HIV Treatment

Réaction de l’ONUSIDA suite à l’autorisation par l’UE d’un traitement du VIH à action prolongée : « Pour mettre fin au sida, partagez les technologies. »

23 août 2022

En réponse à l’annonce de l’autorisation par la Commission européenne d’une option de traitement du VIH à administrer deux fois par an, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré :

« De nombreuses options de traitement anti-VIH à action prolongée sont en cours de développement. C’est une excellente nouvelle. Plusieurs options de traitements à action prolongée, à prendre quelques fois par an seulement, pourraient permettre à davantage de personnes de suivre un traitement ou offrir de meilleures options cliniques aux patients et patientes qui présentent une résistance aux traitements actuels. Ces personnes pourraient rester plus longtemps sous traitement ce qui éviterait de nombreux décès liés au sida, si ces traitements sont mis à disposition de tous ceux et celles qui en ont besoin. La situation est claire : aucun monopole de production ne peut garantir la disponibilité et l’accessibilité dans le monde entier. La disponibilité mondiale de traitements abordables à action prolongée nécessitera des transferts technologiques afin de garantir la production de médicaments génériques. »

Les progrès enregistrés dans les traitements à action prolongée s’inscrivent dans ceux de la prévention à action prolongée. La récente décision de ViiV de partager sa technologie de prévention du VIH à action prolongée pour permettre la production de génériques a apporté la preuve que les entreprises sont capables de partager. L’ONUSIDA a salué cette décision et appelle à allonger la liste des pays autorisés. Actuellement, de nombreux pays à revenu intermédiaire supérieur n’ont pas accès à ces technologies. La réalisation des objectifs mondiaux du sida nécessite que les pays à forte incidence du VIH aient accès aux dernières technologies. De nombreuses entreprises font aujourd’hui des progrès dans le développement de traitements anti-VIH à action prolongée. Nous leur demandons de prendre exemple sur ViiV, d’élargir le nombre de pays [bénéficiaires des droits de production] et d’en tirer des leçons en n’attendant pas la mise sur le marché pour transférer leur technologie.

Et Mme Byanyima de poursuivre :

« Tout retard dans le transfert de technologies des produits de santé innovants se paye en vies. Avant d’être lancé, le processus de partage des technologies de traitement à action prolongée, des droits de propriété intellectuelle et des « recettes » ne devrait pas attendre la mise à disposition des médicaments de traitement anti-VIH à action prolongée aux personnes. Ce processus doit commencer dès les premières étapes du cycle de recherche et développement (R&D). En partageant maintenant la technologie, les fabricants pourront se préparer, ce qui sauvera des vies et contribuera à mettre fin à la pandémie de sida. Le transfert de technologies capables de mettre fin à la pandémie vers les pays à revenu faible et intermédiaire n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi dans le propre intérêt des pays riches. Nous ne pouvons mettre fin au sida qu’en l’éradiquant partout. Pour mettre fin au sida, partagez les technologies. Maintenant. »

 

Remarque

La déclaration de l’ONUSIDA fait suite à l’autorisation de l’UE communiquée dans l’article suivant (en anglais) : https://www.gilead.com/news-and-press/press-room/press-releases/2022/8/gilead-announces-first-global-regulatory-approval-of-sunlenca-lenacapavir-the-only-twiceyearly-hiv-treatment-option. La déclaration de l’ONUSIDA ne porte pas sur un médicament en particulier, mais sur les progrès réalisés dans les technologies à action prolongée et sur la nécessité de partager ces technologies. 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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L’ONUSIDA salue l’accord de ViiV visant à permettre la production générique de PPrE à action prolongée dans 90 pays

L’ONUSIDA salue l’accord de ViiV visant à permettre la production générique de PPrE à action prolongée dans 90 pays

28 juillet 2022

Montréal/Genève, le 28 juillet 2022 -- L’ONUSIDA salue l’accord conclu entre ViiV et le Medicines Patent Pool (MPP) pour permettre l’accès à la formulation générique du Cabotegravir à action prolongée pour la PPrE dans 90 pays à revenu faible et intermédiaire inférieur.

Directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA, le Dr Matt Kavanagh, a déclaré :

« L’ONUSIDA salue cette décision de la ViiV et félicite le Medicines Patent Pool pour avoir obtenu cet accord. Soutenir la production de CAB-LA génériques abordables pourrait protéger des millions de personnes du VIH.

Certains laboratoires pharmaceutiques ont affirmé que le partage de technologies compromettrait le développement de la technologie, mais cet accord de licence prouve que les laboratoires peuvent partager et prospérer.

Les progrès de la riposte mondiale au VIH ralentissent, et dans trop de pays, nous constatons même une augmentation des infections. Les objectifs 2025 sont en danger, et seules des actions audacieuses permettront d'infléchir la courbe des nouvelles infections. Nous ne pouvons pas attendre que de nouvelles technologies soient déployées. D’autres mesures sont essentielles pour s’assurer que le potentiel de cette annonce est pleinement réalisé.

Tout d’abord, il est primordial que la licence soit étendue à plus de 90 pays. Les pays à revenu intermédiaire sont aujourd’hui ceux où la majorité des nouvelles infections à VIH surviennent et où vivent de nombreuses populations clés les plus exposées au risque de VIH. Ces dernières ont le plus besoin d’accéder à des traitements antirétroviraux à action prolongée. Mais beaucoup de personnes ne sont pas incluses dans cette licence malgré le besoin considérable de nouvelles technologies de santé abordables.

Deuxièmement, comme la mise en ligne de la production de génériques prendra plusieurs années, il est crucial que ViiV s’engage à vendre CAB-LA dans les pays à revenu faible et intermédiaire à un prix aussi proche que possible du coût actuel de la PPrE orale, actuellement environ 60 $. Cela permettrait à ViiV d’éviter des millions de nouvelles infections à VIH. »

L’ONUSIDA salue les clauses de non-exclusivité de l’accord, qui permet aux producteurs de génériques qualifiés du monde entier d’exprimer leur intérêt pour sa production. L’ONUSIDA encourage ViiV et MPP à soutenir les producteurs de génériques dans le développement de cette nouvelle technologie par le biais d’un transfert cohérent de l’ensemble de technologies qui va au-delà des aspects liés aux licences.

Cet accord pourrait également ouvrir la voie au partage de technologies sur les traitements à action prolongée.  L’ONUSIDA demande instamment que les licences aident à développer l’entrée accélérée sur le marché des formulations génériques de médicaments antirétroviraux à action prolongée, non seulement pour la prévention, mais aussi pour le traitement, lorsque des directives normatives sont établies.

L’ONUSIDA appelle les entreprises, les gouvernements et les bailleurs de fonds à veiller à ce que toutes les personnes ayant besoin d’antirétroviraux à action prolongée puissent y accéder.

« Nous encourageons tous les laboratoires qui développent des médicaments anti-VIH à action prolongée à s’engager à partager la technologie par le biais de la Medicines Patent Pool et tous les gouvernements à agir rapidement pour garantir un accès abordable aux technologies les plus récentes pour leurs bénéficiaires », a déclaré le Dr Kavanagh. « Les retards mortels dans le déploiement des produits anti-VIH que nous avons vus tôt dans l’épidémie de sida et qui ont récemment été répétés avec des vaccins et des traitements contre la COVID-19 ne doivent plus se renouveler. Le partage de la technologie est essentiel pour stopper les pandémies. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

En République démocratique du Congo, Thérèse Omari maintient son engagement pour mettre fin au sida et offrir une vie digne et harmonieuse aux personnes vivant avec le VIH

28 juillet 2022

« Nous sommes là, nous ne baissons pas les bras ». Ce sont les mots encourageants de Thérèse Omari, une activiste engagée depuis plus de 20 ans dans la lutte contre le sida au sein de la fondation Femme Plus dont elle est la cofondatrice et la Directrice nationale en République démocratique du Congo.

Femme Plus, fidèle à sa devise « vie positive », œuvre pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH. « L'objectif est avant tout que nos bénéficiaires vivent en harmonie avec eux-mêmes, avec leur entourage et avec leurs croyances », explique Mme Omari.

Pour cela, la fondation assure l’accompagnement psychosocial des personnes vivant avec le VIH ou affectées par le virus grâce à des services de conseils, de soins et d’assistance. Femme Plus mène aussi de nombreuses activités au sein des communautés afin de libérer les personnes vivant avec le VIH du poids de la stigmatisation. « Il y a encore beaucoup à faire pour changer les comportements à l’égard des personnes vivant avec le VIH », regrette Mme Omari. En République Démocratique du Congo, la stigmatisation liée au VIH est encore très présente, notamment en milieu communautaire. « Beaucoup de personnes vivant avec le VIH déclarent ne plus participer à des réunions de famille et autres évènements, de peur d’être discriminées. Il est alors primordial que les personnes qui se présentent à Femme Plus se sentent considérées comme des personnes normales ayant des droits et des obligations », explique-t-elle. Afin de faire évoluer les consciences, la fondation met en place des ateliers destinés à apporter aux communautés les connaissances nécessaires pour mieux accompagner une personne vivant avec le VIH, sans la mettre à l’écart ni la traiter différemment.

Mme Omari déplore également la persistance de la stigmatisation et de la discrimination dans les milieux de soins malgré les nombreuses formations sur le VIH destinées au personnel soignant. Elle reçoit notamment des témoignages de femmes enceintes ayant été diagnostiquées positives au VIH dans une structure et souhaitant accoucher dans un autre centre de soin, de peur d’être stigmatisées et traitées différemment. Ce phénomène est problématique puisqu’il peut nuire à une prise en charge adaptée de la mère et du nourrisson.

Mettre fin à la discrimination et assurer la protection des droits des personnes vivant avec le VIH est donc l’une des priorités de Femmes Plus pour les aider à s’affirmer et faire les bons choix en ce qui concerne leur santé. « Nous encourageons les personnes vivant avec le VIH à se prendre en charge, à parler de ce qui ne va pas, pour leur propre bien », nous dit Mme Omari.

Mme Omari nous interpelle aussi sur d’autres obstacles à la riposte au sida. Le manque d’accès à la prévention et aux traitements, le faible taux de personnes ayant une charge virale indétectable, font partie des points faibles de la lutte en République démocratique du Congo. « Tout le monde n’a pas accès au dépistage. Il y a encore des personnes porteuses du VIH qui vivent dans l’anonymat », alerte Mme Omari.

Pour pallier ce manque, la fondation Femme Plus intervient auprès des dirigeants communautaires pour leur enseigner comment rester en bonne santé avec le VIH. Parmi d’autres activités, elle agit également auprès des femmes en âge d'être enceintes ou allaitantes en leur apportant les connaissances nécessaires pour protéger leurs bébés et ainsi mettre fin à la transmission verticale.

« Tant qu’il y aura des personnes qui ne connaissent pas leur statut sérologique, qui n’ont pas accès aux traitements et qui n’ont pas atteint une charge virale indétectable, la lutte de la fondation Femme Plus aura toujours un sens » insiste Mme Omari.

Elle termine en précisant que la lutte contre le sida en République démocratique du Congo s’opère dans un contexte où les ressources sont limitées. « La population locale doit s’approprier les activités de prise en charge psychosociale et de prévention pour faire du VIH un enjeu électoral », explique-t-elle. Dans l’attente de financements plus conséquents de la part de l'Etat et d’une meilleure traçabilité des fonds, les services dirigés par les communautés ont un rôle crucial à jouer auprès des personnes vivant avec le VIH. Ils sont au cœur de la lutte contre le sida, plaidant pour l'accès à la prévention et aux soins vitaux, appelant au respect des droits humains et répondant aux besoins spécifiques de leurs bénéficiaires. Leur appui est donc crucial pour relever les défis de la lutte contre le VIH et mettre fin au sida d’ici 2030.

Martine Somda, activiste engagée dans la lutte contre le VIH au Burkina Faso, poursuit son combat pour défendre les droits des personnes vivant avec le VIH

26 juillet 2022

Mme Martine Somda Dakuyo a 34 ans lorsqu’elle est diagnostiquée positive au VIH. Cette annonce, qu’elle décrit comme traumatisante, bouleverse soudainement tous les espoirs et projets de cette mère de quatre enfants. « J’ai beaucoup souffert de la peur de mourir prématurément et dans des conditions déplorables » explique-t-elle. Malgré un profond sentiment de colère et d’injustice, elle parvient finalement à accepter son statut et va même jusqu'à le rendre publique dans les médias pour encourager les personnes vivant avec le VIH à s’accepter et obtenir de l’aide.

Aujourd’hui, grâce à ses traitements qui contrôlent sa charge virale et la maintiennent en bonne santé, Martine peut espérer vivre une vie heureuse et productive. Elle est l’une des pionnières de la lutte contre le sida au Burkina Faso avec près de 29 ans de combat aux côtés de l’ONG Responsabilité Espoir Vie Solidarité (REVS+). Cette association, dont elle est l’initiatrice et la Présidente du Conseil d’Administration, œuvre en faveur de la prévention du VIH, la prise en charge des personnes exposées au virus et la promotion de leurs droits humains.

« La lutte contre le sida en Afrique de l’Ouest et du Centre reste une urgence sanitaire » alerte Mme Somda. Bien que le taux de prévalence du VIH s’élève à 0,7% au Burkina Faso, Mme Somda nous interpelle sur la situation des populations clés, davantage exposées aux dangers du VIH, et sur les raisons qui conduisent à cette triste réalité. Elle évoque notamment le contexte politique et sécuritaire de la région, les propositions de lois discriminatoires à l’égard des populations clés et la faible implication des personnes affectées par le VIH dans la lutte contre le sida comme obstacles à une prise en charge effective.

Afin de préserver les populations clés des dangers liés au VIH, Mme Somda a pour ambition de permettre l’accès universel aux méthodes de prévention, lesquelles sont un aspect crucial de la lutte contre le sida.

« Se concentrer sur l’accès effectif à la santé et aux droits des personnes en situation de rejet social et de criminalisation, c’est le défi auquel la lutte contre le sida devra répondre », affirme-t-elle.

Pour parvenir à un accès universel aux services de prévention, de soins et de suivi, Mme Somda préconise, entre autres, une plus grande implication des personnes affectées par le VIH dans l’élaboration des stratégies nationales de lutte contre le sida, une meilleure reconnaissance des actions menées sur le terrain et l’élimination des inégalités sociales et économiques qui alimentent l’épidémie.

En outre, Mme Somda nous fait part de ses préoccupations concernant le conservatisme et les pressions culturelles, religieuses et traditionnelles, qui favorisent la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH.  Cette discrimination se manifeste sous diverses formes ; par des attaques verbales ou physiques, des menaces, du harcèlement, des arrestations arbitraires, observe-t-elle. De tels comportements sont dangereux et représentent un obstacle majeur à la lutte contre le sida puisqu’ils découragent les personnes vivant avec le VIH à se tourner vers les services appropriés. Il est ainsi urgent de mettre fin à ces violences pour créer un climat favorable au respect et à la protection des droits des personnes vivant avec le VIH. Instaurer un discours plus inclusif, sans préjugés discriminatoires et erronés, permettra une réponse plus efficace et guidée par des valeurs de respect, d'intégrité et d'égalité.

C’est dans cette dynamique que REVS+ a mis en place en 2015 des ateliers et formations destinés aux décideurs, dirigeants religieux et coutumiers, professionnels de santé, police et médias. L'objectif de ces activités est avant tout de dénoncer les stéréotypes autour des personnes vivant avec le VIH et de mettre fin à la discrimination.

« La contribution des services communautaires à la réponse au VIH est connue et avérée, en cela qu’elle vient en complémentarité des services offerts par le système sanitaire public », explique Mme Somda. Assurer la continuité de leurs activités, et permettre au plus grand nombre d'en profiter est une nécessité pour lutter efficacement contre le sida dans la région. C’est notamment grâce à la résilience des réseaux comme REVS+, qui ont assuré le maintien des activités de prévention et des services de prise en charge des personnes affectées par le VIH, que l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les personnes vivant avec le VIH a pu être minimisé.

Enfin, pour garantir l’efficacité de la lutte contre le sida dans la région, et plus particulièrement au Burkina Faso, Mme Somda espère voir des financements plus conséquents et « davantage orientés sur le terrain, sur l’alignement des politiques, des stratégies et en accord avec les besoins des groupes marginalisés ».

Grâce à cet échange avec Mme Somda, nous constatons une nouvelle fois que le chemin à parcourir est encore long pour mettre fin au sida dans la région. Cet objectif est toutefois à portée de main si l'ensemble des acteurs de la riposte au VIH travaillent conjointement à l'élaboration de stratégies multi-sectorielles. La mise en œuvre de mesures permettant un accès universel aux services de prévention, l'élimination des inégalités et des stéréotypes liés au VIH ainsi qu’une meilleure gestion des investissements sont des priorités incontournables pour mettre fin au sida d'ici 2030.

Offrir un traitement anti-VIH et une assistance aux personnes réfugiées ukrainiennes à Berlin

20 mai 2022

Plus de 600 000 personnes réfugiées ukrainiennes sont arrivées en Allemagne depuis le début de la guerre. Parmi elles, beaucoup sont séropositives, dont une majorité de femmes.

Au début, les gens avaient surtout besoin d’un logement, puis s’est ensuivie une avalanche de demandes pour obtenir un traitement contre le VIH. De nombreuses personnes réfugiées étaient en effet parties sans leurs médicaments ou avaient juste pris le strict minimum.

Vasilisa Sutushko est née avec le VIH. Elle est arrivée à Berlin début mars avec un mois seulement de traitement dans ses bagages. Elle ne savait rien du fonctionnement du système de santé allemand. Une ONG locale, la Berliner AIDS Hilfe qui est aussi l’une des plus anciennes organisations allemandes de lutte contre le VIH, a été inondée d’appels à l’aide.

« J’ai payé 10 € pour ces médicaments qui me serviront pendant trois mois », explique Mme Sutushko en montrant une boîte de traitement du VIH. « Lorsque je suis arrivée à Berlin, il m’a fallu comprendre si mes médicaments allaient être gratuits ou payants », continue-t-elle.

Contrairement à son pays d’origine, elle explique que la plupart des médicaments sont délivrés sur ordonnance en Allemagne.

« En Ukraine, je peux obtenir facilement tous les médicaments dont j’ai besoin à la pharmacie », indique Mme Sutushko.

Le conseiller pour les migrants et migrantes de la Berliner Aids Hilfe, Sergiu Grimalschi, explique que les structures organisées étaient rares lorsque les premières personnes réfugiées sont arrivées. Il a donc fallu improviser dans tout le pays. « Nous avons dû trouver rapidement une solution », dit-il.

Les organisations ont aidé d’innombrables personnes réfugiées à obtenir des médicaments ou un logement, à effectuer des démarches administratives et à résoudre d’autres problèmes de santé urgents.

Selon la Berliner AIDS Hilfe, la plupart des personnes réfugiées vivant avec le VIH ne pourront pas revenir chez elles tant que les établissements médicaux bombardés ne seront pas reconstruits.

Mme Sutushko, fondatrice de Teens Ukraine, une ONG qui aide les jeunes vivant avec le VIH, et d’autres avec elle, tentent désormais de créer un réseau afin de renforcer l’aide apportée aux personnes séropositives. De fait, de nombreuses personnes réfugiées ont hésité à demander de l’aide ou à divulguer leur statut sérologique dans leur pays d’accueil à cause de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH en Ukraine. « Je suis heureuse de voir des gens comme moi qui ont besoin d’aide, je peux aussi être utile », déclare Mme Sutushko.

L’ONUSIDA estime que 260 000 Ukrainiens et Ukrainiennes vivent avec le VIH. 30 000 d’entre elles environ ont fui leur pays depuis le début de la guerre et ont besoin d’un traitement contre le VIH.

Une interruption même temporaire du traitement peut entraîner une résistance aux médicaments et un risque accru de progression du sida.

Vidéo : Aider des réfugiés Ukrainiens à Berlin

Réaction de l’ONUSIDA suite à l’annonce de ViiV concernant l’octroi d’une licence pour le cabotégravir à action prolongée

27 mai 2022

ViiV, un fabricant de médicaments anti-VIH, a annoncé qu’il « négociait activement » une licence volontaire avec le Medicines Patent Pool concernant le cabotégravir à action prolongée. 

L’Organisation mondiale de la Santé va bientôt publier une mise à jour des directives mondiales sur l’utilisation correcte de nouveaux médicaments anti-VIH à action prolongée. 

En réponse à l’annonce faite par ViiV, le directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA, Matt Kavanagh, a déclaré : « L’année dernière, nous avons recensé 1,5 million de nouvelles infections au VIH. Ce chiffre illustre bien l’urgence pour le monde d’avoir accès à de nouveaux outils pour tourner la page de cette pandémie. La réussite d’une riposte mondiale au VIH dépend du partage technologique. L’annonce faite par ViiV relative à des négociations avec le Medicines Patent Pool nous conforte dans notre action. Elle fait suite à l’engagement de partenaires des Nations Unies, d’agences de financement, de la société civile et d’autres parties prenantes. Cette annonce est un signal fort en faveur d’un accès abordable à cette technologie dans le monde entier pour la riposte au VIH. Elle doit désormais se concrétiser rapidement afin que ces promesses se transforment en médicaments. 

Pour que cet antirétroviral à action prolongée ait un impact transformateur en tant qu’outil de prévention du VIH à l’échelle nécessaire, il est vital qu’une licence soit octroyée rapidement et qu’elle s’accompagne de conditions d’utilisation et de production non exclusives et ouvertes aux pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier. L’accord de licence devrait également s’accompagner d’un transfert efficace d’un ensemble de technologies, afin de faciliter la production dans les plus brefs délais des médicaments par des fabricants dans le monde entier ayant une assurance qualité.  Il est urgent de lancer dès que possible une production à grande échelle en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au-delà afin de ne pas attendre longtemps des produits abordables là où ils sont le plus nécessaire. 

Étant donné que la fabrication de médicaments génériques prendra du temps à se mettre en place, même une fois qu’une licence aura été accordée, il est également essentiel que ViiV détermine un prix de transition que les pays à revenu faible et intermédiaire pourront se permettre. 

Les personnes qui ont le plus besoin de nouveaux outils de prévention du VIH sont trop souvent celles qui y ont accès en dernier, mais il ne doit pas en être ainsi. 

Comme promis, nous pouvons mettre fin au sida en tant que crise de santé publique d’ici 2030, si les leaders font preuve d’audace dans la lutte contre les inégalités qui alimentent la pandémie. Cadenasser les découvertes scientifiques vitales nuit à tout le monde ; cette pratique perpétue les pandémies. Partager les sciences vitales profite à tout le monde. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

« Mon but dans la vie est de mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, et cela commence par I = I » : témoignage d’un militant anti-VIH en Thaïlande

01 mars 2022

C’était une journée comme les autres à Bangkok, en Thaïlande. Pete allait au travail et menait une vie assez normale. Il gérait avec sa sœur l’entreprise familiale d’import-export de légumes frais avec des pays voisins d’Asie du Sud-Est. Il était heureux et avait une relation sérieuse depuis longtemps avec son petit ami. Tout semblait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce jour-là, son partenaire et lui décident de faire un dépistage du VIH. Cette décision va brusquement bouleverser sa vie.

« J’ai découvert mon statut sérologique vis-à-vis du VIH en 2016 et peu après, j’ai quitté mon entreprise parce que je ne savais pas s’il allait me rester encore longtemps à vivre. Sans conseils ni assistance psychologique, j’avais beaucoup d’idées fausses sur le VIH et j’ai commencé à déprimer », explique-t-il.

« Je m’en voulais d’avoir contracté le VIH et je n’arrivais pas accepter cette idée. Je suis tombé dans la drogue, le chemsex [rapports sexuels accompagnés de consommation de drogues, ndt], j’ai rompu avec mon partenaire et j’ai fait plusieurs tentatives de suicide », poursuit-il. « Mais après avoir reçu le soutien d’organisations locales de personnes vivant avec le VIH, j’ai décidé de reprendre le contrôle de ma vie. J’ai commencé à parler ouvertement du VIH pour aider d’autres jeunes à vivre avec un statut sérologique positif. Même si je n’avais jamais prévu de faire cela, je savais que je devais le faire. C’est ainsi que je suis devenu militant de la cause du VIH », continue-t-il.

Aujourd’hui, Pete (dont le pseudonyme Pete Living with HIV est célèbre sur Internet) est un militant anti-VIH bien connu en Thaïlande. Il a fait beaucoup de chemin depuis son diagnostic. Il a passé ces dernières années à bâtir une communauté en ligne destinée aux personnes séropositives. Dans cet espace sécurisé, les internautes peuvent se connecter et partager librement leurs histoires et leurs expériences dans un environnement ouvert où la stigmatisation et la discrimination n’ont pas leur place. Son groupe Facebook, qui, pour des raisons évidentes, a des règles d’adhésion strictes, compte plus de 1 300 membres.

« J’ai créé cet espace parce que je n’avais pas d’endroit pour raconter mon histoire. Je voulais créer une plateforme où les personnes vivant avec le VIH peuvent être fières d’elles-mêmes et se rappeler qu’elles ne sont pas seules. Personne ne mérite d’être stigmatisé, harcelé, déshumanisé ou méprisé. Tout le monde mérite d’être aimé, respecté et accepté », explique-t-il.

En 2019, le pays a présenté le partenariat thaïlandais pour éradiquer la discrimination. Ce programme appelle le gouvernement et la société civile à intensifier leur collaboration sur la stigmatisation et la discrimination dans les environnements de santé et au-delà, y compris sur le lieu de travail, dans les systèmes éducatif, législatif et judiciaire. L’ONUSIDA a été impliquée dès les prémices de cette initiative. L’organisation a apporté une assistance technique pour élaborer une stratégie zéro discrimination et un plan quinquennal d’action, un plan de suivi et d’évaluation, mais aussi sa mise en œuvre grâce aux efforts communs du gouvernement et de la société civile.

Pete pense que cette initiative est un élément essentiel pour mettre fin à l’épidémie de sida, car la stigmatisation et la discrimination restent le principal obstacle aux services anti-VIH. « Bien que je remarque un net recul au fil des ans, je suis encore la cible de stigmatisation et de discrimination lorsque je me rends à des visites de contrôle pour les infections sexuellement transmissibles. Le personnel infirmier et les médecins continuent de me juger », indique-t-il.

Pete est également devenu un militant passionné et s’exprime sur l’importance de la stratégie I = I (indétectable = intransmissible) lors de conférences et de forums internationaux. « I = I a changé ma vie. Je lutte et je promeus sans cesse la stratégie I = I, car ses messages ont le pouvoir de changer la vie des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus. Mais, plus important encore, cela peut changer le comportement de la société et lutter contre la stigmatisation et la discrimination », poursuit-il.

Avec I = I, le traitement du VIH a transformé le paysage de la prévention du VIH. Le message est clair et change la vie : les personnes vivant avec le VIH qui suivent une thérapie antivirale et ont une charge virale indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH à leur partenaire. Savoir qu’elles ne peuvent plus transmettre le VIH lors de rapports sexuels peut redonner confiance aux personnes séropositives et la réelle volonté de reprendre le contrôle de leur relation avec leur partenaire du moment ou à venir.

Pete a lancé en 2020 une campagne axée sur I = I et la sensibilisation à la santé mentale. « Grâce à mes publications sur les réseaux sociaux, je sensibilise à l'importance d’écouter et de respecter les gens et leurs expériences. I = I est la clé pour aider les personnes vivant avec le VIH à surmonter l’autostigmatisation et les sentiments négatifs comme la honte, qui les empêchent d’accéder à un traitement ou de le suivre durablement. La stratégie I = I est une source d’encouragements, qui rappelle aux personnes vivant avec le VIH qu’elles peuvent être fières d’elles », conclut-il.

Pete renforce aujourd’hui ses partenariats avec des acteurs et des alliés nationaux de la riposte au VIH afin de veiller à ce que les messages liés à I = I, à la prévention du VIH et à l’éradication de la discrimination soient relayés et atteignent différents publics. Il représente également un groupe de travail multisectoriel chargé de concevoir et de mettre en œuvre l’Indice de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH en Thaïlande, une enquête qui sera menée cette année. Il a apporté son soutien aux Nations Unies en Thaïlande dans diverses campagnes, notamment la campagne Everybody Deserves Love Valentine’s Day et la campagne Zéro discrimination, dans laquelle il implique des jeunes originaires de toute la Thaïlande.

Journée zéro discrimination 2022

L’identification d’un variant du VIH à propagation rapide montre bien qu’il est urgent de stopper la pandémie et que le dépistage et le traitement ne doivent oublier personne

07 février 2022

Près de 10 millions de personnes vivent avec le VIH sans recevoir de thérapie antirétrovirale

GENÈVE, le 7 février 2022—Des recherches publiées récemment ont révélé l’existence aux Pays-Bas d’un variant du VIH plus transmissible et virulent. Les personnes qui vivent avec le sous-type de VIH découvert il y a peu voient leur système immunitaire (taux de CD4) décliner deux fois plus rapidement, ont une charge virale (quantité de virus dans le sang) plus élevée et sont susceptibles de développer le sida deux à trois fois plus vite après le diagnostic que si elles vivaient avec d’autres souches du virus. L’étude, menée par une équipe du Big Data Institute de l’Université d’Oxford, a été la première à découvrir ce variant du sous-type B du virus. Elle a également révélé que la variante circule aux Pays-Bas depuis des années et reste réceptive au traitement anti-VIH.

La pandémie de VIH continue d’être responsable d’un décès toutes les minutes et les scientifiques ont peur depuis longtemps que le VIH ne développe de nouveaux variants qui se transmettent plus facilement. Le variant qui vient d’être identifié ne représente pas une menace majeure pour la santé publique, mais montre bien qu’il est urgent d’accélérer les efforts pour mettre fin à la pandémie de VIH.

« Dix millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde ne suivent pas encore de traitement, ce qui alimente la propagation du virus et le potentiel de nouveaux variants », a déclaré le directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA, Eamonn Murphy. « Nous devons de toute urgence mettre en place les dernières innovations médicales de manière à ce qu’elles atteignent les communautés qui en ont le plus besoin. Qu’il s’agisse d’un traitement contre le VIH ou de vaccins contre la COVID-19, les inégalités d’accès alimentent les pandémies ce qui nuit à toutes et tous. »

Le VIH reste la pandémie la plus mortelle de notre époque : on estime à ce jour que 79 millions de personnes ont été contaminées par ce virus pour lequel il n’existe toujours ni vaccin ni remède. Depuis le début de la pandémie, 36 millions de personnes environ sont mortes de maladies opportunistes et 1,5 million de personnes ont été infectées par le VIH en 2020. Sur les 38 millions de personnes vivant avec le VIH aujourd’hui, 28 millions suivent une thérapie antirétrovirale essentielle qui les maintient en vie et en bonne santé tout en empêchant la transmission du virus. 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Cent cinquante mille nouvelles infections au VIH auraient pu être évitées chez les enfants en 2020

31 janvier 2022

La plupart des 150 000 nouvelles infections au VIH chez les enfants auraient pu être évitées en 2020. Il serait efficace de mieux prendre en charge les femmes et les filles exposées à un risque élevé d’infection au VIH dans les services de soins prénataux et anti-VIH intégrés. Cela passe par la prévention et le dépistage du VIH assurés au niveau local, ainsi que la garantie que celles qui sont séropositives au VIH reçoivent un traitement avant la grossesse. Près de 65 000 infections infantiles se sont produites en 2020 parce que des femmes déjà séropositives n’ont pas été diagnostiquées pendant la grossesse et n’ont pas commencé de traitement.

Plus de 35 000 infections infantiles supplémentaires sont survenues parce que des femmes ont contracté le VIH pendant la grossesse ou l’allaitement, ce qui a entraîné un pic de leur charge virale et un risque élevé de transmission verticale. Les femmes exposées à un risque important d’infection au VIH ont besoin d’une prévention combinée sur mesure du VIH, notamment une prophylaxie pré-exposition, des conseils plus complets, un dépistage répété du VIH et la fourniture de kits d’autodépistage pour les partenaires.

Plus de 38 000 infections infantiles supplémentaires se sont produites à cause d’une interruption de la thérapie antirétrovirale pendant la grossesse et l’allaitement et près de 14 000 sont imputables à des femmes qui suivaient un traitement, mais qui ne présentaient pas une charge virale indétectable. L’amélioration de la qualité du traitement et des soins, y compris l’utilisation de meilleurs schémas thérapeutiques et des actions de rétention en soin fournies par d'autres mères (tels que des marrainages), peut aider à combler ces lacunes.

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