Santé : un accès gratuit à la santé pour tout le monde et partout

20 mai 2020

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA — Article publié à l’origine dans le World Economic Forum’s Insight Report (mai 2020)

Reconnaître la catastrophe pour la santé publique

Nous avons constaté que la probabilité de mourir de la COVID-19 dans les pays riches est fortement influencée par les déterminants socio-économiques se cachant derrière une mauvaise santé. Les pauvres vivant dans des pays pauvres seront les plus en danger, car davantage susceptibles d’être déjà malades et ces pays comptent des centaines de millions de personnes souffrant de malnutrition ou immunovulnérables. Le quart de la population urbaine mondiale qui vit dans des bidonvilles et de nombreuses personnes réfugiées et déplacées ne peuvent pas appliquer l’éloignement physique ou se laver constamment les mains.

La moitié de la population mondiale n’a pas accès aux soins de base dont elle a besoin même en temps normal. Alors que l’Italie dispose d’un médecin pour 243 habitants, la Zambie n’en a qu’un pour 10 000 personnes. Le Mali dispose de trois respirateurs par million d’habitants. En moyenne, les dépenses annuelles de santé dans les pays à faible revenu sont de 41 $ seulement par personne, soit 70 fois moins que dans les pays à revenu élevé.

La pression que la pandémie exerce sur les établissements de santé ne touchera pas seulement les personnes infectées par la COVID-19, elle aura aussi un impact sur toute personne ayant besoin de soins. Nous avons déjà observé ce phénomène par le passé. L’épidémie d’Ebola en Sierra Leone s’est ainsi accompagnée d’une augmentation de 34 % de la mortalité maternelle et de 24 % du taux de mortinatalité à cause du recul de l’accès aux soins prénatals et postnatals.

L’Organisation internationale du Travail prévoit la destruction de 5 à 25 millions d’emplois et une perte de revenus du travail chiffrée entre 860 et 3 400 milliards de dollars. Une vague d’appauvrissement rendra les traitements inaccessibles à un nombre encore plus élevé de personnes. Aujourd’hui déjà, les redevances empêchent chaque année un milliard de personnes d’accéder aux soins de santé. Cette exclusion des soins vitaux ne nuira pas seulement aux personnes directement touchées, mais elle mettra tout le monde en danger, car il est impossible de contenir un virus si des personnes ne peuvent pas se permettre de se faire dépister ou soigner.

Les confinements sans compensation, dans leur forme la plus rudimentaire, forcent actuellement des millions de personnes à choisir entre se mettre en danger ou mourir de faim. Dans de nombreuses villes de pays en voie de développement, plus de trois quarts des travailleur et travailleuses dépendent du secteur informel et gagnent leur vie au jour le jour. De nombreuses personnes qui resteront chez elles n’auront pas assez à manger et, par conséquent, elles seront beaucoup à ne pas respecter le confinement et à s’exposer au risque d’infection au coronavirus.

Nous assistons par ailleurs à des comportements similaires à ceux de la riposte au sida. Les gouvernements rencontrant des difficultés pour contenir la crise peuvent chercher des boucs émissaires, tels les migrant-es, les minorités, les populations marginalisées. En faisant ainsi, cela complique encore l’accès aux personnes, le dépistage et le traitement pour endiguer le virus. Les pays donateurs quant à eux peuvent se replier sur eux-mêmes en ayant l’impression qu’ils ne peuvent plus se permettre d’aider les autres. Toutefois, comme la COVID-19 est une menace pour tout le monde peu importe où se trouve le virus, cela se fera non seulement au détriment des pays en voie de développement, mais cela augmentera aussi la tâche des pays donateurs.

Et pourtant, malgré la douleur et la peur, cette crise nous offre une chance de faire preuve de leadership audacieux, vertueux et collaboratif pour modifier le cours de la pandémie et de la société.

Saisir la chance pour la santé publique

Contrairement à l’idée reçue qu’une riposte à une crise enlève la capacité nécessaire pour réaliser des réformes de santé importantes, les plus grandes avancées dans ce domaine ont généralement vu le jour en réponse à une crise d’envergure. Il suffit de penser aux systèmes de santé en Europe et au Japon après la Seconde Guerre mondiale ou à la manière dont le sida et la crise financière ont débouché sur la couverture sanitaire universelle en Thaïlande. Au cours de la crise actuelle, les leaders du monde entier ont la possibilité de construire les systèmes de santé qui ont toujours manqué et qui ne peuvent plus attendre.

Couverture sanitaire universelle

Cette pandémie montre également que, dans l’intérêt de tout le monde, les personnes qui ne se sentent pas bien ne devraient pas commencer par compter leurs sous avant de chercher de l’aide. Alors que la lutte continue pour museler une forme virulente de coronavirus, l’abolition immédiate des redevances dans le domaine de la santé est devenue une nécessité extrême.

La gratuité des soins de santé est vitale et pas uniquement pour lutter contre les pandémies : lorsque la République démocratique du Congo a instauré la gratuité des soins en 2018 pour affronter Ebola, la population s’est mise à utiliser beaucoup plus le système de santé à tous les niveaux. Les consultations pour cause de pneumonie et de diarrhée ont plus que doublé et le nombre de naissances à l’hôpital a augmenté de 20 à 50 %. Ces bons résultats ont néanmoins disparu dès que les soins sont redevenus payants. La gratuité des soins mettrait un terme à une tragédie sociale qui voit chaque année 100 millions de personnes tomber dans l’extrême pauvreté à cause des frais de santé.

Comme nous ne disposons pas encore de vaccin contre la COVID-19, tous les pays doivent être en mesure de contenir et d’endiguer ce virus. L’apparition de nouvelles pandémies étant inévitable, chaque pays dans le monde a ainsi besoin d’un système de santé universel solide et ininterrompu.

Les médicaments et les soins modernes financés par le denier public doivent être fournis à tout le monde, peu importe où les personnes vivent. Les gouvernements doivent intégrer aux systèmes publics les services dirigés par les communautés afin de garantir un accès universel. Cette crise révèle aussi que notre santé nécessite que le personnel de santé qui nous protège et s’occupe de nous soit aussi protégé et que l’on s’occupe de lui.

Comme la santé et la subsistance sont étroitement liées, tous les pays devront aussi renforcer leurs systèmes de protection sociale pour améliorer leur résilience. La COVID-19 rappelle au monde entier que nous avons besoin de gouvernements actifs, rendant des comptes et responsables afin de réguler les marchés, réduire les inégalités et apporter les services publics essentiels. Cela marque le grand retour de l'État.

Financer notre santé

Le fardeau de la dette avait déjà conduit de nombreux pays en voie de développement à réaliser des coupes budgétaires concernant la santé publique. Les gouvernements prêteurs, les institutions financières internationales et les acteurs financiers privés doivent prolonger les moratoires de remboursement de la dette annoncé récemment et aller encore plus loin. Ils doivent ainsi reconnaître la couverture sanitaire universelle comme bien public mondial. La proposition faite par la Jubilee Debt Campaign et des centaines d’autres organisations de la société civile met à jour le niveau d’ambition nécessaire.

Les donateurs bilatéraux et les institutions internationales de financement, y compris la Banque mondiale, doivent également proposer des subventions, pas des prêts, afin de lutter contre l’impact social et économique de la pandémie auprès des groupes les plus pauvres et vulnérables, y compris les populations travaillant dans le secteur informel et les groupes marginalisés. L’aide apportée au financement actuel du système de santé des pays en voie de développement doit être renforcée. Doubler les dépenses de santé publique dans les 85 pays les plus pauvres du monde où vivent 3,7 milliards d’habitants coûterait 159 milliards de dollars environ. Cela ne représente même pas 8 % des dernières incitations fiscales des États-Unis. Cela fait plaisir d’entendre les pays donateurs utiliser la rhétorique inspirante et sans détour d’un nouveau Plan Marshall, mais les contributions annoncées à l’heure actuelle ne suffisent pas.

Leadership économique

Le monde économique aussi a besoin d’une nouvelle forme de leadership. Cette dernière doit reconnaître que l’économie dépend de sociétés en bonne santé, ainsi que d’un équilibre sain entre le marché et l’État. Comme l’a souligné Emmanuel Macron, le président français, « ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. » La dernière décennie a en effet vu l’explosion de la commercialisation et de la mercantilisation des systèmes de santé dans le monde. Il faut y mettre un terme.

Comme l’ont indiqué 175 multimillionnaires dans une lettre ouverte publiée lors de la Réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos en 2020, l’heure est arrivée pour « les membres de la classe d’êtres humains la plus privilégiée qui ait jamais marché sur la terre » d’apporter leur soutien à des « taxes et impôts plus élevés et plus équitables sur les millionnaires et milliardaires et de contribuer à prévenir l'évasion et la fraude fiscales des particuliers et des entreprises. » Les leaders économiques responsables devraient apporter leur soutien aux réformes de l’impôt sur les entreprises, au niveau national et mondial, ce qui se traduira nécessairement par des taux d’imposition plus élevés, par la perte d’exemptions et par la fermeture des paradis fiscaux et autres niches fiscales.

Malgré les leçons apprises du sida, la monétisation de la propriété intellectuelle a engendré un système de gigantesques monopoles privés, un manque de recherches dans les maladies clés et des prix que la majorité de la population mondiale ne peut s’offrir. Les pays devront avoir recours à toute la flexibilité disponible pour garantir la disponibilité des traitements essentiels pour toute leur population et obtenir de nouvelles règles du jeu qui accordent la priorité à la santé collective sur les profits privés. Un consensus international préalable doit régner sur le fait que tout vaccin ou traitement découvert pour la COVID-19 doit être mis à disposition de tous les pays. La proposition du Costa Rica en faveur d’un « regroupement mondial des brevets » permettrait à toutes les technologies mises au point pour la détection, la prévention, le contrôle et le traitement de la COVID-19 d’être librement disponible. Ainsi, aucune entreprise ni aucun pays ne pourrait s’arroger un monopole. Les pays en voie de développement ne doivent pas être exclus à cause des prix pratiqués ou être relégués en queue de peloton pour obtenir les solutions.

La coopération internationale doit faire peau neuve et elle a besoin pour cela de leadership. La crise de la COVID-19 révèle que notre système multilatéral est injuste, dépassé et incapable de répondre aux défis d’aujourd’hui. À l’avenir, nous affronterons des menaces encore plus terribles que cette pandémie. Seul un multilatéralisme inclusif et juste nous permettra de les surmonter.

Tout le monde a besoin de tout le monde

La pandémie de COVID-19 est simultanément une crise qui aggrave les inégalités existantes et un miroir qui les révèle au grand jour.

La riposte au VIH prouve que seule une approche prenant en compte les droits et l’égalité universelle permettra aux sociétés de dépasser la menace existentielle des pandémies. La couverture sanitaire universelle n’est pas un cadeau que font les riches aux pauvres, mais un droit universel, ainsi qu’un investissement partagé pour notre sécurité et notre bien-être communs.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

L’ONUSIDA lance un appel en faveur d’un renforcement des dépenses de santé et de la protection sociale, aspect essentiel de la riposte économique à la COVID-19

17 avril 2020

 

Déclaration de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, concernant la riposte économique à la COVID-19. Allocution faite au cours d’un évènement en ligne organisé le 16 avril 2020 et coparrainé par le Global Development Policy Center et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

La COVID-19 tue. Toutefois, l’ampleur et les conséquences de la pandémie sont humaines.

Le décès de milliers de personnes et la disparition des moyens de subsistance de millions d’autres étaient évitables. Ces pertes résultent des inégalités extrêmes profondément ancrées dans notre économie mondiale.

La hausse brutale des courbes de mortalité, l’ampleur des pertes économiques et l’agitation sociale dans plusieurs pays sont le fruit de nos choix politiques, une conséquence du modèle économique que nous avons créé.

La COVID-19 a fait entrer la planète dans une phase de récession. Le Fonds monétaire international indique que les répercussions de la vague de confinement vont être plus catastrophiques que celles de la crise financière mondiale de 2008. L’Organisation internationale du Travail s’attend à ce que la COVID-19 détruise l’équivalent de 195 millions de postes à plein temps.

Comme nous l’avons appris de celle du VIH, les épidémies causent des ravages dans un monde pétri d’inégalités. Elles se gorgent de celles existantes et affectent surtout les populations les plus vulnérables et marginalisées : celles qui n’ont pas accès aux soins de santé, qui ne disposent pas de systèmes de protection sociale, de congés maladie ou qui n’ont pas d’eau pour se laver les mains. Les personnes dont le droit à la santé est bafoué sont les premières touchées et sont celles qui payent le prix le plus fort.

Lorsque les gouvernements accordent la priorité aux régimes de santé privés par rapport aux soins de santé universels financés par des deniers publics, ils font un choix et déclarent que le droit à la santé devient le privilège de quelques personnes qui peuvent se le permettre. En période d’épidémie, ce choix détermine ni plus ni moins qui va vivre et qui va mourir. Quiconque jouit du privilège d’accéder aux soins de santé survit, les autres meurent.

Les gouvernements doivent investir dans une protection sociale universelle. Les communautés pauvres du monde entier nous disent : « Si nous ne travaillons pas, nous allons mourir de faim avant même d’attraper le coronavirus. » C’est un choix auquel personne ne devrait être confronté. Cette crise sanitaire se transforme rapidement en une crise alimentaire.

Notre économie foisonne d'exemples de modèles commerciaux qui fonctionnent sur du personnel dépourvu de protection. Ces modèles exploitent la main-d’œuvre et les sous-traitants, ne les aident pas ou ne les protègent pas.

La crise climatique est une autre conséquence de notre modèle économique pernicieux qui exploite les écosystèmes dont nous dépendons. Et, ici aussi, ce sont les plus pauvres, les moins responsables de cette exploitation, qui sont touchés de plein fouet. À l’heure où je vous parle, dans le Pacifique, des populations ne luttent pas uniquement contre la COVID-19, mais sont en train de reconstruire après le passage du cyclone Harold.

Rien de tout cela n’est fortuit. C’est intentionnel. Je viens d'affirmer que nous récoltons les fruits des choix humains, mais il s’agit souvent de ceux des HOMMES. Les hommes continuent de monopoliser les conseils d’administration des entreprises et de peupler les couloirs de la politique, alors que c’est aux femmes que revient en grande majorité la tâche de s’occuper des autres. Les femmes doivent prendre soin des malades dans leur famille au cours d’une pandémie ou marcher encore plus longtemps pour trouver de l’eau potable.

Mais tout espoir n’est pas entièrement mort. Nous apercevons quelques lueurs ici ou là, et les enseignements font leur chemin. Des gens prennent conscience que la santé et la protection sociale sont importantes. Cela signifie que si nous surmontons cette crise, nous devons repartir sur de nouvelles bases, pas reprendre d’où nous étions.

Nous voyons des pays créer des impôts de « solidarité » sur les grandes entreprises et sur les riches contribuables. Nous entendons parler de l’annulation de la dette des étudiantes et étudiants, de la suppression des frais de santé, y compris des redevances, et d’une augmentation du soutien apporté aux aidantes et aidants. Voilà de nouvelles perspectives.

Néanmoins, nous voyons d’autres pays s’engager sur une tout autre voie : baisses d’impôts pour les plus riches ou sauvetage financier de grandes entreprises sans garantie que ces aides amélioreront le sort du personnel et des sous-traitants sur le terrain. Bref, nous enregistrons des signaux contradictoires.

L’enveloppe destinée à la santé et à la protection sociale doit être revue à la hausse. Cela pourrait jeter les fondements de la reconstruction, afin que cette dernière ne se limite pas à un sauvetage financier improvisé.

Nous devons sortir autres de cette crise, avec la détermination de changer de modèle économique. Nous avons besoin d’un Global Green New Deal qui incite à penser en priorité aux personnes et à la planète.

Un nouveau modèle économique qui démocratise la couverture sanitaire et la protection sociale universelles auprès de toutes et tous, qui favorise des conditions de travail décentes et paye des salaires décents, où les fruits sont distribués tout au long de la chaîne d’approvisionnement et où chaque partie prenante en profite de manière équitable. Un modèle qui respecte les engagements de l’Accord de Paris sur le climat.

Nous nous trouvons à la croisée des chemins et je prie pour que les leaders du monde entier se décident en faveur de choix différents.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 6896
bartonknotts@unaids.org

Notre action

Webinar

En Norvège, des organisations communautaires œuvrent en faveur de la santé, de la dignité et des droits

17 mars 2020

Aujourd’hui n’est pas un matin pas comme les autres pour Winnie Byanyima. La Directrice exécutive de l’ONUSIDA monte en effet dans le camping-car de l’hépatite à Oslo, en Norvège, afin d’en savoir plus sur le travail de ProLAR. Cette organisation d’aide aux toxicomanes fournit différents services, notamment un traitement de substitution aux opiacés, ainsi qu’un dépistage du VIH et de l’hépatite C. Elle milite également en faveur du changement de la législation sur les drogues, afin qu’elle soit étayée par des données probantes et implique les communautés touchées.

« Nous accueillons les toxicomanes au chaud dans un espace où ils et elles n’ont rien à craindre. Nous pouvons ainsi parler, mieux nous connaître, avant d’effectuer les tests nécessaires », explique Ronny Bjørnestad, directeur exécutif de ProLAR.

D’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, en 2019, la Norvège comptait près de 9 000 personnes consommant des drogues injectables, en particulier dans les deux plus grandes villes du pays, Oslo et Bergen. En 2015, le gouvernement norvégien avait dévoilé un plan d’action sur la toxicomanie et les addictions qui mettait l’accent sur la prévention, les interventions précoces, le traitement et la réinsertion des personnes consommant des drogues. En 2018, le Centre européen de contrôle des maladies a indiqué que seules six nouvelles infections au VIH avaient été identifiées parmi les personnes s’injectant des drogues en Norvège.

Dans la capitale norvégienne, Mme Byanyima a également visité Sjekkpunkt (Checkpoint) qui offre gratuitement et de manière anonyme aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes un service de dépistage du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles. Rolf Martin Angeltvedt, le directeur de l'organisation Helseutvalget qui chapeaute Sjekkpunkt, explique que « Sjekkpunkt ne refuse personne qui vient discuter et faire un test. Nous proposons un dépistage gratuit, anonyme et rapide. »

Au cours des dernières années, la tendance est fortement à la baisse pour ce qui est des nouvelles infections chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Norvège. Dans ce pays, le mode de transmission du VIH le plus signalé en 2018 était la transmission hétérosexuelle.

Après avoir quitté Sjekkpunkt, Mme Byanyima a rencontré des représentants d’organisations de la société civile qui se consacrent aux problématiques des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Les discussions ont tourné autour du travail du sexe, du chemsex, du vieillissement des populations, des migrations, des jeunes et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées.  En Norvège, les groupes issus de la société civile jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l’épidémie de sida, car ils viennent renforcer les efforts de prévention, de traitement et de soins.

« Les réseaux et les organisations de personnes vivant avec ou touchées par le VIH qui aident celles dans la même situation ont une importance capitale. Plus que jamais, la société civile occupe une place primordiale pour lever les barrières de l'accès à la santé, à la dignité et à la jouissance des droits humains. Je vous encourage à construire des ponts avec des organisations de la société civile actives dans d’autres régions du monde. Nous devons travailler ensemble pour inverser la tendance actuelle inquiétante marquée par le recul des libertés et le manque de financement de la société civile, sinon nous n’atteindrons pas l’objectif de mettre un terme à l’épidémie de sida d’ici 2030 », conclut Mme Byanyima.

Les ripostes efficaces aux épidémies mondiales sont celles qui placent les individus au cœur des préoccupations

12 mars 2020

L’épidémie de COVID-19 attire l’attention sur les ripostes nationales et internationales aux urgences sanitaires. Elle révèle les déficits de nos systèmes, mais aussi nos forces, et elle puise dans l’expérience précieuse apportée par d’autres ripostes comme celle contre le VIH. À l’ONUSIDA, nous savons que l’apparition du virus à l’origine du COVID-19 est source de questions et de préoccupations chez les personnes séropositives. Si nous avons appris une chose de la riposte à l’épidémie du VIH, c’est que nous devons être à l’écoute des plus touchées et apprendre de leur expérience. L’ONUSIDA continue d’être fidèle à ce précepte.

Nous ne disposons pas à l’heure actuelle de preuves irréfutables indiquant que les personnes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles de contracter le COVID-19 ou, lorsqu’elles le contractent, que leurs chances de guérison sont moins bonnes. À l’instar de la population en général, les personnes âgées vivant avec le VIH ou les personnes séropositives ayant des problèmes cardiaques ou pulmonaires sont potentiellement exposées à un risque plus élevé de contracter le virus et de développer des symptômes plus graves. Les personnes vivant avec le VIH, comme toute la population, doivent prendre toutes les mesures préventives pour minimiser leur exposition et éviter d’être infectées. Alors que le COVID-19 continue sa progression dans le monde, les recherches en cours dans des contextes à forte prévalence du VIH dans la population générale doivent faire toute la lumière sur les interactions biologiques et immunologiques entre le VIH et le nouveau coronavirus.

Mais des mesures légitimes pour contenir le virus peuvent avoir des effets pervers inattendus sur les personnes vivant avec le VIH. Par exemple, au début de l’épidémie du COVID-19 en Chine, l’ONUSIDA a mené une enquête auprès des personnes séropositives afin de connaître leurs besoins. Une étude complémentaire a montré que certaines d’entre elles commencent à rencontrer des difficultés pour obtenir le renouvellement de leur ordonnance ce qui nourrit un sentiment d’inquiétude. En réponse, l’ONUSIDA travaille avec des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des fonctionnaires afin de faciliter des livraisons spéciales de médicaments vers des points de collecte spécifiques. Un numéro d'urgence a été ouvert en Chine pour que les personnes vivant avec le VIH aient la possibilité d’exprimer leurs peurs tant que dure l’épidémie. Avec nos partenaires, nous allons également suivre de près les évolutions au sein des chaînes d’approvisionnement internationales. Nous voulons ainsi garantir que les stocks de produits médicaux essentiels continuent de parvenir à celles et ceux qui en ont besoin, mais aussi maintenir au minimum les perturbations au niveau de la production de principes pharmaceutiques actifs.         

L’ONUSIDA enjoint aux pays de préparer leur riposte au COVID-19 afin de garantir que les personnes vivant avec le VIH puissent accéder sans problème à leur traitement. Les pays doivent de toute urgence mettre totalement en œuvre les lignes directrices actuelles de l’Organisation mondiale de la Santé sur le traitement du VIH pour que la plupart des personnes séropositives disposent de trois mois de traitement, au minimum. Cette mesure permettra ainsi de délester les établissements de soins en cas d’arrivée du COVID-19, mais aussi de garantir que toutes et tous puissent poursuivre leur traitement sans interruption et sans avoir à s’exposer à un risque plus élevé d’infection au COVID-19 lors de la collecte de leurs médicaments.

La riposte au sida a dispensé une leçon fondamentale: la stigmatisation et la discrimination sont non seulement injustifiables, mais contreproductives, aussi bien pour la propre santé des individus que pour la santé publique en général. C’est la raison pour laquelle l’ONUSIDA apporte son soutien aux campagnes visant à réduire la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des victimes du COVID-19. La stigmatisation et la discrimination n’ont jamais permis de mettre un terme à une menace de santé. Notre riposte au COVID-19 doit puiser dans les enseignements tirés de la lutte contre le VIH. Nous devons les écouter, instaurer la confiance et maintenir les échanges entre elles et les autorités sanitaires, même avant que l’épidémie ne sévisse.

Nos plus grandes victoires contre le VIH ont eu lieu dans les pays qui luttent efficacement contre la stigmatisation et la discrimination. Cela favorise le dépistage au sein de la population et, le cas échéant, l’obtention d’un traitement. Utilisons les canaux de communication recommandés par les spécialistes de la santé publique pour être à l’écoute des victimes du COVID-19 et puiser dans leur vécu afin de renforcer notre riposte au virus.  

Les décès imputables à l’épidémie de COVID-19 sont une tragédie. Mes condoléances vont aux familles et aux proches des défunts. Mais si nous agissons judicieusement, la communauté internationale et chaque pays utiliseront cette expérience pour continuer à renforcer les systèmes de surveillance et réaliser des investissements adaptés dans les infrastructures de santé aussi bien au niveau international que national. L’ONUSIDA enjoint aux gouvernements et aux fonctionnaires de la santé dans le monde entier de ne pas attendre pour mettre en place des programmes d’éducation publics portant sur les mesures pratiques pour limiter la transmission et la propagation du virus à l'échelle locale.

Nous devons impérativement adopter une stratégie mettant l’accent sur les individus. Chacune et chacun a droit à la santé, notre meilleur rempart contre les épidémies mondiales.

Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA

En savoir plus

Droits de l'homme

Apporter des services liés au VIH aux groupes marginalisés de Papouasie-Nouvelle-Guinée

11 mars 2020

On estime que 45 000 personnes environ vivent avec le VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La plupart d’entre elles appartiennent à des groupes marginalisés notamment les travailleuses du sexe ou d’autres femmes échangeant des faveurs sexuelles contre de l’argent, des biens et leur protection, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les femmes transgenres. Toutefois, moins de la moitié des personnes appartenant à ces groupes vulnérables a déjà fait un test pour connaître son statut sérologique.

En novembre 2018, l’ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que d’autres partenaires ont mis en place un nouveau programme de proximité dans la capitale, Port Moresby. L’objectif était de réduire l’impact du VIH parmi ces groupes en cartographiant l’épidémie et en élargissant la portée des services de prévention et de traitement du VIH. Dans le cadre de ce projet, plusieurs équipes de proximité ont été créées pour faire connaître ces services afin d’augmenter leur utilisation, mais aussi, le cas échéant, pour amener les personnes vers les services de prévention et de soin du VIH.

Entre le début du projet et avril 2019, ces équipes ont rencontré 5 000 personnes et testé 3 000 d’entre elles. Elles ont fourni des conseils et de l’aide afin que chaque personne comprenne le résultat de son test.

« J’aime me rendre dans des endroits où le test du VIH n’a jamais été proposé », explique un membre de l’une des équipes de proximité. « Ce qui me motive, c’est de rencontrer des jeunes filles et de les aider en m’assurant qu’elles prennent leurs médicaments. »

Les membres de ces équipes sont parfois la cible de harcèlement au cours de leur travail. Ils quittent alors leur uniforme officiel pour être en civil afin que leur interlocuteur se sente plus en confiance pour leur parler. Malgré cela, ils estiment que leur travail est extrêmement gratifiant.

« J’ai perdu des amis des suites du sida. Cela me motive à poursuivre dans cette voie », déclare un autre membre. « Je m’implique encore plus dans mon travail lorsque je vois que nous évitons de perdre quelqu’un d’autre à cause de cette maladie. »

Les groupes de proximité sont dirigés par des membres de groupes marginalisés, ce qui est essentiel pour gagner la confiance et la collaboration de la communauté. Par ailleurs, les responsables apportent des formations, de l’aide et des conseils au personnel travaillant quotidiennement sur le terrain afin que leur action soit le plus efficace possible.

Ce programme de proximité sauve des vies. Un autre membre sur le terrain se souvient avoir réussi à persuader une personne transgenre d’essayer un traitement suite à un test positif. 

« Il m’a dit que parce qu’il était transgenre, il ne voulait parler qu’à un ami, et quand il m’a vu, il a su que j’étais un ami. Plus tard, il est venu avec son compagnon pour qu’il se fasse lui aussi dépister. »

« Ce programme montre ce qui est de l’ordre du possible lorsque nous accordons notre confiance aux services et aux programmes du VIH dirigés par les communautés », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, au cours d’une discussion avec le personnel de proximité organisée pendant sa visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed. « Ces groupes de proximités sont des héros qui sauvent des vies. »

Le programme de proximité est également rentable et on s’attend à ce qu’il fasse économiser des centaines de milliers de dollars au cours des deux prochaines années.

Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée zéro discrimination et de la Journée internationale des femmes

01 mars 2020

Mon travail en tant que Directrice exécutive de l’ONUSIDA consiste à guider l’action des Nations Unies dans leur lutte contre le sida. Moi aussi, j’ai perdu des membres de ma famille des suites du sida. Cela me touche personnellement.

Mon vécu ainsi que notre expérience collective au sein des Nations Unies m’ont appris une chose : la lutte contre le sida est indissociable des luttes en faveur des droits des femmes et contre toutes formes de discrimination.

Pour mettre un terme au sida, nous devrons aussi nous attaquer aux injustices sociales et économiques qui le favorisent, mais aussi encourager l’innovation scientifique à porter davantage sur les besoins réels des femmes, des filles et des personnes vivant avec le VIH et exposées au virus.

Dans le monde, le sida reste la première cause de mortalité des femmes âgées de 15 à 49 ans. Si nous voulons mettre fin au sida à l’horizon 2030, nous devons éradiquer la violence, les inégalités et l'insécurité basées sur le genre et garantir que les femmes et les filles disposent du même accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi que les hommes et les garçons.

Nous devons transformer nos sociétés pour qu’il n’y ait pas de citoyennes et de citoyens de seconde classe et pour que les droits humains de quiconque soient respectés. Nous n’arriverons pas à vaincre le sida tant que des communautés marginalisées, notamment les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles ou consommant des drogues injectables, ou encore les professionnel(les) du sexe, vivront dans la peur de l’État ou de violences et mauvais traitements que la société ne réprouve pas.

Il existe un lien entre vaincre le sida et s’attaquer à toutes les autres formes de discrimination.

Je souhaite remercier le courage et la détermination de tous les mouvements en faveur de la justice sociale. Ils sont les véritables pionniers de cette lutte.

Je vous rends hommage.

Le féminisme, les droits humains et l’absence de discriminations sont des valeurs profondément ancrées à travers le monde : elles sont l’expression de notre humanité, de notre reconnaissance que je suis parce que tu es. Ces valeurs sont centrales à la lutte pour vaincre le sida.

Mettons un terme au sida, car cela est possible.

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l’ONUSIDA

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Zéro discrimination envers les femmes et les filles

Pleins feux sur…les discriminations liées au VIH envers les femmes et les filles

Fiche d’information

Campagne

La santé ne devrait pas être le seul privilège des riches : le droit à la santé est universel

20 janvier 2020

L’éradication de l’évasion fiscale et la mise en place d’une imposition progressive peuvent combler le manque de financements publics dans le domaine de la santé. Par ailleurs, la santé et le développement devraient être à l’abri de l’impact croissant de la dette

DAVOS/GENÈVE, le 21 janvier 2020—L’ONUSIDA appelle les gouvernements à concrétiser le droit à la santé pour tous en canalisant les investissements publics vers le secteur de la santé. Aujourd’hui, la moitié au moins de la population mondiale n’a pas accès aux services essentiels de santé. Toutes les deux minutes, une femme meurt en couches. Parmi les populations défavorisées, on retrouve les femmes, les adolescent(e)s, les personnes vivant avec le VIH, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les consommateur(rice)s de drogues injectables, les personnes transgenres, les migrant(e)s, les réfugié(s) et les pauvres.

« Les pauvres voient le droit à la santé leur échapper et les personnes essayant de sortir de la pauvreté sont écrasées par des frais de santé d’un niveau inacceptable. Les 1 % les plus riches bénéficient de soins à la pointe de la science, alors que les pauvres luttent rien que pour avoir accès aux soins de base », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.

Près de 100 millions de personnes tombent dans l’extrême pauvreté (qui correspond à moins de 1,9 $ par jour pour vivre), car elles doivent s’acquitter de soins de santé et plus de 930 millions de personnes (12 % environ de la population mondiale) dépensent 10 % de leur budget au moins pour des soins de santé. Dans de nombreux pays, des personnes n’ont pas accès aux soins de santé ou ces derniers sont de mauvaise qualité à cause de redevances qu’ils ne peuvent pas se permettre. Par ailleurs, la stigmatisation et la discrimination bafouent le droit à la santé des pauvres et des personnes vulnérables, en particulier les femmes.

Chaque semaine, dans le monde entier, 6 000 jeunes femmes sont infectées par le VIH. En Afrique subsaharienne, quatre nouvelles infections sur cinq chez les adolescents touchent une fille et, dans la région, les maladies opportunistes sont la première cause de décès des femmes en âge de procréer. Malgré des progrès importants pour réduire la mortalité imputable au sida et les nouvelles infections au VIH, 1,7 million de personnes ont été contaminées en 2018 et près de 15 millions attendent toujours de recevoir un traitement.

« Un secteur de la santé financé par des fonds publics est le meilleur moyen de réduire les inégalités sociales », a indiqué Mme Byanyima. « Lorsque l’enveloppe allouée au secteur de la santé est supprimée ou inadaptée, les pauvres et les personnes en marge de la société, en particulier les femmes et les filles, sont les premiers à perdre leur droit à la santé et ils doivent assumer seuls les soins pour leur famille. »

Fournir à tout le monde des soins de santé est un choix politique que trop de gouvernements ne font pas. La Thaïlande a réduit le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans à 9,1 pour 1 000 naissances vivantes. Ce taux est de 6,3 pour 1 000 aux États-Unis d’Amérique, alors que le produit intérieur brut par habitant de la Thaïlande est 90 % inférieur à celui des États-Unis. La Thaïlande a réussi cette prouesse en mettant en place un système de santé reposant sur des financements publics. Ce dernier permet à chaque citoyen du royaume d’avoir accès aux services de santé fondamentaux quel que soit son âge, et ce, sans faire d’exception.

En Afrique du Sud, seules 90 personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale en 2000. Elles étaient plus de 5 millions en 2019. Le pays dispose à présent du plus grand programme de traitement du VIH au monde. Des pays comme le Canada, la France, le Kazakhstan et le Portugal disposent de systèmes de santé financés fortement par des deniers publics, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays riches.

Dans de nombreux pays, les investissements en matière de santé restent très faibles par rapport au produit intérieur brut. La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement estime que l’évasion fiscale et le transfert de bénéfices par les grandes entreprises font perdre tous les ans entre 150 et 500 milliards de dollars aux pays en voie de développement. Si cet argent était investi dans la santé, le budget de la santé triplerait dans les pays à faible revenu et doublerait dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Mais la course que se livrent les entreprises à celle qui payera le moins d’impôts prive les pays en voie de développement de revenus oh combien nécessaires qui auraient pu servir à offrir des services de santé à la masse des citoyens. On estime que les innombrables aides fiscales causent une perte annuelle de 9,6 milliards de dollars aux pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

« Il est inacceptable que les riches et les grandes entreprises se soustraient à l’impôt et que le commun des mortels le paye de leur santé », s’est indignée Mme Byanyima. « Les multinationales doivent payer leur part de taxes et d’impôts, protéger les droits des employés, garantir l’égalité salariale entre les sexes et fournir des conditions de travail sans danger à tous, en particulier aux femmes. »

Le spectre de la dette menace l’économie, la santé et le développement en Afrique. Il se traduit aujourd’hui par un recul important des dépenses sociales afin d’assurer le remboursement de la dette. Selon le Fonds monétaire international, en avril 2019, la moitié des pays à faible revenu en Afrique étaient surendettés ou proches du surendettement. Parmi eux, la Zambie a réduit de 27 % ses investissements dans le domaine de la santé et a augmenté de 790 % le service de sa dette entre 2015 et 2018. On assiste à une évolution similaire au Kenya où le service de la dette a augmenté de 176 % et les investissements de santé ont baissé de 9 % entre 2015 et 2018. « Il est urgent de gérer la dette tout en protégeant la santé des personnes. Il s’agit de garantir que les nouveaux financements soient destinés à des investissements sociaux, que le remboursement de la dette fasse éventuellement l’objet d’un moratoire afin de permettre à l’économie de reprendre son souffle et que la dette soit restructurée à l’aide d’un mécanisme coordonné en vue de protéger les dépenses allouées au VIH, à la santé et au développement », a déclaré Mme Byanyima.

Une mauvaise santé va souvent main dans la main avec le non-respect des droits de l’homme. Selon la Banque mondiale, plus d’un milliard de femmes ne bénéficient pas d’une protection juridique contre les violences domestiques et près de 1,4 milliard de femmes ne sont pas protégées par la loi contre les violences économiques au sein du couple ou de la famille. Dans 65 pays au moins, les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont un crime. Au cours des dernières années, certains pays ont intensifié les mesures répressives et les restrictions visant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles. Le commerce du sexe est une infraction pénale dans 98 pays. 48 pays et territoires continuent de limiter d’une manière ou d’une autre l’entrée, le séjour et la résidence sur leur sol à cause du VIH. Une étude récente portant sur la réglementation du commerce du sexe dans 27 pays arrive à la conclusion que la décriminalisation de certains aspects du travail du sexe réduit considérablement la prévalence du VIH chez les travailleur(se)s du sexe.

Dans 91 pays, les adolescents ont besoin de l’accord de leurs parents pour faire un dépistage du VIH et, dans 77 pays, pour accéder aux services de santé de la reproduction et sexuelles. Ces réglementations empêchent cette population de se protéger contre une infection au VIH. En Afrique orientale et australe, cela se traduit par une incidence du virus deux fois plus élevée chez les jeunes femmes et les filles par rapport aux hommes et aux garçons de leur âge.

« Au cours de la prochaine décennie, nous pouvons mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique et offrir une couverture sanitaire universelle. Pour cela, les gouvernements doivent répartir l’imposition de manière équitable, fournir des soins de santé de qualité financés par des sources publiques et assurer l’égalité des sexes pour tous. C’est possible », a conclu Mme Byanyima.

Cette année, l’ONUSIDA participe à plusieurs points au programme de la Réunion Annuelle du Forum Économique Mondial de Davos en Suisse. Elle mettra en avant l’urgence pour les gouvernements de remplir leurs engagements afin de faire de la couverture sanitaire universelle une réalité tout en n’oubliant personne.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA incite l’Ouganda à plus d’effort au niveau national

09 janvier 2020

La nouvelle Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, s’est rendue dans son pays natal, l’Ouganda, pour un voyage de travail.

Au cours d’une rencontre avec la ministre de la Présidence, Esther Mbayo, elle a salué les efforts fournis par le Président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, en faveur de la riposte au VIH. Elle a toutefois souligné qu’il manquait encore 7 milliards de dollars pour financer la riposte mondiale au sida et que, par conséquent, il était nécessaire d’intensifier les efforts au niveau national. « Aujourd’hui, la riposte au sida de l’Ouganda est financée à 93 % par des moyens externes », a-t-elle expliqué. « Nos amis nous aident à rester en vie, mais nous ne pouvons pas dépendre d’eux à tout jamais. »

Elle a ajouté que de nombreux pays africains, notamment l’Ouganda, vont devenir des économies à revenu moyen ce qui s’accompagnera d’un recul de l’aide internationale. Toute la journée, elle a répété le même message que ce soit au personnel des Nations Unies, aux parties prenantes et aux partenaires : trouver des solutions pour pallier la stagnation des financements, mais aussi réduire l’utilisation inefficace et à mauvais escient des moyens financiers ainsi que la corruption.

Par ailleurs, Mme Byanyima a souligné l’importance d’accorder une attention particulière aux femmes et aux filles en Afrique. « Il reste encore fort à faire pour combattre les inégalités basées sur le genre et mettre fin aux violences qui y sont liées », a-t-elle continué.

En Afrique orientale et australe, les filles et les jeunes femmes ont deux fois plus de chances d’être contaminées par le VIH que leurs homologues masculins. En Ouganda, la prévalence générale du VIH atteint 5,7 % et 34 % des nouvelles infections touchent les jeunes âgés de 15 à 24 ans.

Mme Byanyima a également encouragé l’Ouganda à protéger les droits de l’homme de tout un chacun et à supprimer la législation actuelle sur les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Elle a par ailleurs déclaré que les gouvernements ne devraient pas discriminer et empêcher l’accès aux soins de santé aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi qu’aux travailleur(se)s du sexe.

Au cours d’une réunion avec des membres de la société civile, Mme Byanyima les a encouragés à se faire entendre : « Vous êtes la voix des citoyens et vous devez demander des comptes au gouvernement et aux autres acteurs. »

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA présente sa vision au Conseil de l’ONUSIDA

13 décembre 2019

GENÈVE, le 13 décembre 2019—Winnie Byanyima a présenté ses priorités pour 2020 au cours de sa première allocution devant le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) depuis sa nomination au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA. Elle a signalé que « la riposte mondiale au VIH et le Programme commun forment l’un des meilleurs exemples de l’importance du multilatéralisme et de la solidarité internationale », avant d’ajouter que « l’année 2020 nous donne l’occasion de réfléchir sur la manière d’améliorer davantage le travail du Programme commun. »

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA a déclaré que son organisation renforcera son action dans quatre domaines : les femmes et les filles en Afrique ; la défense des droits de l’homme pour tous ; transférer la science, l’innovation et la technologie aux populations ; le financement de la riposte mondiale au sida.

Mme Byanyima a pris note des avancées considérables réalisées dans le cadre de la riposte au sida, mais elle a indiqué au Conseil que, malgré les progrès importants enregistrés par certains pays et certaines régions, le monde ne parviendra pas à l’objectif général de 75 % de réduction des nouvelles infections du VIH d’ici fin 2020. Au cours de la 45e réunion du CCP qui s’est tenue jusqu’à hier, les pays ont été invités à renforcer leurs investissements en faveur de la prévention du VIH et d’investir pas moins d’un quart de l’enveloppe allouée au VIH dans des programmes de prévention.

Le CCP a également demandé d’entreprendre un examen de la Stratégie 2016–2021 de l’ONUSIDA, de sa mise en œuvre et des résultats obtenus. Les conclusions seront analysées au cours d’une consultation auprès de nombreux acteurs et seront présentées lors de la prochaine réunion du Conseil prévue en juin 2020. Elles formeront un élément constitutif de la nouvelle stratégie de l’ONUSIDA.

« L’élaboration de la prochaine stratégie reposera en grande partie sur des données et des consultations. Elle impliquera le personnel de l’ONUSIDA, nos coparrainants, la société civile, des personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus, des jeunes, des institutions religieuses, des ministères de la Santé, des Finances et de l’Égalité des sexes, des parlementaires, la communauté scientifique, des donateurs et le secteur privé », a indiqué Mme Byanyima.

Dans son discours d’ouverture devant le CCP, Mme Byanyima a abordé les défis et les opportunités attendus au cours des 13 mois qui restent avant la fin 2020 (il s’agira d’ici là d’atteindre plusieurs objectifs de prévention, de traitement et autres liés au VIH), et au cours des 11 années à peine d’ici 2030, date à laquelle le monde s’est engagé à mettre fin au sida.

Mme Byanyima a indiqué que sa priorité ira au meilleur atout de l’ONUSIDA : son personnel. « Beaucoup a déjà été fait, mais il reste encore fort à faire. Nous devons continuer à œuvrer pour restaurer la confiance au sein de notre personnel et avec nos partenaires externes, mais aussi pour changer la culture de l’organisation afin que l’ONUSIDA ne tolère plus jamais les abus de pouvoir, que ce soit sous la forme de harcèlement, sexuel ou non, ou d’intimidations. L’organisation doit faire en sorte que son personnel se sente en sécurité et n’ait pas peur de parler. »

Le CCP, se référant à l’examen récent du Corps commun d’inspection portant sur la gestion et l’administration de l’ONUSIDA, a salué la volonté de Mme Byanyima de mettre en place un point à l’ordre du jour annuel du CCP. Il consistera à aborder les audits internes et externes, l’éthique et d’autres aspects touchant à la reddition de comptes.

Mme Byanyima a par ailleurs rendu hommage à Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA chargée de la gestion et de la gouvernance, qui quittera l’organisation début 2020. Elle l’a remerciée d’avoir aidé l’ONUSIDA à traverser la dernière crise touchant à la réputation de l’organisation et pour avoir facilité le passage de bâton. Elle lui a souhaité de réussir dans tous ses projets et elle a fait l’éloge de Mme Carlsson pour avoir lancé des réformes ô combien nécessaires au niveau de la gestion et de la gouvernance, assuré la protection et le soutien des membres du personnel victimes d’harcèlement et d’abus de pouvoir, mais aussi pour avoir dirigé l’entrée en vigueur du Plan d’action pour l’égalité des sexes et du Plan d’action pour la gestion de l’ONUSIDA.

La délégation de l’organisation non gouvernementale du CCP a, quant à elle, mis en avant un rapport sur la couverture sanitaire universelle. Ce dernier souligne le rôle des organisations communautaires en tant que partenaires et acteurs essentiels de l’élaboration et de la mise en œuvre de la CSU. Le CCP a également demandé à l’ONUSIDA à aider aussi à l’avenir les pays à garantir la fourniture de services complets du VIH ou leur déploiement et leur accessibilité dans le cadre du programme de la couverture sanitaire universelle.

La dernière journée de la réunion a été entièrement dédiée au thème de la réduction de l’impact du sida chez les enfants et les jeunes. Elle a tiré la sonnette d’alarme sur le ralentissement inquiétant de l’élimination des nouvelles infections chez les nourrissons et de l’apport d’un traitement efficace aux enfants âgés de 0 à 14 ans afin qu’ils puissent s’épanouir. Le CCP a participé à des tables rondes sur l’importance du leadership des jeunes en vue de transformer la riposte au VIH en des stratégies globales.

Des représentants des États membres des Nations Unies, d’organisations internationales, de la société civile et des organisations non gouvernementales ont participé à cette session de trois jours présidée par la Chine ; les États-Unis d’Amérique officiaient aux fonctions de coprésidence et le Bélarus au poste de rapporteur.

Les décisions du CCP sont disponibles à l’adresse https://www.unaids.org/fr/whoweare/pcb/45.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Media
tél. +41 22 791 4237
communications@unaids.org

PCB-45 meeting

Access all documents

Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle

12 décembre 2019

12 décembre 2019

À l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle, j’affiche ma solidarité avec tous ceux qui n’ont pas accès aux services de santé dont ils ont besoin. Aujourd’hui, 10 000 d’entre eux mourront. Toutes les deux minutes, une femme mourra en accouchant. Et chaque seconde, trois personnes tomberont dans l’extrême pauvreté à cause de frais de santé à leur charge. Aujourd’hui, les personnes ayant le plus besoin de soins de santé sont celles qui ont le moins de chance de les obtenir. Cela doit changer, et rapidement.

La couverture sanitaire universelle est un droit de l’homme qui appartient à tous sur notre planète. Tout un chacun a le droit d’accéder à des services de santé de qualité sans être confronté à des difficultés financières, et ce, peu importe son identité ou son lieu de résidence. Il s’agit d’un engagement historique pris par les États membres des Nations Unies dans la déclaration politique signée au cours de la première réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle en septembre dernier.

La couverture sanitaire universelle joue un rôle central à notre époque et pour la riposte au sida, car nous n’obtiendrons pas de meilleurs résultats dans le domaine de la santé sans lutter en premier lieu contre les inégalités. Nous saurons que la couverture sanitaire sera devenue véritablement universelle lorsque nous constaterons une amélioration de la situation sanitaire et l’élimination de l’inégalité inacceptable dans les résultats obtenus en matière de santé pour les populations les plus marginalisées. Nous le saurons le jour où le coût d’un traitement ne forcera plus un parent à choisir quel enfant sauver.

Chaque année, 100 millions de personnes sont poussées dans l’extrême pauvreté et 900 millions ont de graves difficultés à payer leurs soins de santé. Ces chiffres augmentent à une vitesse alarmante malgré les engagements pris pour les réduire. L’Afrique connaît la croissance la plus rapide. Plus des deux tiers des pays de ce continent continuent de faire payer les utilisateurs, quels que soient les soins. Cela doit changer. Ces frais enferment les personnes, en particulier les femmes et les enfants, dans un cercle vicieux fait de pauvreté, de maladie et de détresse. Il est injuste d’obliger des personnes à choisir entre manger, aller à l’école ou accéder aux services de santé dont elles ont besoin. Garder des patients dans des hôpitaux trop chers pour leurs moyens est une violation des droits de l’homme. La couverture sanitaire universelle doit supprimer les barrières financières empêchant d’accéder aux soins de santé. Pour garantir le respect des droits et des vies, les soins de santé de qualité doivent être mis à disposition de tous là où ils en ont besoin.

Mais la couverture sanitaire universelle ne doit pas se cantonner au secteur de la santé. Elle doit s’attaquer aux facteurs sociaux, économiques et structurels affectant la santé, comme la pauvreté, l’absence d’éducation formelle, les inégalités entre les sexes et la violence basée sur le genre. De même, elle doit veiller à ce que des barrières légales ou des stigmatisations et des discriminations n’excluent pas les populations clés et vulnérables d’accéder aux services de santé.

La riposte au sida nous apprend que les organisations dirigées par une communauté sont essentielles à tout système de santé efficace. Au cours de la Journée mondiale de lutte contre le sida organisée récemment, nous avons demandé de reconnaître le rôle indispensable joué par les organisations communautaires. Aujourd’hui, plus de 24 millions de personnes ont accès à un traitement contre le VIH. Nous le devons tout particulièrement à ces organisations qui militent, fournissent des services et demandent des comptes aux systèmes en place.

La couverture sanitaire universelle doit financer et inclure les services en provenance des communautés afin d’enregistrer des résultats de santé mesurables. Les organisations communautaires doivent jouer un rôle central, mais aussi être impliquées à chaque étape de la gouvernance, de la planification, de la mise en œuvre, du suivi, du reporting et de la recherche en matière de santé.

En faisant mien le thème de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle 2019, « Réalisons nos promesses », j’appelle les gouvernements et les organisations communautaires à entretenir la dynamique née de l’engagement pris dans la déclaration politique et de collaborer pour proposer des services de santé de qualité et équitables qui profitent aux personnes dans le besoin et améliorent leur bien-être. Cela est essentiel aussi bien pour mettre fin au sida que pour parvenir aux Objectifs de développement durable.

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l’ONUSIDA

Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Geneva
Anne-Claire Guichard
tél. +41 22 791 2321
guicharda@unaids.org

Contact

UNAIDS Media
tél. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org

Pages