autrement dit, elles doivent obtenir des financements, être impliquées dans la prise de décisions et ouvrir des espaces civiques pour nous mettre toutes et tous face à nos responsabilités », a ajouté Ludo Bok, responsable du groupe Santé et Développement du Programme des Nations Unies pour le développement.

Les intervenant-es ont demandé de réfléchir sérieusement aux changements nécessaires et à un engagement collectif pour modifier la façon dont nous luttons contre le VIH. L'assemblée a convenu du besoin de centrer le discours sur la santé en tant que droit fondamental et en tant que construction sociale. Un traitement et une prévention du VIH ne peuvent pas être fournis s’il existe toujours des inégalités d’accès aux informations, à l’éducation, aux soins de santé, à la réduction des risques, à la santé sexuelle et de la reproduction, à des moyens de subsistance stables, à des opportunités économiques, ainsi qu’à la protection contre la violence et à l’accès à la justice.

« J’ai l’impression d’une nouvelle prise de conscience de l’urgence. Nous ne pouvons pas continuer de faire comme avant tout en espérant que les résultats changent, » a conclu Mme Byanyima. « Les gens attendent de cette stratégie qu'elle donne le nouveau cap tant attendu à la riposte mondiale au sida, au Programme commun de l’ONUSIDA, ainsi qu’à l’éradication du sida dans chaque pays et dans chaque communauté. »

Objectifs 2020 : des avancées disparates. Le rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie mondiale de sida fait état d’un échec accentué par la COVID-19

06 juillet 2020

Depuis 2015, 3,5 millions d’infections au VIH et 820 000 morts supplémentaires liés au sida sont imputables à des objectifs non atteints. Elles auraient été évitées si les objectifs 2020 avaient été réalisés. La riposte pourrait également revenir dix ans en arrière au moins, si la pandémie de COVID-19 interrompt gravement les services de lutte contre le VIH.

GENÈVE, 6 juillet 2020Un nouveau rapport de l’ONUSIDA relate des avancées notables, mais marquées par de grands écarts, en particulier dans le déploiement de l’accès à la thérapie antirétrovirale. La disparité des avancées d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays empêchera d’atteindre les objectifs mondiaux de la riposte au VIH fixés pour 2020. Le rapport Agissons maintenant avertit même de la perte d’avancées et de la stagnation du progrès si nous ne faisons rien. Il souligne l’urgence pour les pays de redoubler d’efforts et d’agir sans tarder pour soigner les millions de personnes laissées de côté.

« Nous devrons mener des actions efficaces chaque jour de la décennie à venir pour remettre le monde sur la voie des objectifs 2030 et mettre fin à l’épidémie du sida », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Des millions de vies ont été sauvées, en particulier des vies de femmes en Afrique. Les nombreuses avancées enregistrées doivent être partagées avec toutes les communautés du monde. La stigmatisation et la discrimination ainsi que les inégalités généralisées sont autant d’obstacles à surmonter pour mettre fin à l’épidémie de sida. Les pays doivent écouter les preuves apportées, prendre leurs responsabilités et défendre les droits humains. »

Quatorze pays ont atteint le triple objectif 90-90-90 du traitement contre le VIH (90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes se sachant séropositives suivent un traitement antirétroviral ; 90% des personnes sous traitement antirétroviral présentent une charge virale indétectable). Alors qu’il affiche l’un des taux de prévalence parmi les plus élevés au monde, 27 % en 2019, l’Eswatini fait partie de ces pays et a même déjà dépassé ces objectifs pour atteindre le suivant : 95-95-95.

Le déploiement de la thérapie antirétrovirale a sauvé des millions de vies et évité des millions de nouvelles infections. Pourtant, 690 000 personnes sont mortes de maladies opportunistes liées au sida l’an dernier. 12,6 millions sur les 38 vivant avec le VIH n’avaient pas accès au traitement vital.

« Le sida n'est pas terminé en Côte d'Ivoire. Nous devons accélérer la mise sous traitement des personnes vivant avec le VIH et intensifier la recherche des perdus de vue. », a affirmé Eugène Aka Aouélé, Ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique de Côte d'Ivoire.

Le monde a accumulé un grand retard dans la prévention de nouvelles infections au VIH. 1,7 million de personnes a contracté le virus, soit plus du triple de l’objectif mondial. On constate des progrès en Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections au VIH ont reculé de 38 %, depuis 2010. Ces chiffres contrastent dramatiquement avec ceux d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, où les nouvelles infections au VIH ont explosé de 72 % depuis 2010. Leur nombre a également bondi de 22 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et de 21 % en Amérique latine.

Le rapport Agissons maintenant fait état d’avancées disparates délaissant trop de personnes vulnérables. 62 % environ des nouvelles infections au VIH concernent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les, comme les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel-les du sexe, les consommatrices et consommateurs de drogues et la population incarcérée, alors même qu’elles ne représentent qu’une très faible part de la population globale.

La stigmatisation, la discrimination, les autres inégalités sociales et l’exclusion forment autant d’obstacles stratégiques. Les populations marginalisées qui redoutent le jugement, la violence ou les arrestations rencontrent des difficultés à accéder aux services de santé sexuelle et de la reproduction, notamment en lien avec la contraception et la prévention du VIH. La stigmatisation des personnes vivant avec le VIH demeure monnaie courante. Au moins 82 pays criminalisent une forme de transmission du VIH, l’exposition au virus ou la non-divulgation de son statut sérologique. Le commerce du sexe relève du Code pénal dans au moins 103 pays, et pas moins de 108 pays criminalisent la consommation ou la possession de drogue destinée à une consommation personnelle.

Les femmes et les filles en Afrique subsaharienne continuent de former la majeure partie de la population concernée. Elles représentent 59 % des nouvelles infections dans la région en 2019. 4 500 adolescentes et jeunes femmes entre 15 et 24 ans contractent le VIH chaque semaine. Les jeunes femmes comptent pour 24 % des nouvelles infections au VIH en 2019, alors même qu’elles ne forment que 10 % de la population en Afrique subsaharienne.

Cependant, lorsque des services exhaustifs de lutte contre le VIH sont accessibles, le taux de transmission chute littéralement. Une couverture efficace a réduit les inégalités et le taux d’incidence des nouvelles infections au VIH en Eswatini, au Lesotho et en Afrique du Sud. Elle combine les options de prévention comme le soutien socio-économique des jeunes femmes et une couverture de traitement étendue permettant d’obtenir une charge virale indétectable chez des populations jusque là délaissées.

La pandémie de COVID-19 a lourdement perturbé la riposte au sida et pourrait continuer sur sa lancée. Une interruption totale de six mois du traitement contre le VIH entraînerait plus de 500 000 morts supplémentaires en Afrique subsaharienne l’année prochaine (2020-2021). Ce revers ramènerait le taux de mortalité lié au sida dans la région à celui de 2008. Une interruption, ne serait-ce que de 20 %, provoquerait 110 000 morts supplémentaires.

Jeanne Gapiya, Présidente de l'Association Nationale de Soutien aux Séropositifs et malades du sida au Burundi souligne que « Mettre fin à la pandémie de COVID-19 dès 2020 et à celle de VIH comme enjeux de santé public à l’horizon 2030 ne constituent pas deux combats, mais un seul et même combat : le combat pour mettre fin aux inégalités et œuvrer pour le plein respect des droits humains de toutes et de tous. »  

Pour lutter contre les épidémies conjuguées de VIH et de COVID-19, l’ONUSIDA et ses partenaires mènent une campagne mondiale en faveur d’un vaccin universel contre la COVID-19. L’appel a déjà reçu la signature de 150 responsables et spécialistes du monde entier. Il exige que tous les vaccins, traitements et tests soient libres de brevet, produits en masse et distribués gratuitement et équitablement à l’ensemble de la population.

L’ONUSIDA presse également les pays à augmenter leurs investissements pour combattre ces deux maladies. Les investissements pour riposter au VIH ont chuté de 7 % entre 2017 et 2019 et représentent 18,6 milliards de dollars US. Ce revers signifie qu’il manque 30 % au budget de 26,2 milliards de dollars US nécessaire à une riposte efficace au VIH pour 2020.

« Nous ne laisserons pas les pays pauvres passer en dernier. La protection contre ces virus mortels ne doit pas dépendre de votre compte en banque ni de la couleur de votre peau », insiste Mme Byanyima. « Nous ne pouvons pas puiser dans les financements d’une maladie pour en soigner une autre. Le VIH et la COVID-19 doivent bénéficier de financements exhaustifs pour éviter la perte massive de vies humaines. »

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Rapport

Fiche d'information

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La Directrice exécutive de l’ONUSIDA fait le bilan de la lutte contre le VIH/la COVID-19 lors de l’ouverture de la réunion du CCP

24 juin 2020

GENÈVE, le 24 juin 2020—La 46e réunion du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA s’est ouverte le 23 juin 2020. Organisé en ligne pour la première fois à cause de la pandémie de COVID-19, ce rassemblement de trois jours se composera de discussions et de réflexion sur la riposte au VIH, les liens entre les deux pandémies du VIH et de la COVID-19, ainsi que le travail du Secrétariat et du Programme commun.

Dans son discours inaugural à la réunion du CCP, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a analysé la situation du VIH/COVID-19 à la mi-2020 et a expliqué à son public en ligne que l’épidémie de VIH est toujours urgente et d’actualité.

« Même avant la COVID-19, nous étions en retard par rapport à nos objectifs pour 2020. Aujourd’hui, la crise de la COVID-19 risque de nous éloigner encore plus de notre cap », a averti Mme Byanyima. « Au titre de Programme commun, nous devons nous attaquer aux problèmes de fond pour sortir de cette crise et vaincre les deux pandémies, mais aussi encourager l’apparition de sociétés sures, justes et résilientes », a-t-elle ajouté.

Mme Byanyima a enjoint aux pays d’apprendre les leçons d'une histoire marquée par un accès inéquitable aux services de lutte contre le VIH et de les appliquer pour lutter contre la COVID-19. Elle a souligné que des millions de personnes sont mortes de maladies opportunistes alors que des médicaments existaient qui auraient pu leur sauver la vie. Réserver l’accès aux médicaments aux groupes pharmaceutiques s’est traduit par des prix que les personnes vivant dans les pays en voie de développement ne pouvaient pas se permettre.

Dans le même esprit, Mme Byanyima renouvelé son appel en faveur d’un vaccin de la COVID-19 pour toutes et tous et d’un accord international stipulant que tout vaccin ou traitement découvert pour la COVID-19 doit être mis à disposition de tous les pays. « Les pays en voie de développement ne doivent pas être exclus à cause des prix pratiqués, » a-t-elle continué.

La Directrice exécutive a également souligné l’importance accrue de l’ONUSIDA au cours d’une nouvelle pandémie et la manière unique dont son expérience et son expertise peuvent garantir que les investissements dans la riposte à la COVID-19 tirent profit des leçons vitales apprises de la riposte au VIH.

Soutenir le traitement et la prévention du VIH, travailler en première ligne avec les communautés, encourager les droits humains et l’égalité des sexes, faire campagne contre la stigmatisation et la discrimination : voici quelques-unes des missions centrales de l’ONUSIDA, a-t-elle expliqué lors de la réunion. L’ONUSIDA va poursuivre son action en respectant ces missions et aller à la rencontre des personnes les plus oubliées, mais elle va également modifier les priorités de la politique internationale et s’attaquer aux inégalités qui exposent certaines personnes à un risque plus élevé d’infection au VIH et à la COVID-19, a-t-elle poursuivi.

Passant au thème de la prochaine stratégie mondiale de l’ONUSIDA, Mme Byanyima s’est engagée à ce que cette nouvelle stratégie essentielle pensée en vue d’une meilleure riposte au VIH reflète les contributions et l’engagement les plus vastes possible, aussi bien du CCP, que de ses membres et de la communauté internationale du sida. Elle a proposé de présenter un avant-projet ambitieux lors de la 47e réunion du CCP prévue en décembre 2020 et qu’une version finale soit revue et adoptée par le CCP en mars 2021. 

Mme Byanyima a informé le CCP sur la transformation interne de l’ONUSIDA en soulignant la manière dont elle encourage les principes du leadership des femmes afin de permettre de changer la culture de l’organisation. Toute une batterie de mesures supplémentaires, notamment une refonte du système de gestion des performances et une fonction éthique indépendante, garantissant la bonne poursuite de cette transformation a été annoncée.

Mme Byanyima a terminé son allocution en rappelant les retours extraordinaires attendus des investissements dans l’ONUSIDA. Elle a indiqué qu’il est essentiel que l’ONUSIDA, mais aussi d’autres sources de financement comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ou le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida, soient financées dans leur totalité.

« La COVID-19 nous montre qu’investir dans les principes, les stratégies, l’infrastructure et l’expertise liés au VIH dépasse largement le cadre de la riposte au sida », a-t-elle conclu.

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