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Rapport pour la Journée mondiale du sida 2024 - Version abrégée - Suivons le chemin des droits pour mettre fin au sida

26 novembre 2024

Malgré des succès, le monde n'est pas en passe de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030. À lire aussi : Communiqué de presse

 

Press Statement

Message du Secrétaire général de l'ONU à l’occasion de la Journée mondiale contre le sida 2023

Le 1er décembre 2023 

La Journée mondiale du sida arrive à un moment décisif.

Les décès liés au sida ont chuté de près de 70 % depuis 2004, année la plus meurtrière, et le nombre de nouvelles infections à VIH est au plus bas depuis les années 1980.

Pourtant, aujourd’hui encore, chaque minute, une personne meurt du sida.

Nous pouvons – et nous devons – mettre fin à la menace qu’il fait peser sur la santé publique d’ici à 2030. 

Pour atteindre cet objectif, il faut mettre en application le thème de cette année et  « confier le leadership aux communautés ».

C’est grâce à elles qu’il sera possible d’éliminer le sida.

Et ce, qu’il s’agisse d’accéder aux traitements, aux services et au soutien nécessaires ou de militer sur le terrain pour que toutes les personnes puissent exercer leur droit à la santé.

C’est en soutenant celles et ceux qui sont en première ligne que nous gagnerons la lutte contre le sida.

Le leadership des communautés doit donc être au cœur de tous les plans, programmes et budgets et de toutes les activités de suivi en lien avec le VIH.

Nous devons également lever les obstacles à ce leadership et faire en sorte que les groupes locaux de la société civile puissent avancer dans leur travail essentiel.

Plus que tout, nous avons besoin de financements.

La lutte contre le sida dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire souffre d’un déficit de 8 milliards de dollars par an.

Il faut notamment accroître le financement des programmes locaux menés par des personnes vivant avec le VIH ainsi que celui des initiatives de prévention conduites par les communautés.

Le sida n’est pas invincible.

Finissons le travail : aidons les communautés à mettre fin à ce fléau dans leurs quartiers, dans leurs pays et dans le monde entier.

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Fiche d'information

Avis aux médias : lancement international du rapport de l’ONUSIDA

Press Release

ONUSIDA : ce qu’il faut retenir de la 78e Assemblée générale des Nations Unies

GENÈVE, le 29 septembre 2023— Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenue la semaine dernière à New York, le thème de la riposte mondiale au sida, y compris ses succès et les leçons inestimables pour la gestion des pandémies, a fait l’objet de nombreuses discussions. Évoquées au cours de trois réunions de haut niveau sur la santé, du Sommet sur les Objectifs de développement durable (ODD) ou encore dans les remarques faites à l’Assemblée générale et lors d’événements parallèles de haut niveau, les leçons tirées de 40 ans de riposte au VIH, y compris le principe consistant à ne laisser personne de côté, ont été citées à plusieurs reprises dans les discussions sur l’avenir de la santé et de l’égalité pour tous et toutes.

Au cours de sa prise de parole devant l’Assemblée générale, le Président des États-Unis, Joe Biden, a évoqué le succès de la lutte contre le sida, la prenant en exemple pour illustrer ce que la solidarité mondiale et la responsabilité partagée peuvent accomplir. « Le recul des infections et des décès dus au VIH/sida revient dans une portion non négligeable aux efforts déployés par le PEPFAR dans plus de 55 pays qui ont permis de sauver plus de 25 millions de vies », a déclaré le Président Biden. « [Ce résultat] est une preuve tangible de ce que nous sommes capables d’accomplir lorsque nous agissons ensemble pour relever des défis difficiles. C’est aussi une invitation à accélérer de toute urgence nos progrès afin que personne ne soit laissé de côté. »

À l’occasion de l’ouverture du Sommet sur les ODD, le Premier ministre irlandais, Leo Eric Varadkar, a noté qu’à mi-parcours de l’échéance de 2030 et avec seulement 15 % des ODD respectant le calendrier, nous ne sommes pas là où nous souhaiterions être. Il a toutefois ajouté que des progrès sont notables. « Plus de 800 millions de personnes ont obtenu un accès à l’électricité depuis 2015, 146 pays ont atteint ou sont en passe d’atteindre l’objectif d’éliminer les décès évitables des moins de cinq ans, et un traitement efficace contre le VIH a réduit de moitié les décès liés au sida dans le monde depuis 2010, » a déclaré M. Varadkar. « Ces progrès montrent que le changement est possible, que la situation ne doit pas inéluctablement empirer et que la pauvreté, la pollution et les inégalités entre les sexes ne sont pas gravées dans le marbre. Ce sont des tendances qui peuvent être inversées, des problèmes qui peuvent être résolus et des tragédies qui peuvent être évitées. »

Tout en célébrant le succès collectif de la lutte contre le sida, l’ONUSIDA a encouragé les leaders à maintenir le VIH en tête des priorités politiques pour trois raisons. « Premièrement », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, « le travail n’est pas encore terminé : après 43 ans de pandémie, plus de 9 millions de personnes attendent encore un traitement vital, plus de 1,3 million de nouvelles contaminations au VIH sont recensées chaque année et une personne est morte chaque minute des suites du SIDA en 2022. Deuxièmement : nous savons comment mettre fin au sida, nous en avons les capacités et nous connaissons la marche à suivre. Troisièmement : la riposte au sida est un investissement judicieux qui a des répercussions positives sur la santé, la société et l’économie. »  

Plusieurs ministres, chefs et cheffes d’État ont parlé des défis économiques auxquels ils sont confrontés en raison de crises multiples et concomitantes, ainsi que du besoin de coopération et de solidarité pour surmonter ces crises tout en continuant à réaliser des investissements indispensables dans le développement et la santé. De nombreuses figures politiques ont noté que, même si la volonté politique est présente, les moyens nationaux manquent pour investir dans la santé, l’éducation et la protection sociale.

Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a rappelé à la communauté internationale qu’il est urgent de repenser et de reconfigurer l’architecture financière internationale pour atteindre les ODD. Il en va de même pour la mission de l’ONUSIDA de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique et de veiller à pérenniser ces avancées bien au-delà de 2030. L’éradication du sida nécessite des moyens nouveaux et durables, ainsi qu’un discours politique différent sur le financement du développement. L’ONUSIDA a attiré l’attention sur l’importance du maintien des financements bilatéraux pour le PEPFAR et des financements multilatéraux pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Elle a indiqué qu’à l’heure où nous développons une architecture mondiale pour la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies, nous devons tirer parti de plus de 40 ans de riposte au sida, car celle-ci incarne la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies.

Elle a par ailleurs mis en avant l’importance des ripostes dirigées par les communautés, car elles sont essentielles pour atteindre les groupes marginalisés et les personnes les plus affectées par les pandémies. L’ONUSIDA a souligné que l’Accord sur les pandémies doit reconnaître la place centrale des ripostes dirigées par les communautés et engager les États membres à inclure les communautés et la société civile dans la prise de décision, la planification, l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi. 

L’appel à mettre fin aux inégalités a été un thème central du message de l’ONUSIDA lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ONUSIDA a insisté sur la nécessité d’un accès équitable et abordable aux produits médicaux vitaux et a souligné la manière dont les inégalités alimentent et prolongent les pandémies. L’ONUSIDA a défendu le recours à des indicateurs, des objectifs et des systèmes de responsabilisation afin de ne pas disperser les efforts de la riposte, mais aussi pour faire progresser les droits humains en vue d’améliorer la santé publique. Elle a par ailleurs averti que les violations des droits humains érodaient la confiance et éloignaient des personnes des services de santé.

Enfin, l’ONUSIDA a appelé à une approche multisectorielle/pour l’ensemble de la société afin de prévenir, préparer et répondre efficacement aux pandémies, car ces dernières ne sont pas seulement des crises sanitaires. Elles présentent également des défis politiques, sociaux et économiques qui nécessitent une action transformative de la part de tous et toutes.

La directrice exécutive de l’ONUDC, Mme Ghada Waly, s’est exprimée au nom des coparrainants de l’ONUSIDA. Elle a reconnu que « le partenariat multisectoriel sur le VIH/sida est plus important que jamais. Il concentre le savoir-faire, les capacités et les avantages comparatifs de 11 coparrainants. Ce partenariat peut servir d’exemple pour élaborer la stratégie pour les ODD. »

Global HIV Progress to End AIDS and Advance the SDGs — Remarks by UNAIDS Executive Director

Pandemic Prevention, Preparedness and Response — Remarks by UNAIDS Executive Director

Prioritizing Children in the HIV Response — Remarks by UNAIDS Executive Director

Press Release

Un appel à l’action pour sauver l’ODD10 : réduire les inégalités

Les partenaires appellent à une action urgente pour inverser une explosion d’inégalités qui nous met en danger

18 juillet 2023 - Le Centre de coopération internationale de l’Université de New York, Development Finance International, Oxfam et l’ONUSIDA appellent à une action urgente pour sauver le 10e objectif de développement durable (ODD 10) : réduire les inégalités.

La COVID-19 a provoqué la plus forte augmentation des inégalités de revenus en trente ans, car les pays les plus pauvres n’avaient pas les moyens de soutenir les revenus des personnes les plus pauvres ni de faire face aux pandémies de COVID-19 et de SIDA. Pendant la pandémie de COVID-19 et la crise mondiale de l’inflation, les inégalités de revenus, de richesse et de santé ont fortement augmenté. Sans lutter sérieusement contre les inégalités, nous ne mettrons pas fin au sida d’ici 2030 (ODD 3.3) et les ODD sur la pauvreté, le genre et l’éducation seront fortement compromis.  

Dans son rapport d’avancement sur les ODD 2023, le Secrétaire général des Nations Unies a annoncé que l’ODD 10 était l’un des ODD les moins performants. Agir pour cet objectif n’a jamais été aussi urgent.

Pour atteindre l’ODD 10 et réduire les inégalités, il est essentiel que la communauté internationale prenne des mesures concertées lors de l’examen des ODD en cours, qui culmine lors du Sommet qui leur est consacré durant l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) qui se tient les 18 et 19 septembre 2023.

Agir, c’est assurer un meilleur suivi des inégalités de revenus et de richesse au sein d’un pays et entre les pays. Cela passe par le recours aux indicateurs qu'utilisent tous les États membres et les institutions, y compris l’ONU ou la Banque mondiale : le coefficient de Gini et l'indice de Palma.

L’appel à l’action aura lieu officiellement lors d’une réunion de haut niveau le 18 juillet à l’ONU à New York, en présence de responsables de gouvernements et de la société civile. Son Excellence, le président de Namibie, Hage Gottfried Geingob, et Son Excellence, le président de Sierra Leone, Julius Maada Bio, ont exprimé leur soutien et leur volonté de coparrainer cet appel à l’action pour sauver l’ODD 10 et lutter contre les inégalités.

En outre, plus de 230 économistes, responsables politiques et spécialistes des inégalités de premier plan, dont l’ancien secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon, le lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz, Thomas Piketty, Jayati Ghosh, Helen Clark et Jose-Antonio Ocampo, adressent une lettre ouverte au secrétaire général des Nations Unies et au président de la Banque mondiale les incitant à inclure les revenus et le patrimoine des personnes les plus riches dans le processus de surveillance des inégalités en utilisant les indicateurs Gini et Palma, et à veiller à ce que les tendances en matière d’inégalité soient suivies chaque année dans tous les pays. Cela rendra plus visible la croissance des inégalités extrêmes et permettra de redoubler les efforts pour promouvoir les politiques de lutte contre les inégalités.

Contact

UNAIDS
Ninan Varughese
tel. +1 917 834 5140
varughesen@unaids.org

Press centre

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Feature Story

Un an après l’adoption de la nouvelle stratégie audacieuse sur le VIH/sida, il est vital de passer à la vitesse supérieure, déclarent des États membres les Nations Unies

10 juin 2022

Un an après l’adoption de la nouvelle Déclaration politique sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030, les États membres des Nations Unies ont souligné la nécessité de travailler ensemble pour accélérer sa mise en œuvre.

En amont de la réunion, le Secrétaire général des Nations Unies a publié un rapport intitulé Lutter contre les inégalités pour mettre fin à la pandémie de sida. Ce document porte sur la mise en œuvre de la déclaration politique sur le VIH/sida. Le rapport explique comment les inégalités et les investissements insuffisants « laissent le monde dangereusement mal préparé pour affronter les pandémies d’aujourd’hui et de demain »

La pandémie de sida cause plus de 13 000 décès chaque semaine.

Les données du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) montrent que le recul des infections au VIH et des décès dus au sida est trop lent pour tenir la promesse de mettre fin à la pandémie d’ici 2030.

Le rapport du Secrétaire général présente des solutions, notamment (a) la prévention du VIH et les leviers sociétaux ; (b) les interventions menées par les communautés ; (c) l’accès équitable aux médicaments, aux vaccins et aux technologies sanitaires ; (d) le financement durable de la lutte contre le sida et de l’action de prévention, de préparation et de riposte menée face aux pandémies ; (e) les systèmes de données axés sur l’être humain et (f) le renforcement des partenariats mondiaux.

La déclaration du Secrétaire général de l’ONU à l’Assemblée générale faite par l’entremise de son Chef du Cabinet, Courtenay Rattray, décrit trois actions immédiates pour inverser les tendances actuelles et combler le retard. « Tout d’abord, nous devons lutter contre les inégalités, la discrimination et la marginalisation qui touchent en même temps des communautés entières et qui sont souvent renforcées par des lois, des politiques et des pratiques punitives ». Il a appelé à des réformes politiques pour réduire les risques liés au VIH au sein des communautés marginalisées, notamment les travailleur-ses du sexe, les consommateur-rices de drogues injectables, les personnes incarcérées ou transgenres et les hommes gays. Il a souligné que la stigmatisation est une entrave à la santé publique : « Tout le monde souffre de la stigmatisation. La solidarité sociale protège tout le monde ».

La deuxième étape consiste à assurer le partage des technologies de santé, y compris les antirétroviraux à action prolongée, afin de les mettre à disposition des personnes dans tous les pays du monde.

La troisième étape consiste à augmenter les ressources allouées à la lutte contre le sida. « Investir dans la lutte contre le sida, c’est investir dans la sécurité sanitaire du monde entier. Ces investissements sauvent des vies... et permettent d’économiser de l’argent. »

Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée générale, M. Abdulla Shahid, a noté que « l’accès équitable aux soins de santé est un droit humain essentiel pour garantir la santé publique de tout le monde. Personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas. Les objectifs 2025 en matière de sida nous donnent l’occasion de travailler ensemble afin d’augmenter les investissements dans les systèmes de santé publique et dans les ripostes aux pandémies, ainsi que de tirer les leçons chèrement apprises de la crise du VIH/sida pour assurer la reprise post-COVID-19, et vice versa. »

Plus de 35 États membres, observateurs et observatrices ont fait des déclarations lors de l’état des lieux de la situation du sida. Des contributions ont été apportées notamment au nom du Groupe africain, de la Communauté caribéenne, du Système d’intégration de l’Amérique centrale et de l’Union européenne.

Les déclarations ont mis l’accent sur l’urgence d’intensifier l’action collective en vue d’atteindre les objectifs 2025 et sur l’importance de prendre en compte les inégalités pour garantir la réussite de la riposte au VIH.

Le Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général, le Groupe africain, l’UE et plusieurs États membres ont souligné l’importance de financer pleinement la riposte au VIH et de renforcer les investissements dans la santé mondiale.

Le Groupe africain, ainsi que beaucoup d’autres intervenants et intervenantes, a abordé le thème de la lutte contre la stigmatisation et des lois discriminatoires qui empêchent certaines personnes d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux.

Le débat a clairement montré qu’il est possible de mettre fin au sida, mais que cela nécessite une collaboration internationale et une action courageuse de la part des pays dans la lutte contre les inégalités. « Le message le plus important aujourd’hui », a conclu le Secrétaire général, « c’est que si nous travaillons ensemble pour lutter contre les inégalités qui perpétuent le VIH/sida, nous sommes toujours en mesure d’y mettre fin comme menace de santé publique à l’horizon 2030. »

Secretary General's report to the General Assembly

Political Declaration on HIV and AIDS: Ending Inequalities and Getting on Track to End AIDS by 2030

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Engagements mondiaux, action locale

03 juin 2021

Après 40 ans de sida, la voie à suivre pour mettre fin à la pandémie. Lire le communiqué de presse

Press Statement

L’ONUSIDA salue la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies d’organiser en 2021 une réunion de haut niveau sur le VIH et le sida

GENÈVE, le 25 février 2021—L’ONUSIDA salue la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies d’organiser du 8 au 10 juin 2021 une réunion de haut niveau dédiée au VIH et au sida. Celle-ci aura pour objectif de passer en revue les progrès accomplis pour réduire l’impact du VIH depuis la dernière réunion de haut niveau organisée en 2016 sur le même thème. L’Assemblée générale espère également adopter une nouvelle déclaration politique qui servira de ligne directrice aux étapes ultérieures de la riposte. Cette réunion de haut niveau aura lieu 40 ans après le signalement du premier cas de sida et 25 ans après la création de l’ONUSIDA.

« Les leaders du monde entier doivent saisir l’opportunité offerte par cette nouvelle réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH et le sida pour maintenir leur attention et leur engagement en faveur de l’éradication du VIH en tant que menace pour la santé publique dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Le chapitre de l’épidémie de sida n’est pas clos et doit pourtant l'être pour tout le monde, partout dans le monde, y compris pour les jeunes femmes et les adolescentes, ainsi que pour d’autres groupes de personnes sévèrement touchées par le VIH. Le droit à la santé appartient à chacun et chacune d’entre nous. »

Les progrès accomplis pour mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable sont extrêmement inégaux et les objectifs mondiaux pour 2020 adoptés par la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida n’ont pas été atteints. La stigmatisation et la discrimination, la marginalisation et la criminalisation de communautés entières, ainsi que le manque d’accès à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels continuent d’alimenter l’épidémie. De manière générale, les femmes et les filles en Afrique subsaharienne et les populations clés (gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleurs et travailleuses du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, population carcérale) ainsi que leurs partenaires continuent de subir de manière disproportionnée l’épidémie de VIH.

L’ONUSIDA élabore actuellement sa stratégie mondiale 2021–2026 de lutte contre le sida qui repose sur un processus visant à inclure toutes les parties prenantes à la riposte au sida. Le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA va statuer en mars 2021 sur l’adoption du projet final de la stratégie. Ce nouveau document inclura de nouveaux objectifs afin de garantir que l’éradication du sida n’oublie personne, peu importe le lieu de résidence et le mode de vie. Le respect de ces objectifs permettrait de faire reculer considérablement le nombre de nouvelles infections au VIH et celui des décès liés à des maladies opportunistes. Il les ramènerait respectivement à 370 000 nouvelles contaminations et 250 000 décès en 2025.

Toutefois, les progrès déjà accomplis dans la lutte contre le VIH sont menacés par les perturbations causées par la pandémie de COVID-19. La réunion de haut niveau donne l’occasion de garantir que l’humanité soutient la résilience de la riposte passée et actuelle au VIH, s’engage en faveur d’une reprise rapide post-COVID-19 et applique les enseignements des épidémies concomitantes du VIH et de la COVID-19 pour instaurer des sociétés plus résilientes et des systèmes de santé prêts à satisfaire les défis sanitaires à venir.

« La riposte au sida nous apprend que nous avons besoin de la solidarité mondiale pour réaliser des avancées pérennes contre les répercussions de menaces sanitaires comme la COVID-19 », a poursuivi Mme Byanyima. « Des efforts internationaux concertés sont nécessaires pour réduire les inégalités entre les pays et au sein des pays. Cela permettra de renforcer la capacité de l’humanité à absorber et à surmonter les défis de santé mondiale à venir qui menacent des vies et des moyens de subsistance partout dans le monde. »

L’ONUSIDA apprécie à sa juste mesure le travail acharné des co-facilitateurs et co-facilitatrices de la réunion de haut niveau, les missions permanentes des Nations Unies en Australie et en Namibie, au cours de l’adoption de la résolution, ainsi que celui du Président de l’Assemblée générale pour avoir dirigé la procédure.

Compte tenu des restrictions imposées par les mesures prises pour contenir la pandémie de COVID-19, il n’a pas encore été décidé si la réunion de haut niveau sera tenue en présentiel, en distanciel ou sous une forme hybride. Conformément avec cette résolution, l’ONUSIDA encourage les États membres des Nations Unies à envoyer les personnes les plus haut placées possible et à inclure les organisations de la société civile et les personnes vivant ou exposées au VIH au sein des délégations de la réunion de haut niveau. Temps fort pour l’ONUSIDA, l’audition multipartite qui offrira une tribune aux personnes vivant avec le VIH, exposées au VIH et touchées par le VIH, y compris les populations clés.

Contact

UNAIDS Geneva
Michael Hollingdale
tel. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

Le sida en Afrique dans les situations de catastrophe climatique : le point sur les activités de l’ONUSIDA

Le sida en Afrique dans les situations de catastrophe climatique : le point sur les activités de l’ONUSIDA

Le travail de l’ONUSIDA avec des communautés, des services en uniforme, des gouvernements, ainsi que des partenaires régionaux et internationaux aide les personnes vivant avec le VIH dans des zones touchées par des catastrophes climatiques. L’organisation assure ainsi qu’elles ont accès aux services liés au VIH dont elles ont besoin, ainsi qu'aux programmes de prévention et de lutte contre la violence basée sur le genre.

Press Release

Plusieurs organisations multilatérales lancent un plan conjoint pour atteindre plus rapidement les objectifs mondiaux en matière de santé

NEW YORK, 24 septembre 2019—Aujourd’hui, à l’Assemblée générale des Nations Unies, 12 organisations multilatérales ont lancé un plan conjoint pour mieux soutenir les pays au cours des 10 prochaines années et accélérer ainsi les progrès vers les objectifs de développement durable (ODD) liés à la santé.

Élaboré sur 18 mois et intitulé Une collaboration renforcée pour une meilleure santé – Plan d’action mondial pour permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous, ce plan explique comment 12 organisations multilatérales actives dans les domaines de la santé, du développement et de l’action humanitaire entendent collaborer afin d’être plus efficaces et de fournir un appui rationalisé aux pays, le but étant d’instaurer la couverture sanitaire universelle et d’atteindre les cibles des ODD liées à la santé.

La bonne santé des gens est essentielle pour promouvoir le développement durable, mettre fin à la pauvreté, favoriser l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives et protéger l’environnement. Ces dernières décennies, des progrès majeurs ont été accomplis dans des domaines clés de la santé, mais les cibles de 2030 ne seront pas atteintes sans redoubler d’efforts.

« Le titre du plan, Une collaboration renforcée pour une meilleure santé, ne doit rien au hasard », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Et d’ajouter: « Si la collaboration est la voie empruntée, la destination, c’est-à-dire le but recherché, est bien d’avoir un impact. La publication de ce plan marque le début, et non la fin, du chemin. »

La couverture sanitaire universelle revêt une importance capitale pour atteindre les objectifs liés à la santé et combattre les inégalités en matière de santé. Si les tendances actuelles se poursuivent, jusqu’à 5 milliards de personnes dans le monde ne seront pas couvertes par les services de santé essentiels en 2030, comme le souligne le Rapport mondial de suivi sur la couverture sanitaire universelle, publié la semaine dernière par l’OMS. Pour ne laisser personne de côté, les pays doivent combattre les inégalités en matière de santé. L’amélioration de la collaboration et de la coordination peut aider les pays à relever des défis sanitaires complexes et à apporter des solutions novatrices.

Ensemble, les 12 organisations comptent pour près d’un tiers du total de l’aide au développement dans le domaine de la santé. Au titre du Plan d’action mondial, les organisations s’engagent à mieux conjuguer leurs efforts pour:

  • collaborer avec les pays en vue de mieux définir les priorités et d’assurer ensemble la planification et la mise en œuvre;
  • accélérer les progrès dans les pays au moyen de mesures conjointes relatives à sept thèmes accélérateurs, qui sont des défis communs à nombre de pays et pour lesquels les mandats, les compétences et les ressources des organisations seraient en mesure d’apporter des solutions, à savoir: 1) soins de santé primaires; 2) financement durable pour la santé; 3) participation des communautés et de la société civile; 4) déterminants de la santé; 5) programmation innovante dans des cadres de fragilité et de vulnérabilité et pour la riposte aux flambées de maladies; 6) recherche-développement, innovation et accès; et 7) données et santé numérique. Ils collaboreront également en vue de promouvoir l’égalité des sexes et de soutenir la fourniture de biens publics mondiaux;
  • harmoniser leurs stratégies et politiques opérationnelles et financières à l’appui des pays pour améliorer l’efficacité et réduire la charge des pays; et
  • responsabiliser, en faisant le point des progrès accomplis et en tirant ensemble les enseignements voulus afin de renforcer la responsabilisation commune.

Les gouvernements fixent des priorités, élaborent des plans de mise en œuvre et redoublent d’efforts pour atteindre les cibles des ODD liées à la santé. La demande des pays pour le Plan d’action mondial est en hausse. « La réalisation des ODD liés à la santé est fondamentale pour le Népal. Le renforcement des soins de santé primaires et l’amélioration de l’utilisation des données pour la planification et la prise de décisions à bases factuelles sont deux accélérateurs qui nous aideront à tendre vers la réalisation des ODD », a déclaré M. Upendra Yadav, Vice-Premier Ministre du Népal.

Les organisations s’appuieront sur le Plan d’action mondial pour aider les pays à tenir les engagements internationaux qu’ils ont pris en plus des ODD, notamment sur les soins de santé primaires, à Astana, et lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la couverture sanitaire universelle tenue cette semaine à New York.

Coordonné par l’OMS, le Plan d’action mondial pour permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous donne suite à l’appel lancé par l’Allemagne, le Ghana et la Norvège, avec l’appui du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour une collaboration et une coordination plus efficaces entre les organisations actives dans le domaine de la santé mondiale en vue d’atteindre les ODD liés à la santé. Les 12 organisations signataires du plan sont le Fonds mondialGavi – l’Alliance du Vaccin, le GFF, le Groupe de la Banque mondiale, l’OMSONU-Femmes, l’ONUSIDA, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNICEF et Unitaid.

Notes aux rédacteurs

Des citations des 12 chefs des organisations participantes sont présentées ci-dessous.

Seth Berkley, Directeur exécutif, Gavi – l’Alliance du Vaccin

« Gavi a vacciné plus de 750 millions d’enfants depuis l’an 2000, un formidable accomplissement qui n’aurait jamais été possible sans avoir collaboré avec une grande partie des 12 organisations dans le cadre d’une Alliance », a déclaré le Dr Seth Berkley, Directeur exécutif de Gavi, l’Alliance du Vaccin. « Nous savons ce qu’il est possible de réaliser grâce à de solides partenariats, mais aussi tout ce qu’il est encore possible de faire pour atteindre ceux qui n’ont pas accès à la santé. Une collaboration judicieuse peut devenir un levier pour étendre les soins de santé primaires et, consécutivement, la couverture sanitaire universelle. C’est pourquoi ce nouveau plan est si important: il réunit certains des plus grands acteurs de la santé mondiale pour créer les conditions nécessaires pour améliorer la santé et le bien-être de tous. » 

Dr Muhammad Ali Pate, Directeur, Mécanisme mondial de financement de l’initiative Toutes les femmes, tous les enfants (GFF)

« Le Mécanisme mondial de financement soutient le Plan d’action mondial, car il reconnaît que la collaboration doit être nouée au niveau national en partant des besoins et des priorités de chaque pays. Notre collaboration doit avoir deux objectifs: faire des progrès plus rapides pour les franges les plus défavorisées et faire en sorte qu’en tant qu’organismes de développement, tout notre soutien aille aux pays afin qu’ils renforcent leurs systèmes de santé et de financement. » 

Peter Sands, Directeur exécutif, Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

« Notre calcul est simple: le Fonds mondial est un partenariat, et mieux nous collaborons avec nos partenaires, plus nous nous coordonnons avec eux, plus grand est l’impact que nous pouvons avoir » a déclaré Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial. « Nous nous engageons à jouer notre rôle pour faire du Plan d’action mondial une réalité. » 

Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim, Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA)

« Le Plan d’action mondial doit amener à renforcer les investissements dans les initiatives conduites par les communautés, partout dans le monde, car quand les communautés ont plus d’autonomie, les résultats suivent. Dans la riposte au sida, la mobilisation communautaire et la prise en main par la population ont amélioré le recours aux services de prévention et de traitement du VIH, réduit la stigmatisation et la discrimination et renforcé la protection des droits humains. L’autonomisation des communautés est appelée à jouer un rôle central pour améliorer la santé pour tous. » 

Achim Steiner, Administrateur, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)

« Le Plan d’action mondial est le type de partenariat à l’échelle du système qui peut aider les pays à progresser plus rapidement sur la voie du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à concrétiser la promesse de la santé et du bien-être pour tous. »               

Natalia Kanem, Directrice exécutive, Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA)

« Pour favoriser pleinement la santé et le bien-être tout au long de la vie, il est essentiel de veiller à ce que les systèmes de santé puissent fournir des services de santé sexuelle et reproductive à toutes les femmes et à tous les jeunes. Le Plan est notre feuille de route collective pour instaurer une couverture sanitaire réellement universelle en mettant en œuvre de nouvelles modalités de collaboration, conformément aux besoins et aux priorités des pays, de sorte à rendre ces services accessibles à tous. » 

Henrietta Fore, Directrice exécutive, Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)

« Des millions d’enfants et de jeunes vulnérables meurent par manque de médicaments et de services de santé. En renforçant les soins de santé primaires, nous améliorons notre capacité à atteindre tous les enfants, jusqu’au dernier » a déclaré Henrietta Fore, Directrice exécutive de l’UNICEF. « Nous nous engageons à œuvrer ensemble, avec les gouvernements et les partenaires, afin de garantir que cet objectif se concrétise un jour. » 

Lelio Marmora, Directeur exécutif, Unitaid

« L’innovation est indispensable pour atteindre les objectifs mondiaux en matière de santé. En travaillant ensemble, nous nous inspirons les uns des autres, nous générons de nouvelles idées, et nous harmonisons notre démarche pour surmonter les défis sur le terrain » a déclaré Lelio Marmora, Directeur exécutif d’Unitaid. « Grâce au Plan d’action mondial, notre action est appelée à avoir un plus grand impact. » 

Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive, Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes)

« D’ici à 2030, nous souhaitons que davantage de femmes et de filles soient en mesure de prendre des décisions éclairées, aient le contrôle de leurs corps, de leur santé et de leur avenir, et accèdent aux services de santé reproductive et maternelle. Elles doivent pouvoir vivre une vie sûre et prospère, sans aucune forme de violence, et bénéficier d’une législation contre les discriminations. Le Plan d’action mondial peut orienter une action collective de transformation en faveur de l’égalité des sexes pour faire de ce projet une réalité. » 

Annette Dixon, Vice-Présidente, Développement humain, Groupe de la Banque mondiale

« Nous considérons que l’investissement dans la santé est vital pour les pays désireux de renforcer leur capital humain. En collaborant plus efficacement avec les pays partenaires et en rendant compte de notre action, en particulier au niveau national, nous pourrons progresser plus rapidement vers les objectifs de santé pour tous et d’égalité des chances. » 

David Muldrow Beasley, Directeur exécutif, Programme alimentaire mondial (PAM)

« Le monde ne sera pas libéré de la faim tant que les gens n’auront pas accès aux services nécessaires pour être en meilleure santé. Ces objectifs sont indissociables. C’est pourquoi le Programme alimentaire mondial s’engage à collaborer avec nos gouvernements et nos partenaires, à l’échelle planétaire, pour faire des progrès plus rapides vers un monde dans lequel les gens sont en meilleure santé et mieux nourris. » 

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général, Organisation mondiale de la Santé (OMS)

« Le titre du plan, Une collaboration renforcée pour une meilleure santé, ne doit rien au hasard », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Et d’ajouter: « Si la collaboration est la voie empruntée, la destination, c’est-à-dire le but recherché, est bien d’avoir un impact. La publication de ce plan marque le début, et non la fin, du chemin. »

Feature Story

Le VIH dans les petits États insulaires en développement

27 septembre 2019

« Je ne suis pas prête pour parler de mon statut à quelqu’un ni pour le rendre public. J’ai peur de l’isolement, de la stigmatisation et des discriminations. Personnellement, je préfère être la seule personne à connaître mon statut, plutôt que d’en parler à d’autres », explique Mara John (nous avons modifié son nom), une habitante d’une île du Pacifique vivant avec le VIH. De nombreuses personnes séropositives résidant dans un petit État insulaire en développement (PEID) partagent de telles expériences marquées par l’isolement, l’autostigmatisation, la pauvreté et la privation de droits fondamentaux.

Le 27 septembre, les États membres des Nations Unies se sont rassemblés au cours d’une réunion de haut niveau sur les PEID organisé lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York aux États-Unis. Dans son rapport publié en amont du sommet, le Secrétaire-Général des Nations Unies a indiqué que les PEID, en particulier dans les Caraïbes, sont toujours confrontés à des « taux élevés de chômage chez les jeunes, de pauvreté, de grossesses chez les adolescentes et à une exposition importante à l'infection au VIH. »

Les PEID forment un groupe de 38 pays, dont des îles du Pacifique et des Caraïbes. Depuis la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, aussi connue sous l’abréviation Rio+20 qui a eu lieu en juin 2012, ils jouissent d’un soutien spécial au titre des contraintes propres à leur situation (taille de leur territoire, isolement ou exposition au changement climatique, par ex.). En 2014, les États membres des Nations Unies ont adopté les Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement pour mettre en avant les actions pour le développement durable dans les PEID, ce qui inclut un engagement en faveur de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’assistance liés au VIH, ainsi que l’éradication de la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Alors que la situation s’est améliorée dans les PEID, de grandes disparités distinguent, par exemple, Cuba, premier pays au monde à avoir été certifié en 2015 comme ayant éliminé la transmission du VIH de la mère à l’enfant, et l’île Maurice où l’on estime que 30 % des personnes consommant des drogues injectables vivent avec le VIH.

« Les Objectifs de développement durable mettent l’accent sur l’importance de n’oublier personne. Cela prend un sens particulier pour les personnes vivant avec le VIH vivant dans des petits États insulaires en développement, car elles sont confrontées à l’isolement, à la stigmatisation et aux discriminations, ainsi qu’aux inégalités. Nous devons multiplier nos efforts pour nous assurer qu’elles obtiennent les services nécessaires », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA.

De manière générale, dans les petites îles, les populations clés, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les professionnel(le)s du sexe et les toxicomanes s’injectant des drogues, sont surreprésentées parmi les victimes du VIH. Dans certains PEID, cependant, le virus a également un impact considérable sur le reste de la population. Alors que les populations clés et leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections au VIH dans les Caraïbes en 2018, plus de la moitié des nouvelles contaminations touchent le reste de la population. La stigmatisation et les discriminations de la part des professionnel(le)s de santé demeurent également un problème majeur dans le Pacifique. Par exemple, 60 % des professionnelles du sexe interrogées sur les îles Fidji indiquent ne pas se faire dépister de peur d’être stigmatisées par le personnel soignant. Cette crainte est partagée par plus de 30 % des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les PEID partagent un autre point commun : la force des communautés de personnes vivant avec les VIH et l’existence d’une volonté politique exceptionnelle, souvent dans les plus hautes sphères. Ratu Epeli Nailatikau, ancien président des îles Fidji et actuel porte-parole du parlement de l’archipel, dénonce haut et fort depuis plusieurs années la stigmatisation et les discriminations.

Les réseaux de personnes séropositives et de populations clés sont quant à eux au cœur du mouvement pour mettre fin au sida dans les PEID. En 2018, dans le Pacifique, des personnes vivant avec le VIH se sont regroupées pour publier un rapport décrivant leur situation avec leurs mots. De même, le Mauritius Network of People Living with HIV est un relais important de la riposte. Son rapport People Living With HIV Stigma Index publié en 2018 souligne clairement les défis auxquels est confrontée la communauté. Dans les Caraïbes, on s’accorde pour dire que Robert Carr, militant et universitaire aujourd’hui décédé, a contribué à transformer l’approche mondiale en enrichissant la riposte au sida avec l’aspect des droits fondamentaux des communautés vulnérables et marginalisées. En 2005, il a participé à la fondation de la Caribbean Vulnerable Communities Coalition qui œuvre en faveur des groupes les plus souvent oubliés.

L’ONUSIDA soutient activement les PEID grâce à trois équipes : une pour les Caraïbes en Jamaïque, une pour les îles du Pacifique à partir du bureau de l’organisation dans les Fidji et une pour les îles de l’océan Indien à partir de son bureau aux Seychelles. La priorité est accordée aux PEID affichant une prévalence élevée du VIH, ce qui se traduit par des programmes visant les populations les plus vulnérables.

Small Island Developing States Summit

Small Island Developing States

Overview Report of the People Living with HIV Stigma Index Study in Seven Countries in the Pacific

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