HIV Treatment

Une couverture disparate de la thérapie antirétrovirale parmi la population carcérale vivant avec le VIH

22 février 2021

La population carcérale dans le monde s’élève à quelque 11 millions de personnes, quel que soit le jour de l’année. Dans les prisons du monde entier, des prisonnier-ères consomment des drogues injectables et ont des rapports sexuels. Le risque de violence sexuelle parmi cette population, ainsi que le manque d’accès aux préservatifs, aux lubrifiants, à la prophylaxie pré-exposition et aux services de réduction des risques, augmente le risque de contamination au VIH, à l’hépatite C et à d’autres infections sexuellement transmissibles.

Les consommateurs-rices de drogues injectables qui commencent leur incarcération voient leur risque d’infection au VIH augmenter de 81 % et celui de contamination à l’hépatite C de 62 %.

Les environnements fermés devraient, en théorie, faciliter la fourniture de services de dépistage et de traitement efficaces, même si les interruptions de traitement et les préoccupations concernant la confidentialité et la discrimination posent des difficultés. En 2019, 78 pays ont signalé à l’ONUSIDA qu’un dépistage du VIH était disponible à tout moment au cours de la détention ou de l’emprisonnement, et 104 pays ont indiqué qu’une thérapie antirétrovirale était mise à disposition de tou-tes les prisonnier-ères vivant avec le VIH. La couverture de la thérapie antirétrovirale est satisfaisante, mais présente encore des lacunes.

Une couverture disparate de la thérapie antirétrovirale parmi la population carcérale vivant avec le VIH, pays ayant des données disponibles, 2016-2019

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Populations clés

« C’est peut-être moi qui ai eu de la chance »

03 février 2021

La vie de Martha Clara Nakato a changé du jour au lendemain suite à un test spontané du VIH qui s’est révélé positif. Lorsque cette citoyenne ougandaise a découvert sa séropositivité, elle avait 14 ans et n’avait jamais eu de rapports sexuels.

« Je suis juste allée avec mon frère jumeau pour ne pas qu’il fasse le test tout seul. Je n’aurais jamais cru qu’un dépistage allait changer ma vie à jamais », explique-t-elle en se souvenant du choc et de la confusion qui ont suivi l’annonce du résultat.

Le test de son frère s’est quant à lui révélé négatif. 

Mme Nakato a appris peu après par son père qu’elle était née avec le VIH. Elle était la seule sur huit enfants à avoir été contaminée par leur mère séropositive qu’elle a perdue à cinq ans des suites de maladies opportunistes. 

« Je ne sais pas pourquoi cela m’est arrivé. Si cela se trouve, c’est moi qui ai eu de la chance. Peut-être qu’il y avait une raison à cela pour moi. Quand je regarde mon passé, je sais maintenant que la seule manière de découvrir sa raison d’être consiste à penser à la chose qui fait le plus mal », raconte Mme Nakato.

Mme Nakato a puisé dans sa douleur pour agir. Elle travaille aujourd’hui en tant que militante des droits humains et de la lutte contre le VIH au sein de l’Uganda Network of Young People Living with HIV/AIDS (UNYPA). 

En 2019, pour la sixième campagne mondiale de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, elle est l’une des cinq personnes à avoir été choisies pour illustrer la lutte du Fonds mondial.

« Je fais beaucoup de mentorat et d’interventions pour motiver les gens », explique Mme Nakato qui puise dans sa propre histoire pour montrer comment le respect du traitement du VIH permet aux personnes séropositives de vivre pleinement et en bonne santé. 

L’activité de sensibilisation et de mentorat de Mme Nakato implique beaucoup d’interactions avec des jeunes directement dans leurs communautés. Suite à l’arrivée de la COVID-19, elle a dû revoir sa manière de rencontrer ce public tout en respectant les mesures d’éloignement physique mises en place.

« Il n’était plus possible de réaliser la plupart des interventions en face à face. Nous avons eu beaucoup de mal à entrer en contact avec les jeunes vivant dans les zones rurales qui n’ont pas accès à Internet ou un smartphone », se souvient Mme Nakato.

Mme Nakato et son équipe ont alors pris conscience de l’importance de rencontrer les jeunes sur les médias sociaux, comme Facebook, pour faire passer son message. 

L’ONUSIDA apporte un soutien technique et financier au concours de beauté Y+ et au congrès des jeunes que l’UNYPA organise tous les ans. Le concours de beauté élit un Mister et une Miss Y+ afin d’encourager les jeunes séropositifs à se rassembler, à être fiers et fières de leur beauté et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Au cours de l’épidémie de COVID-19, l’ONUSIDA a garanti aux organisations communautaires comme l’UNYPA un accès aux plateformes nationales, par exemple, au secrétariat national sur la COVID-19, afin d'échanger avec le gouvernement et de fournir une aide et une assistance alimentaire de meilleure qualité aux communautés dans le besoin.

Mme Nakato est née en 1996 alors qu’aucun traitement du VIH n’était disponible en Ouganda. Cette année-là, 34 000 enfants âgés de 0 à 14 ans ont été infectés par le VIH. 

Aujourd’hui, 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH en Ouganda ont accès aux services de prévention de la transmission verticale du VIH (de la mère à l’enfant). Ce type de transmission a fortement reculé et le pays a réussi à réduire de 86 % les infections au VIH chez les enfants depuis 2009. 

« Je ne veux pas accoucher d’un enfant séropositif ou que cela arrive à une autre femme. Nous avons maintenant les moyens d’éviter cela, ce qui n’était pas le cas pour de nombreuses personnes par le passé », continue-t-elle. 

En tant que militante de la cause du sida, Mme Nakato a des objectifs pour elle et pour la société. Elle espère voir un jour le monde libéré du sida. Elle souligne l’importance de respecter le traitement du VIH afin que cela puisse arriver un jour.

« S’il y a bien une chose que je sais, c’est que je suis la preuve vivante [de l’efficacité] du traitement. Je suis la preuve vivante que l’on peut s’aimer soi-même », conclut-elle.

440 000 morts liées au sida pourraient être évitées en atteignant les objectifs proposés par l’ONUSIDA concernant les obstacles sociétaux et juridiques

11 janvier 2021

L’ONUSIDA appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes à la pandémie de VIH dans le monde et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables pour 2025.

Une analyse des études disponibles a mesuré quantitativement l’impact négatif de la stigmatisation et de la discrimination, ainsi que de la criminalisation du travail du sexe, de l’usage de drogues et des relations sexuelles entre personnes du même sexe sur les efforts de prévention, de dépistage et de traitement du VIH

Cette analyse indique que l’absence de progrès concernant la stigmatisation et la discrimination liées au VIH entraverait les efforts pour atteindre les objectifs de dépistage et de traitement du VIH, ainsi que de suppression de la charge virale, ce qui se solderait par 440 000 décès supplémentaires liés au sida entre 2020 et 2030. Une telle absence de progrès concernant les leviers sociétaux saperait les efforts pour parvenir aux objectifs de prévention du VIH ce qui se traduirait par 2,6 millions de nouvelles infections supplémentaires au VIH au cours de la même période.

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Données

 

Droits humains

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Une nouvelle modélisation montre que la COVID-19 ne devrait pas être une raison de repousser l’échéance de 2030 pour mettre un terme au sida en tant que menace de santé publique

14 décembre 2020

Des données fournies à l’ONUSIDA par des pays ont été utilisées pour créer des projections de l’impact potentiel de la pandémie de COVID-19 sur la riposte mondiale au VIH pour les cinq prochaines années. Plusieurs scénarios ont été modélisés en prenant en compte des perturbations plus ou moins longues de trois mois à deux ans.

Ces perturbations incluaient : (a) une augmentation du traitement du VIH moitié moins rapide qu’avant la COVID-19, (b) pas de circoncision masculine médicale volontaire, (c) arrêt complet de 20 % des services de prévention de la transmission verticale et (d) aucune expansion de la couverture de la prophylaxie pré-exposition.  Tous les scénarios sont partis du postulat que la recherche actuelle va réussir à fournir un ou plusieurs vaccins de la COVID-19 inoffensifs et efficaces et que l’humanité réussira à fournir ces vaccins dans le monde entier.

Les résultats de cette modélisation ont montré que les perturbations imputables à la COVID-19 devraient se traduire dans le monde par 123 000 à 293 000 infections supplémentaires au VIH et par 69 000 à 148 000 décès supplémentaires liés au sida. Toutefois, ces projections montrent que les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur la riposte au VIH ne devraient pas durer longtemps, ce qui est une bonne nouvelle. À l’aide de ces projections, l’ONUSIDA et ses partenaires ont conclu que la pandémie de COVID-19 ne devrait pas être une raison de repousser l’échéance de 2030 pour mettre un terme au sida en tant que menace de santé publique.

Modélisation de projections du nombre de nouvelles infections au VIH et de décès liés au sida, pour trois scénarios de perturbations liées à la pandémie de COVID-19, monde, 2019-2025

 

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COVID-19 et VIH

ONUSIDA : la riposte au VIH à l’heure de la COVID-19

03 décembre 2020

Dès les premières heures de la pandémie, l’ONUSIDA a aidé les personnes vivant avec le VIH et touchées par le VIH à affronter les répercussions de la COVID-19.

En janvier et février, suite à l’instauration d’un confinement dans la ville chinoise de Wuhan à cause de la COVID-19, le Bureau pays de l’ONUSIDA en Chine a commencé à recevoir des messages de frustration et des appels à l’aide sur les réseaux sociaux de la part de personnes vivant avec le VIH.

En février, une enquête élaborée et lancée en partenariat avec l’ONUSIDA et menée auprès de personnes séropositives en Chine révélait que la pandémie de COVID-19 avec un impact important sur la vie des personnes séropositives dans le pays. Près d’un tiers signalaient avoir peur d’arriver à court de médicaments dans les prochains jours à cause du confinement et des restrictions de déplacement instaurées dans certaines régions.

Les mesures de confinement ont également empêché des personnes séropositives se trouvant hors de leur ville de résidence de retourner chez elles et d’accéder aux services du VIH, y compris à leur traitement, fournis par leur prestataire de santé habituel.

Le Bureau pays de l’ONUSIDA en Chine a travaillé avec l’alliance BaiHuaLin et d’autres partenaires communautaires afin d’établir de toute urgence un lien avec les personnes risquant de manquer de médicaments et de garantir le renouvellement de leur ordonnance. À la fin mars, 6 000 personnes avaient utilisé les points de collecte spéciaux et les livraisons postales d’antirétroviraux mis en place par l’ONUSIDA à Wuhan. Très tôt, l’ONUSIDA a également offert des équipements de protection à des organisations de la société civile aidant les personnes vivant avec le VIH, à des hôpitaux et à d’autres entités.

Mais l’action du Bureau pays de l’ONUSIDA en Chine ne s’est pas limitée au territoire national. La responsable de la mobilisation de la communauté au sein du bureau pays de l’ONUSIDA en Chine, Liu Jie, a ainsi été surprise de recevoir en mars un appel de Pologne. « Un ressortissant chinois s’est présenté en disant qu’il était bloqué en Pologne et qu’il lui restait deux jours avant de finir ses médicaments contre le VIH », explique-t-elle.

Avec les restrictions de déplacement paralysant un nombre croissant de pays, cet homme ne pouvait ni rentrer chez lui ni obtenir de traitement. Ne sachant pas quoi faire, il avait pris contact avec une organisation de la communauté chinoise et, par ce biais, avec l’ONUSIDA à Beijing. Quelques appels plus tard, le National AIDS Center en Pologne prenait le relais. 24 heures plus tard, Mme Liu recevait une photo de cet homme avec une boîte d’antirétroviraux dans la main.

L’ONUSIDA n’a pas seulement aidé cet homme bloqué en Pologne à obtenir son traitement. En mai, l’organisation a permis à des centaines de personnes ne pouvant pas rentrer chez elles d’obtenir des antirétroviraux dans différents pays du monde.

La veille de son retour en Inde, Deepak Sing (nous avons changé son nom) s’est retrouvé coincé à Luanda en Angola à cause de l’arrêt des liaisons internationales. « Je me suis rendu dans plus de 10 pharmacies et je me suis renseigné sur les possibilités de me faire livrer des antirétroviraux d’Inde en Angola, mais en vain », se souvient-il. Le directeur pays de l’ONUSIDA pour l’Angola a renvoyé M. Sing vers l’institut national du sida en Angola qui a ensuite organisé une téléconférence avec un médecin. En effet, l’un des médicaments pris par M. Sing n’était pas encore utilisé dans le pays. Le médecin a proposé une autre référence et, moins de 24 h plus tard, M. Sing a pu obtenir son traitement.

La communauté de lutte contre le VIH s’est très rapidement rendu compte au cours de la pandémie de COVID-19 que la délivrance d’ordonnance pour plusieurs mois de traitement du VIH est une manière de garantir l’accès continu aux médicaments et d’éviter le risque de transmission du nouveau coronavirus chez les personnes séropositives.

La Thaïlande a été l’un des premiers pays à agir en ce sens. Le gouvernement a annoncé fin mars la délivrance de doses pour trois à six mois de thérapie antirétrovirale aux bénéficiaires du régime de la sécurité sociale. Suite à cette décision, l’ONUSIDA a coopéré étroitement avec le ministère de la Santé publique et des partenaires en vue d’étendre cette mesure à l’ensemble des régimes d’assurance maladie.

L’ONUSIDA a aidé des pays du monde entier à garantir que les personnes vivant avec le VIH ont accès à des réserves pour plusieurs mois de leur traitement du VIH. Par exemple, au Sénégal en mai, tout le monde n’a pas pu obtenir ses médicaments. En cause : des dysfonctionnements de la chaîne logistique dus notamment à une mauvaise évaluation de l’approvisionnement nécessaire en thérapie antirétrovirale par certains établissements et un approvisionnement centralisé irrégulier. L’ONUSIDA a apporté son soutien au gouvernement pour ce qui est du suivi des commandes d’antirétroviraux et du renforcement de la chaîne logistique.

Le même mois, un groupe de modélisation réuni par l’Organisation mondiale de la Santé et l’ONUSIDA a estimé que, faute d’efforts pour maintenir la continuité des services de santé et éviter les ruptures de stock au cours de la pandémie de COVID-19, une interruption de six mois de la thérapie antirétrovirale provoquerait plus de 500 000 décès supplémentaires imputables à des maladies opportunistes. Cette interruption annihilerait les progrès accomplis au niveau de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et entraînerait une augmentation des nouvelles infections au VIH chez les enfants pouvant atteindre 162 %.

L’éloignement physique et les règles d’hygiène pour contrer le nouveau coronavirus sont particulièrement difficiles à respecter au sein de certaines communautés. En avril, l’équipe de l’ONUSIDA en appui régional pour l’Afrique orientale et australe et Reckitt Benckiser ont uni leurs efforts pour distribuer plus de 195 000 colis d’hygiène à des personnes séropositives vivant dans la région. Chaque paquet contenait des réserves pour trois mois de savon Dettol et de nettoyant pour surface Jik. Les Bureaux pays de l’ONUSIDA et des réseaux de personnes vivant avec le VIH ont distribué ces colis dans 19 pays. Cette distribution s'inscrit dans les mesures visant à réduire l’exposition aux effets de la COVID-19 parmi les personnes vivant avec le VIH.

Le Kirghizistan a proclamé l’état d’urgence dans certaines régions en mars ce qui a provoqué une baisse des revenus pour de nombreuses personnes. Le bureau pays de l’ONUSIDA au Kirghizistan avec le soutien d’un programme russe d’appui technique a organisé la livraison de colis alimentaires à destination des familles de personnes vivant avec le VIH, ainsi que de cahiers de coloriage, de feutres et de palettes d'aquarelle pour leurs enfants afin de les aider à traverser la période de confinement. « Nous espérons que cette aide modeste permettra d’une manière ou d’une autre aux personnes séropositives de poursuivre leur traitement », a déclaré à l’époque la responsable pays de l’ONUSIDA pour le Kirghizistan.

Le Bureau pays de l’ONUSIDA pour l’Angola a utilisé ses partenariats pour distribuer des rations alimentaires à des milliers de personnes vivant à Luanda. En République unie de Tanzanie, l’ONUSIDA et des partenaires ont aidé des consommatrices de drogues injectables vivant dans des camps et des bidonvilles de Dar es-Salaam. En Côte d’Ivoire, à Abidjan, un partenariat similaire a transféré des fonds à des foyers vulnérables pour assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle et l'achat de kits sanitaires de base.

Les membres des populations clés et les personnes vivant avec le VIH ont été durement touchées par la riposte à la COVID-19. Tout au long de la pandémie, l’ONUSIDA a défendu les droits des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes transgenres, des professionnel-les du sexe, des consommateurs et consommatrices de drogues injectables et des personnes incarcérées.

En avril, le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe et l’ONUSIDA ont appelé les pays à prendre immédiatement des actions nécessaires en vue de protéger la santé et les droits des professionnel-les du sexe pendant la pandémie de COVID-19. L’ONUSIDA s’est lancée dans un projet avec la Caribbean Sex Work Coalition afin d’aider les réseaux nationaux à satisfaire les besoins en informations, en prévention du VIH et en assistance sociale des professionnel-les du sexe au cours de la pandémie. « Les régimes de protection sociale doivent inclure les professionel-les du sexe. Beaucoup ont besoin d’une aide financière d’urgence », a déclaré le directeur du bureau sous-régional de l’ONUSIDA dans les Caraïbes.

L’ONUSIDA en Jamaïque a apporté une aide financière pour assurer que l’association Transwave militant pour les droits des personnes transgenres dispose d’équipements de protection personnelle et pour compléter les stocks en colis de ravitaillement. Par ailleurs, l’organisation a veillé à ce que les difficultés rencontrées par la communauté transgenre soient prises en compte dans la riposte à la COVID-19 coordonnée par la société civile engagée dans la lutte contre le VIH dans le pays. « La COVID-19 a révélé au grand jour à quel point les personnes sont vulnérables lorsqu’elles n’ont pas un accès équitable aux opportunités, à la justice et aux soins de santé », a déclaré le conseiller de l’ONUSIDA pour la mobilisation communautaire en Jamaïque. « Le fait que Transwave a continué son action tout au long de cette période est important et une source d’inspiration.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, l’ONUSIDA ne cesse de demander aux gouvernements de respecter les droits humains, de prévenir la violence basée sur le genre et de lutter contre. Au mois de juin, l’ONUSIDA a publié un rapport mettant en avant six actions essentielles en vue de placer l’égalité des sexes au centre de la riposte à la COVID-19 et montrant aux gouvernements comment lutter contre les effets des discriminations et liés au genre de la COVID-19.

« La pandémie de COVID-19 lève le voile sur les discriminations contre lesquelles les femmes et les filles luttent tous les jours de leur vie, de la même manière que le VIH a révélé avant elle des inégalités et des injustices », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, le jour du lancement du rapport.

En août, l’ONUSIDA a enjoint aux gouvernements de protéger les plus vulnérables, en particulier les populations clés exposées à un risque élevé de contamination au VIH, dans un rapport visant à aider les pays à prendre des mesures positives pour lutter contre les violations des droits humains dans le contexte en constante évolution de la COVID-19.

Le mois suivant, l’ONUSIDA publiait un rapport révélant comment des pays aux prises avec la COVID-19 utilisent l’expérience et les infrastructures de la riposte au sida pour garantir une riposte plus solide aux deux pandémies.

En octobre, l’ONUSIDA a émis des recommandations en vue de réduire la stigmatisation et la discrimination au cours des ripostes à la COVID-19 Puisant dans les 40 ans d’expérience de la riposte au sida, ces recommandations reposent sur des informations récentes portant sur des méthodes qui réduisent efficacement la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, et les appliquent à la COVID-19. À l’instar de l’épidémie de VIH, la stigmatisation et la discrimination peuvent entraver considérablement les ripostes à la COVID-19. Les personnes qui ont intériorisé ou qui anticipent des comportements stigmatisants auront davantage tendance à éviter les services de santé, à ne pas se faire dépister ou à fermer les yeux sur les symptômes, devenant ainsi des fantômes de la pandémie.

En préparation de l’avenir, l’ONUSIDA a rejoint l’appel lancé en faveur d’un vaccin universel de la COVID-19, un vaccin abordable mis à disposition de toutes et tous.

Notre action

COVID-19 et VIH

Six concrete measures to support women and girls in all their diversity in the context of the COVID-19 pandemic

Droits en cas de pandémie — Confinements, droits et leçons du VIH dans la réponse précoce à la COVID-19

COVID-19 and HIV: 1 moment, 2 epidemics, 3 opportunities—how to seize the moment to learn, leverage and build a new way forward for everyone’s health and rights

Lutter contre la stigmatisation et la discrimination : Appliquer ce qui fonctionne et a fait ses preuves dans six contextes de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH à la réponse à la COVID-19

Traitement pédiatrique du VIH : appel de l’ONUSIDA pour redoubler d’efforts en République démocratique du Congo

02 décembre 2020

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA a visité un village communautaire et un hôpital pour enfants lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida

KINSHASA, le 2 décembre 2020—Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, a visité une communauté solidaire autour du VIH à Kinshasa dans le cadre des célébrations de la Journée mondiale de lutte contre le sida dans la capitale de la République démocratique du Congo. Elle a salué la riche expérience du pays en matière de riposte aux pandémies, comme celle d’Ebola, alors que le gouvernement a annoncé le 18 novembre la fin d’un épisode d’Ebola.

« Je remercie le gouvernement congolais, nos soutiens de la société civile et les partenaires, qui, ensemble, permettent au pays d’affronter de nombreuses problématiques, en particulier le VIH, Ebola et maintenant la COVID-19 », a déclaré Mme Byanyima.

Mme Byanyima a souligné que davantage de personnes dans le pays ont besoin d’un traitement vital du VIH et qu’il reste encore fort à faire pour aider les femmes en particulier. « Malgré des progrès considérables, seulement 57 % des personnes vivant avec le VIH suivent une thérapie antirétrovirale », a ajouté Mme Byanyima. « La couverture de la thérapie antirétrovirale est plus importante chez les hommes (72 %) que chez les femmes (51 %) ce qui est révélateur d’une inégalité entre les sexes. » Et de poursuivre que les femmes ne commenceront pas un traitement du VIH si elles ont peur de révéler leur statut sérologique ou si elles ont l’impression qu’elles ne seront pas soutenues ou acceptées si elles vivent avec le VIH.

Sur les 520 000 personnes vivant avec le VIH en République démocratique du Congo, plus de 64 % sont des femmes. 68 000 enfants de moins de 14 ans sont séropositifs dans le pays et 25 % seulement sont sous traitement. Ce constat motive l’appel de Mme Byanyima pour que le pays accélère les soins pédiatriques, y compris les services de lutte contre le VIH.

À l’hôpital pédiatrique de Kalembelembe, elle s’est entretenue avec le personnel et des ados qui ont grandi en ayant accès à l’appui médico-social fourni par cet établissement. Ces ados ont demandé à la Directrice exécutive de continuer à militer en faveur de la poursuite du financement de groupes d’entraide par et pour les ados qui vivent avec le VIH, de leur intégration dans le système scolaire, de l’élimination des redevances, ainsi que de la levée des obstacles juridiques qui exigent l’accord des parents pour un dépistage du VIH.

Le VIH en République démocratique du Congo touche très fortement les jeunes femmes comme c’est le cas dans toute l’Afrique subsaharienne. Mme Byanyima a rappelé que les femmes et les filles doivent faire l’objet d’une attention toute particulière afin de mettre un terme au sida. « Chaque semaine, en Afrique subsaharienne, 4 500 jeunes femmes sont infectées par le VIH, » a-t-elle indiqué. « C’est inacceptable. Nous devons différencier radicalement la riposte au VIH. »

À son arrivée à Kinshasa, Mme Byanyima a rencontré le ministre de la Santé, M. Eteni Longondo. Elle l’a félicité pour son rôle décisif dans la riposte à la COVID-19 et a souligné l'importance à donner au VIH face à la pression qu'exercent les trois pandémies concomitantes d’Ebola, du VIH et de la COVID-19. 

Les décès dus au sida en République démocratique du Congo ont chuté de 61 % au cours des 10 dernières années, passant de 37 000 en 2010 à 15 000 en 2019.  La prévalence du VIH se maintient à 1 % environ chez les adultes, mais 23 000 nouvelles infections ont été recensées l’année dernière. 

Des objectifs ambitieux et courageux

Le nouveau rapport de l’ONUSIDA, Prevailing against pandemics by putting people at the centre, appelle les gouvernements à renforcer considérablement leurs investissements en faveur des ripostes aux pandémies et à adopter une série d’objectifs courageux, ambitieux, mais réalisables concernant le VIH. Atteindre ces objectifs permettra de revenir sur le chemin menant à l’éradication du sida en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

La riposte mondiale au sida accusait déjà un retard avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, mais la propagation rapide du coronavirus a encore ralenti les progrès. Les modélisations à long terme des répercussions de la pandémie sur la riposte au VIH indiquent que le nombre de nouvelles infections au VIH et le nombre de décès liés au sida entre 2020 et 2022 augmenteront entre 123 000 et 293 000 cas pour le premier, et entre 69 000 et 148 000 cas pour le second.

« Nous payons au prix fort l’échec collectif de mise en œuvre d’une riposte au VIH exhaustive, respectueuse des droits et centrée sur les personnes, et de son financement adéquat », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Réserver la mise en place de programmes uniquement à celles et ceux qu’aura choisis la classe politique ne permettra pas d’inverser le cours de la COVID-19 ou d’éradiquer le sida. Pour que la riposte mondiale tienne ses promesses, nous devons accorder la priorité aux personnes et lutter contre les inégalités qui forment le terreau des épidémies. »

Rattraper le retard

Même si certains pays d’Afrique subsaharienne comme le Botswana et l’Eswatini ont accompli des progrès remarquables et atteint, voire dépassé les objectifs du VIH fixés pour 2020, nombreux sont encore ceux à accuser un retard. Les pays qui réussissent très bien montrent l’exemple. L’ONUSIDA coopère avec ses partenaires pour intégrer ces leçons dans une série de propositions d’objectifs pour 2025 qui mettent l’accent sur les personnes.

Ces objectifs accordent la priorité à une excellente couverture des services de santé sexuelle et reproductive, ainsi que du VIH, à la suppression des lois et réglementations punitives, et à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. Les personnes sont au centre des préoccupations, en particulier les groupes plus exposés et marginalisés : jeunes femmes et filles, ados, travailleurs et travailleuses du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouveaux objectifs pour la fourniture de services liés au VIH visent une couverture à 95 % de chaque sous-population de personnes vivant avec le VIH et exposées à un risque élevé. Les gouvernements arriveront à mieux contrôler l’épidémie au sein de leurs frontières en mettant l’accent sur les personnes et en se concentrant sur les zones sensibles.

Les objectifs 2025 nécessitent par ailleurs de créer un environnement propice à une riposte efficace au VIH et incluent des objectifs ambitieux contre la discrimination : - moins de 10 % de pays disposant de lois et réglementations punitives, - moins de 10 % de personnes séropositives et touchées par le VIH victimes de la stigmatisation et de la discrimination, - moins de 10 % de personnes victimes d’inégalités et de violences basées sur le genre.

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Charlotte Sector
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Traitement du VIH : l’objectif 2020 ne va pas être atteint

30 novembre 2020

En 2016, au cours de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la fin du sida, les gouvernements s’étaient engagés à ce que 30 millions de personnes vivant avec le VIH soient sous traitement d’ici fin 2020.

Cette décision s’est ensuivie d’une expansion impressionnante de la couverture du traitement avec une multiplication par deux et plus des personnes sous traitement par rapport à 2010, mais, en juin 2020, seules 26 millions de personnes suivaient un traitement, soit 4 millions de moins que l’objectif prévu pour fin 2020.

La pandémie de COVID-19 a joué un rôle dans le ralentissement de la démocratisation du traitement au cours des six derniers mois. L’évolution relative du nombre de personnes sous traitement est estimée à +2,4 % pour la période de janvier à mi-juin 2020. Elle était de +4,8 % entre janvier et juin 2019.

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