UNWomen The United Nations Entity for Gender Equality and the Empowerment of Women

Investir dans l'éducation et la santé des femmes et des jeunes filles pour mettre fin au sida en Afrique

11 mars 2024

Malgré une baisse substantielle des nouvelles infections par le VIH au niveau mondial, l'épidémie de VIH/sida continue d'affecter de manière disproportionnée les adolescentes et les jeunes femmes dans de nombreux pays, en particulier en Afrique subsaharienne. En 2022, 3 100 nouvelles infections hebdomadaires ont été enregistrées chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.  En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes représentaient plus de 77 % des nouvelles infections chez les personnes âgées de 15 à 24 ans en 2022.

C'est pourquoi l'Initiative Education Plus a co-organisé avec le Grand-Duché de Luxembourg un événement parallèle de haut niveau en marge de la Commission de la condition de la femme 68th (CSW68) pour attirer l'attention sur le coût de l'inaction, en appelant à un investissement plus cohérent dans l'éducation, la santé et les droits économiques des adolescentes et des jeunes femmes en Afrique. La Commission de la condition de la femme, qui se tient du 11 au 22 mars 2024, est le plus grand rassemblement annuel des Nations Unies sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Le thème prioritaire de cette année est "Accélérer la réalisation de l'égalité des sexes et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles en s'attaquant à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective de genre".

Parmi les intervenants figuraient quatre ministres du Luxembourg, du Bénin, de la Sierra Leone et de l'Ouganda, des hauts fonctionnaires du Cameroun et de l'Afrique du Sud, ainsi que des responsables d'agences des Nations unies qui codirigent Education Plus, le réseau ATHENA. Hannah Dolly Kargbo, une jeune activiste de Freetown, en Sierra Leone, et fondatrice du réseau Girls Advocacy Development Network (GADNET), a préenregistré une vidéo montrant son travail avec les jeunes pour faire avancer les droits.

L'événement, intitulé "Education Plus investment cases for transformative results : leverage girls completion of secondary education for gender equality and HIV prevention", a mobilisé les gouvernements, les partenaires et les principales parties prenantes en vue d'accélérer les actions et de traduire les engagements en actions en faveur de l'égalité des sexes et de la prévention du VIH en Afrique.

Le coût de l'inaction face aux taux de VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes reste significatif, non seulement en termes d'impacts néfastes sur la vie des filles, mais aussi dans la manière dont ils sapent les perspectives d'éradication de la pauvreté ainsi que le bien-être et la résilience des familles, des communautés, des sociétés et des économies nationales.  Par exemple, on estime que le manque d'opportunités éducatives et économiques qui se traduit par une diminution de la participation des femmes à la force de travail coûte à la région africaine 60 milliards de dollars US en pertes économiques chaque année. Pourtant, l'Afrique pourrait gagner 500 milliards de dollars par an grâce à des investissements multisectoriels en faveur des adolescents et des jeunes, en particulier des filles, en tirant parti des fenêtres d'opportunité démographiques.

Education Plus appelle à investir dans l'éducation et l'autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes, et 15 pays champions se sont déjà engagés à utiliser l'éducation comme moyen de réduire les taux élevés de VIH.  Les investissements qui garantissent l'éducation de tous les jeunes, des environnements scolaires exempts de violence, la fourniture de services de santé exempts de stigmatisation, une éducation sexuelle complète, l'accès aux services de santé et de droits sexuels et reproductifs, ainsi que l'autonomie économique et l'autonomisation sont essentiels pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030. Lorsque les adolescentes et les jeunes femmes terminent l'école secondaire, leur risque de contracter le VIH est considérablement réduit.

Déclarations

"Nous devons prendre des mesures immédiates pour changer cette situation, ramener les filles à l'école et veiller à ce qu'elles terminent leurs études secondaires. Pour ce faire, les États membres africains doivent s'engager à lutter contre les inégalités entre les sexes, la stigmatisation et la discrimination qui alimentent ces infections. Des progrès sont réalisés en Afrique, mais ils ne sont tout simplement pas assez rapides. C'est pourquoi nous avons lancé cette initiative - Education Plus".

Winnie Byanyima Directrice exécutive de l’ONUSIDA et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

"Ce que je trouve extrêmement inquiétant, c'est la montée en puissance des politiques extrêmement conservatrices en matière de santé et de droits sexuels et génésiques. C'est le cas dans le monde entier, mais aussi en Afrique subsaharienne. Nous devons éviter de revenir en arrière. Nous devons donner aux filles les moyens d'agir, car c'est la seule façon de donner aux femmes les moyens d'agir.

Yuriko Backes MINISTRE DE L'EGALITE DES SEXES ET DE LA DIVERSITE, LUXEMBOURG

"Nous pouvons faire du VIH une maladie du passé, mais nous n'y parviendrons pas sans écouter, comprendre et soutenir les jeunes filles et les femmes pour qu'elles prennent l'initiative. Le moment est venu de faire en sorte que chaque fille vive à l'abri de la violence, qu'elle ait un accès sans entrave à une éducation de qualité, aux droits et aux services en matière de santé sexuelle et génésique et qu'elle ait des possibilités significatives de mener une vie productive".

Catherine Russell SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU ET DIRECTRICE EXÉCUTIVE DE L'UNICEF

"Nous savons que l'investissement dans l'éducation et la santé des filles est un levier important. Nous ne pouvons pas construire le développement de notre pays en laissant de côté 53 % de notre population"

Véronique Tognifodé MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA MICROFINANCE, RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

"Dans le cadre de la politique d'inclusion radicale, nous ramenons les filles enceintes à l'école, nous retenons les filles lorsqu'elles tombent enceintes. L'éducation et le VIH vont donc très loin ! Lorsqu'elles sont éduquées et sensibilisées au VIH, à leur bien-être et à leurs droits en matière de reproduction et de sexualité, elles sont plus sûres d'elles lorsqu'elles négocient des rapports sexuels protégés.

Isata Mahoi MINISTRE DE L'ÉGALITÉ DES SEXES ET DE L'ENFANCE, SIERRA LEONE

"Les organisations d'adolescentes et de jeunes femmes sont les moins bien financées. Moins de 5 % du financement de l'égalité des sexes va aux organisations de défense des droits des femmes, et encore moins aux organisations dirigées par de jeunes féministes. Nous devons faire en sorte que les personnes les plus touchées et les plus affectées soient à la tête de la réponse. Nous ne sommes pas là pour demander un leadership, mais pour offrir un leadership afin de co-diriger à vos côtés".

Catherine Nyambura DIRECTRICE DES PROGRAMMES, RÉSEAU ATHENA

"La politique actuelle veut que, lors de la construction d'une école, il y ait des installations sanitaires séparées pour les filles et les garçons, ainsi que des vestiaires et un espace pour les filles. Nous avons également intensifié l'éducation, la communication et le plaidoyer sur le VIH/sida et ouvert des écoles pour donner des informations sur la santé sexuelle et génésique. Nous travaillons avec les filles qui ont abandonné l'école pour leur donner des compétences.

Amongi Betty Ongom MINISTRE DU GENRE, DU TRAVAIL ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL, OUGANDA

"Les filles ne sont pas en mesure de réaliser leur plein potentiel en raison d'obstacles, mais ces obstacles peuvent être démantelés. L'Afrique n'est pas pauvre, mais les femmes et les filles africaines lèchent une cuillère, une cuillère qu'elles ne possèdent même pas. Changeons donc de discours pour que les ressources disponibles dans les pays soient utilisées en priorité pour investir dans l'éducation, la prévention du VIH et les filles.

Nyaradzayi Gumbonzvanda SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU ET DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L'ONU POUR L'APPUI NORMATIF, LA COORDINATION DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES ET LES RÉSULTATS DES PROGRAMMES

à lire aussi: Lors de la 68e session de la Commission de la condition de la femme, l'ONUSIDA lance un appel à l'action pour parvenir à l'égalité entre les sexes et mettre fin au sida

Vidéo

Lors de la 68e session de la Commission de la condition de la femme, l'ONUSIDA lance un appel à l'action pour parvenir à l'égalité entre les sexes et mettre fin au sida

11 mars 2024

GENÈVE/NEW YORK, 11 mars 2024 — L'ONUSIDA se prépare pour la 68e session de la Commission de la condition de la femme (#CSW68) qui commence aujourd'hui et se poursuivra jusqu'au 22 mars 2024. La #CSW68, le plus grand rassemblement annuel des Nations Unies sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, se tient cette année sous le thème prioritaire " Accélérer la réalisation de l'égalité des sexes et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles en s'attaquant à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective sexospécifique ".

Malgré les progrès réalisés, aucun pays n'a atteint l'égalité des sexes à ce jour, et les violations des droits humains des femmes et les violences fondées sur le genre continuent d'alimenter la pandémie de sida. Le monde n'est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de genre fixés dans les Objectifs de développement durable (ODD) et, dans de nombreux pays parmi les plus pauvres du monde, la crise de la dette réduit les investissements dans l'éducation, la santé et la protection sociale, ce qui nuit particulièrement aux femmes et aux filles.

Aujourd'hui dans le monde, 129 millions de filles ne sont pas scolarisées, ce qui les prive d'informations vitales sur la manière de se protéger du VIH. Toutes les trois minutes, une adolescente ou une jeune femme (15-24 ans) a contracté le VIH en 2022 en Afrique subsaharienne, et dans toute l'Afrique, le sida reste la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer.

"Il n'y a plus d'excuses. Mettre fin au sida chez les femmes et les filles n'est pas seulement un impératif moral, mais aussi une priorité stratégique pour atteindre les objectifs de développement durable", a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA. "Ce n'est qu'en protégeant les droits des femmes et des filles et en investissant dans ces droits que nous pourrons protéger leur santé, et ce n'est qu'en protégeant la santé des femmes que nous pourrons mettre fin à la pandémie de sida. Nous devons saisir cette occasion pour accélérer les progrès vers un monde où chaque femme et chaque fille pourra non seulement survivre, mais aussi s'épanouir."

Pendant la #CSW68, l'ONUSIDA co-organisera plusieurs événements clés, notamment une réunion de haut niveau co-organisée par le Grand-Duché du Luxembourg et Education Plus (une initiative conjointe de l'ONUSIDA, de l'UNESCO, de l'UNFPA, de l'UNICEF et d'ONU Femmes) qui mobilisera les gouvernements, les partenaires et les parties prenantes pour accélérer les actions à plus grande échelle sur les droits des femmes et tirer parti de l'éducation des filles pour l'égalité entre les sexes et la prévention du VIH dans toute l'Afrique.

L'ONUSIDA appelle à un regain d'action et s'attend à ce que la #CSW68 débouche sur des résultats solides. L'ONUSIDA attend avec impatience les partenariats qui seront forgés pour accélérer les progrès vers l'égalité des sexes et mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique mondiale.

L'ONUSIDA reste fidèle à son engagement de travailler en collaboration avec les gouvernements, la société civile et d'autres partenaires pour créer un monde où les droits et la dignité de toutes les femmes et de toutes les filles sont respectés et protégés, y compris les femmes et les filles qui vivent avec le VIH, qui sont exposées au risque d'infection et qui sont affectées par le virus.

La #CSW68, organisée par les Nations unies, réunira des dirigeants, des défenseurs, des gouvernements, des organisations de la société civile, des activistes et des experts pour discuter, convenir d'actions et d'investissements susceptibles de mettre fin à la pauvreté des femmes et de faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes.

Suivez l'événement Education Plus en direct le mardi 12 mars de 08:00 à 09:30 EST - Making Education Investment Cases Work for Gender Equality and HIV Prevention (Faire en sorte que les cas d'investissement dans l'éducation fonctionnent pour l'égalité des sexes et la prévention du VIH) 

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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À l’occasion de la Journée internationale des femmes, l’ONUSIDA appelle à protéger leurs droits pour protéger leur santé

06 mars 2024

GENÈVE, le 6 mars 2024— En amont de la Journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars, l’ONUSIDA appelle à la protection de leurs droits pour protéger leur santé.

L’humanité affiche un retard considérable pour atteindre les ambitions en matière de genre, d’égalité et de VIH telles que définies dans les Objectifs de développement durable. Au rythme actuel, il faudra environ 300 ans pour mettre fin au mariage des enfants, 140 ans pour que les femmes soient représentées à parts égales avec les hommes à des postes de pouvoir et de direction au travail et 47 ans pour parvenir à une représentation égale dans les parlements nationaux.

De plus, dans le monde, au moins cinq femmes ou filles sont tuées chaque heure par un membre de leur propre famille. Une femme sur trois subit des violences basées sur le genre ou sexuelles.

Les femmes victimes de violences sont davantage susceptibles d’être infectées par le VIH. Ce risque est accru pour les 600 millions de femmes et de filles qui vivent dans les pays touchés par les conflits dans le monde et qui sont exposées à un danger supplémentaire de violence sexuelle. Et dans la plupart des pays les plus pauvres du monde, la crise de la dette tarit les investissements dans l’éducation, la santé et la protection sociale, ce qui nuit particulièrement aux femmes et aux filles.

Une autre menace qui plane sur les femmes sont les campagnes organisées visant les droits qu’elles ont acquis. « Aujourd’hui, les droits des femmes durement gagnés sont la cible d’attaques violentes et coordonnées dans le monde entier. Les attaques les plus malveillantes visent les femmes qui sont déjà les plus marginalisées », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les injustices auxquelles les femmes sont confrontées ne sont pas des catastrophes naturelles auxquelles nous devons nous préparer, comme les ouragans ou les tempêtes. Elles sont d’origine humaine et, à ce titre, nous pouvons les déconstruire. »

La bonne nouvelle est que les femmes et les filles luttent pour leur égalité et leurs droits dans le monde entier. Les femmes s’opposent à l’oppression dans leur foyer, sur leur lieu de travail et au sein de leurs communautés. Les mouvements de femmes apportent un soutien concret aux femmes et aux filles victimes de violences tout en manifestant et faisant grève pour décrocher l’égalité. Afin de protéger les droits des femmes, il est essentiel de soutenir et de fournir des ressources à ces organisations communautaires, groupes de la société civile et organisations de femmes, car il s’agit de la première ligne de défense de ces droits.

La santé, tout comme la justice, n’est jamais donnée. Elle est une victoire.

À l’occasion de la Journée internationale des femmes 2024, l’ONUSIDA appelle à protéger la santé et les droits des femmes et des filles. Ainsi, l’humanité mettra fin au sida et surmontera les inégalités qui alimentent l’épidémie.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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L’ONUSIDA nous appelle à unir nos forces pour mettre fin aux violences sexistes à l’encontre des femmes et des filles

25 novembre 2022

GENÈVE, le 25 novembre 2022—À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’ONUSIDA nous appelle à nous unir pour mettre fin à la violence sexiste sous toutes ses formes et lutter contre les inégalités entre les sexes qui alimentent la pandémie de VIH.

« La violence à l’égard des femmes et des filles est une honte pour tout le monde, au niveau individuel et collectif, une violation grave des droits humains qui se produit à une échelle démesurée », a déclaré la directrice de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cette pandémie de violence continue d’entraîner des milliers de nouvelles infections au VIH chaque semaine et complique considérablement l’éradication du sida. Il s’agit d’une question systémique qui doit être traitée à tous les niveaux de la société. »

Chaque semaine, l’année dernière, 4 900 jeunes femmes ou adolescentes âgées de 15 à 24 ans ont été infectées par le VIH. Dans le monde, une femme et une adolescente sur trois subissent des violences physiques, sexuelles ou les deux de la part de leur mari, de leur partenaire masculin ou de tiers. Ces violences ont souvent lieu chez elles et dans leur quartier, autrement dit dans des endroits où elles devraient se sentir le plus en sécurité. Et ce chiffre affligeant ne prend pas en compte les millions de femmes et de filles qui sont victimes d’autres formes très diverses de violences sexistes et de pratiques nuisibles telles que le mariage forcé, le mariage des enfants, les mutilations génitales des femmes et la violence sexuelle.

Dans les pays à haute prévalence du VIH, les violences exercées par un partenaire intime augmentent jusqu’à 50 % le risque de contamination au VIH chez les femmes. La violence ou la peur de la violence empêche les femmes d’accéder aux services et entrave leur capacité à négocier l’utilisation du préservatif avec les auteurs de cette violence, à divulguer leur statut sérologique ou à respecter leur traitement antiviral. La scolarisation des filles est un des moyens de réduire leur exposition à la violence et leur risque d’infection au VIH de 50 %.

L’Organisation mondiale de la Santé a désigné la violence à l’égard des femmes comme un problème de santé mondial qui a atteint les proportions d’une épidémie. Pourtant, des décennies après la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée le 10 décembre 1948 et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) instituée en 1979, le monde parle encore d’éliminer la violence à l’égard des femmes.

Aujourd’hui marque le coup d’envoi de 16 jours d’activisme contre la violence sexiste dont le thème cette année est Tous UNiS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles !

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16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre

Ukraine : un rapport indique que les femmes et les personnes marginalisées ont besoin d’accéder de toute urgence aux services de santé

11 mai 2022

Un nouveau rapport de l’ONU Femmes et de CARE International souligne l’urgence de fournir des services de santé aux femmes en Ukraine et explique pourquoi la communauté internationale doit soutenir une riposte à la crise humanitaire ukrainienne qui prenne en compte le sexe.

Le rapport met également l’accent sur la nécessité d’une approche intersectionnelle de la crise qui se penche sur les risques accrus rencontrés par les communautés marginalisées (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexe (LGBTI), les Roms, les personnes handicapées et celles atteintes de maladies chroniques), qui sont confrontées à d’immenses difficultés et ont des besoins spécifiques en matière de santé et de sécurité.

« Ce rapport influent montre pourquoi et comment les ripostes humanitaires doivent toujours prendre en compte le sexe, mais aussi répondre aux besoins spécifiques des communautés marginalisées », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Le courage et l’engagement des personnalités féminines qui continuent de servir leurs communautés, même en période de guerre, en Ukraine et dans le monde entier, sont une source d’inspiration. »

L’analyse du rapport, basée sur des enquêtes et des entretiens avec des personnes en Ukraine, a été menée en avril et détaille certaines dynamiques de la crise du point de vue des sexes et formule des recommandations pratiques et réalisables pour la riposte humanitaire internationale.

Les femmes et les filles interrogées dans le cadre du rapport ont mis en avant les difficultés à accéder aux services de santé, en particulier pour les survivantes de violences sexistes, les femmes enceintes et les jeunes mères, ainsi que la peur croissante face aux violences sexistes et au manque de nourriture, en particulier pour les personnes vivant dans les zones de conflit.

De nombreuses personnes interrogées ont évoqué les risques pour la santé, y compris la propagation de la COVID-19, à cause d’abris insalubres.

La guerre a également un impact sur l’accès à la santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale et la santé maternelle, néonatale et infantile. De nombreux médias ont constaté que les effets de la guerre sur les conditions de vie augmentaient le risque de naissance prématurée.

Les personnes transgenres ont également besoin d’un accès régulier aux médicaments, mais beaucoup ont dû arrêter leur traitement hormonal en raison de l’arrêt de l’approvisionnement. Plusieurs organisations LGBTI fournissent un accès aux médicaments aux membres de la communauté transgenre, mais leur aide ne couvre pas tous les besoins.

« Avec son analyse prenant en compte le sexe, la Rapid Gender Analysis nous permet de consulter directement les populations touchées afin d’identifier avec précision les besoins spécifiques de différents groupes de personnes et de savoir comment les satisfaire au mieux », a déclaré la secrétaire générale de CARE International, Sofia Sprechmann Sineiro. « Ce que nous entendons du peuple ukrainien, c’est que certains groupes, comme les personnes handicapées, les Roms et d’autres minorités ethniques, les mères célibataires et les enfants non accompagnés, ont chacun besoin de différentes formes de protection et d’assistance. Pour que notre réponse reste efficace et pertinente, il faut s’adresser à ces groupes et les prioriser dans l’ensemble de l’écosystème de l’aide, car cette situation réellement dévastatrice continue d’évoluer. »

Le rapport appelle à soutenir les organisations dirigées par des femmes et les organisations de défense des droits des femmes qui fournissent des ressources financières et à faire davantage entendre leur voix sur les plateformes nationales et internationales.

Le rapport enjoint à combler les lacunes dans les services de réponse à la violence sexiste et à accorder la priorité à la santé sexuelle et reproductive, y compris aux soins cliniques offerts aux survivantes d’agressions sexuelles, ainsi qu’aux soins de santé maternelle, néonatale et infantile, notamment à l’accès à la contraception.

« Il est essentiel que la riposte humanitaire en Ukraine tienne compte et réponde aux différents besoins des femmes, des filles, des hommes et des garçons, y compris des populations les plus laissées pour compte », a déclaré la directrice exécutive d’ONU Femmes, Sima Bahous. « Cette analyse arrive à point nommé. Elle apporte les preuves de ces besoins et de leur urgence. Les femmes jouent un rôle vital dans la riposte humanitaire au sein de leurs communautés. Elles doivent également être impliquées de manière significative dans les processus de planification et de prise de décision pour s’assurer que leurs besoins spécifiques sont satisfaits, en particulier ceux liés à la santé, à la sécurité et à l’accès aux moyens de subsistance. »

Rapport

Message de l’ONUSIDA pour la Journée internationale de défense des doits des femmes 2021

08 mars 2021

8 mars 2021

Winnie Byanyima

Directrice exécutive de l’ONUSIDA
Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

Partout dans le monde, des femmes d'exception ouvrent la voie de la riposte à la crise de la COVID-19. Cheffes de gouvernement ou coordinatrices d’organisations sociales citoyennes, elles rappellent à l’humanité à quel point il est important que les femmes occupent des postes à responsabilité en nombre suffisant et dans toute leur diversité .

Mais la crise de la COVID-19 a également été un revers pour les acquis en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Elle a renforcé ces disparités pour ce qui est de la santé, des revenus, de l’accès aux services, de la charge du travail non rémunéré, du statut et du pouvoir.

Plus de 20 millions supplémentaires de filles en âge d'être scolarisées à l’école secondaire pourraient être déscolarisées après la crise. Beaucoup d’entre elles risquent de ne pas retrouver le chemin de l’école ou de ne pas avoir accès aux compétences et aux opportunités économiques, d’être davantage exposées à la violence, à des problèmes de santé ou encore à la pauvreté.

2,5 millions de filles supplémentaires sont maintenant exposées au mariage précoce au cours des cinq prochaines années. Nous avons également constaté une augmentation alarmante de la violence à l’égard des femmes.

Les pandémies comme la COVID-19 et le VIH amplifient les failles qui traversent nos sociétés et exacerbent les vulnérabilités. Le cumul des formes d’inégalité et les violences basées sur le genre sont un frein à l’épanouissement des femmes et des filles dans le monde entier.

La pandémie de COVID-19 a révélé comme jamais que, même avant son arrivée, environ 34 millions de filles âgées de 12 et 14 ans n’allaient pas à l’école, qu’une femme sur trois dans le monde indiquait avoir été victime de violence physique ou sexuelle, et que les femmes dans tous les pays travaillent plus longtemps pour un salaire inférieur ou nul.

Les femmes déjà victimes de stigmatisation appartiennent aux populations pour lesquelles l’impact de la pandémie se fait le plus sentir. La perte soudaine des moyens de subsistance des travailleuses du sexe et l’impossibilité d’accéder aux soins de santé et à la protection sociale ont aggravé leur vulnérabilité, en particulier lorsqu’elles vivent avec le VIH. La pandémie a eu de graves répercussions pour de nombreuses migrantes et travailleuses précaires qui sont exclues des plans de protection et d’aide des gouvernements, ainsi que des services de santé. La stigmatisation, la discrimination et la criminalisation exposent les femmes transgenres et les consommatrices de drogues à un risque plus élevé de contamination au VIH et à d’autres infections sexuellement transmissibles, tout en étant des obstacles à l’accès aux services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH.

Les stratégies de reprise ne peuvent pas ignorer ou ne pas prendre en compte les réalités liées au genre. Elles doivent déraciner les inégalités qui empêchent les femmes de s’épanouir.

Ensemble, l’ONUSIDA, l’ONU Femmes, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ainsi que le Fonds des Nations Unies pour la population coordonnent Education Plus. Ce mouvement d’envergure coopère avec les gouvernements pour mettre en place des transformations profondes qui permettront à toutes les adolescentes en Afrique d’aller à l’école, de se sentir en sécurité et de s'émanciper. Il s’adresse aussi bien à toutes les filles qui ont dû quitter l’école au cours de la crise de la COVID-19, qu’à celles qui n’avaient déjà pas accès à l’éducation avant son arrivée.

Pour surmonter la pandémie du coronavirus et mettre fin aux infections au VIH et à la mortalité liée au sida, nous devons réduire les inégalités qui nourrissent ces vulnérabilités. La nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021–2026 met l’accent de la riposte sur les droits et les besoins multiples et variés des femmes et des filles tout au long de leur vie : prévention de la transmission verticale, promotion de l’accès à une éducation de qualité dans des environnements sûrs et favorables, accès à une éducation sexuelle complète, ainsi qu’à des services exhaustifs de santé sexuelle et reproductive.

Les inégalités entre les sexes sont non seulement injustes. Elles sont également dangereuses. Elles nous fragilisent toutes et tous. Un monde plus juste permettra de mieux riposter aux pandémies et à d’autres chocs, mais aussi d’améliorer la santé, la sécurité et la prospérité de toutes et tous.

Les avancées en faveur de l’égalité des sexes n’ont jamais été automatiques. Aucun progrès n’a été offert sur un plateau, il a fallu lutter à chaque fois.

Les mouvements de femmes en première ligne pour l’égalité sont une source d’inspiration pour nous. Les Nations Unies sont à vos côtés pour instaurer un monde où les femmes et les filles dans toute leur diversité pourront s’épanouir et jouer le rôle qui leur revient de plein droit en tant qu’égales.

En cette Journée internationale de défense des droits des femmes, apportons notre soutien et rendons hommage aux femmes qui ouvrent la voie.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Notre action

Égalité des sexes

L’ONUSIDA appelle à éradiquer la pandémie rampante de violence à l’égard des femmes et des filles

25 novembre 2020

GENÈVE, le 25 novembre 2020— À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’ONUSIDA appelle l’humanité à renforcer ses efforts pour éliminer la pandémie fantôme de violence à l’égard des femmes et des filles dans toute sa diversité. Cette infraction courante aux droits humains touche en effet une femme sur trois au moins une fois dans sa vie.

Avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19, 243 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans avaient été victimes de violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime, en un an dans le monde. Des preuves existent indiquant que la pandémie de COVID-19 s’accompagne d’une flambée des violences basées sur le genre dans pratiquement tous les pays.

« Les preuves corroborant l’inégalité des genres devant l’impact de la pandémie de COVID-19 se multiplient », a expliqué la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Les obstacles que rencontrent les femmes victimes d’abus, en particulier les femmes et les filles enfermées chez elles avec leur agresseur, se trouvent aggravés par les répercussions des confinements et des restrictions de déplacement imposées dans de nombreux pays afin de limiter la propagation de la pandémie de COVID-19, ainsi que par le manque de reconnaissance du caractère essentiel des services de santé sexuelle et reproductive, et de ceux destinés aux victimes de violences, ou encore par la fragilisation de la sécurité économique des femmes. »

À cause de la pandémie de COVID-19, les adolescentes et les jeunes femmes sont également confrontées de plus au plus au mariage précoce et au trafic d’êtres humains, à la déscolarisation à cause de la fermeture des établissements et à un manque d’accès à une éducation sexuelle complète, ainsi qu’aux services de santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception et l’avortement.

Le coronavirus augmente la violence à l’égard des femmes et creuse les inégalités entre les genres, ce qui accroit l’exposition au VIH et les vulnérabilités des femmes, alors que l’accès aux services liés à la violence basée sur le genre, ainsi que les autres services de santé sexuelle et reproductive sont réduits ou à l’arrêt pendant la pandémie. La violence à l’égard des femmes est un facteur fondamental d’une vulnérabilité accrue au VIH. Dans les régions très touchées par le virus, comme l’Afrique subsaharienne, les femmes victimes de violence exercée par un partenaire intime ont 50 % plus de risque de vivre avec le VIH. Quant aux hommes perpétuant des violences à l’égard des femmes, ils ont tendance à être davantage exposés au VIH et à utiliser moins fréquemment de préservatifs ce qui augmente le risque de transmission du VIH.

La violence ou la peur d’y être exposée dissuadent de nombreuses femmes et adolescentes séropositives de révéler leur statut sérologique à leur partenaire, à leur famille et au personnel de santé, ce qui complique le suivi du traitement du VIH au sein de cette population.

La violence basée sur le genre entrave la liberté de décision des femmes et des filles. Elle amenuise inexorablement leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive, y compris pour ce qui est de décider si, comment, quand et avec qui avoir des rapports sexuels, ou encore de protéger leur santé, d’accéder aux services de prévention du VIH et de poursuivre leur traitement.

« La pandémie de COVID-19 montre une nouvelle fois qu’il est inacceptable de continuer à se contenter de demi-mesures et à ne pas respecter les promesses visant à mettre un terme à la violence à l’égard des femmes », a ajouté Mme Byanyima. « Si nous voulons sérieusement parvenir à l’égalité des sexes et à l’éradication du sida, alors la prévention de la violence basée sur le genre doit devenir une priorité mondiale, nationale et locale. »

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Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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L’ONUSIDA lance un appel pour renforcer sans attendre les programmes de protection sociale face à la COVID-19

26 août 2020

GENÈVE, le 26 août 2020—L’ONUSIDA appelle les pays à adopter des mesures d’urgence pour renforcer les programmes de protection sociale afin de protéger les personnes les plus vulnérables des répercussions sanitaires et socioéconomiques de la pandémie de COVID-19.

Les personnes vivant avec le VIH et la tuberculose sont durement touchées par la COVID-19. Selon des modélisations, la pandémie de COVID-19 pourrait avoir un impact catastrophique et augmenter les décès de 10 % pour le VIH, de 20 % pour la tuberculose et de 36 % pour le paludisme au cours des cinq prochaines années.

Les femmes et les filles, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, les toxicomanes ainsi que les personnes transgenres figurent parmi les groupes les plus vulnérables souvent exclus des programmes de protection sociale en place.

« Les pays doivent garantir l’accès de toutes et tous aux services essentiels, notamment aux soins de santé. Ils doivent financer correctement les programmes de protection sociale qui écartent les dangers et les conséquences de la perte du moyen de subsistance », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA.

Certaines des populations les plus désavantagées dans les sociétés du monde entier vont ressentir de plein fouet les répercussions sociales et économiques de la pandémie de COVID-19. Par exemple, la COVID-19 fait planer la menace d’une multiplication par deux du nombre de personnes confrontées à une insécurité alimentaire grave, soit plus de 265 millions d’êtres humains d’ici la fin de l’année. La plupart vivent dans des pays déjà mis à mal par des conflits ou des crises économiques ou climatiques. Les populations réfugiées font partie des groupes les plus menacés.

Par ailleurs, des centaines de millions de personnes aux quatre coins du monde risquent de perdre leur emploi dans les secteurs formel et informel de l’économie. Près de 150 millions d’emplois à plein temps ont été détruits au premier trimestre 2020 et des millions d’autres personnes vivent dans la crainte de perdre leur source de revenus dans les prochains mois.

« Aujourd’hui, seulement 29 % de la population mondiale jouissent d’une protection sociale adaptée », a souligné Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du Travail. Les gouvernements doivent agir pour garantir la préservation des moyens de subsistance, des entreprises et des emplois, ainsi que la protection de la santé, des droits et des revenus des employé-es au cours et après la COVID-19. »

Les femmes sont particulièrement sensibles aux crises économiques, car elles sont surreprésentées dans le secteur informel de l’économie et, par conséquent, sont plus susceptibles de perdre leur source de revenus. Elles sont également souvent employées en première ligne de la riposte à la COVID-19 où elles représentent jusqu’à 70 % du personnel de santé et d'assistance sociale. À cela s’ajoute que la plus grande partie des tâches familiales non payées leur incombe comme s’occuper de la maison, des enfants et des autres.

Face à l’augmentation des violences basées sur le genre constatées pendant les périodes de confinement, les gouvernements ont l’obligation d’investir dans des programmes de protection sociale pensés spécifiquement en faveur des femmes et des filles.

Une génération de jeunes est également exposée au risque de crise sociale et économique causée par la pandémie. La vulnérabilité des enfants et des jeunes se trouve renforcée par la fermeture des écoles qui ont concerné ou concernent plus de 90 % de la population écolière et universitaire du monde, interrompant ainsi leur éducation et leur accès à des services sociaux essentiels comme la cantine.

« Les enfants et les jeunes souffrent d’une manière disproportionnée de l’impact socioéconomique de la crise de la COVID-19 », a indiqué Henrietta H. Fore, directrice exécutive de l’UNICEF. « Avant l’arrivée de l’épidémie, deux enfants sur trois n’avaient pas accès ou seulement un accès inadapté à une forme de protection sociale. Les pays doivent respecter leur engagement en matière de protection sociale pour celles et ceux qui en ont besoin. »

L’ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation internationale du Travail (OIT) sont à l'origine de l’appel à l’action à destination des gouvernements, réclamant des investissements adaptés dans des programmes de protection sociale. Cette initiative jouit du soutien du Programme alimentaire mondial (PAM), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes), du Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et de la Banque mondiale.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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UNAIDS calls on governments to strengthen HIV-sensitive social protection responses to the COVID-19 pandemic

L’ONUSIDA et le système élargi des Nations Unies soutiennent la riposte à la COVID-19 au Nigeria

10 juillet 2020

Le système des Nations Unies au Nigeria a rejoint la lutte contre la COVID-19 peu après la découverte du premier cas dans le pays fin février 2020.

Les enseignements appris de la lutte contre le VIH et l’expertise de l’ONUSIDA pour motiver, mettre en lien et rassembler les acteurs jouent un rôle essentiel pour guider la riposte regroupant plusieurs agences des Nations Unies. Le coordonnateur résident de l’ONUSIDA, Edward Kallon, la dirige. En mobilisant d’emblée ses relations politiques et la bonne volonté régnant dans le pays, l’ONUSIDA aide à regrouper des ressources et à améliorer les lignes de communication, la coordination et la reddition de comptes au sein de la riposte nationale à la COVID-19.

À la mi-mars, le groupe de travail présidentiel a vu le jour. Sa mission consistait à élaborer un plan de riposte à la COVID-19 afin de déterminer la manière dont les organisations devaient coopérer. Les leçons tirées de la riposte au VIH ont été prises en compte dans l’élaboration des quatre principes directeurs de la riposte nigériane à la pandémie de COVID-19 : un plan national de riposte multisectorielle à la pandémie de COVID-19 ; une entité nationale de coordination pour la COVID-19 ; un système de surveillance et d’évaluation de la COVID-19 ; et une plateforme de financement et d’investissement de la lutte contre la COVID-19.

« Les quatre principes simplifient et clarifient les rôles, les responsabilités et les relations, y compris au sein du gouvernement », a déclaré le ministre de la Santé du Nigeria, Osagie Ehanire.

Une autre leçon tirée de la riposte au VIH consiste à garantir que les personnes marginalisées et vulnérables sont prises en considération à chaque étape du développement de la riposte à une pandémie. L’impact potentiel de la COVID-19 sur les personnes vivant avec le VIH, les populations clés et les pauvres doit également être mis au centre de la prise de décisions.

« Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, l’ONUSIDA a assuré régulièrement la coordination avec les réseaux en fournissant une aide technique et en favorisant les synergies avec l’action gouvernementale », a expliqué Abdulkadir Ibrahim, coordinateur national du Réseau des personnes vivant avec le VIH/sida au Nigeria.

En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’ONUSIDA a fait le lien entre le système élargi des Nations Unies et le gouvernement. Elle a facilité l’octroi de produits médicaux d’urgence au gouvernement d’une valeur de 2 millions de dollars tout en s’assurant que les fournitures et l’équipement sont utilisés en priorité dans les établissements de santé publique et par le personnel de santé.

Le « One UN COVID-19 Basket Fund » a vu le jour le 6 avril et respecte le dernier des quatre principes fondamentaux, la plateforme de financement et d’investissement pour la COVID-19. Le panier de fonds centralise les contributions des donateurs à la riposte à la COVID-19. L’ONUSIDA a joué un rôle essentiel dans sa création. Elle a travaillé avec le coordonnateur résident des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement afin de garantir que la plateforme de financement accorde la priorité aux personnes et aux communautés. L’ONUSIDA, l’ONU Femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population ont aidé à mobiliser 6,5 millions de dollars en faveur de l’engagement de la société civile et des communautés, de la protection sociale des foyers vulnérables et de l’enregistrement des bonnes pratiques utilisées par les communautés.

En annonçant une contribution de 50 millions d’euros au panier de fonds, le chef de délégation de l’Union européenne au Nigeria, Ketil Karlsen, a déclaré que « le panier de fonds pour la COVID-19 nous offre la chance de coopérer et d’agir rapidement pour déployer une assistance pouvant aider à améliorer les services de santé et atténuer l’impact de la pandémie sur les plus vulnérables. » 

La plus grande contribution de l’ONUSIDA à la riposte nationale de la COVID-19 a toutefois peut-être consisté à plaider pour l’utilisation des importantes infrastructures pour le VIH du pays afin de lutter contre la COVID-19.

« Nous devons tirer profit de ce qui existe déjà sur le terrain pour le VIH, qu’il s’agisse des laboratoires, mais aussi du personnel de santé et des bénévoles dans les communautés. Pour lutter efficacement contre la COVID-19, nous n’avons pas d’autres choix que d’inviter les communautés à s’emparer de la riposte », a indiqué Erasmus Morah, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Nigeria.

Dans un effort commun, le gouvernement des États-Unis, l’Agence nationale pour le contrôle du sida, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’ONUSIDA et le groupe de travail du président ont recensé et commencé à impliquer les quelque 100 000 professionnel-les de santé et bénévoles dans les communautés afin qu'elles et ils prennent en charge la communication sur les risques, la mobilisation au sein de la société, le traçage des contacts et les soins à domicile.

La COVID-19 est loin d’être éradiquée dans le pays alors que le nombre de cas augmente continuellement, ce qui n’épargne pas le personnel des Nations Unies. Toutefois, comme l’a indiqué M. Kallon, « les Nations Unies doivent continuer de fonctionner et d’apporter leur aide à la population tout en s’assurant que les membres de leur personnel et leurs proches disposent de l’environnement nécessaire pour les protéger contre la COVID-19. » C’est ainsi qu’un centre d’isolement et de traitement de la COVID-19 a vu le jour en tant qu’annexe de la clinique des Nations Unies. Il accueille le personnel travaillant entre autres en première ligne, ainsi que les membres dépendants de leur famille. 

Afin de poursuivre la riposte à la COVID-19, en plus du soutien continu du groupe de travail du président, l’équipe pays des Nations Unies, y compris l’ONUSIDA, se prépare à aider le Nigeria à s’attaquer aux écarts importants entre les régions pour ce qui est des mesures prises. Des problématiques centrales comme la perte de moyens de subsistance, l’augmentation des vulnérabilités et de l’insécurité alimentaire, le risque accru de violence basée sur le genre, ainsi que l’accès limité aux services de santé essentiels seront abordées au cours des prochains mois. 

Notre action

COVID-19 et VIH

Faire entendre la voix des femmes confrontées directement au changement climatique

05 mars 2020

La région Pacifique est une des régions du monde où la violence basée sur le genre est endémique. Une étude menée aux Fidji révèle que 72 % des femmes en sont victimes par rapport à 35 % en moyenne dans le monde. Les femmes dans la région sont également peu représentées dans les cercles de décision. Dans la région Pacifique, sur 560 parlementaires, 48 sont des femmes et 10 des Fidjiennes.

À ces problèmes socioculturels vient s’ajouter l’urgence climatique. Dans ce contexte, les femmes de la région Pacifique revendiquent d’être davantage impliquées dans les décisions sur le climat et d’être partie prenante de la riposte.

Komal Narayan, une militante fidjienne pour la justice climatique, a été fascinée de découvrir au cours de ses études universitaires sur le développement que la problématique du changement climatique se recoupe avec celle de l’éthique et de la politique. « Les populations les moins responsables du changement climatique sont celles qui le ressentent le plus », explique-t-elle. Ce constat l’a motivée à s’engager davantage et à se faire entendre sur ce problème. Elle s’est ainsi retrouvée à participer avec d’autres jeunes représentants des Fidji à la vingt-deuxième Conférence des Nations Unies sur le Changement climatique organisée en Allemagne, à Bonn, en 2017.

« Mon but dans la vie est de faire partie d’une société qui se concentre sur les problématiques liées à la justice climatique, et qui encourage et motive davantage les jeunes à s’impliquer dans ce domaine. Je suis en effet persuadée que toi ou moi ne sommes pas les seules personnes concernées par ce problème, mais que ce dernier est une préoccupation commune à toute la région Pacifique », continue Mme Narayan.

Mme Narayan a également été accréditée pour le Sommet de la jeunesse sur le climat des Nations Unies organisé en septembre 2019 où elle a participé à une discussion menée par des jeunes avec le secrétaire-général des Nations Unies.

« Nous, les femmes, donnons la vie, sommes des mères dévouées, des sœurs attentives, exerçons une influence dans nos familles et participons au développement économique. Nous sommes en mesure de donner une impulsion à la lutte internationale sur le climat », a déclaré Mme Narayan. « Il est grand temps que les femmes et les filles disposent des mêmes chances et du même accès aux ressources et aux technologies que les hommes et les garçons afin de s’engager pour la justice climatique. Et les pays, en particulier les gouvernements et la société civile, ont un rôle central à jouer. » 

AnnMary Raduva, 11 ans, va à l’école Saint Joseph’s Secondary School de Suva, la capitale des Fidji. Elle est convaincue que la justice climatique doit reconnaître le lien entre les êtres humains et l’environnement, et notre vulnérabilité si nous ne faisons rien aujourd’hui.

« Dans la région Pacifique, nos communautés indigènes sont extrêmement dépendantes de la richesse écologique pour subsister, mais aussi au niveau économique. Ainsi, nos frères et nos sœurs sont particulièrement sensibles aux effets d’épisodes météorologiques extrêmes et nous ne devons pas les oublier. Nous entretenons un lien étroit avec notre environnement et l’océan, aussi bien au niveau spirituel que culturel. Ce lien nous met en position d’anticiper les impacts du changement climatique, mais aussi de nous préparer et d’y riposter », indique Mme Raduva.

En 2018, elle a écrit au Premier ministre fidjien pour lui demander de revoir le Fiji Litter Act 2008 afin que cette loi considère également les lâchers de ballons comme une pollution de l’environnement. Mme Raduva s’est très vite rendu compte que cette thématique n’allait pas assez loin et qu’elle devait trouver des alternatives écologiques pour étendre sa lutte. Très vite, elle a eu l’idée de planter de la mangrove le long de la côte de Suva.

Depuis 2018, elle a été à l’initiative de six actions qui ont planté plus de 18 000 plants de mangroves. Elle a été invitée en septembre 2019 à New York pour participer à la marche pour la justice climatique lors d’un évènement de « United for Climate Justice » organisé par la Foundation for European Progressive Studies. Elle a affiché sa solidarité avec les communautés indigènes qui sont les premières touchées par le changement climatique dans la région Pacifique.

En tant que jeune militante, Mme Raduva est confrontée à la discrimination. Des gens se sont déjà moqués de « cette gamine naïve » ou lui ont dit qu’elle n’avait pas voix au chapitre du changement climatique, car seuls les garçons et les adultes sont en droit de s’engager pour une cause. Toutefois, elle est persuadée que n’importe quelle institution ou organisation engageant des discussions portant sur le changement climatique doit accorder une place aux femmes, aux enfants, ainsi qu’aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, mais aussi à d’autres minorités.

Varanisese Maisamoa a survécu au cyclone Winston de 2016, l’une des catastrophes naturelles les plus dévastatrices de l’histoire de l’archipel. En 2017, elle a fondé la Rakiraki Market Vendors Association qui travaille avec le projet Markets for Change de l’ONU Femmes. « Nous voulons préparer les vendeuses du marché au changement climatique », explique-t-elle. Au cours d’une formation sur le leadership apportée par l’ONU Femmes, elle a appris à s’exprimer avec aplomb sur les problèmes touchant les vendeuses du marché et à négocier avec le conseil de gestion du marché.

Mme Maisamoa a représenté son association au cours de la planification de la reconstruction du marché de Rakiraki. Il dispose maintenant d’infrastructures pouvant résister à un cyclone de catégorie 5, d’un système de collecte des eaux de pluie, un mécanisme d’évacuation résistant aux inondations et une conception sensible aux questions de genre.

Mmes Narayan, Raduva et Maisamoa font partie des femmes du Pacifique qui s’engagent pour faire entendre et inclure davantage les femmes et les filles dans l’action climatique. Leur engagement porte ses fruits. Il réduit la discrimination à l’égard des femmes et des filles qui se manifeste par des inégalités les exposant davantage à des risques imputables à une catastrophe et à la perte de leur moyen de subsistance, et leur action rend les femmes résilientes pour s’adapter aux changements du climat.

L’histoire de Mme Maisamoa a été republiée avec la permission du projet Markets for Change de l’ONU Femmes. Il s’agit d’une initiative multipays visant à créer des marchés inclusifs, sans danger ni discrimination dans les zones rurales et urbaines des Fidji, des Îles Salomon et du Vanuatu. Ce projet encourage l’égalité des sexes et l’émancipation économique des femmes. L’initiative Markets for Change est mise en place par l’ONU Femmes. Elle est financée en grande partie par le gouvernement australien et, depuis 2018, ce partenariat jouit également d’une aide du gouvernement canadien. Le Programme des Nations Unies pour le développement est partenaire du projet.

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