Feature Story

Sans financement durable, la riposte au sida est vouée à l'échec

26 septembre 2019

L'Assemblée générale des Nations Unies s'est engagée cette semaine à parvenir à la couverture santé universelle d'ici 2030. Elle a également promis d'accélérer les efforts pour réaliser au cours de la même période les Objectifs de développement durable, dont celui de mettre fin au sida. Ces engagements reflètent une volonté politique pour apporter une réponse aux crises les plus graves que connaît le monde.

Dans la Déclaration politique de 2016 sur la fin du sida, l'Assemblée générale a décidé de porter à 26 milliards de dollars minimum d’ici 2020 les investissements destinés à la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Fin 2018, seuls 19 milliards de dollars (en dollars constants de 2016) étaient disponibles, et pire, cette somme accusait un recul de près d'un milliard de dollars par rapport à l'année précédente.

Le financement international de la lutte contre le VIH baisse alors qu'il devrait augmenter continuellement. La volonté politique ne se reflète tout simplement pas dans les investissements nécessaires pour faire de la fin du sida une réalité. À un peu plus d'un an de l'objectif 2020 fixé à 26 milliards de dollars consacrés à la riposte au sida, 7 milliards de dollars manquent toujours à l'appel. Ce retard est particulièrement préoccupant, car nous savons qu'investir dans la riposte au sida sauve des vies, autrement dit qu'il s'agit d'un investissement extrêmement rentable.

 

« Le monde ne peut se permettre de relâcher ses efforts financiers dédiés à la riposte au sida », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « Les pays doivent tenir leur promesse. Ils doivent augmenter continuellement leur financement de la riposte au VIH si le monde veut satisfaire ses obligations envers les personnes les plus vulnérables et désavantagées. »

2018 a vu les financements reculer dans tous les secteurs : ressources nationales (-2 %), Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial, -20 %, imputable aux fluctuations au sein de son cycle triennal de subventions), autres canaux multilatéraux (-2 %), programmes bilatéraux du Gouvernement des États-Unis d'Amérique (-3 %), programmes bilatéraux d'autres pays donateurs (-17 %), organisations philanthropiques (-18 %) et autres ressources internationales (-4 %).

Les pays à faible et moyen revenu financent de plus en plus eux-mêmes leur riposte au sida. Entre 2010 et 2018, les ressources nationales investies par ces pays à cette fin ont augmenté de 50 % contre 4 % seulement pour les investissements internationaux.

En 2018, les financements nationaux dans ces pays ont représenté 56 % des ressources financières totales, même si l'on rencontre de fortes disparités selon les régions. Pour cette même année, en Afrique orientale et australe, la région la plus touchée par le VIH, 59 % des ressources allouées à l'épidémie provenaient de donations. Le taux passe à 80 % si l'on exclut l'Afrique du Sud de cette analyse. Entre 2010 et 2018, tous les grands donateurs à l'exception des États-Unis ont réduit leurs contributions bilatérales directes à la riposte au sida dans d'autres pays.

Ce mois d'octobre marque une étape primordiale pour les financements et le VIH. Le 10 octobre, les gouvernements et d'autres partenaires se réunissent en effet à Lyon lors de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial. L'objectif à minima est de lever à 14 milliards de dollars pour la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme pour la période 2020-2022. Le Fonds mondial estime que le financement complet de ses programmes sauvera 16 millions de vies, qui viendraient s'ajouter aux 27 millions de vies sauvées depuis sa création en 2002.

« J'exhorte les pays à subvenir aux besoins financiers du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au cours de la prochaine reconstitution de ses ressources. La vie de 16 millions d'hommes, de femmes et d'enfants en dépend », a insisté Mme Carlsson.

Pour en savoir plus

Feature Story

Les jeunes agissent et inspirent le changement

25 septembre 2019

Près de 19 000 jeunes, source d'inspiration, se sont réunis le 25 septembre pour la Journée UNIS afin de fêter ensemble le travail incroyable qu'ils font pour changer positivement leurs communautés et le monde entier. Les jeunes qui participaient avaient gagné leur ticket d'entrée en s'engageant pour une cause locale et une autre internationale de leur choix. Organisée dans la ville américaine de New York au cours de la soixante-quatrième session de l'Assemblée générale des Nations Unis, l'édition 2019 de la Journée UNIS a vu le jour en collaboration avec l'ONUSIDA, le Pacte mondial des Nations Unies et ONU Femmes.

L'ONUSIDA entretient depuis des années un partenariat avec les Journées UNIS. L'organisation aide à informer les jeunes sur le sida et soutient leurs efforts empreints de conscience sociale en vue de transformer durablement leurs sociétés et le monde entier. À travers le travail colossal des Journées UNIS, l'action de l'ONUSIDA touche plus de 20 000 écoles aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada.

Au cours de son allocution devant le jeune public réuni au Barclays Center Stadium de New York, Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA, a déclaré : « Le sida n'est pas éradiqué, mais c'est possible ! Vous pouvez être la génération qui mettra fin au sida et qui amènera la planète à remplir les Objectifs de développement durable, afin de créer un monde meilleur pour les générations à venir. »

Mme Carlsson a profité de l'occasion pour rappeler aux jeunes l'importance de réaliser les ODD et de parler du VIH afin d'éliminer les stigmatisations liées à l'épidémie. Son intervention a été précédée par une animation publiée récemment  par l'ONUSIDA. Ce clip montre l'interconnexion et l'interdépendance du VIH et des Objectifs de développement durable, ainsi que la manière dont les efforts pour mettre fin au sida peuvent renforcer une transformation sociale mettant les individus au cœur des préoccupations.

Les jeunes et la riposte au sida

Press Release

Bilan de la première année du partenariat Go Further : plus de 500 000 femmes vivant avec le VIH ont procédé à un dépistage du cancer du col de l'utérus

Le programme PEPFAR des États-Unis, le George W. Bush Institute, Merck et l'ONUSIDA se sont fixés pour objectif de mettre fin au sida et au cancer du col de l'utérus en Afrique subsaharienne en une génération seulement grâce à une nouvelle forme de partenariat

NEW YORK, 25 septembre 2019—En marge de l'Assemblée générale 2019 des Nations Unies, l'ancien président George W. Bush et l'ambassadrice Deborah L. Birx ont annoncé que plus de 500 000 femmes séropositives avaient procédé à un dépistage du cancer du col de l'utérus, et que des milliers d'entre elles avaient suivi un traitement contre les lésions cancéreuses préinvasives au cours de la première année du partenariat Go Further. Ce programme dédié à l'éradication du sida et de cette forme de cancer vise à réduire de 95 % le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l'utérus parmi les quelque 3,8 millions de femmes porteuses du VIH vivant dans huit pays africains parmi les plus touchés par l'épidémie.

Lors du Bloomberg Global Business Forum, l'ancien président Bush, Mme Laura Bush et l'ambassadrice Mme Birx ont rencontré entre autres Sa Majesté le roi Mswati III d'Eswatini, le Très Honorable Dr Thomas Thabane du Lesotho, Son Excellence le président Peter Mutharika du Malawi, l'Honorable Michael Bloomberg et le PDG de Bank of America, Brian Moynihan.

« Nous sommes persuadés que le monde entier et la sécurité aux États-Unis tireront profit de l'aide apportée à ces leaders pour sauver des vies dans leurs pays », a déclaré l'ancien président Bush. « Nous accueillons aujourd'hui de nombreux chefs de gouvernement dont l'engagement et la prise de responsabilité portent leurs fruits. Il est important que les Américains prennent conscience de ces progrès extraordinaires. »

« Tous vos citoyens, hommes et femmes, doivent prendre soin de leur santé, car le futur de vos pays en dépend », a ajouté Mme Bush.

« Le programme Go Further aide les femmes en Afrique à vivre plus longtemps et en meilleure santé », a expliqué Mme Birx, directrice du PEPFAR, ambassadrice, coordinatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale et titulaire d'un doctorat en médecine. « En capitalisant sur les solides plateformes de soins de santé en Afrique renforcées par les investissements dans le monde entier en faveur du VIH/sida réalisés au cours des années par le gouvernement américain, qui dépassent aujourd'hui les 85 milliards de dollars, nous protégerons de la menace du cancer du col de l'utérus des millions de mères, filles, tantes et grands-mères séropositives qui vivent pleinement grâce à un traitement contre le VIH. »

Lancé en mai 2018, Go Further est un partenariat public-privé révolutionnaire qui réunit le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida  (PEPFAR), le George W. Bush Institute (Bush Institute), le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et Merck (entreprise connue aussi sous le nom de MSD hors des États-Unis et du Canada). Afin d'atteindre un impact maximum, cette collaboration se concentre sur les femmes séropositives vivant dans les pays où la prévalence du VIH et l'incidence du cancer du col de l'utérus figurent parmi les plus élevées au monde.

« Go Further repose sur les années de travail du Bush Institute pour aider les femmes en Afrique tout en renforçant les efforts pour sauver plus de vies », explique Holly Kuzmich, Directrice exécutive du Bush Institute. « Les femmes doivent être en bonne santé et autonomes afin d'améliorer la santé des familles, des communautés et des pays. Ce partenariat est fier d'investir dans les pays très touchés afin d'offrir aux femmes une meilleure santé et de plus solides perspectives économiques, de réduire les souffrances et d'élargir l'accès aux soins. »

On estime que, chaque année en Afrique subsaharienne, 100 000 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du col de l'utérus. En l'absence d'un traitement, le taux de mortalité est de 62 %. Par ailleurs, les femmes porteuses du VIH ont cinq fois plus de risques de souffrir d'une forme invasive de ce cancer. Pour réduire ces risques, Go Further améliore la diffusion du vaccin du virus du papillome humain afin de prévenir l'apparition du cancer du col de l'utérus. Le partenariat élargit également la disponibilité du dépistage et fournit un traitement aux femmes les plus susceptibles de développer cette maladie. Soutenir ces interventions peu coûteuses avec des investissements supplémentaires minimes peut sauver des millions de vie et aider à confirmer les résultats atteints dans le monde entier dans la lutte contre VIH/sida.

« Merck s'engage à répondre aux besoins des femmes pour ce qui est des soins de santé dans les pays en voie de développement et nous sommes fiers de collaborer avec le PEPFAR, le Bush Institute et l'UNAIDS au sein du partenariat Go Further, » a indiqué Carmen Villar, directrice adjointe Social Business Innovation de l'entreprise. « Par le biais de cette collaboration, nous nous concentrons sur le cancer du col de l'utérus chez les femmes séropositives en Afrique subsaharienne, une des populations les plus touchées par cette maladie. Notre action passe non seulement par le dépistage et le traitement, mais aussi par la prévention. » 

« Il est inacceptable de sauver la vie d'une femme en lui donnant accès à un traitement contre le VIH, puis de la laisser mourir d'un cancer du col de l'utérus faute de dépistage approprié », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l' ONUSIDA. « Le partenariat Go Further est essentiel pour garantir aux femmes et aux filles qui en ont le plus besoin l'intégration et la disponibilité de services liés au VIH et au cancer du col de l'utérus. »

La stratégie Go Further s'appuie sur sept années de collaboration entre le PEPFAR et le Bush Institute. Elle fait passer ce partenariat à la vitesse supérieure pour sauver davantage de vies.

Pour en savoir plus sur Go Further : www.gofurther.org et suivez le partenariat sur Twitter, Instagram et Facebook.

 

Le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida

La riposte du gouvernement des États-Unis à l'épidémie mondiale du VIH/sida est organisée par le PEPFAR. Entre 2003 et aujourd'hui, son engagement financier s'est élevé à plus de 85 milliards de dollars, du jamais vu dans la lutte contre une seule maladie. Grâce à la compassion et à la générosité du peuple américain, le PEPFAR a sauvé 17 millions de vies, empêché des millions de contaminations au VIH et aidé à transformer la riposte internationale au VIH/sida. Pour en savoir plus, veuillez consulter www.pepfar.gov ou vous connecter au PEPFAR sur Twitter, Facebook, Instagram et YouTube.

George W. Bush Institute

Situé au sein du George W. Bush Presidential Center, le George W. Bush Institute est une organisation neutre de réflexion sur les politiques et à caractère pratique. Elle a pour mission de former les leaders, de promouvoir des décisions et de prendre des actions pour résoudre certains des défis actuels les plus impérieux. Veuillez consulter le site suivant pour en savoir plus : www.bushcenter.org

Contact

PEPFAR
David Haroz
tel. +1 202 445 3269
harozd@state.gov
Bush Institute
Miriam Spradling
tel. +1 972 639 6099
mspradling@bushcenter.org
UNAIDS
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 42 37
communications@unaids.org

Go Further partnership

Press Release

L'ONUSIDA salue la baisse significative annoncée du prix de l'insuline pour les pays à faible et moyen revenu, ce qui peut sauver des vies

De nouvelles initiatives visant à améliorer l'accès aux soins de santé ont été annoncées au cours de la rencontre de l'Health Innovation Exchange de l'ONUSIDA organisée en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies

NEW YORK/GENÈVE, le 25 septembre 2019—L'ONUSIDA salue la décision de Biocon Biologics, entreprise de biotechnologie, concernant la vente d'insuline humaine recombinante à un tarif de 0,10 $/jour (pour 40 unités d'insuline nécessaires en moyenne par jour et par patient) dans les pays à faible et moyen revenu, soit une réduction de 50 % du prix actuel. Cette annonce a été faite lors d'un évènement organisé par l'ONUSIDA afin de promouvoir les solutions innovantes pour l'accès aux soins de santé.

« Personne ne devrait avoir à choisir entre la vie et la mort à cause du prix », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « Les actions pour le sida ont ouvert la voie pour réduire le prix de médicaments vitaux et sauver des millions de vies. Aujourd'hui, nous sommes fiers que le mouvement de la couverture sanitaire universelle bénéficie aussi des leçons tirées de la riposte au sida. »

Le diabète touche plus de 400 millions de personnes dans le monde. Des études montrent que l'espérance de vie croissante des personnes vivant avec le VIH et suivant un traitement contre le virus s'accompagne d'une augmentation du risque de contracter une maladie non transmissible.

Plusieurs autres entreprises ont pris de nouveaux engagements pour aider à améliorer l'accès aux soins de santé au cours d'un évènement organisé par l'Health Innovation Exchange de l'ONUSIDA. Cette manifestation sur le thème de la décentralisation, de l'innovation et du financement durable s'est tenue en collaboration avec le Center for Global Health and Development en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Le Wadhwani Institute for Artificial Intelligence, institut de recherche indépendant à but non lucratif doté d'une plateforme mondiale développant des solutions d'intelligence artificielle pour le bien commun, s'est engagé à créer un pôle d'excellence afin de faire bénéficier la santé mondiale de l'utilisation de l'intelligence artificielle.

ThoughtFocus, une entreprise de l'Internet des objets (IoT) offrant des services technologiques, va donner accès à sa plateforme IoT. Cette dernière est conçue comme un moyen efficace, fiable et abordable de créer et de développer des solutions IoT destinées au transport, à la logistique, à la production manufacturière, ainsi qu'à l'approvisionnement en eau et électricité dans le cadre des services de santé. L'Internet des objets ouvre de multiples possibilités pour  la santé : une fois connectés à Internet, des appareils médicaux standard peuvent collecter de précieuses informations supplémentaires, apporter des indicateurs complémentaires sur les symptômes et les tendances, permettre de soigner à distance et, de manière générale, d'assurer aux populations un meilleur contrôle sur leur vie et sur la qualité de leur traitement.

Zenysis, une entreprise du domaine des technologies, a annoncé un investissement de 3,5 millions de dollars pour mettre en place des projets pilotes dans cinq pays au cours des trois prochaines années. Il s'agit de collecter des informations qui permettront aux gouvernements de prendre des décisions étayées par des données probantes en vue de concrétiser la couverture de santé universelle et de hiérarchiser les investissements dans les systèmes de santé.

« Le rôle du secteur privé est essentiel pour parvenir aux Objectifs de développement durable », dit Mme Carlsson. « À l'ONUSIDA, nous sommes persuadés que l'innovation et les partenariats sont la solution d'avenir pour résoudre de nombreux problèmes fondamentaux que nous rencontrons quotidiennement dans notre mission de développement. »

Contact

UNAIDS Media
tel. +41 79 514 6896
bartonknotts@unaids.org
UNAIDS Media
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org

UNAIDS Health Innovation Exchange

Press Statement

L'ONUSIDA va collaborer pendant dix ans avec les États membres des Nations Unies pour atteindre les Objectifs de développement durable

Les États membres des Nations Unies lancent une riposte ambitieuse et accélérée pour atteindre les Objectifs de développement durable d'ici 2030

NEW-YORK/GENÈVE, 24 septembre 2019—Les États membres des Nations Unies se sont engagés à accélérer leurs efforts communs pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d'ici 2030, ce qui comprend notamment l'obligation de mettre un terme au sida énoncée dans l'ODD 3, Bonne santé et bien-être. Dans une déclaration politique adoptée au cours du sommet sur les Objectifs de développement durable organisé les 24 et 25 septembre, ils ont confirmé que les objectifs sont toujours réalisables à condition que tous les pays adhèrent à cette transformation et renforcent leur mise en place.

« Les Objectifs de développement durable sont une chance extraordinaire de créer un monde meilleur pour l'humanité », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « Pour cela, nous devons entre autres mettre fin au sida, ce qui nécessite de concrétiser les ODD. Nous devons travailler ensemble pour y arriver. Les ODD sont au nombre de 17, mais partagent une vision commune : se donner la main pour construire un avenir plus radieux. »

Ces 17 objectifs adoptés par les États membres de l'ONU en 2015 forment le meilleur moyen de réaliser un monde meilleur pour l'humanité et la planète d'ici 2030. Ils constituent une invitation de tous les pays à agir afin de promouvoir la prospérité tout en protégeant l'environnement. En adoptant cette nouvelle déclaration politique,  les États membres réaffirment leur engagement envers le principe fondamental de l'agenda 2030 pour le développement durable : n'oublier personne.

L'ONUSIDA salue cette prise de position et la volonté d'étendre la démarche de la riposte au sida depuis près de 40 ans : une approche multisectorielle, respectant les droits humains et mettant les personnes au centre de ses préoccupations. Elle s'attaque également aux normes sociales enracinées, à l'exclusion sociale et aux barrières juridiques qui entravent les avancées en matière de santé et de développement.

La riposte au sida est intimement liée aux progrès effectués dans des secteurs couverts par les différents ODD et elle en dépend. Travailler ensemble pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 accélérera les progrès de nombreux thèmes des ODD.

L'ONUSIDA va continuer de collaborer avec les États membres pour mettre fin au sida d'ici 2030. Elle renforcera ses efforts pour apporter une contribution non négligeable aux avancées des objectifs plus larges, en particulier en accélérant le travail autour des ODD les plus pertinents pour la riposte au sida : bonne santé et bien-être, égalité entre les sexes, inégalités réduites, paix, justice et institutions efficaces, et en nouant des partenariats pour la réalisation des objectifs. Remplir les objectifs de l'agenda 2030 sur le développement durable va améliorer chaque vie partout dans le monde.

Contact

UNAIDS Media
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org

déclaration politique

Press Statement

L'ONUSIDA salue l'engagement des États membres de l'ONU pour apporter des services de santé de qualité à 1 milliard de personnes supplémentaires d'ici 2023

L'ONUSIDA souligne que l'implication de la société civile et des communautés dans chaque aspect de la couverture sanitaire universelle est essentielle afin de n'oublier personne

NEW YORK/GENÈVE, 23 septembre 2019—L'ONUSIDA salue l'engagement profond des États membres des Nations Unies pour parvenir à la couverture sanitaire universelle (CSU) d'ici 2030. Ces pays ont rappelé leur engagement en faveur de la réalisation de la CSU lors de la première réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies à ce sujet qui a eu lieu le 23 septembre à New York aux États-Unis. À cette occasion, ils ont adopté une déclaration politique sur la CSU dans laquelle ils réaffirment le droit individuel à accéder aux meilleurs soins de santé physique et mentale accessibles. Ce droit fait partie intégrante des Objectifs de développement durable.

Alors que nous assistons aujourd'hui à une érosion inquiétante de l'espace accordé à la société civile, cet appel des États membres pour l'impliquer dans la gouvernance du système de santé, dans les politiques de santé et dans la procédure de suivi de la CSU conforte l'ONUSIDA dans son action. En effet, impossible d'apporter une CSU sans associer la société civile et les communautés dans le monde entier.

« Nous enjoignons les gouvernements à investir dans le leadership et les capacités des différentes communautés, en particulier celles sous-représentées », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « La couverture sanitaire universelle doit reposer sur les communautés, privilégier les stratégies transformatives et respecter les droits humains afin d'atteindre les personnes les plus oubliées. Cette démarche assurera l'égalité d'accès aux services de santé, les avancées prenant en compte les individus et l'élimination des disparités dans le domaine de la santé. »

L'ONUSIDA s'engage à permettre aux communautés, en particulier aux communautés vulnérables, de participer à la planification, à la mise en place et au suivi des mesures de santé. Dans cette optique, l'ONUSIDA collabore avec des partenaires sur le Plan d'action global pour des vies saines et le bien-être pour tous afin de garantir la participation totale des communautés et de la société civile en faveur de la CSU. Le lancement de ce programme mondial est prévu le 24 septembre à New York.

L'ONUSIDA salue également l'engagement des États membres à n'oublier personne, notamment les enfants, les jeunes, les personnes handicapées, vivant avec le VIH ou âgées, les peuples indigènes, les personnes réfugiées, déplacées ou migrantes. L'organisation pousse également ces pays à atteindre les groupes les plus touchés par le VIH, y compris les professionnel(le)s du sexe, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes détenues ou vivant dans des zones de conflit afin de garantir que même les populations les plus marginalisées aient accès aux services de santé.

La déclaration politique sur la CSU indique que les actions actuelles sont inadaptées, car la moitié au moins de la population mondiale n'a pas accès aux services fondamentaux de santé. En effet, aujourd’hui, plus de 800 millions de personnes dépensent au moins 10 % du budget de leur ménage pour des soins de santé, et on estime que, chaque année, 100 millions de personnes tombent dans la pauvreté à cause de frais de santé à leur charge.

L'ONUSIDA applaudit l'engagement des États membres dans la déclaration politique pour arrêter l'augmentation et renverser la tendance des frais de santé à la charge des patientes et patients. Elle salue leur volonté d'apporter progressivement des services de santé de qualité à 1 milliard de personnes supplémentaires d'ici 2023 en attendant de couvrir la population mondiale d'ici 2030.

L'organisation soutient l'intention des États membres de financer correctement leur secteur public de la santé, d'élargir les services fondamentaux de qualité, de renforcer les systèmes de santé et d'apporter des financements adaptés, prévisibles, étayés par des données probantes et durables afin d'encourager les efforts nationaux en faveur de la CSU. L'ONUSIDA continuera de plaider pour l'augmentation du financement de la santé ainsi que pour l'intégration de services essentiels de prévention et de traitement du VIH au sein d'offres de santé. 

En plus de leur engagement en faveur de la CSU, les États membres ont également réaffirmé leur attachement profond à la déclaration politique sur l'éradication du sida qu'ils ont adoptée en juin 2016. Dans ce document, ils reconnaissent que les progrès en matière de protection et de défense des droits humains des personnes vivant avec le VIH, exposées au risque et touchées par le virus sont loin d’être appropriés. Ils promettent par ailleurs de revoir et de réformer les lois liberticides ou renforçant la stigmatisation et la discrimination.

« Il faut éliminer les barrières légales afin de garantir le respect du principe d'égalité dans le domaine de la santé », a insisté Mme Carlsson. « La riposte au sida est enracinée dans un engagement en faveur des droits humains, de l'égalité des sexes et de la non-discrimination, ce qui passe également par la satisfaction des besoins des populations clés. »

Les avancées de la riposte au sida et de la réalisation de la CSU sont liées et se renforcent mutuellement en contribuant parallèlement à atteindre les cibles liées à la santé énoncées dans les Objectifs de développement durable, comme mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030.

Feature Story

Réduire, réutiliser, recycler : les jeunes Ghanéens disent Oui à la réduction des déchets

20 septembre 2019

Les jeunes au Ghana s’engagent en faveur d’un environnement durable en réduisant le volume de déchets qu’ils produisent, aussi bien chez eux qu’à l’école.

Dans leur démarche militante, les jeunes ont rencontré la Directrice nationale de l’ONUSIDA au Ghana, Angela Trenton-Mbonde. La réunion organisée à Accra avait pour thème« Reduce, reuse, recycle » (Réduire, réutiliser, recycler). Chaque militant et militante a promis d’adopter de meilleures pratiques de gestion des déchets afin de promouvoir le développement durable.

« Je m’engage à avoir ma gourde réutilisable et à éviter d’utiliser les bouteilles en plastique jetables. Je suis convaincue que cela protègera la planète pour tout le monde », a déclaré Pricilla Addo.

Un autre militant, Samuel Nyarko, a promis de son côté : « Je m’engage à veiller moi-même à ce que les déchets produits dans mon foyer soient triés correctement afin de faciliter la collecte et le recyclage des plastiques. Je vais inviter mes camarades de classe et ma communauté à faire de même. »

Mme Trenton-Mbonde a encouragé les jeunes à respecter leurs engagements en faveur de la planète. « Pour un environnement durable, chacun d’entre nous doit prendre ses responsabilités et commencer avec un seul engagement, peu importe s’il semble insignifiant au début, car en définitive, tout est lié : l’humanité et la planète », a-t-elle déclaré.

Cette délégation militante comprenait des jeunes de Hope for Future Generations, une organisation non gouvernementale à but non lucratif ghanéenne visant à autonomiser et à émanciper les femmes, les enfants et les jeunes.

Region/country

Feature Story

Le changement climatique affecte les personnes vivant avec le VIH

20 septembre 2019

Quelques jours avant le Sommet Action Climat des Nations Unies qui aura lieu le 23 septembre à New York aux États-Unis, le constat est sans appel : aucun pays ni continent n’est épargné par le changement climatique. Son impact est toutefois souvent plus marqué dans les régions déjà confrontées à d’autres défis et il touche de plein fouet des groupes vulnérables tels que les personnes vivant avec le VIH.

Lorsque le cyclone Idai a touché la côte du Mozambique près de Beira le 15 mars 2019, les précipitations importantes et les vents violents ont provoqué une montée brutale des eaux, fait des centaines de morts, mais aussi endommagé de nombreuses habitations et infrastructures. Le 19 mars, les autorités estimaient que 100 000 personnes restaient à sauver. À Beira, les communications étaient coupées et les 17 hôpitaux ou cliniques avaient subi d'importantes destructions.

Cette situation aurait été une catastrophe n’importe où dans le monde, mais elle l’était d’autant plus dans la province de Sofala où près d’un adulte sur six vit avec le VIH et où plus d’un a vu les flots emporter son traitement.

Moins de six semaines plus tard, le 25 avril, le cyclone Kenneth dévastait à son tour le nord du Mozambique. Les inondations catastrophiques causées par ces deux tempêtes ont fait 2,2 millions de victimes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.

L’augmentation de la température à la surface des océans et la montée du niveau de la mer renforcent l’intensité ainsi que le potentiel de destruction des ouragans et des cyclones tropicaux comme Idai et Kenneth dans de nombreux pays déjà exposés à des épisodes météorologiques extrêmes.

Lorsque l’ouragan Kenneth a atteint le Zimbabwe, la Directrice pays par intérim de l’ONUSIDA, Mumtaz Mia, a tout fait pour que les personnes vivant avec le VIH, comme les femmes enceintes inscrites à des programmes de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, accèdent au traitement.    

« Les situations d’urgence ne sont pas une nouveauté au Zimbabwe, mais cette fois-ci les personnes vivant avec le VIH se sont retrouvées livrées à elles-mêmes lorsque les flots ont emporté leurs médicaments. »

Après la catastrophe, Mme Mia et son équipe ont rencontré des représentants du gouvernement, de la société civile, des donneurs et d’autres partenaires pour discuter de la riposte. Tous lui ont rapidement assuré que les besoins spécifiques des personnes vivant avec le VIH avaient été pris en compte dans les opérations de secours. Cela s’est traduit, par exemple, par des coopérations avec des partenaires, dont les coparrainants de l’ONUSIDA, le ministère de la Santé et des Soins aux enfants ainsi que le Conseil national du sida, pour coordonner la distribution d’antirétroviraux et de préservatifs, de colis alimentaires aux personnes vivant avec le VIH et pour permettre aux femmes enceintes d’accoucher sans danger. Ces partenaires ont également évalué les besoins supplémentaires liés à la santé et au VIH suite à la catastrophe.

Au Malawi, le cyclone Idai a touché près d'un million de personnes et a forcé plus de 100 000 personnes à fuir leur foyer. De nombreuses victimes de la tempête au Mozambique ont traversé la frontière à la recherche d'un abri et de nourriture.

Pour les personnes vivant avec le VIH, les soucis concernant leur santé et l’accès à leur traitement sont venus aggraver cette situation déjà difficile. Pour beaucoup d’entre elles, le premier réflexe a été de sauver leurs médicaments.

« Ma maison a été détruite par les flots, mais j’ai réussi à prendre le sac en plastique où je garde mes antirétroviraux. Cela fait partie de ce que j’ai de plus cher », raconte Sophie Naphazi.

Elizabeth Kutendi explique quant à elle que ses médicaments ont survécu à la catastrophe, parce qu’elle les garde sous le toit de sa maison.

Ces deux femmes ont trouvé refuge à Bangula, un camp au sud du Malawi, qui accueille des milliers de personnes ayant fui les villages des environs. La petite clinique sur place apporte des conseils sur le VIH, des dépistages, elle renouvelle les traitements et fournit un soutien psychosocial.

Dans d’autres régions d’Afrique, les populations sont confrontées à un manque de précipitations à l’origine de sécheresses sévères et à d’une interruption de services essentiels, comme les soins de santé. L’Afrique australe, par exemple, n’a connu que deux bonnes récoltes depuis 2012. L’Angola, le Botswana, le Lesotho et la Namibie ont tous déclaré l’état d’urgence à cause de la sécheresse.

La concurrence pour les faibles ressources laissées par la sécheresse dans la Corne de l’Afrique est quant à elle source de conflits, ce qui complique l’accès à des groupes de la population nécessitant une aide d’urgence, dont des soins de santé. Beaucoup n’ont pas d’autre choix que de fuir vers les centres urbains, ce qui augmente la pression sur les prestataires de service locaux. La détérioration de la situation peut déclencher des mouvements migratoires massifs.

« Le changement climatique nous menace tous », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA. « Mais les groupes vulnérables, dont les personnes vivant avec le VIH et concernées, sont particulièrement exposés à la multiplication et à l’intensification des épisodes météorologiques extrêmes touchant des régions du globe où les stratégies d’adaptation sont déjà à bout. Nous devons aujourd’hui considérer le changement climatique comme étant l’un des défis fondamentaux à la santé et au bien-être des populations. »

Related information

Feature Story

Suivre les progrès réalisés contre les discriminations

12 juillet 2019

Les lois peuvent créer différents types de discriminations envers les personnes, mais la criminalisation est l’une des formes les plus dévastatrices. Malgré tous les appels en faveur de réformes et les engagements dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en vue de mettre fin aux lois discriminatoires et réduire les inégalités, le constat est le suivant :

  • soixante-neuf pays continuent de criminaliser les relations sexuelles entre personnes de même sexe.
  • Plus de 100 nations criminalisent la consommation ou la possession personnelle de drogue et 98 criminalisent certaines formes du commerce du sexe.
  • Une personne incarcérée sur cinq l’est à cause d’un crime lié à la drogue et 80 % d’entre elles le sont suite à la possession personnelle ou la consommation.
  • Dix-neuf pays expulsent les étrangers en raison de leur statut sérologique.

Du 9 au 18 juillet, un forum politique de haut niveau se réunit aux États-Unis, à New York. Les participants passeront en revue les progrès réalisés par les États membres concernant leurs engagements en vue d’atteindre les objectifs de développement durable, notamment ceux portant sur les inégalités et la paix, la justice et des institutions fortes.

« Dans mon travail de juge, je vois l’effet que le droit pénal peut avoir sur des communautés. Il écarte des personnes des systèmes de protection, invalide la légitimité de leurs actions ou de leur identité, augmente la stigmatisation et les exclut de toute protection offerte par nos systèmes judiciaire, social et économique », explique Edwin Cameron, juge auprès de la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud.

La criminalisation a des répercussions sur l’accès aux services de santé, au logement, à l’éducation, à la protection sociale et à l’emploi. La criminalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe, du commerce du sexe ou de la consommation de drogue empêche des personnes d’avoir accès aux services de santé, y compris à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH. Les données montrent que les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont 28 fois plus de risques d’être contaminés par le VIH que le reste de la population, ce taux est 22 fois plus élevé pour les personnes s’injectant de la drogue et 13 fois supérieur pour les professionnel(le)s du sexe et les femmes transgenres. 

« Si nous voulons mettre en place complètement l’objectif de développement durable et être sûrs de n’oublier personne, alors nous devons nous assurer que les lois protègent les personnes des discriminations et ne les forcent pas à vivre dans l’ombre de la société », explique Lloyd Russel Moyle, membre du Parlement britannique.

Les groupes représentant des personnes criminalisées ne peuvent souvent pas se déclarer en tant qu’organisation non gouvernementale, et, par exemple, les professionnel(le)s du sexe ne peuvent généralement pas former de syndicat. Les lois dites de propagande, quant à elles, peuvent par exemple interdire la diffusion d’information sur la prévention du VIH.

« Il n’est pas possible de mettre fin au sida et de remplir les objectifs de développement durable sans prendre en compte la discrimination, la violence et l’exclusion. Nous avons la possibilité de tirer des leçons du mouvement de lutte contre le sida et de placer au centre de la riposte les droits et la participation à bon escient des personnes les plus marginalisées », ajoute Luisa Cabal, directrice des droits de l’homme et du genre à l’ONUSIDA.

Les groupes criminalisés sont souvent davantage victimes de violences que le reste de la population. Ils signalent rarement les crimes perpétrés à leur encontre à la police, et les avocats s'exposent à des violences ou d'autres répercussions s’ils acceptent de les représenter.

« La discrimination des personnes vivant avec le VIH et leur criminalisation n’ont pas disparu aujourd’hui. Et nous sommes confrontés en Indonésie à la stigmatisation persistante de populations clés et à leur criminalisation. Nous ne mettrons jamais fin au sida si nous ne faisons pas de leurs besoins et de leurs droits une priorité absolue quant à l’accès aux soins de santé, à la protection contre la violence et à la concrétisation du droit à la santé », continue Baby Rivona, de l’Indonesian Positive Women Network.

Les pays qui dépénalisent la consommation de drogue et proposent des services de réduction des risques voient souvent reculer le nombre de nouvelles infections au VIH. Il est prouvé que, sur 10 ans, la décriminalisation du commerce du sexe pourrait empêcher 33 % à 46 % des nouvelles infections parmi les professionnel(le)s du sexe et leurs clients. Cependant, l’effet ne se limite pas à la baisse des nouvelles infections. La décriminalisation améliore le bien-être et renforce la confiance accordée à la police, réduit la violence et augmente l’accès aux soins de santé et aux services d’assistance. Mais surtout, elle permet aux personnes de ne plus être considérées comme des criminels et stigmatisées par la société.

Infographie

Brochure

Document

Rapport

SDGs and the HIV response

Feature Story

La voix de la jeunesse compte, les espaces sécurisés aussi

09 août 2018

Une coalition mondiale rassemblant plus de 80 organisations de jeunes travaillant sur le VIH (PACT) et Youth Voices Count (YVC) ont lancé un sondage afin de se faire une idée des connaissances de la jeunesse en matière de santé sexuelle et reproductive.

Plus de la moitié des 270 000 jeunes gens âgés de 10 à 24 ans originaires de 21 pays qui ont répondu à l’enquête U-Report (54 % de garçons et jeunes hommes et 58 % de filles et jeunes femmes) avaient eu recours à des services anti-VIH ou autres dans un centre de santé ou une clinique au cours des trois mois précédents.  Environ 36 % des jeunes âgés de 10 à 24 ans qui n’avaient pas eu recours à ces services ont indiqué se sentir mal à l’aise avec le fait de se rendre dans un centre de santé ou une clinique, et plus de 28 % des jeunes (des deux sexes) ont déclaré être terrifiés à l’idée de recourir à ces services.

« Même si nous disposons des outils les plus modernes pour en finir avec le sida, comme les antirétroviraux, la PPE, la PPrE ou l’auto-dépistage du VIH, entre autres, nous restons confrontés à un défi de taille pour mettre fin à l’épidémie de sida chez les adolescents et les jeunes. La riposte au sida ne se résume pas aux médicaments et au dépistage, elle consiste aussi à créer un espace convivial où les adolescents et les jeunes se sentent en sécurité et autonomes. »

Niluka Perera COORDONNATRICE RÉGIONALE, YOUTH VOICES COUNT

Avec le soutien de l’ONUSIDA, de l’UNICEF et de l’UNFPA, le sondage a été complété par une enquête approfondie et des entretiens menés par YVC, qui ont montré qu’environ 15 % de ceux qui ont accédé à des services de santé sexuelle quelconques au cours des six derniers mois ont été confrontés à des refus ou des mauvais traitements en raison de leur âge, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leur état sérologique vis-à-vis du VIH. Et parmi ceux qui se sont sentis maltraités en raison de leur âge, 55 % se sont identifiés comme étant gays ou bisexuels et 25 % se sont identifiés comme vivant avec le VIH. En outre, 32 % des jeunes hommes gays, bisexuels et autres jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que 50 % des jeunes transgenres, ont ressenti de la discrimination en raison de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle. Enfin, 16 % des jeunes qui se sont identifiés comme vivant avec le VIH ont déclaré qu’ils avaient été maltraités en raison de leur séropositivité au VIH.

« Une génération sans sida est impossible si l’exclusion, la marginalisation et la discrimination sont libres de prospérer. Nous ne pouvons plus nous permettre de nous reposer sur nos lauriers : ces barrières ne disparaîtront pas d’elles-mêmes ni à mesure que le temps passera. Sauf si nous unissons activement nos forces pour en finir avec elles. »

Damilola Walker CONSEILLÈRE PRINCIPALE ADOLESCENTS ET VIH, UNICEF

Les établissements de santé devraient être des lieux sûrs pour ceux qui reçoivent des soins, et pourtant ce n’est pas le cas. Les politiques et les attitudes demeurent des obstacles à la mise en place de services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive adaptés aux jeunes. En effet, 37 % des participants qui ont déclaré s’être rendus dans une clinique n’étaient pas prêts à le recommander à leurs pairs.

Le thème de l’édition 2018 de la Journée internationale de la jeunesse, Espaces sécurisés pour les jeunes, met en lumière la nécessité de mettre en place des espaces sécurisés où les jeunes puissent se réunir, se retrouver et participer aux processus de prise de décision tout en s’exprimant librement. De tels espaces incluent les établissements de santé, qui devraient être des lieux sûrs, des refuges à l’abri de la stigmatisation, des mauvais traitements et de la violence.

« L’épidémie de sida est loin d’être terminée, mais elle pourra l’être si les jeunes sont informés, libres et capables d’accéder à des services sûrs et réceptifs à leurs besoins spécifiques. »

Michel Sidibé DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUSIDA

Chaque jour, environ 1 600 jeunes sont infectés par le VIH, tandis qu’une jeune personne meurt de maladies liées au sida toutes les 10 minutes. Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont particulièrement touchées. En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles de contracter le VIH que leurs homologues masculins. En outre, les jeunes des populations clés (notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes bisexuelles, les personnes transgenres, les jeunes professionnel(le)s du sexe et les jeunes consommateurs de drogues injectables) sont davantage exposés au risque de VIH dans le monde, en raison de violations de leurs droits, de la discrimination, de l’exclusion, de la criminalisation et de la violence. À l’échelle mondiale, la plupart des jeunes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur état sérologique vis-à-vis du VIH.

Télécharger plus de diapositives semblables extraites de Mise à jour des données mondiales du sida 2018 – Un long chemin reste à parcourir

S'abonner à SDGs