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Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices
12 juillet 2018
La riposte mondiale au sida se trouve dans une situation particulièrement préoccupante : les succès, certes remarquables – mais encore limités- que nous avons connus en termes de vies sauvées et d’arrêt de nouvelles infections par le VIH sont en train d’ouvrir dangereusement la voie à une certaine forme de complaisance. À mi-chemin des objectifs à atteindre d’ici 2020, le rythme des progrès est encore loin d’être à la mesure de l’ambition affichée.


Press Statement
Les États membres des Nations Unies soulignent la nécessité d’intensifier les efforts critiques pour en finir avec le sida
13 juin 2018 13 juin 2018Le Secrétaire général des Nations Unies a présenté son rapport sur le VIH à l’occasion de la réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies pour examiner les progrès vers la fin de l’épidémie de sida
NEW YORK/GENÈVE, 13 juin 2018—À mi-chemin de la période prévue pour remplir les objectifs d’accélération pour 2020 adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2016, les États membres des Nations Unies se sont réunis afin d’examiner les progrès de la riposte au VIH. Rassemblés au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, les États membres ont présenté les avancées et les problèmes observés dans leurs pays respectifs et écouté le Secrétaire général des Nations Unies exposer son rapport sur la riposte mondiale au VIH.
Miroslav Lajčák, Président de l’Assemblée générale, a ouvert la réunion en ces termes : « Nous ne pouvons pas ignorer que ce que nous faisons aujourd’hui est étroitement lié à nos autres buts et objectifs », a-t-il déclaré. « La réunion d’aujourd’hui peut nous aider à examiner les opportunités de renforcer encore davantage notre action. Nous devons continuer, continuer de lutter contre ce virus et la stigmatisation qui va avec ».
Le Secrétaire général des Nations Unies a ensuite présenté son rapport intitulé Mettre la lutte contre le sida au service de la réforme de l’Organisation des Nations Unies et de la santé mondiale, et déclaré : « Le monde fait des progrès vers la fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030, mais ces progrès sont inégaux et fragiles. Le moment est critique et nous devons renouveler notre engagement prioritaire et commun en faveur d’un monde sans sida ».
Le rapport montre que l’élargissement exponentiel de l’accès au traitement antirétroviral atteint désormais plus de la moitié de toutes les personnes vivant avec le VIH, ce qui a contribué à la baisse d’un tiers des décès dus au sida, le chiffre étant passé de 1,5 million en 2010 à 1 million en 2016. Il prend également acte des progrès accomplis dans l’élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et met l’accent sur la possibilité d’éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant si le monde parvient à maintenir le cap.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a assisté à la séance plénière. « Nous sommes arrivés à une étape décisive de notre parcours vers la fin de l’épidémie de sida. Nous devons nous unir et utiliser nos forces collectives pour faire reculer le VIH de manière permanente », a-t-il déclaré.
Plus de 30 États membres ont fait part des progrès accomplis dans leurs pays respectifs, et nombre d’entre eux ont exprimé leur estime et leur soutien pour le travail de l’ONUSIDA et du Programme commun, tout en réitérant leur engagement en faveur des objectifs de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida.
« Les États-Unis soutiennent fermement l’ONUSIDA et son leadership dans la lutte contre la pandémie de VIH/sida », a déclaré Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale. « L’action prioritaire de l’ONUSIDA sur la production de la base de données la plus étendue sur l’épidémiologie du VIH reste absolument fondamentale et constitue notre feuille de route pour le contrôle de cette pandémie. Nous ne pourrons pas atteindre les objectifs pour en finir avec l’épidémie de sida d’ici à 2030 sans les bonnes données pour suivre nos avancées, détecter les besoins à combler et orienter les ressources de manière performante et efficace pour un impact maximum ».
Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies montre que, même si le nombre de personnes ayant accès au traitement a quasiment triplé entre 2010 et juin 2017, passant de 7,7 millions de personnes sous traitement à 20,9 millions, il reste encore 15,8 millions de personnes qui ont besoin d’un traitement et les progrès dans l’élargissement de l’accès au traitement pour les enfants sont particulièrement lents. En 2016, seulement 43 % des enfants vivant avec le VIH ont eu accès au traitement.
Le rapport souligne également qu’il faut en faire davantage pour mettre un coup d’arrêt aux nouvelles infections à VIH. Leur nombre a baissé de 18 % entre 2010 et 2016, passant de 2,2 millions à 1,8 million, mais pour atteindre l’objectif de 500 000 nouvelles infections d’ici à 2020, les efforts de prévention du VIH vont devoir être considérablement accélérés, en particulier au sein des populations plus exposées au risque ; un sentiment relayé par un grand nombre des intervenants de la séance plénière.
Lazarus O. Amayo, Représentant permanent du Kenya auprès des Nations Unies, s’est exprimé au nom du groupe africain. « Il reste beaucoup à faire car le sida continue de frapper l’Afrique subsaharienne de manière disproportionnée, avec un risque de nouvelle infection à VIH qui demeure extrêmement élevé chez les jeunes femmes d’Afrique orientale et australe », a-t-il déclaré. « Nous répétons qu’il est nécessaire d’adopter une approche globale, universelle et intégrée du VIH et du sida, assortie des investissements requis ». En Afrique orientale et australe, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans représentent 26 % des nouvelles infections à VIH, alors qu’elles ne constituent que 10 % de la population.
Le rapport montre qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, notamment pour couvrir les 7 milliards de dollars manquants dans le financement de la riposte au sida. Il formule cinq recommandations fortes pour remettre les pays sur la bonne voie, notamment encourager une révolution dans le domaine du dépistage du VIH, protéger les droits de l’homme et promouvoir l’égalité des sexes et utiliser la Feuille de route de la prévention du VIH pour 2020 pour réduire plus rapidement le nombre de nouvelles infections à VIH.
Estimations 2016 (*juin 2017) :
- *20,9 millions [18,4 millions–21,7 millions] de personnes ayant accès au traitement antirétroviral (en juin 2017)
- 36,7 millions [30,8 millions–42,9 millions] de personnes vivant avec le VIH dans le monde
- 1,8 million [1,6 million–2,1 millions] de personnes nouvellement infectées par le VIH
- 1 million [830 000–1,2 million] de décès dus à des maladies liées au sida
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Rapport du Secrétaire général - Mise en oeuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et des déclarations politiques sur le VIH/sida (Assemblée générale - Soixante-douzième session)
03 avril 2018
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Un guide pour les entreprises — Travailler ensemble pour mettre fin au SIDA
25 janvier 2018
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Maintenir l’élan vers la fin du sida dans les pays de la Francophonie
26 avril 2018
Les 54 États membres de l’Organisation internationale de la Francophonie abritent environ 10% des 36,7 millions [30,8 millions–42,9 millions] de personnes vivant avec le VIH dans le monde. Les efforts des pays de la Francophonie au cours des années à venir sont essentiels à la réalisation de la Déclaration politique sur la fin du sida adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en juin 2016. La déclaration engageait les États Membres des Nations unies à augmenter et à accélérer les investissements dans les ripostes nationales au sida et à élargir massivement la couverture des services de lutte contre le VIH.


Feature Story
Le rêve de Mona : un monde sans stigmatisation
12 juillet 2017
12 juillet 2017 12 juillet 2017L’Agenda 2030 pour le développement durable applique à plus grande échelle ce sur quoi la riposte au sida travaille depuis 30 ans : une approche multisectorielle, fondée sur les droits et centrée sur les individus, qui s’attaque aux facteurs déterminants pour la santé et le bien-être. Les différentes histoires de cette série mettent en lumière les liens entre le VIH et les Objectifs de développement durable (ODD), chacune étant racontée du point de vue personnel d’individus touchés par le VIH. Cette série dresse un tableau de l’interconnexion entre le VIH et les ODD et de l’interdépendance entre les ODD eux-mêmes. Par ailleurs, ces histoires nous montrent surtout les progrès accomplis dans la riposte au sida et ce qu’il reste à faire pour atteindre les ODD.
Quand les amis et la famille de Mona Balani ont cessé de venir chez elle, elle est restée stoïque. La situation a empiré quand elle a constaté que personne ne voulait jouer avec son enfant de six ans.
« Mon fils aîné a été confronté à tant de discrimination à cette époque », se souvient Mona, lorsque son mari et elle ont été diagnostiqués séropositifs au VIH en 1999. « Nos proches lui ont dit d’horribles choses : « Tes parents vont mourir un de ces jours, et tu vas mourir toi aussi » ».
En retenant ses larmes, elle se rappelle que chaque soir, quand elle rentrait à la maison, son fils l’embrassait et lui disait de ne pas le laisser tout seul. Pendant trois ans, le mari de Mona sera malade par intermittence. On finira par lui diagnostiquer une tuberculose. Parfois, en raison de la séropositivité au VIH du couple, le personnel médical refuse de l’admettre à l’hôpital.
« Plus d’une fois, des médecins, des infirmières ou des laborantins ont fait des remarques choquantes à caractère sexuel », raconte Mona. En raison de la façon dont les gens réagissaient face à eux, ils ont souvent eu l’impression d’avoir commis un crime.
Entre temps, son plus jeune fils tombe malade et on lui diagnostiquera plus tard une tuberculose. Mona explique qu’à cause des frais grandissants des médicaments pour son mari et son fils de deux ans, elle ne peut pas se permettre un traitement anti-VIH pour elle-même.
Malheureusement, son jeune garçon décède un mois plus tard. « Je savais que je devais surmonter tout ça, aller de l’avant et vivre pour mon fils aîné », raconte-t-elle.
En 2002, Mona apprend que ses poumons sont aussi atteints par la tuberculose. Elle entame un traitement et le suit jusqu’au bout dans le délai prévu de six mois. Trois ans plus tard, l’état du mari de Mona empire. Il s’éteint en 2005. Mais ses épreuves ne s’arrêtent pas là. L’année suivante, elle développe une tuberculose abdominale.
« Quand j’ai passé les tests pour la tuberculose, il fallait que je passe une nuit à l’hôpital pour le diagnostic, mais quand ils ont su que j’avais le VIH, le personnel a refusé de m’admettre », raconte Mona. Elle appelle alors un médecin à la retraite qu’elle connaît, qui contacte l’un de ses collègues pour qu’elle puisse rester.
« Même après m’avoir admise, le médecin qui m’a examinée m’a demandé de remplacer tout l’équipement utilisé et même le linge de lit. Le médecin mettait systématiquement une double paire de gants avant de m’ausculter », se souvient Mona.
Depuis, Mona est sous traitement antirétroviral et elle a entamé son traitement contre la tuberculose. Elle a aussi décidé de contribuer à la lutte contre la stigmatisation autour de la tuberculose et du VIH.
En 2007, elle a commencé à travailler avec le Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida dans les zones reculées du Rajasthan. Dix ans plus tard, elle vit maintenant à New Delhi et travaille pour l’Alliance indienne contre le VIH/sida. Elle rêve d’un monde où les gens touchés par le VIH et la tuberculose ont des droits, sont respectés et peuvent vivre une vie normale, avec l’assurance d’une vie en bonne santé et d’un bien-être à tout âge.
« Les gens pensent que le VIH n’a pas d’autre issue que la mort, mais ce n’est pas vrai », explique Mona. « J’ai prouvé au monde que l’on peut vivre une vie en bonne santé avec le VIH, et c’est toujours le cas pour moi aujourd’hui ».
ODD 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge
Une bonne santé est une condition sine qua non pour en finir avec le sida. Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge, y compris pour les personnes vivant avec le VIH ou exposées au risque, est essentiel pour le développement durable. À titre d’exemple, pour réussir à en finir avec l’épidémie de sida, il faudra élargir massivement les services de santé, en donnant la priorité aux services communautaires, aux stratégies de dépistage ciblées, en veillant à ce que le traitement soit proposé aux individus après le diagnostic (avec des protocoles appropriés pour les bébés, les enfants et les adolescents) et en assurant un appui et un suivi pour les personnes qui prennent des médicaments antirétroviraux. Éliminer la transmission du VIH de la mère à l’enfant implique un traitement immédiat pour les femmes enceintes vivant avec le VIH, l’intégration des services anti-VIH et des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que la participation des partenaires masculins aux services de prévention et de traitement.
Accroître l’intégration des services d’une façon qui réponde aux besoins des individus, que ce soit en combinant les services anti-tuberculose et anti-VIH ou en proposant des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive adaptés aux jeunes, permettra d’avancer vers la mise en place de services de santé efficaces, accessibles et équitables pour le VIH et au-delà. Le VIH ne pourra être vaincu qu’en défendant le droit de tous d’accéder à des services de santé et anti-VIH de qualité sans discrimination.
Ces histoires illustrent le lien étroit entre l’ODD n° 3 – Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge – et la fin du sida. Pour chaque individu, se protéger et rester en bonne santé est indispensable pour pouvoir jouer ses multiples rôles au sein de la famille, de la communauté, de la société et de l’économie. L’histoire de Mona relate son combat contre le VIH et la tuberculose, ainsi que sa lutte contre la discrimination et pour le droit d’être traitée avec équité et dignité. Lidia travaille avec des partenaires au sein des services de santé, du système de santé communautaire et du secteur privé pour faire en sorte que les femmes saisonnières embauchées pour la cueillette du café bénéficient des informations et des services dont elles ont besoin pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Sergueï parle de son expérience en racontant comment un programme de réduction des risques l’a aidé à surmonter son addiction tout en suivant un traitement antirétroviral. Christine raconte comment, en tant qu’agent de santé communautaire, elle aide les femmes où et quand elles en ont besoin pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant.
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Parler ouvertement de sexe et du VIH
17 juillet 2017
17 juillet 2017 17 juillet 2017L’Agenda 2030 pour le développement durable applique à plus grande échelle ce sur quoi la riposte au sida travaille depuis 30 ans : une approche multisectorielle, fondée sur les droits et centrée sur les individus, qui s’attaque aux facteurs déterminants pour la santé et le bien-être. Les différentes histoires de cette série mettent en lumière les liens entre le VIH et les Objectifs de développement durable (ODD), chacune étant racontée du point de vue personnel d’individus touchés par le VIH. Cette série dresse un tableau de l’interconnexion entre le VIH et les ODD et de l’interdépendance entre les ODD eux-mêmes. Par ailleurs, ces histoires nous montrent surtout les progrès accomplis dans la riposte au sida et ce qu’il reste à faire pour atteindre les ODD.
Dix-huit années auparavant, alors âgée de 19 ans, Florence Anam est tombée enceinte. L’adolescente avait été séduite par un homme plus âgé très attentionné à son égard. Alors qu’elle est bonne élève à l’école et sur le point d’entrer à l’université, ses parents lui font part de leur déception, mais n’aborderont plus jamais le sujet par la suite.
« Pendant ma grossesse, personne ne m’a jamais demandé comment j’en étais arrivée là ni qui était responsable », raconte Florence. « Le sexe était un sujet tabou et pas un thème de discussion entre parents et enfants ».
Florence apprendra seulement en 2006 qu’elle est séropositive au VIH. À l’occasion d’une campagne nationale de prévention du VIH menée au Kenya, avec quatre autres amies, elle passe un test de dépistage. Lorsque les tests confirment qu’elle vit avec le VIH, elle reste sous le choc.
La réalité la frappe de plein fouet un an plus tard, lorsque Florence perd son travail à cause de sa séropositivité au VIH. Elle explique : « À l’époque, il n’existait pas de réseau anti-VIH pour les jeunes, et pas beaucoup d’informations disponibles, alors j’ai pris contact avec une femme dont on avait parlé dans un journal et je me suis emportée contre elle en demandant : « Mais pourquoi je n’ai pas le droit d’être productive alors que je ne suis pas encore malade ? » ».
La femme en question s’avère être Asunta Wagura, Directrice du Réseau kenyan des femmes atteintes du sida. Asunta invite alors Florence à venir visiter l’organisation, pour laquelle elle ne tardera pas à devenir bénévole. Elle décrit cette expérience comme une sérieuse confrontation avec la réalité. Elle entend l’histoire d’autres femmes, dont beaucoup vivent dans la pauvreté et sont maltraitées. « Je me suis retrouvée plongée dans un monde dont, en tant qu’enfant protégée, je ne savais même pas qu’il existait ; soudainement, mes problèmes sont devenus insignifiants et j’ai su que je devais faire savoir aux gens ce que je voyais au quotidien ».
Elle se montre alors aussi plus loquace sur le VIH, attirant beaucoup l’attention sur elle-même et son statut.
« J’en avais assez des gens qui me dictaient leur opinion sur ce qu’était ma vie, la fille que j’avais été me manquait et je désespérais de me sortir de cette situation », raconte-t-elle.
Une partie du travail de sensibilisation et de communication de Florence auprès de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida consiste à organiser chaque mois des réunions de mentorat avec des filles et des jeunes femmes vivant avec le VIH. « Je veux leur faire prendre conscience de leurs perspectives de vie pour les vingt prochaines années », explique-t-elle.
Florence estime qu’elle vit une vie épanouie. Son fils de 17 ans et sa fille adoptive de 11 ans la réprimandent affectueusement quand elle aborde la question du sexe et d’autres sujets « maladroits » à table.
« Je suis ce genre de mère bizarre qui parle de sexe et de comportement sexuel responsable dans les lieux les plus improbables », sourit Mme Anam. « Je leur répète sans cesse que les décisions qu’ils prennent aujourd’hui, alors qu’ils sont immatures, auront des conséquences à long terme ».
ODD 5 : Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
Les inégalités entre les sexes, la discrimination et les pratiques néfastes créent une culture qui exerce un impact négatif sur les femmes, les filles, mais aussi les hommes et les garçons. Les filles et les jeunes femmes sont touchées par l’infection à VIH de manière disproportionnée, et y sont beaucoup plus vulnérables. Souvent, elles n’ont pas la capacité de contrôler ou de décider de leurs propres choix de vie, comme aller à l’école, se marier avec qui elles le souhaitent ou avoir des rapports sexuels avec le partenaire de leur choix, avoir le nombre d’enfants qu’elles veulent, accéder aux services de santé de leur choix, trouver un emploi qui leur convient, voire même exprimer un avis et être respectées.
Les programmes conçus pour éduquer et informer les filles et les femmes des risques du VIH et leur donner des moyens de se protéger sont des éléments fondamentaux et essentiels de la riposte au sida. Et pourtant, bien que nécessaires, ils sont insuffisants. L’accès à une éducation sexuelle complète et des services de santé sexuelle et reproductive ne pourra réussir qu’en partie seulement à protéger les filles et les jeunes femmes du VIH si leurs partenaires masculins potentiels restent ignorants ou réticents à changer leur comportement. Une sensibilisation accrue des hommes face aux risques du VIH, en donnant aux hommes et aux garçons des moyens de prévention et en leur permettant de changer leur propre comportement tout en observant les bienfaits d’une relation équilibrée et respectueuse, est indispensable pour faire baisser le nombre de nouvelles infections à VIH et accroître l’égalité entre les sexes.
Comme beaucoup de jeunes femmes, Florence a grandi sans éducation sexuelle complète ni accès aux services de santé sexuelle et reproductive. Elle consacre sa vie à élargir l’accès à des services anti-VIH et de santé adaptés aux jeunes et à encadrer les jeunes femmes vivant avec le VIH, pour leur donner espoir en l’avenir. L’histoire de Florence illustre à quel point les progrès sur l’ODD n° 5 (Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles) sont importants pour permettre aux jeunes femmes et aux jeunes hommes de prendre des décisions éclairées et se protéger de l’infection à VIH.
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La participation des communautés au processus de décision : une donnée cruciale pour l’Agenda 2030
19 juillet 2017
19 juillet 2017 19 juillet 2017L’autonomisation et la participation intelligente des communautés les plus touchées par les questions de développement durable sont indispensables pour atteindre les objectifs en matière de santé mondiale, de développement, de droits et d’égalité des genres d’ici à 2030, y compris pour le sida. Ce message a été mis en avant par les partenaires du développement mondial lors de l’événement intitulé « Leaving No-One Behind in Decision-making: Setting the Example in the Sustainable Development Goal (SDG) Era » (Ne laisser personne pour compte dans la prise de décision : donner l’exemple à l’ère des Objectifs de développement durable (ODD)), organisé le 18 juillet, date de la Journée internationale Nelson Mandela, dans le cadre du Forum politique de haut niveau des Nations Unies à New York.
Organisée par l’ONUSIDA, la délégation des ONG au CCP de l’ONUSIDA, le gouvernement du Botswana et le gouvernement portugais, la manifestation s’est ouverte sur les interventions de Musah Lumumbah, jeune activiste ougandais et délégué des ONG au CCP de l’ONUSIDA, et Jenna Ortega, actrice et militante. Les participants à la table ronde, Slumber Tsogwane, Ministre des Collectivités locales et du Développement rural du Botswana, François Delattre, Ambassadeur de France auprès des Nations Unies à New York, Alessandra Nilo Gestos, déléguée brésilienne des ONG au CCP de l’ONUSIDA, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, se sont engagés dans un débat dynamique, sous la baguette de l’animatrice Ebony Johnson, activiste de l’égalité des genres et de la mobilisation communautaire. Le débat a porté sur les enseignements de la riposte au sida, dans laquelle les partenariats multisectoriels et multipartites, la mobilisation communautaire, le leadership et l’inclusion ont été critiques pour avancer, ainsi que sur les moyens de consolider ces types de partenariats inclusifs pour contribuer à élargir l’impact entre tous les ODD.
Les interventions ont ciblé des exemples de la manière dont une participation intelligente des communautés dans la planification, le développement des programmes, la prise de décision et la mise en œuvre dans le cadre de la riposte au sida permettait non seulement de faire entendre la voix des personnes les plus touchées, mais aussi d’accroître l’efficacité dans l’application de politiques et de programmes appropriés, adaptés aux réalités et aux besoins.
L’exercice a mis en lumière le fait que l’inclusion des représentants communautaires dans les processus de gouvernance, au niveau national, régional et mondial, constitue un mécanisme puissant pour favoriser les solutions qui ont un véritable impact. Le modèle de gouvernance inclusif de l’ONUSIDA, dans lequel la société civile est représentée parmi les membres du Conseil de coordination du Programme, a été cité en tant qu’exemple unique de la façon dont les systèmes de gouvernance des Nations Unies peuvent faire avancer les ODD selon un processus de redevabilité envers les personnes qu’ils servent et d’appropriation par ces personnes, permettant ainsi réellement de ne laisser personne pour compte.
Quotes
« Le fait d’organiser cette réunion en cette journée internationale Nelson Mandela n’est pas anodin. Il était convaincu qu’il était impossible de l’emporter sans tendre la main, se montrer inclusif, créer un espace démocratique. Le seul moyen efficace d’atteindre les ODD nécessitera une approche multisectorielle, avec une participation pleine et intelligente des communautés, comme nous le faisons pour la riposte au sida. »
« L’autonomisation revêt une importance vitale, car la voix de la jeunesse doit se faire entendre. Les jeunes devraient pouvoir influer sur les politiques et les pratiques qui touchent notre santé. Les jeunes sont créatifs, ils sont une source d’inspiration et d’idées souvent neuves : nous pouvons être la génération qui en finira avec le sida. »
« Quand les premiers cas de VIH sont apparus au Botswana, nous n’avions pas d’infrastructure en place pour gérer cette épidémie. Nous avons dû travailler avec des partenaires pour lutter contre l’impact de l’épidémie. Nous savons ce qui fonctionne, et aujourd’hui notre riposte au VIH est conforme aux ODD et à la vision nationale de l’avenir du pays. »
« En cette heure de bilan sur les ODD, nous devons continuer, en tant que communautés, de lutter contre les lois discriminatoires, la discrimination et la stigmatisation, et de faire avancer les notions de santé positive et de dignité. Nous ne pouvons pas atteindre les cibles des ODD si les communautés sont isolées. L’organe directeur de l’ONUSIDA est le seul au sein du système des Nations Unies qui intègre des membres de la société civile : nous lançons un appel pour étendre cette approche, nous appelons le système des Nations Unies, les États membres et les acteurs concernés à soutenir les communautés à tous les niveaux. »
« La riposte au VIH a été marquée par la participation des ONG et cet aspect a joué un rôle essentiel pour faire en sorte que les programmes atteignent les bonnes personnes, mobilisent les populations et génèrent des mécanismes de financement. La France va continuer de promouvoir la participation de la société civile à la prise de décision, au développement et aux programmes de lutte contre le VIH. »
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Mettre à jour
Le Panel mondial stratégique encourage l’ONUSIDA à s’appuyer sur ses points forts pour produire encore plus de résultats
01 mai 2017
01 mai 2017 01 mai 2017Le Panel mondial stratégique sur l’avenir du modèle du Programme commun de l’ONUSIDA a publié son rapport final intitulé Affiner et renforcer le modèle du Programme commun de l’ONUSIDA, qui présente des recommandations sur les moyens que peut mettre en œuvre le Programme commun pour accélérer les efforts et produire davantage de résultats pour les personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus.
Près d’une centaine de participants représentant une large palette de parties prenantes, notamment des États membres des Nations Unies, des agences des Nations Unies et de la société civile, se sont réunis le 28 avril à Genève, en Suisse, pour évoquer les conclusions et les recommandations du Panel dans le cadre d’une consultation mondiale qui a mobilisé plusieurs parties prenantes.
Le Panel a validé la vision et le modèle de l’ONUSIDA, reconnaissant ainsi sa valeur irremplaçable au sein de l’écosystème du sida et soulignant sa forte base d’atouts que sont la présence dans les pays, la légitimité politique et le rôle de l’ONUSIDA en tant que garant des normes internationales visant à produire des données et des preuves scientifiques destinées à éclairer la prise de décision.
Dans son rapport, le Panel recommande que l’ONUSIDA continue de transférer les ressources humaines et financières vers les pays les plus touchés par l’épidémie de sida. Parmi les autres recommandations formulées, le remaniement des équipes nationales des Nations Unies chargées du sida afin qu’elles soient plus réactives à la nature spécifique de l’épidémie de VIH et pour améliorer la redevabilité, notamment en impliquant toute une série de parties prenantes à tous les niveaux de suivi des progrès de la riposte au sida.
En affinant ses procédures de travail, l’ONUSIDA sera mieux à même de remplir son mandat unique consistant à exercer un leadership politique, délivrer des informations stratégiques et soutenir l’engagement des pays auprès des autres partenaires, en particulier le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Le rapport explique comment l’ONUSIDA pourrait renforcer davantage son appui aux pays dans le but d’atteindre les objectifs ambitieux de la Stratégie d’accélération d’ici à 2020, à savoir faire baisser le nombre de nouvelles infections à VIH à moins de 500 000, faire baisser le nombre de décès dus au sida à moins de 500 000 et éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, qui ont été adoptés par les États membres des Nations Unies lors de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida en juin 2016. Le rapport reconnaît également l’ONUSIDA comme une organisation modèle et pionnière dans l’avancée de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, avec une approche conjointe innovante à l’avant-garde de la réforme des Nations Unies.
Le Panel mondial stratégique a été mis sur pied à la demande du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA en vue de formuler des recommandations dans le but de rendre l’ONUSIDA durable et adapté à sa mission. Sa réflexion a été axée sur les trois piliers fondamentaux du Programme commun : financement et redevabilité, travail conjoint et gouvernance. Il était coorganisé par Helen Clark, Présidente du Groupe des Nations Unies pour le développement, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Mme Awa Coll-Seck, Ministre de la Santé du Sénégal, et M. Lennarth Hjelmåker, Ambassadeur spécial de la Suède pour la santé mondiale, ont coprésidé le Panel. Un processus de consultation étendu a été mené avec un large éventail de parties prenantes, aussi bien au niveau mondial que national. Un modèle de fonctionnement révisé de l’ONUSIDA sera présenté lors de la réunion du Conseil de coordination du Programme en juin pour examen et validation, qui tiendra compte des recommandations du Panel mondial stratégique.
Quotes
« APPUYONS-NOUS SUR LE MODÈLE DU PROGRAMME COMMUN DANS NOTRE MARCHE VERS NOS OBJECTIFS POUR 2030. CELA IMPLIQUE DE TRAVAILLER DE FAÇON TRANSVERSALE ENTRE LES DIVERS SECTEURS, AVEC UN LARGE ÉVENTAIL DE PARTIES PRENANTES, EN PARTICULIER LE SECTEUR PRIVÉ ET LA SOCIÉTÉ CIVILE, EN NOUANT DES ALLIANCES THÉMATIQUES ET EN APPLIQUANT DES APPROCHES FONDÉES SUR LES DROITS. »
« LE PROGRAMME COMMUN NOUS FOURNIT UN MODÈLE DONT NOUS POUVONS NOUS INSPIRER POUR RELEVER LES DÉFIS COMPLEXES AUXQUELS LE MONDE EST CONFRONTÉ ACTUELLEMENT, ET QUI NÉCESSITENT UNE RÉPONSE MULTIPARTITE ET MULTISECTORIELLE. SAISISSONS CETTE OPPORTUNITÉ DE RENFORCER ET DE REVIGORER L’ONUSIDA EN TANT QUE PARTENAIRE UNIQUE DANS LE CONTEXTE DE L’AGENDA DE RÉFORME DES NATIONS UNIES. »
« CRÉÉ IL Y A 20 ANS, LE PROGRAMME COMMUN ÉTAIT EN AVANCE SUR SON TEMPS, FAISANT FIGURE DE PIONNIER DANS LES MANIÈRES DE TRAVAILLER ENSEMBLE À TRAVERS DES PARTENARIATS INNOVANTS POUR MAXIMISER LES RÉSULTATS CONJOINTS. LE PANEL A CONCLU QUE L’ONUSIDA CONSTITUAIT UN ÉLÉMENT INDISPENSABLE DE L’ÉCOSYSTÈME DU SIDA, ET QUE LE PROGRAMME COMMUN DEVAIT RESTER À L’AVANT-GARDE DE LA RÉFORME DES NATIONS UNIES. »
« LES NATIONS UNIES ONT ÉTÉ CRÉÉES PAR ET POUR LES PEUPLES ET DOIVENT RESTER REDEVABLES ENVERS CES PEUPLES. C’EST POURQUOI L’ONUSIDA CONTINUE DE RECHERCHER DES MOYENS DE RENFORCER SES PERFORMANCES EN MATIÈRE DE PRODUCTION DE RÉSULTATS POUR AMÉLIORER LA VIE DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH ET TOUCHÉES PAR LE VIRUS, AINSI QUE POUR VEILLER À NE LAISSER PERSONNE POUR COMPTE DANS NOTRE PÉRIPLE POUR EN FINIR AVEC L’ÉPIDÉMIE DE SIDA D’ICI À 2030. »
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Affiner et renforcer le modèle du Programme commun de l'ONUSIDA
01 mai 2017
Ce rapport reflète une nouvelle ère pour l'Organisation des Nations Unies. Il offre des solutions pratiques pour transformer la manière dont le Programme commun fonctionne. Tel que l'Organisation des Nations Unies l'expose dans son programme de réformes, ce rapport fournit le premier effort organisationnel pour traduire les orientations énoncées dans la Revue de politique générale quadriennale en recommandations concrètes et utiles sur le financement, le travail conjoint et la redevabilité. Mais ces recommandations ne devraient pas s'arrêter uniquement au niveau du Programme commun, nous encourageons les États membres ainsi que nos collègues du système de développement des Nations Unies à les prendre en compte lors de l'adoption de leurs propres démarches en matière de repositionnement et de réorganisation. Ensemble, nous créons une Organisation des Nations Unies pour diriger le monde visant à atteindre l'idéal de l’agenda 2030 pour le développement durable qui consiste à ne laisser personne pour compte.