TUN

La Tunisie s'engage à assumer un rôle de leadership dans la riposte au sida de la région

20 juin 2014

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a félicité la Tunisie pour son rôle de leadership dans la riposte au sida de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord lors de sa rencontre avec le président Moncef Marzouki, le 20 Juin à Tunis, Tunisie. M. Sidibé a également félicité la nomination du pays pour accueillir la 18e Conférence internationale sur le VIH / SIDA et les IST en Afrique (ICASA) en 2015.

Le président Marzouki place la Tunisie parmi les pays pionniers à ratifier la Convention arabe sur la prévention du VIH et de la protection des droits des personnes vivant avec le VIH adoptée en mars 2012 par le Parlement Arabe et promis de faire pression pour que le sida reste dans l'agenda de développement post-2015. A la fin de la réunion, le président Marzouki a signé le ballon « Protège le goal », gage de son engagement pour sensibiliser l'opinion mondiale sur la lutte contre le VIH.

Au cours de sa visite de trois jours dans le pays, M. Sidibé a également rencontré des représentants de la société civile et les communautés affectées, le vice-président de l'Assemblée nationale constituante, Mehersia Labadi, le ministre de la Santé, Mohamed Salah Ben Ammar, le ministre des Finances, Hakim Ben Hamouda, et Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement.

Dans des discussions avec des chefs de communauté, M. Sidibé a souligné le rôle important de la société civile dans la promotion d'une approche fondée sur les droits dans la riposte au sida et la nécessité pour les gouvernements de les engager davantage dans le dialogue politique. Il a également souligné la nécessité urgente d'une réforme législative ainsi que d'une approche de santé publique pour les consommateurs de drogues afin d'éviter la criminalisation et d'assurer l'accès aux services anti-VIH.

M. Sidibé a également réitéré l'importance d'un financement interne pour assurer une réponse durable à l'épidémie, tout en soulignant la nécessité d'établir un plan d'investissement concret qui se concentre sur les ressources là où elles sont le plus nécessaires.

Déclarations

« La signature du ballon Protège le goal est le départ d'un nouveau mouvement pour que personne ne soit laissé pour compte dans la riposte au sida. L'ONUSIDA s'engage à soutenir les efforts de la Tunisie pour mettre fin à l'épidémie. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Les gouvernements forts ne doivent pas avoir peur d'une société civile forte. »

Elie Aaraj, président du Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et le directeur de l'Association pour la réduction des risques du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENAHRA)

« Chaque population exposée est la solution clé. Nous ne travaillons pas pour la communauté, mais avec elle et sous sa direction. »

Johnny Tahoma, Directeur exécutif de la M Coalition, le premier réseau régional d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

« Défendre et sensibiliser les parents et les jeunes pour qu'ils se protègent est nécessaire pour lutter contre l'épidémie de VIH parmi nos jeunes. »

Meherzia Labidi, vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante

Les organisations de jeunes forment un pacte pour la transformation sociale dans la riposte au sida

23 mai 2013

Participants à l'événement sur la jeunesse et l'ONUSIDA organisé à Hammamet, en Tunisie, du 20 au 22 mai.
Photo : ONUSIDA

La mobilisation contre le sida a radicalement changé depuis le début de l'épidémie. Les nouveaux modes de communication amplifient la voix des militants, créant ainsi des réseaux transnationaux de solidarité qui ouvrent de nouvelles opportunités pour un changement social progressif.

Des jeunes militants de tous les pays du monde demandent de plus en plus que les services de lutte contre le VIH soient adaptés à leurs besoins et revendiquent leur place à la table des décideurs.

Bien que la prévalence du VIH ait baissé de près de 27 % chez les jeunes de 15 à 24 ans à l'échelle mondiale entre 2001 et 2011, les jeunes représentent toujours encore 40 % de toutes les nouvelles infections à VIH chez les adultes. En 2011, près de 4,6 millions de jeunes vivaient avec le VIH.

Dans ce contexte, l'ONUSIDA a réuni 12 organisations mondiales et régionales de jeunes travaillant sur le VIH, la santé et les droits sexuels et reproductifs, et les droits des lesbiennes, des gays et des transsexuels et les 16 jeunes militants à l'échelle communautaire, nationale et régionale qui constituent le Forum consultatif des jeunes récemment établi par l'ONUSIDA. L'objectif était de définir des stratégies claires afin de faire progresser la riposte au sida pour les jeunes.

« De nombreuses petites organisations n'ont ni le temps, ni les ressources ni encore l'espace stratégique requis pour réfléchir à leur travail et forger de nouvelles alliances », a déclaré Pablo Aguilera, Directeur du Fonds des jeunes leaders pour la lutte contre le VIH et membre du Forum consultatif des jeunes de l'ONUSIDA. « Nous avons demandé cette réunion afin de nous assurer que notre mouvement répondait bien aux attentes et aux besoins des jeunes les plus touchés par le VIH ».

Pour parvenir à des résultats pour les jeunes sur le terrain, un mouvement mondial des jeunes, décentralisé et connecté, qui réfléchit à l'échelle mondiale mais agit au niveau local, est indispensable pour lancer une nouvelle vague de sensibilisation dans la riposte au sida.

Cette réunion, appelée Les jeunes et l'ONUSIDA : Un pacte pour la transformation sociale a été organisée à Hammamet, en Tunisie, du 20 au 22 mai. La consultation a permis de conclure un pacte dégageant cinq thèmes principaux retrouvés sur tous les agendas des organisations individuelles et au regard desquels les organisations de jeunes peuvent avoir un impact tangible pour la réalisation des objectifs définis dans la Déclaration politique de 2011 sur le VIH et le sida de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Les cinq thèmes en questions sont les suivants : intégrer les services anti-VIH dans les services de santé sexuelle et reproductive, en mettant l'accent sur la responsabilité des gouvernements et l'éducation sexuelle ; créer des environnements juridiques et supprimer les lois punitives qui entravent l'accès aux services des jeunes populations clés les plus exposées au risque ; élargir le traitement et les données ventilées pour une sensibilisation éclairée basée sur les preuves ; utiliser les ressources efficacement ; et garantir que le VIH restera une priorité du cadre du développement post-2015 grâce à l'exercice d'une pression stratégique par les délégations nationales.

« Ce nouvel engagement à collaborer sur des priorités spécifiques est un changement radical par rapport aux pratiques habituelles dans la riposte des jeunes au sida. En renforçant l'action collective au-delà des agendas des différentes organisations, nous espérons que le mouvement pourra entraîner des changements concrets pour les jeunes touchés par le VIH », a expliqué Caitlin Chandler, représentante communautaire qui a assuré l'organisation de la réunion avec Beth Goodey, de l'agence pour le développement Restless Development, dirigée par des jeunes.

Soutenir une collaboration et une orientation stratégiques accrues du mouvement des jeunes en matière de riposte au sida est une priorité essentielle du nouveau programme de l'ONUSIDA pour la jeunesse, qui a pour objectif de renforcer le leadership, l'appropriation et la mobilisation des jeunes dans la riposte au sida, au niveau national, régional et mondial, d'ici 2015 et au-delà.

« Nous voulons travailler plus étroitement avec les organisations de jeunes vivant avec le VIH et avec les jeunes populations clés les plus exposées au risque afin de créer de vastes alliances », a précisé Mariangela Simao, Directrice du Département Sexospécificité, droit de l'homme et mobilisation communautaire de l'ONUSIDA. « Il s'agit d'une stratégie efficace visant à garantir une appropriation nationale pour un changement social progressif - parce que le besoin de changement viendra de lui-même », a-t-elle ajouté.

L'efficience économique dans les programmes de santé : un thème clé de la conférence ministérielle africaine en Tunisie

05 juillet 2012

Des participants à la session de la conférence du 4 juillet sur l'innovation africaine (de gauche à droite) : Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Hon. Tim Thahane, Ministre des Ressources minières, de l'Énergie et de l'Eau, Lesotho ; M. Claude Sekabaraga, expert en renforcement des systèmes de santé et en financement basé sur les résultats, Banque mondiale ; Hon. Kebede Worku, Ministre d'État en charge de la Santé, Éthiopie ; Mme Kampeta Sayinzoga, Secrétaire permanente, Ministère des Finances, Rwanda.

S'exprimant devant une soixantaine de ministres en charge des finances et de la santé lors d'une conférence organisée à Tunis le 4 juillet, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les dirigeants africains pour leur engagement accru et leur partenariat dans les ripostes au VIH dans toute la région.

« Les investissements dans la lutte contre le sida ont nourri les avancées en matière de santé et de développement », a indiqué M. Sidibé, qui participait à une session de la conférence consacrée à l'innovation africaine.

Les investissements stratégiques dans la lutte contre le VIH en Afrique ont eu des retours multiples. Dans 22 pays d'Afrique subsaharienne, le taux de nouvelles infections à VIH a chuté de plus de 25 % entre 2001 et 2009. Plus de 5 millions d'Africains bénéficient désormais d'un traitement antirétroviral, contre seulement 50 000 il y a dix ans.

Toutefois, ces acquis restent fragiles. Chaque jour, 3 500 Africains meurent du sida. On estime à 5 millions le nombre d'Africains qui auraient besoin d'un traitement anti-VIH et qui n'y ont toujours pas accès. En Afrique, près de 300 000 enfants continuent de naître avec le VIH chaque année.

Les investissements dans la lutte contre le sida ont nourri les avancées en matière de santé et de développement

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans le contexte actuel de crise économique, les rares ressources disponibles doivent être utilisées avec plus d'efficience, de transparence et de responsabilité, a expliqué le Directeur exécutif de l'ONUSIDA lors d'une présentation intitulée Des solutions africaines pour une meilleure efficience économique. Il a mis en avant des politiques et des programmes qui présentent un rapport coût-efficacité positif et ont donné des résultats durables sur le terrain.

En Afrique du Sud, par exemple, le coût unitaire des médicaments anti-VIH a été considérablement réduit avec l'élargissement de l'accès au traitement : de 500 $ à 200 $ par personne. D'autres pays ont baissé les coûts de leurs programmes en supprimant les structures parallèles et les services de santé isolés.

Investir dans l'innovation

Les dirigeants africains peuvent accélérer les progrès en investissant dans l'innovation, a déclaré M. Sidibé. À travers la formation de partenariats avec les économies émergentes et les pays industrialisés, ils doivent faciliter le transfert de technologies pour la médecine et les moyens de contraception. En axant les ressources sur la recherche et le développement en matière de VIH, ils ont la possibilité de construire une économie africaine basée sur la connaissance, a-t-il ajouté.

M. Sidibé a encouragé les ministres assistant à la conférence à réduire la dépendance de l'Afrique envers les médicaments anti-VIH importés grâce à la production locale de médicaments antirétroviraux. Il a indiqué que la création d'une autorité de réglementation africaine unique pour les médicaments pourrait permettre une mise en circulation plus rapide de médicaments de qualité garantie.

Un nouveau modèle

L'Afrique a vocation à transcender un modèle donateur-bénéficiaire devenu obsolète, a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. Les dirigeants commencent à adopter un nouveau pacte mondial pour une responsabilité partagée et une appropriation par les pays, a-t-il indiqué.

Organisée par Harmonization for Health in Africa et accueillie par la Banque africaine de développement, cette conférence de deux jours à Tunis a réuni des ministres, des parlementaires et des représentants de haut niveau d'organisations internationales, de la société civile et du secteur privé.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA rencontre les nouveaux dirigeants tunisiens

04 juillet 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, lors de sa rencontre le 3 juillet avec le Président tunisien, Moncef Marzouki (à droite), et d'autres hauts responsables du gouvernement.

À l'occasion de sa rencontre avec les principaux responsables du nouveau gouvernement de coalition tripartite de Tunisie les 2 et 3 juillet, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a félicité les dirigeants du pays pour leur engagement fort en faveur de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, obstacles majeurs à la progression des ripostes au VIH dans la région.

Bien que la Tunisie présente une prévalence du VIH relativement faible d'environ 0,06 % de sa population, des données probantes ont montré qu'il existe des poches de forte prévalence du virus au sein des populations les plus exposées, à savoir les consommateurs de drogues injectables, les professionnel(le)s du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Ces populations sont souvent confrontées à la stigmatisation et la discrimination, ce qui peut entraver leur accès aux services de santé et donc entretenir l'épidémie de VIH.

Lors de ses discussions avec le Président de la République, Moncef Marzouki, le chef du gouvernement, Hammadi Jebali, et la Vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante, Meherzia Laabidi, trois dirigeants arrivés récemment au pouvoir suite aux premières élections démocratiques du pays, M. Sidibé a fait remarquer que la jeunesse constituait le moteur de la révolution qui avait amené le changement politique en Tunisie.

« Investir dans les jeunes et répondre à leurs aspirations pour une société plus juste et plus équitable sera essentiel pour les progrès futurs de ce pays », a indiqué M. Sidibé. « Les jeunes ont un rôle important à jouer dans l'accélération de la riposte au VIH de la Tunisie comme sur d'autres défis en matière de santé », a-t-il ajouté.

Augmenter la production locale de médicaments anti-VIH

Dans son entretien avec M. Sidibé au Palais présidentiel le 3 juillet, le Président Marzouki a fait part de son engagement ferme en faveur du renforcement de la riposte nationale au VIH. Il a déclaré que la Tunisie va s'efforcer d'atteindre l'objectif des « trois zéros », zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida, et il a mis en avant trois domaines d'action prioritaires : améliorer la santé publique, garantir le respect des droits de l'homme et lutter contre les facteurs socio-économiques du VIH.

Nous devons reconnaître l'existence des comportements à haut risque au sein de nos sociétés, comme la consommation de drogues injectables, les rapports sexuels entre hommes et le commerce du sexe

Meherzia Laabidi, Vice-présidente de l'Assemblée nationale constituante

Le Président a fait remarquer que la Tunisie pouvait aider à réduire la dépendance de l'Afrique envers l'aide extérieure en produisant des médicaments antirétroviraux. Il a promis de plaider pour une production locale accrue de médicaments lors de la prochaine réunion du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) à Addis Abeba. À l'heure actuelle, la majorité des médicaments distribués en Tunisie, comme sur tout le continent africain, sont importés.

Réduire la dépendance envers l'aide extérieure

Plus tard, le même jour, lors d'une rencontre avec M. Sidibé au Palais de La Kasbah, le chef du gouvernement tunisien a fait écho aux déclarations du Président sur la production locale de médicaments. « Je soutiens l'idée d'une Tunisie qui produirait des médicaments antirétroviraux afin de réduire sa dépendance envers l'aide extérieure », a indiqué M. Jebali. « La production de médicaments antirétroviraux n'est pas seulement une opportunité économique, mais aussi humanitaire », a-t-il ajouté.

M. Jebali et M. Sidibé sont tombés d'accord sur le fait que la Tunisie devrait s'approprier davantage les programmes de prévention du VIH concernant les principales populations touchées par le virus ; actuellement, ces programmes sont en effet financés exclusivement par des sources internationales.

Reconnaître l'existence des comportements à haut risque

Il est temps que la Tunisie se confronte à la réalité du VIH, a indiqué la Vice-présidente Meherzia Laabidi, lors d'une rencontre avec M. Sidibé au Palais de l'Assemblée. « Nous devons aller au-delà du déni politique officiel. L'incendie ne s'arrêtera pas en fermant simplement les yeux », a-t-elle ajouté.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA (à gauche), et Hammadi Jebali, chef du gouvernement tunisien.

Lors de son entretien avec M. Sidibé, la Vice-présidente a admis que la garantie d'une société socialement inclusive relève de la responsabilité des leaders politiques. Elle reconnaît que le fait de négliger les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH met tout le monde en danger. « Nous devons reconnaître l'existence des comportements à haut risque au sein de nos sociétés, comme la consommation de drogues injectables, les rapports sexuels entre hommes et le commerce du sexe », a-t-elle déclaré.

Faisant remarquer que l'accès à des services de santé de base fait partie des droits humains, Mme Laabidi a souligné l'importance d'inclure le « droit à la santé » dans la nouvelle constitution tunisienne, actuellement en cours de rédaction. 

Lors de sa visite de deux jours en Tunisie, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a rencontré plusieurs autres responsables du gouvernement, notamment le Ministre de la Santé, le Dr Abdellatif El Mekki, et le Ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou. Il a également rencontré des personnes vivant avec le VIH, des représentants des principales communautés touchées, et l'équipe pays des Nations Unies.

Consultation technique internationale sur la « prévention positive »

27 avril 2009

Two men and paper Le concept de « prévention positive » fournit une occasion de mettre l'accent sur les besoins de prévention des personnes ayant connaissance de leur séropositivité.

Depuis la mise au point des tests de dépistage du VIH au tout début de l'épidémie, le rôle des personnes vivant avec le VIH dans la prévention constitue un élément important de la riposte au sida. Suite à l'apparition des traitements par association d'antirétroviraux, dont les effets sur la durée et la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH sont significatifs, les appels se sont multipliés afin que ce qu'on appelle la  « prévention positive » soit incorporé dans l'éventail des programmes et services de prévention et de prise en charge.

Le concept de « prévention positive » fournit une occasion de mettre l'accent sur les besoins de prévention des personnes ayant connaissance de leur séropositivité et offre un outil permettant de comprendre les liens importants existant entre prévention, traitement et appui médico-social.

Cependant, malgré l'augmentation des financements destinés à la prévention positive, la perception par beaucoup du concept, de ses objectifs et de ses aspects programmatiques manque de clarté à l'échelle mondiale et régionale, qu'il s'agisse de la population et des représentants des personnes vivant avec le VIH ou des organisations de la société civile et d'autres partenaires.

Par conséquent, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et l'ONUSIDA ont décidé d'organiser une consultation technique sur le sujet les 27 et 28 avril 2009 en Tunisie, afin d'élaborer une vision commune de la « prévention positive », ainsi que des directives et des plans d'action susceptibles d'influencer les politiques et les programmes.

Le terme même de « prévention positive » sera débattu pendant la consultation technique, car bien qu'il s'agisse du terme le plus communément admis, d'autres termes sont également utilisés par différentes organisations et certains programmes, comme « prévention et prise en charge auprès des personnes vivant avec le VIH/sida » ou « prévention auprès des personnes séropositives ».

Les participants à la consultation représenteront la société civile, les institutions gouvernementales, les organismes coparrainants et le secrétariat de l'ONUSIDA, ainsi que les agences de développement international. La majorité des participants seront des personnes vivant avec le VIH car les débats autour de la prévention positive dans la phase de développement du concept se trop souvent déroulés en leur absence, ce qui a conduit à d'importantes lacunes dans les approches actuelles.

Cette consultation technique fait suite au Sommet sur le leadership des personnes séropositives, qui s'est tenu au Mexique en 2008, et fait partie d'un processus continu visant à assurer que les actions de prévention s'appuient sur un solide consensus parmi les personnes séropositives. Dans ce but, des experts identifieront des stratégies visant à rassembler les expériences et les connaissances des différentes parties prenantes, en particulier des personnes vivant avec le VIH aux niveaux régional, national et local.

Person being tested for HIV Si l'on souhaite aborder correctement les besoins des personnes séropositives en matière de prévention, les personnes ayant connaissance de leur séropositivité doivent être impliquées dans la définition et l'élaboration des programmes.

On attend de la réunion qu'elle facilite l'élaboration d'un ensemble de principes, qui d'une part serviront de base aux travaux des organisations multilatérales, bilatérales, gouvernementales et issues de la société civile pour la mise au point de programmes de prévention positive, et d'autre part orienteront les partenariats entre ces différents intervenants. Les participants élaboreront également des recommandations sur l'intensification des programmes et des politiques, influencées par le contexte local.

Les programmes de « prévention positive »

De nombreux programmes sur le VIH dans le monde cherchent à intégrer des personnes vivant avec le VIH dans leurs actions de prévention. Diverses activités programmatiques sont mises en oeuvre, notamment le soutien aux groupes d'entraide et à la responsabilisation des communautés, le conseil dans le contexte du dépistage du VIH et de la planification familiale, la participation de personnes séropositives aux programmes d'éducation (entre autres par des témoignages personnels), et des activités sur les changements de comportements destinées aux personnes séropositives ou aux partenaires sérodifférents. Les objectifs de ces actions de programmation sont très variables et ne sont pas toujours ni explicites, ni cohérents. Assez souvent, les programmes de prévention positive se concentrent sur le dépistage du VIH et sont donc perçus comme inutiles par les personnes ayant déjà connaissance de leur statut sérologique. La plupart des interventions existantes sont presque entièrement axées sur l'arrêt de la transmission du VIH, ce qui peut avoir des effets contre-productifs pour les programmes basés sur une approche holistique de la prévention et de l'appui médico social auprès des personnes séropositives.

Si l'on souhaite aborder correctement les besoins des personnes séropositives en matière de prévention, les personnes ayant connaissance de leur séropositivité doivent être impliquées dans la définition et l'élaboration des programmes. Une approche de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination fondée sur les droits de l'homme est essentielle au succès de la prévention positive. Cette prévention nécessite un traitement des formes de vulnérabilité sociale comme la pauvreté, la violence fondée sur le sexe, la xénophobie et l'homophobie. Elle est également étroitement liée à l'accès aux traitements et à l'appui médico-social.

Bien que la plupart des gens s'accordent à dire que le succès de la prévention positive se mesure notamment en termes de diminution de la transmission du VIH, beaucoup pensent également que la prévention positive ne doit pas se limiter à la seule prévention des nouvelles contaminations. Le débat sur les besoins en matière de prévention positive doit se pencher sur les efforts effectués par les personnes vivant avec le VIH pour apprendre et mettre en pratique des moyens leur permettant d'améliorer leur propre santé et de prévenir les maladies.

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