Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme

10 décembre 2019

Les droits de l’homme sont essentiels pour mettre fin au sida. Ils sont au cœur de chaque lutte que nous avons menée et de chaque succès obtenu depuis le début de l’épidémie.

Si nous n’avions pas revendiqué nos droits de l’homme et demandé sans cesse qu’ils forment un pilier de la riposte au sida, nous n’aurions pas aujourd’hui 24 millions de personnes sous traitement, ni 80 % des personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut sérologique. Les populations vulnérables et marginalisées, et les personnes vivant avec le VIH n’auraient pas non plus accès à des soins de santé sans craindre d’être stigmatisées ou la possibilité de demander des comptes aux gouvernements.

Mais la riposte au sida n’est pas arrivée à son terme et les droits de l’homme sont toujours entravés. L’épidémie de VIH se nourrit toujours des inégalités, de la stigmatisation, de la discrimination et de la violence. Les personnes sont davantage exposées à un risque d’infection et sont moins susceptibles de se faire dépister ou de suivre un traitement dans les régions où leurs droits sont bafoués.

Aujourd’hui, 54 % des nouvelles infections dans le monde touchent les populations clés, ce chiffre monte à 75 % lorsque l’Afrique subsaharienne n’est pas prise en compte. En 2018, tous pays confondus, 6 000 adolescentes et jeunes femmes ont été infectées par le VIH chaque semaine. Je vais être franche. Ces communautés ne sont pas oubliées. Des lois, des politiques et des pratiques sont élaborées, promulguées et mises en œuvre pour en faire des citoyens de seconde classe.

Les femmes sont reléguées dans les populations clés par des formes croisées de discrimination et d’inégalités. Elles sont alors soumises à des vulnérabilités et des barrières qui leur sont propres. Nous savons, par exemple, que les consommatrices de drogue sont surreprésentées dans l’univers carcéral et sont plus susceptibles d’être porteuses du VIH que leurs homologues masculins.

Des lois pénales dressent des barrières dures et implacables aux travailleur(se)s du sexe, aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et aux personnes transgenres ou consommant de la drogue. Elles renforcent la stigmatisation et la discrimination, ce qui empêche ces groupes de recourir aux services de réduction des risques et de dépistage, mais aussi au traitement et à la prévention du VIH. Elles interdisent aux communautés de se coordonner et de collaborer, isolent et rendent invisibles des pans de la société et renforcent la violence.

Ces lois affectent des vies, ainsi que le droit à un traitement égal, à la santé, à la vie privée, à avoir une famille et même tout simplement à vivre de personnes et de communautés.

Pourtant, nous pourrions changer cela en un coup de crayon. Par exemple, décriminaliser le commerce du sexe réduit potentiellement de 33 % à 46 % les nouvelles infections parmi les travailleur(se)s du sexe et leurs partenaires sur 10 ans. De nouvelles données en Afrique subsaharienne prouvent que les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et qui connaissent leur statut sérologique positif étaient trois fois plus nombreux dans les pays où la législation est plus clémente envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles. Quant aux nations qui ont décriminalisé la consommation de drogue et fournissent des programmes de réduction des risques, elles ont vu les nouvelles infections au VIH chuter parmi les utilisateur(rice)s.

Nous n’avons plus besoin de nouvelles preuves, mais de leadership, de volontarisme politique et d’actions.

La première obligation d’un pays envers les droits de l’homme est le « respect » : il a l’obligation de respecter les droits de l’homme individuels, pas de les violer. En maintenant en vigueur des lois pénales discriminatoires, nous n’arrivons même pas à franchir le premier obstacle.

La loi devrait protéger les plus vulnérables, pas les persécuter. Elle se doit de soutenir les efforts en matière de santé publique et des droits de l’homme, pas de les saboter.

En cette Journée internationale des droits de l’homme, j’invite chacun d’entre nous à passer au crible sa propre législation et à créer un système judiciaire qui protège les droits de l’homme des personnes oubliées, au lieu de les bafouer.

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l’ONUSIDA

Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Discours de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA à Orkney, dans la province sud-africaine du Nord-Ouest

01 décembre 2019

Je suis honorée et très heureuse d’être ici parmi vous à Orkney, dans la province sud-africaine du Nord-Ouest, pour passer ma première Journée mondiale de lutte contre le sida depuis ma nomination au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA.

Merci beaucoup pour l’accueil chaleureux que m’a manifesté votre communauté.

Lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, mais aussi toute l’année, nous nous souvenons des millions de vies perdues des suites du VIH au cours des 40 dernières années, dont plus de 3,5 millions rien qu’en Afrique du Sud. Des vies arrachées par le désespoir, la stigmatisation et l’exclusion.

Nous pensons aussi aux difficultés et à la résilience de toutes les personnes en vie aujourd’hui grâce aux progrès extraordinaires que le monde a réalisés contre l’épidémie.

Je commencerai par rendre hommage à votre mouvement de libération qui a pris ses racines dans les townships de toute l’Afrique du Sud. Votre lutte a inspiré et motivé le monde entier pour agir afin de mettre un terme au système pervers de l’apartheid. Amandla !

Le monde a le regard rivé sur l’Afrique du Sud

Le monde a une nouvelle fois le regard rivé sur l’Afrique du Sud.

Après avoir commencé sur le tard, vos efforts contre le sida enregistrent aujourd’hui des résultats remarquables ! Plus de 5 millions de Sud-Africains vivant avec le VIH suivent maintenant une thérapie antirétrovirale. Cela représente 20 % des personnes ayant accès à un traitement dans le monde.

Entre 2010 et 2018, le nombre de décès liés au sida a reculé de 53 %.

Plus de 95 % des femmes séropositives enceintes suivent un traitement.

L’incidence du VIH a quant à elle baissé de 44 % entre 2012 et 2017. C’est incroyable !

Mais même ici en Afrique du Sud, malgré tous ces progrès, nous ne pouvons pas relâcher nos efforts, car nous avons encore beaucoup de chemin à faire. En effet, près de 2,5 millions de personnes vivant avec le VIH ne suivent toujours pas de traitement. Nous avons encore du travail. Chaque semaine, plus de 1 400 adolescentes et jeunes femmes sont contaminées. Nous ne pouvons tolérer cela.

Ainsi, aujourd’hui, pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, ici en Afrique du Sud et dans le monde entier, engageons-nous pour surmonter les défis et les barrières qui se dressent toujours sur notre chemin.

Les gouvernements se sont engagés à mettre fin au sida d’ici 2030. Nous devons tenir cette promesse. Toutefois, nos efforts actuels ne suffiront pas.

Je vais maintenant présenter cinq aspects essentiels pour éradiquer le sida. Ils nécessitent d’accélérer et de concentrer notre action.

Les femmes et les filles payent le plus lourd tribut

Premièrement, nous n’arriverons pas éradiquer le sida sans faire de progrès considérables dans le domaine des droits des femmes et des filles, ainsi que de l’égalité des sexes en Afrique.

Il est inacceptable que, dans le monde entier, le VIH reste la première cause de mortalité pour les femmes âgées de 15 à 49 ans.

Des millions de femmes et de filles pauvres ne sont pas autorisées à prendre des décisions sur leur santé et leur corps.

Dans le monde, quinze millions d’adolescentes (âgées de 15 à 19 ans) ont été victimes de rapports sexuels non consentis au cours de leur vie.

Trois milliards de femmes et de filles vivent dans des pays où le viol conjugal n’est pas un crime.

Ça suffit.

Toutes les femmes et les filles doivent avoir le droit de choisir si elles veulent des rapports sexuels et avec qui, ainsi que leur méthode de protection.

Nous avons besoin que toutes les jeunes femmes et les filles soient autonomes, mises sur un pied d’égalité avec les hommes et les garçons, et puissent être les actrices de leur vie.

Alors que nous savons que la scolarité des filles réduit leur risque d’infection au VIH, nous devons les autonomiser sans exception afin qu’elles restent à l’école.

Nous devons fédérer le potentiel de différents mouvements : celui de la lutte contre le VIH, ainsi que des mouvements de jeunes et de femmes, et ce, afin de promouvoir l’égalité des sexes et mettre fin aux violences basées sur le genre. Ainsi, nous parviendrons à battre le sida.

Deuxièmement, nous devons protéger les droits de l’homme de tous, mettre fin à la marginalisation et à la terrible injustice qu’est la mortalité liée au sida.

Même si nous pouvons nous réjouir que 24,5 millions de personnes dans le monde suivent aujourd’hui un traitement efficace, ce n’est toutefois pas encore suffisant au vu des 770 000 décès liés à une maladie opportuniste en 2018.

Il serait déplacé d’accepter qu’en 2019, des personnes vivant avec le VIH continuent de mourir du sida.

Il ne s’agit pas d’un problème scientifique. Il s’agit plutôt d’une question touchant aux inégalités, à l’impuissance et à l’exclusion. Et ça, nous pouvons le changer.

Le système fonctionne enfin pour des millions de personnes vivant avec le VIH, mais il continue de faire défaut aux populations marginalisées : les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les personnes transgenres, consommatrices de drogue ou incarcérées, les travailleur(se)s étranger(ère)s et les migrant(e)s.

En 2018, plus de la moitié des nouvelles infections au VIH dans le monde ont touché les populations clés et leurs partenaires.

Les injustices sociales et les violations des droits de l’homme favorisent l’épidémie du VIH. Nous devons les combattre, sinon nous perdrons la bataille de la prévention du VIH.

Chacun a le droit d’avoir accès à la santé et aux informations, ainsi que d’être traité avec respect et dignité.

En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, j’appelle tous les pays à abroger les lois qui discriminent et criminalisent des groupes de personnes et les empêchent d’accéder à des services vitaux.

Troisièmement, nous devons utiliser les avancées scientifiques et technologiques pour sauver des vies. Le monde a déjà dépensé des milliards de dollars pour mettre au point les tests les plus rapides de l’histoire, le meilleur traitement possible ainsi que de nouveaux outils de prévention comme la prophylaxie pré-exposition (PPrE) et d’autres méthodes contrôlées par la femme.

À présent, il s’agit de les mettre en place dans chaque communauté et dans chaque pays.

Ici, en Afrique du Sud, vous avez fait des progrès impressionnants en vue d’atteindre l’objectif 90–90–90 :

· 90 % des Sud-Africains vivant avec le VIH connaissent leur statut.

· 68 % d’entre eux suivent un traitement contre le VIH.

· Et 88 % de ces derniers ont une charge virale indétectable. Et nous savons qu’indétectable = intransmissible (I = I).

Je souhaite également souligner les progrès de certains districts, ici, en Afrique du Sud, qui ont atteint l’objectif 90–90–90 avant la date butoir.

Mais où en serait aujourd’hui le premier 90 sans l’utilisation des tests rapides ?

Où en serait votre deuxième 90 s’il fallait toujours attendre des mois ou des années pour obtenir un traitement ?

Et combien de personnes auraient vu leur charge virale supprimée s’il fallait encore suivre un régime thérapeutique composé de 3, 6, voire 12 comprimés par jour au lieu d’un comprimé combiné à dose fixe ?

Dans des cliniques et des pays à travers le monde, ces moyens d’un autre temps nous empêchent d’atteindre l’objectif 90–90–90. Nous ne pourrons pas mettre fin à l’épidémie du sida au 21e siècle si nous continuons d’utiliser des outils et des stratégies du 20e siècle.

La science et l’innovation développent leur plein potentiel uniquement lorsqu’elles sont mises entre les mains de la population.

Il ne nous reste plus que 13 mois pour atteindre l’objectif 90–90–90, nous avons encore fort à faire et tant de vies à sauver.

Aujourd’hui, j’appelle chaque ministre de la Santé, chaque programme national contre le sida, chaque organisation communautaire à faire preuve d’audace et à ne plus attendre pour passer à la vitesse supérieure. Amenons la science, l’innovation et la technologie à apporter leur contribution aux personnes.

Les organisations communautaires indépendantes demandent des comptes

Quatrièmement, les organisations communautaires sont au cœur du rapport de l’ONUSIDA publié lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Vendredi dernier, j’ai visité la clinique Block X de Tshwane et j’ai rencontré des personnes exceptionnelles vivant avec le VIH. J’ai découvert le projet Ritshizde qui rassemble cinq organisations majeures de personnes vivant avec le VIH sous la férule de l’association sud-africaine Treatment Action Campaign. J’ai vu la manière dont il pousse les communautés à demander des comptes. Il invite les personnes vivant avec le VIH à contrôler les services auxquels elles ont accès, lutter pour changer la forme des services fournis et placer les officiels, ainsi que les fournisseurs de services devant leurs responsabilités.

Nous pouvons dépenser des milliards de dollars ou de rands pour construire de superbes cliniques afin de distribuer des millions de médicaments. Mais nous n’arriverons vraiment à faire une différence pour les personnes que si nous donnons la possibilité aux organisations communautaires à la base de la société de placer les fournisseurs de services devant leurs responsabilités et de dévoiler les injustices.

Ici, en Afrique du Sud, j’ai entendu parler de l’Operation Sukhuma Sakhe. Ils’agit d’un modèle de développement communautaire au KwaZulu-Natal qui place les communautés au centre du développement. Il s’agit d’une approche intégrée pour autonomiser les communautés, prendre en compte les forces traversant la société, ainsi que lutter contre la pauvreté et les inégalités. Je salue la décision de Monsieur le Ministre de la Santé, Zweli Mkhize, pour avoir lancé ce programme alors qu’il était Premier du KwaZulu-Natal.

Financer la fin du sida

Pour finir, nous n’arriverons pas à mettre fin au sida sans les ressources pour tenir la distance.

Nous saluons l’engagement du gouvernement sud-africain pour financer la lutte contre le VIH à hauteur de près de 2 milliards de dollars par an à partir de ressources publiques nationales. L’Afrique du Sud est pionnière dans les investissements en faveur de la lutte contre le sida. J’invite tous les gouvernements à suivre son exemple.

L’Afrique, la région la plus touchée par l’épidémie, est toutefois confrontée à des défis économiques importants qui mettent en danger sa capacité d’investissement dans les soins de santé pour tous ses habitants.

Quatre problèmes sont ici à prendre en compte.

Le premier est l’évasion fiscale. Des milliards de dollars de bénéfices quittent l’Afrique vers des paradis fiscaux offshore ce qui réduit la capacité des gouvernements africains à investir dans le domaine de la santé et d’autres projets de développements prioritaires et vitaux.

Aucun gouvernement ne peut résoudre à lui seul le problème de l’évasion fiscale des entreprises. Les pays d’Afrique, les grands perdants, doivent exiger une action concertée, internationale et rapide. La procédure BEPS 2.0 encouragée par le Groupe des 20 et jouissant de l’assistance technique de l’Organisation de coopération et de développement économiques est un pas dans la bonne direction.

Le second problème est la stagnation frustrante, voire le recul, de la mobilisation des ressources nationales dans toute l’Afrique. Malgré une décennie d’embellie économique, les réformes fiscales progressistes qui auraient pu permettre d’allouer des enveloppes plus importantes aux investissements sociaux n’ont pas vu le jour. Les pays africains ne disposent pas des systèmes pour récolter les impôts et les taxes des investissements privés, en particulier ceux des entreprises internationales. Ils n’arrivent pas à obtenir les ressources dont ils ont besoin.

Le troisième problème est la dette. Entre 2008 et 2017, les impôts collectés par rapport au produit intérieur brut ont reculé (de 20 % à 18 %), alors que la masse de la dette a augmenté de 10 % par an. Alors que les emprunts ont permis jusqu’à présent aux économies africaines de prospérer, ils sont devenus un problème majeur.

La moitié des pays à faible revenu en Afrique sont déjà en situation de surendettement ou à la limite. Le remboursement de la dette ronge aujourd’hui les budgets publics, ce qui menace ce qui nous est le plus cher : les investissements de santé publique, notamment la riposte au sida.

Deux exemples. Au cours des trois dernières années (entre 2015 et 2018), les dépenses de santé au Kenya ont chuté de 9 %, alors que le service de la dette a augmenté de 176 %. En Zambie, les chiffres sont encore plus édifiants : les dépenses de santé ont baissé de près de 30 % et le service de la dette a cru de 790 %.

L’Afrique est entrée dans une nouvelle crise de la dette.

Les personnes vulnérables, dont celles vivant avec le VIH, ne doivent pas payer les pots cassés. L’ONUSIDA va collaborer avec les pays africains en vue de trouver des solutions pour sortir de cette situation tout en protégeant et en augmentant les investissements dans les soins de santé universels, y compris dans la riposte au sida.

Le cinquième et dernier problème touche à la responsabilité partagée pour mettre fin au sida. Chers partenaires et donateurs rassemblés ici aujourd’hui, je vous prie de ne pas relâcher vos efforts en cette période difficile. La part de l’aide allouée à la santé publique a stagné ces dernières années. Il faut renverser la vapeur.

Sur une note plus positive, le mois dernier, dans le cadre de la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), les dons de gouvernements et de fondations ont atteint un niveau historique en réponse à l’appel du président français, Emmanuel Macron. Cela prouve bien que la solidarité internationale existe encore. Elle n’a jamais été aussi forte.

Nous ne pouvons pas permettre que les plus démunis et les plus vulnérables payent de leur vie.

J’appelle tous les donateurs, les partenaires de développement, les fondations et le secteur privé à aller encore plus loin. Même avec la reconstitution du Fonds mondial et le soutien incroyable apporté par le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, il nous reste à combler le manque toujours croissant d’investissements nécessaires pour mettre fin une bonne fois pour toutes au sida.

Conclusion

Chers camarades, nous pouvons battre le sida si nous concentrons notre action, intensifions et accélérons notre travail pour atteindre l’objectif 2030.

Nous devons faire reculer le patriarcat, autonomiser les femmes et les filles, et éradiquer les violences à leur encontre.

Nous devons lutter contre la stigmatisation, la discrimination et la criminalisation, et garantir les droits de l’homme à tous les groupes marginalisés.

Nous devons investir dans davantage d’innovations scientifiques touchant à la prévention, au dépistage, au traitement et aux soins, mais aussi autonomiser les organisations communautaires afin qu’elles prennent les rênes de la riposte sur le terrain. Nous devons trouver des solutions nationales pour assurer la pérennité du financement des ripostes au sida. Nous pouvons réussir tout cela. Nous disposons d’une incroyable feuille de route pour réussir !

Et si nous réussissons, nous ne mettrons pas uniquement fin au sida. Nous obtiendrons aussi des sociétés plus justes, plus égalitaires et dont les membres seront en meilleure santé.

Nous aurons instauré des sociétés reposant sur l’égalité des sexes et la justice pour tous.

Nous vivrons des existences où chacun est apprécié à sa juste valeur et peut jouir de ses droits, et où personne n’est oublié.

C’est le message que j’envoie pour la Journée mondiale de lutte contre le sida. C’est le message du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Le monde n’a plus qu’un an et un mois pour atteindre les objectifs 2020.

Le monde n’a plus que 11 ans pour tenir sa promesse de mettre fin à l’épidémie de sida et pour réaliser les Objectifs de développement durable.

Nous n’avons pas une seconde à perdre. Nous pouvons y arriver.

Discours de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la publication du rapport de l’ONUSIDA, Power to the people

26 novembre 2019

Introduction

Madame la ministre, Monsieur le gouverneur adjoint James Nyoro, chers collègues du système des Nations Unies. Jambo !

Vous êtes mes héros, vous, les bénévoles du secteur de la santé dans les communautés. Je suis heureuse d’être aujourd’hui parmi vous, ici, dans le comté de Kiambu au Kenya.

Je vous remercie de l’accueil chaleureux que nous a réservé votre communauté à l’occasion de la publication du rapport de l’ONUSIDA, Power to the people.

Merci à vous, les jeunes. J'exprime, en particulier, toute ma gratitude à la jeune handicapée qui vient de s’adresser à nous. Elle nous rappelle que toutes les personnes vivant avec le VIH ne se ressemblent pas. Elles sont toutes différentes et, par conséquent, nous devons adopter une approche inclusive. Nous ne l’oublierons pas. Nous allons agir en conséquence.

Je souhaite aussi exprimer mes sincères condoléances et ma solidarité aux habitants de West Pokot qui ont perdu des êtres chers et leurs biens suite à des pluies torrentielles et à des glissements de terrain. Je compatis avec votre douleur.

Publication du rapport Power to the people

Je suis ici aujourd’hui, car l’Afrique reste le continent le plus touché par l’épidémie du VIH.

Plus de 25 millions de personnes vivent avec le virus en Afrique subsaharienne, soit plus des deux tiers des 37,9 millions de cas dans le monde entier.

Je suis ici également, car de nombreux pays d’Afrique sont pionniers pour mettre fin à l’épidémie du sida. Nous sommes des héros, nous luttons contre l’épidémie.

Au Kenya, les décès liés au sida ont reculé de plus de 50 % depuis 2010 et les nouvelles infections au VIH de 30 %. C’est extraordinaire d’arriver à de tels résultats en si peu de temps.

Aujourd’hui, je suis en mesure d’annoncer que, dans le monde, 24,5 millions de personnes vivant avec le VIH ont désormais accès à un traitement qui leur sauve la vie. Il s’agit d’une excellente nouvelle et d’un grand pas en avant.

Rejoindre le marathon pour mettre fin au sida

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres pour moi.

Je présente en effet mon premier rapport de l’ONUSIDA.

Au travers de ce nouveau document, je rends hommage aux familles et aux communautés dévastées par le sida, aux groupes de citoyennes et aux organisations communautaires qui ont créé une mobilisation et transformé la riposte au sida. Merci beaucoup. Nous vous devons énormément.

Dans les villages de mon pays, les femmes se sont regroupées, ont acheté des casseroles et des couvertures, ont pris soin les unes des autres, ont enterré les morts et elles n’ont laissé personne souffrir seul. Ce sont les femmes de nos communautés qui ont fait cela.

Aujourd’hui, je promets que l’ONUSIDA va prendre de grandes mesures et un nouveau cap.

Lutter contre les inégalités et la pauvreté

Le premier aspect consiste à s’attaquer aux inégalités et aux injustices qui favorisent l’épidémie de VIH.

Le sida meurtrit les personnes vivant dans la pauvreté. C’est un problème pour tout le monde, mais en particulier pour les plus pauvres.

Nous devons lutter contre cette inégalité. Nous ne pouvons pas accepter que certaines personnes obtiennent un traitement et vivent de longues années, alors que d’autres n’ont pas accès aux soins de santé et meurent du sida.

Nous devons lutter contre les inégalités, sortir les personnes de la pauvreté.

Nous devons fournir davantage de services : éducation, santé, protection sociale. Ainsi, nous mettrons fin au sida.

L’égalité des sexes et les droits des femmes sont essentiels

Nous devons promouvoir les droits des femmes si nous voulons mettre fin au sida. Par conséquent, le second aspect dans notre course contre l’épidémie consiste à nous attaquer aux inégalités entre les sexes.

Malgré les progrès en matière de prévention et de traitement, le VIH reste la première cause de mortalité dans le monde pour les femmes âgées de 15 à 49 ans.

Chaque semaine, 6 000 nouvelles jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le virus.

En Afrique subsaharienne, le taux de contamination au VIH est beaucoup plus élevé chez les jeunes femmes et les filles que chez les hommes et les garçons.

Là-bas, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont deux fois plus de risques de vivre avec le VIH que les hommes du même âge.

Nous devrions avoir honte de ces chiffres.

Cette injustice basée sur le genre a des conséquences tragiques. Pourquoi les jeunes femmes sont-elles plus vulnérables ?

Si nous souhaitons tenir nos promesses, nous devons mettre un terme aux rapports déséquilibrés entre les genres qui accentuent l’exposition et la vulnérabilité au VIH.

Nous devons devenir les hérauts de l’égalité des sexes et autonomiser les jeunes femmes et filles afin de transformer nos sociétés.

Dans le monde entier, une femme sur trois sera victime de harcèlement sexuel ou physique au cours de sa vie.

Dans beaucoup trop de nos communautés, la première expérience sexuelle d’une femme est marquée par la violence et a lieu sous la contrainte. C’est une réalité.

Hier, nous avons lancé une campagne de 16 jours contre la violence basée sur le genre. Chaque jour, nous devrions nous engager en faveur de l’égalité pour les femmes et les filles afin de mettre un terme à leur vulnérabilité face à aux violences.

Ici, au Kenya, je suis préoccupée par le taux de féminicides.

Aucune semaine ne se passe sans que les médias relatent l’histoire d’une femme, souvent d'une jeune femme, tuée par son partenaire.

Nous devons nous engager pour ces femmes, demander justice et mettre fin à la situation d’impunité. Le monde doit devenir un endroit sûr pour chacune d’entre nous.

L’ONUSIDA va accorder une attention accrue à la lutte contre les lois, traditions, cultures et pratiques qui autorisent et perpétuent la violence basée sur le genre. Le corps d’une femme n’appartient qu’à elle.

Il est urgent pour nous de garantir que toutes les femmes et filles, quel que soit leur âge, aient librement accès aux services de santé de la reproduction et sexuelle.

Nous ne pouvons pas accepter que des millions de femmes n’aient pas à leur disposition de moyens de contraception, car nous savons pertinemment que ce droit est essentiel à leur autonomisation dans tous les aspects de leur vie.

Nous faisons également du tort à des millions de jeunes qui n’ont toujours pas accès aux services fondamentaux de santé dont ils ont besoin : préservatifs gratuits, test du VIH sans autorisation parentale et prophylaxie pré-exposition.

Par ailleurs, garantir que les filles demeurent scolarisées réduit leur risque d’infection au VIH. Nous devons nous assurer que l'ensemble des jeunes puisse rester à l’école, et que chaque établissement fournisse une éducation sexuelle complète et de qualité afin que ces jeunes aient des connaissances sur leur corps et leur santé.

L’ONUSIDA et ses coparrainants : le Fonds des Nations Unies pour la population, l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ainsi que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, vont s’engager en faveur des femmes et des filles, en particulier en Afrique.

Droits humains

Les droits humains sont le troisième aspect que je nous demande de prendre en compte aujourd’hui.

Les droits humains et civiques des femmes et filles, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleur(se)s du sexe, ainsi que des personnes transgenres, consommatrices de drogue ou incarcérées sont bafoués.

Sans juger ces populations, nous devons nous assurer qu’elles ont accès aux services liés au VIH afin de pouvoir mettre fin à cette maladie. Nous devons les considérer comme des citoyennes et des citoyens à part entière jouissant de leur droit à la santé et profitant de services qui les protègent du VIH ainsi que leurs partenaires.

Un tiers des populations clés ne connaît pas son statut sérologique.

Dans de nombreux pays, nous constatons que des lois continuent de pénaliser les populations clés ou de discriminer les personnes vivant avec le VIH. Par conséquent, elles doivent entrer dans la clandestinité et se cacher, et perdent ainsi leur droit à la santé.

Les mesures répressives, les restrictions et les campagnes visant les groupes gays, bisexuels, transgenres et intersexuels sont inacceptables.

On continue de juger et de condamner des jeunes pour leur identité et leur orientation sexuelle.

Nous n’arriverons jamais à mettre fin au sida, sauf si les droits humains sont garantis à tous et à toutes, notamment aux populations clés.

Financements et ressources

Malgré les progrès réalisés ces dernières années, les ressources disponibles pour mettre fin à l’épidémie du sida ne suffisent toujours pas. Les pays pauvres continuent de rencontrer des difficultés pour financer leurs besoins : santé, éducation, routes, eau, équipements sanitaires.

La santé devrait avoir la priorité absolue. Nous n’arriverons en effet pas à aller de l’avant sans une population en bonne santé.

Deux tiers des pays d’Afrique font toujours payer les soins et des millions de personnes vivent dans la peur de tomber malade, ce qui pourrait les précipiter dans l’extrême pauvreté.

Malgré l’engagement international pour mettre en place la couverture sanitaire universelle, la part de la population mondiale payant elle-même des frais de santé aux conséquences funestes n’a fait qu’augmenter au cours des cinq dernières années. La santé ne devrait pas être un privilège réservé aux riches, elle devrait être un droit pour tous et toutes.

La dette publique, quant à elle, dépasse 50 % du produit intérieur brut dans la moitié des pays d’Afrique subsaharienne. Disposant d’une faible marge de manœuvre budgétaire, les gouvernements doivent trouver des moyens de financer leur riposte au VIH sur le long terme. Nous souhaitons collaborer avec eux pour trouver des solutions, libérer une marge de manœuvre budgétaire et les aider à gérer leurs priorités alors que leur budget est impacté par le remboursement de la dette.

Au cours de la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme organisée il y a peu, les pays et les fondations ont fait une avance financière historique en vue de mettre fin au sida. Toutefois, il reste encore fort à faire pour garantir que chaque dollar, euro et shilling soient utilisés à bon escient.

Dans de nombreux pays à revenu intermédiaire, les gouvernements payent des milliers de dollars en plus pour la même qualité de médicaments mis à disposition des pays à faible revenu pour seulement quelques centimes par jour. Cela est inacceptable. Nous allons tout faire pour réduire cette facture.

L’accès universel à des soins de santé de qualité n’est pas une marchandise, c’est un droit humain.

Conclusion

Je ne sous-estime pas les défis qui nous attendent, mais je suis impatiente de voir les progrès qui seront faits pour les populations. Nous marchons sur les traces des personnes qui ont lutté avant nous. Nous nous devons de réussir.

Les points que je viens d'aborder exigent des changements urgents.

Des changements dans notre conception du possible et de l’impossible.

Offrir des soins de santé à tous et à toutes, ce n’est pas impossible.

Des changements sur la rapidité de nos actions.

Des changements dans la manière dont nous travaillons en tant qu’ONUSIDA. Nous devons nous regarder dans le miroir.

Mais gardons une conviction : nous pouvons mettre fin au sida.

J’ai perdu des êtres qui m’étaient chers.

Ouvrons la voie à un avenir d'accès universel à la santé.

Madame la ministre, mesdames, messieurs les activistes qui êtes ici aujourd’hui, mes vœux de réussite vous accompagnent. Vous avez le soutien de l’ONUSIDA.

Pour mettre fin au sida, les personnes et les communautés doivent être en position de choisir, de savoir, de s’épanouir et de faire entendre leurs revendications

26 novembre 2019

Les médicaments empêchant la contamination au VIH (PPrE), l’intégration de services de contraception au dépistage du VIH, la suppression de la charge virale (I = I), la réduction des risques et l’éducation sexuelle complète : ces quelques avancées radicales autonomisent les personnes dans leur protection contre le VIH et permettent à celles vivant avec le virus de s’épanouir

NAIROBI/GENÈVE, le 26 novembre 2019—Un nouveau rapport de l’ONUSIDA, Power to the people, publié en amont de la Journée mondiale de lutte contre le sida montre que le nombre de nouvelles infections recule et que l’accès au traitement augmente là où les personnes et les communautés vivant avec le VIH et affectées par le virus sont impliquées dans la prise de décision et la fourniture de services liés au VIH. Des vies sont sauvées, des injustices évitées et la dignité restaurée à chaque fois que les individus ont l’opportunité de choisir, de savoir, de s’épanouir, de porter des revendications et d’unir leurs forces.

« Le changement se produit lorsque les personnes et les communautés deviennent des moteurs et des acteurs de ce changement », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « La solidarité dont font preuve les femmes, les jeunes, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les consommateur(rice)s de drogue et les personnes transgenres a transformé l’évolution de l’épidémie de sida. Les autonomiser permettra de mettre fin à ce fléau. »

Le 26 novembre, au Kenya, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, la ministre de la Santé du Kenya et des porte-parole de communautés ont présenté le rapport. Ce dernier porte sur les progrès importants réalisés, en particulier pour ce qui est de la démocratisation de l’accès au traitement. Mi-2019, on estimait que sur les 37,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 24,5 millions d’entre elles avaient accès à un traitement. Cet élargissement de la couverture des soins s’accompagne d’une baisse des décès par maladie liée au sida.

« Le partenariat entre le gouvernement et la société civile, accompagné de l’implication sérieuse des communautés, nous a permis de réduire considérablement le nombre de nouvelles infections au VIH et de décès liés au sida », a déclaré Sicily Kariuki, ministre de la Santé du Kenya. « Les communautés sont au cœur de la riposte au sida et sont essentielles pour mettre un terme au sida. »

Les progrès restent toutefois mitigés pour ce qui est du recul des infections au VIH, car 1,7 million de personnes ont été contaminées en 2018. En Afrique orientale et australe, la région la plus touchée par le VIH, le nombre de nouveaux cas a baissé de 28 % entre 2010 et 2018. Lueur d’espoir: le taux d’incidence du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans et vivant dans cette partie du globe est passé de 0,8 % en 2010 à 0,5 % en 2018, soit une baisse de 42 %. Toutefois, pour ce qui est des nouvelles infections, les jeunes femmes et les filles payent toujours un lourd tribut : en Afrique subsaharienne, elles représentent 80 % des nouveaux cas parmi les ados.

L’Afrique orientale et australe mise à part, les nouvelles infections au VIH n’ont reculé que de 4 % depuis 2010. La multiplication de nouveaux cas dans certaines régions est préoccupante. Leur nombre annuel a ainsi augmenté de 29 % en Europe de l’Est et en Asie centrale, de 10 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et de 7 % en Amérique latine.

« Dans de nombreuses parties du globe et en Afrique orientale et australe en particulier, des progrès ont été réalisés pour réduire les nouvelles infections au VIH, le nombre de décès liés au sida et les discriminations. Toutefois, les inégalités entre les genres, ainsi que la négation des droits de certains groupes font que de nombreuses personnes sont oubliées », a souligné Mme Byanyima. « Les injustices et les inégalités sociales, les droits bafoués des citoyens et citoyennes, ainsi que la stigmatisation et la discrimination entravent la lutte contre le VIH et les Objectifs de développement durable. »

L’union fait la force

Le rapport révèle que le changement se produit lorsque les personnes et les communautés deviennent des moteurs et des acteurs de ce changement. Les communautés ont placé les droits des personnes et les individus au cœur des programmes du VIH. Ces principes garantissent que les ripostes au sida affrontent les inégalités et les injustices qui favorisent l’épidémie.

Les soins au sein des familles et des communautés reposent sur les femmes et les filles. Elles fournissent un travail bénévole et souvent dévalorisé lorsqu’il s’agit de s’occuper des enfants, des malades, des personnes âgées, des handicapés et de soutenir des systèmes fragiles d’assistance sociale. Cela doit changer. Il est vital d’impliquer et d’autonomiser les organisations communautaires de femmes dans la riposte au VIH.

« En tant que personnage public de ma communauté, je sais me mettre à la place des gens et je comprends leur histoire mieux que quiconque venant de l’extérieur. Cela fait 25 ans que je ne cache pas ma séropositivité. Les gens viennent me voir quand ils ont des questions sur les stigmatisations liées au VIH, la révélation de leur statut ou l’adhérence au traitement par exemple. Je n’ai jamais cessé d’assurer ce rôle, car j’appartiens à cette communauté », a expliqué Josephine Wanjiru, militante VIH dans la communauté de Kiandutu à Thika au Kenya.

Pouvoir choisir

Les femmes et les filles revendiquent une contraception intégrée, ainsi qu’un dépistage, une prévention et des options de soin liés au VIH et aux infections sexuellement transmissibles. Près de 40 % des femmes adultes et 60 % des adolescentes (entre 15 et 19 ans) vivant en Afrique subsaharienne ne voient pas leurs besoins en contraception moderne couverts.

Le rapport révèle que dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, l’adhésion des jeunes femmes à des médicaments empêchant une contamination au VIH (prophylaxie pré-exposition (PPrE)) est élevée dans le cadre de projets intégrant cette méthode au sein de services de santé adaptés aux jeunes et dans les cliniques de planning familial, mais aussi lorsque la fourniture de la PPrE est dissociée des services de traitement.

Onze millions de circoncisions masculines médicales volontaires visant à prévenir le VIH ont été réalisées depuis 2016. Quatre millions d’interventions ont été réalisées uniquement en 2018 dans les quinze pays prioritaires.

Pouvoir savoir

Les informations permettent aux personnes de se protéger du VIH ou, lorsqu’elles vivent avec le virus, de rester en bonne santé. Toutefois, il arrive qu’elles découvrent très tard leur statut sérologique, parfois des années après leur infection, ce qui retarde le début du traitement et favorise la transmission du VIH. Au Mozambique, par exemple, quatre années s’écoulent en moyenne entre l’infection d’un homme et son diagnostic.

Un traitement régulier et efficace permet de ramener le virus à un niveau indétectable, de maintenir les personnes en bonne santé et d’empêcher la transmission du VIH. Cette information donne aux personnes infectées la possibilité de mener une vie normale en étant certaines de protéger leurs proches, mais aussi de combattre la stigmatisation et la discrimination.

L’autotest de dépistage du VIH permet aujourd’hui à un plus grand nombre de personnes de découvrir leur statut sérologique en toute intimité, de détruire les barrières dressées par la stigmatisation et la discrimination, tout en facilitant l’accès au traitement.

Dans certaines régions, le manque de connaissances des jeunes sur le VIH est alarmant. Dans des pays ayant fourni des données récentes issues d’enquêtes, seulement 23 % des jeunes femmes et 29 % des jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans possèdent une connaissance exhaustive et correcte du virus. Des études montrent qu’une éducation sexuelle complète ne se traduit pas par une augmentation de l’activité sexuelle, des pratiques sexuelles à risque ou des taux d’infection du VIH ou d’autres infections sexuellement transmissibles.

Pouvoir s’épanouir

Pouvoir s’épanouir permet aux personnes de jouir du droit à la santé, à l’éducation, au travail et à un niveau de vie adapté à leur santé et à leur bien-être.

Les nouvelles infections au VIH parmi les enfants ont baissé de 41 % depuis 2010 et près de 82 % des femmes enceintes vivant avec le VIH suivent une thérapie antirétrovirale. Toutefois, des milliers d’enfants passent encore entre les mailles du filet. La moitié des bébés nés avec le VIH et qui ne font pas l’objet d’un diagnostic précoce va mourir avant leur deuxième anniversaire. Dans le monde, seulement 59 % des enfants exposés au VIH ont fait l’objet d’un test dans les deux mois suivant leur naissance.

En 2018, 160 000 enfants âgés de 0 à 14 ans ont été nouvellement infectés avec le VIH et 100 000 enfants sont morts d’une maladie liée au sida. Leur décès est imputable à l’absence de diagnostic ou de traitement, ce qui illustre de manière choquante que les enfants sont oubliés.

Inégalités entre les sexes, normes et pratiques patriarcales, violence, discrimination et autres violations de droits, accès limité aux services de santé de la reproduction et sexuelle... tout cela exacerbe le risque d’infection au VIH parmi les adolescentes et les jeunes femmes, en particulier en Afrique subsaharienne. Chaque semaine, on estime que 6 000 jeunes femmes entre 15 et 24 ans sont infectées par le virus. 

En Eswatini, une étude récente révèle que les adolescentes et les jeunes femmes victimes de violences basées sur le genre avaient 1,6 fois plus de risques de contracter le VIH que celles non touchées par ces exactions. La même étude montre également que l’émancipation économique des femmes et des filles permet de réduire de plus de 25 % les nouvelles infections chez elles tout en augmentant la probabilité que les jeunes femmes et les filles retournent à l’école et finissent leur scolarité.

Les populations clés restent oubliées

Les populations clés et leurs partenaires représentent au bas mot 75 % des nouvelles infections au VIH hors de l’Afrique subsaharienne et sont moins susceptibles de suivre un traitement que d’autres groupes. Plus d’un tiers de leurs membres ne connaît pas son statut sérologique. Le soutien apporté par les communautés de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est efficace pour élargir la prise de la PPrE, informer sur les rapports sexuels à moindre risque, améliorer les taux de dépistage du VIH et aider le suivi du traitement.

Les personnes transgenres quant à elles sont exposées aux discriminations dans tous les aspects de leur vie, ce qui comprend aussi l’éducation et l’emploi. Seulement 10 % d’entre elles travaillent dans l’économie formelle. Toutefois le militantisme de la communauté attire enfin l’attention sur les droits et le quotidien des personnes transgenres.

Le travail des communautés visant à émanciper les travailleur(se)s du sexe a permis de tripler l’utilisation des préservatifs chez la clientèle et de réduire de plus de 30 % les risques d’infection au VIH.

Pouvoir porter des revendications

Pouvoir porter des revendications permet aux communautés et aux personnes de participer aux décisions qui les concernent. Toutefois, des mesures de répression, des restrictions et même des attaques ont été signalées sur des groupes et des campagnes défendant les populations clés. Certains gouvernements refusent de reconnaître, d’aider ou d’impliquer les organisations communautaires dans leur riposte nationale au VIH et se privent ainsi de leur phénoménal potentiel pour atteindre les personnes les plus touchées par le virus.

Les personnes et les organisations communautaires vont mettre fin au sida

Le travail des organisations dirigées par une communauté est irremplaçable et efficace. Il peut avoir un impact considérable sur la manière dont le monde parviendra à mettre fin au sida. L’ONUSIDA enjoint à tous les pays d'apporter leur soutien plein et entier à ces organisations et de leur permettre d’agir, de leur offrir une place dans toutes les réunions portant sur des décisions touchant à la santé et au bien-être de leurs membres, ainsi que de supprimer tout obstacle à leur implication active dans la riposte au VIH. Nous ne parviendrons à mettre un terme au sida qu’en finançant et en soutenant totalement le travail des organisations communautaires.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Un espoir dans une ville coupée du monde

Venir en aide à une génération oubliée

Projet pilote PrEP à Ouagadougou

Discours de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA

Message de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA, pour la Journée mondiale du sida 2019

01 décembre 2019

1er décembre 2019

Les organisations communautaires ont ma confiance.

Les communautés peuvent changer les choses.

Les organisations communautaires sont notre meilleur espoir pour mettre fin au sida, car les communautés luttent contre le VIH depuis son apparition !

Alors que l’épidémie ravageait nos pays, villes et villages, les femmes ont maintenu la cohésion au sein de leur communauté et ont endossé la charge de fournir les soins  pour leurs familles.

Pendant trop longtemps, nous avons accepté leur action bénévole sans nous poser de questions.

Face à l’adversité, des communautés de gays, de professionnel(le)s du sexe et des consommateurs de drogues se sont organisées pour défendre leurs droits à la santé, droits accordés à tous les citoyens et toutes les citoyennes.

Nous savons que les organisations communautaires ont prouvé leur importance. Cela est incontestable.

Sans elles, 24 millions de personnes n’auraient pas accès à un traitement aujourd’hui. Sans les organisations communautaires dirigées par des femmes vivant avec le VIH et affectées par le virus, nous ne serions jamais aussi près de mettre un terme aux nouvelles infections chez les enfants, d’élever les orphelins et de prendre soin des malades.

Il y a 25 ans, une femme du Burundi du nom de Jeanne a été la première personne à révéler son statut sérologique positif. Aujourd’hui, elle place les leaders face à leurs responsabilités et lutte pour leur droit à la santé.

Depuis lors, de jeunes figures emblématiques sont venues grossir les rangs de pionnières comme Jeanne. Laissez-moi vous présenter Yana, 20 ans, qui est née avec le VIH en Ukraine.Elle a créé Teenergizer, un groupe rassemblant des jeunes de toute l’Europe de l’Est.

À notre époque où le pouvoir est détenu par des hommes d’un certain âge, elle souhaite que les jeunes dans sa situation fassent entendre leur voix et aient le choix.

Ou encore Fiacre. Fiacre vit en République centrafricaine et fait partie des milliers de personnes déplacées par un conflit. Il se rend à vélo jusqu’à une clinique pour chercher des antirétroviraux pour lui et les membres de son groupe. En chemin, il est obligé de franchir des barrages et des postes de contrôle. Sans son aide, chacun dans sa communauté devrait entreprendre ce parcours dangereux. Un courage extraordinaire, n’est-ce pas ?

Et les exemples ne manquent pas à travers le monde d'organisations communautaires qui font la différence.

Cependant, il faut arrêter de tenir leur travail pour acquis.

Lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA salue les victoires des militantes et militants ainsi que des organisations communautaires qui combattent le VIH.

Nous nous souvenons aussi de toutes celles et ceux qui ont disparu et nous honorons leur mémoire. Face au silence, les activistes ont obtenu des services qui sauvent des vies dans leurs communautés. Mais les contributions innombrables des femmes et de beaucoup d’autres personnes ne pourront jamais remplacer la responsabilité des gouvernements.

Laissez-moi vous rappeler ici que les pays se sont engagés à ce que 30 % minimum des services liés au VIH soient fournis par les organisations communautaires.

Ils ont également convenu d'allouer 6 % de tous les financements dédiés au VIH à la mobilisation des communautés afin de promouvoir les droits humains et de modifier les lois entravant l’élimination du sida.

Ne nous voilons pas la face. Défendre les droits humains et affronter les discriminations, la criminalisation et la stigmatisation n’est pas sans risques aujourd’hui.

Ainsi, nous invitons les gouvernements à créer de bonnes conditions pour que les activistes de notre cause puissent travailler du mieux possible.

Avec les organisations communautaires ouvrant la voie et les gouvernements tenant leurs promesses, alors nous mettrons fin au sida.

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l'ONUSIDA

Secrétaire général adjoint des Nations Unies

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Vidéo

Journée mondiale de lutte contre le sida 2019

Les organisations communautaires font la différence

Première rencontre en personne entre la Directrice exécutive de l’ONUSIDA et des donateurs clés

13 novembre 2019

En amont de l’ouverture du Sommet de Nairobi sur la CIPD25, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, et Peter Eriksson, ministre suédois de la Coopération internationale pour le développement, ont présidé ensemble un petit-déjeuner ministériel rassemblant des pays donateurs et des partenaires clés. Leur objectif était de souligner les besoins de l’ONUSIDA afin que l’organisation soit un moteur de la riposte mondiale au VIH.

Depuis sa prise de fonction au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Mme Byanyima a rencontré pour la première fois plusieurs donateurs et partenaires clés de l’ONUSIDA. Elle en a profité pour promettre d’adopter une approche féministe dans le développement de l’ONUSIDA.

« L’ONUSIDA telle qu’elle émerge des défis des deux à trois dernières années se trouve à la croisée des chemins et mes priorités vont tout d’abord à notre personnel. Nous devons guérir les blessures, renforcer la confiance et clore le chapitre du passé. Je veux que le travail fantastique de l’ONUSIDA soit à nouveau synonyme de joie », a déclaré Mme Byanyima.

Katherine Zappone, ministre irlandaise de l’Enfance et de la Jeunesse, Christopher MacLennan, sous-ministre adjoint du Canada aux Enjeux mondiaux et du développement, ainsi que d’autres chefs de délégation ont applaudi l’intention de l’ONUSIDA de faire prendre un tournant à la culture de l’organisation.

« Depuis des années, l’ONUSIDA est en première ligne de la riposte au sida. Le Canada a toujours offert son soutien indéfectible et nous sommes extrêmement heureux de l’arrivée de Winnie », a déclaré M. MacLennan.

Les ministres et porte-parole de l’Allemagne, de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de la Finlande, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Suède et de la Suisse ont encouragé l’ONUSIDA à poursuivre son rôle de pionnière dans la promotion de solutions et de ripostes dirigées par les communautés. Toutes et tous ont également mis en avant le besoin de tirer profit des capacités uniques de l’organisation et d’exploiter son expertise des droits humains afin d’affronter les barrières sociales et politiques qui entravent les progrès liés au VIH.

« Nous devons améliorer l’intégration des droits et de la santé de la reproduction et sexuelle au sein de la riposte au VIH si nous voulons atteindre nos objectifs », a expliqué M. Eriksson. « Le Programme commun est un acteur très important pour faire progresser la santé de la reproduction et sexuelle. »

Cette rencontre a également rassemblé une délégation de plusieurs organismes coparrainants de l’ONUSIDA : le Fonds des Nations Unies pour la population et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Le PNUD s’engage à travailler avec l’ONUSIDA pour aider les gouvernements à créer un environnement légal, politique et réglementaire favorisant des ripostes au VIH efficaces et fondées sur le droit », a indiqué Achim Steiner, l’Administrateur du PNUD.

L’ONUSIDA, les pays donateurs et partenaires ont reconnu le besoin d’établir un partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme afin d’assurer la pérennité de la riposte au VIH.

Cette rencontre était la première d’une série de rendez-vous programmés en vue d’intensifier l’engagement collectif et de renforcer la collaboration alors que l’ONUSIDA se lance dans l’élaboration d’un nouveau plan stratégique sur le VIH.

Sommet de Nairobi sur la CIPD25

Site web

Winnie Byanyima rejoint l’ONUSIDA au poste de Directrice exécutive

01 novembre 2019

GENÈVE, le 1er novembre 2019—L’ONUSIDA salue l’arrivée de sa nouvelle Directrice exécutive, Winnie Byanyima. Madame Byanyima apporte à sa fonction plus de 30 ans d’expérience dans la politique, la diplomatie et l’engagement humanitaire.

« Je suis très heureuse de rejoindre l’ONUSIDA et impatiente de travailler avec l'ensemble de nos partenaires afin de faire avancer la riposte au VIH et d’ériger des sociétés plus justes, saines et heureuses, en particulier pour les femmes et les filles, mais aussi pour tous les groupes marginalisés et oubliés », a déclaré madame Byanyima.

Madame Byanyima apporte à ses nouvelles fonctions une riche expérience et un engagement dans la mobilisation du pouvoir gouvernemental, des agences multilatérales, du secteur privé et de la société civile afin de promouvoir un programme de développement mettant l’accent sur les personnes. Elle occupait jusqu’à très récemment la fonction de directrice exécutive d’Oxfam International. Elle a également travaillé pendant sept ans en tant que Directrice du genre et du développement au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Madame Byanyima est titulaire d’un diplôme d’études supérieures en génie mécanique (économie d’énergie et environnement) du Cranfield Institute of Technology et d’un diplôme de premier cycle en génie aéronautique de l’université de Manchester.

En août dernier, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, l'a nommée au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA et de Sous-secrétaire générale des Nations unies à l’issue d’un processus de recrutement exigeant. Ce dernier a impliqué entre autres la création d’un comité de recherche constitué de membres du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA. La recommandation finale destinée au Secrétaire général a été formulée par le Comité des organismes coparrainants de l’ONUSIDA. 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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